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Islam - Page 45

  • L'Islam, religion de paix ?

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    D'Annie Laurent (associationclarifier.fr, La Petite Feuille Verte) :

    L'Islam, religion de paix ?

    "Le terme islâm dérive de l’antique racine sémitique slm qui signifiait, tout ensemble, paix et prospérité", explique Slimane Zeghidour. De slm découle notamment shalom, salut de paix en hébreu et araméen. Salâm en est l’équivalent arabe (50 mots d’islam, Desclée de Brouwer, 1990, p. 54). Pour étayer leurs affirmations selon lesquelles l’islam est une "religion de paix", certains musulmans s’appuient sur le fait que les mots "islâm "et "salâm" dérivent de cette même racine (p. ex. Tariq Ramadan, Le génie de l’islam, Archipoche, 2016, p. 80). Pour Tareq Oubrou, imam de Bordeaux, "les deux ne s’excluent donc pas" (Ce que vous ne savez pas sur l’islam, Fayard, 2016, p. 124).

    Ces assertions soulèvent deux questions.
    1°/ Faut-il en déduire une équivalence entre les deux termes, islâm et salâm ?
    2°/ Le mot "paix" revêt-il en islam le même contenu que celui qui est largement admis dans le reste du monde ?

    ISLÂM ET SALÂM sont-ils équivalents ?

               Etymologie

    Islâm. Littéralement, ce mot signifie "soumission". Le verbe correspondant, Aslama, veut dire : se soumettre, s’abandonner, se rendre, sous-entendu à Dieu. C’est pourquoi les fidèles de cette religion se désignent comme des soumis ("mouslimoun" = musulmans ; mouslim au singulier), ce qui ressort du Coran lui-même :
    "Il [Allah] vous a nommés les soumis" (22, 78) ;
    "La religion, aux yeux d’Allah, est vraiment la soumission" (3, 19).

    Salâm. Littéralement, ce mot signifie "salut. Souvent associé à "paix", il figure dans la salutation que les musulmans s’adressent les uns aux autres : As-salâm ‘alaykoum("La paix [ou le salut] soit sur toi "), rendue familièrement par "salamalec " As-Salâm (la Paix) est en outre l’un des attributs donnés à Allah par le Coran (59, 23). Comme tel, il est inclus dans la liste des 99 Beaux Noms d’Allah dont la récitation tient une place importante dans la dévotion des musulmans.
    Notons cependant que des attributs moins pacifiques se trouvent dans cette liste : Celui qui donne la mort (Al-Mumît; le Vengeur (Al-Muntaqim) ; le Tout-Dominateur (Al-Qahhâr) ; Celui qui peut nuire (Ad-Dâr).

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  • Pakistan : un jeune chrétien condamné à mort après "un blasphème" sur un système de messagerie instantanée

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    De Fides.org (15 septembre) :

    ASIE/PAKISTAN - Condamnation à mort d’un jeune chrétien après un blasphème sur un système de messagerie instantanée

    Lahore (Agence Fides) – Un chrétien accusé de blasphème a été condamné à mort en première instance par un tribunal de Gujrat, au Pendjab pakistanais. Nadeem James, 24 ans, résidant dans la colonie chrétienne de Yaqoobabad, avait été accusé d’avoir commis un blasphème en juillet 2016, consistant dans l’envoi de messages blasphématoires à partir du téléphone portable d’un musulman par le biais du système de messagerie instantanée What’s App. Ainsi que l’a appris Fides, le propriétaire du téléphone, Yasir Bashir, un ami de la famille de Nadeem James, avait porté plainte au commissariat de police de Sarai Alamgir avec l’assistance de deux imams liés au groupe Sunni Tehreek, connu pour son intransigeance religieuse, réclamant l’arrestation immédiate de Nadeem James. Le 10 juillet 2016, Nadeem James avait été inculpé sur la base des articles 295a et 295c du Code pénal pakistanais, qui punissent le blasphème contre l’islam. Peu après le dépôt de la plainte, Nadeem James avait fui et, en son absence, la police a retenu ses deux sœurs, les malmenant par ailleurs, afin qu’elles révèlent le lieu où Nadeem James s’était caché.

    Le procès en première instance devant le tribunal s’est désormais conclu sur une condamnation à mort accompagnée d’une lourde amende. Dans une décision de 28 pages, le tribunal a déclaré que Nadeem James avait envoyé des messages blasphématoires via What’s App à Yasir Bashir et qu’il devait donc être condamné à mort.

    Au cours de ces dernières semaines, un autre chrétien, Asif Masih, âgé de 18 ans, a été arrêté sous une accusation de blasphème dans le village de Jam Kayk Chattha, sis aux environs de Wazirabad, ville du centre du Pendjab. Le jeune homme a été accusé d’avoir brûlé des pages du coran. Après son arrestation, une foule de quelques 200 hommes s’est rassemblée hors du commissariat de police, demandant à grands cris qu’il soit exécuté.

