Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

International - Page 121

  • La tromperie d'une guerre qui serait motivée par des idéaux

    IMPRIMER

    De Ricardo Cascioli, en éditorial, sur la Nuova Bussola Quotidiana (traduction de Benoît et moi) :

    La tromperie d’une guerre motivée par des idéaux

    30 mars 2022

    Même les catholiques sont fascinés par les motivations idéalistes opposées de la guerre en Ukraine : les valeurs occidentales de liberté contre le totalitarisme russe, ou la lutte d’un leader chrétien russe contre le Nouvel Ordre Mondial. Mais ce n’est ni l’un ni l’autre, la réalité est beaucoup plus terre à terre…..

    Il y a certainement eu des guerres menées pour des idéaux dans l’histoire, mais le plus souvent les idéaux sont utilisés comme propagande pour cimenter le consensus public autour de guerres dont le but réel est beaucoup plus terre-à-terre. Des questions de pouvoir, d’intérêts géopolitiques et économiques. Ce qui se passe en Ukraine ne fait pas exception, même s’il existe une tendance marquée, y compris parmi les catholiques des deux camps, à envelopper cette guerre dans des motivations idéalistes hautement improbables. Dégonfler ces « idéalismes » sera alors utile pour se réveiller à une vision plus réaliste de ce qui se passe et recommencer à applaudir à la réalisation rapide d’un accord qui fasse taire les armes, avant que la situation ne devienne incontrôlable (avec certains chefs de gouvernement [Biden?] que nous y retrouvons, c’est un risque très élevé).

    Je me limiterai à deux narrations opposées. La première est celle qui voit dans cette guerre l’Ukraine comme un symbole de la défense des valeurs européennes de liberté et de démocratie contre le totalitarisme russe, de l’aspiration à la paix contre la violence prévaricatrice d’un pays qui est resté impérialiste malgré les changements de régimes. Il s’agit d’une répétition du schéma de la guerre froide, sur lequel le président ukrainien Zelensky et les gouvernements européens insistent afin d’unir l’opinion publique occidentale contre Poutine et de justifier l’envoi d’armements en Ukraine.

    Que la Russie ne soit pas un modèle de démocratie et de liberté est une évidence ; que Poutine ait commis une violation grave et injustifiable du droit international en attaquant l’Ukraine devrait être tout aussi évident, mais prétendre que Poutine est confronté à ce que l’on appelait pendant la guerre froide le « monde libre » est parfaitement risible. S’il existe aujourd’hui une institution internationale qui ressemble de près à l’Union soviétique, c’est bien l’Union européenne, comme nous l’ont rappelé à plusieurs reprises ces dernières années les gouvernements des pays qui ont rejoint l’UE après des décennies au sein du Pacte de Varsovie.

    Et si aujourd’hui ces pays craignent à juste titre le réveil de la Russie, cela n’enlève rien au fait que la dérive socialiste occidentale est plus forte que jamais. Deux années de gestion de la pandémie, ajoutées au terrorisme climatique, à la dictature gender et à la Cancel Culture auraient dû faire comprendre que l’Occident est devenu le foyer d’un nouveau totalitarisme. Exactement comme l’avait averti Jean-Paul II : « Une démocratie sans valeurs se transforme facilement en un totalitarisme ouvert ou sournois, comme le montre l’histoire » (Centesimus Annus, n. 46).

    Lire la suite

  • Retour sur la consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie

    IMPRIMER

    De Jeanne Smits sur son blog :

    Quelques réflexions sur la consécration de la Russie au Cœur Immaculé (et un point de vue russe révélateur)

    29 mars 2022


    Nous l’avons vu de nos yeux, l’événement que nous attendions et qui nous semblait impossible, surtout sous ce pontificat. Le vendredi 25 mars, en la fête de l’Annonciation, au terme d’une « cérémonie pénitentielle » consistant à encourager les fidèles à réaliser leur examen de conscience et à faire une confession sacramentelle, le pape François a « solennellement » consacré « le monde, et spécialement la Russie et l’Ukraine », au Cœur Immaculé de Marie.

    Il l’a fait devant une statue de Notre Dame de Fatima, au même moment où l’aumônier pontifical, le cardinal Konrad Krajewski, prononçait à la demande du pape la même consécration à Fatima devant la statue de Notre Dame dans la petite chapelle des apparitions, là-même où en 1917 la Vierge avait annoncé qu’elle demanderait la consécration de la Russie à son Cœur Immaculé.

    *

    Je sais qu’il existe une controverse au sujet de l’accomplissement de cette demande : on reproche au pape de n’avoir pas nommé Fatima, d’avoir nommé « le monde » et l’« Ukraine » outre la Russie, de ne pas avoir précisé qu’il s’agissait d’un acte de réparation, de ne pas avoir évoqué la « communion réparatrice des cinq premiers samedis du mois », d’avoir simplement « demandé » aux évêques du monde de s’unir à la consécration sans le leur « ordonner », de n’avoir pas évoqué la conversion de la Russie que la Vierge a promise, et d’avoir inclus des termes païens dans l’acte de consécration en désignant Marie comme « terre du ciel »… Je reviendrai plus tard sur ce dernier point.

    Ces critiques atteignent parfois une violence étonnante, si l’on considère qu’aucun des huit actes de consécration posés par les papes Pie XII, Paul VI et Jean-Paul II n’a seulement nommé la Russie en tant que nation, qu’aucune n’a été réalisée solennellement avec les évêques du monde entier, qu’aucun de ces papes n’a approuvé explicitement la dévotion des cinq premiers samedis. Certains commentateurs sont allés cette fois jusqu’à redouter qu’un mot de travers ou l’absence de telle ou telle mention pourrait déclencher des catastrophes, ce qui dénote une curieuse conception de l’amour maternel de Marie pour tous ses enfants… Comment croire qu’une telle prière ne soit pas entendue, et que des grâces ne nous soient offertes en retour !

