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International - Page 122

  • Ukraine : appel de Caritas International après deux semaines de guerre

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    logo.svgUkraine 12-12 : Appel de solidarité du Consortium 12-12 dont Caritas International participe

    Il y a maintenant deux semaines, notre partenaire local en Ukraine lançait un cri d'alarme. Aujourd'hui, l'impensable est arrivé. « Au début je ne pouvais pas croire qu’il y avait une guerre », témoigne Inna depuis Przemyśl dans le sud-est de la Pologne où elle a trouvé refuge. « Mais ensuite, j’ai ouvert Instagram et j’ai réalisé que les bombes pleuvaient sur mon pays. » Après le choc vient l'action : fuir pour survivre.

    Afin de répondre à la détresse des personnes qui comme Inna sont prises au piège de la violence, le réseau mondial Caritas tourne à plein régime, en Ukraine ainsi que dans les pays limitrophes. En Belgique, Caritas International s'associe à l'appel de solidarité du Consortium 12–12. Abris, eau, nourriture, soins de santé, protection et soutien psychosocial, avec et grâce à vous, voici ce sur quoi peuvent compter les victimes de cette crise majeure.

    Découvrez ci-dessous les témoignages de personnes d'Ukraine, collègues de Caritas et volontaires venus porter mains fortes.

    DEUX SEMAINES DE GUERRE

    Femmes ukrainiennes réfugiées en Pologne : témoignages

    Deux semaines après le début de la guerre en Ukraine, en plus de personnes qui…

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    Guerre en Ukraine : le réseau Caritas aux côtés des victimes

    « Les gens veulent partir, sortir, quitter le pays », explique Tetiana Stawnychy de Caritas Ukraine. « D’autres…

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    Ukraine : réponse humanitaire de Caritas

    Avec l’escalade dramatique de la situation en Ukraine, la vie de milliers de personnes bascule.…

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    avec la communication "4147 UKRAINE"

  • Bruxelles (cathédrale), 13 mars : messe pour la paix

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    De Catho-Bruxelles :

    13 MARS | MESSE POUR LA PAIX TRILINGUE À LA CATHÉDRALE STS-MICHEL-ET-GUDULE

    FR: Une messe pour la paix aura lieu dimanche 13 mars à 17h à la cathédrale Sts-Michel-et-Gudule. Le Cardinal De Kesel présidéra la Messe pour la Paix en concélébration avec Mgr Hlib Lonchyna, Vicaire Général de Éparchie de Saint-Vladimir-le-Grand pour les Ukrainiens de rite byzantin de France, et Mgr Coppola, nonce apostolique et mgr Kockerols. Cette eucharistie sera en rite latin, trilingue (français, néerlandais et ukrainien). Les deux chœurs de la communauté ukrainienne gréco-catholique animeront la célébration de leurs chants. 

    NL: Op zondag 13 maart om 17 uur zal in de Sint-Michiels- en Sint-Goedelekathedraal een mis voor de vrede worden opgedragen. Kardinaal De Kesel gaat de viering voor, in concelebratie met Mgr. Hlib Lonchyna, vicaris-generaal van de Eparchie van Sint-Vladimir-de-Grote voor de OekraÏners van de byzantijnse ritus in Frankrijk, en Mgr Coppola, apostolische nuntius,en mgr Kockerols. Deze eucharistie zal gevierd worden volgens de Latijnse ritus, in drie talen (Frans, Nederlands en Oekraïens). De twee koren van de Grieks-katholieke Oekraïense gemeenschap zullen de viering opluisteren.

  • Pourquoi le patriarche de Moscou soutient la guerre de Poutine

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    De Massimo Introvigne sur Bitter Winter :

    Ukraine : Pourquoi le patriarche de Moscou soutient la guerre de Poutine

    03/10/2022

    Le "terrible sermon" de Kirill du 6 mars, où il justifie l'invasion en disant qu'il s'agit d'empêcher les "Gay Prides", relève d'une dangereuse théologie apocalyptique.

    Le terrible sermon prononcé par le patriarche Kirill, la plus haute autorité de l'Église orthodoxe russe, dans la cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou le 6 mars, qui est pour les orthodoxes le dimanche du pardon, a fait scandale pour beaucoup. Le patriarche a béni l'agression de Poutine, la présentant comme une "guerre métaphysique" contre un Occident vendu à l'hédonisme et à l'immoralité, dont le symbole, a-t-il dit, est la Gay Pride.

    J'ai personnellement rencontré le patriarche Kirill à deux reprises, lorsque j'étais représentant de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) pour la lutte contre le racisme, la xénophobie et l'intolérance religieuse et peu après. J'ai rencontré plus souvent son second, le métropolite Hilarion, qui a un rôle comparable à celui du secrétaire d'État au Vatican.

    Hilarion a - ou avait, avec la guerre beaucoup de choses changent - une attitude plus ouverte et dialogique envers la culture occidentale, ce qui lui vaut d'être l'objet d'attaques en Russie par les milieux les plus conservateurs. Mais Kirill n'est pas non plus un ignorant - il est un ancien professeur de théologie dogmatique - et pendant longtemps, il n'a pas été perçu comme un fanatique. Au contraire, il a également été critiqué par une frange ultra-conservatrice pour ses rencontres cordiales avec les papes Benoît XVI et François, qui, aux yeux des orthodoxes les plus radicaux, représentent une église qu'ils considèrent comme hérétique.

    Même après mon mandat à l'OSCE, Kirill et Hilarion m'ont invité à plusieurs reprises à Moscou pour discuter d'un problème qui leur tient à cœur et qui explique aussi leurs prises de position de ces jours-ci, à savoir l'éloignement progressif de nombreux Russes, surtout dans les jeunes générations, de l'Église orthodoxe. Certes, dans les sondages, un peu moins de quatre-vingts pour cent des Russes continuent de se déclarer orthodoxes, mais le nombre de ceux qui maintiennent un certain contact avec l'Église diminue de jour en jour.

    Deux solutions sont proposées à ce problème, y compris au sein de l'Église orthodoxe russe. La première repose sur l'idée que le modèle de "l'Eglise d'Etat", qui soutient par définition celui qui est au pouvoir, c'est-à-dire aujourd'hui Poutine, n'est plus attractif pour de nombreux Russes. L'Église doit moderniser ses structures, en reprenant également un dialogue avec les grands courants théologiques occidentaux, interrompu à l'époque soviétique en raison de la difficulté des contacts internationaux.

    La deuxième réponse explique les problèmes de l'Église orthodoxe russe par une agression de l'Occident qui, dans une tentative de détruire la Russie, répand l'hédonisme et l'immoralité et organise l'expansion dans la Fédération de Russie des religions "étrangères", des pentecôtistes aux témoins de Jéhovah.

