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Islam - Page 48

  • Stop au harcèlement juridique de la Présidente chrétienne de l'Assemblée de l'Etat de Malaisie

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    De citizengo.org :

    Stop au harcèlement juridique de la Présidente chrétienne de l'Assemblée de l'Etat de Malaisie

    La constitution fédérale de la Malaisie stipule que «toute personne a le droit de professer et de pratiquer sa religion».

    Pourtant, à Selangor (l'un des 13 états de la Malaisie), une femme politique chrétienne, Madame Hannah Yeoh, est menacée pour avoir écrit une autobiographie dans laquelle, elle explique comment sa foi chrétienne l'a aidée pour se lancer dans une carrière politique, au service du bien commun.

    Son accusateur, le professeur d'université, Kamarul Zaman Yusoff, a déposé une plainte auprès de la police, alléguant que Madame Hannah Yeoh faisait la promotion d'un «agenda chrétien» dans son livre rédigé en 2015 et intitulé «Devenir Hannah : le voyage personnel de Hannah Yeoh».

    Dans sa plainte officielle, Monsieur Yusoff a déclaré ceci : «Je crois que ce livre est une tentative pour persuader, influencer ou d'inciter les non chrétiens, y compris les musulmans, à embrasser le christianisme ou à s'intéresser au christianisme».

    Le prosélytisme contre l'islam est une infraction en Malaisie. Mais le livre d’ Hannah Yeoh rapporte simplement son expérience, et montre comment sa foi l’accompagne jour après jour. Il n’est pas question de prosélytisme ou d’évangélisation : juste d’un témoignage. Hannah Yeoh n'a, du reste, jamais promu son livre auprès des musulmans.

    En Malaisie, si la constitution fédérale était respectée, rien de cela ne pourrait constituer une infraction pénale. Mais ce harcèlement rappelle étrangement l’affaire de  Monsieur Ahok, ancien gouverneur de Jakarta, qui a été condamné à deux années de prison pour blasphème. Ce type de violation de la Constitution, en ce qui concerne laliberté de religion et la liberté de conscience semble gagner du terrain dans l’ensemble du monde musulman et, en particulier, en Indonésie et en Malaisie. Ces pays étaient, jusqu’à présent, considérés comme relativement «tolérants» envers les minorités religieuses. Il semble que ce soit de moins en moins le cas.

    Cette pétition est adressée au sultan, au ministre de Selangor, ainsi qu’au haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères, au Secrétaire général de l'ONU et au secrétaire d'État américain. Nous demandons à ces personnes d'intervenir en faveur de Mme Yeoh et de défendre la loi contre les abus et les allégations mensongères. Comme Madame Hannah Yeoh est une femme politique de haut niveau, on peut légitimement se poser des questions quant aux motivations de cette plainte. Mais une chose est certaine : nous ferons tout notre possible pour que cette affaire retienne l'attention qu'elle mérite dans le monde occidental afin que le droit des chrétiens à témoigner de leur foi soit respecté.

    Merci pour votre aide,

    PS : la Malaisie ou l’Indonésie vous paraissent peut-être très loin. Mais l’anti-christianisme gagne du terrain jour après jour et Hannah Yeoh a besoin de votre aide.

    SIGNER LA PETITION

    Stop au harcèlement juridique de la Présidente chrétienne de l'Assemblée de l'Etat de Malaisie

    Madame Hannah Yeoh, a été agressée par un professeur d'université musulman qui prétend la faire condamner pour une autobiographie dans laquelle elle raconte comment sa foi chrétienne l'a aidée dans ses choix professionnels.

    Le livre de Madame Yeoh, intitulé «Devenir Hannah : un voyage personnel par Hannah Yeoh», est au centre de certaines accusations de prosélytisme alors qu’il s’agit, en l’espèce, de liberté de conscience et d’expression que la Constitution malaisienne garantit.

    Les minorités religieuses en Malaisie doivent être protégées de ces accusations mensongères. Elles doivent être défendues contre les abus potentiels de la loi.

    En signant cette pétition, Je demande que cette plainte ne soit pas retenue par les tribunaux malaisiens.

    Bien respectueusement,

    Salutations,
    [Votre Nom]
  • Le Ramadan : un "carême musulman" ?

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    Le Ramadan a commencé le 26 mai et s'achèvera le 24 juin. Mais de quoi s'agit-il vraiment ?

    D'Annie Laurent ("Petites feuilles vertes" n°9) :

    Le Carême et le Ramadan :

    L’homme étant âme et corps, l’âme a besoin des actes et des attitudes du corps pour s’engager. Cette réalité se vérifie notamment dans le sens à donner au jeûne que pratiquent chrétiens et musulmans. De profondes différences existent pourtant à ce sujet entre le Carême et le Ramadan, aussi bien quant à la forme des observances religieuses qui y sont requises que quant à la signification spirituelle de ces périodes.

    Dans l’Islam, le culte comporte cinq prescriptions que l’on appelle « piliers » : la profession de foi (chahâda), la prière rituelle (salât), l’aumône légale (zakat), le jeûne du Ramadan (sawm) et le pèlerinage à La Mecque (hajj).

    Le sens du mot « Ramadan »

    « Ramadan », mot dont l’étymologie évoque la chaleur brûlante, est le nom d’un mois sacré, le neuvième de l’année lunaire musulmane, durant lequel « le Coran fut descendu, comme guidance pour les hommes » (Coran 2, 185).

    Un jeûne obligatoire

    Pour le Coran, la prescription du jeûne durant le mois de Ramadan émane de Dieu Lui-même qui énonce aussi deux cas d’exemption, les voyageurs et les malades, quitte à eux de rattraper les jours perdus (2, 183-185). La tradition a étendu ces dispenses aux femmes enceintes (astreintes elles aussi au « rattrapage ») et aux enfants jusqu’à leur puberté.