    Selon l’ONG connue sous le nom de Commission pour les Droits fondamentaux du Pakistan, 40 personnes se trouvent actuellement dans le couloir de la mort des prisons pakistanaises, suite à une condamnation à la peine capitale due à un blasphème alors que les groupes ou individus radicaux islamiques ont tué au moins 71 personnes dans le cadre d’exécutions sommaires suite à un présumé blasphème depuis 1990.

    En avril dernier, un étudiant musulman, Mashal Khan, a été tué par une foule de ses collègues après avoir été accusé de blasphème dans la ville de Mardan et l’épisode a, de nouveau, ouvert le débat sur la nécessité d’une réforme de la loi pour en éviter l’usage abusif.

    Nasir Saeed, un activiste chrétien de l’ONG Centre for Legal Aid, Assistance and Settlement (CLAAS) remarque pour Fides : « La loi sur le blasphème frappe injustement non seulement les minorités religieuses au Pakistan mais également les citoyens musulmans. En outre, elle contribue à détériorer les relations internationales de notre pays et à causer des dommages à son image au sein de la communauté internationale. Une réforme est urgente, pour le bien de la nation ». (PA) (Agence Fides 15/09/2017)

  • Quand Frère Rachid, fils converti d'un imâm marocain démonte l'islam

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    Du Salon Beige :

    Frère Rachid, fils d'un imâm marocain, converti, démonte l'islam

    Interview traduite en français de Frère Rachid, né en 1971 à Sidi Bennour au Maroc. Fils d'un imâm et fin connaisseur du Coran, il s'est converti au Christ après s'être interrogé sur les invraisemblances de l'hérésie islamique. Il dirige une émission hebdomadaire le jeudi soir sur la chaîne satellitaire Al Hayat TV, basée en Égypte, où il fait débattre des intellectuels des deux religions.

  • Retour sur le discours de Benoît XVI à Ratisbonne st sur la polémique qui s'ensuivit

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    Lu sur Atlantico.fr (Christophe Dickès) :

    Benoit XVI : les dessous de la polémique de Ratisbonne

    Que va-t-il rester de Benoît XVI ? Coincé entre le géant Jean-Paul II et le médiatique François, rythmé par de nombreuses crises et critiqué à l’intérieur même de l’Église, le pontificat du professeur Ratzinger est trop souvent lu à la seule aune de son dénouement, à savoir la renonciation. Le règne de Benoît XVI ne saurait pourtant se réduire à cet acte final, ni à la réputation d’intransigeance et de froideur qui reste à tort attachée à la figure de ce pape. C’est ainsi, en s’intéressant aux continuités et aux ruptures marquées par ce pontificat, que l’auteur souligne la richesse et l’étendue historique, politique et spirituelle de son héritage. Inspiré par sa rencontre avec Benoît XVI en 2014, l’historien et journaliste Christophe Dickès prolonge ici une réflexion amorcée dans son Dictionnaire du Vatican et du Saint-Siège pour déceler le legs d’un pape dont l’intelligence et la vision ont été trop souvent sous- estimées. Extrait de "L’héritage de Benoît XVI" de Christophe Dickès, publié aux éditions Tallandier.

    On peut même dire que le discours de Ratisbonne restera comme un des plus importants de l’histoire contemporaine de l’Église, un texte dense « dont l’enjeu intellectuel et doctrinal est considérable ». Il s’inscrit dans l’œuvre globale d’un intellectuel chez qui l’on trouve de nombreux éléments annonciateurs, avant même l’élection de 2005. La lecture magistrale développe l’apport fondamental de l’hellénisme au christianisme, en partant donc des considérations de Manuel II Paléologue qui, en complément de ses considérations sur le djihad, ajoutait : « Dieu ne prend pas plaisir au sang et ne pas agir selon la raison est contraire à la nature de Dieu.

    La foi est le fruit de l’âme, non pas du corps. Celui qui veut conduire quelqu’un vers la foi doit être capable de parler et de penser de façon juste et non pas recourir à la violence et à la menace. […] Ne pas agir selon la raison est contraire à la nature de Dieu. » Afin d’appuyer cette affirmation, Benoît  XVI nous renvoie aux écrits de saint Jean qui ouvre son Évangile par les mots  : « Au commencement était le Verbe et le Verbe était Dieu. » Le Verbe – en grec, le logos – « désigne à la fois la raison et la parole ». Pour le professeur Ratzinger, ce rapprochement entre « la foi biblique et le questionnement grec » est d’une importance « décisive pour la naissance et la diffusion du christianisme » pendant la période de l’Antiquité et à l’époque médiévale. De son point de vue, cette synthèse entre esprit chrétien et pensée grecque est un des fondements de l’Europe, pourtant remis en cause à l’époque moderne (xvie -xviiie siècles).