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  • Liturgie : Des mères de prêtres en route vers Rome pour le maintien du rite tridentin

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    Rassemblées au sein de l’association « La Voie Romaine », des mères de prêtres sont parties en pèlerinage à Rome le 6 mars pour obtenir du Pape François la libéralisation de la messe Saint Pie V. Lu sur le site web de l’hebdomadaire « Famille chrétienne » :

    voie_romaine_1.jpg« Elles ont pris leur bâton de pèlerin, direction le Vatican. Dimanche 6 mars, des mères de prêtres sont parties à pied de Paris afin de demander au pape François le plein rétablissement du rite tridentin dont il a récemment restreint l’usage par le motu proprio Traditionis custodes. Une démarche filiale effectuée à la fois pour leurs fils prêtres et pour tous les catholiques attachés à ce rite, fidèles habituels ou épisodiques de la messe dite de Saint Pie V, dont elles acheminent plus de 1500 suppliques adressées au Saint Père. Une marche « porteuse d’unité et de foi » dont l’étendard rappelle que « tous les chemins mènent à Rome ».

    2000 kilomètres et de nombreux rosaires

    A l’issue d’une messe célébrée dans l’église Saint Roch à Paris, le chapitre de marcheuses a rejoint l’église Saint Symphorien de Versailles où les attendaient, au milieu d’une foule nombreuses, trois de leurs fils prêtres venus les encourager et leur offrir leur bénédiction. Un moment très émouvant. « Ma mère est dotée d’une formidable énergie. Je pense qu’au-delà de la messe traditionnelle qu’elle affectionne beaucoup et dans laquelle elle nous a élevés, il y a une volonté de défendre le choix d’un de ses enfants. C’est très touchant », confie l’abbé Jérôme Sévillia, prêtre de la Fraternité Saint Pierre. Sa mère, Diane Sévillia, est avec Stéphanie du Bouetiez, à l’origine de cette initiative baptisée « La Voie Romaine » qui rassemble des mères de prêtres de divers horizons : prêtres diocésains célébrant occasionnellement la messe dans le rite ancien et membres de communautés tradis « Ecclesia Dei ». « Cela offre une belle image d’unité dans l’Eglise », commente Stéphanie du Bouetiez.

    À lire aussi :Le motu proprio ne s’applique pas à la Fraternité Saint Pierre, annonce le pape

    Parmi la cinquantaine de marcheuses, un noyau de six femmes va suivre l’intégralité de l’itinéraire, les autres effectueront à tour de rôle des tronçons d’une semaine. Sur les 2000 kilomètres quvoiture afin d’arriver à Rome le 30 avril. Après Vézelay où elles ont fait halte le 7 mars, elles se dirigent actuellement vers Paray-le-Monial. Autres étapes emblématiques : Ars-sur-Formans, l’abbaye Notre Dame de Triors, celle du Barroux, Saint Maximin la Sainte Baume, Cotignac, Nice, où elles resteront quelques jours pour le Triduum Pascal avant de traverser la frontière franco-italienne. Les pèlerines sont escortées par deux « anges gardiens », proches ou amis chargés, pendant une semaine à tour de rôle, de leur ravitaillement et du transport de leurs sacs à dos.

    Une rencontre avec le pape espérée

    « L’ambiance est excellente et le temps idéal, se réjouit Diane Sévillia depuis les routes ensoleillées de la Bourgogne. Nous récitons un rosaire par jour. Un chapelet est dédié à la Voie Romaine et au Pape François, un autre à la paix dans le monde et le dernier pour les intentions particulières qui nous ont été confiées ».

    À lire aussi : Défenseurs et opposants au motu proprio Traditionis Custodes débattent sur KTO

    La récent décret du Pape François précisant que le motu proprio Traditionis custodes ne s’appliquait pas à la Fraternité Saint Pierre l’a beaucoup rassurée sans pour autant la démotiver. « Je suis très reconnaissante envers le Saint Père d’avoir reçu avec une bienveillance paternelle les deux prêtres de la Fraternité Saint Pierre le 4 février dernier. Il a compris leur douleur. Mais je souhaite que cette possibilité de célébrer selon le rite tridentin soit étendue à tous les prêtres qui le souhaitent », poursuit-elle. « Nous rendons grâce pour cette décision, mais l’incertitude demeure pour tous les autres prêtres », abonde Stéphanie du Bouetiez.

    Dopées par le soutien de leurs familles et de milliers de fidèles, les marcheuses ont bon espoir d’obtenir une audience avec le Saint Père à leur arrivée. « Notre demande est restée sans réponse pour le moment, indique Stéphanie du Bouetiez, mais je veux croire que le Saint Père sera touché par notre démarche et qu’il nous recevra ».

    À lire aussi : Dom Pateau : « Il faut sortir de ce combat liturgique qui épuise l’Église »

    Elisabeth Caillemer

    Addendum : lire aussi cette information, lue sur le site « Riposte catholique » à propos des Mères de prêtres de La Voie romaine parties de Paris dimanche dernier :

    « Le groupe des Mères de prêtres a été béni et s’est élancé vers Rome avec plus de 2000 lettres de fidèles et de familles qui demandent au Saint-Père que la liturgie traditionnelle puisse continue à irriguer l’Eglise et les âmes.

    Après un déjeuner dans le parc de Saint-Cloud, le cortège est parti pour Versailles accompagné par de nombreuses familles avec enfants. D’autres fidèles les ont rejoint à l’église Saint Symphorien de Versailles pour un temps de prière : 3 prêtres dont les mères font l’ensemble de la marche étaient présents. Les Mères ont quitté ensuite la région parisienne pour la Bourgogne pour une grosse jonction en voiture. Elles vont marcher pendant 2 mois plus de 1000 km pour arriver à Rome le 1er mai.

    Il est toujours possible d’écrire des lettres au Pape François. (Les lettres seront ajoutées au fur et à mesure) »

    NdlR

  • RDC : Nsango nini na bango?

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    Nsango nini na bango (Quelle nouvelle de ceux-là) ? Lu sur le site de La Libre Afrique:

    Le président Félix Tshisekedi opéré du cœur à Bruxelles

    tshisekedi images (6).jpg« Le président congolais Félix Tshisekedi est invisible depuis son atterrissage lundi 7 mars à Bruxelles. Seule certitude, le voyage n’était pas programmé. A l’origine, le président devait être à Kinshasa pour accueillir la délégation royale belge qui aurait dû, sans un enième report de la visite dû cette fois à la situation en Ukraine, débarquer dans la capitale congolaise le dimanche 6 mars en soirée.

    Le voyage semblait précipité. L’aéroport avait été prévenu sur le coup de 16 heures pour un départ dans les deux heures.