    Depuis Rome nous est venu encore un autre son de cloche : le P. Stefano Cecchin, franciscain, président de l’Académie pontificale mariale internationale, expliquant, dans une interview publiée en anglais par Vatican News quelques heures avant l’acte de consécration, sa « signification théologique ». Il évoquait un « renouvellement de la consécration » (c’est ainsi qu’on s’efforce de la présenter, ainsi que l’a fait par exemple KTO lors de la retransmission du 25 mars, pour bien faire comprendre que les précédentes avaient été faites selon la demande de Notre Dame).

    Lire la suite

  • Quand la biologie devient une guerre contre la vie

    IMPRIMER

    Lu sur le Forum Catholique ("Ecclesiola"):

    29 mars 2022

    Un article de France Info et un reportage de France 3 Régions Occitanie du 12-09-2018, mis à jour le 12-06-2020, présentaient « Montpellier : 9 étudiants travaillent sur une bactérie révolutionnaire pour la contraception féminine ».

    Ces étudiants en master de biologie synthétique, encadrés par des enseignants-chercheurs, cherchent à élaborer un probiotique spermicide. Ils sont endoctrinés par le malthusianisme : « L’idée est venue quand nous avons parlé entre nous des problèmes de natalité et de surpopulation dans les pays [en voie] de développement », ils évoquent aussi les problèmes environnementaux et voient dans ce projet « une contraception naturelle simple » préférable à la consommation d’hormones contraceptives.

    Et on apprend, dans un article de France Info du 16-11-2018, mis à jour le 12-06-2020, et dans un article du Midi Libre du 31-10-2018, que ces 9 étudiants ont obtenu en octobre 2018 la médaille d’or, mention « Best education and public engagement », au concours international du MIT (Massachussets Institute of Technology) de Boston pour leur projet de contraception bactérienne « vagineering ». Il s’agit du concours international de biologie synthétique : International Genetically Engineered Machine (iGEM). Comme l’indique l’intitulé du concours en anglais, la transgénèse y est à l’honneur. Actuellement, le projet « vagineering » est toujours à l’étude.

    « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » quand la biologie, littéralement le discours sur la vie, devient une guerre contre la vie. Quelle horreur de faire travailler les meilleurs étudiants à cette entreprise malthusienne ! Quelle horreur de croire qu’il y aurait des êtres humains de trop sur terre ! Ce projet montre que, désormais, il y a des masters impossibles pour des étudiants catholiques respectant la vie.

    Nom du lien

    Nom du lien

    Nom du lien

  • Guerre en Ukraine : tous les torts sont-ils d'un seul côté ?

    IMPRIMER

    De Pascal Boniface sur IRIS-France.org :

    Guerre en Ukraine : éviter les simplifications

    28 mars 2022

    La guerre continue de faire rage entre la Russie et l’Ukraine. Se pose alors le débat sur les responsabilités dans le déclenchement de la guerre. L’OTAN s’est-elle mal conduite avec la Russie, ce qui viendrait expliquer la décision russe de se lancer dans la guerre ? Ou les Occidentaux ont-ils fait tout leur possible pour entretenir de bonnes relations avec la Russie, qui était de son côté décidée, quoiqu’il advienne, à lancer cette guerre ?

    Ces deux discours se répondent mutuellement, notamment sur les réseaux sociaux. Pour certains, majoritaires, Vladimir Poutine voulait dès le départ se lancer dans la guerre, et les Occidentaux ont tout fait, en vain, pour empêcher celle-ci. D’autres considèrent que l’OTAN est entièrement responsable de la guerre et que Vladimir Poutine est tombé dans un piège tendu par l’OTAN. Ces deux thèses contradictoires sont inexactes. Il est évident qu’on ne peut pas renvoyer dos à dos les différents protagonistes. Vladimir Poutine est bien le principal responsable du déclenchement de la guerre. C’est bien lui qui a pris la décision funeste et malheureuse de recourir à la guerre pour résoudre un différend. Maintenant, il est peut-être inexact de dire que tous les torts sont d’un côté. En relations internationales, tout n’est jamais blanc ou noir. Il y a effectivement une diversité de responsabilités et de causalités. Il convient de préciser à nouveau qu’en affirmant cela, il ne s’agit pas de renvoyer dos à dos les protagonistes : Vladimir Poutine est bien le principal responsable de la guerre, mais il n’est pas tout à fait inexact de dire que l’Occident a commis des erreurs à l’égard de la Russie, sans pour autant chercher à excuser la guerreLes habitants de Marioupol ne sont en rien responsables des erreurs que les Occidentaux ont pu commettre à l’égard de Moscou au sortir de la guerre froide. Et c’est bien sur ce moment crucial qu’il convient de revenir. L’Occident n’a pas complètement tourné le dos à la Russie dans les années 1990 : cette dernière a été admise au Conseil de l’Europe en 1996 puis au sein du G7, devenu G8, en 1997 – alors même qu’elle avait à l’époque le PIB des Pays-Bas. Les Occidentaux avaient par ailleurs renfloué la Russie après la grande crise économique de la décennie 1990. Pour autant, l’Occident n’a pas été que bienveillant à l’égard de Moscou. Tout d’abord, l’implosion de l’Union soviétique a, entre autres, eu lieu parce que George Bush avait refusé l’aide que Mikhaïl Gorbatchev avait demandée en juillet 1991, aide qu’Helmut Kohl et François Mitterrand étaient au contraire prêts à lui accorder. Déjà apparaissent des différends diplomatiques entre la Russie et l’Occident. En premier lieu, l’élargissement de l’OTAN. George Kennan, l’inventeur du concept de Containment et que l’on peut donc difficilement considérer comme complaisant à l’égard de Moscou, avait déclaré cet élargissement était la plus funeste erreur que l’organisation pouvait commettre. François Mitterrand avait également mis en garde sur ce point, tout comme Kissinger. Par ailleurs, la guerre contre la Yougoslavie a aussi envenimé les relations entre Moscou et l’Occident. Elle a été mal perçue par la Russie, étant pour elle la preuve que l’OTAN n’était pas qu’une alliance défensive. Enfin, la mise en place d’un système de défense antimissile a été vécue par les Russes comme la remise en cause de la parité nucléaire entre Moscou et Washington avec en 2001 l’abrogation du traité ABM (Salt I) – du fait du retrait des États-Unis – qui avait été signé en 1972 et qui avait survécu à tous les aléas des relations entre Washington et Moscou.

