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International - Page 111

  • Le mythe des "coups d'État américains" en Ukraine. Les États-Unis ont-ils organisé l'Euromaïdan ?

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    De Massimo Introvigne sur Bitter Winter, la suite des deux articles précédents :

    III. Des prétextes pour une invasion. Le mythe des "coups d'État américains" en Ukraine. Les États-Unis ont-ils organisé l'Euromaïdan ?

    18/04/2022

    Une fausse théorie russe prétend que la révolution de 2014 a été organisée par les États-Unis par l'intermédiaire de la secrétaire d'État adjointe Victoria Nuland.
    par Massimo Introvigne

    Article 3 sur 4.

    Dans l'article précédent de cette série, nous avons vu comment, le lendemain du départ du président pro-russe Viktor Ianoukovitch de Kiev à la suite des manifestations de l'Euromaïdan, le Parlement ukrainien a voté sa destitution le 22 février 2014.

    Le Parlement a décidé de ne pas suivre la procédure formelle, et longue, de mise en accusation. Alors que M. Poutine a qualifié cette décision d'"inconstitutionnelle" et de "coup d'État", le Parlement s'est appuyé sur des avis juridiques indiquant que la situation était différente de la destitution d'un président en exercice. L'auto destitution de M. Ianoukovitch, au moment où il a quitté Kiev et son bureau, a créé une situation d'urgence.

    La Constitution ukrainienne autorise le Parlement à convoquer de nouvelles élections présidentielles si nécessaire, et le fait que le président ait quitté ses fonctions a créé ce besoin. Les experts occidentaux et ukrainiens ont divergé sur la nature du vote du 22 février, tout en reconnaissant que la situation d'un président en exercice fuyant son pays était sans précédent.

    Si les questions constitutionnelles peuvent continuer à être débattues, il est clair que ce qui est apparu le 22 février était la position d'une grande majorité du parlement, elle-même soutenue par une grande majorité des citoyens ukrainiens. Le Parlement a rapidement organisé de nouvelles élections présidentielles, qui ont été certifiées équitables par les observateurs internationaux, et qui ont permis à l'homme d'affaires Petro Porochenko d'occuper la présidence, qui est resté au pouvoir jusqu'en 2019, date à laquelle il n'a pas réussi à se faire réélire et a été battu par l'actuel président ukrainien, Volodymyr Zelenskyy.

    Il est un peu étrange que la Russie et ses partisans à l'étranger, qui sont rarement des experts en droit constitutionnel ukrainien, continuent de débattre pour savoir si l'interprétation de certaines dispositions de la Constitution ukrainienne par les conseillers juridiques du Parlement était correcte. De nombreux spécialistes pensent que c'est le cas. Mais même s'il ne l'était pas, l'Euromaïdan était une révolution, et les révolutions sont rarement jugées sur leur conformité aux dispositions légales de l'ordre précédent. Les révolutions créent un nouvel ordre juridique : le leur. Le monde est plein d'États nés de révolutions. Les nouveaux gouvernements post-révolutionnaires sont généralement reconnus par la communauté internationale sur la base de plusieurs critères, dont le soutien populaire à la révolution, qui, en Ukraine, a été évident tant lors de la participation massive aux manifestations de l'Euromaïdan que lors des élections de 2014 qui ont suivi.

    La Russie a considéré que la destitution de M. Ianoukovitch n'était pas valable et a réagi immédiatement, le 22 février, en envahissant la Crimée, où des manifestants pro-russes étaient descendus dans la rue et avaient affronté des manifestants anti-russes. Les manifestations soutenues par la Russie dans une partie de la région du Donbass ont conduit en avril à la proclamation des républiques populaires pseudo-indépendantes de Donetsk et de Lougansk, qui ont pris le contrôle d'une partie de la région avec l'aide de troupes russes "officieuses" et régulières, amorçant ainsi la "guerre de basse intensité", qui est devenue de haute intensité en 2022.

    Y a-t-il eu une implication étrangère dans les événements de 2014 ? "Événements", ici, est au pluriel, car le "printemps russe" en Crimée et dans le Donbass était parallèle à l'Euromaïdan à Kiev et en Ukraine centrale et occidentale. Il ne fait aucun doute que le "printemps russe", auquel a résisté une partie de la population locale qui a été réduite au silence et battue, n'aurait jamais pu avoir lieu sous la forme qu'il a prise sans le soutien continu et substantiel de la Russie.

    Mais qu'en est-il de l'Euromaïdan ? Des personnalités européennes et américaines se sont rendues à Kiev pour soutenir la manifestation. Parmi eux, les sénateurs américains John McCain (1936-2018), un républicain, c'est-à-dire à l'époque un membre de l'opposition (le démocrate Barack Obama était président), et Chris Murphy, un démocrate. M. McCain a harangué la foule sur la place Maidan, exprimant sa sympathie pour les protestations et appelant à une "transition pacifique". Bien que M. Murphy l'ait accompagné, donnant ainsi au voyage une saveur bipartisane, M. McCain est un féroce critique du président Obama et de son administration, et son discours n'a certainement pas été prononcé au nom du gouvernement américain. Les dirigeants des partis d'opposition ukrainiens ont voyagé à l'étranger pendant l'Euromaïdan. Ils ont rencontré les dirigeants politiques européens ainsi que le secrétaire d'État américain John Kerry, à Munich, le 1er février 2014.

