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International - Page 108

  • La Cour suprême des Etats-Unis abroge l’arrêt Roe vs Wade : l'éclairage d'Alliance Vita

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    Du site d'Alliance Vita :

    Avortement : La Cour suprême abroge l’arrêt Roe vs Wade

    La décision de la Cour, porte sur la constitutionnalité d’une loi de l’Etat du Mississipi de 2018 restreignant la possibilité d’un avortement à 15 semaines de grossesse à l’exception de cas d’urgence médicale ou de malformation grave du foetus. La Cour suprême a entendu en décembre 2021 les arguments oraux des deux parties, le Département de la Santé de l’Etat du Mississipi représenté par Thomas Dobbs, et la clinique Jackson Women’s Health Organization, située dans la ville de Jackson, et seule clinique pratiquant l’avortement dans l’Etat du Mississipi.

    Loi ou jurisprudence ?

    Dans de nombreux pays, dont la France, l’avortement est régulé par une loi votée par le Parlement. En France, récemment, la loi a étendu le délai d’accès à l’avortement de 12 à 14 semaines de grossesse. L’analyse de cette extension se trouve sur le site d’Alliance VITA.

    Aux Etats Unis, le Congrès, constitué du Sénat (100 sièges) et de la Chambre des Représentants (435 sièges) n’a pas voté de loi régulant ou bannissant l’accès à l’avortement.

    Ainsi, récemment, le Sénat n’a pas trouvé de majorité pour une proposition de loi votée par la Chambre des Représentants. Cette proposition de loi visait à codifier la jurisprudence établie par l’arrêt Roe vs Wade et celle issue d’un arrêt de 1992 Planned Parenthood vs Casey. Ce dernier consolidait l’arrêt de 1973 Roe vs Wade tout en modifiant les critères selon lesquels un Etat américain peut encadrer l’avortement.

    Ce qu’établit l’arrêt Roe vs Wade

    L’arrêt Roe vs Wade a établi, par 7 voix contre 2, que la Constitution américaine protège le droit d’une femme de choisir d’avorter sans que l’Etat puisse opposer une « restriction excessive » à ce droit.

    Jane Roe est le pseudonyme de Norma Mc Corvey, une femme enceinte en 1969 de son troisième enfant, souhaitant avorter, et Henry Wade le nom du procureur du Comté de Dallas. Le Texas restreignait l’avortement aux cas de danger pour la vie de la mère. L’arrêt s’appuie sur deux principaux éléments juridiques.

    Tout d’abord, la Cour suprême a statué que la possibilité pour une femme de choisir un avortement, bien que non mentionné explicitement dans la Constitution, relevait du droit à la vie privée (“right to privacy”) réaffirmé par le quatorzième amendement à la Constitution dans sa section 1. Ainsi cette clause (“Due process clause”) spécifie notamment qu’”Aucun État ne peut adopter ou appliquer une loi qui abrégera les privilèges ou immunités des citoyens des États-Unis; aucun État ne peut non plus priver une personne de la vie, de la liberté ou des biens, sans procédure régulière; ni refuser à quiconque relevant de sa juridiction l’égale protection des lois“. Ce quatorzième amendement a été voté en juillet 1868. Dans le contexte de la fin de la guerre civile américaine et de l’abolition de l’esclavage, il garantissait dans la Constitution l’égalité des droits de tout citoyen, quelle que soit sa race ou son statut (ancien esclave ou pas).

    D’après l’arrêt Roe vs Wade, les Etats pouvaient avoir un intérêt à réguler l’accès à l’avortement en considération de la santé des femmes et de la vie prénatale du fœtus, s’ils respectaient de strictes conditions (“strict scrutiny”) déclinées en trois concepts ou tests :

    1. La charge de la preuve (“burden of proof”) de l’intérêt d’apporter une restriction revient à l’Etat,
    2. L’Etat doit poursuivre un intérêt impérieux (“compelling interest”),
    3. De la façon la plus étroite possible (“pursued in the narrowest possible way”).

    Le droit de recourir à l’avortement étant considéré comme un droit fondamental, les lois l’encadrant devaient être évaluées à l’aune de ces critères stricts.

    Dans la pratique, l’arrêt établissait une distinction par trimestre de grossesse pour juger du bienfondé de législation d’un Etat. Lors du premier trimestre, aucune restriction n’était possible. Dans le courant du second trimestre, une régulation par des Etats était possible. Lors du dernier trimestre de grossesse, des restrictions étaient possibles sous réserve de question de santé et d’urgence médicale pour les femmes.

    L’introduction du critère de viabilité, arrêt Planned parenthood vs Casey.

    En 1992, la Cour suprême a rendu un nouvel arrêt sur le sujet de l’avortement. Elle affirme ce qu’elle déclare être les trois principales conclusions de l’arrêt de 1973, à savoir :

    1. Le droit des femmes de choisir d’arrêter leur grossesse sans que l’Etat puisse interférer de façon indue,
    2. Le droit d’un Etat de restreindre l’avortement quand le fœtus est viable (“fœtal viability”)
    3. L’intérêt légitime d’un Etat dès le début de la grossesse à protéger la santé des femmes et la vie du fœtus.

    Le respect du précédent (“stare decisis”), c’est-à-dire le fait de ne pas renverser une décision précédente de la Cour suprême, était un des arguments également invoqué pour ne pas revenir sur l’arrêt Roe vs Wade.

    La distinction par trimestre pour analyser les législations des Etats est remplacée dans cet arrêt par un critère de viabilité du fœtus (“viability analysis”), ouvrant la possibilité que les connaissances médicales modifient l’évaluation de la date de cette viabilité.

    Par ailleurs, cet arrêt modifie également un point important : l’analyse des législations des Etats sur l’avortement par le critère des strictes conditions est remplacé par un critère de “fardeau indû” (“undue burden”). En conséquence, l’arrêt avait validé une législation de Pennsylvanie demandant le consentement informé au moins 24 heures avant l’acte d’avortement par la femme enceinte, un consentement parental pour les mineures, mais avait invalidé la nécessité pour une femme d’informer son mari de la procédure.

