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International - Page 124

  • La liturgie : un témoignage de communion d'après le pape...

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    D'Hélène Ginabat sur zenit.org :

    Et la liturgie, un témoignage de communion

    « En ce moment, où il y a partout tant de guerres », l’appel « des papes comme des hommes et des femmes de bonne volonté, n’est pas écouté », a dénoncé le pape François, ce matin encore, rappelant entre autres l’avertissement du pape Benoît XV à la veille de la première guerre mondiale. L’humanité « est championne pour faire la guerre », a-t-il déploré.

    Le pape François a reçu en audience les participants à l’assemblée plénière de la Congrégation pour les Eglises orientales, dirigée par le cardinal argentin Leonardo Sandri, ce vendredi matin 18 février 2022, dans la Salle Clémentine du Palais apostolique du Vatican.

    Après les « massacres des conflits au Moyen-Orient, en Syrie et en Irak », au « Tigré dans la région éthiopienne », sans oublier le « drame du Liban » qui perdure, « des vents menaçants soufflent encore sur les steppes de l’Europe orientale, allumant les mèches et le feu des armes et glaçant le cœur des pauvres et des innocents » qui, « eux, ne comptent pas », a alerté le pape.

    Le pape a invité les responsables des Eglises catholiques orientales à donner au monde « le témoignage de la communion » à travers la liturgie : « que chaque composante de l’unique et symphonique Eglise catholique reste toujours à l’écoute des autres traditions, de leurs parcours de recherche et de réforme, tout en maintenant, chacune sa propre originalité », a-t-il encouragé, tout « en évitant les particularismes liturgiques ».

    Voici notre traduction du discours que le pape a prononcé en italien (Texte entier).

    Discours du pape François

    Je remercie le cardinal Sandri pour ses paroles de salutations et de présentation ; et je remercie chacun d’entre vous d’être là, en particulier les personnes qui viennent de loin.

    Ce matin, vous avez prié devant la Confession de l’apôtre Pierre, renouvelant ensemble votre profession de foi : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ». Nous avons accompli la même démarche avant la messe du début de mon pontificat, pour manifester, comme le disait le pape Benoît XV, que « dans l’Eglise de Jésus-Christ, qui n’est ni latine, ni grecque, ni slave, mais catholique, il n’existe aucune discrimination entre ses enfants et que tous, latins, grecs, slaves et d’autres nationalités, ont la même importance » (Encyclique Dei Providentis, 1er mai 1917). C’est vers lui, le fondateur de la Congrégation pour les Eglises orientales et de l’Institut pontifical oriental, que se tourne notre mémoire reconnaissante, cent ans après sa mort. Il a dénoncé l’incivilité de la guerre comme un « massacre inutile ». Son avertissement n’a pas été écouté par les chefs des nations engagées dans le premier conflit mondial. L’appel de saint Jean-Paul II n’a pas été écouté non plus pour empêcher le conflit en Irak.

    De même en ce moment, où il ya partout tant de guerres, cet appel des papes comme des hommes et des femmes de bonne volonté, n’est pas écouté. Il semble que le plus grand prix pour la paix doive être donné aux guerres : une contradiction ! Nous sommes attachés aux guerres, et c’est tragique. L’humanité, qui se vante de progresser dans la science, la pensée, dans beaucoup de belles choses, construit la paix à reculons. Elle est championne pour faire la guerre. Et cela nous fait honte à tous. Il faut que nous priions et demandions pardon pour cette attitude.

    Nous avons espéré qu’il ne serait pas nécessaire de redire ces paroles au troisième millénaire, et pourtant l’humanité semble encore tâtonner dans les ténèbres : nous avons assisté aux massacres des conflits au Moyen-Orient, en Syrie et en Irak ; à ceux du Tigré dans la région éthiopienne ; et des vents menaçants soufflent encore sur les steppes de l’Europe orientale, allumant les mèches et le feu des armes et glaçant le cœur des pauvres et des innocents ; eux, ils ne comptent pas. Et pendant ce temps, le drame du Liban perdure, laissant désormais de nombreuses personnes sans pain ; les jeunes et les adultes ont perdu espoir et quittent ces terres. Et pourtant, elles sont la mère-patrie des Eglises catholiques orientales : c’est là qu’elles se sont développées, conservant des traditions millénaires et beaucoup d’entre vous, parmi les membres du dicastère, en êtes les fils et les héritiers.

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  • Et pourquoi pas une Ukraine "neutre" ?

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    De Henrik Lindell sur le site de l'hebdomadaire La Vie :

    La neutralité de l'Ukraine, une piste évoquée pour sortir de la crise

    Pour tenter d'apaiser une situation militaire et diplomatique tendue entre la Russie et l'Occident, l'idée d'une « finlandisation » de l'Ukraine est évoquée. Mais que recouvre exactement ce terme, né pendant la guerre froide ? Et quelles seraient les implications de sa mise en œuvre ?

    18/02/2022

    Le conflit qui oppose la Russie à l’Ukraine et à l’Occident fait inévitablement penser, jusqu’aux mots employés, à l’ambiance du début de la guerre froide. Quelque 150 000 militaires russes massés aux frontières ukrainiennes font peser une menace terrible sur un pays indépendant.

    L'Ukraine souhaite se rapprocher de l’Occident qui, face au grand voisin de l’Est, se remobilise aussi militairement. On croirait presque au rétablissement des deux blocs du temps de la guerre froide. Le besoin d’un nouvel équilibre se fait sentir, car chacun sait que l’invasion de l’Ukraine par la Russie aurait des conséquences incalculables, une troisième guerre mondiale n’étant pas exclue.

    Des pistes de sortie de crise envisagées

    Dans ce contexte, quelle serait la solution ? Là encore, on convoque des concepts nés de la guerre froide. Alors que Moscou craint surtout l’intégration de l’Ukraine à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan) – ce à quoi aspire Kiev –, le plus simple serait que l’Ukraine reste en dehors des alliances militaires et qu’elle soit « neutre ». Une telle attitude, propre aux États tampons situés entre deux camps, évoque ce qu’on appelle, en politique internationale, une « finlandisation » .

    Nombre de dirigeants et de spécialistes ont avancé cette idée. Emmanuel Macron lui-même aurait confirmé le 7 février, dans l’avion qui le conduisait à Moscou, que celle-ci faisait partie des « modèles qui sont sur la table », au grand dam de l’Ukraine. Il a par la suite démenti avoir envisagé une telle perspective, mais celle-ci fait son chemin et depuis longtemps.