    « La situation est gérée », nous dit un des proches de la présidence à Kinshasa qui confirme l’opération « à coeur ouvert qui s’est bien passée ».  Et qui nous confirme que le président de la République « a quitté le pays dans un état critique dimanche » .

    Les problèmes cardiaques de Félix Tshisekedi avaient été diagnostiqués bien avant la campagne électorale de 2018. Une intervention avait été conseillée mais les médecins ne pouvaient pas garantir sa réussite ce qui avait poussé celui qui était alors un opposant à repousser cette opération sans doute devenue inévitable cette fois.

    « Le silence ne pourra plus être maintenu très longtemps, mais ce sont des opérations délicates et même si tous les voyants sont au vert, il faut attendre le go des médecins pour communiquer, ajoute la source kinoise, qui poursuit : « le président devra rester quelques jours à l’hôpital et devrait mettre ensuite le cap sur Dubaï pour une semaine de repos complet. En tout cas, c’est le scénario qui prévaut actuellement. »

    RDC : Félix Tshisekedi opéré du coeur à Bruxelles

    **

    Olive Lembe, l’épouse de l’ancien chef de l’État Joseph Kabila, lorgne-t-elle la présidence  ?

    « Décidément, elle prend de plus en plus la lumière, s’amuse, volontiers persifleur, un ancien opposant au clan Kabila, devenu ministre dans l’actuel gouvernement congolais.

    Il faut être attentif aux gesticulations de la Kabilie, prévient un autre éternel opposant à l’ancien chef de l’État. Il faut s’attendre à ce que cette famille mette en avant une carte généralement acceptable dans la perspective de la prochaine présidentielle. Olive Lembe-Kabila coche pas mal de cases pour l’ancienne majorité. Premièrement, c’est la femme de l’autorité morale incontestée du PPRD et de sa plateforme politique le FCC. Ensuite, elle a une image assez positive dans la population. Elle est simple, va facilement vers les gens et n’a jamais été impliquée dans des affaires trop louches. Enfin, même dans les rangs des autres opposants, elle est plutôt acceptable, compatible, si je puis dire”, poursuit notre opposant qui siège à l’Assemblée nationale.

    Visite catholique

    L’ancienne Première dame a marqué les esprits en apparaissant le 7 février dernier au côté du cardinal Ambongo dans la ferme familiale de Kingakati, non loin de Kinshasa.

    Une visite largement mise en scène sur les réseaux sociaux congolais. On y entend le cardinal féliciter la dame et son mari pour le travail accompli. Une rencontre que certains jugeaient impensables en se remémorant les vives tensions qui étaient de mise entre l’institution catholique et le pouvoir d’un Joseph Kabila dont la fin prolongée du dernier mandat avait notamment débouché sur la répression mortelle de certaines manifestations de catholiques et même, sacrilège suprême et inconcevable, sur des scènes lors desquelles des militaires ont ouvert le feu sur des catholiques en plein cœur d’une église de Kinshasa le 31 décembre 2018.

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  • Le vote d'une « loi pour la protection de la vie et de la famille » au Guatémala

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Le Guatemala vote une « loi pour la protection de la vie et de la famille »

    10 mars 2022

    Mardi 8 mars, le Parlement du Guatemala a voté une « loi pour la protection de la vie et de la famille ». La loi doit encore être signée par le président Alejandro Giammattei pour être effective.

    « Nous allons entamer une action pour inconstitutionnalité afin que [le texte] n’entre pas en vigueur », a déclaré Jordán Rodas, procureur guatémaltèque pour les droits de l’homme. Il estime que cette loi « “viole” les conventions internationales auxquelles adhère le Guatemala ».

    Des peines renforcées en cas d’avortement

    Le texte porte à 10 ans la peine de prison encourue par une femme ayant recours à l’avortement, contre trois actuellement. Et « quiconque effectue “un avortement ou des manœuvres abortives sans le consentement de la femme” et qui provoquent son décès » risque désormais une peine pouvant aller jusqu’à 50 ans de prison. Seul l’avortement en cas de danger pour la vie de la mère reste autorisé.

    Interdiction du mariage entre personnes de même sexe et protection des mineurs

    La « loi pour la protection de la vie et de la famille » introduit également une réforme du Code civil. Il y est désormais stipulé que « le mariage entre personnes du même sexe est expressément prohibé ». Par ailleurs, le texte interdit « aux entités éducatives publiques et privées de promouvoir auprès des enfants et adolescents des politiques ou des programmes qui tendent à dévier de leur identité sexuelle de naissance » (cf. Changement de sexe chez les enfants : « un des plus grands scandales sanitaire et éthique »Changement de genre chez les mineurs : l’alerte de l’Académie de médecine).

    « Aujourd’hui c’est un jour à célébrer : nous avons un pays qui apprend, qui enseigne et fait tout son possible pour respecter la vie depuis la conception jusqu’à la mort naturelle », a déclaré le président guatémaltèque mercredi, lors d’une cérémonie au cours de laquelle « la ville de Guatemala a été déclarée “capitale pro-vie d’Amérique latine” pour les quatre ans à venir ».

  • Le militantisme abortiste de l'OMS

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    La protection de l'enfant à naître ne mérite aucune considération aux yeux de ceux qui gouvernent la planète comme le montrent ces nouvelles recommandations de l'OMS. Mais comme disait Mère Térésa : «Si une mère assassine son propre enfant, comment peut-on demander aux autres de ne pas s’entretuer?» Lu sur le site de la RTBF :

    L'OMS appelle à lever les restrictions à l'avortement

    9 mars 2022

    L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé mercredi à faciliter autant que possible l'accès des femmes à l'interruption volontaire de grossesse (IVG), estimant que les restrictions ne réduisent pas le nombre d'avortements mais en augmentent les risques.

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    "Nous recommandons que les femmes et les jeunes filles puissent accéder à l'avortement et aux services de planning familial quand elles en ont besoin", a déclaré Craig Lissner, un cadre de l'OMS, dans un communiqué.

    L'agence de l'Onu s'exprime alors qu'elle a révisé l'ensemble de ses recommandations sanitaires quant aux procédures d'avortement et à ce qui les entoure: conseils, suivi...

    Plaider pour de moindres restrictions à l'avortement

    Si ces recommandations sont larges et comprennent désormais, par exemple, une incitation à développer les téléconsultations d'orientation, elles sont surtout l'occasion pour l'OMS de plaider pour de moindres restrictions à l'avortement.

    De nombreux pays limitent drastiquement le droit à l'avortement, le réservant à des situations où la santé de la mère est en danger. Quelques-uns, comme le Salvador, l'interdisent même intégralement.

    Les craintes des défenseurs de l'accès à l'avortement se sont récemment concentrées sur les États-Unis où plusieurs États ont adopté des mesures restrictives et où la Cour suprême semble prête à revenir sur l'idée que l'IVG constitue un droit inattaquable.