    Ainsi, la polémique autour de la phrase de Manuel II a occulté le fait que le discours de Ratisbonne était surtout une critique de la modernité et du processus de déshellénisation du christianisme qui a eu lieu en trois étapes : au moment de la Réforme du xvie   siècle, puis sous les coups de la théologie libérale des xixe et xxe  siècles, et enfin à notre époque contemporaine. Ainsi, tout en reconnaissant les apports de la modernité et « des vastes possibilités qu’elle a ouvertes à l’homme », Benoît XVI explique qu’une raison « qui reste sourde au divin et repousse la religion dans le domaine des sous-cultures est inapte au dialogue des cultures ». Et Joseph Ratzinger d’ajouter : « Depuis longtemps, l’Occident est menacé par cette aversion pour les interrogations fondamentales de la raison et il ne pourrait en subir qu’un grand dommage. » On retrouve dans ces mots une autre thématique chère à l’œuvre du professeur Ratzinger, celle de la défense du fait religieux dans une Europe sécularisée excluant le fait religieux et refusant d’inscrire dans sa constitution ses racines chrétiennes. Elle existe entre autres dans la conférence donnée par le cardinal Ratzinger en juin  2004 à Caen, à l’occasion du 60e anniversaire du Débarquement. La nécessité d’une référence à une transcendance sera reprise bien plus tard, devant les autorités politiques en République tchèque (2009), au RoyaumeUni (2010) ou à Berlin (2011)34. Dans un monde qui érige la science au rang de seule et unique explication du monde, Benoît  XVI rappelle les fondamentaux de la philosophie et la théologie, ainsi que la nécessité du divin35. Ainsi, le discours de Ratisbonne visait à replacer l’hellénisme au centre d’une pensée théologique, induisant non seulement le rejet des dérives fondamentalistes de l’islam contemporain mais aussi la critique de la raison positiviste et laïciste des sociétés contemporaines européennes.

    Extrait de "L’héritage de Benoît XVI"  de Christophe Dickès, publié aux éditions Tallandier

     
  • A Rimini, le cardinal Parolin a justifié la "stratégie du dialogue" défendue par le pape François; mise à jour (8 septembre)

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    Mise à jour (8 septembre) : Le 28 août dernier, nous avions répercuté sur ce blog des extraits de la conférence prononcée par le Cardinal Secrétaire d'Etat Pietro Parolin lors de la clôture du meeting de Communion et Libération à Rimini. Le journal La Croix publie ce discours in extenso : on y accédera en cliquant sur ce lien : http://www.la-croix.com/Urbi-et-Orbi/Documentation-catholique/Saint-Siege/A-Rimini-cardinal-Parolin-invite-reprendre-routes-monde-authenticite-2017-09-07-1200874937

    Lors de la conclusion du meeting de Communion et Libération à Rimini, le 25 août, le cardinal Parolin a expliqué le "manifeste" du pape François (source):

    Le cardinal a apporté sa propre contribution sur le thème du meeting ("Ce que tu as reçu de tes pères, regagne-le pour le posséder") et a procédé à une clarification des aspects les plus importants du pontificat de François

    Dans ce sens, le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'État du Vatican, a prononcé un discours sur "l'étreinte" que l'Eglise propose à l'homme d'aujourd'hui.

    Etait présent également le président de la Communauté de 'Communion et Libération', le père Julian Carron, qui a adressé un message de salutation au cardinal: «Nous avançons désarmés pour rencontrer l'autre et pour offrir à chacun la contribution que la foi peut apporter sur le chemin de chacun».

    "Dites au pape que nous prions pour lui."

    Au terme d'une leçon dense, riche en idées culturelles et théologiques, la présidente de la séance, Emilia Guarnieri, a conclu en invitant le cardinal à faire savoir au pape François que l'assistance du meeting est prête à vivre en suivant le cap indiqué.

    Plus qu'un résumé, nous reprenons quelques passages saillants de l'intervention du cardinal Pietro Parolin.

    La question des migrants

    "Quand je pense qu'une partie non négligeable du débat civil et politique de ces derniers temps s'est concentrée sur la façon de nous défendre contre le migrant! Certes, pour le pouvoir politique, il c'est un devoir d'élaborer des schémas alternatifs à une migration massive et incontrôlée, d'établir un projet qui évite le désordre et l'infiltration d'individus violents parmi ceux que l'on accueille. Il est juste d'impliquer l'Europe et pas seulement elle. C'est de la clairvoyance que d'envisager le problème du développement structurel et des peuples dont proviennent les migrants qui, s'ils doivent s'y appliquer, auront encore besoin de décennies. Mais, tout au moins, n'oublions pas que ces femmes, ces hommes, ces enfants, en ce moment, sont nos frères ".

    "Et pourtant, nous aussi, chrétiens, nous continuons à penser selon une division anthropologique et théologique dramatique, qui passe par un "eux" comme un "non-nous" et un "nous" comme un "non-eux". Nous avons besoin de reprendre en considération, sans superficialité, le thème de la diversité, de sa richesse, dans un contexte de connaissance et de respect mutuel ".

