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Islam - Page 59

  • Daech a-t-il un rapport avec l’islam ?

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    Daech a-t-il un rapport avec l’islam ? (25 mn, par Arnaud Dumouch, 7 déc 2015)

    Qu’est-ce que le salafisme ? Est-ce un simple « piétisme » ? C’est une lecture fondamentaliste du Coran incréé, dicté par Dieu, infaillible en tout et même en science. Pour le salafisme, le Texte Sacré incréé est à prendre LITTERALEMENT.

    Le salafisme conduit-il au Wahhabisme et à Daech (l’Etat islamique violent) ? Comparaison avec la lecture des chrétiens Evangéliques du Nouveau Testament. Mais le Nouveau Testament n’est pas le Coran. Le Coran contient de nombreux versets violents.

    Daech a-t-il la source de son antijudaïsme violent et de son organisation totalitaire dans le Nazisme et le communisme ? Non, c’est une apparence. Il a juste un cheminement qui présente des analogies fortes, mais cette haine des Juifs est issue de ses propres sources (Coran et Hadiths), accompagné d’un mécanisme d’échec extérieur, d’orgueil intérieur « nous sommes la meilleure communauté » et de théorie du complot Juif expliquant tout « L’Antéchrist sera un Juif borgne » (Hadith).

    Pourquoi cela ne va-t-il pas s’arrêter ? Lire la prophétie d’Ezéchiel 38, 2 qui provoqua l’espoir des zélotes et la guerre des Juifs contre les Romains de Flavius Josèphe http://eschatologie.free.fr/livres_au... : « Au moment où tout semblera perdu, Dieu donnera la victoire au peuple saint ». Ezéchiel 39, 12

    Est-ce que cette guerre vient de l’islam et de ses textes, comme semble le dire le Président d’Egypte Al-Sissi ? Que penser du « Pas d’amalgame » ?

    Arnaud Dumouch est philosophe et théologien catholique. Il s'est spécialisé dans l'eschatologie, théologie des fins dernières.

    Sur l'islam, dans un regard catholique, consulter "Le mystère de l'islam", Editions Docteur Angélique, http://www.docteurangelique.com/titre...

  • Si tous les musulmans ne sont pas islamistes, tous les islamistes sont musulmans...

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    Le Salon Beige relaie les propos de René Brague publiés par FigaroVox :

    Tous les musulmans ne sont pas islamistes, mais tous les islamistes sont musulmans

    Rémi Brague est interrogé par Le Figaro sur les terroristes et l'islam. Extraits :

    "Les djihadistes qui ont mené les attentats de janvier et du 13 novembre en appellent à Allah. Ont-ils quelque chose à voir avec l’Islam ?

    De quel droit mettrais-je en doute la sincérité de leur islam, ni même le reproche qu’ils adressent aux « modérés » d’être tièdes. Rien à voir avec l’islam ? Si cela veut dire que les djihadistes ne forment qu’une minorité parmi les musulmans, c’est clair. Dans quelle mesure ont-ils la sympathie, ou du moins la compréhension, des autres ?J’aimerais avoir là-dessus des statistiques précises, au lieu qu’on me serine « écrasante majorité » sans me donner des chiffres.

    Les djihadistes invoquent eux-mêmes Mahomet, le « bel exemple » (Coran, XXXIII, 21). Ils expliquent qu’avec des moyens plus rudimentaires qu’aujourd’hui, il a fait la même chose qu’eux : faire assassiner ses adversaires, faire torturer le trésorier d’une tribu vaincue pour lui faire cracher où est le magot, etc. Ils vont chercher dans sa biographie l’histoire d’un jeune guerrier, Umayr Ben al-Humam, qui se jette sur des ennemis supérieurs en nombre pour entrer au paradis promis. Il n’avait pas de ceinture d’explosifs, mais son attitude ressemble fort à celle des kamikazes d’aujourd’hui.

    Les imbéciles objectent souvent : « Oui, mais Hitler était chrétien. » Ce à quoi il faut dire que : 1) non seulement il avait abandonné la foi dans laquelle il avait été baptisé, mais il haïssait le christianisme. Les Églises, catholique et protestantes, étaient sur son cahier des charges et devaient, après la victoire, subir le même sort que les Juifs ; 2) à ma connaissance, Hitler n’a jamais été donné en exemple aux chrétiens.

    Le but des terroristes semble être de déclencher en Europe une guerre civile entre les communautés musulmanes et le reste de la population. Comment éviter que la communauté musulmane soit identifiée au terrorisme ?

    Effectivement, il est prudent de dire ce que ce but semble être. Nous le devinons à partir de cas précédents comme les Brigades rouges italiennes : créer des conditions dans lesquelles la répression atteindra, même sans les viser, l’ensemble des musulmans, afin de créer chez eux un réflexe de solidarité avec les terroristes. Je ne sais d’ailleurs pas si cela a jamais marché…

    Il y a là-derrière un problème de logique : tous les musulmans ne sont pas islamistes, mais tous les islamistes sont musulmans. Donc être musulman est une condition nécessaire pour être islamiste, mais elle n’est pas suffisante. Pour tout musulman, être islamiste est une possibilité mais, heureusement, ce n’est pas une nécessité. Il est stupide de prêter a priori de noirs desseins à tous les musulmans. On a donc raison de ne pas les mettre tous dans le même panier. Les gens qui peignent des slogans hostiles sur les mosquées sont des crétins malfaisants qui font le jeu des islamistes de la façon que je viens de dire.