    L'OMS recommande, elle, de "supprimer les restrictions inutiles sur le plan médical", citant "la criminalisation, des délais obligatoires d'attente, le fait d'imposer l'accord d'autres personnes - conjoints ou famille - ou d'institutions, et le fait d'interdire l'avortement au-delà d'un certain stade de la grossesse".

    Ce type de restrictions ne s'accompagne pas d'une baisse du nombre d'avortements, souligne l'OMS, qui cite une étude publiée en 2020 dans le Lancet Global Health.

    Au contraire, "les restrictions vont surtout pousser les femmes et les jeunes filles à recourir à des interventions risquées", prévient l'OMS.

    En recourant à des avortements illégaux, les femmes prennent donc des risques pour leur santé, alors que les IVG réalisées selon les règles sont extrêmement sûres, selon l'OMS.

    Les restrictions font donc courir des risques de "stigmatisation et de complications médicales", insiste l'agence.

  • Complotistes anti-vaccin hier, complotistes pro-Poutine aujourd'hui

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    D'Elisabeth Fleury sur Le Soleil Numérique :

    Pour la liberté, contre la «dictature sanitaire» mais... pro-Poutine

    Ceux qui fréquentent assidûment les réseaux sociaux l’auront vite remarqué : les complotistes anti-vaccins et anti-mesures sanitaires ont jeté au cours des derniers jours leur dévolu sur la guerre en Ukraine, tenant un discours résolument pro-Poutine. Un phénomène qui n’étonne pas le directeur du Centre d’expertise et de formation sur les intégrismes religieux, les idéologies politiques et la radicalisation (CEFIR), Martin Geoffroy.

    «Les complotistes en général, au départ, ils sont pro-Trump, et comme Trump est pro-Poutine, ils ne se posent pas la question. Ils n’ont pas fait un cours de géopolitique sur la Russie et l’Ukraine, ils sont pro-Poutine par association», résume en entrevue le coauteur du récent rapport Typologie des discours complotistes au Québec pendant la pandémie. 


    « De manière générale, les complotistes sont des extrémistes, des gens qui n’ont aucun respect pour la démocratie, qui sont prêts à appuyer un dictateur si ça rentre dans leur autofiction qu’ils se font faite de la société »
     Martin Geoffroy, directeur du Centre d’expertise et de formation sur les intégrismes religieux, les idéologies politiques et la radicalisation

    Le directeur du CEFIR cite l’exemple de la complotiste Mel Goyer, qui a partagé dimanche sur Twitter le «speech original» de Vladimir Poutine en mentionnant l’avoir «écouté au complet» et avoir trouvé qu’il faisait «énormément de sens» à ses yeux. «Ses propos semblent justes. Ça clash TELLEMENT avec ce que je peux lire à son sujet dans les médias et ailleurs!! Pourquoi?!» écrit Goyer.

    «Vous avez ici le fameux doute systématique qu’on retrouve toujours chez les complotistes», observe Martin Geoffroy, qui note également que «les complotistes diffusent en ce moment des photos de supposés néonazis ukrainiens avec des drapeaux ou des symboles néonazis».

    «Ils reproduisent ce que Poutine a dit, que le gouvernement ukrainien, c’est un gouvernement de nazis.[…] Les complotistes marchent dans la propagande de Poutine parce que c’est une propagande anti-démocratie occidentale, et les complotistes, de manière générale, sont anti-démocratie occidentale. Ils veulent, comme ceux qui manifestaient à Ottawa, que ces régimes antidémocratiques occidentaux s’écroulent au profit de régimes qui seraient contrôlés par des despotes à la Poutine, à la Donald Trump», dit M. Geoffroy, ajoutant que ces complotistes sont «fans au dernier degré de Donald Trump, de Poutine, ils aiment les hommes forts qui prennent des décisions».

    Pour ces gens, «qui vivent un peu isolés de la société démocratique, qui la détestent», la compétence d’un dirigeant importe peu, dit-il. «Ce qui compte, c’est la popularité, le pouvoir charismatique, versus le pouvoir rationnel légal qu’on a dans une démocratie. Poutine fait voler en éclats en ce moment toute la rationalité et toute la légalité des lois internationales au profit du charisme qu’il exerce», analyse Martin Geoffroy.  

    Paradoxal que des gens qui criaient récemment à la liberté à Ottawa et à Québec soutiennent maintenant Poutine? «C’est paradoxal pour quelqu’un qui est dans la rationalité, qui adhère à un système de pouvoir rationnel légal, mais pas pour un complotiste qui adhère à un système de pouvoir charismatique […]. On n’a aucune reconnaissance dans les milieux complotistes des mécanismes de la démocratie libérale», réitère le chercheur, qui rappelle qu’à Ottawa, «les complotistes manifestaient en disant que Justin Trudeau n’avait pas le mandat de faire des règles sanitaires même s’il avait été [réélu] avec ce mandat-là spécifiquement». 

    «On voit donc ici le manque de respect total pour la démocratie libérale, et on sait que ces milieux-là sont très noyautés par l’extrême-droite, qui n’a aucun respect pour la démocratie libérale, comme Poutine et Trump d’ailleurs», insiste Martin Geoffroy, qui rappelle que quand il était président, Trump était «plus à l’aise» avec Poutine et le leader nord-coréen.

    En somme, chaque complotiste, chaque groupe de complotistes se construit sa propre vision de la réalité et vit en quelque sorte «un trouble de l’opposition», dit le chercheur. 

    «Pour les complotistes, l’ensemble de la société dans laquelle ils vivent est corrompu, et ceux qui combattent ces sociétés-là, dans ce cas-ci Poutine, sont nécessairement de leur bord. Poutine dit : l’Occident n’est pas correct, l’Occident est corrompu, et ça rentre dans leur narratif […]. Pour eux, Poutine devient un allié, et un allié de taille, parce qu’il a, lui, les moyens de faire plier les démocraties occidentales, et lorsque ces démocraties répliquent avec des sanctions, bien c’est une fois de plus pour eux l’affirmation de leur tyrannie», observe le directeur du CEFIR.

    Ce qui dérange par ailleurs les leaders complotistes anti-vaccins, anti-mesures sanitaires et anti-identité numérique, c’est que l’attention est détournée d’eux depuis quelques jours, dit Martin Geoffroy, rappelant que «ce sont des gens qui ont un besoin profond d’attention, ce qu’ils ont eu beaucoup ces dernières semaines». 