    S’agissant de ce débat sur les erreurs occidentales commises à l’égard de la Russie, il faut certainement écouter Gorbatchev qui n’est pas proche de Poutine, qui condamne sa politique intérieure et son autoritarisme. Gorbatchev soutient lui aussi que les Occidentaux ont préféré gagner la guerre froide et n’ont pas voulu traiter la Russie comme véritable partenaire à l’issue de celle-ci. Aux faits préalablement évoqués, on pourrait ajouter l’intervention militaire en Libye en 2011, rendue possible grâce à l’abstention de Medvedev, qui était alors président de la Russie, sur la résolution 1973. Poutine, alors Premier ministre, l’avait mis en garde sur le fait que les Occidentaux allaient leur jouer un tour et dépasser le cadre du mandat onusien. L’avenir lui a donné raison : de la protection de la population, l’intervention s’est transformée en opération de changement de régime. Un argument de plus pour Poutine dans sa méfiance à l’égard de l’Occident.

    La Russie porte évidemment une part importante de responsabilités dans la dégradation de sa position sur la scène internationale au cours de la décennie 1990. Boris Eltsine a joué un rôle essentiel dans l’implosion de l’Union soviétique en voulant devenir président de la Russie. C’est bien Eltsine qui va diriger son pays de manière totalement erratique et en organiser le pillage pour répartir les biens et la fortune du pays entre ses amis oligarques, ce qui explique en grande partie la réduction de moitié du PIB du pays entre 1991 et 2000. À cette époque d’ailleurs, comme le rappelle Alexandre Orlov qui fut très longtemps Ambassadeur de Russie en France, singulièrement en 1993-1994, le ministère des Affaires étrangères russe recevait des instructions du département d’État, un comble quelques années seulement après l’implosion de l’URSS. Mais aux responsabilités russes s’ajoutent, comme nous l’avons vu, des responsabilités occidentales. Ainsi, lorsque Vladimir Poutine arrive au pouvoir en 1999, son objectif est de restaurer la grandeur de la Russie ainsi que l’autorité de l’État. Il va s’y atteler avec autoritarisme.

    Poutine a déjà fait pression sur l’Ukraine et sur la Géorgie. En Géorgie, il a soutenu le développement de républiques sécessionnistes, mais le 8 août 2008, ce n’est pas la Russie qui a déclaré la guerre, mais bien la Géorgie, qui comptait sur l’appui américain qui n’est jamais venu et qui a donc subi une défaite.

    Le débat sur les responsabilités occidentales dans le raidissement russe ne doit pas avoir pour objectif d’exonérer Poutine de ses responsabilités dans la guerre : elles sont réelles, incontournables. Ce débat doit permettre de réfléchir à l’attitude du monde occidental qui s’est parfois laissé emporter par hubris, par excès de confiance et par volonté d’imposer aux autres sa vision et ses valeurs. L’Occident peut être fier de ses valeurs, mais il fait une erreur chaque fois qu’il cherche à les imposer à l’extérieur. Contrairement à ce que disent certains, le fait que l’Occident ait pu commettre des erreurs à l’égard de la Russie n’est pas uniquement une thèse des pro-Poutine : c’est une thèse que soutiennent Gorbatchev et de nombreux responsables ou intellectuels occidentaux, dont nombre ne peuvent être accusés d’être des complices objectifs de Poutine, mais qui souhaitent au contraire travailler sur un monde plus multilatéral et plus partenarial. Quoi qu’il en soit, il sera difficile de revenir à des relations normales entre les Occidentaux et la Russie tant que Poutine sera au pouvoir. Mais ensuite, il faudra se souvenir et peut-être ne pas renouveler les mêmes erreurs à l’égard de la Russie et ne pas la traiter comme un pays vaincu, même s’il faut espérer qu’elle perde la guerre.

     
  • Ukraine : le revers du marché de la GPA

    IMPRIMER

    De Jeanne Emmanuelle HUTIN en éditorial sur le site de Ouest France :

    Éditorial. La sinistre mascarade du marché de la GPA

    La photo des nouveau-nés de GPA dans un abri anti-bombes en pleine guerre d’Ukraine a fait le tour du monde. Elle montre le revers du marché de la GPA. Présenté ici pour pallier le manque d’enfants, il repose sur l’exploitation des femmes et traite l’enfant en objet. En temps de guerre, leur vie est en danger.