    Les règles du jeûne

    Le Dieu du Coran précise les modalités de ce jeûne : « Mangez et buvez jusqu’à ce que se distingue pour vous le fil blanc du fil noir, à l’aube. Ensuite, faites jeûne complet jusqu’à la nuit » (Coran 2, 187). Il s’agit, du lever au coucher du soleil, de s’abstenir de toute consommation de nourriture et de boisson, y compris de la moindre goutte d’eau, de tabac et de relations sexuelles, sous peine de « rupture illicite du jeûne ». Même le fait d’avaler la salive est interdit. Dans certains pays musulmans, pendant le Ramadan, les dentistes ne travaillent que la nuit, afin d’éviter ce risque à leurs patients. Les cafés et restaurants sont fermés pendant la journée.

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  • Ce qu'est un imam

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    D'Annie Laurent (via Magistro.fr) :

    L'identité de l'imam

    Le 29 mars dernier, le Conseil Français du Culte musulman (CFCM) a annoncé l’adoption d’une "Charte de l’imam", demandant à tous les imams qui exercent leurs fonctions sur le territoire national de l’accepter et de s’y conformer. Or, dès le lendemain, plusieurs personnalités et fédérations (celles-ci regroupent les musulmans en fonction de leur pays d’origine ou de leur allégeance idéologique) ont protesté contre cette initiative. Pour Kamel Kebtane, natif d’Algérie et recteur de la Grande Mosquée de Lyon, "il s’agit d’un véritable contrat de travail, imposé de façon unilatérale, alors que les statuts du CFCM ne l’autorisent pas à s’ingérer dans les affaires des mosquées" (L’Express, 30/3/2017). Cependant, d’après Anouar Kbibech, qui cumule les présidences du CFCM et du Rassemblement des Musulmans de France, lié au Maroc, les instances de toutes obédiences ont été consultées avant l’adoption de cette charte (La Croix, 31 mars 2017).

    […]

    Dans une société habituée au catholicisme, comme la France, il peut être tentant de considérer l’imam comme l’équivalent du prêtre. Or, l’islam ignorant toute médiation entre Dieu et les hommes, le sacerdoce ne s’y justifie pas. En effet, dans l’Eglise, le prêtre est investi d’un pouvoir sacerdotal qui le rend apte, par l’ordination, à dispenser la grâce divine à travers l’administration des sacrements et à exercer une paternité spirituelle, charisme inconnu dans l’islam.

    On entend fréquemment dire qu’ "en islam il n’y a pas de clergé". Cette affirmation manque de clarté ; elle tend à confondre clergé et sacerdoce. En fait, il existe des personnes exerçant des fonctions dans le domaine de la religion. Mais ce sont des laïcs, des hommes "de religion" et non pas des "religieux" car l’islam méconnaît la vie consacrée (monastique ou apostolique) et donc l’engagement envers Dieu par des vœux (pauvreté, obéissance et chasteté).

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  • La condamnation pour « blasphème » du gouverneur de Djakarta et la montée d'un populisme islamique en Indonésie

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    Du site "Eglises d'Asie" (Agence d'Information des Missions Etrangères de Paris) :

    De quoi la condamnation pour « blasphème » du gouverneur de Djakarta est-elle le prélude ?

    Près d’une semaine après la condamnation pour « blasphème » à deux ans de prison du gouverneur de Djakarta, les commentaires et les analyses sur l’état de la jeune démocratie indonésienne sont nombreux. Plus qu’une simple mesure destinée à apaiser les éléments les plus radicaux de la scène musulmane indonésienne, le verdict prononcé par les juges Tribunal de Djakarta-Nord le 9 mai dernier inquiète et augure de difficultés profondes à l’approche des élections présidentielles de 2019, analysent certains.

    Le P. Franz Magnis-Suseno est un jésuite d’origine allemande. Arrivé en Indonésie en 1961, il dirige la faculté de philosophie de l’université catholique Driyarkara de Djakarta. Fervent artisan du dialogue interreligieux, il est une voix discrète mais influente de la vie intellectuelle en Indonésie, ce pays dont il a pris la nationalité en adoptant le nom javanais de Suseno.

    Montée d’un « populisme islamique »

    Interrogé par l’agence Fides, le P. Magnis-Suseno réagit avec vigueur à la condamnation et à l’emprisonnement de Basuki Tjahaja Purnama, connu de tous sous le nom de ‘Ahok’. « Il s’agit d’une décision injuste, prise par les juges à cause des fortes pressions des islamistes », explique-t-il à l’unisson des commentateurs « libéraux » du pays. Le 10 mai, l’éditorialiste du Jakarta Post parlait, lui, de la condamnation d’Ahok comme de « l’équivalent d’une erreur judiciaire ».

    Mais, au-delà du verdict du tribunal, le jésuite met en garde contre la montée d’un « populisme islamique » en Indonésie. Selon lui, « les extrémistes chercheront à poursuivre leur campagne en vue des élections présidentielles de 2019 afin de battre le président Joko Widodo ». Le missionnaire précise que « celui qui en bénéficierait serait Prabowo Subianto, l’homme que l’actuel chef de l’Etat a battu lors des élections de juillet 2014 ».