    «Ils cherchent à attirer de nouveau l’attention sur eux. […] Ils doivent donc inventer un nouveau narratif, et quand on leur montre leurs contradictions, ils vont chercher d’autres choses, d’autres mensonges, pour pouvoir continuer leur histoire, comme ces photos de supposés néonazis ukrainiens, par exemple. Parce qu’au fond, ce n’est pas à vous ou à moi qu’ils parlent, c’est à leur public. Ces influenceurs-là, ce sont comme des gourous sectaires. Leur but, ce n’est pas seulement de faire des adeptes, mais de faire de l’argent aussi avec ça», souligne M. Geoffroy.

  • Un "reset" oecuménique s'impose

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    De George Weigel sur le Catholic World Report :

    Une réinitialisation œcuménique s'impose

    Depuis le début des années 1960, le Vatican s'est entiché de l'idée d'une entente bilatérale avec l'orthodoxie russe. Quelles que soient ses nobles intentions, cela a été une course de dupes.

    9 mars 2022 George Weigel The Dispatch 28Imprimer

    Au début des années 1990, j'ai rencontré Kirill, aujourd'hui patriarche de Moscou et de toute la Rus', alors que l'homme baptisé Vladimir Mikhailovich Gundyayev était le responsable œcuménique en chef de l'Église orthodoxe russe. L'occasion était un dîner organisé à la Bibliothèque du Congrès par le regretté James H. Billington, dont l'histoire de la culture russe, The Icon and the Axe, reste l'ouvrage classique sur le sujet.

    Le métropolite Kirill, comme on l'appelait à l'époque, m'a paru être un cosmopolite sophistiqué, qui n'était pas étranger aux choses les plus fines de la vie ; il n'avait rien de l'ascète ou du mystique dostoïevskien. Et s'il semblait moins être un homme d'église qu'un diplomate suave et mondain en costume ecclésiastique, on ne pouvait qu'être impressionné par le sang-froid avec lequel il jouait ce rôle. Une grande partie des discussions à table et des conversations qui ont suivi lors des repas postprandiaux ont porté sur la possibilité que la Russie devienne une démocratie fonctionnelle - une perspective pour laquelle, si ma mémoire est bonne, Kirill a fait preuve d'un scepticisme considérable, bien qu'urbain.

    Plus tard, en étudiant sa biographie, certains aspects de Kirill sont devenus plus évidents.

    En 1971, à l'âge de 25 ans, l'archimandrite Kirill a été envoyé par le patriarcat de Moscou en tant que représentant orthodoxe russe auprès du Conseil œcuménique des Églises à Genève. Dix ans plus tôt, le régime soviétique, qui menait alors une persécution draconienne ayant entraîné la fermeture de la moitié des églises orthodoxes du pays, avait "autorisé" l'Église orthodoxe russe à rejoindre le Conseil mondial. Les motivations du régime n'étaient toutefois guère œcuméniques. Les représentants orthodoxes russes au Conseil mondial étaient soigneusement sélectionnés par le KGB, les services secrets soviétiques ; leur tâche consistait à bloquer toute contestation des violations de la liberté religieuse par l'Union soviétique, tout en faisant du Conseil mondial un critique constant de l'Occident.

    Tout ceci est détaillé dans The Sword and the Shield : Les archives Mitrokhin et l'histoire secrète du KGB. Et à partir de cette ressource inestimable, il est impossible de ne pas conclure que Kirill était, à tout le moins, un atout du KGB ; il pourrait bien avoir été un agent du KGB comme un autre Vladimir, M. Poutine.

    La carrière ecclésiastique de Kirill a prospéré pendant les décennies Poutine et il serait devenu un homme riche - si ce n'est pas à l'échelle colossale de Poutine lui-même, au point qu'il a été photographié un jour, à son grand embarras, portant une montre Breguet de 30 000 dollars qu'il supposait cachée sous ses robes. (L'Église russe a lancé une fusillade de propagande suggérant que la photo avait été trafiquée, bien que ce qui semble avoir été une photo retouchée par la suite, déployée à la défense de Kirill, montrait maladroitement le reflet de la montre sur une table brillante).

    Quelle que soit sa situation financière, il est indiscutable que Kirill a été un fidèle serviteur de l'État russe depuis son élection comme patriarche en 2009. Et s'il a subi les foudres des cercles orthodoxes russes réactionnaires pour sa rencontre avec le pape François à La Havane en 2016, il devait savoir que, quelle que soit l'opposition interne à laquelle il était confronté de la part du clergé et des congrégations anti-roms, le Kremlin et son maître - sans le feu vert duquel la rencontre de La Havane n'aurait pas eu lieu - assuraient ses arrières.

    Il n'est donc pas surprenant que le patriarche Kirill ait tenté de couvrir l'agression brutale et non provoquée de Poutine contre l'Ukraine, qui, selon Kirill, fait depuis longtemps partie du Russkiy mir, le "monde russe". La guerre en Ukraine, a-t-il déclaré au quatrième jour de l'invasion russe de son voisin, a été causée par des "puissances extérieures obscures et hostiles", les "forces du mal" et "les attaques du malin".

    Le fait que Kirill agisse comme un instrument du pouvoir d'État russe n'a rien de nouveau. Il le fait depuis des décennies. Cependant, sa déclaration du 27 février a atteint un nouveau seuil, en invoquant délibérément l'imagerie chrétienne pour falsifier ce qui se passe en Ukraine. Le terme technique pour une telle utilisation délibérée et aberrante des choses de Dieu est le blasphème. L'agit-prop profane de Kirill a également porté atteinte à sa propre Église en Ukraine, dont le chef, le métropolite Onufry, a condamné l'invasion russe.

    Depuis le début des années 1960, le Vatican s'est entiché de l'idée d'une entente bilatérale avec l'orthodoxie russe. Quelles que soient ses nobles intentions, c'est une course de dupes et il est grand temps de procéder à une remise à zéro œcuménique. Si deux des organisations les plus vénales et les plus corrompues de la planète - le Comité international olympique et la FIFA, l'hégémonie du football mondial - peuvent rompre leurs relations avec la Russie en raison de son agression meurtrière, le Vatican peut certainement informer le patriarche Kirill que les contacts œcuméniques du Saint-Siège avec l'orthodoxie russe sont suspendus jusqu'à ce que Kirill condamne l'invasion de l'Ukraine, prouvant ainsi qu'il n'est pas une marionnette de Poutine.

  • Guerre en Ukraine: les appels des Églises de partout dans le monde

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    De Vatican News :

    Guerre en Ukraine: les appels des Églises à travers le monde

    [En direct] Le président russe Vladimir Poutine a annoncé, jeudi 24 février, une opération militaire en Ukraine pour défendre les séparatistes de l'est du pays. Retrouvez ci-dessous les dernières réactions des conférences épiscopales, institutions ou organismes liés aux Églises, mises à jour quotidiennement.