    Plusieurs arrêts de la Cour suprême ont ensuite affiné la notion de fardeau indû. En 2020, un arrêt de la Cour Suprême  June Medical Services llc vs Russo, a ainsi réaffirmé que “les nombreuses restrictions qui n’imposaient pas d’obstacle important étaient constitutionnelles, tandis que la restriction qui imposait un obstacle important était inconstitutionnelle”.

    Conclusion

    Ces différentes interventions de la Cour suprême montrent que les législations des Etats américains sur l’avortement ont fait l’objet de nombreuses évolutions après l’arrêt Roe vs Wade. La législation du Mississipi, objet de l’arrêt, ainsi que celle votée au Texas en septembre 2021, en sont des exemples. En tout état de cause, la comparaison de la situation américaine avec celle de la France est hasardeuse. Les systèmes juridiques des deux pays sont très différents. Par ailleurs, le débat sur ce sujet est toujours resté vif outre-Atlantique, divisant l’Amérique et séparant les politiques en deux camps. En France, un tel débat est difficile et plus déséquilibré, poussant à toujours plus d’extension de l’IVG. Les prises de position de l’OMS, décryptées récemment sur le site d’Alliance VITA, sont dans cette lignée. L’urgence est de s’interroger sur une véritable politique de prévention d’un acte qui n’a rien d’anodin, et que beaucoup de femmes voudraient éviter.

    Pour Alliance VITA tout avortement étant un drame et un échec, le renversement de l’arrêt Roe vs Wade doit inciter les Etats à développer des politiques d’alternative à l’avortement et de soutien aux femmes enceintes en difficulté.

  • Les évêques des Etats-Unis réagissent à la décision de la Cour Suprême sur l'avortement

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    Déclaration de l'USCCB sur la décision de la Cour suprême des États-Unis dans l'affaire Dobbs v. Jackson (source)

    WASHINGTON - En réponse à la décision de la Cour suprême des États-Unis dans l'affaire Dobbs v. Jackson Women's Health Organization, l'archevêque José H. Gomez de Los Angeles, président de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB) et l'archevêque William E. Lori de Baltimore, président du Comité des activités pro-vie de l'USCCB ont publié la déclaration suivante :

    "C'est un jour historique dans la vie de notre pays, un jour qui suscite nos pensées, nos émotions et nos prières. Pendant près de cinquante ans, l'Amérique a appliqué une loi injuste qui a permis à certains de décider si d'autres peuvent vivre ou mourir ; cette politique a entraîné la mort de dizaines de millions d'enfants à naître, des générations qui se sont vu refuser le droit de naître.

    "L'Amérique a été fondée sur la vérité que tous les hommes et les femmes sont créés égaux, avec des droits donnés par Dieu à la vie, à la liberté et à la poursuite du bonheur. Cette vérité a été gravement niée par l'arrêt Roe v. Wade de la Cour suprême des États-Unis, qui a légalisé et normalisé la prise de la vie humaine innocente. Nous remercions Dieu aujourd'hui que la Cour a maintenant annulé cette décision. Nous prions pour que nos élus adoptent désormais des lois et des politiques qui favorisent et protègent les plus vulnérables d'entre nous.

    "Nos premières pensées vont aux petits enfants dont la vie a été enlevée depuis 1973. Nous pleurons leur perte, et nous confions leurs âmes à Dieu, qui les a aimés depuis toujours et qui les aimera pour l'éternité. Nos cœurs vont également à toutes les femmes et à tous les hommes qui ont gravement souffert de l'avortement ; nous prions pour leur guérison, et nous nous engageons à leur apporter notre compassion et notre soutien continus. En tant qu'Église, nous devons servir ceux qui sont confrontés à des grossesses difficiles et les entourer d'amour.

    "La décision d'aujourd'hui est également le fruit des prières, des sacrifices et du plaidoyer d'innombrables Américains ordinaires de tous horizons. Au cours de ces longues années, des millions de nos concitoyens ont collaboré pacifiquement pour éduquer et persuader leurs voisins de l'injustice de l'avortement, pour offrir des soins et des conseils aux femmes et pour œuvrer en faveur d'alternatives à l'avortement, notamment l'adoption, le placement en famille d'accueil et les politiques publiques qui soutiennent véritablement les familles. Nous partageons leur joie aujourd'hui et nous leur en sommes reconnaissants. Leur travail pour la cause de la vie reflète tout ce qui est bon dans notre démocratie, et le mouvement pro-vie mérite d'être compté parmi les grands mouvements pour le changement social et les droits civils dans l'histoire de notre nation.

    "Le moment est venu d'entamer le travail de construction d'une Amérique post-Roe. C'est le moment de guérir les blessures et de réparer les divisions sociales ; c'est le moment de la réflexion raisonnée et du dialogue civil, et de se rassembler pour construire une société et une économie qui soutiennent les mariages et les familles, et où chaque femme a le soutien et les ressources dont elle a besoin pour mettre au monde son enfant dans l'amour.

    "En tant que chefs religieux, nous nous engageons à continuer à servir le grand plan d'amour de Dieu pour la personne humaine, et à travailler avec nos concitoyens pour réaliser la promesse de l'Amérique de garantir le droit à la vie, à la liberté et à la poursuite du bonheur pour tous."

  • Le contrôle social à la chinoise : les nouveaux habits du totalitarisme

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    Du site de l'Observatoire Cardinal Van Thuan sur la Doctrine sociale de l'Eglise :

    Les nouvelles formes de totalitarisme

    24 JUIN 2022

    Le numéro 1761 du 4 juin 2022 (pp. 17-25) de la revue bimensuelle française "L'Homme Nouveau" consacre son Dossier central au dernier rapport de l'Observatoire Cardinal Van Thuan sur la Doctrine sociale de l'Eglise consacré au modèle chinois [voir]. Comme nous l'avons déjà signalé, l'éditeur de L'Homme Nouveau a également publié l'édition française du rapport [voir] et lui consacre maintenant ce Dossier. Auteurs du dossier : Philippe Maxence, Mgr Giampaolo Crepaldi et Odon de Cacqueray.