    Le marché de la vente d’enfants s’offre une vitrine publicitaire tragique en Ukraine. Les officines de ce marché, 6 milliards de dollars dans le monde en 2019, se drapent dans la douleur des foyers sans enfant dont elles tirent leurs bénéfices, prétendant ôter la souffrance.

    Mais la souffrance de qui ? De l’enfant séparé de sa mère à la naissance ? De la mère laissée sous les bombes, signant en urgence l’acte d’abandon ? De ceux qui ne peuvent « récupérer » le nouveau-né ?

    La mise en scène de ces entreprises de l’esclavage est sans faille. Qui n’a été bouleversé par ces rangées de berceaux alignés dans un abri contre les bombes ? Qui n’a été ému par le dévouement des femmes au chevet de ces enfants sans nom, privés de la sécurité et de la tendresse maternelle ? Qui ne peut souhaiter qu’ils ne trouvent au plus vite un foyer aimant ? Ils n’ont pas à faire les frais de ce drame !

    Mais de quel droit leur fait-on courir de tels risques ? Comment ces entreprises de mères porteuses osent-elles exploiter tant de souffrance et de misère ? Car, l’Ukraine ne serait pas devenue le sinistre eldorado de la GPA (gestation pour autrui), s’il ne s’y trouvait tant de femmes en détresse.

    Fuyant l’occupation du Donbass et ses crimes, « de nombreuses femmes […] sont devenues mères porteuses pour nourrir leurs enfants. Les cliniques qui les utilisent prospèrent » , expliquait Ana-Luana Stoicea-Deram du Collectif pour le Respect des personnes (1). Cette tragédie appelle un sursaut d’humanité et non une exploitation mercantile et inhumaine, relayée par les géants du numérique. Sur des sites, on peut « choisir » une mère porteuse selon l’âge, la taille, le poids, la couleur des yeux, le visage… Mais elles n’ont plus de nom, elles portent un numéro !

    « Cette crise met en lumière la misère des mères porteuses, victimes de la marchandisation des corps, » explique la Députée LREM, Anne Genetet. Une marchandisation « totalement édulcorée » par les agences de la GPA qui « font passer ces demandes pour vertueuses alors qu’elles ne sont là que pour l’argent » (1).

    Beaucoup se laissent prendre à leurs boniments. Et pour cause, la promotion de la GPA auprès du grand public va bon train : du prix cassé d’un « black friday de la GPA » aux salons, livres, émissions, films, séries… Même des médias publics relayent cette propagande oubliant la loi : ceux qui passent des contrats avec des agences pour une GPA sont dans l’illégalité (1). Le capitalisme sauvage qui vend l’humain et une puissance publique qui veut transformer les mentalités trouvent ici un terrain commun.

    Ni l’appât du gain, ni une idéologie d’État ni même la souffrance de ne pas avoir d’enfants ne justifient qu’un enfant s’achète comme une chose, que le corps d’une femme soit loué comme un objet. Il ne peut donc exister de GPA éthique.

    Nous sommes tous les gardiens des plus fragiles et des principes qui les protègent. Au lieu de fabriquer de nouvelles misères, secourons les femmes en détresse et les enfants, orphelins ou perdus, menacés par la guerre en Ukraine mais aussi dans le monde.

  • Écoutez cette soliste chanter un « Kyrie » ukrainien du XVe siècle

    IMPRIMER

    Publié sur le site web « aleteia » par J-P Mauro :

    Enregistré il y a quelques jours par deux jeunes chrétiens orthodoxes de Lettonie, ce “Kyrie” ukrainien date du XVe siècle. Écoutez cette prière qui élève les âmes, en ces temps de détresse et de guerre.

    Dans une vidéo postée sur Facebook, la soliste Aleksandra Špicberga interprète avec un ami une magnifique version ukrainienne d’un “Kyrie eleison” datant du XVe siècle. Une façon de rendre hommage à tout un peuple qui souffre et de prier pour lui.

  • L’Ukraine combat mais, pour le pape François, il n’y a pas de guerre juste

    IMPRIMER

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, en traduction française sur Diakonos.be :

    L’Ukraine combat mais, pour François, il n’y a pas de guerre juste

    Jour après jour le Pape François n’a de cesse de condamner la « guerre d’agression » déclenchée par la Russie contre l’Ukraine comme étant « inacceptable » et « sacrilège » avec une indignation allant crescendo, sans cependant jamais nommer l’État agresseur ni son monarque.

    François a également tacitement consenti à ce que son Secrétaire d’État, le cardinal Pietro Parolin, reconnaisse que « le droit à défendre sa propre vie, son propre peuple et son propre pays inclut parfois également le triste recours aux armes » et que donc « les aides militaires à l’Ukraine peuvent être compréhensibles ».

    Mais dans le même temps, le Pape continue à proférer des invectives contre la fabrication et la distribution des armes par « le pouvoir économico-technocratico-militaire », qu’il juge être une « folie », « un scandale qui tache l’âme, salit le cœur, salit l’humanité », la véritable origine de toutes les guerres, pour l’amour de l’argent. Il a été jusqu’à dire qu’il a été « honteux » de lire qu’« un groupe d’États s’était engagé à dépenser 2% de leur PIB pour acheter des armes ».

    Donc, à en croire le Pape François, si les Ukrainiens, qui sont les agressés, voulaient continuer à se défendre, ils devraient le faire à mains nues. Tout comme les États libres d’Europe et de l’Atlantique Nord.

    Cette contradiction irrésolue sur la paix et la guerre n’est pas la seule qui caractérise le pontificat actuel. Mais c’est sans doute celle qui est la plus lourde de conséquences politiques, sans parler de l’insignifiance croissante du Saint-Siège sur l’échiquier mondial.