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  • Le perpétuel Vendredi Saint des chrétiens chinois

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    De Philippe Oswald sur La Sélection du Jour :

    En Chine, le perpétuel Vendredi Saint des chrétiens

    16 avril 2022

    Tout en célébrant la résurrection du Christ, les chrétiens chinois ne cessent pas de vivre sa passion. Le sort de certains d’entre eux, qui émergent en raison de leurs positions dans l’Eglise ou dans la société, rappelle ponctuellement que la persécution pèse sur tous. Au début de ce mois, le 7 avril, Mgr Shao Zhumin, évêque de Wenzhou, a été emmené par les autorités chinoises hors de son diocèse. Le prélat fait partie de l’Église en Chine reconnue par le Vatican mais pas par Pékin. Il avait déjà été arrêté en novembre 2021, et mis en prison sans jugement pour plusieurs jours. Les fidèles du diocèse ont confié à l’agence de presse Asia News que leur évêque avait probablement été enlevé pour l’empêcher de célébrer les offices de la Semaine sainte. Dans un autre diocèse, celui de Xuanhua, dix religieux ont été enlevés par la police. L’évêque « clandestin » de ce diocèse, Mgr Zhao, serait mort en 2018, alors qu’il vivait caché depuis une décennie. Selon Asia News, les autorités cherchent à découvrir le lieu de sa sépulture et auraient même torturé un prélat pour obtenir ce renseignement.

    Dans la province du Zhejiang, un libraire chrétien a été condamné définitivement à 7 ans de prison et à 200 000 yuans (27 600 euros) d’amende. Chen Yu, propriétaire d’une très dynamique librairie chrétienne en ligne, arrêté le 1er septembre 2020, avait fait appel à sa condamnation. Appel rejeté en janvier dernier par le tribunal de Linhai, à Taizhou dans la province du Zhejiang. Motif : Chen Yu, également connu sous le pseudonyme de Zhang Mai sur les réseaux sociaux, serait une « force anti-Chine ». Selon Radio Free Asia, des agents de police ont investi les maisons de ses clients pour confisquer leurs achats. Son crime : avoir vendu plus de 20 000 livres chrétiens, dont une majorité de bibles, en Chine mais aussi aux États-Unis et à Taïwan, ce qui aurait enragé les autorités chinoises. Où l’on voit que la Bible continue d’effrayer les pouvoirs totalitaires les plus solidement installés.

    L’athéisme est de nouveau mis en exergue de la doctrine de l’État chinois dans la plus pure ligne marxiste. Durant la Conférence nationale sur les affaires religieuses, en décembre dernier, Xi Jinping, le président de la République populaire de Chine, avait demandé aux cadres du parti d’accroître la surveillance en ligne et de renforcer le contrôle sur les religions, au nom de la sécurité nationale. Depuis cette conférence, le gouvernement chinois assure la promotion d’un nouveau manuel sur l’athéisme auprès des écoles, des universités et des cadres du Parti communiste chinois (PCC). Intitulé « Les principes de l’athéisme scientifique » et rédigé par Li Shen, un universitaire chinois de 76 ans, ce manuel soutient la théorie martelée par le président Xi Jinping, selon laquelle la culture chinoise a toujours été non religieuse, c’est-à-dire athée. L’un des chapitres du livre est consacré à la « preuve de la non-existence de Dieu » et aux « conséquences négatives des religions », tandis qu’un autre expose « la théorie religieuse et la politique religieuse du Parti communiste ». L’auteur soutient la promotion par le PCC du « confucianisme comme une forme d’athéisme. »

    Si la Chine reconnaît cinq religions organisées (bouddhisme, taoïsme, catholicisme, protestantisme et islam), l’État communiste, officiellement athée, exige qu’elles soient strictement contrôlées par des institutions officielles. Le PCC est chargé de « guider l’adaptation des religions à la société socialiste chinoise ». Ces religions reconnues ont dû chacune adopter un plan quinquennal d’adaptation aux « caractéristiques chinoises ». La Bible n’y a pas échappé avec une nouvelle « traduction » visant à la rendre plus conforme aux fondamentaux du régime. Les persécutions contre les religions et les groupes religieux ont sensiblement augmenté depuis l’arrivée de Xi Jinping au pouvoir en 2013. En 2018, le PCC a adopté de « Nouvelles règles sur les affaires religieuses » qui renforcent la surveillance sur les organisations religieuses et la répression contre les membres du clergé et les laïcs engagés dans des activités jugées illégales. L’athéisme d’État s’accompagne d’une politique de « sinisation des religions : l’athéisme et le nationalisme se donnent la main pour imposer les valeurs du PCC, parti unique.

    Mais la résilience et la résistance des chrétiens (23 millions de protestants, 12 millions de catholiques répartis dans les Églises « officielles » et « non enregistrées ») semblent sans limites. Plusieurs évêques chinois ont appelé les catholiques à faire de 2022 une « Année du Fils de Dieu » en méditant davantage la Parole de Dieu, pour « se rapprocher de la croix et rendre Jésus plus visible dans leur vie quotidienne », a précisé Mgr Joseph Li Shan, archevêque de Pékin. Cet appel a plus de chance d’être entendu par les fidèles que celui que leur avait lancé l’an dernier les autorités pour célébrer le centenaire du Parti communiste chinois.