    L'introduction du Dossier explique pourquoi, en pleine guerre en Europe, le magazine s'intéresse à la Chine. Le fait est, explique-t-on, qu'"à l'intérieur de ses frontières, le contrôle de la population s'intensifie au point que ce pays sert de modèle pour son propre système de crédit social". Un système qui, aux yeux des Occidentaux, a révélé tout son intérêt lors de la gestion de la "crise sanitaire" de Covid-19.

    Le Dossier publie la préface de l'édition française du rapport écrite par Philippe Maxence, directeur des Editions de L'Homme Nouveau.(1).

    Suit l'article d'Odon de Cacqueray intitulé "Quelques applications du contrôle social" (pp. 20-21). Une directive de l'Union européenne exige que les véhicules nouvellement construits soient équipés d'une "boîte noire" permettant de recueillir des données en cas d'accident. Aux objectifs positifs s'ajoutent les objectifs négatifs : ces données pourront être consultées par les autorités et les compagnies d'assurance, de sorte que de la "boîte noire" à la surveillance de masse, le pas sera court. Le régime de surveillance de la population se manifeste, explique M. de Cacqueray, par les innombrables caméras que l'on trouve désormais partout, à l'intérieur ou à l'extérieur des bâtiments. La "reconnaissance faciale" peut également être utilisée pour le profilage et le fichage des personnes. Enfin, de Cacqueray parle du passeport santé. Ici, le contrôle du passeport santé et d'un code QR a été délégué à chaque citoyen. Vous finirez par perdre des points de crédit social si vous ne payez pas le stationnement de votre voiture, si vous ne rendez pas visite à vos parents âgés, si vous mangez dans le métro, si vous appartenez à une "secte hérétique", etc.

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  • Les Etats-Unis et l'avortement : 6 choses à savoir sur Roe v. Wade, Dobbs v. Jackson et la Cour suprême

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    De Katie Yoder et Jonah McKeown sur Catholic News Agency :

    6 choses à savoir sur Roe v. Wade, Dobbs v. Jackson et la Cour suprême

    24 juin 2022

    Le 1er décembre 2021, la Cour suprême des États-Unis a entendu une affaire historique qui remettait directement en cause l'arrêt Roe v. Wade, la décision de 1973 qui a légalisé l'avortement dans tout le pays. Le 24 juin 2022, la Cour a rendu son jugement, annulant Roe v. Wade et Planned Parenthood v. Casey et renvoyant la question de la politique d'avortement aux États.

    Voici ce que vous devez savoir :

    1. Quel était le sujet de l'affaire ?

    L'affaire, connue sous le nom de Dobbs v. Jackson Women's Health Organization, concernait une loi du Mississippi de 2018 restreignant la plupart des avortements après 15 semaines. "Dobbs" est l'acronyme de Thomas E. Dobbs, qui occupe le poste de responsable de la santé du département de la santé de l'État du Mississippi. La Jackson Women's Health Organization propose des avortements à Jackson, dans le Mississippi, et est la seule clinique d'avortement de cet État.

    L'affaire portait sur la question de savoir "si toutes les interdictions d'avortement facultatif avant la viabilité sont inconstitutionnelles", ou si les États peuvent interdire l'avortement avant qu'un fœtus puisse survivre hors de l'utérus. L'affaire remet en cause deux décisions historiques en matière d'avortement que le Mississippi qualifie de "manifestement erronées" : Roe v. Wade et Planned Parenthood v. Casey.

    2. Pourquoi l'affaire remet-elle en cause Roe et Casey ?

    Dans l'affaire Roe v. Wade, la Cour a statué que les États ne pouvaient pas interdire l'avortement avant la viabilité de l'enfant, qui, selon la Cour, se situe entre 24 et 28 semaines de grossesse. Près de 20 ans plus tard, la Cour a confirmé l'arrêt Roe dans l'affaire Planned Parenthood v. Casey. L'arrêt de 1992 stipulait que si les États pouvaient réglementer les avortements avant la viabilité, ils ne pouvaient pas imposer une "charge excessive", définie par la Cour comme "un obstacle substantiel sur le chemin d'une femme cherchant à avorter d'un fœtus non viable".

    La loi sur l'âge gestationnel du Mississippi, objet de l'affaire Dobbs, interdit l'avortement des semaines avant le point de viabilité.

    "En vertu de la Constitution, un État peut-il interdire les avortements facultatifs avant la viabilité ? Oui", affirme le Mississippi dans son mémoire. "Pourquoi ? Parce que rien dans le texte constitutionnel, la structure, l'histoire ou la tradition ne soutient un droit à l'avortement."

    3. Qui a plaidé l'affaire devant la Cour ?

    Trois personnes se sont exprimées devant les juges en décembre 2021. Scott G. Stewart, le solliciteur général du Mississippi, a eu 35 minutes pour représenter l'État. Pour la Jackson Women's Health Organization, Julie Rikelman, directrice du contentieux du Center for Reproductive Rights, a eu 20 minutes. Le solliciteur général des États-Unis, Elizabeth B. Prelogar, a eu 15 minutes pour plaider en faveur de la Jackson Women's Health Organization.  

    4. Comment les Américains peuvent-ils entendre ou lire les arguments qui ont été présentés ? 

    Le site Internet de la Cour suprême propose un enregistrement audio et des transcriptions des arguments.

    5. Quelle a été la décision de la Cour en juin ?

    La Cour suprême a annulé les arrêts Roe et Casey dans une décision historique rendue vendredi (6-3) qui a mis fin de manière soudaine et spectaculaire à près d'un demi-siècle de légalisation de l'avortement à l'échelle nationale aux États-Unis. 

    "L'avortement pose une profonde question morale. La Constitution n'interdit pas aux citoyens de chaque État de réglementer ou d'interdire l'avortement. Roe et Casey se sont arrogés cette autorité", indique l'avis. "Nous annulons maintenant ces décisions et rendons cette autorité au peuple et à ses représentants élus."

    La décision n'interdit ni ne criminalise l'avortement, pas plus qu'elle ne reconnaît le droit constitutionnel à la vie d'un enfant à naître. Mais d'un seul coup, l'action de la Cour balaie des barrières juridiques bien ancrées, créées et strictement appliquées par le pouvoir judiciaire fédéral, qui ont empêché pendant des décennies des États comme le Mississippi de restreindre fortement ou d'interdire le meurtre d'enfants à naître dans l'utérus.