    9.03.2022

    Lettre ouverte du métropolite Jean de Doubna au Patriarche orthodoxe russe Cyrille

    Le métropolite Jean de Doubna (Archevéché des églises orthodoxes de tradition russe, en Europe occidentale) a fait parvenir, le 9 mars, une lettre ouverte au patriarche Cyrille de Moscou. «Notre unité même est menacée» par la situation qui s’est ainsi créée, a-t-il tenté d'alerter le chef de l'Eglise orthodoxe russe. Dénonçant une guerre «monstreuse» et «insensée», il a imploré Cyrille de participer à la fin de ce conflit, qui «il y a encore si peu de temps semblait impensable entre deux peuples et deux nations unies par des siècles d’histoire et leur foi commune en Christ». Il lui a expréssement demandé d'intercéder «auprès des autorités de la Fédération de Russie pour que cesse le conflit».

    «Rien jamais ne peut justifier que les "bons bergers" que nous devons être cessions d’être "des artisans de paix" et cela quelles que soient les circonstances», a-t-il conclu.

    Au séminaire orthodoxe russe en France, «nous prions pour que le pardon rétablisse la paix entre deux peuples frères»

    Dans un communiqué publié le 9 mars, le séminaire orthodoxe russe en France, l'unique établissement de formation des membres du clergé orthodoxe russe en Europe, s'exprime sur le conflit en Ukraine. «Le Séminaire (...) où Russes et Ukrainiens vivent en harmonie depuis plus d’une décennie, n’a d’autre camp dans cette guerre que celui de ses innocentes victimes», exprime-t-il. «Nous croyons que c’est la paix et non la guerre qui établit la justice. Et à l’inverse nous voyons dans toute déclaration de guerre un progrès de l’injustice», indique le séminaire.

    Le séminaire russe en France condamne ensuite toute forme d'impérialisme et d'idolatrie, mise en avant par l'invasion russe en Ukraine. «Nous croyons exclusivement en l’Église une, sainte, catholique et apostolique, et pour cela nous faisons profession de ne croire à aucun empire humain, comme de récuser toute forme d’impérialisme. Nous ne reconnaissons l’existence des nations que pour la paix et la sécurité qu’elles procurent aux hommes dont la véritable citoyenneté est à nos yeux céleste. Pour cette raison nous voyons en tout nationalisme une forme d’idolâtrie», écrit-il.

    Appel à la solidarité des évêques hongrois

    Dans une déclaration du 1er mars 2022, la Conférence épiscopale hongroise partage la douleur de ceux qui souffrent et exprime sa compassion. Elle éprouve une «peine accrue», d’autant plus que la guerre en Ukraine touche aussi «nos frères et sœurs hongrois vivant dans ce pays». Les évêques demandent à leurs fidèles de faire preuve de générosité afin d'aider tous les réfugiés «en leur donnant tout ce qu'ils veulent», notamment par le biais de dons à Caritas Hongrie. Enfin, ils font leur l’appel du Pape à prier et jeûner demain pour la paix, et invite les prêtres hongrois à relayer l’initiative dans «chaque église» du pays.

    L'Église slovaque aux côtés des réfugiés ukrainiens

    La Slovaquie prie ardemment pour l'Ukraine et accueille les nombreux réfugiés qui arrivent. La Caritas locale organise une aide aux postes frontières depuis jeudi 24 février. De jour comme de nuit, des prêtres et séminaristes de l'Église catholique latine et byzantine, ainsi que des bénévoles laïcs, dont des scouts catholiques, prêtent main forte. De nombreux croyants et non-croyants veulent eux aussi aider.  

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  • Les républiques baltes dans le viseur de Vladimir Poutine ?

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    De Roberto de Mattei sur Corrispondenza Romana :

    Les racines de l'Europe chrétienne et la menace qui pèse sur les États baltes

    9 mars 2022

    Y a-t-il une opération dans le projet de Vladimir Poutine de séparer les trois républiques baltes (Lituanie, Lettonie et Estonie) de l'Union européenne ? Cela pourrait se produire si la Russie occupait le corridor de Suwalki, une bande de terre de 90 km reliant la Pologne à la Lituanie et séparant le Belarus de Kaliningrad, où est basée la flotte russe de la Baltique. Si le conflit ukrainien s'étend et que la Russie parvient à relier le Belarus à l'enclave de Kaliningrad, les États baltes seront isolés de toute aide éventuelle des forces terrestres de l'OTAN. Il ne s'agirait pas seulement d'un isolement militaire, mais d'une tentative de déseuropéanisation de ces peuples, pour lesquels les frontières politiques de l'Union européenne sont, comme celles de l'OTAN, une barrière défensive contre la Russie, leur ennemi séculaire. 

    La Lettonie et l'Estonie se reflètent dans le grand gouffre de Riga. La langue des Lettons, comme celle des Lituaniens, est indo-européenne, tandis que celle des Estoniens appartient à la souche finno-ougrienne. Cependant, au-delà des différences ethniques et linguistiques, le lien historique entre ces deux pays est plus étroit que celui qui les unit à la Lituanie. Ce dernier était un grand État, tandis que la Lettonie et l'Estonie, tout en conservant leur propre caractère national, étaient soumises à des puissances étrangères jusqu'au XXe siècle. Tallinn et Riga, les deux capitales, appartenaient à la Ligue hanséatique, l'alliance de villes qui, entre la fin du Moyen Âge et le début de l'ère moderne, a conservé le monopole du commerce sur une grande partie de l'Europe du Nord. Dans les vieilles villes de Riga et de Tallinn, on respire l'atmosphère médiévale typique des villes allemandes d'autrefois. C'est ainsi que nous imaginons que Lübeck et Gdansk étaient avant d'être détruites par la guerre. 

    Au Moyen Âge, la Lettonie et l'Estonie faisaient partie de la "Livonie", un territoire s'étendant de la basse vallée de la Daugava, ou Dvina occidentale, au golfe de Riga. Ce sont les "croisades baltes", organisées au début du 13e siècle, qui ont fait entrer ces peuples dans l'histoire de l'Occident. Les Allemands, qui avaient été conquis par la force par Charlemagne, ont à leur tour subjugué les peuples baltes et slaves par la force des armes. Riga a été fondée en 1201 par Albert de Buxtehudem, qui en a fait le siège de l'ordre religieux et chevaleresque des Chevaliers porteurs d'épée, plus tard incorporé à l'Ordre Teutonique. Tallinn a été fondée par le roi danois Valdemar II et l'archevêque Anders Sunesen de Lund en 1219. Elle aussi était fortifiée par de puissants murs et tours de guet et a accueilli les croisés de la Baltique.  Le premier évêque de Livonie fut le moine allemand St Meinhard (1134-1196), dont le culte a été restauré par Jean-Paul II lors de sa visite dans la région en 1993.  