    Agé de 65 ans, Prabowo est loin d’être un inconnu. Ancien général, ancien chef des forces spéciales de l’armée, les Kopassus à la réputation de violence bien établie, Prabowo a laissé un souvenir cuisant lors de l’occupation du Timor-Oriental par l’Indonésie ou bien encore lors des enlèvements et tortures de manifestants pro-démocratie commis à la chute de Suharto en 1998. Lors de la campagne pour les élections présidentielles de 2014, il est intéressant de noter que la stratégie employée par le camp de Prabowo pour discréditer Joko Widodo, qui était alors gouverneur de Djakarta, a été étrangement similaire à celle mise en œuvre lors de la campagne électorale qui vient de s’achever pour l’élection du gouverneur de la capitale indonésienne. Parti avec, selon les instituts de sondage, une confortable avance sur son adversaire Prabowo, Widodo avait dû faire face à une campagne surgie sur les réseaux sociaux le présentant comme un chrétien d’origine chinoise ou bien encore dénonçant de supposées accointances passées avec les communistes. La manœuvre n’a finalement pas réussi, Widodo ayant été élu, mais ce n’était pas la première fois que l’entourage de Prabowo recourait à des rumeurs visant à disqualifier son adversaire en le désignant comme un chrétien. Dans les dernières années du régime Suharto, alors que Prabowo, longtemps marié à l’une des filles de Suharto, était chargé de courtiser les groupes musulmans conservateurs, des rassemblements furent organisés et des brochures distribuées pour affirmer que la crise financière de 1997-98 faisait partie d’un complot antimusulman orchestré par des intérêts chrétiens, sionistes et chinois ; l’adversaire d’alors de Prabowo était le chef de l’armée, Moerdani, un catholique, et Prabowo était dépeint comme la victime malheureuse d’un complot chrétien ourdi par Moerdani.

    Une coalition silencieuse entre les anciens généraux et les islamistes ?

    Près de vingt ans après la chute de Suharto et la mise en place d’un régime démocratique, les tactiques pour discréditer un adversaire politique représentant une perspective de renouveau ne changent donc pas véritablement. Toutefois, pour le P. Magnis-Suseno, le plus inquiétant n’est pas là. Selon lui, l’aspect le plus préoccupant de la scène politique actuelle est que « depuis plus d’un an, semble se mettre en place une coalition silencieuse faite de généraux à la retraite et de militants islamiques. Une montée des désordres et du chaos social pourrait « contraindre » les militaires à prendre le pouvoir, avec l’appui des islamistes ». Les vieux généraux n’ont jamais accepté les réformes démocratiques mises en œuvre après la chute du dictateur Suharto, au pouvoir de 1967 à 1998, explique encore le jésuite.

    Des élections qui viennent d’avoir lieu pour le gouvernorat de Djakarta, élections pour lesquelles les instituts de sondage donnaient le gouverneur sortant Ahok grand favori au départ, on peut tirer deux leçons pour les mois et les années à venir, continue le P. Magnis-Suseno. « La première est que l’extrémisme islamique a été sous-évalué, même par les grandes organisations musulmanes de masse que sont la Muhammadiyah et le Nahdlatul Ulama. Au cours des six derniers mois, derrière le responsable extrémiste Habib Rizieq Shihab [chef de l’organisation radicale, le Front des défenseurs de l’islam - FPI], se sont groupés de manière enthousiaste de jeunes militants du Nahdlatul Ulama et surtout de la Muhammadiyah. A l’avenir, il est possible que se vérifie un changement auquel nous sommes peut-être en train d’assister dans l’islam indonésien : les radicaux, en se proclamant représentants de l’ensemble de l’islam indonésien et en insistant sur l’identité islamique, vont jouer un rôle central sur la scène politique », analyse le missionnaire, qui rappelle que jusqu’à lors, les partis clairement revendiqués comme islamistes n’ont jamais dépassés, ensemble, les 13-14 % de suffrages aux élections nationales.

    La seconde leçon concerne la minorité chrétienne, une minorité représentant 10 % des 240 millions d’Indonésiens. « Les paroles de Basuki Tjahaja Purnama [qui ont conduit à une plainte contre lui pour « blasphème » déposée par le FPI] et sa présence même en tant que candidat [issu d’une double minorité, chrétienne et d’origine chinoise] ont représenté depuis le départ une provocation. » A l’agence Fides, le missionnaire précise que « le temps n’est pas encore venu pour l’Indonésie d’avoir un chrétien comme responsable national, d’autant plus lorsqu’il s’agit d’un chrétien d’origine chinoise – attendu qu’il existe un sentiment antichinois latent au sein de la société ». Le P. Magnis-Suseno ajoute que la personnalité de Basuki Tjahaja Purnama n’a pas aidé : sûr de lui, ce dernier n’a pas pris la mesure du danger en expliquant aux musulmans que ceux qui utilisaient la sourate al maidah du Coran leur mentaient lorsqu’ils leur disaient qu’il était illicite pour eux de voter pour un non-musulman.

    Dans l’immédiat, conclut le P. Magnis-Suseno, les Indonésiens chrétiens ont « offert à Ahok un appui pacifique ; en signe de solidarité, ils l’ont accompagné jusqu’aux portes de la prison, en chantant l’hymne national et en lançant ce message : les baptisés ne sont pas prêts à laisser l’Indonésie tomber entre les mains des fanatiques et des extrémistes ». Ailleurs dans le pays, des musulmans, des chrétiens, des hindous et des bouddhistes ont manifesté pour demander la révision du procès du gouverneur de Djakarta.