    Philippe Oswald

    Plusieurs diocèses chinois appellent les catholiques à méditer davantage la Parole de Dieu

    Eglises d'Asie 23-02-2022

    Plusieurs diocèses chinois appellent les catholiques à méditer davantage la Parole de Dieu

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  • Un mandat pour une invasion : le mythe des "coups d'État américains" en Ukraine; 2004 et 2014

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    De Massimo Introvigne sur Bitter Winter (2 premiers articles d'une série de 4) :

    I. Un mandat pour une invasion : le mythe des "coups d'État américains" en Ukraine. La révolution orange de 2004

    15/04/2022

    La Russie et ses compagnons de route présentent la guerre de 2022 comme la conséquence de "coups d'État" inspirés par les Américains en Ukraine. Mais il n'y a pas eu de "coups d'État".
    par Massimo Introvigne

    L'un des arguments les plus populaires de la propagande russe, qui est malheureusement acheté par un certain nombre d'Occidentaux crédules, est que tout ce qui s'est passé en Ukraine depuis 2014, y compris l'invasion de 2022, découle des "coups d'État" de 2004 et 2014, où les États-Unis auraient orchestré, à deux reprises, l'éviction du président Viktor Ianoukovitch, qui avait été légitimement élu.

    Cet argument est faux. Je l'examinerai en détail dans une série de quatre articles, qui traiteront également de mythes connexes.

    En fait, les affirmations selon lesquelles les États-Unis ont organisé des "coups d'État" en Ukraine remontent à la première révolte Maidan de 2004. Les révoltes de 2004 et de 2014 sont différentes, bien que toutes deux aient été dirigées contre le même politicien pro-russe, Ianoukovitch. Pour distinguer les deux révoltes de Maidan, la seconde est généralement appelée Euromaidan, et la première est appelée la Révolution orange.

    Le 21 novembre 2004, le second tour des élections présidentielles ukrainiennes a opposé le premier ministre Viktor Ianoukovitch et le chef de l'opposition Viktor Iouchtchenko. M. Ianoukovitch avait la réputation d'être pro-russe, et la Russie a certainement préféré sa victoire, bien que la Russie n'ait pas été le seul enjeu de la campagne. Alors que la plupart des médias avaient commencé à commenter la victoire de Iouchtchenko sur la base des sondages de sortie des urnes et des projections, la Commission électorale centrale a annoncé à la surprise générale que Ianoukovitch avait gagné. Poutine a immédiatement félicité M. Ianoukovitch pour son élection.

    À l'invitation du gouvernement ukrainien, dont M. Ianoukovitch était le Premier ministre, l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) avait envoyé plus de 500 observateurs pour contrôler les élections. J'ai travaillé moi-même à l'OSCE, et je considère comme ridicule toute tentative de la dépeindre comme une marionnette des États-Unis. La Russie, le Belarus et les républiques pro-russes d'Asie centrale sont tous des États participants de l'OSCE, et les observateurs de 2004 venaient de 46 pays différents.

    Les observateurs de l'OSCE ont refusé de certifier l'équité du second tour des élections du 21 novembre et ont conclu qu'il y avait eu une fraude électorale massive. À titre d'exemple, dans l'un des districts du Donbass fortement pro-Yanukovych, le taux de participation a été évalué à 127 %. Des taux de participation proches de 100 % sont déjà suspects dans tous les pays, mais 127 % est un record mondial et une preuve évidente de fraude.

    Pour protester contre les fraudes électorales, de nombreux Ukrainiens sont descendus dans la rue dans ce qu'on a appelé la "révolution orange". Certainement aussi à cause de ces protestations, le Parlement ukrainien a adopté le 1er décembre une résolution contre Ianoukovitch.

    L'opposition avait également adressé une requête à la Cour suprême qui, le 3 décembre, a jugé qu'il existait des preuves solides de fraude électorale, mais a déclaré qu'elle n'était pas en mesure de proclamer Iouchtchenko vainqueur. Au lieu de cela, la Cour suprême a ordonné la répétition du second tour de scrutin, en invitant à nouveau les observateurs de l'OSCE. La nouvelle élection de second tour a eu lieu le 26 décembre. Elle a été certifiée par l'OSCE comme étant équitable, et a donné à Iouchtchenko 51,99% des voix contre 44,20% à Ianoukovitch. Les résultats étaient similaires aux projections des médias du 21 novembre.

    M. Ianoukovitch a affirmé que ces projections provenaient de la partialité des médias à son égard. C'est possible, mais l'OSCE ne s'est pas fondée sur l'écart entre les projections médiatiques et les résultats pour déclarer les élections du 21 novembre frauduleuses. Elle s'est appuyée sur ce que ses propres observateurs avaient vu.

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  • Russkiy Mir : la doctrine de domination mondiale de Poutine

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    De Luca Della Torre sur Corripondenza Romana :

    Russkiy Mir : la doctrine de domination mondiale de Poutine

    13 avril 2022

    Le conflit en Ukraine généré par l'agression militaire russe contre un État souverain - en violation flagrante de tous les traités politiques les plus importants du droit international et du droit des Nations unies, auxquels la Russie elle-même adhère depuis des décennies - n'est pas le résultat d'une "volonté de puissance" irrationnelle dans l'esprit de l'intelligentsia liée à l'autocrate Vladimir Poutine.

    Il existe, en effet, un niveau d'interprétation de cette guerre d'agression, qu'il faut relier à la dimension géopolitique internationale, un niveau d'interprétation bien connu depuis des années des chancelleries diplomatiques occidentales, des services de renseignement de l'état-major des forces armées européennes, américaines et de l'OTAN, des juristes et des analystes qui suivent le secteur des relations internationales et des traités sur la sécurité et la souveraineté des États nationaux.