    Les villes hanséatiques faisaient partie du Saint Empire romain germanique et avaient pour "protecteur" l'Ordre teutonique. À partir de 1466, elle avait son siège dans la ville de Koenigsberg, rebaptisée Kaliningrad en 1946. La vague protestante qui s'est répandue à partir de l'Allemagne au XVIe siècle a rapidement balayé les États baltes. Gotthard Kettler, le chef de l'ordre livonien, qui a succédé à l'ordre teutonique, se convertit au luthéranisme et devient duc de Courlande. Au cours des siècles suivants, la Pologne, le Danemark et la Suède se sont battus pour le Dominium Maris Baltici, qui est toutefois tombé sous l'influence de la Russie. Les héritiers des chevaliers teutoniques, les "barons baltes", propriétaires d'une grande partie des territoires, constituent une sorte d'"enclave" allemande dans l'immense Empire russe. Les forteresses baltes, disséminées parmi les forêts et les lacs aux couleurs sombres et chatoyantes, gardaient autrefois les frontières de la chrétienté.

    La Première Guerre mondiale éclate et le traité de Brest-Litovsk, signé entre la Russie et les Empires centraux le 3 mars 1918, amorce le processus de libération des États baltes. Avant que leur indépendance ne soit officiellement reconnue par le traité de Versailles, les Russes de l'Armée rouge et ceux de l'Armée blanche, les nationalistes lettons et estoniens et les milices recrutées par les barons baltes s'affrontent violemment dans ces régions. 

    Alors que le traité de Brest-Litovsk de 1917 sanctionnait l'indépendance des États baltes, le pacte Molotov-Ribbentropp du 23 août 1939 les a effacés de l'histoire. L'Estonie, la Lettonie et la Lituanie sont occupées par les Soviétiques et deviennent le théâtre de combats entre la Wehrmacht et l'Armée rouge. Staline ordonne la déportation en Sibérie des politiciens, des fonctionnaires, des prêtres, mais aussi de toute personne possédant une simple propriété. Parmi eux, l'archevêque jésuite Eduard Profittlich (1890-1942), nommé par Pie XI en 1931 administrateur apostolique de l'Estonie, le premier évêque catholique à travailler en Estonie depuis l'époque médiévale. Il est condamné à être fusillé et meurt le 22 février 1942 dans le goulag de Kirov, avant que sa peine ne soit exécutée. Son processus de béatification a été introduit.

    Les premières organisations de résistance à l'envahisseur voient le jour. Les partisans lettons et estoniens, qui ont pris le nom de Frères de la forêt, et l'Armée de la liberté lituanienne ont été les protagonistes, après 1945, d'une résistance armée épique à l'envahisseur soviétique. Contre les guérillas anticommunistes, les Soviétiques ont déployé des unités entières de l'Armée rouge, de la milice et de la police secrète du NKVD. La résistance s'est poursuivie après la fin de la guerre. Les Américains ont essayé dans les premières années de soutenir la lutte armée en parachutant de l'aide et des volontaires, mais l'infiltration soviétique au sein de la CIA a rapidement conduit à la liquidation de leur soutien. La répression sanglante du soulèvement hongrois en 1956 marque la fin des derniers espoirs d'aide occidentale. Des milliers de partisans sont morts dans ce qui fut la plus longue histoire de guérilla dans les pays baltes, mise en lumière surtout par les historiens Heinrihs Strods en Lettonie (Latvian National Partisan War 1944-1956, Latvijas, Riga 2003) et Mart Laar en Estonie (War in the Woods : Estonia's Struggle for Survival, 1944-1956, Whalesback Books, Washington D. C. 1992). C. 1992) et rappelé en Italie par Alberto Rosselli (La resistenza antisovietica e anticomunista in Europa orientale, 1944-1956, Settimo Sigillo, Roma 2004). 

    En décembre 1990, les associations Tradition, Famille et Propriété, dirigées par Plinio Corrêa de Oliveira (1908-1995) avaient apporté 5 212 580 signatures à Vilnius, menacée par Gorbatchev, pour défendre l'indépendance et la liberté de la Lituanie. Le 2 janvier 1991, le chef du Kremlin ordonne à ses chars d'envahir la Lituanie. Le gouvernement s'est retranché dans le Parlement, protégé par des masses de jeunes gens, chapelets à la main, chantant des hymnes à la Vierge. Neuf d'entre eux sont morts héroïquement, mais le président russe a été contraint de battre en retraite. L'exemple s'est répandu comme une traînée de poudre et les républiques soviétiques, à commencer par les républiques baltes, se sont détachées de Moscou, marquant le début de l'effondrement définitif de l'URSS.

    Depuis avril 2004, l'espace aérien balte est sous le contrôle des avions de l'OTAN, à la demande des peuples sur lesquels pèse une mémoire historique tragique. Lors de sa rencontre à Riga avec les dirigeants des trois républiques baltes le 9 mai 2005, le président américain George W. Bush a déclaré que l'occupation soviétique de l'Europe de l'Est après la Seconde Guerre mondiale resterait dans les mémoires comme "l'une des plus grandes injustices de l'histoire", ajoutant que les États-Unis en étaient aussi largement responsables. En effet, la conférence de Yalta de 1945, selon le président américain, s'inscrit dans le sillage de la tradition injuste des accords de Munich et du pacte Molotov-Ribbentrop.

    Aujourd'hui, le peuple ukrainien, mais aussi les habitants des républiques baltes menacées par Vladimir Poutine, regardent avec appréhension l'évolution dramatique de la guerre qui s'est ouverte au cœur de l'Europe. Dans la musique d'une beauté désolante de l'Estonien Arvo Pärt, l'un des plus grands compositeurs contemporains, le cri d'amour de ces terres pour les anciennes racines de l'Occident chrétien semble sortir des profondeurs du Moyen Âge et trouver de nouvelles formes d'expression.

  • Le projet géopolitique de Vladimir Poutine

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    De Luca Della Torre sur Corrispondenza Romana

    Le projet géopolitique de Vladimir Poutine

    9 mars 2022

    Les spécialistes de la géopolitique et les analystes du droit international et des relations internationales s'accordent à dire qu'il n'est pas possible de comprendre la guerre déclenchée par l'invasion de l'Ukraine sans utiliser les critères d'interprétation de l'appareil intellectuel russe sur lequel l'autocrate de Moscou, Vladimir Poutine, a construit son récit personnel de l'Histoire.

    En fait, l'objectif de la politique étrangère russe aujourd'hui n'est pas tant et seulement l'occupation de l'Ukraine, que celui de ramener la Russie au centre du nouvel ordre mondial, avec un rôle de premier plan dans la sphère euro-asiatique, en dépoussiérant l'arme militaire comme seul instrument de confrontation avec les États souverains.