    Avant les présidentielles de 2019, le prochain test électoral sera celui des élections locales d’avril 2018 : les habitants de la province de Java-Ouest, la province la plus peuplée du pays et celle qui entoure la capitale Djakarta, seront appelés à élire leur gouverneur. Après deux mandats, Ahmad Heryawan, appartenant au Parti de la Justice et de la Prospérité, un parti islamiste, ne peut pas se représenter, mais sa femme pourrait le faire à sa place ; son adversaire sera l’actuel maire de Bandoung, le très populaire architecte et progressiste Ridwan Kamil. Ces derniers jours, les réseaux sociaux ont colporté l’information – fausse – selon laquelle Ridwan Kamil, qui est musulman, a autorisé en tant que maire de Bandoung la construction de 300 lieux de culte destinés à d’autres religions que l’islam. La campagne électorale est lancée…

  • Les Marocains convertis au christianisme revendiquent désormais leur droit de vivre leur foi au grand jour

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    Lu sur challenges.fr :

    Au Maroc, les convertis au christianisme sortent de l'ombre

    Vivant dans l'illégalité, pratiquant leur culte dans la clandestinité, les Marocains convertis au christianisme revendiquent désormais leur droit de vivre leur foi au grand jour, dans une société majoritairement musulmane où la question reste taboue et l'apostasie réprouvée.

    Dans un appartement d'un quartier populaire d'Agadir (sud), des hymnes liturgiques jaillissent d'une chaîne hi-fi sous un crucifix d'argent accroché au mur: "Je suis Marocain avant d'être chrétien", souffle Rachid, la quarantaine, qui accueille dans son salon une dizaine de convertis pour un "après-midi de prières".

    Issu d'une famille adepte du soufisme, une tradition ésotérique de l'islam, ce pasteur protestant a embrassé la foi chrétienne en 2004. "Enfant, mon père m'obligeait à aller à la confrérie soufie. Mais je ne m'y retrouvais pas", raconte à l'AFP ce père de deux enfants.

    C'est adolescent qu'il commence à s'intéresser au christianisme. Depuis un cyber-café, il entre en contact avec un site qui "prêche la parole de Dieu" et lui fait parvenir une bible. "Je l'ai lue intégralement, étudié la parole de Dieu, suivi des formations. (...) A l'âge de 24 ans, j'ai été baptisé dans un appartement à Casablanca", confie-t-il.

    - 'Remplir un vide' -

    Assis à ses côtés, Mustapha, 46 ans, s'est converti en 1994 pour "remplir un vide spirituel". Ce fonctionnaire, petit-fils d'un religieux musulman de Taroudant, près d'Agadir, a été durant sa jeunesse membre actif du mouvement islamiste Justice et bienfaisance.

    "Lassé par les contradictions de l'islam, je me suis intéressé au christianisme en échangeant une correspondance assidue avec un centre religieux en Espagne". Puis "j'ai franchi le pas", se souvient Mustapha, lui aussi pasteur "diplômé par correspondance des États-Unis".

    Il a vécu secrètement sa foi jusqu'à il y a un an et demi, quand il diffuse sur internet une vidéo dans laquelle il parle à visage découvert de sa conversion.

    La réaction est immédiate: "des proches m'ont tourné le dos, j'ai été mis au placard au travail. Mes enfants ont été harcelés à l'école", déplore-t-il.

    Pour vivre leur foi au grand jour, Mustapha, Rachid, et d'autres, regroupés au sein d'une "Coordination nationale", ont saisi début avril le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) pour demander "la fin de la persécution" contre leur petite communauté.

    "Nous revendiquons le droit de choisir des prénoms chrétiens pour nos enfants, de prier dans les églises, d'être inhumés dans des cimetières chrétiens, de nous marier selon notre religion", énumère Mustapha, également porte-parole de la Coordination.

    Aucun chiffre officiel n'existe sur le nombre de convertis marocains, estimés entre 2.000 et 6.000 par le Département d’État américain. Concentrés entre Marrakech et Agadir, ils sont principalement protestants -baptistes et évangéliques-, d'après les témoignages recueillis par l'AFP.

    Au Maroc, où l'islam est la religion d’État et le roi Mohammed VI le "commandeur des croyants", les autorités aiment vanter leur tolérance religieuse qui permet aux chrétiens étrangers et aux juifs d'exercer librement leur religion.

    - 'Un grand pas!' -

    Reste que pour les Marocains, considérés automatiquement comme musulmans quand ils ne sont pas de la minorité juive, l'apostasie est désapprouvée par la société et le prosélytisme condamné par la loi.

    Si le fait de renoncer à l'islam n'est pas explicitement mentionné dans le code pénal, les convertis risquent la prison s'ils sont soupçonnés d'"ébranler la foi d'un musulman ou de le convertir à une autre religion".

    Ces dernières années, plusieurs cas d'arrestations pour prosélytisme ont défrayé la chronique.

    "Le sujet est ultra-sensible car il renvoie à l'histoire de la colonisation et à l'idée selon laquelle le christianisme constituerait un danger pour l'unité du Maroc", décrypte pour l'AFP un sociologue des religions.

    Mais les lignes bougent: "les arrestations ont presque cessé, c'est un grand pas! Les actes de harcèlement sont devenus rares, et restent le fait de la société", observe Rachid. Sorti de la clandestinité, il "vit normalement sa religion dans un quartier populaire au vu et au su de ses voisins musulmans".

    "Le pays a fait de nombreuses avancées en matière de droits de l'Homme", estime Mustapha, qui loue l'action du roi en faveur du "vivre-ensemble".

    Le "code pénal, les partis politiques et la société n'ont cependant pas suivi", regrette-t-il, pointant une société "schizophrène, pleine de paradoxes, où beaucoup adoptent un mode de vie sécularisé, mais "se crispent dès qu'on parle de conversion".

  • Le pape en Egypte

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    Sur Zenit.org :

    Sur Radio Vatican :

  • L’Egypte du pape François. Entre mythe et réalité

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    pape en egypte.jpg

    Lu sur le site « diakonos.be » :

    "Après le père Henri Boulad, c’est un autre jésuite et islamologue égyptien qui recadre en des mots politiquement incorrects la visite imminente du pape François en Egypte.  Il s’appelle Samir Khalil Samir, il a 79 ans et il enseigne à l’Institut Pontifical Oriental de Rome à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth.