    Nous parlons de Russkiy Mir, le véritable levier idéologique stratégique à la base du poutinisme, compris comme une doctrine politique qui ne partage ni ne reconnaît les valeurs philosophiques de la civilisation chrétienne, de la primauté religieuse de l'Église catholique de Rome, de l'expérience culturelle historique romaine-germanique : en bref, un système géopolitique qui s'oppose à l'Europe et à l'Occident au nom d'un programme dans lequel l'idéologie panrusse, la mythologie eurasienne, le mysticisme orthodoxe et les théories de la conspiration puériles se rejoignent dangereusement.

    Les pièces de ce puzzle compliqué ont des origines très anciennes. L'auteur a enseigné dans des universités russes sur des sujets liés au droit international, aux droits de l'homme et aux conflits armés, et peut certifier que l'élaboration de la pensée de Russkiy Mir s'est répandue de manière transversale bien avant l'agression contre l'Ukraine dans les structures supérieures de la société civile russe.

    Russkiy Mir est devenu officiellement visible il y a près de vingt ans : en 2007, lors de son célèbre discours à la conférence de Munich, Poutine a expressément rejeté la possibilité de coopération et d'intégration dans une plate-forme commune de traités et d'accords selon les principes du droit international de respect de la souveraineté mutuelle et de l'intégrité territoriale entre la Russie et l'Occident. 

    Le melting-pot complexe de l'idéologie Russkiy Mir repose essentiellement sur trois concepts : l'existence d'une communauté identitaire et d'une civilisation ethnique, linguistique et religieuse unique, dominée par la primauté politique nationaliste de Moscou, une communauté qui inclut de manière autoritaire également les soi-disant "compatriotes", c'est-à-dire tous les peuples slaves russophones ou les pays qui ont des minorités russophones en dehors de la frontière russe :  donc aussi les Ukrainiens et les Biélorusses, les Arméniens et les Kazakhs, les Lettons et les Estoniens, les Géorgiens et les Moldaves, qui n'auraient pas le droit d'être reconnus comme des peuples et des États souverains. Les propos de Poutine au début de l'invasion de l'Ukraine sont exemplaires à cet égard : les Ukrainiens ne sont pas un peuple ni un État, ils n'ont pas le droit d'exister, sauf sous le talon russe.

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  • Un char russe prend pour cible le centre Caritas de Marioupol : 7 morts

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    D'Anita Bourdin sur zenit.org :

    Ukraine: un centre de la Caritas attaqué à Marioupol, sept morts

    « Cette nouvelle dramatique laisse la famille Caritas horrifiée et choquée »

    Selon les sources locales de Caritas, le 15 mars 2022, un char russe a tiré sur le centre Caritas de Marioupol, tuant deux employés et cinq membres de leurs familles réfugiés dans le bâtiment. La nouvelle a été connue à Rome lundi dernier, 11 avril.

    « Nous avons besoin de votre solidarité et de vos prières pour les familles des victimes », a déclaré pour sa part la présidente de Caritas Ukraine, Tetiana Stawnychy.

    Le cardinal Tagle a voulu exprimer sa « tristesse » et son « choc » au micro de Radio Vatican (Alessandro Gisotti): « Je ressens une profonde tristesse et un choc à l’annonce de l’attaque qui a entraîné la perte de vies humaines. Caritas internationalis exprime sa plus profonde sympathie et sa proximité aux familles de ceux qui ont perdu la vie et de ceux qui ont été blessés. Notre tristesse se transforme en un appel à la communauté internationale pour qu’elle mette tout en œuvre afin de mettre fin à cette violence, de renouer le dialogue et de reconnaître chaque personne comme un frère et une sœur. »

    Il a dit sa « gratitude aux bénévoles: « Aux femmes et aux hommes qui risquent leur vie, nous adressons un mot de sincère gratitude. Vous faites une action sainte, une œuvre sainte ! Pour chaque bonne action accomplie de manière désintéressée, vous semez des graines de vérité, de justice, d’amour et de paix qui changeront le monde. Dieu veillera à ce que vos efforts ne soient pas vains. Vos efforts porteront leurs fruits. »

    Le cardinal philippin a invité à la prière: « Nous honorons le sacrifice des travailleurs humanitaires en priant pour eux et pour leurs familles. Nous croyons que Dieu entend le cri des pauvres et des justes. Nous leur rendons hommage en affirmant la valeur du service rendu par les organisations humanitaires, qui doit être respecté. Nous les honorons en priant Dieu et en appelant les personnes de bonne volonté à penser et à travailler pour la paix. »

  • Demander à Dieu la fin de la guerre en Ukraine : l'appel du pape François

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    D'Anita Bourdin sur zenit.org :

    Demander à Dieu la fin de la guerre en Ukraine: appel du pape François (traduction complète)

    Solidarité interreligieuse de l’Institut Elijah en Ukraine

    12 avril 2022

    Le pape François invite les croyants à « élever la voix avec force pour demander, au nom de Dieu, la fin de telles actions. abominables », et la paix en Ukraine.

    Le pape François a adressé un message aux participants du pèlerinage interreligieux de « solidarité avec le peuple ukrainien » organisé par l’Institut interreligieux Elijah, en Ukraine, à Tchernivtsi, dans le sud-ouest du pays (Bucovine), ce 12 avril 2022.