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  • Quand les débordements pontificaux inquiètent...

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    UN PAPE DEBORDE (source)

    L’analyse d'Hubert Windisch, professeur émérite de théologie à la faculté de théologie de l’Université de Freiburg (D), parue sur Kath.net.

    « Lorsque le pape émérite Benoît XVI a publié son émouvant hommage au Cardinal Meissner récemment décédé, on a pu lire, entre les lignes, une certaine critique de la situation dans laquelle se trouve actuellement l’Eglise. Et on ne peut pas exclure non plus, que dans ces critiques était incluse la façon dont l’actuel pontificat est exercé. 

    De fait, de nombreux prêtres et laïcs se disent inquiets en considérant certains événements dont l’écho nous parvient de Rome : ce pape ne serait-il pas dépassé par sa charge ? Les réflexions qui suivent justifient largement qu’on se pose certaines questions :

    Lorsque Jorge Mario Bergoglio fut élu pape le 13 mars 2013, comme successeur du pape Benoît XVI, il se rendit tout d’abord, comme le veut la tradition, dans cette pièce qu’on appelle la Chambre des Larmes (camera lacrimatoria) qui se situe à côté de la chapelle Sixtine. C’est là qu’il devait revêtir les insignes de sa charge pontificale : la mozette de velours rouge garnie d’hermine blanche, la croix dorée des papes et les traditionnelles chaussures rouges. Mais il refusa de porter ces insignes. Il aurait ajouté : “C’en est fini à présent de ce carnaval”. Quoiqu’il en soit, ce pape ne semble pas avoir saisi la signification symbolique de ces insignes : la mozette rouge rappelle la souffrance et le sang du Christ ; la croix dorée symbolise à la fois la dignité et la lourdeur de la charge pontificale ; les mules rouges font référence à Constantin XI, le dernier empereur byzantin - le rouge était le symbole du pouvoir des empereurs byzantins - qui trouva la mort lors de la conquête de Constantinople en 1453 par les musulmans. 

    Lorsque Bergoglio entra ainsi dans la loggia des bénédictions, le monde entier a pu vivre en direct la prise de fonction de la charge pontificale la plus banale qu’il n’y ait jamais eue depuis que la radio et la télévision sont là pour en témoigner. Bergoglio dit à ces milliers de gens rassemblés sur la place Saint Pierre non pas : “Laudetur Jesus Christus” ou “In nomine Patris et Filii et Spiritus Sancti”, mais : “Buona sera”. Dès cet instant, une inquiétude s’est installée. La crainte qu’un pontificat banal allait peut-être faire suite à cette entrée banale ; la crainte de l’émergence d’un autre type de “carnaval”, comme cela semblera d’ailleurs se confirmer quelques jours plus tard lorsqu’on vit le pape se mettre un nez rouge de clown lors d’une audience générale sur la place Saint Pierre.

    Lucrecia Rego de Planas, une catholique mexicaine qui connait personnellement Bergoglio depuis de nombreuses années, écrivait quelques mois seulement après l’élection du pape François une lettre ouverte aux accents tragiques : “Le pape aime être aimé de tous”. Voilà qui permet de comprendre certains faux-pas de Bergoglio quant à sa manière de gérer le style et le contenu de sa charge : une inflation de mots au cours de nombreux interviews, des coups de téléphones et des homélies matinales, ou encore des postures officielles affectées et artificielles qui, certes, sont efficaces pour faire la une des magazines, mais s’avèrent déplacées dès lors qu’il s’agit du salut des âmes des fidèles. 

    Un collègue protestant m’écrivait un jour : “Il ne suffit pas d’aller à pied chez le coiffeur ou chez le dentiste, de se servir soi-même à la cantine du Vatican ou de se rendre en Fiat 500 à un rendez-vous avec le président des Etats-Unis pour être un bon pape. J’ai bien peur que par les trous de sa soutane ne suinte un peu de vanité”. 

    Celui qui aime être aimé des autres se voit souvent contraint, en tant que pasteur de l’Eglise, à mettre une partie de l’annonce de l’Evangile sous le boisseau. S’il s’agit du pape, il risque alors fort de cesser d’être ce rocher qui résiste fermement aux tempêtes de la vie : il peut alors ressembler davantage à une dune de sable se mouvant sous le vent de l’esprit du temps ; il peut être amené à exprimer des positions et des opinions serviles, se pliant aisément à tout et à chacun, et qui aboutissent finalement à un affaiblissement inadmissible de la conscience que l’Eglise catholique a d’elle-même. 

    On verra ainsi dans une vidéo, lors d’une invitation à la prière initiée par le pape en janvier 2016, des représentants du bouddhisme, du judaïsme, de l’islam et de la chrétienté se présenter côte à côte. Devant eux, les symboles religieux de leurs communautés respectives, à savoir : une statue de Bouddha, un chandelier à sept branches, un tasbih musulman (sorte de chapelet), et… non pas la croix du Christ, mais un simple petit enfant-Jésus de la crèche.