    Il serait bon que l’effort pour éviter le fameux « amalgame » soit clair des deux côtés. Et que les musulmans trouvent un moyen de faire comprendre haut et fort, par la parole comme par le comportement, qu’ils désapprouvent le terrorisme. Le problème est que personne n’a autorité pour les représenter.Nous aimons mieux les « modérés ». Mais les intellectuels médiatiques qui parlent en leur nom représentent-ils d’autres qu’eux-mêmes ? [...]

  • Religion, l’heure de vérité

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    9782360405985.jpgC’est le titre d’un ouvrage  publié aux éditions Artège par Mgr Minnerath, archevêque de Dijon. Christophe Geffroy l’a interviewé pour le mensuel « La Nef »:

    "La Nef – En quoi la liberté de religion a-t-elle été une exigence du christianisme dès l’origine ? Et cette exigence a-t-elle été propre au christianisme ?


    Mgr Roland Minnerath – Il faut bien comprendre que le christianisme n’entre pas dans la catégorie « religion » telle qu’on la connaissait au temps de Jésus. Le judaïsme est la religion d’un peuple, les différents cultes gréco-romains sont des cultes familiaux et civiques. Chaque cité a sa divinité protectrice ; l’empire tout entier est sous la protection des dieux de Rome. On n’imagine pas qu’on puisse distinguer entre appartenance familiale et civique d’une part et religion d’autre part. Que demande le Christ ? Il demande la foi en lui. Les disciples du Christ se recrutent dans tous les horizons religieux : judaïsme, cultes civiques, philosophies. Ils forment une communauté qui est l’Église, laquelle ne coïncide pas avec les communautés naturelles que sont la famille et la cité. Le christianisme va réclamer la liberté de croire et de vivre sa foi sans rompre avec les attaches naturelles familiales et civiques, mais en évacuant ce que ces attaches comportaient de religieux et d’idolâtrique. Surtout au IIe siècle, les Apologistes chrétiens, Tertullien en tête, expliqueront aux autorités romaines que les chrétiens, même s’ils rejettent les rites religieux païens, n’en sont pas moins de loyaux citoyens de l’empire. Ils prient pour le salut de l’empire. « L’empereur n’est grand qu’autant qu’il est inférieur au ciel », écrivait Tertullien. Le christianisme a donc mis fin aux religions civiques et politiques, ce que regrettera Rousseau qui trouvait que la cité antique, grâce au lien religieux, dominait mieux ses citoyens. Le christianisme exige donc un espace de liberté inconnu jusque-là : celui de la démarche de la conscience et de la liberté intérieure vécue dans la participation à une communauté de foi. 
    L’islam ne connaît pas cette distinction, puisqu’il se réfère à une loi, la charia, qui est à la fois loi religieuse et civile obligatoire pour tous. Le christianisme porte en germe la distinction de l’ordre politique et de l’ordre religieux, mais avec le christianisme la « religion » n’a plus la même définition qu’auparavant.

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  • La fragilité de l'Islam

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    Lu sur Aleteia.org (Sylvain Dorient) :

    « L’islam est fragile »

    Annie Laurent décrit l’islam contemporain comme une religion en proie à une crise profonde, qui pourrait remettre en cause jusqu’à son existence.

    Aleteia : L’islam est actuellement associé à une série d’événements désastreux : terrorisme, disparition des chrétiens d’Orient, etc. Comment l’expliquez-vous ?
    Annie Laurent : L’islam connaît en ce moment une profonde remise en cause. Les musulmans ont accès à Internet partout dans le monde, même en Arabie saoudite ; ils voient d’autres formes de pensées, d’autres façons d’appréhender la religion. Une partie d’entre eux vivent dans des pays dont les racines sont chrétiennes, et cela se traduit naturellement par des interrogations sur leurs propres racines. Certains notamment sont agacés par la prétention de l’islam à régir leur vie avec des règles arbitraires. Chaque année, au Maroc, des jeunes gens mangent dans des squares en plein ramadan, bravant l’interdit religieux. Ils sont d’ailleurs régulièrement arrêtés par la police.

    Pourtant, dans de nombreux pays, comme l’Irak, l’Arabie saoudite ou le Pakistan, l’islam se fait-il plus rigoureux, et volontiers violent. Le voyez-vous vraiment comme en déclin ?
    La violence est un signe de faiblesse ! Je ne dis pas que l’islam va s’effondrer demain, mais qu’il va s’effondrer, inexorablement, et que cela occasionnera de grandes souffrances pour les musulmans et pour ceux qui vivent à leur contact. Cela prendra des décennies, et se traduira par des chocs terribles ! L’une des forces de l’islam, c’est qu’il prend en charge tout l’être humain. C’est une religion très encadrée, dans laquelle la conscience n’est pas interpellée. Chaque personne qui sortira de ce cadre connaîtra une profonde crise existentielle.