    « Je vous remercie, écrit le pape, pour l’initiative de ce moment de prière de fraternité entre les représentants de différentes religions, qui contribue à renforcer le sens des responsabilités des croyants face à un événement de guerre qui contredit les nombreux efforts déployés au cours des dernières décennies pour construire un monde moins armé et plus pacifique. »

    Le message du pape François a été introduit par le rabbin Alon SS, fondateur de l’Institut, en 1997, et à l’origine de cette opération de solidarité interreligieuse pour l’Ukraine.

    Et il a été lu ensuite par un franciscain, le frère Christian, en ukrainien, tandis qu’il s’affichait en anglais (on le trouve vers 1h 24mn 45s, sur cette vidéo).

    Voici notre traduction, rapide, de travail, du message du pape François, d’après l’original en italien, en date du 8 avril.

    AB

    Message du pape François

    Chers frères et sœurs,

    Je suis heureux de vous faire parvenir un message à l’occasion du pèlerinage interreligieux de solidarité pour l’Ukraine. J’adresse à chacun mon salut cordial.

    Je me sens spirituellement proche de vous tous, frères et sœurs unis par la confiance et par l’espérance dans le Très-Haut, dispensateur et gardien de la vie, et je souhaite de tout cœur m’unir pour implorer le don inestimable de la paix pour la bien-aimée population ukrainienne.
     
    L’heure que nous sommes en train de vivre nous laisse perplexes parce qu’elle est traversée par les forces du mal. La souffrance causée à tant de personnes faibles et sans défense ; les nombreux civils massacrés et les jeunes victimes innocentes ; la fuite désespérée des femmes et des enfants…
     
    Tout cela secoue nos consciences et nous oblige à ne pas nous taire, à ne pas rester indifférents à la violence de Caïn et au cri d’Abel, mais à élever la voix avec force pour demander, au nom de Dieu, la fin de telles actions. abominable.
     
    Les événements atroces et douloureux auxquels nous assistons depuis trop de jours nous confirment désormais que « la guerre est un échec de la politique et de l’humanité, une reddition honteuse, une défaite face aux forces du mal » (Enc. Fratelli tutti, 261) .
     
    Je vous remercie pour l’initiative de ce moment de prière de fraternité entre les représentants de différentes religions, qui contribue à renforcer le sens des responsabilités des croyants face à un événement de guerre qui contredit les nombreux efforts déployés au cours des dernières décennies pour construire un monde moins armé et plus pacifique.
     
    Puissent les gouvernants, spécialement ceux qui en appellent aux principes sacrés de la religion, écouter la Parole de Dieu qui affirme : « J’ai des projets de paix et non de malheur » (cf. Jr 29, 11).
     
    Tout en renouvelant ma participation spirituelle à votre geste de solidarité, je souhaite exprimer ma sincère gratitude à tous ceux qui, ces jours-ci, se sont approchés des multitudes de personnes contraintes d’abandonner leurs maisons et leurs familles. Que la dignité de la personne humaine et le caractère sacré de la vie soient toujours les  principes solides qui guident notre engagement pour la fraternité.
     
    Que le Dieu d’amour bénisse tous ses enfants artisans de paix.
     
    Rome, Saint-Jean-du-Latran, 8 avril 2022
     
    FRANÇOIS
  • Le Pape François souhaite se rendre au Kazakhstan pour le congrès des religions mondiales

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    De Vatican News :

    Le Pape souhaite se rendre au Kazakhstan pour le congrès des religions mondiales

    François a exprimé cette intention lors d'un entretien en visioconférence avec le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev. Le congrès aura lieu en septembre prochain à Nur Sultan.

    Le Pape François a exprimé son intention de se rendre au Kazakhstan à l'occasion du 7ème Congrès des dirigeants des religions mondiales et traditionnelles qui se tiendra les 14 et 15 septembre prochains dans la capitale kazakhe, Nur Sultan. L’information, d’abord donnée par la présidence Kazakhe, a été confirmée par le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni. François a abordé le sujet à l’occasion d’un entretien en visioconférence avec le président du Kazakhstan Kassym-Jomart Tokayev.

    Le premier Congrès des religions mondiales et traditionnelles s'est tenu à Astana en 2003, s’inspirant de la «Journée de prière pour la paix» dans le monde convoquée à Assise par Jean-Paul II en janvier 2002, afin de réaffirmer la contribution positive des différentes traditions religieuses au dialogue et à l'harmonie entre les peuples et les nations après les tensions consécutives aux attentats du 11 septembre 2001. Lors de ce premier congrès, le Saint Siège était représenté par le cardinal slovaque Joseph Tomko, alors président du Conseil pontifical pour l’évangélisation des peuples. Aux congrès successifs, les cardinaux français Roger Etchégaray et Jean-Louis Tauran avaient emmené les délégations du Vatican.

    Le prochain et septième congrès interreligieux aura pour thème «le rôle des responsables des religions mondiales et traditionnelles dans le développement socio-spirituel de l'humanité dans la période post-pandémique».

  • La guerre en Ukraine va-t-elle obscurcir le chemin de croix du pape au Colisée ?

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    Un article de Sandro Magister sur Settimo Cielo :

    Les ombres de la guerre s'invitent au chemin de croix du pape au Colisée. Documents

    Il ne s'agit pas seulement des tribulations pour ou contre un voyage du pape François à Kiev ou une rencontre entre lui et le patriarche orthodoxe de Moscou Kirill, tous deux souhaités ou contestés par l'un ou l'autre des belligérants. Même sur le chemin de croix du pape au Colisée, le soir du Vendredi saint, les ombres d'un affrontement très difficile à pacifier se répandent.