    L’ancien ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine plaide pour cette solution, comme l’ont fait, avant lui, deux grands acteurs de la politique étrangère américaine durant la guerre froide : l’ancien secrétaire d’État Henry Kissinger sous Richard Nixon et feu Zbigniew Brzezinski, conseiller à la sécurité nationale de Jimmy Carter. Les trois comptent, encore aujourd’hui, parmi les géopoliticiens les plus expérimentés et les plus respectés du monde.

    Un concept aux relents de guerre froide

    Mais qu’est-ce que la « finlandisation » exactement ? Le terme renvoie à la situation particulière, à partir des années d’après-guerre, de la Finlande, petit pays alors voisin de l’imposante Union soviétique, et à la politique de neutralité, pragmatique ou forcée, c’est selon. On peut étendre la signification de cette notion à l’influence qu’un pays puissant peut exercer sur les choix politiques d’un pays voisin moins puissant.

    On peut retenir aussi une connotation purement péjorative pour évoquer le choix discutable d’un État pusillanime qui se plie trop volontiers aux exigences de son puissant voisin. Ainsi les dirigeants du Parti chrétien-démocrate allemand, la CDU, qui se moquaient de l’Ostpolitik (la normalisation des relations avec l’Europe de l’Est) du social-démocrate Willy Brandt dans les années 1970, la qualifiant de « finlandisation » de l’Allemagne de l’Ouest. Sauf que ce pays n’a guère fait de concessions humiliantes au Pacte de Varsovie, qui liait militairement les pays d’Europe de l’Est à l’URSS. Mais c’est dans ce contexte que le mot fut forgé.

    Pour bien comprendre ce qu’impliquerait une finlandisation proprement dite de l’Ukraine, dont la situation face à la Russie pourrait vaguement évoquer celle de la Finlande il y a 70 ans, il vaut mieux s’en tenir à une définition stricte.

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  • Karnataka (Inde) : une statue du Christ démolie sur ordre des autorités civiles

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/INDE - Une statue du Christ dans l'état de Karnataka démolie sur ordre des autorités civiles

    16 février 2022

    Kolar (Agence Fides) - Les autorités gouvernementales du district de Kolar, dans l'État indien du Karnataka, ont donné l'ordre de démolir une statue de Jésus-Christ, érigée il y a 18 ans dans le village de Gokunte. Comme l'a confirmé à Fides l'Église locale, l'ordre de démolition a été exécuté le 15 février, en présence de représentants des autorités civiles, de policiers et de la population locale. Selon l'ordre de démolition, la statue avait été construite sur un terrain de l'État, réservé comme pâturage pour les animaux. L'officier responsable a expliqué : "Nous avons démoli la statue sur la base de l'ordonnance de la Haute Cour, qui a confirmé qu'elle avait été construite sur des terres publiques. Toutefois, les dirigeants chrétiens de la région affirment que la statue a été démolie illégalement alors que l'affaire était toujours en instance devant le tribunal.

    La communauté catholique s'était opposée à la démolition. S'exprimant sur la question, le père Theres Babu, prêtre et avocat, a déclaré que "la lettre de démolition ne nous a jamais été notifiée ni montrée". Selon le prêtre, une nouvelle audience sur l'affaire a été programmée pour le 16 février. L'un des fidèles locaux, Rayappa, a déclaré à Fides : " La nuit dernière, pour la démolition, il y avait plus de 400 policiers. Nous prions devant la statue depuis 2004. Ils ne nous ont même pas écoutés et l'ont tout simplement détruit avec des bulldozers. Nous l'avions construit grâce à une petite collecte de fonds auprès des villageois". Selon les villageois, certains membres d'une organisation hindoue radicale voulaient créer des tensions dans la région et ont déposé un recours auprès de la Haute Cour, demandant la démolition de la statue.

    Les prêtres de l'église voisine de St Francis Xavier disent que toute la communauté est sous le choc de la démolition.

    Depuis plusieurs décennies, nous disposons d'un accord écrit de l'autorité pour utiliser le terrain de 300 acres où se trouvait la statue, en continuant à y mener des activités pastorales et sociales. Mais il y a deux ans, un membre d'un groupe hindou a déposé un recours devant la Haute Cour, contestant notre utilisation des terres.

    La statue de Jésus avait été construite sur une colline surplombant le village de Gokunte, qui compte une population de 500 à 600 personnes (plus de 100 familles), presque toutes catholiques. L'église de St Xavier à Gokunte est l'une des plus anciennes présences catholiques dans le district de Kolar. La paroisse a été confiée aux Missionnaires de St François de Sales en 1977. La paroisse compte également un foyer pour enfants pauvres, une maison de pèlerins et de nombreuses autres activités de promotion sociale telles que des centres de formation professionnelle pour les femmes (école de couture) et une école d'anglais pour les garçons.

    (SD-PA) (Agence Fides 16/2/2022)

  • RDC: un détachement militaire belge attendu à Kindu (Maniema)

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    roi-philippe-690x450.jpgLe Roi des Belges Philippe et la Reine Mathilde effectueront une visite officielle en République démocratique du Congo le mois prochain, a annoncé le Palais mercredi.

    Cette visite, à l’invitation du président Félix Tshisekedi, se déroulera du dimanche 6 mars au jeudi 10 mars. Les Souverains seront accompagnés du Premier ministre Alexander De Croo, de la ministre des Affaires étrangères Sophie Wilmès et de la ministre de la Coopération au développement Meryame Kitir.

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    Ceci explique-t-il aussi cela : enfin la Belgique se mouille par ailleurs (un peu) dans la lutte contre l’interminable chaos meurtrier déstabilisant l’Est du Congo depuis les guerres transfrontalières de la fin du siècle dernier.

    « Un détachement militaire belge est attendu cette année à Kindu (la capitale de la province du Maniéma), annonce le gouvernement du Royaume de Belgique. La demande avait été formulée en octobre 2021 par le gouvernement congolais. Ces militaires seront aussi en mission à Kinshasa. « L’objectif ultime est de rendre les Congolais résilients afin qu’ils puissent résister de manière indépendante aux conflits dans leur pays », dit le ministère belge de La Défense.

     Au total, 25 militaires belges du Régiment d’Opérations Spéciales (SOR) s’installeront au camp de Lwama à Kindu où des militaires de la 31ème Brigade de Réaction Rapide sont formés afin d’apporter une réponse aux groupes terroristes. Ils instruiront les soldats congolais de la 31ème Brigade. De plus, deux officiers seront eux affectés à l’École de Commandement et d’État-Major (ECEM) de Kinshasa et un autre au quartier général de la MONUSCO pour établir « des liens avec les autorités locales et contribuera à l’élaboration de stratégies de sécurité ».