    Cette décision marque un tournant décisif pour l'Église catholique et le mouvement pro-vie aux États-Unis, qui ont laborieusement cherché à faire annuler la décision Roe v. Wade depuis qu'elle a été rendue le 19 janvier 1973 par 7 voix contre 2.

    6. Que se passe-t-il maintenant ?

    Dans plus d'une douzaine d'États, l'avortement est désormais totalement illégal, à quelques exceptions près, tandis que plusieurs autres États du pays ont adopté des lois pour protéger l'avortement sur leur territoire.

    L'avortement pourrait être un enjeu majeur des élections de novembre aux États-Unis, mais les premiers sondages suggèrent que les problèmes économiques tels que l'inflation pourraient jouer un rôle plus important. 

    Il y a déjà eu des tentatives au Sénat pour faire passer une codification de Roe v. Wade en loi fédérale, mais jusqu'à présent, elles ont échoué, le démocrate Joe Manchin s'étant joint à tous les républicains du Sénat pour s'y opposer. Les observateurs politiques ont émis l'hypothèse que même si les démocrates abolissaient la règle du filibuster - qui requiert 60 voix pour briser l'obstruction d'une minorité - ils n'auraient peut-être pas assez de voix pour adopter une codification de Roe v. Wade. 

    De plus, il est possible que, à la lumière de l'arrêt Dobbs, la Cour suprême annule une loi fédérale tentant de codifier le droit à l'avortement. 

  • USA : la Cour suprême annule Roe v. Wade dans une décision historique sur l'avortement

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    De Katie Yoder et Shannon Mullen sur Catholic News Agency :

    La Cour suprême annule Roe v. Wade dans une décision historique sur l'avortement

    24 juin 2022

    La Cour suprême a annulé l'arrêt Roe v. Wade dans une décision historique rendue vendredi (6-3) qui met fin de manière soudaine et spectaculaire à près d'un demi-siècle de légalisation de l'avortement à l'échelle nationale aux États-Unis. 

    Cette décision, rendue dans l'affaire de l'avortement au Mississippi, Dobbs c. Jackson Women's Health Organization, est largement considérée comme l'arrêt le plus attendu et le plus important de la Cour suprême depuis Roe. Il annule non seulement Roe, l'arrêt historique de 1973 sur l'avortement, mais aussi Casey v. Planned Parenthood, une décision de 1992 qui confirmait Roe.

    "L'avortement pose une profonde question morale. La Constitution n'interdit pas aux citoyens de chaque État de réglementer ou d'interdire l'avortement. Roe et Casey ont arrogé cette autorité", indique l'avis. "Nous annulons maintenant ces décisions et rendons cette autorité au peuple et à ses représentants élus."

    L'avis Dobbs a été rédigé par le juge associé Samuel A. Alito Jr. Les juges associés Clarence Thomas, Neil M. Gorsuch, Brett M. Kavanaugh et Amy Coney Barrett se sont joints à cette opinion. Thomas et Kavanaugh ont déposé des opinions concordantes. Le juge en chef John Roberts a déposé une opinion concordante dans le jugement. Les juges associés Stephen Breyer, Sonia Sotomayor et Elena Kagan sont dissidents.

    "En annulant Roe et Casey, cette Cour trahit ses principes directeurs. C'est avec tristesse - pour cette Cour, mais surtout pour les millions de femmes américaines qui ont perdu aujourd'hui une protection constitutionnelle fondamentale - que nous nous dissocions", peut-on lire dans l'opinion dissidente.

    La décision n'interdit ni ne criminalise l'avortement, pas plus qu'elle ne reconnaît le droit constitutionnel à la vie d'un enfant à naître. Mais d'un seul coup d'un seul, la décision de la Cour balaie des barrières juridiques bien établies, créées et strictement appliquées par le pouvoir judiciaire fédéral, qui, depuis des décennies, empêchaient des États comme le Mississippi de restreindre fortement ou d'interdire le meurtre d'enfants à naître dans l'utérus.

    Ce faisant, la décision ouvre une nouvelle ère dans la politique de l'avortement aux États-Unis, le champ de bataille se déplaçant désormais vers les législatures des États. Ces organes démocratiquement élus sont désormais libres de débattre et de réglementer l'avortement comme ils l'entendent, comme cela s'est produit tout au long de l'histoire américaine avant que la Cour suprême ne fédéralise la question.

    Dans le même temps, cet arrêt marque un tournant décisif pour l'Église catholique et le mouvement pro-vie aux États-Unis, qui ont laborieusement cherché à faire annuler l'arrêt Roe depuis que cette décision historique a été rendue le 19 janvier 1973 (7-2).

    "L'Amérique a été fondée sur la vérité que tous les hommes et les femmes sont créés égaux, avec des droits donnés par Dieu à la vie, à la liberté et à la poursuite du bonheur", ont déclaré l'archevêque Jose H. Gomez de Los Angeles et l'archevêque William E. Lori de Baltimore dans une déclaration commune après la publication de l'avis.

    "Cette vérité a été gravement niée par l'arrêt Roe v. Wade de la Cour suprême des États-Unis, qui a légalisé et normalisé la prise de la vie humaine innocente", ont poursuivi les évêques catholiques. "Nous remercions Dieu aujourd'hui que la Cour ait maintenant annulé cette décision". M. Gomez est président de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB), et Mme Lori est présidente du comité des activités pro-vie de l'USCCB.

    "La décision d'aujourd'hui est également le fruit des prières, des sacrifices et du plaidoyer d'innombrables Américains ordinaires de tous horizons. Au cours de ces longues années, des millions de nos concitoyens ont travaillé ensemble pacifiquement pour éduquer et persuader leurs voisins de l'injustice de l'avortement, pour offrir des soins et des conseils aux femmes, et pour travailler à des alternatives à l'avortement, y compris l'adoption, le placement en famille d'accueil et les politiques publiques qui soutiennent réellement les familles", poursuit le communiqué.

    "Nous partageons leur joie aujourd'hui et nous leur en sommes reconnaissants. Leur travail pour la cause de la vie reflète tout ce qui est bon dans notre démocratie, et le mouvement pro-vie mérite d'être compté parmi les grands mouvements pour le changement social et les droits civils dans l'histoire de notre nation."