    D'abord, depuis Rome, l'ambassadeur d'Ukraine auprès du Saint-Siège, Andrei Yurash, dans un tweet de 14h17, mardi 12 avril, puis depuis Kiev, à 17h40 le même jour, l'archevêque principal Sviatoslav Shevchuk, au nom de l'Église gréco-catholique et de l'Église latine, ont sévèrement contesté la décision du Vatican de faire porter la croix ensemble par "une famille ukrainienne et une famille russe" à la 13e station du chemin de croix, celle de la mort de Jésus.

    Le tweet de l'ambassadeur se termine en informant que "nous travaillons actuellement sur la question en essayant d'expliquer les difficultés de sa mise en œuvre et les conséquences possibles".

    On trouvera ci-après le texte intégral du communiqué publié en cinq langues, ainsi qu'en ukrainien, par l'archevêque Shevchuk.

    *

    Ces derniers jours, Sa Béatitude Sviatoslav, chef et père de l'Église gréco-catholique ukrainienne, a reçu de nombreux appels de fidèles de l'Église et de la société civile, tant d'Ukraine que de l'étranger, lui demandant de commenter l'idée que, lors du Chemin de Croix de cette année, qui a lieu chaque année à Rome le Vendredi saint selon le calendrier grégorien, la Croix sera portée conjointement par des représentants ukrainiens et russes. En outre, il a été demandé à l'archevêque majeur de l'Église ukrainienne gréco-catholique de transmettre au Siège apostolique la grande indignation et le rejet de ce projet par les Ukrainiens du monde entier.

    Dans son commentaire partagé avec le département de l'information de l'Église gréco-catholique ukrainienne, Sa Béatitude Sviatoslav a déclaré : "Je considère cette idée inappropriée et ambiguë, qui ne tient pas compte du contexte de l'agression militaire russe contre l'Ukraine. Pour les gréco-catholiques d'Ukraine, les textes et les gestes de la 13e station de ce chemin de croix sont incompréhensibles et même offensants, surtout en prévision de la deuxième attaque, encore plus sanglante, des troupes russes contre nos villes et villages. Je sais aussi que nos frères catholiques de rite latin partagent avec nous ces réflexions et ces préoccupations".

    Le primat de l'Église gréco-catholique ukrainienne a informé qu'il avait déjà transmis aux autorités du Saint-Siège les nombreuses réactions négatives de nombreux évêques, prêtres, moines, religieuses et laïcs, qui sont convaincus que les gestes de réconciliation entre nos peuples ne seront possibles que lorsque la guerre sera terminée et que les personnes coupables de crimes contre l'humanité seront condamnées conformément à la justice.

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  • Ukraine : un séminaire catholique dévasté par les militaires russes

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    De Vatican News :

    Imagem de Nossa Senhora jogada no chão pelos saqueadores russos

    Pas même un séminaire n'est épargné par les pillages et les destructions à Vorzel, en Ukraine.

    "Ils ont pris presque tout ce qui peut être vendu. Des climatiseurs, des machines à laver, des ordinateurs, des routeurs, des équipements de cuisine... ... même les vieilles baskets du recteur, avec lesquelles il aimait courir", explique l'évêque du diocèse de Kiev-Zhytomyr, Vitaliy Kryvytsky.

    Le triste témoignage sur son profil facebook est celui de l'évêque du diocèse de Kiev-Zhytomyr, Vitaliy Kryvytskyi, où il décrit le pillage par les militaires russes du séminaire catholique de Vorzel. "Deux jours quand nous sommes retournés à notre séminaire à Vorzel. Son aspect est triste, mais il est gratifiant que tout le monde ait survécu. L'évacuation était nécessaire. Le séminaire a toujours été hospitalier, mais cette fois-ci, il n'a pas été paisible. Les pilleurs ont ouvert la porte pour entrer et ne pas ressortir les mains vides.

    Certains objets liturgiques ont également été volés, dont un calice commémorant la Sainte Messe présidée par St Jean Paul II en 2001 sur le "Seagull".

    Les barbares ont endommagé plusieurs voitures, mais ils sont en mouvement. Certaines salles sont endommagées par les explosions, mais nous remercions Dieu tout-puissant d'avoir sauvé notre Alma Mater de toute nouvelle destruction.

    Il faut du temps pour que la vie au séminaire revienne. Il n'y a pas d'eau, de lumière, de gaz. Le recteur, le prêtre spirituel et les diacres sont déjà rentrés dans leurs maisons froides. Un groupe d'hommes sympathiques est arrivé et a accepté de partager ces conditions spartiates et d'aider à relancer le séminaire dès que possible. Merci sincèrement à tous pour votre courage et votre sacrifice !

    Les personnes locales qui ont besoin d'aide arrivent déjà au séminaire. Merci pour les différents transports humanitaires que notre Caritas diocésaine a déjà envoyés.

    Demain, dimanche des Rameaux, toutes les recettes de nos paroisses seront traditionnellement versées au séminaire diocésain. Merci d'avance pour tout don ! Nous aurons besoin de ces fonds pour rénover les installations et relancer la vie du séminaire, pour le bien de l'Église. Après tout, l'Ukraine, qui sera reconstruite après la guerre, aura également besoin de chefs spirituels - des prêtres. Priez pour que le Seigneur appelle ceux qu'il a choisis pour son ministère spécial."