    Au camp de Lwama, «au cours des quatre premières semaines de la formation Train the Trainer, les soldats seront formés pour devenir des experts dans leur domaine. Au cours des huit semaines suivantes, les experts se transmettront mutuellement leurs connaissances », précise le ministère de La Défense belge.

    L’expertise militaire sollicitée concerne « les domaines des techniques d’orientation, de l’assistance médicale d’urgence sur le terrain (tactical combat casualty care) et des techniques de détection et de neutralisation des engins explosifs improvisés (counter-IED) ». 

    L’intention est qu’après trois mois, chaque instructeur de la 31ème Brigade ait une formation de base élargie et puisse être déployé presque n’importe où, précisent les autorités belges.

    Et d’ajouter:

    « La stabilité régionale est d’une grande importance, tant pour les Congolais que pour notre propre pays, en effet, l’instabilité sur le continent africain impacte notre sécurité (terrorisme) et notre économie (piraterie) ».

    Un autre détachement belge est attendu en septembre « afin de contribuer au suivi de la première mission. Au cours de cette phase, Coach The Trainer, trois bataillons seront formés. La formation sera alors désormais entièrement entre les mains des Congolais et continuera à bénéficier du soutien de la part de la Belgique ».

    Lire aussi: 

    Ref. RDC: un détachement militaire belge attendu à Kindu

  • Les raisons pour lesquelles la Russie n'envahira pas l'Ukraine

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    De Gianandrea Gaiani sur le Daily Compass :

    Raisons pour lesquelles la Russie n'envahira pas l'Ukraine

    16-02-2022

    Bien que l'administration Biden, 17 agences de renseignement américaines et le Pentagone n'aient cessé de tirer la sonnette d'alarme, depuis décembre dernier, quant à l'invasion imminente de l'Ukraine par la Russie, la perspective que Vladimir Poutine ordonne la prise de contrôle de l'ancienne république soviétique est très éloignée, si ce n'est une fiction politique.

    L'alarmisme américain semble suivre le rythme permanent de la propagande, non sans résultats ridicules : en décembre dernier, Washington a cru qu'une attaque en janvier était inévitable, puis l'a reportée à février, puis après la fin des Jeux olympiques d'hiver de Pékin (un hommage de Poutine à Xi Jinping), jusqu'à il y a quelques jours, lorsque les mêmes sources de renseignement américaines ont révélé que les troupes russes étaient désormais prêtes à 70% à envahir l'Ukraine. Pourtant, Moscou, qui n'a jamais menacé d'envahir l'Ukraine, n'a aucun intérêt à déplacer ses troupes à Kiev ou dans d'autres États voisins. Au contraire, elle a toujours fermement démenti l'hypothèse d'une invasion poussée en Occident. Il est paradoxal d'accuser les Russes de déployer 100 000 soldats sur leur propre territoire ou dans la Biélorussie voisine et alliée pour des exercices, alors que des milliers de soldats américains et européens sont déployés (et d'autres affluent) dans les républiques baltes, en Pologne, en Roumanie ou en Bulgarie. En outre, des centaines de conseillers militaires américains, britanniques, canadiens et polonais se rangent désormais du côté des forces de Kiev, qui ne fait pas partie de l'OTAN mais reçoit une aide militaire substantielle de l'Occident.

    L'invasion d'une nation européenne de 44 millions d'habitants, dont un quart possède la double nationalité russe et ukrainienne, aurait des coûts financiers prohibitifs, sans parler des pertes militaires et des coûts d'occupation ultérieurs. La population ukrainienne est peut-être la plus pauvre d'Europe et Moscou devrait assumer cette responsabilité en occupant une nation dépourvue de ressources et qui devrait être dotée de centaines de milliers de soldats et de policiers. Pour les Russes, ce n'est pas comparable à l'envoi de quelques milliers de soldats et de quelques dizaines d'avions et d'hélicoptères en Syrie pour aider Bachar Assad.

    Les coûts militaires et financiers de l'invasion et de l'occupation prolongée de l'Ukraine avec les sanctions internationales qui seraient sollicitées par les USA et l'OTAN et le blocage définitif des exportations de gaz vers l'Europe ne sont pas compatibles avec la stratégie de Moscou ni avec ses ressources économiques. Le PIB russe est égal à celui de l'Espagne et Moscou dépense moins d'un septième des Etats-Unis et un douzième de l'ensemble de l'OTAN pour sa défense. Néanmoins, les Russes demandent que leurs besoins liés à la sécurité de leurs frontières occidentales soient reconnus.

    Bien que les Anglo-Américains et tous les États membres de l'OTAN aient exclu d'envoyer leurs soldats en Ukraine en cas d'invasion russe, il suffit de comparer une carte de l'Europe de 1990 avec celle d'aujourd'hui pour constater que, depuis la chute de l'URSS et la dissolution du Pacte de Varsovie, ce ne sont pas les Russes qui ont avancé vers le Rhin, mais l'OTAN qui s'est étendue vers l'est jusqu'aux frontières russes, menaçant également d'incorporer deux anciennes nations soviétiques comme l'Ukraine et la Géorgie. De tels développements sont inacceptables pour la Russie, qui conteste depuis des années les bases de missiles américaines, en Pologne et en Roumanie, qui devrait défendre l'Europe contre la menace des missiles balistiques iraniens, au lieu d'employer des lanceurs verticaux capables de tirer des missiles de croisière qui peuvent atteindre Moscou en quelques minutes.

    Moscou ne veut donc pas la guerre mais, à l'avenir, l'éventuelle adhésion de l'Ukraine à l'OTAN ou le déploiement de troupes de combat américaines et alliées sur le sol ukrainien ne laisserait guère d'alternatives à la Russie.

    Dans une telle éventualité, qui ne serait certainement pas dans l'intérêt de l'Europe, les Russes pourraient évaluer une offensive s'étendant jusqu'au fleuve Dniepr, frontière naturelle entre l'Ukraine occidentale et orientale, dans le but d'obtenir une bande de terre stratégique et qui éloignerait l'OTAN de quelques centaines de kilomètres de Moscou (la capitale russe est à 500 kilomètres de la frontière ukrainienne).

    Cependant, la possibilité de guerre la plus crédible est peut-être le risque d'une attaque ukrainienne qui, avec l'aide de l'OTAN, tenterait de reconquérir les provinces rebelles du Donbass. La réponse de Moscou serait inévitable, peut-être à une échelle limitée, et peut-être pas seulement limitée à repousser les troupes de Kiev visant à conquérir Marioupol, sur la mer d'Azov, pour réaliser une continuité territoriale entre le Donbass et la Crimée annexée par la Russie en 2014.