    Ne pourrait-on pas imaginer un « Concile Vatican II de l’islam » ?
    Plusieurs choses s’y opposent. Il manque d’abord à l’islam une structure faisant autorité sur l’ensemble des musulmans. Depuis la fin du Califat en 1924, il n’y a plus de Commandeur des croyants. Mais plus fondamentalement, la nature même du Coran fait obstacle à son évolution. Il s’agit d’un texte qui vient de Dieu Lui-même qui est incréé ! Dieu dit qu’Il a donné un Coran en arabe, qui est la copie d’un livre gardé auprès de Dieu. Personne n’a le droit d’y toucher. Or, ce texte immuable contient des commandements incompatibles avec la paix et la liberté.

    Pourtant, certains intellectuels musulmans osent interroger leur foi…
    Il y a une émulsion intéressante du côté de ce qu’on appelle « les nouveaux penseurs de l’islam ». Je pense à Abdelmajid Charfi, auteur de L’islam entre message et Histoire. Un autre tunisien, Mohammed Charfi, tenait une chaire sous Ben Ali, il a écrit Islam et liberté. Mais ils sont souvent mal reçus ! Contrairement à ce que l’on imagine souvent, ils ont encore plus de mal à s’exprimer depuis le Printemps arabe. Le destin de ces intellectuels, comme Nasr Abou-zeid, qui a été banni comme apostat et a dû fuir aux Pays-Bas, ne me rend pas optimiste sur la possibilité d’une transition « en douceur » de l’islam.

    Vous pensez donc que nous allons vers des temps difficiles…
    Les musulmans, les premiers, vont vivre des dissensions terribles et de grandes souffrances. Tous les ingrédients de la violence sont là ! Il y a un texte qui la légitime pour affronter les infidèles et qui ne souffre aucune controverse, en plus d’un contexte géopolitique pour le moins compliqué. Je crois que l’islam va imploser et que ce sera violent. En tant que chrétiens, nous avons pour responsabilité de venir en aide aux musulmans qui souhaitent sortir de leur religion.

    Propos recueillis par Sylvain Dorient

  • Centrafrique : la Présidente de la République accueille le pape par un discours plus religieux que politique

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    Catherine-Samba-Panza-Je-confesse-tout-le-mal-qui-a-ete-fait-en-Centrafrique-et-je-demande-pardon_article_main.jpgEn accueillant le pape François, dimanche 29 novembre, à l’occasion de sa visite à Bangui, la présidente de transition de la République centrafricaine, Catherine Samba-Panza, a demandé « pardon » au nom des dirigeants ayant contribué à la « descente aux enfers » de son pays. Discours publié sur le site de « La Croix » :

    « Très Saint-Père,

    Leurs éminences les cardinaux, évêques et dignitaires religieux de toutes les obédiences,

    Distingués membres du clergé catholique, des églises protestantes, des mosquées et de différents cultes,

    Distinguées personnalités du monde entier qui ont bien voulu se joindre à nous en cette occasion exceptionnelle,

    Mes chers compatriotes unis en ce jour mémorable dans notre diversité,

    Au regard des incertitudes qui ont, un temps, entouré la visite du pape en terre centrafricaine, sa présence effective parmi nous aujourd’hui est vécue comme une bénédiction du ciel. Cette présence effective du pape François à Bangui est également perçue comme une victoire. Une victoire de la foi sur la peur, sur l’incrédulité et une victoire de la compassion et de la solidarité de l’église universelle. Nous nous en réjouissons tous et gloire soit rendue à Dieu pour cela.

    C’est pourquoi, ces 29 et 30 novembre 2015 sont des jours à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire de notre pays. Car en ces jours historiques, nous sommes le cœur de l’Afrique, la fierté d’une région.

    Remplie de joie et d’allégresse, je souhaite très solennellement la bienvenue au pape François, ainsi qu’a toute sa délégation. « Nzoni gango na sesse ti be Afrika, Tobwa Francois ». Le peuple centrafricain se joint également à moi pour vous dire du fond du cœur « Singuila mingui » ainsi qu’à toutes les personnes qui ont effectué le déplacement à Bangui pour cet important événement.

    Très Saint-Père,

    Le contexte politique du moment, les menaces sécuritaires réelles ou amplifiées qui ont émaillé les préparatifs de votre visite, la résurgence ces derniers jours des mouvements extrémistes et du terrorisme avec une violence omniprésente, auraient pu vous décourager à prendre le risque de faire le déplacement de Bangui. Il n’en est rien. La leçon de courage et de détermination est ici exemplaire et devrait nous enseigner. Vous avez toujours manifesté votre solidarité aux victimes de la crise centrafricaine, en encourageant les hommes et les femmes de Centrafrique, toutes obédiences religieuses confondues, à rester mobilisés pour reconstruire la cohésion nationale. Aujourd’hui, Vous leur confirmez une fois de plus et aux yeux du monde entier que Vous êtes à leurs côtés dans la fraternité et l’amitié universelles entre les hommes. Vous avez surtout démontré une fois de plus que vous êtes le pape des pauvres, des meurtris et de tous ceux qui sont dans la détresse.