  • 73 millions d'avortement dans le monde chaque année mais cela ne suffit pas pour l'OMS

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    De gènéthique.org :

    Des dizaines de millions d’avortements dans le monde chaque année. Et toujours pas assez pour l’OMS.

    11 avril 2022

    L’OMS vient de publier une étude qui recense le nombre d’avortements dans le monde. En parallèle, l’organisation diffuse ses recommandations en matière de politique publique.

    Selon une étude menée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Institut Guttmacher [1], 121 millions de grossesses ne sont pas « prévues » chaque année. Les auteurs ont réalisé cette estimation à partir de données issues de 150 pays sur la période 2015 – 2019. Et dans 61% des cas, ces grossesses se terminent par un avortement. Ce qui représente plus de 73 millions d’avortements chaque année.

    Mais, alors que « les grossesses non prévues sont à leur niveau le plus bas depuis 30 ans »« les avortements ont augmenté dans le monde »[2]. Serait-ce le résultat de la politique du « tout-avortement » ? L’OMS ne compte pas en rester là. En effet, l’Organisation mondiale de la santé vient de mettre à jour ses recommandations en matière d’avortement.

    L’avortement sans aucune condition

    Pour l’OMS, l’avortement devrait être autorisé quel que soit le stade de la grossesse. Instaurer un seuil n’est, selon l’organisation, pas justifié d’un point de vue médical. Un avis qui n’est pas partagé par les gynécologues français, y compris par ceux qui promeuvent l’avortement. Israël Nisand, chef du service de gynécologie-obstétrique du CHU de Strasbourg et président du Collège national des gynécologues et obstétriciens de France, avait expliqué qu’à 14 semaines, l’avortement est « un geste plus dangereux que les médecins n’aiment pas faire ».

    L’OMS recommande aussi de supprimer toute période de réflexion et tout accord de tiers. Pour l’institution, une femme doit pouvoir avorter sans l’accord du père de l’enfant, une jeune fille sans l’accord de ses parents.

    L’avortement serait-il un acte anodin ? Si tel était le cas, la loi française n’aurait pas pris la peine de définir une clause de conscience spécifique à l’avortement. Une clause que les promoteurs du tout avortement n’ont pas réussi à annuler à l’occasion du vote de la loi Gaillot.

    Vers la fin de l’objection de conscience ?

    «  S’il s’avère impossible de réglementer l’objection de conscience d’une manière qui respecte, protège et satisfasse les droits des femmes souhaitant recourir à l’avortement, l’objection de conscience en matière d’avortement pourrait devenir indéfendable », écrit l’organisme. Pourtant, en 2013, l’OMS reconnaissait que « chaque agent de santé a le droit d’objecter en conscience à la pratique de l’avortement » [3]

    Comme le souligne Grégor Puppinck, directeur de l’ECLJ, « il n’est question de supprimer l’objection de conscience qu’à propos de l’avortement ». Avec un double objectif : « symbolique et pratique » [4]. Après le fait de parler de « soin » en matière d’avortement, supprimer l’objection de conscience vise pour ses promoteurs à sa « normalisation morale ».

     

    [1] Bearak JM, Popinchalk A, Beavin C, et al Country-specific estimates of unintended pregnancy and abortion incidence: a global comparative analysis of levels in 2015–2019 BMJ Global Health 2022;7:e007151.

    [2] 64 femmes sur 1000 sont concernées par des grossesses « non désirées », contre 79 femmes sur 1000 au début des années 1990

    [3] OMS, Avortement sécurisé : Deuxième édition Directives techniques et stratégiques à l’intention des systèmes de santé (2013)

    [4] Gènéthique, L’objection de conscience : un droit fondamental parce qu’elle est un devoir (26/02/2021)

    Cet article de la rédaction Gènéthique a été initialement publié sur Aleteia sous le titre : 73 millions d’avortements dans le monde chaque année

  • En Chine : des prisonniers exécutés par prélèvement d'organes ?

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Chine : des prisonniers exécutés par prélèvement d’organes ?

    8 avril 2022

    Une étude menée par des chercheurs de l’Australian National University (ANU) a mis en évidence « des preuves suggérant fortement que les chirurgiens chinois des hôpitaux civils et militaires d’État ont exécuté des condamnés à mort et des prisonniers d’opinion en leur retirant le cœur ». Une pratique développée pour sa rentabilité, qui a lieu depuis « plus de trois décennies », selon les auteurs. Leurs travaux ont été publiés dans l’American Journal of Transplantation  [1].

    Des prisonniers en état de mort cérébrale ?

    Ces conclusions ont été obtenues en analysant 124 770 archives médico-légales entre 1980 et 2020. Parmi elles, les auteurs de l’étude ont identifié 71 documents médicaux dans lesquels « l’ablation du cœur semblait être la cause du décès des prisonniers ». Mais ils soupçonnent un nombre réel « bien plus élevé » de prisonniers tués à la suite de ces interventions chirurgicales.

    Selon les archives officielles, ces prisonniers étaient en état de mort cérébrale. Une version démentie par les chercheurs. Pour cela ils s’appuient principalement sur l’évaluation de la faculté du patient à respirer sans avoir recours à un ventilateur. Mais également sur la pose d’intraveineuse juste avant l’opération, ou encore sur l’emploi de la terminologie de « mort cérébrale aiguë ».

    Trop de donneurs ?