    *

    C’est au XXe siècle que la doctrine catholique sur la paix et la guerre ont trouvé leur formulation la plus aboutie. On peut la lire dans le « Catéchisme de l’Église catholique » de 1997, dans le « Compendium de la doctrine sociale de l’Église catholique » de 2006 ainsi que, anticipée avec lucidité, dans un classique de la pensée chrétienne du XXe siècle tel que « Les Chrétiens devant le problème de la paix » d’Emmanuel Mounier, un ouvrage de 1939, republié en Italie ces derniers jours par Castelvecchi sous le titre « I cristiani e la pace » avec une introduction de Giancarlo Galeazzi, professeur à l’Université pontificale du Latran et spécialiste du « personnalisme », la philosophie élaborée par Mounier lui-même et par Jacques Maritain.

    Il s’agit d’une doctrine qui, dans des conditions précises et rigoureuses, légitime l’usage de la force. Jusqu’à finir par admettre, dans le discours inaugural de 1993 du Pape Jean-Paul II au corps diplomatique, « l’ingérence humanitaire » armée pour défendre un État qui se retrouve « sous les coups d’un agresseur injuste ».

    Lire la suite

  • L'avortement bientôt interdit en Oklahoma ?

    IMPRIMER

    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    L’Oklahoma en passe d’interdire l’avortement

    24 mars 2022

    Avec 78 voix pour et 19 contre, la Chambre basse de l’Etat d’Oklahoma a approuvé mardi un projet de loi interdisant l’avortement, sauf en cas de danger pour la vie de la mère. Le texte doit encore être validé par le Sénat avant d’être promulgué par le gouverneur, Kevin Stitt, qui y serait favorable.

    Comme au Texas, le projet de loi permet aux citoyens d’intenter des poursuites civiles contre toute personne qui aiderait une femme à avorter, contre une récompense allant jusqu’à 10 0000 dollars (cf. Avortement au Texas : une loi restrictive entre en vigueur).

    Source : Swiss info (23/03/2022)

  • Le pape a consacré la Russie et l'Ukraine au Coeur Immaculé de Marie

    IMPRIMER

    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro :

    Très ému, le pape a supplié la Vierge Marie pour la paix entre l'Ukraine et la Russie

    En introduction de cette prière, François a déploré que le monde «ait oublié la leçon des tragédies du siècle passé, le sacrifice de millions de morts des guerres mondiales » et que, « malades d'avidité, nous nous sommes enfermés dans des intérêts nationalistes (…).» Il a alors supplié Dieu par la Vierge : « En cette heure sombre, viens nous secourir et nous consoler (…) Nous sommes certains que tu ne méprises pas nos supplications et que tu viens à notre aide, en particulier au moment de l'épreuve.»

    Le pape a ensuite évoqué le «besoin urgent de ton intervention maternelle», avant d'énoncer une longue litanie à la Vierge : «Toi, étoile de la mer, ne nous laisse pas sombrer dans la tempête de la guerre (…) Libère-nous de la guerre, préserve le monde de la menace nucléaire (…) Reine de la paix, obtiens la paix pour le monde.» Il a ensuite demandé la protection pour «ceux qui souffrent et qui fuient sous le poids des bombes» ou «qui sont contraints de quitter leurs maisons et leur pays.»

    Pas une formule magique

    Avant cette prière, le pape avait conduit une cérémonie pénitentielle, avec des confessions où il s'est lui-même confessé, et une homélie où il a une nouvelle fois critiqué : «cette guerre odieuse» dont « les bombes détruisent les maisons de beaucoup de nos frères et sœurs ukrainiens sans défense».

    «Nous ressentons un sentiment d'impuissance et d'incapacité (…) nos forces ne suffisent pas, a-t-il observé. Nous ne pouvons pas résoudre seuls les contradictions de l'histoire, ni même celles de notre cœur. Nous avons besoin de la force sage et douce de Dieu, qui est le Saint-Esprit. Nous avons besoin de l'Esprit d'amour, qui détruit la haine, éteint la rancœur, la cupidité, nous réveille de l'indifférence (…)» François a ponctué : « Parce que, si nous voulons que le monde change, nos cœurs doivent d'abord changer. Pour ce faire, aujourd'hui, laissons-nous prendre par la main de la Vierge».

    Il a aussi expliqué une nouvelle fois le sens de son geste : «En union avec les évêques et les fidèles du monde entier, je désire porter solennellement au Cœur Immaculé de Marie tout ce que nous sommes en train de vivre : lui renouveler la consécration de l'Église et de toute l'humanité et lui consacrer, de manière particulière, les peuples ukrainien et russe, qui la vénèrent comme leur Mère avec une affection filiale.» Mais, a-t-il souligné, «il ne s'agit pas d'une formule magique, mais d'un acte spirituel. C'est un geste de pleine confiance des enfants qui, dans la tribulation de cette guerre cruelle et insensée qui menace le monde, ont recours à leur Mère en jetant peur et douleur dans son Cœur, se remettant à elle.»

  • La consécration de la Russie au Coeur de Marie et l'énigme de Fatima

    IMPRIMER

    De Peter Bannister sur La Sélection du jour :

    La consécration de la Russie et l'énigme de Fatima

    Demain, dans la basilique St-Pierre de Rome, le pape François consacrera solennellement la Russie et l'Ukraine au Cœur Immaculé de Marie, invitant tous les évêques du monde, les prêtres et les fidèles à se joindre à sa prière pour la paixSi l’événement a suscité de l’enthousiasme chez de nombreux catholiques, pour d'autres, il ressemble au mieux à un geste pieux mais impuissant face à la réalité sanglante de la guerre, au pire comme à la superstition, aussi ridicule que la croyance que l'ail puisse éloigner le diable.