    Vous avez en effet choisi de visiter un pays détruit dans ses fondements par plusieurs décennies de crises à répétition, un pays qui vit des drames au quotidien. Vous avezdécidé de venir témoigner votre compassion et votre solidarité à un peuple tenaillé par la haine et l’esprit de vengeance, déchiré par des conflits interminables mais qui, malgré tout, n’a pas totalement perdu sa foi et est toujours debout par la force de l’espoir.

    Au nom de cette foi, je veux commencer par implorer, à travers vous, la miséricorde de Dieu tout puissant au seuil de cette visite que tous les Centrafricains sans distinction attendaient dans la ferveur et l’espérance. Votre présence nous apporte la lumière de la visitation divine qui vient illuminer et transfigurer nos cœurs dans la repentance.

    Très Saint-Père,

    La République centrafricaine, notre pays, a été fondée par un homme d’Église, Barthélémy Boganda dont la vision, en tant que serviteur de Dieu et homme d’État était de placer l’homme et la femme créés à l’image de Dieu au cœur du développement du pays sans distinction ethnique, religieuse ou sociale. Cette vision de « Zo kwe zo » prône l’unité nationale, l’humanisme et le respect de l’être humain. Mais les filles et les fils du pays n’ont pas su gérer l’héritage spirituel, moral, politique et social de notre Père fondateur. Il s’est ensuivi une histoire tumultueuse caractérisée par des crises à répétition. Notre pays, n’a ainsi pas été épargné de vents dévastateurs qui ont semé la désunion et la méfiance jusqu’à la violence entre ceux qui appartiennent à un même socle, à une même nation. Des Centrafricains ont infligé des souffrances inqualifiables à d’autres Centrafricains.

    C’est pour cela qu’il revient aux filles et aux fils de ce pays de reconnaître leurs fautes et demander pardon, un pardon sincère que votre bénédiction transformera en un nouveau levain pour la reconstruction du pays.

    Au nom de toute la classe dirigeante de ce pays mais aussi au nom de tous ceux qui ont contribué de quelque manière que ce soit à sa descente aux enfers, je confesse tout le mal qui a été fait ici au cours de l’histoire et demande pardon du fond de mon cœur.

    Très Saint-Père,

    Nous avons absolument besoin de ce pardon à l’occasion de votre visite simplement parce que les dernières évolutions de la crise dans notre pays sont apparues comme des abominations commises au nom de la religion par des gens qui se disent des croyants. Or, comment être croyants et détruire des lieux de culte, tuer son prochain, violer, détruire des biens d’autrui et procéder à des violences de toutes sortes?

    Nous avons absolument besoin de ce pardon parce que nos cœurs sont endurcis par les forces du Mal. L’amour sincère du prochain nous a quittés et nous sommes désormais ancrés dans l’intolérance, la perte des valeurs et le désordre qui en résulte.

    Nous avons besoin de ce pardon pour reprendre le chemin d’une nouvelle spiritualité plus vivante, accueillante et concrète parce que fondée sur l’amour vrai qui contribue à la réalisation et à l’affirmation de notre humanité.

    Nous sommes en effet conscients que la plus grande chose que votre séjour parmi nous peut nous apporter, c’est la prière, l’intercession pour que les démons de la division, de la haine et de l’autodestruction soient exorcisés et chassés définitivement de nos terres, pour que notre pays retrouve le chemin d’une nouvelle spiritualité solidement ancrée dans la tolérance, l’amour du prochain, le respect de la dignité humaine et des Autorités établies.

    Très Saint-Père,

    En tant que messager de la paix, vous avez choisi de venir consoler un peuple meurtri afin de le restaurer et de le réconcilier avec la grâce que Dieu lui a faite par son sol, son sous-sol, ses eaux, sa faune, ses forêts et sa diversité culturelle. Votre présence parmi nous doit nous réconcilier avec la paix. Que le souffle de paix que vous apportez demeure en République centrafricaine et établisse l’étendard de la gloire de Dieu sur notre pays.

    Vos messages sont attendus pournous libérer de la peur de l’autre, pour nous aider à cesser nos conflits, à changer nos cœurs et à nous établir sur la voie de la sérénité, de la sagesse, de la fraternité et de la paix.

    Il est incontestable que le message de paix que vous nous apportez ne manquera pas d’infléchir et de tourner nos cœurs vers Dieu qui est la source véritable de la paix profonde à laquelle nous aspirons.

    Après toutes les souffrances que notre peuple a vécues et continue de vivre, vous lui apportez certes le réconfort, la chaleur et la force de votre foi, votre commisération mais davantage: vous lui apportez l’espérance et la lumière d’une renaissance certaine.

    Aujourd’hui, le peuple Centrafricain vit dans l’espérance du retour durable de la sécurité sur toute l’étendue de son territoire, de l’organisation des élections libres, transparentes et démocratiques et au final, d’un retour à l’ordre constitutionnel avec des dirigeants élus qui présideront à sa destinée avec la préoccupation d’assurer son bien-être au quotidien.

    Et c’est dans l’allégresse et la piété que nous Centrafricains de toutes les confessions religieuses confondues attendons que Votre main puissante bénisse ce pays afin qu’il devienne enfin cette terre de Zo Kwé Zo dont avait rêvé Barthélémy Boganda, père fondateur de la République centrafricaine.