    On verra ainsi le pape, en la fête du Jeudi Saint 2016, laver les pieds de prisonniers, et parmi eux des musulmans, geste aboutissant par là non seulement à affadir la symbolique attachée à l’action de Jésus lors de la dernière Cène, mais même à en fausser le sens.

    On verra ainsi le pape, un samedi, veille de la Pentecôte 2014, inviter des représentants des trois religions monothéistes à une prière pour la paix dans les jardins du Vatican, et se laisser littéralement montrer du doigt (en même temps d’ailleurs que le rabbin présent) par le représentant musulman lorsque celui-ci se met à citer, en conclusion de sa prière, la sourate 2 du Coran, celle qui supplie Allah de donner aux fidèles musulmans la victoire sur les peuples infidèles (c’est-à-dire les juifs et les chrétiens).

    On verra ainsi le pape, dans l’avion qui le ramène de la Journée Mondiale de la Jeunesse de Cracovie, interviewé au sujet de la violence dans l’islam - rappelons que c’est durant le séjour du pape à Cracovie, le 26 Juillet 2016, que le Père Hamel avait été assassiné par deux musulmans pendant qu’il célébrait la messe dans une paroisse proche de Rouen - répondre aux journalistes en évoquant l’histoire d’une catholique italienne tuée par son gendre. Les journalistes ont dû se demander en eux-mêmes s’ils ne venaient pas d’être témoins d’un bug papal.

    On verra ainsi le pape s’envoler sur l’île de Lesbos pour visiter un camp de réfugiés : il en ramènera quelques-uns à Rome, mais uniquement des musulmans ; pas un seul chrétien.

    On entendra ainsi, en avril 2017, une comparaison terrible entre les conditions de vie dans les actuels camps de réfugiés et celles qu’avaient connu les prisonniers des camps de concentration nazis. 

    Et l’on pourrait trouver de nombreux autres exemples dans le domaine de la politique qui, tous, tendent à confirmer la platitude de ce pontificat. Ce dernier est, de plus, caractérisé par les nombreuses contradictions qu’il véhicule : si vers l’extérieur, le discours est imprégné de la notion de miséricorde, à l’interne, l’exercice de la charge pontificale est souvent marqué par une réelle dureté. Qu’on se souvienne par exemple de l’attitude irrespectueuse du pape envers les cardinaux ayant émis les “dubia”, ou encore récemment du limogeage silencieux du cardinal Müller comme Préfet de la Congrégation de la Doctrine de la Foi.

    L’exemple le plus flagrant de cette tendance aux propos contradictoires nous vient sans doute du document post-synodal “Amoris laetitia” : d’une part ce document met en avant une ferme volonté de continuité avec les enseignements du passé pour ce qui concerne le mariage et, d’autre part, dans une simple note de bas de page, met à mal tout l’édifice de la doctrine sacramentelle en lien avec le mariage, la confession et l’Eucharistie.

    La formule la plus souvent citée au cours de ce pontificat : “Qui suis-je, moi, pour juger ? (Chi sono io per giudicare)”, prononcée par François fin juillet 2013 dans l’avion qui le ramenait du Brésil, concentre tout le malheur qui s’est abattu sur l’Eglise à travers ce pontificat à ce point unique, à savoir l’avènement dans l’Eglise, par le fait du pape lui-même, du règne du relativisme sur le plan doctrinal et pastoral.

    Avec tout le respect que je dois à la personne du pape et à sa fonction pontificale, il me faut malheureusement constater que l’image de l’Eglise catholique est aujourd’hui celle d’une communauté fragilisée et déchirée. De nombreux catholiques à travers le monde se sentent dorénavant déracinés dans leur propre Eglise, une Eglise ébranlée dans ses fondements. Où cela doit-il nous mener ? »

    Source : Kathnet (trad. MH/APL)

    Et, sur "Benoît-et-moi" : "Les incroyables propos d'un pape"

    ...mais tout le monde ne voit pas les choses de cette façon : http://www.belgicatho.be/archive/2017/09/08/francois-un-pape-fabuleux-5977814.html

  • Un dialogue inédit ou quand le pape se dévoile

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    D'Anne Kurian sur zenit.org :

    France : livre d’entretien du chercheur Dominique Wolton avec le pape

    Politique Et Société – Pape François Et Dominique Wolton, Editions De L'Observatoire

    Politique et société – Pape François et Dominique Wolton, Editions de L'Observatoire

    « Pape François : rencontres avec Dominique Wolton : politique et société ». C’est le titre du livre-entretien que publie le chercheur français, fondateur de l’Institut des sciences de la communication du CNRS, qui a conversé avec le pape au cours d’une douzaine d’audiences privées au Vatican.

    L’ouvrage du sociologue de 70 ans, dont la publication est prévue le 6 septembre 2017 en France (Editions de L’Observatoire), a été présenté le 30 août au journal télévisé de France2. Il est le fruit d’une année de rencontres entre l’intellectuel et le pape argentin.