    Il est toutefois peu probable que le gouvernement de Kiev, où le mécontentement monte, pour la façon dont la pression de la propagande de Washington attise la crise, et dont les Ukrainiens seront les premiers à en payer le prix, offre à Moscou un prétexte pour étendre les territoires ukrainiens aux mains des Russes pro-rebelles. Un développement militaire qui ébranlerait également la crédibilité militaire résiduelle et la stabilité politique de l'OTAN, marqué par la défaite cuisante subie contre les talibans en Afghanistan, humiliant même l'UE, incapable de faire face à la grave crise à ses frontières orientales.

  • Avortement et droits des LGBT : les priorités des rapports de l'Union Européenne

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    De Luca Volontè sur le site de la nuova Bussola Quotidiana :

    Avortement et droits des LGBT, les priorités des rapports de l'UE

    16-02-2022

    Alors que les citoyens et les entreprises regardent avec inquiétude la hausse des prix de l'énergie et les rumeurs de guerre, le Parlement européen prépare plusieurs rapports, dont le plan d'action pour l'égalité des sexes III, afin de promouvoir la cause de l'avortement et des droits des homosexuels et de stigmatiser ceux qui s'y opposent. Les seules bonnes nouvelles viennent de Pologne, de Slovénie et de Hongrie.

    En ces jours de grande inquiétude européenne face à d'éventuels nouveaux conflits et aux difficultés que rencontrent les citoyens, les familles et les industries à cause des augmentations des prix de l'énergie, toutes largement attendues et évitables, le Parlement européen ne trouve rien de mieux que de voter plusieurs résolutions qui marquent des priorités absurdes : l'avortement et les droits LGBT en premier lieu.

    Ce sont les jours où la résolution sur le rapport annuel 2021 sur les droits de l'homme et la démocratie dans le monde est votée à Strasbourg. Dans le rapport, parmi les nombreuses préoccupations vagues et répétitives, pour la plupart reproduites dans le rapport de Human Rights Watch ces dernières semaines, on peut discerner les priorités européennes. Ainsi, le paragraphe 56 exprime une extrême "préoccupation quant à la détérioration du droit à sa propre sexualité, ainsi qu'à la santé et aux droits sexuels et reproductifs (DSSR), sans coercition ni discrimination, notamment en ce qui concerne l'accès libre et sûr à l'avortement légal" ; le paragraphe 60 condamne la "pratique commerciale de la maternité de substitution", mais se garde bien de condamner la maternité de substitution en soi. Le paragraphe 68 est consacré à la lutte contre la discrimination à l'égard des LGBT, dans laquelle l'Europe est invitée à jouer un rôle de premier plan, notamment en éliminant la "thérapie de conversion" ; et ce même si, plus loin, aux paragraphes 69 et 71, elle affirme vouloir défendre la liberté de religion, de conscience et de croyance et invite la Commission à nommer l'envoyé spécial européen pour la liberté de religion.

    Non contents de cela, les députés discutent actuellement avec le commissaire au budget Johannes Hahn de la conditionnalité de l'"État de droit" ainsi que des décisions de la Cour de justice de l'UE concernant les fonds budgétaires à envoyer aux États membres de l'UE. Un mécanisme qui, bien que n'étant pas encore unanimement partagé par les gouvernements, voit une fois de plus la gauche européenne et une grande partie du Parti Populaire se déchaîner en exigeant des sanctions sévères contre la Pologne et la Hongrie. Le mandat de ces journées que la résolution du Parlement, soutenue par une large majorité arc-en-ciel, assigne à la Commission et aux représentants européens en vue de la 66e session des Nations unies sur les droits des femmes, qui se tiendra à New York du 14 au 25 mars, est on ne peut plus clair : soutenir les droits reproductifs des femmes, les organisations qui les promeuvent et les minorités LGBT à grande échelle.

    Louis-Marie Bonneau, chercheur associé au Centre européen pour le droit et la justice (Eclj), a récemment présenté une analyse détaillée de ces organisations de promotion de l'avortement et de leur capacité à persuader et influencer les institutions européennes, y compris leurs financiers, dans le magazine français Valeurs Actuelles.

    Nous en aurons la énième preuve, à partir du 7 mars, en plénière du Parlement européen, où un rapport au titre emblématique "Plan d'action pour l'égalité des sexes III" sera voté et, sauf miracle, approuvé. Son communiqué de presse indique que "l'Union européenne doit faire de la santé reproductive et des droits sexuels et reproductifs une priorité de sa politique étrangère et internationale". Au nom de l'égalité, il faut "faire de la santé et des droits sexuels et génésiques une priorité" dans les programmes de financement externes. L'engagement en faveur de "l'accès universel à l'éducation sexuelle, à la contraception et à l'avortement sûr et légal" est donc une priorité. Autant d'initiatives pour lesquelles l'Europe "devrait être un exemple à suivre au niveau mondial" et "appeler les États membres à garantir l'accès universel à la santé sexuelle et reproductive sur leur territoire".

    Par conséquent, comme déjà anticipé lors du débat de cette semaine au Parlement, ce rapport stigmatisera une fois de plus les ONG chrétiennes qui s'opposent à l'avortement et à l'idéologie LGBT, et demandera à la Commission d'allouer ses propres fonds uniquement aux ONG qui promeuvent l'avortement dans les pays européens, dans le cadre du Plan d'action III pour l'égalité des sexes. Tout cela se passe sous nos yeux, malgré la situation de souffrance énergétique et économique des citoyens et entreprises européens, causée en grande partie par les programmes et décisions "verts" de la Commission.

    Au moins une bonne nouvelle est apparue ces derniers jours. La ferme opposition des gouvernements de Hongrie, de Slovénie et de Pologne a empêché l'approbation de la proposition de la Commission européenne sur la reconnaissance mutuelle de la parentalité - y compris celle des couples LGBT - dans tous les pays de l'UE. L'opposition ferme est venue une fois de plus de ces pays chrétiens qui, depuis des années, comme ces jours le confirment également, sont lapidés par Bruxelles et compagnie. Ce n'est pas une coïncidence si les derniers rapports d'Ilga Europe (le lobby international des LGBT) et d'Epf (la branche européenne de la multinationale de l'avortement Ippf) placent la Pologne et la Hongrie au bas de leur classement...