    Settimo Cielo avait publié un compte-rendu de l’interview du père Boulad à « L’Osservatore Romano » il y a une dizaine de jours:

    > « Islam, religion de l’épée ».  L’alarme d’un jésuite égyptien

    De son côté, l’entretien-fleuve que le père Samir à accordé à Giuseppe Rusconi a été publiée ce matin sur le blog italien Rossoporpora:

    > Papa in Egitto. Intervista al gesuita Samir Khalil Samir

    Sa lecture est indispensable pour bien comprendre ce qu’il y a derrière la visite du Pape François.

    Par exemple, voici ce que déclare le père Samir au sujet de l’université Al-Azhar qui est souvent portée aux nues:

    « Avant tout, elle n’a rien d’une université au sens occidental du terme puisque son rôle est de former des imams.  C’est en quelque sorte une grande faculté de théologie islamique.  L’aspect le plus problématique et le plus grave c’est qu’au cours du temps, le contenu de l’enseignement n’a pas changé: les livres sont toujours les manuels d’il y a sept cent ans ».

    Au sujet de la violence dans le Coran et de la nature musulmane de Daesh:

    « Tout ce que fait l’Etat Islamique se trouve dans le Coran ou la Sunna, c’est-à-dire le recueil des faits et gestes de la vie de Mahomet.  Je vous donne un exemple.  Quand Daesh a capturé un pilote jordanien, il l’a enfermé dans une cage et l’a brûlé vif.  Al-Azhar a réagi en affirmant que cet acte n’était pas islamique parce qu’il y a une citation de Mahomet qui affirme que le châtiment par le feu est réservé à Allah.  Malheureusement, il y a aussi une autre citation, du même Mahomet.  On s’approcha de lui avec deux hommes surpris en train d’entretenir une relation sexuelle entre eux.  Et il dit: « Brûlez-les et jetez leurs corps dans le désert ».  Cette diversité de citations possibles et contradictoires entre elles est une tragédie pour l’islam. »

    A propos des intentions du pape François et de sa connaissance de l’islam:

    « Son but est de tout faire pour se réconcilier publiquement avec le monde musulman.  Pour lui, toutes les religions sont des religion de paix et toutes les religions ont leurs fondamentalistes.  On peut également le déduire de certaines de ses déclarations à l’emporte-pièce.  Comme cette fois où, au retour d’un voyage apostolique en Pologne, il avait mis sur le même plan la violence des fondamentalistes musulmans avec celle de ceux qui, en Italie, pays catholique, tuent leur fiancée ou leur belle-mère.  Le fait est que le pape a connu l’islam à travers un brave imam de Buenos Aires.. ».

    *

    Un autre point sur lequel le père Samir insiste, c’est l’islamisation croissante, selon les canons imposés par l’Arabie Saoudite, non pas dans des franges extrémistes mais au sein de la population égyptienne dans son ensemble.

    Les données recueillies il y a deux ans par le Pew Research Center de Washington le confirme:

    Ce sondage mené dans de nombreux pays musulmans révèle en fait que l’Egypte est le pays le plus enclin au radicalisme.

    75% de la population égyptienne considère que la charia – c’est-à-dire la loi tirée du Coran et de la sunna – est la parole de Dieu révélée.

    74% souhaitent que la charia devienne la loi de l’Etat.

    75% voudraient que la charia s’applique non seulement aux musulmans mais également aux non-musulmans.

    95% voudraient que les conflits en matière de famille et de propriété soient tranchés par des juges religieux.

    70% sont en faveur de châtiments corporels pour punir des crimes comme le vol.

    81% sont en faveur de la lapidation de celui qui se rend coupable d’adultère.

    86% sont favorables à la peine de mort pour ceux qui abandonnent l’islam."

    Ref. L’Egypte du pape François. Entre mythe et réalité

    Voir aussi, sur le site « Benoît et moi »,  la traduction française de  l’interview du Père Samir publiée en italien sur blog « rossoporporato » :  LE PAPE EN ÉGYPTE: ENTRETIEN AVEC LE JÉSUITE SAMIR KHALIL SAMIR  

    JPSC

  • L'Islam : pour tous ceux qui veulent en parler (mais ne le connaissent pas encore)

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    De Charles-Henri d'Andigné sur le site de l'hebdomadaire Famille Chrétienne :

    L'Islam : pour tous ceux qui veulent en parler (mais ne le connaissent pas encore)

    L'Islam pour tous ceux qui veulent en parler

    Auteur : Annie Laurent

    Editeur : Artège

    Nombre de pages : 288

    Dans cet ouvrage soigné qui associe clarté et précision, Annie Laurent offre des réponses aux nombreuses et légitimes interrogations que suscite l'Islam, du fait de son omniprésence dans une actualité inquiétante, en France et dans le monde ; du fait aussi de son projet anthropologique, juridique, social et politique dont les fondements heurtent ceux de la civilisation européenne. C'est donc un défi existentiel que l'Europe doit relever alors qu'elle connaît une crise d'identité d'une gravité sans précédent.

    A l'heure où dominent les relativismes, où s'installent les confusions et où l'émotion supplante la raison, la relation avec l'Islam et les musulmans est confrontée à deux sérieux écueils : le déni et la passion. Il est donc urgent de bannir toute superficialité dans l'approche de réalités encore trop méconnues ou déformées. Autrement dit, il convient de porter sur l'Islam un regard lucide et vrai tout en cultivant bienveillance et respect envers les musulmans. Tel est l'enjeu réussi de ce livre qui s'inspire aussi de l'expérience des chrétiens d'Orient.