    Le pape y évoque notamment son enfance, les figures de sa mère et de ses deux grands-mères : « Je remercie Dieu d’avoir connu ces vraies femmes dans ma vie. »

    Il confie qu’il a suivi une psychanalyse à l’âge de 42 ans : « Cela m’a beaucoup aidé à un moment de ma vie où j’ai eu besoin de consulter (…) pour éclaircir les choses. »

    Quant à son pontificat, il répète qu’il n’est pas « un professeur » mais « un pasteur ». « Je n’ai jamais pensé finir dans cette cage mais je reste libre intérieurement », assure-t-il.

    Au fil des pages, le pape aborde diverses thématiques qui lui tiennent à cœur, comme celle des migrants, dénonçant l’attitude du Vieux continent : « L’Europe en ce moment a peur, elle ferme, ferme, ferme. »

    Autres sujets de ce livre de plus de 400 pages : la paix et la guerre, la politique et les religions, la mondialisation et la diversité culturelle, les fondamentalismes et la laïcité, l’écologie, les inégalités dans le monde, l’œcuménisme et le dialogue interreligieux, l’individu, la famille, l’altérité, le temps, la confiance et la joie.

    Après ses rencontres avec le pape latino-américain, Dominique Wolton témoigne de son sourire, de sa douceur, de ses yeux « extrêmement vifs », de son intelligence.

    Dominique Wolton est directeur de recherche au CNRS. Il est le fondateur et le directeur de la revue internationale Hermès (CNRS Éditions) depuis 1988. Il est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages dont le livre d’entretien Le Choix de Dieu, avec Mgr Jean-Marie Lustiger, ancien archevêque de Paris.

    De larges extraits de ce livre sont reproduits ICI

  • La transformation du catholicisme en utopie multiculturaliste n'est pas inscrite dans son ADN

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    Si le Père Vénard voit dans le livre de Laurent Dandrieu "Eglise et immigration : le grand malaise" de faux procès incriminant injustement le pape François (voir ICI), Mathieu Bock-Côté, sur Figaro Vox, voit dans ce livre "une méditation subtile et éclairante sur le destin de notre civilisation" :

    Mathieu Bock-Côté : «Un certain catholicisme se mue en utopie multiculturaliste»

    FIGAROVOX/LECTURE - Mathieu Bock-Côté a lu l'essai Eglise et immigration : le grand malaise. Loin des polémiques, Laurent Dandrieu «ajoute sa voix au renouveau intellectuel du conservatisme français», estime le sociologue québécois.

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d' Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007). Son dernier livre, Le multiculturalisme comme religion politique, vient de paraître aux éditions du Cerf.

    Journaliste à Valeurs actuelles et auteur de nombreux ouvrages consacrés à l'histoire de la peinture ou du cinéma, Laurent Dandrieu a incontestablement marqué le début de l'année 2017 avec un livre inattendu, qui a fait éclater un malaise profond chez les catholiques français. Avec Église et immigration: le grand malaise, il se penche sur la doctrine catholique concernant l'immigration. Dans quelle mesure le catholicisme est-il capable de penser les grandes migrations au-delà d'un discours moralisateur et désincarné sur l'ouverture, qui nous est généralement administré et dont le pape François semble s'être fait une spécialité médiatique? Mais si ce livre frappe fort, il n'a rien d'un brûlot. On n'y trouve aucune facilité polémique, aucune formule gratuite lancée pour le simple plaisir de choquer. Il est non seulement bien mené, mais remarquablement documenté et c'est une pensée forte et articulée qui s'y exprime. On sent que l'auteur méditait son ouvrage depuis très longtemps, comme il le dit clairement dès ses premières pages. Ce livre, à sa manière, est une méditation subtile et éclairante sur le destin de notre civilisation.

    Le problème de base peut être aisément posé: il existe une telle chose qu'un devoir d'hospitalité et d'aide aux personnes en détresse. L'Église le pense à travers la parabole du Bon Samaritain. Mais c'est une chose d'accueillir une personne, c'en est une autre d'en accueillir des millions, comme c'est le cas, aujourd'hui, avec l'immigration massive qui se jette en nombreuses vagues sur le continent européen, au point que certains parlent même d'une immigration de peuplement. D'autant qu'on ne saurait assimiler systématiquement la figure de l'immigré à celle du réfugié en détresse, fuyant la guerre et la faim. Est-ce qu'une nation est en droit de défendre ses frontières? Depuis un bon moment déjà, l'Église semble penser que non. Mais Laurent Dandrieu lui rappelle qu'elle a déjà pensé le contraire et qu'elle a déjà reconnu le droit des nations: la transformation du catholicisme en utopie multiculturaliste n'était pas inscrite dans son ADN. L'histoire des idées, quand on la maîtrise, éclaire la vie de la cité. D'ailleurs, certains papes comme récents comme Jean-Paul II et Benoit XVI conjuguaient paradoxalement une défense résolue du droit des peuples à leur personnalité collective et un immigrationnisme sans nuances, comme s'ils ne voyaient pas la contradiction entre les deux.