    Dans la vision géopolitique de Poutine et de l'intelligentsia qui le soutient, il s'agit de recréer un nouvel ordre, ou plutôt un désordre mondial, dont la Russie, dans le sillage de l'Empire tsariste d'abord, et de l'Union soviétique communiste ensuite, est l'un des pivots politiques. Dans ce contexte, dominé par la "Macht-politik" ou politique de terreur militaire, l'Europe ne serait qu'un appendice, un pion dans la vision messianique de la suprématie de Moscou dans la domination du continent eurasien.

    Le protagoniste du chaos mondial est Vladimir Poutine, mais en réalité, il ne fait que concrétiser sur le terrain de la guerre une théorie géopolitique aux racines lointaines, qui va au-delà des alignements idéologiques du XXe siècle entre l'Occident libre et le communisme soviétique, et qui s'appuie sur la conception messianique de la primauté russe sur l'Occident et de la Russie comme "troisième Rome" orthodoxe et eurasienne.

    Le document sur la nouvelle doctrine militaire pour la sécurité stratégique signé en 2010 par le président russe de l'époque, Dmitri Medvedev, bras droit de Poutine, exprime bien l'ambition de la Russie de redevenir une superpuissance mondiale. Les piliers de cette doctrine sont : un antagonisme décisif envers l'Occident, la revendication de sa propre sphère d'influence politique et militaire sur les pays voisins de Moscou, et un accent renouvelé sur sa volonté d'utiliser des armes nucléaires. Plus qu'un document technique, en fait, la nouvelle doctrine militaire russe est un véritable manifeste politique, visant à définir les futures priorités géopolitiques du pays dans l'ordre mondial par la négation d'un système de relations internationales concertées entre États souverains, mais avec l'exaltation de la primauté de la mission géopolitique russe dans la présumée Eurasie.

    Autour de ce principe de relativisme stratégique qui exalte le conflit armé comme arme stratégique de la géopolitique, Poutine a déclenché son offensive globale contre la démocratie représentative, contre les droits civils et politiques de la liberté, contre les valeurs et les traditions nationales souveraines de l'Europe, contre les États-Unis, contre l'OTAN qui, ne l'oublions pas, a été pendant soixante-dix ans le seul parapluie salvateur de l'Europe contre l'expansionnisme totalitaire communiste russe. Qui sont les intellectuels, les penseurs et les politologues dont Poutine s'inspire dans cette épreuve de force extrêmement dangereuse avec l'Occident ?

    La première référence est le philosophe Lev Gumilëv (1912-1992), fils de la poétesse Anna Achmatova, l'un des principaux théoriciens de la vision eurasienne de l'histoire et partisan de l'idée que la Russie ne doit pas céder aux tendances pro-slaves, mais plutôt exalter le lien historique et culturel avec les Mongols qui ont envahi et refondé Moscou selon une conception impériale eurasienne protégée par la primauté catholique culturelle et religieuse de l'Europe. Gumilëv a affirmé que le destin de la Russie moderne est de transformer l'Europe en Mongolie, car c'est la culture mongole qui a tempéré le caractère russe.

    Mais surtout, le professeur Sergey Karaganov, président honoraire du Conseil de politique étrangère et de défense, principal think tank du Kremlin, fondé par Vitaly Shlykov (1934-2011), l'un des espions les plus efficaces au service du Kremlin, connu pour ses exceptionnelles capacités de prospective stratégique, mérite l'attention pour son autorité dans le débat au sein de la communauté scientifique internationale et pour sa proximité avec Poutine. Après la mort de Shlykov, Karaganov est probablement la véritable éminence grise de la pensée géopolitique de Poutine. L'analyse de l'universitaire moscovite, publiée dans le journal Russia in Global Affairs et reprise ensuite par Russia Today, parle d'une nouvelle phase de "destruction constructive" dans la politique étrangère de Moscou et décrit ce qu'est la "doctrine Poutine".

    Karaganov affirme que le cadre des relations internationales tel qu'il s'est développé depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale n'a plus de raison d'être ; que l'Occident n'a plus de raison de se targuer d'une prétendue primauté politique, culturelle et éthique dans l'élaboration du cadre des principes juridiques et politiques de la liberté et de l'État de droit qui sont à la base des accords de l'ONU ; que la priorité de toute grande puissance, la Russie in primis, est de garantir la sécurité et la prospérité dans une sphère d'influence sur les États voisins, ignorant ainsi la primauté de la souveraineté des États eux-mêmes. À cet égard, en particulier, Karaganov affirme que l'effondrement regrettable de l'Union soviétique a laissé des peuples entiers sans sentiment de nationalité incapables de s'affirmer en tant qu'États souverains parce que les élites politiques de ces peuples manquent des éléments historiques des valeurs qui devraient les caractériser.

    D'où la mission de la Russie d'établir une union eurasienne, capable de diriger et de coordonner le bien commun de ces peuples sous sa direction autoritaire, en partenariat avec la solide alliance de la Russie avec la Chine. Selon Karaganov, la Russie peut s'appuyer sur ses capacités militaires pour parvenir à ce que les experts occidentaux appellent la "domination par escalade" en Europe et dans d'autres zones d'intérêt vital. "Nous savons aussi que l'article 5 de l'OTAN est absolument inutile - il suffit de le lire - malgré l'avalanche d'assurances. Et en aucun cas, les États-Unis ne se battraient en Europe contre une puissance nucléaire et ne risqueraient une puissance dévastatrice. J'ai étudié l'histoire et le développement de la stratégie nucléaire américaine. De plus, la Russie bénéficie du soutien de la Chine, ce qui renforce considérablement les capacités militaires des deux pays. La Russie a détruit toutes les coalitions européennes qui ont tenté de la vaincre - les dernières menées par Napoléon et Hitler" (https://formiche.net/2022/02/ucraina-russia-karaganov/).

    On peut comprendre à partir de ces déclarations comment les déclarations de Poutine sur la prétendue inexistence d'un peuple ukrainien, et sur la prétendue incapacité de l'Ukraine à exister en tant qu'État souverain, peuvent être appliquées, dans la logique de la primauté eurasienne russe, à de nombreux autres États qui ont souffert du talon communiste pendant plus de soixante-dix ans : Ce n'est pas un hasard si Karaganov va imprudemment jusqu'à mentionner les pays baltes, qui ont plutôt de solides racines historiques et culturelles en Finlande, en Allemagne ou en Pologne, ou plutôt les pays du Caucase fidèles à la primauté religieuse de l'Église catholique de Rome. Face à ce scénario d'agressivité culturelle, plus encore que militaire, l'Europe n'a guère d'options : se préparer à défendre non seulement ses propres intérêts géopolitiques, mais aussi sa survie même.