    Pour l’Eglise Catholique, l’acte du Pape n’a pourtant rien d’arbitraire. L'idée de consacrer la Russie au Cœur Immaculé de Marie découle des apparitions de la Vierge à trois enfants (Lucia dos Santos, Francisco et Jacinta Marto) à Fatima au Portugal en 1917. Après la disparition de Francisco et Jacinta lors de la pandémie de grippe espagnole, c'est Lucia, devenue religieuse, qui transmettra la demande (faite lors d’une vision en 1929) de la consécration de la Russie au cœur de Marie par le Pape en union avec tous les évêques du monde. Le 31 août 1941, dans sa communication des "secrets" de Fatima, Lucia écrit que la Vierge avait déclaré en 1917 que "si on accepte mes demandes, la Russie se convertira et on aura la paix ; sinon elle répandra ses erreurs à travers le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l'Église. Les bons seront martyrisés, le Saint-Père aura beaucoup à souffrir, diverses nations seront détruites. À la fin, mon Cœur immaculé triomphera".

    Lisant ces mots dramatiques, plusieurs Papes ont tenté de réaliser cette consécration : Pie XII en 1942 et 1952, Paul VI en 1964 et surtout Jean-Paul II le 25 mars 1984. La question de savoir si les conditions stipulées par Sœur Lucia étaient pleinement remplies par le pontife polonais reste âprement débattue. La position officielle de l'Église l’affirme, et cite la chute du mur de Berlin et l'effondrement inattendu de l'Union soviétique comme des fruits de la consécration. D’autres commentateurs soulèvent pourtant des difficultés, notant entre autres que Jean-Paul II n’a pas nommé la Russie en 1984 pour des raisons diplomatiques. Selon cette interprétation, malgré la fin des persécutions religieuses en Russie, le pays ne s'est pas encore "converti" et la paix promise à Fatima ne s'est pas matérialisée (ce qui semble incontestable). En tout cas, il n’est pas surprenant que l'invasion de l'Ukraine le 24 février par les forces russes ait suscité des appels à une nouvelle Consécration, notamment de la part de l’Archevêque de Kiev Sviatoslav Shevchuk, citant la prophétie donnée à Fatima sur la destruction des nations.

    Les sceptiques à l'intérieur ou en dehors de l'Église pourraient ici rétorquer que ce serait irrationnel d’espérer la paix en tenant aux seules paroles d'une religieuse portugaise. Tout au long de l'histoire, de nombreuses personnes ont prétendu entendre des messages du Ciel ; même sans poser la question de leur santé mentale, est-ce rationnel de croire à leurs récits, ceux-ci étant par nature invérifiables, relevant de l’expérience subjective ? Au niveau de la logique absolue, cette objection a clairement une certaine force : l'histoire des religions est en effet jonchée depuis toujours de pseudo-mystiques, charlatans et autres exaltés. Cependant, dans le cas de Lucia et des apparitions de 1917, ceux qui soutiennent leur authenticité font appel non seulement à la piété mais aussi à la logique. A Fatima, il ne s’agit pas uniquement d’un récit isolé, mais aussi de phénomènes documentés. Surtout concernant l'apparition finale du 13 octobre 1917, à laquelle assistèrent plus de 30 000 personnes, attirées par l’annonce par les enfants d’un miracle qui aiderait les gens à croire. Nous possédons de nombreux témoignages attestant que d'impressionnants phénomènes (la "Danse du Soleil") se sont alors produits dans le ciel qui restent encore inexpliqués par la science. Ils ont été notés non seulement par des journalistes d’abord hostiles aux apparitions mais aussi à distance par des observateurs sans intérêt particulier pour les événements de Fatima. Ce qui rend l’hypothèse d’une hallucination collective peu crédible.

    Pour les athées militants, ces faits sont peu confortables. Entre ceux qui ont saisi leurs implications pour la question de l'existence de Dieu a été le célèbre biologiste Richard Dawkins, vedette du « Nouvel Athéisme ». Essayant de démystifier le récit religieux de Fatima dans son livre Unweaving the Rainbow, il se contente d’affirmer qu'il est impossible que le soleil se soit déplacé (hypothèse que personne n’avance, par ailleurs). Cependant, il n'explique pas pourquoi 30 000 personnes auraient eu simultanément des perceptions aussi extraordinaires à une date annoncée à l'avance avec précision par Lucia, Francisco et Jacinta. Un Luc Ferry pourrait objecter qu'appeler aux miracles pour justifier la foi est un non-sens, mais l'énigme de Fatima nous renvoie néanmoins à la question de base de toute enquête philosophique face à un phénomène : pourquoi y a-t-il quelque chose ici plutôt que rien du tout ?

    Pour aller plus loin :

    Les prêtres du monde appelés à s’unir à la consécration à Marie de la Russie et de l’Ukraine

    >>> Lire l'article sur : Aleteia

  • Archevêque de Cracovie : Pour être un opposant crédible à l'impérialisme russe, l'Europe doit se rappeler de qui il s'agit

    IMPRIMER

    Marek uid_35a447b85d1e5e58ccd340cbac02a5491565516842603_width_1280_play_0_pos_0_gs_0_height_720_abp-jedraszewskiego-poparl-przewodniczacy-konferencji-biskupow-czeskich-kard-duka-op-fot-papgrzegorz-momot.jpgL'archevêque Marek Jędraszewski évoque les causes profondes de la guerre actuelle, le passé douloureux de la Pologne et de l'Ukraine, et les récentes sanctions de l'Union européenne contre la Pologne qu'il considère comme contre-productives. De Solène Tadié sur le site web National Catholic Register :

    « CRACOVIE, Pologne — La récente invasion de l'Ukraine par la Russie a rouvert de vieilles blessures inscrites dans la mémoire collective de tous les pays qui ont vécu sous le joug de l'Union soviétique au XXe siècle, à commencer par la Pologne, avec laquelle l'Ukraine partage la quasi-totalité de son frontière orientale et qui fait office de premier pays d'accueil pour les populations déchirées par la guerre en cours.