    Une Centrafrique sans rancœurs, sans haines, sans divisions, sans discrimination de religions et d’ethnies, une Centrafrique sans armes et dans laquelle tous les citoyens pourraient « se donner la main », pour relever et reconstruire leur pays.

    Puisse cette visite marquer la naissance d’une nouvelle ère de coopération renforcée entre le Saint-Siège et la République centrafricaine pour nous aider à atteindre l’épanouissement dans toutes ses dimensions matérielle et spirituelle.

    Avant de clore mon propos, je me dois de remercier toutes les bonnes volontés qui ont contribué à faire de cette visite non seulement une réalité, mais surtout un réel succès. Je voudrais remercier le nonce apostolique, l’archevêque de Bangui, le président de la conférence épiscopale de Centrafrique et toute la communauté catholique de Centrafrique, qui n’a ménagé aucun effort pour la concrétisation de cette visite. Le comité d’organisation ecclésiale et le comité gouvernemental ont ainsi travaillé en synergie au sein de la coordination nationale pour optimiser l’organisation de l’événement. À tous, je dis merci, mille fois merci, pour leurs précieuses contributions.

    Ces remerciements vont aussi à l’endroit des forces internationales notamment la Minusca et la Sangaris pour les efforts supplémentaires accomplis pour la circonstance. Leur présence sur le terrain aux côtés des forces intérieures est un élément essentiel de la réussite de cette visite.

    Très Saint-Père,

    Je terminerai mon propos en vous souhaitant ainsi qu’à toute la délégation qui Vous accompagne un très bon et agréable séjour en terre centrafricaine, terre de désolation aujourd’hui mais terre d’opportunités et d’avenir.

    Gloire à Dieu pour la présence de son messager parmi nous. Que la terre centrafricaine tressaille de joie car Dieu a jeté un regard favorable sur elle pour la sauver. Dieu a exaucé nos prières et nous a envoyé le messager de la paix. Nous sommes sauvés!

    Je vous remercie »

    Ref. Catherine Samba-Panza: « Je confesse tout le mal qui a été fait e Centrafrique et je demande pardon »

    JPSC

  • Le coktail explosif du choc des cultures

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    Lu sur le « salon beige » :

    loiseau.pngL'abbé Fabrice Loiseau, fondateur de la Société des Missionnaires de la Miséricorde Divine, livre ce témoignage exclusif aux lecteurs du Salon Beige, au sujet d'Hakim, arrêté fin octobre alors qu'il s'apprêtait à commettre un attentat à Toulon :

    Arrêté à Toulon fin octobre, Hakim s'apprêtait à commettre un attentat à l'arme blanche sur des marins selon la méthode palestinienne. Après le drame de Paris son histoire pourrait sembler anodine. Pourtant, elle est révélatrice d'un processus de radicalisation. Hakim souhaitait tuer et mourir « martyr » ; c'était devenu une obsession.

    On se connaissait depuis 2011. Hakim était un jeune du centre-ville de Toulon. Ce n’était pas un déséquilibré, ni un monstre. Au contraire, Hakim était un garçon sensible et intelligent. Passionné par le fait religieux, il refusait de pratiquer l'Islam et passait beaucoup de temps sur des sites ésotériques. La figure du Christ l'interpellait. Il souhaitait une religion remplie de symboles et de mystères, je lui ai expliqué notre foi mais il préférait intégrer l'Islam. En quête d'identité, Hakim était bien loin d'une pratique salafiste. Avec son côté « dandy », il ne fut jamais en lien avec des délinquants du quartier, d’où sa difficulté à trouver une arme.

    Passionné par la danse, il était fan de Michaël Jackson, animait des soirées à Saint-Tropez dans des boites de nuit et participait à des concours d'imitation de sa star préférée. 

    En évoluant dans le monde de la nuit et des habits de luxe (il travailla un temps chez Zara), les préoccupations religieuses diminuèrent. Plusieurs personnes le persuadèrent qu’avec son physique il pourrait devenir mannequin. Il monta à Paris et là ce fut l'échec !

    Il ne voulut pas me raconter ce qui s'était passé, je pense qu'il fut humilié, il comprit qu'il ne pourrait devenir mannequin ni poursuivre dans la danse. Il disparut quelques semaines puis je l’ai retrouvé dans la rue avec la barbe et en djellaba. Lorsque je lui ai proposé de discuter, il me répondit : « Non tu es mécréant, ton cœur est endurci, tu ne veux pas connaître la vérité, je n 'ai rien à te dire ». J'ai insisté, je lui dis que je veux comprendre ce qui se passe, pourquoi un tel changement ? « As tu peur de parler au mécréant que je suis ? »lui demandai-je, l' argument fit mouche. Hakim accepte alors de parler un peu et je m'aperçois qu'il a fait siennes toutes les théories salafistes.

    Il s’exprime avec une telle dureté que je comprends qu'il est en lien par internet avec des groupes radicaux, lui qui surfait auparavant sur tous les sites religieux possibles. Le monde pour lui se divise maintenant en deux réalités : les mécréants qui refusent la loi islamique et les vrais musulmans imitateurs du prophète.