    Une décision conforme au projet qui a fuité

    L'issue de l'affaire Dobbs n'est guère surprenante, puisque l'avis final ressemble en grande partie à un projet rédigé par Alito en février, qui a été divulgué à la presse le 2 mai.

    Dans l'affaire Roe v. Wade, la Cour a statué que les États ne pouvaient pas interdire l'avortement avant la viabilité, que la Cour a déterminée comme étant de 24 à 28 semaines de grossesse. Près de 20 ans plus tard, la Cour a confirmé l'arrêt Roe dans l'affaire Planned Parenthood v. Casey. L'arrêt de 1992 stipulait que si les États pouvaient réglementer les avortements avant la viabilité, ils ne pouvaient pas imposer une "charge excessive", définie par la Cour comme "un obstacle substantiel sur le chemin d'une femme cherchant à avorter d'un fœtus non viable".

    La loi sur l'âge gestationnel du Mississippi, qui fait l'objet de l'affaire Dobbs, remet directement en cause ces deux décisions, car elle interdit l'avortement après 15 semaines, soit bien avant le point de viabilité.

    "La décision Roe était manifestement erronée dès le départ. Son raisonnement était exceptionnellement faible, et la décision a eu des conséquences dommageables. Et loin d'apporter un règlement national de la question de l'avortement, Roe et Casey ont enflammé le débat et approfondi la division", indique l'avis.

    "Il est temps de tenir compte de la Constitution et de renvoyer la question de l'avortement aux représentants élus du peuple", indique l'avis.

  • Ukraine : une guerre qui met la diplomatie du Saint-Siège à l'épreuve

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    De Marie-Lucile Kubacki sur le site de l'hebdomadaire La Vie :

    La guerre en Ukraine met à mal la diplomatie du Saint-Siège

    La guerre en Ukraine suscite depuis quatre mois des attentes envers la parole du pape, parole qui se trouve mise à rude épreuve, entre incompréhension et précipitation, voire impression d’une improvisation. Elle met aussi en lumière les enjeux et les limites de la diplomatie sous ce pontificat.
     
    21/06/2022

    C’est l’histoire d’une petite phrase en forme de bombe. Une petite phrase lâchée à deux reprises par le pape François à propos de la guerre en Ukraine, alors qu’il ne cesse par ailleurs de mettre en garde contre les mots susceptibles de contribuer à une escalade verbale. Interrogé par le quotidien italien le Corriere della Sera début mai 2022 sur les causes de l’agression russe, le pape déclare que les « aboiements de l’Otan à la porte de la Russie » ont pu « faciliter » la « colère » de Moscou. Dans les pays de l’Alliance atlantique (sans parler de l’Ukraine), on s’étrangle en faisant remarquer que cela ressemble assez fortement à la rhétorique du Kremlin.

    Dix jours plus tard, le pape reçoit les directeurs de revues jésuites européennes. Dans la bibliothèque du Palais apostolique, sous un tableau de la résurrection du Christ du Pérugin, il se livre à un échange dans le style à bâtons rompus qui est sa marque de fabrique. Selon le compte rendu publié dans la Civiltà Cattolica, il confie avoir rencontré « quelques mois avant le début de la guerre », « un chef d’État, un homme sage », « très sage en fait », et qui parlait « très peu ».

    Cet homme lui aurait confié ses préoccupations sur l’évolution de l’Otan en ces termes, rapportés par le pape : « Ils aboient aux portes de la Russie. Et ils ne comprennent pas que les Russes sont impérialistes et ne permettent à aucune puissance étrangère de les approcher (…), la situation pourrait conduire à la guerre. » Et le pape de conclure son étonnante narration : « Ce chef d’État a su lire les signes de ce qu’il se passait. »

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  • Chine; l'évêque Cui Tai est toujours détenu : le Vatican va-t-il insister sur sa libération ?

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    De Wu Xiuying sur Bitter Winter :

    L'évêque Cui Tai est toujours détenu : Le Vatican va-t-il insister sur sa libération ?

    22/06/2022

    Ce n'est qu'en faisant de sa libération une condition préalable au renouvellement de l'accord avec la Chine que le Saint-Siège pourra mettre fin au calvaire du prélat.

    Bishop Cui Tai. From Weibo.

    L'évêque Cui Tai. De Weibo.

    En octobre 2022, l'accord Vatican-Chine de 2018 expirera, après avoir été renouvelé lors de sa première échéance en 2020 pour deux années supplémentaires. Le Vatican le renouvellera-t-il ? Les catholiques chinois ne doutent pas que le renouvellement de l'accord soit dans l'intérêt du PCC. Mais est-ce dans l'intérêt du Vatican ?

    Ici, les avis divergent. Certains catholiques qui ont parlé à Bitter Winter apprécient le fait que, au moins en théorie, il y a maintenant en Chine une seule Église catholique - au lieu de deux, la "patriotique" contrôlée par le gouvernement et la "clandestine" indépendante - et les catholiques qui décident d'assister aux services de l'Église catholique patriotique peuvent maintenant le faire avec la bénédiction du Vatican et sans se sentir coupables de participer à des rites "schismatiques".   

    Cependant, la majorité des catholiques chinois n'étaient pas satisfaits de l'accord au départ ou sont déçus de ses résultats. Bien sûr, il est impossible de réaliser des sondages d'opinion indépendants, mais les catholiques votent visiblement avec leurs pieds. Parmi ceux qui fréquentaient les églises clandestines, rares sont ceux qui suivent les évêques patriotes, même s'ils sont désormais reconnus par le Vatican. Dans un climat général de confusion, beaucoup ont abandonné l'Église catholique. Bitter Winter a également recueilli l'opinion de dizaines de prêtres et de laïcs qui, tout en respectant le pape et le Saint-Siège, estiment avoir été trompés en signant un accord qui ne profite qu'au régime.