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  • Le pape et les migrants : le Père Stalla-Bourdillon dénonce deux graves confusions

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    Du Père Laurent Stalla-Bourdillon, Directeur du Service pastoral d'Etudes politiques et Aumônier des Parlementaires (France), sur son blog :

    François et les migrants : ce que les critiques révèlent

    Les réactions, souvent désobligeantes, au message du Pape François pour la journée 2018 du migrant et du réfugié, publiée en août 2017, sont révélatrices de deux graves confusions.

    La contestation essentielle porte sur la trop grande bienveillance du Pape à l’égard des migrants. Ses propos concernant les conditions de leur accueil semblent à certains totalement délirants. Contrairement aux auteurs des critiques, le Pape serait d’un angélisme naïf, à la limite dangereux, concernant l’identité réelle des migrants : ils sont étrangers (à la culture européenne) et de surcroit ils sont musulmans. Le Pape ignore la menace que l’Islam fait peser sur l’Europe : voilà son tort. Demain, le Pape sera le complice tout trouvé, des attentats que l’on nous prédit. Il n’est pas comme toutes les vraies bonnes consciences qui le critiquent, un défenseur de la supériorité culturelle de l’Europe chrétienne. Ces migrants menacent l’intégrité ethnique et religieuse de l’Europe. C’est pourquoi ces auteurs ne comprennent pas que le Pape ne soit pas le défenseur de l’Europe, telle qu’elle s’est développée dans l’histoire, produisant une culture basée sur la foi au Christ, repoussant vaillamment l’hérésie que représente l’Islam pour le Christianisme.

    Ces personnes revendiquant leur identité « catholique » n’hésitent plus à annoncer que Rome tombera sous la domination de l’Islam, et que le Pape en sera responsable. En attaquant ainsi le Pape, ces personnes adressent un triste signal de division à ceux qu’ils veulent combattre. Ce n’est pas parce que Rome est en Europe et est le siège de l’Eglise catholique, que l’Eglise a pour mission d’édifier une Europe chrétienne. Ce serait là une logique de domination territoriale qui consonne avec celle que l’on présume des musulmans, soucieux d’étendre leur empire sur l’Europe et sur le monde. Nous assistons ici à une première confusion : la réduction du christianisme à une identité culturelle, à un détournement de la foi au Christ dans un rapport de force culturel et religieux. Si cela a pu exister dans l’histoire, il semble que l’Eglise soit davantage soucieuse de faire entrer l’humanité dans l’ère de la liberté de conscience et dans la responsabilité personnelle qui en découle. Rome est le lieu du martyr des apôtres Pierre et Paul, témoins de la Parole de Vie qui s’énonce dans le don de soi jusqu’au bout et par amour.

    Sans doute faut-il redire que le christianisme n’a pas à mimer des prétentions de conquêtes géographiques comme critères de son action, de sa crédibilité. Ce n’est pas parce que l’Evangile rapporte la parole du Christ « Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » Matthieu 28,19, que cela indique une hégémonie territoriale à atteindre. Ce ne sont pas des nations qui sont à conquérir, mais des disciples : dans toutes les nations, faites naître des disciples ! Or, un disciple du Christ est une personne qui a compris que son humanité n’était pas encore complète et que son achèvement suppose un don de soi, une relation à l’autre et le combat permanent contre l’illusion de la possession, de la jouissance et de la puissance. Autrement dit, le Pape François est d’abord le témoin de la Parole vivante de Dieu qui donne à l’être humain d’atteindre à sa plénitude. Il a pour souci l’accomplissement de l’humanité en toute personne et non pas la protection culturelle d’une Europe dont il sait qu’elle accélère sa stérilisation en se refermant sur elle-même.

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  • Syrie : quand le regard d'un jeune photographe bouscule les idées reçues

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    Du site du diocèse de Perpignan :

    CHRÉTIENS DE SYRIE : UNE VIE EN ENFER

    François Thomas, jeune photoreporter perpignanais de 23 ans vient de passer neuf mois en Syrie. Son sujet de reportage : la condition des chrétiens sur le front, persécutés par les islamistes de Daesh, convaincu que la question ne doit pas restée étouffée. Il exposera ses photos à partir du 31 août, au 17 et à l’atelier Salade, rue de la Révolution Française à Perpignan.