    Alors que les institutions catholiques du pays comme Caritas ou Sant'Egidio ont été à l'avant-garde de l'assistance offerte au flux ininterrompu de personnes - principalement des femmes et des enfants - fuyant l'Ukraine depuis le 24 février, certains responsables de l'Église en ont mis un point d'honneur pour montrer leur engagement personnel face à la crise humanitaire, spirituelle et politique qui s'est propagée à travers l'Europe.

    C'est le cas notamment de Mgr Marek Jędraszewski de Cracovie, qui a personnellement accueilli quelque 800 réfugiés à la gare de la ville le soir du 2 mars et qui a plus récemment ouvert les portes de sa propre résidence à quelques familles ukrainiennes.

    Le prélat, qui dirige depuis 2017 le diocèse historique de Saint-Jean-Paul II (dont il était un ami proche), ne cache pas son inquiétude face aux velléités expansionnistes de Vladimir Poutine, dans lesquelles il perçoit un rêve. de rétablir un empire russe sur les anciens territoires de l'Union soviétique. Mgr Jędraszewski évoque cette inquiétude dans cet entretien du Registre, au cours duquel il a également déploré la perte du socle commun de l'Europe, autrefois unifiée par le christianisme mais qui n'a plus de modèle ni de valeurs crédibles pour s'opposer aux forces qui la menacent.

    Comment définiriez-vous le moment historique dans lequel nous vivons ?

    D'une part, il y a le désir de Poutine et d'autres de recréer l'Union soviétique [qui s'est effondrée en 1991], précisément comme l'avait prédit feu notre président Lech Kaczyński - décédé dans la tragédie de Smolensk en 2010. Lors de l' invasion russe de la Géorgie en 2008, il se rendit avec les présidents de l'Ukraine, de la Lituanie et de la Lettonie à Tbilissi, en Géorgie, et prophétisa qu'après la Géorgie ce serait au tour de l'Ukraine, puis des pays voisins de la mer Baltique, et dans le finir probablement mon pays, la Pologne. Et voilà que ça se passe sous nos yeux.

    Maintenant, il y a une bataille en cours pour reprendre l'Ukraine, et puis, bien sûr, [nous sommes préoccupés par] la Lituanie, la Lettonie, l'Estonie. ... Nous savons que les Ukrainiens, qui se battent pour leur liberté, se battent aussi pour notre liberté.

    Comment avez-vous accueilli la nouvelle de la consécration de la Russie et de l'Ukraine au Cœur Immaculé de Marie ? Qu'est-ce que cela signifie pour vous et comment vous préparez-vous pour cet événement à Cracovie ?

    Le pape François a déclaré que cet événement est une conséquence des différentes voix qui lui sont parvenues avec la demande d'accomplir la volonté de Marie de Fatima et de consacrer la Russie à son Cœur Immaculé. Dans le texte que le Pape François nous a envoyé, il est mentionné qu'au Cœur Immaculé de Marie "nous nous confions et nous consacrons solennellement, l'Église et toute l'humanité, en particulier la Russie et l'Ukraine". À ce Cœur, nous consacrons donc le monde entier, qui aujourd'hui en divers endroits souffre beaucoup des guerres, et nous prions Marie pour le don et la grâce de la paix vraie et juste, cette paix qui nous apporte le Christ ressuscité, qui est le premier message de paix.

    Lire la suite

  • Le texte de la consécration de l’Ukraine et de la Russie au Cœur immaculé de Marie

    IMPRIMER

    Le texte de la consécration de l’Ukraine et de la Russie au Cœur immaculé de Marie

    source

    Le pape François va consacrer ce vendredi 25 mars la Russie et l’Ukraine au Cœur immaculé de Marie lors d’une cérémonie pénitentielle au Vatican. Voici le texte de l’acte de consécration.

    Alors que la guerre bat son plein en Ukraine, le pape François consacrera la Russie et l’Ukraine au Cœur immaculé de Marie, durant une célébration pénitentielle le 25 mars 2022 dans la basilique Saint-Pierre. Voici le texte de l’acte de consécration que tous les prêtres et évêques du monde sont appelés à réciter en union avec lui.

    Ô Marie, Mère de Dieu et notre Mère, en cette heure de tribulation nous avons recours à toi. Tu es Mère, tu nous aimes et tu nous connais : rien de tout ce à quoi nous tenons ne t’est caché. Mère de miséricorde, nous avons tant de fois fait l’expérience de ta tendresse providentielle, de ta présence qui ramène la paix, car tu nous guides toujours vers Jésus, Prince de la paix.

    Mais nous avons perdu le chemin de la paix. Nous avons oublié la leçon des tragédies du siècle passé, le sacrifice de millions de morts des guerres mondiales. Nous avons enfreint les engagements pris en tant que Communauté des Nations et nous sommes en train de trahir les rêves de paix des peuples, et les espérances des jeunes. Nous sommes tombés malades d’avidité, nous nous sommes enfermés dans des intérêts nationalistes, nous nous sommes laissés dessécher par l’indifférence et paralyser par l’égoïsme. Nous avons préféré ignorer Dieu, vivre avec nos faussetés, nourrir l’agressivité, supprimer des vies et accumuler des armes, en oubliant que nous sommes les gardiens de notre prochain et de la maison commune. Nous avons mutilé par la guerre le jardin de la Terre, nous avons blessé par le péché le cœur de notre Père qui nous veut frères et sœurs. Nous sommes devenus indifférents à tous et à tout, sauf à nous-mêmes. Et avec honte nous disons : pardonne-nous, Seigneur !