    Un test que ces catholiques dissidents ou perplexes considèrent comme crucial est de savoir si le PCC libèrera les évêques clandestins qu'il a arrêtés. Bitter Winter a mentionné le cas de l'évêque Joseph Zhang Weizhu du diocèse de Xinxiang, qui a été arrêté en mai 2021 et dont on ignore toujours où il se trouve. Nous avons rapporté que, selon des sources crédibles, le Vatican a demandé sa libération, mais en vain.

    Le cas le plus discuté par les catholiques chinois concerne l'évêque Augustine Cui Tai, qui était évêque coadjuteur du diocèse de Xuanhua, dans la province de Hebei. L'évêque Cui Tai, âgé de 72 ans, a été emprisonné pendant de longues périodes depuis 2007, bien qu'il ait été périodiquement libéré pour quelques jours à l'occasion du Nouvel An chinois et d'autres fêtes. De janvier à juin 2020, il a connu sa plus longue période de liberté, car après le Nouvel An chinois, il a été confiné chez lui à cause de la pandémie. Mais il a ensuite été de nouveau arrêté. Selon les catholiques de Xuanhua, plusieurs rumeurs circulent, mais on ignore où il est détenu.

    L'évêque Cui Tai est l'un des "objecteurs de conscience" qui refusent de rejoindre l'Association patriotique, bien que cela soit autorisé et même encouragé par le Vatican. Il est accusé par le PCC de dire à ses ouailles que même s'il n'a pas rejoint l'Association patriotique, il est en communion avec le Saint-Siège. Or, cela est vrai, selon le Vatican lui-même, qui a déclaré à plusieurs reprises qu'il n'encourage pas l'objection de conscience mais considère les objecteurs comme des catholiques en règle dont le choix doit être respecté. 

    L'évêque Cui Tai est un prélat populaire et sa détention est un immense scandale. Des rapports crédibles indiquent qu'il a été torturé à plusieurs reprises en prison, car il refuse obstinément de rejoindre l'Association patriotique. Son calvaire prouve que quelque chose cloche dans l'accord de 2018. De nombreux catholiques chinois pensent que, comme il l'a fait sans succès pour l'évêque Zhang Weizhu, le Vatican demande maintenant discrètement la libération de l'évêque Cui Tai également.

    Cependant, demander n'est pas suffisant. La libération des évêques objecteurs de conscience, dont l'évêque Cui Tai, devrait être une condition préalable au renouvellement de l'accord. Sans cela, l'évêque Cui Tai et d'autres continueront d'être détenus et torturés.

  • Nigeria : nouvelle agression contre une église catholique (trois morts et une quarantaine de personnes enlevées)

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    Une dépêche de l'Agence Fides ;

    AFRIQUE/NIGERIA - Nouveau massacre de fidèles au Nigeria

    20 juin 2022  
     
    Abuja (Agence Fides) - Au moins trois morts et une quarantaine de personnes enlevées. C'est le bilan de l'agression des fidèles de l'église catholique de Saint-Moïse, Robuh, Ungwan Aku, dans la zone de gouvernement local de Kajuru, dans l'État de Kaduna, qui a eu lieu hier dimanche 19 juin.

    Le commando terroriste composé de plusieurs hommes armés a attaqué les fidèles pendant la messe du matin, en tirant au hasard. Au cours de la fusillade, trois personnes ont été tuées tandis que d'autres ont subi des blessures plus ou moins graves et ont toutes été transportées à l'hôpital. Environ 40 personnes sont portées disparues et on pense qu'elles ont été enlevées par les bandits.

    Selon des sources officielles, le commando est arrivé sur une moto et a pris d'assaut plusieurs villages, en commençant par Ungwan Fada. Dans le village de Rubuh, le commando a attaqué les fidèles de l'église baptiste de Maranatha et de l'église catholique de Saint-Moïse. Le village de Rubuh avait déjà été attaqué le 5 janvier de cette année et le 27 avril 2020. C'est pourquoi les fidèles des églises catholique et méthodiste avaient décidé de tenir leur service religieux dominical à 7 heures du matin afin que les participants puissent rentrer chez eux le plus tôt possible. Mais cette fois, les assaillants sont intervenus juste après 7 heures du matin et ont frappé pendant les deux services religieux.

    Les proches des personnes enlevées attendent maintenant des demandes de rançon pour pouvoir retrouver leurs proches, souvent au prix de devoir vendre tous leurs biens.

    Nous rappelons que le dimanche 5 juin (voir Fides 6/6/2022), une quarantaine de fidèles ont perdu la vie dans l'attaque de l'église Saint-François-Xavier à Owo, dans l'État d'Ondo (sud-ouest du Nigeria). (L.M.) (Agence Fides 20/6/2022)

  • Liturgie romaine : Mgr Roche confirme son intention d'imposer la messe de 1969

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    Lu sur le site web de Famille chrétienne et relaté par Denis SUREAU sur Forum Catholique :  

    Mgr Roche « C’est le « Monsieur liturgie » du Vatican. En tant que préfet du dicastère pour le culte divin et la discipline des sacrements depuis 2021, Mgr Arthur Roche est le premier à suivre de près le dossier épineux du Motu proprio Traditionis Custodes et de sa mise en application. Dans un entretien accordé à Vatican News le 16 juin, il est revenu sur le sujet à l’occasion de sa création imminente comme cardinal par le pape François, qui aura lieu le 27 août 2022.

    Une « tragédie »

    Le futur cardinal a d’abord déclaré : « C'est une tragédie qu'il y ait aujourd'hui ces soi-disant "batailles" sur la liturgie, car l’eucharistie est, par nature, le sacrement qui unit toute l'Église. » Il a souligné qu’il n’y avait « jamais eu de controverse sur la liturgie comme celle que nous vivons aujourd'hui, en partie parce qu'il n'y a jamais eu auparavant deux versions du Missel romain. Le Missel romain de 1962, et ensuite le Missel romain de 1970, qui a été produit avec toute la force du Concile Vatican II derrière lui et promulgué par saint Paul VI. »

    Revenant sur l’intention du pape François, il a réaffirmé que « [le pape] n'est pas contre la messe en latin. Et en fait, la messe en latin existe aussi bien dans la forme moderne, pour ainsi dire, du Concile, que dans le Missel de 1962. »