    Annie Laurent est titulaire d'un doctorat d'Etat en sciences politiques pour une thèse intitulée « Le Liban et son voisinage ». Sa longue expérience du Proche-Orient l'a conduit à se spécialiser dans les domaines touchant aux questions politiques de cette région, à l'Islam, aux chrétiens d'Orient et aux relations interreligieuses. Auteur de plusieurs livres sur ces sujets, elle est aussi à l'origine de la création de l'association Clarifier. Le pape Benoît XVI l'a nommée experte au Synode spécial des Évêques pour le Moyen-Orient qui s'est tenu à Rome en octobre 2010.

    Extrait choisi

    « Une première prise de conscience est nécessaire : le monde musulman, n’ayant pas la connaissance d’un Dieu qui aime chaque homme d’un amour infini (1), souffre dramatiquement de manque d’a-mour et de considération. Telle est la cause principale qui conduit certains de ses membres à des actions d’extrême violence.

    Il incombe donc aux “non-musulmans”, conscients de cette frustration, de porter sur les musulmans un regard bienveillant, fait d’estime, de sympathie, de compassion et de respect. Et donc de bannir des attitudes trop vite venues, telles que l’invective, l’ironie sur leurs pratiques cultuelles, la condescendance et le mépris, voire la haine. Pour les chrétiens en particulier, il s’agit finalement de tendre à aimer les musulmans comme Dieu Lui-même les aime.

    Cette disposition sera d’autant plus motivante qu’elle tiendra compte de tout ce qui manque aux musulmans en matière d’amour de Dieu.

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  • La mise en garde d'un jésuite égyptien face à l'Islam, "religion de l'épée"

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    De Sandro Magister sur son blog Settimo Cielo traduit par Diakonos.be :

    « Islam, religion de l’épée ». L’alarme d’un jésuite égyptien

    Dans dix jour, le vendredi 28 avril, le pape François atterrira dans une Egypte encore marquée par les massacres du dimanche des rameaux perpétré par des musulmans dans deux églises chrétiennes bondées de fidèles.

    Pourtant, le mantra des autorités vaticanes, à commencer par le pape, continue à être que « l’islam est une religion de paix ».  Il est formellement interdit de parler de « guerre de religion » ou de « terrorisme islamique ».

    « Civiltà Cattolica » avait bien tenté à une occasion d’affronter la réalité en face dans un éditorial de 2014 signé par le père Luciano Larivera qui écrivait ceci à propos de l’aile la plus belliqueuse du monde musulman:

    « Il s’agit d’une guerre est une guerre de religion et d’anéantissement.  Elle instrumentalise le pouvoir pour la religion et non l’inverse. »

    Mais le père Antonio Spadaro était immédiatement intervenu pour démentir cette vérité simple inopinément parue dans la revue qu’il dirige.

    A la veille d’un voyage de François au Caire, voici pourtant que cette vérité refait surface, bien argumentée, cette fois dans les pages de l’Osservatore Romano, et à nouveau sous la plume d’un jésuite.

    Le nom de ce dernier est Henri Boulad.  Il a 86 ans et est né à Alexandrie en Egypte.  Il est issu d’une famille syrienne de rite melkite qui a fui les massacres antichrétiens de 1860.  Il vit au Caire et ce qui va suivre est une partie de l’interview qu’il a accordée au quotidien du Saint-Siège en date du 13 avril, le jour du Jeudi Saint.

    *

    Q. – Père Boulad, vous avez été recteur du Collège des jésuites au Caire où de nombreux musulmans et chrétiens ont étudié dans un exemple concret de vivre-ensemble. Et pourtant aujourd’hui le monde semble subir les assauts de ce même islam.

    R. – Mais de quel islam parlons-nous? Voilà toute la question. On trouve dans le Coran les versets de la Mecque et ceux de Médine. Dans ceux écrits à La Mecque, Mahomet tient un discours très ouvert qui parle d’amour et dans lesquels les juifs et les chrétiens sont nos amis, il n’y a pas d’obligation en matière de religion et Dieu est plus proche de nous. La première partie de la vie de Mahomet transmet donc un message spirituel, de réconciliation et d’ouverture.

    Mais quand Mahomet quitte La Mecque pour fonder Médine, il y a un changement. De chef spirituel, il devient un chef d’Etat, militaire et politique. Aujourd’hui, ces versets de Médine forment les trois quarts du Coran et sont un appel à la guerre, à la violence et à la lutte contre les chrétiens.

    Les musulmans des IXe et Xe siècles ont pris acte de cette contradiction et se sont mis ensemble pour tenter de la résoudre, le résultat fut qu’ils prirent cette décision désormais célèbre d’abrogeant et d’abrogé: les versets de Médine abrogent ceux de La Mecque. Mais ce n’est pas tout. Le soufisme fut mis à l’index et des bibliothèques entières furent incendiées en Egypte et en Afrique du Nord.

    Il faudrait donc reprendre les versets originaux qui sont à la source, c’est-à-dire précisément les versets de La Mecque, mais ceux-ci sont abrogés, ce qui fait de l’islam une religion de l’épée.

    Q. – De nombreux observateurs et analystes parlent pourtant d’un islam modéré.

    R. – L’islam modéré est une hérésie mais nous devons faire la distinction entre l’idéologie et les personnes, la majeure partie des musulmans sont des gens très ouverts, gentils et modérés. Mais l’idéologie présentée dans les manuels scolaires est quant à elle radicale. Chaque vendredi, les enfants entendent la prédication de la mosquée qui est une incitation permanente: celui qui quitte la religion musulmane doit être puni de mort, il ne faut saluer ni une femme ni un infidèle. Heureusement cela n’est pas mis en pratique mais les frères musulmans et les salafistes souhaitent en revanche appliquer cette doctrine, les musulmans modérés n’ont pas voix au chapitre et le pouvoir se trouve dans les mains de ceux qui prétendent interpréter l’orthodoxie et la vérité.