  • Le nombre des catholiques dans le monde a augmenté en 2020

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    D'Hélène Ginabat sur zenit.org :

    Augmentation du nombre des catholiques dans le monde en 2020

    Ainsi que des religieux profès et des diacres permanents

    En 2020, le nombre des catholiques baptisés a augmenté d’1,2 %, avec une hausse significative en Asie et en Afrique. On observe également une hausse de 1% du nombre des diacres permanents, ainsi qu’une augmentation significative des religieux profès.

    En ce qui concerne le nombre des prêtres, diocésains et religieux, entre 2019 et 2020, des hausses importantes ont été enregistrées en Afrique (+1 004) et en Asie (+778).

    C’est ce qu’indique une étude publiée dans L’Osservatore Romano en italien et sur Vatican News du 10 février dernier. L’article se réfère aux années 2019 et 2020 et se base sur les données contenues dans l’Annuaire pontifical 2022 et dans l’Annuarium Statisticum Ecclesiae 2020, édités par le Bureau central des statistiques de l’Église, actuellement en vente dans les librairies, et publiés par la Maison d’édition du Vatican.

    Les catholiques baptisés dans le monde sont passés de 1344 millions en 2019 à 1360 millions en 2020, soit une augmentation absolue de 16 millions, équivalente à environ +1,2%. Si la présence relative des catholiques sur l’ensemble de la planète ne change pas, la situation diffère en fonction des continents : en Asie, on observe une augmentation significative de +1,8% (surtout dans le Sud-Est, et malgré la baisse au Moyen-Orient) et en Afrique une augmentation de +2,1%, tandis qu’en Europe, elle est de 0,3%.

    En Afrique, le nombre des catholiques est passé de 18,7% en 2019 à 18,9% en 2020 par rapport à l’ensemble du monde. Ceux d’Amérique représentent 48% du total mondial, dont 28% sont en Amérique du Sud. Sur le continent asiatique, qui représente 59% de la population mondiale, le pourcentage des catholiques reste stable, autour de 11%. La proportion mondiale des catholiques en Europe, en revanche, a diminué de 21, 2% entre 2019 et 2020. Quant à l’Océanie, le pourcentage de catholiques par rapport au reste du monde y reste stable, autour de 0,8%.

    Le nombre des évêques dans le monde a légèrement diminué, passant de 5 364 à 5 363 entre 2019 et 2020, le poids relatif de chaque continent restant stationnaire sur cette période, avec une plus grande concentration sur le total en Amérique et en Europe. En Afrique, les évêques représentent 13,4% de l’ensemble.

    En ce qui concerne le nombre des prêtres, diocésains et religieux, en 2020, s’il a surtout diminué en Europe (-1114) et en Amérique du Nord (-4374), des hausses significatives ont été enregistrées en Afrique (+1 004 unités) et en Asie (+778).

    En termes relatifs, l’Europe et l’Amérique (où vivent respectivement 40 et 29,3% des prêtres de la planète en 2020), restent en tête, suivies de loin par l’Asie (17,3%) et l’Afrique (12,3%) qui gagnent du terrain, et par l’Océanie (1,1%).

    Les diacres permanents constituent le groupe ayant la plus forte évolution dans le temps : ils sont passés de 48 238 en 2019 à 48 635 en 2020, avec une augmentation relative de près de 1%. C’est surtout sur le continent américain que s’observe cette dynamique soutenue : en 2019, ce continent comptait 31 668 diacres, tandis qu’en 2020, le nombre passe à 32 226.

    Une hausse significative est enregistrée pour les religieux profès non prêtres. En 2019, on en comptait 50.295 dans le monde et ils atteignent 50.569 en 2020. Il convient de noter que l’augmentation est concentrée en Afrique (+1,1%), en Asie (+2,8%) et en Europe (+4%).

    Quant aux religieuses professes, leur nombre a augmenté sur les continents les plus dynamiques, l’Afrique (+3,2%) et l’Asie (+0,2%), tandis qu’il a enregistré une baisse en Europe (-4,1%), en Amérique (-2,8%) et en Océanie (-5,7%).

    Le nombre des séminaristes, enfin, a augmenté de 2,8% en Afrique, passant de 32.721 à 33.628, mais il a baissé sur les autres continents. En 2020, les séminaristes sont dans le monde 111.855, l’Afrique et l’Asie représentant 59,3% de l’ensemble, tandis que l’Amérique et l’Europe en représentent 39,9%, l’Océanie restant à peu près stable.

  • La question ukrainienne sans parti pris

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    De Marc Fromager  sur la Sélection du Jour :

    Marc Fromager a été directeur de l’Aide à l’Église en détresse (AED) en France. Il est maintenant responsable de Mission Ismérie. Il a publié : Guerres, pétrole et radicalisme. Les chrétiens d’Orient pris en étau (Salvator, 2015).

    Ukraine : à qui profite le crime ?

    Et si le brouhaha médiatique autour de l’Ukraine servait à camoufler une nouvelle opération américaine sous fausse bannière ? C’est la question que pose Jean-Luc Baslé dans une tribune libre publiée sur le site du Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R). Et de fait, la présentation univoque de la crise ukrainienne dans les médias occidentaux donne l’impression d’un parti pris évident, loin de prendre en compte les différentes perspectives. Les gouvernements russes et ukrainiens expriment des demandes légitimes de garanties mais elles semblent s’opposer. L’Europe a-t-elle encore quelque chose à dire ? Et quel jeu les États-Unis jouent-ils dans ce psychodrame ? Tour d’horizon un peu décalé.

    L’Ukraine est ce qu’on appelle une marche d’empire. Ce n’est ni bien, ni mal, c’est juste comme ça. Mais cela expose à des relations de voisinage plus compliquées. Sans remonter au baptême de la Rus' en 988 où Kiev était la capitale de ces steppes septentrionales, les deux pays ont évidemment des destins liés. Les deux derniers siècles, les frontières de cette région ont fluctué et cela concerne aussi la Pologne et les États baltes. Tous ces pays ont un tropisme de méfiance compréhensible envers la Russie et leurs besoins de sécurité doivent être entendus. La question est bien sûr de savoir comment y répondre. Leur inclusion dans l’OTAN peut leur donner une apparente sécurité, mais comment ne pas voir que cela est une provocation inacceptable pour la Russie ?

    Imaginons un instant que des armes, des instructeurs et des forces spéciales russes soient déployés au nord du Mexique, à la frontière texane. Tout le monde comprendrait assez aisément que Washington serait en droit d’exprimer un certain mécontentement. D’ailleurs, les Américains étaient prêts à déclencher la Troisième Guerre mondiale lors de la crise des fusées à Cuba. Pour les Russes, c’est pareil et il faut vraiment beaucoup de mauvaise foi pour ne pas le comprendre.