    Cependant, le cardinal assume que l’objectif du texte est bien d’organiser l’arrêt progressif du rite préconciliaire, comme le laissait sous-entendre le motu proprio. « Tout ce qui se passe, c'est la réglementation de l'ancienne liturgie du Missel de 1962 en arrêtant la promotion de celle-ci, parce qu'il était clair que le Concile, les évêques du Concile, sous l'inspiration du Saint-Esprit, mettaient en avant une nouvelle liturgie pour la vitalité de la vie de l'Église », déclare Mgr Arthur Roche. « Et cela est vraiment très important. Et résister à cela, c'est quelque chose qui est vraiment très grave. »

    Pourquoi défend-il avec autant d’insistance la primauté de la liturgie Paul VI sur celle antérieure au concile Vatican II ? Car « comme le Saint-Père l'a souligné dans Traditionis custodes, il existe une loi liturgique qui nous aide dans notre croyance à transmettre la doctrine de l'Église. Ainsi, la réforme de la liturgie est vraiment une chose très importante aujourd'hui et elle ne doit pas être considérée comme une option », explique le préfet du dicastère pour le culte divin et la discipline des sacrements – qui était une congrégation jusqu’à la réforme de la Curie entérinée par le pape le 19 mars 2022-. Mgr Arthur Roche invoque les travaux du père jésuite autrichien Josef Andreas, mort en 1975, qui « dans ses études, a montré comment au fil des siècles, la messe a été modifiée de cette manière afin de s'adapter aux besoins du jour. Et la résistance à cela est une question assez sérieuse, que le Pape a soulignée dans son document ».

    Ces déclarations ne sont pas de nature à surprendre. Elles sont dans la continuité de la ligne défendue par Mgr Arthur Roche depuis la promulgation du Motu proprio. En décembre dernier, il avait opté pour une interprétation stricte du texte dans la réponse formulée aux « dubia » (questions) des évêques qui voulaient savoir comment appliquer le texte. Il tranchait notamment en faveur de l’interdiction des confirmations et des ordinations dans le rite tridentin, et l’impossibilité de dispenses pour ceux qui refusaient de concélébrer »

    Ref. Liturgie romaine : Mgr Roche confirme son intention d'imposer la messe de 1969

    Le refus rigide de la coexistence de plusieurs formes du rite romain n’empêche cependant pas l’existence du rite zaïrois qui est explicitement reconnu comme une variante du rite romain: les Tradis  seraient-ils moins respectables que les Congolais ?

  • Covid, bientôt le retour… avec masques et vaccins?

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    Lu sur le site web « Benoit et moi »  la traduction française de cet article du Dr Paolo Gulisano paru dans la nuova bussola quotidiana : https://lanuovabq.it/it/il-covid-che-verra-portera-vaccino-e-mascherine

    « Qu’en est-il du Covid au début de la belle saison et de la hausse des températures ? Les différentes courbes des cas détectés, des hospitalisations et des décès sont toutes en baisse, confirmant ce qui a été observé épidémiologiquement depuis le début, à savoir qu’il existe une saisonnalité du virus. La première année, en 2020, après deux mois très difficiles – mars et avril – le nombre de décès a fortement diminué en mai, pour atteindre une moyenne de six décès par jour pendant les trois mois d’été en Italie.

    L’année suivante, cependant, les chiffres étaient beaucoup plus élevés, malgré le fait que des mois et des millions de personnes avaient été vaccinées. Nous sommes maintenant dans le troisième été de l’épidémie. Dans toutes les pandémies du passé, de l’Espagnole au Sars-Cov 1, il n’y avait jamais eu plus de deux ans de contagion. Toutes avaient disparu spontanément. Que va-t-il se passer à présent ? Aurons-nous à nouveau une baisse drastique comme en 2020 ? Et, surtout, le virus aura-t-il disparu à l’automne ?

    Parce que le nombre de contagions et de décès décidera de notre liberté, arrachée à grand peine aux gouvernants comme une aimable concession. Y aura-t-il à nouveau des mesures de confinement, des masques omniprésents, des vaccinations et des laissez-passer ? La réponse n’est pas facile. Il est certain que le virus est destiné à passer d’épidémique à endémique. Les variantes qui apparaissent font que le Covid ressemble de plus en plus à ses cousins les coronavirus, capables de provoquer des rhumes, des pharyngites et, dans certains cas plus graves, chez les personnes âgées et fragiles, des bronchites et des pneumonies.

    Le Covid ressemblera de plus en plus à la grippe, c’est-à-dire un virus très répandu, contagieux, mais dont le taux de létalité est similaire à celui de la grippe, qui est de 0,2 %. Un tel risque conduira-t-il et justifiera-t-il des mesures de liberté draconiennes ? La réponse sera différente dans chaque pays : il est difficile d’imaginer que la Grande-Bretagne imposera des mesures coercitives, après avoir été parmi les premiers à lever les restrictions, tandis que la France de Macron et l’Italie de Draghi continueront comme prévu à être les représentants les plus durs de l’idéologie du Security State : supprimer les libertés en échange d’une soi-disant protection de la sécurité. Certains ne se résignent pas pour l’instant aux concessions faites par leur propre exécutif : le ministre Speranza [ministre de la santé notoirement « intégriste »… et incompétent] lance un appel à l’utilisation continue de masques, même à l’extérieur. Les masques – selon leurs partisans – doivent devenir un « outil couramment utilisé ».

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  • De l’Ukraine à Rome, la confusion est grande. Notes sur le déclin d’un pontificat

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    Lu sur le site "diakonos" de ce 20 juin 2022:

    ukraina2.png"Le Pape François est furieux contre ceux qui le mettent du côté de Poutine. Il les a traités de « calomniateurs » et de « coprophiles » dans une lettre écrite de sa main à un ami journaliste argentin. Mais un peu plus tard, en recevant le 8 juin dernier à Sainte-Marthe un trio d’Ukrainiens présentés par un autre de ses amis argentins (voir photo), il s’est vu reprocher par l’un d’entre eux, Myroslav Marynovich, vice-recteur de l’Université catholique de Lviv, que oui, « au Vatican, l’Ukraine a été vue pendant trop longtemps à travers le prisme russe ». Trouvant cette fois dans le Pape « un auditeur attentif » et compréhensif, et même prêt à admettre – un point-clé qu’il a presque toujours esquivé – que le peuple Ukrainien « a droit à l’auto-défense », parce que « autrement, ce qui se passe pourrait ressembler à un suicide ».