    Kim Jackson, comme il se faisait appeler, est devenu partisan du djihad armé, sa piété doit passer par le courage pour soutenir la lutte armée. Je lui demande de rester mon ami. « Ton cœur résiste trop à Allah » me répondit-il. Il partit le visage fermé.

    De mois en mois, je vis sur son visage la haine grandir. Un algérien du bar à chicha me confia : « Hakim, il est devenu fou dans sa tête ». Quelques semaines plus tard, j'apprends par le quartier la convocation d’Hakim par la police, il avait pris ses billets pour la Syrie, son passeport est confisqué. Il était surveillé par la DGSI. Sa mère, une femme courageuse vient faire scandale à la sortie de la mosquée de Toulon : « Vous avez fait de mon fils un terroriste ».L'imam est médusé, il n'y est pour rien, le groupe des salafistes qui a ouvert une librairie à côté de la mosquée se tait. Hakim essaiera de nouveau de partir en car quelques semaines plus tard. Fiché, il se fait repérer et doit rentrer à Toulon où il loge dans un foyer. Il est en contact avec Mustapha, un jeune originaire de Toulon, incarcéré pour apologie du terrorisme puis parti en Syrie. Il essaye de se procurer des armes à feu, en vain. Je le surprends avec de nouveaux amis, il se rapproche de délinquants du quartier, que cherche-t-il à faire ? Les endoctriner, trouver un pistolet, je ne sais. Toujours en djellaba, nous nous croisons pour la dernière fois fin octobre. Voyant ma soutane, il eut un air gêné puis m'évita. J’apprends quelques jours plus tard son arrestation. Un colis de Chine lui est adressé contenant un poignard et deux cagoules, mais le paquet est déchiré et la police prévenue. Hakim se rend sans résistances et avoue : il voulait égorger des militaires de l'arsenal avec son couteau selon la méthode palestinienne, puis mourir en « martyr ». Était-il un loup solitaire ? Était-il commandé ou lâché par Daech ? Je ne sais. L' enquête le dira, mais plusieurs zones d'ombre demeurent dans cette histoire. Une semaine après les massacres de Paris, ce fait est oublié dans la presse. Pour ma part, je suis à la fois triste et soulagé. Triste parce que j'ai échoué, je n'ai pu au cours de ces heures de discussion lui faire prendre conscience du fanatisme de l'État Islamique. Je n'ai pas réussi à lui faire découvrir une spiritualité qui l'aurait sauvé. Triste pour sa maman et sa sœur qui doivent vivre un calvaire.

    Je suis soulagé parce que l'irréparable n'a pas été commis. À chaque fois qu'il allait commettre le pire, il a échoué comme si la Providence l'empêchait d'aller plus loin. Je ne peux m'empêcher de crier ma révolte devant ce processus de radicalisation pour l'un des garçons les plus sympathiques et les plus intelligent du quartier. Non Hakim n'était pas un fou ni un monstre ! Fragile il est devenu terroriste après un échec personnel, en fréquentant des salafistes et des sites islamistes. Ce garçon avait soif de spiritualité. C'est une religion dévoyée qui a eu raison de lui…

    Hakim n’est pas un cas isolé dans notre pays. Les pouvoirs publics, la laïcité, les valeurs de la République sont incapables d'empêcher ce phénomène. Si plusieurs facteurs peuvent jouer dans ce processus de radicalisation, il faut d’abord comprendre que c'est une raison religieuse qui a été cause de ce changement. Pris entre une société matérialiste et hédoniste et un terrorisme religieux, Hakim a choisi. Nous sommes dans une guerre religieuse dans laquelle les chars et les avions militaires ne pourront pas grand-chose. Ce drame est révélateur d'une crise de civilisation, les islamistes se nourrissent de nos faiblesses. Combien d'attentats faudra-t-il pour connaître un réveil spirituel pour notre nation ? Je ne désespère pas et je ferais tout pour revoir Hakim. Je vous invite à prier pour lui.

    Abbé Fabrice Loiseau

    Vous pouvez aider les Missionnaires de la Miséricorde ici.

    Ref. Témoignage de l'abbé Loiseau : "Hakim, mon ami devenu terroriste"

    JPSC

  • Les sociétés occidentales face au défi de l'intégration des communautés musulmanes

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    Le défi de l'intégration des communautés musulmanes (source)

    Écrit par Samir Khalil Samir le .

    Samir Khalil Samir est un jésuite égyptien, spécialiste de l’Orient chrétien et musulman. Dans son livre Les raisons de ne pas craindre l’Islam (voir recension ici), il aborde la difficile question de l’intégration des communautés étrangères, en particulier musulmane, en Europe. Nous avons sélectionné ici quelques passages de ce livre.

    — Presque tous les pays qui ont connu l’intégration du tiers-monde ces dernières années s’interrogent sur les chemins à suivre pour réaliser au mieux l’intégration des étrangers. Quel est votre avis sur les modèles qui ont été adoptés en Europe jusqu’à présent ?

    Il existe trois modèles pris comme référence jusqu’à maintenant.