    Les chercheurs rappellent que de telles opérations sont contraires à l’éthique car « le prélèvement d’organes ne doit pas commencer avant que le donneur ne soit officiellement déclaré mort » (cf. Le protocole Maastricht III en France: retour vers une “technicisation de la mort”) et « le prélèvement d’organes ne doit pas causer la mort du donneur ».

    De son côté, le professeur Arthur Caplan, chef de la division d’éthique médicale de la Grossman School of Medicine de l’université de New York (NYU), juge que « le volume des transplantations effectuées [en Chine] ne correspond pas à la quantité de dons volontaires ».

    « J’espère que nos conclusions trouveront un écho dans le monde entier et contribueront à faire cesser ces pratiques », a déclaré le Dr Lavee, coauteur de l’étude.

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    [1] Matthew P. Robertson et al, Execution by organ procurement: Breaching the dead donor rule in China, American Journal of Transplantation (2022). DOI: 10.1111/ajt.16969

    Source : Medical Xpress, Australian National University (05/04/2022)

  • Mandat pour un génocide : comment la Russie justifie les atrocités en Ukraine

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    De Bitter Winter :

    Mandat pour un génocide : Comment la Russie justifie les atrocités en Ukraine

    7 avril 2022

    Un document exceptionnel explique les plans visant à détruire l'identité ukrainienne et à punir sévèrement les Ukrainiens, qui sont au moins des "nazis passifs."

    Bodies of civilians killed in Bucha.

    Corps de civils tués à Bucha. Crédits.

    Introduction par Bitter Winter :

    RIA Novosti est une agence de presse russe appartenant à l'État, et l'un des médias reflétant le plus fidèlement les idées et orientations du gouvernement russe. Le 3 avril dernier, elle a publié un éditorial signé par Timofey Sergeytsev. Ce dernier est un "technologue politique" (une profession spécifiquement russe) et "conseiller en recherche" au Centre international de recherche et d'éducation Zinoviev du département des processus mondiaux de l'université d'État de Moscou. L'article est si sinistre que nous pensons qu'il mérite d'être traduit et porté à l'attention d'un public international.

    Bien entendu, sa théorie selon laquelle l'Ukraine est un État nazi est ridicule. Bitter Winter a publié une série d'articles sur le néonazisme en Ukraine (dont un sur l'héritage de Stepan Bandera), dans lesquels il examine en détail la présence de néonazis dans ce pays. Ils existent, comme dans la plupart des pays européens, mais ils constituent une petite minorité et ne contrôlent certainement pas le gouvernement. Il est également vrai qu'il y a des néo-nazis en Russie et dans les bataillons qui combattent dans la guerre actuelle avec les Russes. En fait, dans cette guerre, il pourrait bien y avoir plus de nazis combattant "pour" que "contre" la Russie.

    L'article de RIA Novosti ne nous apprend rien de sérieux ou de valable sur le nazisme en Ukraine, mais il nous en apprend beaucoup sur les plans russes pour un génocide, à commencer par sa dimension culturelle. La dénazification signifie en réalité la désukrainisation, c'est-à-dire la destruction de l'Ukraine en tant que pays et de l'identité ukrainienne par la destruction de livres et une "rééducation" à la Staline.

    Mais l'article ne s'arrête pas là. RIA Novosti nous apprend que la formule "les Ukrainiens sont bons, seul leur gouvernement est mauvais" ne fonctionne plus. Tous les Ukrainiens, sauf ceux qui soutiennent l'invasion russe, sont au moins des "nazis passifs" et doivent être sévèrement punis. Ironiquement, le plan paranoïaque et le langage violent ressemblent beaucoup aux projets de Goebbels pour une Europe de l'Est "aryanisée". Ils constituent un mandat pour un génocide physique, et pas seulement culturel.

    Certes, RIA Novosti préconise la peine de mort pour les nazis et la "liquidation" d'un grand nombre d'Ukrainiens, mais elle n'incite pas explicitement les soldats à violer les femmes avant de les tuer avec leurs enfants, comme cela s'est produit à Bucha et ailleurs. Goebbels non plus, du moins par écrit. Ce n'est pas nécessaire. Lorsque vous avez offert la base idéologique de la violence et du génocide, les soldats comprennent, et la pratique suit. Après tout, nous lisons que "l'État dénazifiant, la Russie, ne peut s'inspirer d'une approche libérale de la dénazification. L'idéologie du dénazificateur ne peut être remise en cause par le coupable en cours de dénazification."

    The author of the article, Timofey Sergeytsev. Source: 45parallel.net.
    L'auteur de l'article, Timofey Sergeytsev. Source : 45parallel.net

    Voici la traduction de l'article publié par RIA Novosti

    [citation]

    En avril de l'année dernière, nous avons écrit sur le caractère inévitable de la dénazification de l'Ukraine. Nous ne voulons pas d'une Ukraine nazie, de style Bandera, ennemie de la Russie et instrument de l'Occident pour détruire la Russie. Aujourd'hui, la question de la dénazification est passée à un autre plan, plus pratique.

    La dénazification est nécessaire lorsqu'une partie importante du peuple - très probablement sa majorité - est maîtrisée et entraînée par le régime nazi dans sa politique. C'est-à-dire lorsque l'hypothèse "le peuple est bon, le gouvernement est mauvais" ne fonctionne plus. La reconnaissance de ce fait est la base de la politique de dénazification et de toutes ses conséquences, et le fait lui-même constitue son sujet.

    Lire la suite