    Le problème c’est que, quand il prend la parole, François parle à tort et à travers. Avec les conséquences qui s’en suivent. Toujours pendant l’entrevue du 8 juin avec les trois Ukrainiens, on lui a demandé d’éclaircir si vraiment il ne pouvait pas il y avoir de guerre « juste », comme il l’a dit à plusieurs reprises, contrairement à ce qui est écrit dans le Catéchisme de l’Église catholique. À quoi le Pape a répondu avoir « chargé quelques cardinaux d’approfondir ce thème », encore un de ses nombreuses décisions personnelles, parfois même fracassantes, prises sans consulter personne et sans même en parler.

    Sur la guerre en Ukraine, à chaque fois que François parle à l’emporte-pièce, la Secrétairerie d’État a des sueurs froides. Le 14 juin, le jour même où l’archevêque Paul Richard Gallagher, secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les États, répétait que « nous devons résister à la tentation d’accepter des compromis sur l’intégrité territoriale de l’Ukraine » – ce qui est en opposition la plus totale avec les prétentions de Moscou -, la revue des jésuites « La Civiltà Cattolica » publiait la transcription d’un entretien du Pape avec les directeurs de cette revue et d’autres revues européennes de la Compagnie de Jésus, dans laquelle François a de nouveau affirmé que « cette guerre a peut-être été d’une manière ou d’une autre provoquée ou non-empêchée ». Et par qui ? Par l’OTAN, avec ses « aboiements aux portes de la Russie ».

    En comparaison avec son interview mémorable au « Corriere della Sera » du 3 mai dans laquelle il avait utilisé cette image zoomorphe pour la première fois, cette fois-ci, le Pape a révélé de qui, sans le nommer, il avait repris cette image, probablement le président social-démocrate de la Slovénie, Borut Pahor, qu’il a reçu en audience le 7 février dernier :

    « Quelques mois avant le début de la guerre, j’ai rencontré un chef d’État, un homme sage, qui parle peu, vraiment très sage. Et après avoir parlé des choses dont il voulait me parler, il m’a dit qu’il était très préoccupé par l’attitude de l’OTAN. Je lui ai demandé pourquoi, et il m’a répondu : ‘Ils sont en train d’aboyer aux portes de la Russie. Et ils ne comprennent pas que les Russes sont impérialistes et ne permettent à aucune puissance étrangère de s’approcher d’eux’. Et il a conclu : ‘La situation pourrait conduire à la guerre’. C’était son opinion. Le 24 février, la guerre a commencé. Ce chef d’État a su lire les signes de ce qui était sur le point de se passer ».

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  • 133 millions d'euros de dons ont été versés à l'Aide à l'Eglise en Détresse en 2021

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    Du site de l'Aide à l'Eglise en Détresse (Belgique) :

    En 2021, l’AED a levé des sommes record pour les chrétiens persécutés et en détresse

    Un diocèse sur trois dans le monde a bénéficié de l’aide de l’AED, de même qu’un prêtre sur huit.

    Au cours de l’exercice 2021, l’œuvre de bienfaisance catholique internationale et Fondation pontificale Aid to the Church in Need (ACN International) a reçu plus de 133 millions d’euros de dons (122,7 en 2020) pour soutenir les chrétiens persécutés et en détresse du monde entier.

    Aide à l’Église en Détresse Belgique/Luxembourg a pu compter sur le soutien de 6.194 bienfaiteurs en 2021 et, grâce à eux, a collecté un montant total de 1.825.644,71 euros de dons. Des bourses d’études ont été attribuées à 18 prêtres et trois sœurs originaires d’Inde, du Nigeria, du Sri Lanka, d’Éthiopie, …..

    Les chiffres annuels de ACN International au niveau international ont été approuvés par le Conseil de gouvernance le 15 juin à Rome. Ils montrent le soutien apporté aux communautés chrétiennes persécutées ou pauvres par l’AED dans le monde entier. « En 2021, la générosité de nos bienfaiteurs dans plus de 23 pays a permis à l’AED de soutenir des programmes totalisant 105,9 millions d’euros. Nous ne pouvons que les remercier, au nom de nos frères et sœurs souffrants, pour ce soutien exceptionnel au cours de la deuxième année de pandémie de COVID-19, et nous sommes certains du fait que Dieu les récompensera abondamment pour leur aide », a déclaré le Président exécutif Thomas Heine-Geldern.

    De ce 105,9 millions d’euros, 92,8 millions (87,6%) ont financé 5.298 projets dans 132 pays à travers le monde où l’Église souffre de persécutions ou d’une extrême pauvreté. 13,1 millions d’euros (12,4 %) supplémentaires ont été utilisés pour remplir la mission d’information, de rappel des droits des chrétiens persécutés et discriminés et de prière de l’AED, par exemple lors de la ‘Red Week’ pour les chrétiens persécutés, ou pour la production et la distribution du « Rapport sur la liberté religieuse dans le monde ». Par ailleurs, un excédent provenant de l’année 2021 représentant 4,6 millions d’euros a été affecté aux projets de 2022.

    Sur un total de 128,5 millions d’euros dépensés, 8,6 millions d’euros (6,7%) ont été consacrés à l’administration et 14 millions d’euros (10,9%) aux relations avec les donateurs et à la collecte de fonds.

    Comme d’habitude, en 2021, les dons faits à l’AED provenaient exclusivement de particuliers, car l’œuvre de bienfaisance n’accepte pas de subventions publiques.

    L’Afrique, l’Asie et le Proche-Orient en tête

    Les effets dévastateurs de la pandémie dans de nombreux pays en développement ont nécessité une réponse robuste de la part de l’AED, les projets liés au Covid-19 représentant 9,7 millions d’euros sur le budget de 2021. L’Inde, particulièrement touchée par le virus, arrive en tête en ce qui concerne le montant total de financement de projets, avec plus de 12 millions d’euros. Ce pays d’Asie est suivi par l’Ukraine, le Liban, la Syrie et la République Démocratique du Congo.

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