    1) L’assimilation

    Selon ce schéma, l’étranger doit complètement s’intégrer, non seulement aux lois et à la langue du pays d’accueil mais aussi à sa culture et à ses mœurs en renonçant à ses propres particularités. C’est en gros la recette française, proposée au nom de la laïcité qui fait que tous sont théoriquement égaux devant l’Etat, une recette qui a montré ses limites car elle présuppose et exige une identification intégrale des citoyens avec l’Etat et la suppression de toute différence, ce qui dans les faits est impossible à réaliser et à contrôler.

    2) Le melting-pot

    C’est le modèle américain du creuset où les immigrés doivent se fondre dans la population locale, en gardant quelques prérogatives au niveau de la culture et des mœurs. Ce modèle a eu le mérite de renforcer le sens de l’appartenance des minorités à la plus grande nation du monde, en leur conférant une fierté légitime, symbolisée par le drapeau, par l’hymne et par la participation à quelques grands événements collectifs.

    Pourtant le melting-pot montre ses limites justement sous l’effet des nouveaux flux migratoires et des différents taux de croissance démographique dans les diverses communautés ethniques, facteurs qui provoquent la crise de l’ensemble des valeurs partagées qui formaient le noyau dur de la société américaine, le Wasp (white anglo-saxon protestant). Ceux qui représentaient des minorités sont déjà ou s’apprêtent à devenir des majorités, ils réclament des droits et le pouvoir, ils brisent les équilibres qui s’étaient renforcés, ils veulent de nouvelles règles.

    3) La société multiculturelle

    Le troisième modèle, qui est attentivement observé en Europe, est celui du multiculturalisme. Il se fonde sur le principe que toutes les cultures sont dignes et peuvent aisément cohabiter et que la pluralité des expressions est en soi une garantie de richesse et d’amélioration de la cohabitation sociale.

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  • Musulmans : quand « Le Soir » donne la parole aux représentants des cultes reconnus

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    Extraits de la revue de presse de l’archidiocèse de Malines-Bruxelles :
    « Les représentants des cultes et ceux de la laïcité en Belgique, Noureddine Smaili, le président de l’Exécutif des musulmans, Mgr Léonard, archevêque de Malines-Bruxelles, Philippe Markiewicz, président du Consistoire et Henri Bartholomeeusen, président du Centre d’action laïque, ont répondu immédiatement présents à l’invitation du « Soir » de les faire dialoguer. Leur premier message, hier matin, ne faisait d’ailleurs aucun doute : « Tous ensemble face à ce sectarisme », chacun d’eux insistant à plusieurs reprises sur le fait que ce qui se joue n’est absolument pas une guerre de religions ou de civilisations. « Ce n’est pas l’islam qui en cause ici », affirment avec force Mgr Léonard, Philipe Markiewicz et Henri Bartholomeeusen. Ils se veulent aussi résolument aux côtés des musulmans pour traverser ces terribles événements. Aux côtés, mais pas sans demandes au président de l’Exécutif…
     
    « C’est Mgr Léonard qui, très rapidement, « ouvre les hostilités », avec bienveillance, certes, mais avecfoto-lc3a9onard (1).jpg fermeté : « Je me fais beaucoup de souci pour la communauté musulmane, ainsi que pour le sort des réfugiés, commence-t-il. Car les amalgames redoutés vont apparaître. » «Mais je crois qu’un message doit venir de vous, poursuit-il en s’adressant au président de l’Exécutif des musulmans de Belgique. D’abord, un message pour enlever cette idée d’un islam violent, qui doit passer par un recul critique par rapport aux textes. Il faut dénoncer les interprétations qui sont faites de certains versets du Coran, comme des appels à la violence. Ensuite, je crois que vous auriez grand intérêt à lancer le message de la liberté de conscience : dire que chacun est libre partout dans le monde d’avoir ou de ne pas avoir une religion ! Libre de changer de religion, alors que pour un musulman, il est difficile, voire dangereux, de se dire athée ou de devenir chrétien. Enfin, affirmer également la liberté de tout homme et de toute femme de se marier avec un partenaire d’une autre religion.» cliquez ici :  Page complète
     
    « […] Mgr Léonard livre également son analyse de la perte des valeurs auprès des jeunes : « Nous pâtissons du fait que tout en étant ouvert à la pensée d’autrui, nous manquons souvent d’identité. Or, les jeunes ont besoin de pouvoir s’identifier. Dans une atmosphère où tout est vague, sans conviction, ils cherchent des points de repères. Par exemple, les mouvements de jeunesse ont joué un rôle, mais peut-être avec un trop peu d’identité à présent. Nous manquons aujourd’hui d’engagement, de force, même s’il faut trouver le bon dosage entre identité et ouverture, pour éviter de dévier vers l’identitaire, et le repli. » Le Primat de Belgique, très bientôt à la retraite, affirme cependant qu’il existe quelques paroisses, minoritaires, certes, où les jeunes sont très nombreux. De celles qui proposent une « identité claire » cliquez ici :  Page complète … »

    JPSC

  • La « guerre contre l’Occident » ne peut mettre fin au dialogue avec l’islam, assure le cardinal Tauran

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    Interpellé par I.media, le cardinal français fustige aussi "le vide spirituel de l’Europe" et le manque d’éducation qui font naître des vocations au djihad. Interview lue sur le site « aleteia » :

    « Si les récents attentats de Paris (France) ont tout d’une « guerre contre l’Occident », le dialogue de l’Église catholique avec « la partie saine » de l’islam doit se poursuivre. C’est la conviction du cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, pour qui les chrétiens doivent avoir « le courage de la différence » dans le monde actuel, en étant attentifs à ne pas laisser « germer la haine ». Interpellé par I.media, le cardinal Tauran fustige aussi « le vide spirituel de l’Europe » et le manque d’éducation qui font naître des vocations au djihad.