    Dans la misère du péché, dans nos fatigues et nos fragilités, dans le mystère d’iniquité du mal et de la guerre, toi, Mère sainte, tu nous rappelles que Dieu ne nous abandonne pas et qu’il continue à nous regarder avec amour, désireux de nous pardonner et de nous relever. C’est Lui qui t’a donnée à nous et qui a fait de ton Cœur immaculé un refuge pour l’Église et pour l’humanité. Par bonté divine, tu es avec nous, et tu nous conduis avec tendresse, même dans les tournants les plus resserrés de l’histoire.

    Nous recourons donc à toi, nous frappons à la porte de ton Cœur, nous, tes chers enfants qu’en tout temps tu ne te lasses pas de visiter et d’inviter à la conversion. En cette heure sombre, viens nous secourir et nous consoler. Répète à chacun d’entre nous : “Ne suis-je pas ici, moi qui suis ta Mère?” Tu sais comment défaire les nœuds de notre cœur et de notre temps. Nous mettons notre confiance en toi. Nous sommes certains que tu ne méprises pas nos supplications et que tu viens à notre aide, en particulier au moment de l’épreuve.

    C’est ce que tu as fait à Cana de Galilée, quand tu as hâté l’heure de l’intervention de Jésus et as introduit son premier signe dans le monde. Quand la fête était devenue triste, tu lui as dit : « Ils n’ont pas de vin » (Jn 2, 3). Répète-le encore à Dieu, ô Mère, car aujourd’hui nous avons épuisé le vin de l’espérance, la joie s’est dissipée, la fraternité s’est édulcorée. Nous avons perdu l’humanité, nous avons gâché la paix. Nous sommes devenus capables de toute violence et de toute destruction. Nous avons un besoin urgent de ton intervention maternelle.

    Reçois donc, ô Mère, notre supplique.

    Toi, étoile de la mer, ne nous laisse pas sombrer dans la tempête de la guerre.

    Toi, arche de la nouvelle alliance, inspire des projets et des voies de réconciliation.

    Toi, “terre du Ciel”, ramène la concorde de Dieu dans le monde.

    Éteins la haine, apaise la vengeance, enseigne-nous le pardon.

    Libère-nous de la guerre, préserve le monde de la menace nucléaire.

    Reine du Rosaire, réveille en nous le besoin de prier et d’aimer.

    Reine de la famille humaine, montre aux peuples la voie de la fraternité.

    Reine de la paix, obtiens la paix pour le monde.

    Que tes pleurs, ô Mère, émeuvent nos cœurs endurcis. Que les larmes que tu as versées pour nous fassent refleurir cette vallée que notre haine a asséchée. Et, alors que ne se tait le bruit des armes, que ta prière nous dispose à la paix. Que tes mains maternelles caressent ceux qui souffrent et qui fuient sous le poids des bombes. Que ton étreinte maternelle console ceux qui sont contraints de quitter leurs maisons et leur pays. Que ton Coeur affligé nous entraîne à la compassion et nous pousse à ouvrir les portes et à prendre soin de l’humanité blessée et rejetée.

    Sainte Mère de Dieu, lorsque tu étais sous la croix, Jésus, en voyant le disciple à tes côtés, t’a dit : « Voici ton fils » (Jn 19, 26). Il t’a ainsi confié chacun d’entre nous. Puis au disciple, à chacun de nous, il a dit : « Voici ta mère » (v. 27). Mère, nous désirons t’accueillir maintenant dans notre vie et dans notre histoire. En cette heure, l’humanité, épuisée et bouleversée, est sous la croix avec toi. Et elle a besoin de se confier à toi, de se consacrer au Christ à travers toi. Le peuple ukrainien et le peuple russe, qui te vénèrent avec amour, recourent à toi, tandis que ton Cœur bat pour eux et pour tous les peuples fauchés par la guerre, la faim, l’injustice et la misère.

    Mère de Dieu et notre Mère, nous confions et consacrons solennellement à ton Cœur immaculé nous-mêmes, l’Église et l’humanité tout entière, en particulier la Russie et l’Ukraine. Accueille cet acte que nous accomplissons avec confiance et amour, fais que cesse la guerre, assure au monde la paix. Le “oui” qui a jailli de ton Cœur a ouvert les portes de l’histoire au Prince de la paix ; nous espérons que la paix viendra encore par ton Cœur. Nous te consacrons l’avenir de toute la famille humaine, les nécessités et les attentes des peuples, les angoisses et les espérances du monde.

    Qu’à travers toi, la Miséricorde divine se déverse sur la terre et que la douce palpitation de la paix recommence à rythmer nos journées. Femme du “oui”, sur qui l’Esprit Saint est descendu, ramène parmi nous l’harmonie de Dieu. Désaltère l’aridité de nos cœurs, toi qui es “source vive d’espérance”. Tu as tissé l’humanité de Jésus, fais de nous des artisans de communion. Tu as marché sur nos routes, guide-nous sur les chemins de la paix. Amen.

    Certains émettent cependant des réserves à l'égard de cette consécration qui d'après eux ne correspond pas aux souhaits exprimés par la Vierge à Fatima : voir ce pdf