    23 ans, le look d’un étudiant en droit ou en lettres, peu importe… l’allure et la fausse désinvolture d’un gamin qui se soucierait peu du lendemain. Des traits juvéniles et des mimiques qui l’enverraient plus en tournée nocturne sur la colline des loisirs, qu’à servir une cause louable et humanitaire a des milliers de kilomètres. Mais les apparences et les clichés ont la vie rude. Tant mieux pour lui. François Thomas trompe peut être son monde, en surface, mais pas son âme ni ses valeurs. Depuis qu’il a tracé sa voie dans ce sillon, certain que des choses horribles qui se passent loin des yeux et loin des cœurs doivent être montrées et dénoncées pour ce qu’elles sont. Parce que c’est dans ses gènes et dans sa culture. Baigné, imprégné de curiosité et de sens critique depuis tout petit auprès de parents journalistes dans les Pyrénées-Orientales. Aguerri et livré au système chez les scouts de La Réal. Nourri au photoreportage et aux conflits internationaux, en arpentant les expositions du festival Visa pour l’image. De quoi forger un caractère, des convictions et une vocation pour la suite. Celle de devenir photojournaliste, entre le goût de l’actualité et de l’image. Le goût de raconter des histoires. Les vraies histoires que l’on ne décrit pas assez. Celles des peuples qui souffrent et que l’on opprime dans la plus grande indifférence ou que l’on utilise au gré des besoins diplomatiques.

    Le proche Orient dans le viseur

    Après être passé par l’université de cinéma de Montpellier et la section photojournalisme de l’université de Perpignan, François s’est lancé sur le terrain, celui d’un proche orient embrasé depuis plus de 6 ans. C’est avec l’organisation non gouvernementale (ONG) SOS Chrétien d’Orient qu’il décide de s’engager, en officiant comme chargé de communication de la structure pour ses opérations en Égypte d’abord, au Liban ensuite et en Syrie enfin. Un moyen d’entrer dans une zone contrôlée et très restreinte en matière de médias mais surtout de toucher du doigt et de l’œil une réalité que beaucoup ignorent ou veulent ignorer et de la révéler au grand jour : la condition chaotique des Chrétiens en zone de guerre et spécifiquement dans un conflit mené au nom de l’islamisme radical. « Je suis parti 10 mois en tout dont près de 9 en Syrie. Je voulais traiter le sujet des chrétiens et de la façon dont ils sont persécutés car ici en France ou dans les médias occidentaux personne n’en parle ou alors on en parle mal. Avec des faits déformés ou récupérés. Nous avons un devoir d’en parler de montrer ce qu’il se passe. Autrement ce métier n’a aucun sens et l’engagement chrétien n’en a pas plus ! »

    Aller sur un terrain hostile, donc, pour vérifier par lui-même, mieux comprendre et mieux restituer la dure vie, la sale histoire des populations pourchassées pour leur seule confession. Un risque certain mais mesuré et assumé par le jeune homme. « Évidemment qu’on a peur là-bas. J’ai beaucoup essuyé de tirs de roquettes très proches et des bombardements mais c’est ça la guerre et c’est aussi ça qu’il faut montrer. »

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  • Quand le pape suscite une levée de boucliers

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  • Comment l’islam est organisé en Espagne

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    Après les attentats islamistes meurtriers des 17 et 18 août à Barcelone et Cambrils, le journal « La Croix » rappelle qu’au pays de la « Reconquista », l’Islam compterait aujourd’hui un million de fidèles (2% de la population). C’est en 1967, après le Concile Vatican II, que le régime du Général Franco fixa un cadre juridique qui permet aux musulmans de s’organiser en associations et fédérations, tant au niveau local que national. Aujourd’hui, deux fédérations se disputent la représentativité de la communauté musulmane espagnole :

    « Rassemblant plus d’un million de fidèles selon le dernier recensement du département religion du Pew Research Center (2010), l’islam d’Espagne s’organise autour d’une « commission islamique espagnole » (CIE), crée en 1992. Celle-ci est l’interlocuteur direct du gouvernement espagnol et condamne régulièrement les attentats commis par des groupes terroristes. De cette commission, essentiellement chargée de surveiller et garantir les pratiques et espaces religieux musulmans dans le pays, dépendent la formation des imams, la nomination de professeurs de religion islamique et même les allocations ou subventions du ministère de la Justice.

    Deux fédérations, souvent en désaccord

    Membre à part entière du Conseil musulman de coopération en Europe (CMCE), organe représentatif devant l’Union européenne, la CIE rassemble les deux plus grosses fédérations islamiques d’Espagne : l’Union des communautés islamiques d’Espagne (UCIDE) et la Fédération espagnole des entités religieuses islamiques (FEERI).

    À lire : Des musulmans ont défilé contre le terrorisme à Barcelone

    La première réunit en son sein la majorité des fidèles, « des musulmans espagnols d’origine marocaine ou syrienne », avance le Père Gonzalo Villagran, jésuite, professeur à la faculté de théologie de Grenade (Espagne) et spécialiste de l’islam dans l’Espagne contemporaine. La seconde est « plutôt composée d’Espagnols convertis », note ce professeur, avant d’ajouter : « Ces deux fédérations entretiennent de mauvaises relations, chacune se présentant comme la plus légitime et représentative ». La commission islamique qui les chapeaute doit ainsi faire fréquemment face à des situations de blocage.

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