    Ceux qui ont le pouvoir aujourd’hui, ce ne sont pas les musulmans qui ont pris dans l’islam ce qui était compatible avec la modernité et avec la vie commune avec d’autres populations mais bien les musulmans radicaux, ceux qui appliquent une interprétation littérale et parfois instrumentale du Coran et qui refusent tout dialogue.

    Q. – Mais en agissant de la sorte, ils nient l’œuvre de tous les grands penseurs musulmans comme Avicenne ou Al-Ghazali.

    R. – Oui, et c’est là le point sensible. La réforme qui s’est produite dans l’histoire de l’islam a été réfutée. par exemple, le calife abbasside El Maamoun né à Bagdad en 786 et mort à Tarse en 833, disciple des mutazilites, les rationalistes de l’islam, a bien tenté une réforme mais qui se souvient de lui aujourd’hui? Ce qui a prévalu, c’est l’islam fermé et rigoriste de Mohammed ibn Abd al Wahhab. La dernière réforme en date fut celle tentée par le cheikh Mahmoud Taha au Soudan, qui a été cependant pendu sur la place de Karthoum parce qu’il affirmait que les versets de La Mecque devaient abroger ceux de Médine.

    Il s’agit d’un problème interne à l’islam qui ne propose pas de réponses aux questions de la vie moderne et se trouve face au besoin de se réformer. L’islam aurait besoin d’un Vatican II.

    Q. – Quels défis attendent aujourd’hui l’Egypte?

    R. – Un phénomène dont on parle assez peu, c’est l’athéisme. En Egypte, il y a plus de deux millions d’athées. Ils le sont devenus parce qu’ils ne supportent plus que la religion incite à la violence ou aux exécutions capitales. Dans cela, il n’y a rien de divin. Ils ne veulent plus du fanatisme ou de la liturgie comme répétition mécanique de gestes et de prières. Et abandonner la religion est quelque chose d’inédit en Egypte et dans le monde arabe.

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

  • "Le Kosovo, une chrétienté en péril" : KTO revient sur ces autres chrétiens martyrisés

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    Lu sur le site « Salon Beige »

    A découvrir : 

    "Le Kosovo-Métochié est une terre où la chrétienté orthodoxe est présente depuis plus de 700 ans. Ce "berceau" du christianisme orthodoxe en Serbie, compte plusieurs monuments placés sur la liste du patrimoine mondial de l´UNESCO mais aussi sur la liste du patrimoine mondial en péril. Le Kosovo, c´est une chrétienté en péril: depuis l´an 2000 on dénombre près de 150 lieux de culte chrétien pillés, détruits, incendiés...

    Pour les serbes orthodoxes, il s'agit donc d'un enjeu de première importance depuis l'autoproclamation d´indépendance du Kosovo : maintenir la flamme vivace et préserver tout ce qui peut l´être. Ce documentaire est une sorte d´état des lieux de la situation dans laquelle perdurent la tradition et la présence serbe orthodoxe, comment elle se maintient en vie dans ses monastères et rayonne dans ses villages, chez les fidèles. Une communauté soumise à épreuve face à la tentation de radicalisation d´un Islam démographiquement majoritaire au Kosovo".

     

    JPSC

  • Egypte : les attentats préparent l'arrivée du pape

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    contre les coptes.jpgLu sur le blog « Salon Beige »

    « Frédéric Pons est interrogé dans Le Point à propos des deux attentats de l'Etat islamique commis hier en Egypte :

    "C'est une tragédie de plus dans une longue série qui a commencé il y a des années. Ces ennemis de la chrétienté et de la laïcité veulent non seulement déstabiliser l'Égypte mais aussi la conquérir. L'Égypte est un objectif pour les djihadistes au même titre que l'Irak, la Syrie, la Libye, la Tunisie. Ces terroristes suivent un agenda de conquête afin de répandre une charia radicale, comme l'illustre la guérilla actuelle dans le Sinaï.

    On parle beaucoup de la tragédie des chrétiens d'Orient en Irak et en Syrie, moins de celle des coptes. Pourtant, depuis des années, eux aussi sont attaqués...

    Depuis une quinzaine d'années, les coptes subissent une série d'attentats. Mais il n'y a pas que cela. Ils sont victimes aussi d'enlèvements, de destructions et d'incendies de leurs biens, de tout un tas de violences et d'humiliations au quotidien. Des jeunes filles sont insultées parce que non voilées, d'autres membres de leurs communautés sont molestés. En Égypte, les coptes sont victimes d'une violence latente qui, parfois, bascule dans les attentats.

    Pourtant, les coptes sont protégés par le régime de Sissi...

    Face à une majorité sunnite, l'autocratie est préférable. Comme Saddam Hussein ou Bachar el-Assad, Al-Sissi, c'est un moindre mal. Il a montré son attention, sa sollicitude à l'égard des chrétiens. Mais chacun de ses discours empathiques à leur égard est ressenti comme une déclaration de guerre de plus par les djihadistes.

    Le voyage prévu du pape peut-il être aussi une des causes de ces attentats ?

    Ces attentats préparent l'arrivée du pape. Les terroristes ne veulent pas que « le chef des croisés », comme ils disent, vienne fouler cette terre d'Islam. Ils l'affirment clairement dans leurs communiqués et sur leurs sites internet. Même si les coptes sont en majorité orthodoxes, le pape est considéré comme le chef des chrétiens. Et il vient à l'invitation de Sissi, ce qui est donc perçu comme un geste politique et religieux offensant. Les djihadistes vont multiplier les attentats pour pourrir la situation et empêcher la venue du pape. C'est un plan d'action terroriste pour châtier les chrétiens, diviser la société égyptienne et ensanglanter la venue du pape François."