    Cela fait trois décennies que les Américains, la main sur le cœur, jurent vouloir œuvrer pour la paix et accessoirement ne pas déployer l’OTAN plus à l’Est. La simple évocation du projet de faire entrer l’Ukraine dans l’OTAN n’est tout simplement pas possible pour Moscou et on voit bien ici que la source de la tension n’est pas russe !

    Oui, mais alors quid de l’Ukraine ? Le malheur pour ce très beau pays qui a un énorme potentiel et qu’on rêverait de voir prospère et indépendant, c’est qu’il se retrouve otage d’un conflit qui le dépasse. Pour dire les choses autrement, tout le monde, à commencer par les USA, se contrefiche des Ukrainiens.

    L’objectif des Américains est multiple : tenter de redorer l’image très dégradée de Biden sur la scène intérieure, isoler la Russie pour l’affaiblir, conserver le statut d’unique superpuissance et enfin maintenir l’Europe dépendante des USA, notamment en termes d’énergie. Lorsque l’Europe sera définitivement fâchée avec la Russie, elle achètera tout son gaz à « l’ami » américain. Pourquoi pas ? Mais a-t-on prévenu les Européens que ce gaz sera à la fois beaucoup plus cher et beaucoup moins écologique (extraction et acheminement transatlantique) ? Est-ce vraiment ce que nous voulons ? Avec les Ukrainiens, les Européens seront-ils vraiment les dindons de la farce de ce nouvel épisode de conquête économique sous prétexte – comme trop souvent – de défense de la démocratie ?

    La Russie doit devenir un de nos partenaires principaux et mérite notre respect et les garanties qu’elle attend. Parallèlement, l’Ukraine doit être sanctuarisée en territoire neutre et retrouver sa place d’intermédiaire au cœur de l’Europe élargie. Sans les rapaces qui voudraient relancer la Guerre froide pour leurs propres intérêts, ce serait finalement assez simple. Malheureusement, les faucons qui ont déjà apporté tellement de bonheur aux peuples irakien, syrien, libyen et autres semblent aujourd’hui toujours aussi menaçants.

    Pour aller plus loin :

    Le brouhaha médiatique autour de l'Ukraine est une guerre de diversion

    >>> Lire l'article sur le site du Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R)

  • L'établissement de relations diplomatiques entre le Vatican et Pékin n'est pas à l'ordre du jour

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    D'Andrea Gagliarducci sur le National Catholic Register :

    Des relations diplomatiques entre le Vatican et Pékin sont-elles à l'horizon ?

    Des nominations privent de hauts responsables deux missions diplomatiques du Vatican qui traitent étroitement avec la Chine, ce qui amène à se demander si le Saint-Siège est en train de modifier sa stratégie diplomatique.

    11 février 2022

    CITÉ DU VATICAN - Selon des sources vaticanes, l'établissement de relations diplomatiques avec Pékin n'est pas à l'horizon, malgré ce que certaines nominations récentes pourraient laisser penser. 

    Le 31 janvier, le Vatican a annoncé que Mgr Arnaldo Catalan, son représentant à Taïwan, était affecté au Rwanda, où il fera office de nonce apostolique.

    Quelques jours plus tard, le 5 février, Mgr Javier Herrera Corona, chef de la mission d'étude du Saint-Siège à Hong Kong, a été nommé nonce apostolique en République du Congo et au Gabon.

    Ces nominations privent de hauts responsables deux missions diplomatiques du Vatican qui traitent étroitement avec la Chine, ce qui amène à se demander si le Saint-Siège ne modifie pas sa stratégie diplomatique.

    Le Saint-Siège avait une nonciature à Pékin. Mais en 1949, lorsque Mao Zedong a pris le pouvoir, la Chine et le Saint-Siège ont rompu leurs relations. L'internonce apostolique, l'archevêque Antonio Riberi, se réfugie en 1951 à Hong Kong, alors protectorat britannique, et à partir de 1952 à Taïwan.

    En 1966, l'internonciature est élevée au rang de nonciature, qui prend le nom officiel de nonciature apostolique de la République de Chine, nom officiel de Taïwan. 

    En 1971, les Nations unies ont décidé de remplacer les représentants de Taïwan par ceux de la République populaire de Chine. Depuis lors, le Saint-Siège n'a plus nommé de nonces à Taipei. La nonciature a toujours été dirigée par un chargé d'affaires, qui est un échelon inférieur au nonce. (Mgr Catalan était donc le diplomate du Vatican le plus haut placé à Taipei).

    La diplomatie vaticane observe également la Chine depuis une "mission d'étude" basée à Hong Kong, liée à la nonciature aux Philippines. En 2016, l'Annuaire pontifical a signalé dans une note de bas de page l'adresse et le numéro de téléphone de cette mission pour la première fois.

    Par conséquent, le départ de Catalan et de Herrera Corona semblait suggérer qu'un changement se préparait tant dans les relations Vatican-Taipei que Vatican-Pékin. En effet, si le Saint-Siège devait établir des liens diplomatiques avec Pékin, il devrait d'abord désavouer Taïwan, qui, pour la République populaire de Chine, n'est qu'une province rebelle. (Le Saint-Siège est l'un des 14 États seulement qui reconnaissent encore Taïwan).

    Mais selon une source familière de la diplomatie papale, il est "plutôt improbable" que des relations diplomatiques officielles avec Pékin soient bientôt établies.

    Tout d'abord, tant Catalan que Herrera Corona "sont en course pour une promotion depuis un certain temps". Leur nomination quasi simultanée comme nonces apostoliques est "malheureuse, mais ne fait pas partie d'un quelconque complot ou plan", a soutenu la source.

    Il est en effet nécessaire pour le pape de nommer de nouveaux nonces, et plusieurs autres mouvements sont à prévoir dans les mois à venir. Par exemple, avant les nominations du Catalan comme nonce au Rwanda et de Herrera Corona au Congo et au Gabon, il y avait 14 nonciatures sans nonce pour les diriger. Aujourd'hui, il reste 12 nonciatures vacantes. Certaines sont très importantes, comme celles du Mexique, du Venezuela et de l'Union européenne.

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  • Des relations diplomatiques entre le Vatican et la Chine seraient "totalement inacceptables"

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    De la Catholic News Agency :

    Un militant des droits de l'homme : Des relations diplomatiques entre le Vatican et la Chine seraient "totalement inacceptables".

    Londres, 7 février 2022

    Un militant britannique des droits de l'homme a déclaré dimanche qu'il serait "totalement inacceptable" que le Vatican établisse des relations diplomatiques officielles avec la Chine. Benedict Rogers a suggéré le 6 février que le Vatican pourrait se préparer à franchir le pas après avoir transféré des fonctionnaires de leurs postes à Taiwan et à Hong Kong. Il a souligné la décision du Vatican de transférer un représentant à Taiwan vers l'Afrique, laissant sa nonciature apostolique dans le pays sans représentation diplomatique de haut niveau.

    Le Vatican a annoncé le 31 janvier que Mgr Arnaldo Catalan, chargé d'affaires depuis 2019, quitterait la capitale de Taïwan, Taipei, pour le Rwanda, où il occupera le poste de nonce apostolique. Le 5 février, le pape François a nommé Mgr Javier Herrera Corona, chef de la mission d'étude du Saint-Siège à Hong Kong depuis janvier 2020, comme nouveau nonce apostolique en République du Congo et au Gabon.

    Sur son compte Twitter, M. Rogers s'est demandé si le Vatican était "sur le point d'établir des relations diplomatiques" avec le Parti communiste chinois (PCC), qui dirige la Chine depuis 1949. "Il serait totalement inacceptable et scandaleux que ce soit le cas", a-t-il déclaré. "Les catholiques doivent s'exprimer d'une seule voix dans le monde entier pour arrêter cela".

    Il a lancé un appel au pape François pour qu'il remplace les représentants du Vatican à Hong Kong et à Taïwan, et "pour qu'il nous rassure sur le fait que le Vatican conservera des relations diplomatiques avec Taïwan et n'établira pas de relations avec le PCC."

    La République populaire de Chine communiste a rompu ses relations avec le Saint-Siège en 1951. Mais en 2018, le Vatican et Pékin ont signé un accord provisoire sur la nomination des évêques catholiques. En prévision du renouvellement de l'accord en 2020, le secrétaire d'État du Vatican, le cardinal Pietro Parolin, a déclaré que ce pacte n'était "qu'un point de départ" pour de meilleures relations entre les deux États. Il a reconnu que les plus de 10 millions de catholiques chinois étaient confrontés à "de nombreux autres problèmes" et que "la route vers une normalisation complète sera encore longue."

    Le Vatican a officiellement établi des relations diplomatiques avec Taïwan en 1942. Aujourd'hui, il fait partie du petit nombre d'États qui maintiennent des liens diplomatiques complets avec le pays officiellement connu sous le nom de République de Chine. Le PCC considère Taïwan comme une province rebelle et a historiquement fait pression sur les pays pour qu'ils rompent leurs relations diplomatiques avec l'île.

    En octobre 2020, Mgr Parolin a déclaré aux journalistes que "pour le moment, il n'est pas question de relations diplomatiques" avec la Chine. Ces commentaires ont été salués par le ministère des affaires étrangères de Taïwan.

    Rogers est le fondateur de Hong Kong Watch, une organisation basée au Royaume-Uni qui surveille les droits de l'homme, les libertés et l'état de droit dans la ville de la côte sud de la Chine, qui abrite environ 389 000 catholiques. L'organisation caritative, fondée en 2017, occupe une grande partie de son temps, mais il travaille également comme analyste principal sur l'Asie de l'Est pour le groupe de défense des droits de l'homme Christian Solidarity Worldwide (CSW). Rogers a déclaré à CNA lors d'un entretien téléphonique le 4 février que les médias pro-Pékin avaient récemment pointé du doigt l'Église catholique de Hong Kong. Il a déclaré que le journal d'État Ta Kung Pao a publié quatre articles critiques en succession rapide, y compris "une attaque spécifique" contre le cardinal Joseph Zen, l'évêque émérite de Hong Kong âgé de 90 ans. "Ce qui est inquiétant dans ces articles, c'est que généralement, lorsque Pékin a l'intention de mettre en œuvre une nouvelle campagne ou une nouvelle initiative contre un groupe particulier, très souvent la première étape qu'ils prennent est de les faire suivre dans les médias pro-Pékin", a déclaré Rogers, qui s'est converti au catholicisme en 2013. Il explique que ces articles interviennent dans un contexte de menaces croissantes pour la liberté religieuse à Hong Kong, suite aux manifestations pro-démocratie de 2019-2020 et à l'adoption de la loi controversée sur la sécurité nationale en juin 2020. Il a cité des conseils aux prêtres émis par le cardinal John Tong Hon, alors administrateur apostolique du diocèse de Hong Kong, dans le sillage de cette loi, avertissant le clergé de la nécessité de "surveiller notre langage" dans les homélies. "Nous ne devrions pas être surpris que la liberté religieuse soit menacée pour deux raisons", a déclaré M. Rogers. "Premièrement, lorsque la liberté elle-même est démantelée, la liberté religieuse va tôt ou tard être impactée, et les libertés de Hong Kong ont été démantelées au cours des dernières années." "La religion et l'Église, en particulier, sont l'une des dernières cibles potentielles qui, jusqu'à présent, a été moins impactée que les autres. Nous avons vu le démantèlement de la liberté de la presse, l'emprisonnement de législateurs pro-démocratie, l'impact sur la liberté académique, et donc, dans un sens, la liberté religieuse est la prochaine cible évidente." "Le deuxième point est que le régime de Pékin a toujours eu une hostilité envers la religion et, à mesure qu'il reprend un contrôle de plus en plus direct de Hong Kong, il est plus probable que la religion soit dans sa ligne de mire."

    Rogers s'est vu refuser l'entrée à Hong Kong en octobre 2017 et pense qu'il est probablement banni de la ville à vie. Il pourrait également être banni définitivement de la Chine continentale, car une organisation qu'il a cofondée, la Commission des droits de l'homme du Parti conservateur, fait partie des entités britanniques frappées par des sanctions chinoises en mars 2021. Il a encouragé les chrétiens du monde entier à alerter leurs représentants politiques locaux des menaces qui pèsent sur la liberté religieuse à Hong Kong. Il a déclaré qu'il était important "d'envoyer un message à Pékin" pour lui faire comprendre que ses actions ne passaient pas inaperçues.

    M. Rogers a ajouté qu'il encouragerait les gens à ne pas regarder les Jeux olympiques d'hiver, qui se déroulent actuellement à Pékin. Les défenseurs des droits de l'homme ont surnommé cet événement "les Jeux du génocide", en référence à la répression exercée par le gouvernement chinois à l'encontre de la minorité ouïghoure dans le territoire du Xinjiang, au nord-ouest du pays. "Avant les Jeux, j'avais encouragé les gens à envisager un boycott des consommateurs des sponsors des Jeux", a-t-il déclaré. "Évidemment, les Jeux sont maintenant en cours, donc c'est un peu plus difficile, mais ne pas les regarder serait certainement quelque chose que j'encouragerais."