    Le pape François doit se rendre en voyage officiel en Égypte les 28 et 29 avril. »

    JPSC

     

  • Lunch-débat à l’Ulg avec Annie Laurent : plus que deux jours pour s'inscrire (clôture des inscriptions le vendredi 31 mars)

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    Annie-LAURENT-ecrivain.jpgA l’Université de Liège, le 4 avril prochain: un débat sur le thème « Immigration, identité et multiculturalité » organisé par l’Union des étudiants catholiques et le groupe de réflexion « Ethique sociale ». Plus que deux jours pour s’inscrire:

    Téléphone 04.344.10.89   

    email : uniondesetudiantscatholiqueliege@skynet.be


    Annie Laurent est écrivain, journaliste et spécialiste du Moyen-Orient. Titulaire d’une maîtrise en Droit international, elle a obtenu un doctorat d’État en sciences politiques pour sa thèse sur « Le Liban et son voisinage ». Elle est, entre autres livres, l’auteur de «  L’islam peut-il rendre l’homme heureux ? », aux éditions Artège. Le pape Benoît XVI l’a nommée experte au synode spécial des évêques pour le Moyen-Orient qui s’est tenu à Rome en octobre 2010. Elle a fondé un site consacré aux rapports du christianisme avec l’islam : «association Clarifier ».

    lunch_debat_avril2017.jpg

    Annie Laurent : « L’Islam est fragile » 

     Quand Annie Laurent répondait aux questions posées par le site « Aleteia » (2015) :

    «L’islam est actuellement associé à une série d’événements désastreux : terrorisme, disparition des chrétiens d’Orient, etc. Comment l’expliquez-vous ?

    Annie Laurent : L’islam connaît en ce moment une profonde remise en cause. Les musulmans ont accès à Internet partout dans le monde, même en Arabie saoudite ; ils voient d’autres formes de pensées, d’autres façons d’appréhender la religion. Une partie d’entre eux vivent dans des pays dont les racines sont chrétiennes, et cela se traduit naturellement par des interrogations sur leurs propres racines. Certains notamment sont agacés par la prétention de l’islam à régir leur vie avec des règles arbitraires. Chaque année, au Maroc, des jeunes gens mangent dans des squares en plein ramadan, bravant l’interdit religieux. Ils sont d’ailleurs régulièrement arrêtés par la police.

    Pourtant, dans de nombreux pays, comme l’Irak, l’Arabie saoudite ou le Pakistan, l’islam se fait-il plus rigoureux, et volontiers violent. Le voyez-vous vraiment comme en déclin ?

    La violence est un signe de faiblesse ! Je ne dis pas que l’islam va s’effondrer demain, mais qu’il va s’effondrer, inexorablement, et que cela occasionnera de grandes souffrances pour les musulmans et pour ceux qui vivent à leur contact. Cela prendra des décennies, et se traduira par des chocs terribles ! L’une des forces de l’islam, c’est qu’il prend en charge tout l’être humain. C’est une religion très encadrée, dans laquelle la conscience n’est pas interpellée. Chaque personne qui sortira de ce cadre connaîtra une profonde crise existentielle.

    Ne pourrait-on pas imaginer un « Concile Vatican II de l’islam » ?

    Plusieurs choses s’y opposent. Il manque d’abord à l’islam une structure faisant autorité sur l’ensemble des musulmans. Depuis la fin du Califat en 1924, il n’y a plus de Commandeur des croyants. Mais plus fondamentalement, la nature même du Coran fait obstacle à son évolution. Il s’agit d’un texte qui vient de Dieu Lui-même qui est incréé ! Dieu dit qu’Il a donné un Coran en arabe, qui est la copie d’un livre gardé auprès de Dieu. Personne n’a le droit d’y toucher. Or, ce texte immuable contient des commandements incompatibles avec la paix et la liberté.

    Pourtant, certains intellectuels musulmans osent interroger leur foi…

    Il y a une émulsion intéressante du côté de ce qu’on appelle « les nouveaux penseurs de l’islam ». Je
     pense à Abdelmajid Charfi, auteur de L’islam entre message et Histoire. Un autre tunisien, Mohammed Charfi, tenait une chaire sous Ben Ali, il a écrit Islam et liberté. Mais ils sont souvent mal reçus ! Contrairement à ce que l’on imagine souvent, ils ont encore plus de mal à s’exprimer depuis le Printemps arabe. Le destin de ces intellectuels, comme Nasr Abou-zeid, qui a été banni comme apostat et a dû fuir aux Pays-Bas, ne me rend pas optimiste sur la possibilité d’une transition « en douceur » de l’islam.

    Vous pensez donc que nous allons vers des temps difficiles…

    Les musulmans, les premiers, vont vivre des dissensions terribles et de grandes souffrances. Tous les ingrédients de la violence sont là ! Il y a un texte qui la légitime pour affronter les infidèles et qui ne souffre aucune controverse, en plus d’un contexte géopolitique pour le moins compliqué. Je crois que l’islam va imploser et que ce sera violent. En tant que chrétiens, nous avons pour responsabilité de venir en aide aux musulmans qui souhaitent sortir de leur religion. »

    Annie Laurent,"Immigration, identité,multiculturalité": lunch débat mardi 4 avril 2017 à 18h00, à la salle des professeurs, Université de Liège, bâtiment du Rectorat,  place du 20 août 7, 1er étage (accès par l'entrée principale, parcours fléché). Renseignements et inscriptions: 04.344.10.89.

    JPSC