  • Des hindous rasent un centre d'accueil catholique au bulldozer

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/INDE - Démolition du centre social Sainte-Croix à Karnataka

    7 février 2022

    Mangalore (Agence Fides) - Un groupe de militants radicaux hindous a détruit le Centre de la Sainte Croix de Saint Antoine, un lieu catholique de prière et d'accueil, construit il y a 40 ans à Urandady Gudde-Panjimogaru, près de la ville de Magalore, dans l'état de Karnataka, au sud de l'Inde. Comme l'a appris l'Agence Fides, le 5 février, des membres du groupe " Shri Sathya Kordabbu Seva Samiti " ont rasé la structure. Les militants sont arrivés avec un bulldozer, démolissant le bâtiment qui offrait des services sociaux.

    Le centre Sainte-Croix de Saint-Antoine fonctionnait comme un centre d'asile et d'hébergement pour les familles défavorisées. Une trentaine de familles locales ont exprimé leur grande détresse et leur inquiétude face à cet incident et se sont retrouvées sans abri.

    La démolition a eu lieu sans aucune justification légale, alors que la structure avait fait l'objet d'une plainte de groupes hindous qui la considéraient comme "illégale" et demandaient sa démolition. Dans un ordre précis, les autorités civiles ont émis ces derniers jours une circulaire stipulant que personne n'avait le droit de pénétrer dans les locaux du Centre jusqu'à une décision de justice, attendue lors d'une audience prévue le 14 février.

    Antony Prakash Lobo, président du comité de construction du centre St Anthony's Holy Cross, a soumis un "rapport de première information" notant que "cette action illégale crée la discorde dans une communauté éprise de paix". "Cet acte est contraire à la loi, c'est un abus de pouvoir flagrant, en violation totale des ordres émis par la Cour", a-t-il fait remarquer.

    Les catholiques indiens notent que de plus en plus de rapports font état de violences commises contre des communautés, des structures et des centres de prière chrétiens dans toute l'Inde. Comme l'a rapporté Fides, dans un autre incident, également le 5 février, une église protestante a été incendiée par des habitants du village de Kistaram, dans l'État de Chhattisgarh, au centre de l'Inde. En 2021, plus de 500 épisodes d'attaques contre des églises et des chrétiens ont été signalés.

    (SD-PA) (Agence Fides 7/2/2022)

  • Le cardinal Zen pris pour cible par un journal du Parti communiste chinois

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    D'Asia News :

    Un journal pro-Pékin s'en prend au cardinal Zen

    Quatre articles de Ta Kung Pao critiquent le cardinal pour le mouvement de protestation de 2019 et le mouvement pro-démocratie, qui a récemment été muselé par les autorités en vertu de la loi sur la sécurité. Cette démarche pourrait annoncer une répression contre les activités religieuses à Hong Kong, les écoles catholiques et protestantes étant les premières visées.

    Hong Kong (AsiaNews) - La presse en langue chinoise a commencé à s'en prendre au cardinal Joseph Zen Ze-kiun, 90 ans, évêque émérite de Hong Kong et soutien bien connu du mouvement pro-démocratique local, selon Nina Shea, directrice du Center for Religious Freedom de l'Institut Hudson, qui écrit dans The Epoch Times.

    Au cours de la dernière semaine de janvier, quatre articles sont parus dans Ta Kung Pao, un journal appartenant au gouvernement, accusant le cardinal d'avoir incité les étudiants à aller contre une série de mesures gouvernementales en 2019.

    Le cardinal Zen n'est pas apprécié par Pékin pour ses critiques du contrôle exercé par le Parti communiste chinois (PCC) sur les communautés religieuses.

    Il s'insurge contre le retrait des croix extérieures des églises de Chine continentale et célèbre régulièrement des messes commémoratives pour les martyrs de la place Tiananmen de Pékin, c'est-à-dire les jeunes massacrés par les autorités le 4 juin 1989 pour avoir réclamé la liberté et la démocratie.

    Le cardinal est également opposé à l'accord entre le Vatican et la Chine sur les nominations épiscopales.

    Le cardinal Zen a ouvertement défendu les droits civils à Hong Kong et en Chine continentale, et a souvent assisté aux procès de prisonniers politiques et de militants pro-démocratie emprisonnés pour avoir enfreint la loi draconienne sur la sécurité imposée par Pékin à Hong Kong en 2020.

    Un article de Ta Kung Pao est intitulé "Card Zen utilise son statut d'ecclésiastique pour perturber Hong Kong".

    Pour le journal pro-régime, le prélat est également à blâmer pour ses liens avec le magnat des médias Jimmy Lai et l'ancien membre du Conseil législatif Martin Lee, l'un des fondateurs du Parti démocratique.

    Tous deux catholiques, Lai et Lee ont été condamnés à des peines de prison pour avoir participé à des rassemblements pro-démocratie interdits par les autorités.

    Les articles contre le cardinal chinois notent que nombre des militants pro-démocratie détenus ont été scolarisés dans des écoles chrétiennes. Selon Ta Kung Pao, certaines églises ont incité des étudiants à se soulever et leur ont ensuite donné refuge.

    La publication pro-Pékin demande que les institutions religieuses de Hong Kong soient placées sous le contrôle du gouvernement. Actuellement, elles ne sont pas tenues de suivre la ligne du Parti et son programme de "sinisation" des religions poursuivi par Xi Jinping, comme elles le sont en Chine continentale.

    La demande de restrictions sur l'Église représente un saut qualitatif dans les relations entre le PCC et les autorités catholiques.

    Anticiper les mouvements du gouvernement chinois par des articles et des commentaires dans la presse pro-gouvernementale est une astuce classique du Parti.

    À Hong Kong, de tels écrits ont souvent précédé l'arrestation de personnalités pro-démocratiques ou la fermeture de journaux et d'organisations pro-démocratiques.

    L'impression est que le Cardinal Zen est pris pour cible afin d'envoyer des messages à la hiérarchie catholique de Hong Kong.

    Certains observateurs font remarquer qu'après la répression du mouvement pro-démocratique par Pékin, l'Église catholique reste le seul groupe organisé de Hong Kong à jouir d'une certaine autonomie.

    En ce sens, les articles contre Card Zen pourraient annoncer une répression des activités religieuses dans l'ancienne colonie britannique.

    Ce premier mouvement, souligne Nina Shea, pourrait voir le gouvernement prendre le contrôle des écoles chrétiennes, tant catholiques que protestantes.