    I.media : Comment avez-vous perçu les attaques perpétrées à Paris ?

    Cardinal Jean-Louis Tauran : Il s’agit d’une guerre contre l’Occident, une guerre contre une civilisation ! Il faut évidement faire travailler la raison, car même dans une guerre il y a des lois. C’est à mes yeux une nouvelle ère qui voit le jour car, autrefois, le terrorisme visait une personne, un pays ou un groupe… et désormais c’est le monde entier qui est visé. C’est une situation absolument précaire, tout peut désormais arriver n’importe où. Nous assistons aux premiers pas d’un nouveau monde qui commence aujourd’hui, non pas demain, et bien mal, avec des conséquences pour une ou deux générations. Mais le danger serait de laisser germer la haine, et c’est là que les chrétiens doivent montrer le pouvoir de l’amour.

    De tels actes remettent-ils en question le dialogue avec l’islam ?
    Non, bien au contraire ! Ces actes donnent bien sûr peu de crédibilité au dialogue interreligieux, mais la majeure partie des musulmans n’est pas comme cela. Ce sont des gens qui vivent normalement, qui ont l’amour du travail, d’élever leurs enfants, etc. Le dialogue est aussi notre devoir, en tant que chrétiens.

    Parmi les catholiques, cependant, on peut percevoir des réactions vives après ces attentats revendiqués au nom de Dieu, certains reprochant à l’Église catholique d’être trop complaisante avec l’islam…
    Nous ne dialoguons pas avec ces gens ! Nous dialoguons avec la partie saine (de l’islam, ndlr), en espérant qu’elle ait de l’influence sur ces gens-là. L’Église reconnaît qu’il y a des parcelles de vérité dans les autres religions. Tout ce qui est différent de nous n’est pas mauvais. Quant au terrorisme religieux, le pape François l’a dit, c’est un blasphème. On ne peut pas se servir ainsi de Dieu, c’est un mensonge.

    Dès lors, où de tels actes trouvent-ils leur origine ?
    Ce terrorisme se nourrit du vide spirituel de l’Europe. Tous ces jeunes gens qui s’enrôlent trouvent là une identité, un but, de l’argent. Ce qui manque en Europe, c’est la dimension spirituelle. Pourquoi tous ces jeunes partent-ils ? Parce qu’ils n’ont rien chez eux : pas de travail, pas de but dans la vie, et on leur donne immédiatement 1 000 dollars par mois, avec une catéchèse musulmane très rapide. La solution passe par l’éducation : l’école et l’université. Prenez par exemple un pays comme le Liban. Qu’est-ce qui a fait ce pays ? C’est l’école. Musulmans et chrétiens étaient tous ensemble, depuis le jardin d’enfants jusqu’au baccalauréat. La manière dont on enseigne l’Histoire est aussi très importante.

    Comment chacun de nous peut-il lutter contre cette barbarie ?
    On lutte contre de tels actes en redoublant de cohérence dans notre vie. Un chrétien, dans le monde d’aujourd’hui, c’est quelqu’un qui pose question. À l’inverse, si nous ne posons pas question, nous ne sommes pas « le sel de la terre ». Il faut avoir le courage de la différence dans le monde d’aujourd’hui. En Europe, par exemple, un jeune enfant qui ose dire à l’école qu’il est le seul de sa classe à aller au catéchisme, qui est l’objet de la dérision de ses camarades, commence déjà à savoir ce que c’est que d’être chrétien.

    La France n’a pas tardé à réagir en bombardant massivement des sites liés à Daesh en Syrie. Est-ce la solution à vos yeux ?
    Il y a le devoir d’un gouvernement d’assurer la sécurité des citoyens, la France est en état de légitime défense. Mais la France ne doit pas être seule, elle doit être accompagnée par la communauté internationale, en particulier pour aller sur le terrain.

    Dans ce contexte, la visite du pape François en République centrafricaine fin novembre comporte-t-elle des risques ?
    Je crois que le Pape a toujours envie d’y aller. Il ne faut pas non plus s’enfermer dans la peur, car alors les djihadistes gagnent. Ils sont réellement dans une lutte contre la civilisation occidentale. D’ailleurs, Abou Bakr al-Baghdadi, le calife de l’État islamique, a dit qu’il voulait punir « l’imbécile de Hollande », mais surtout la ville de Paris, « capitale de la perversion » !

    Et punir Paris qui « porte la bannière de la croix en Europe »…
    J’aimerais bien que Paris porte l’étendard de la croix, mais je ne crois pas que ce soit le cas !

    Propos recueillis au Vatican par Antoine-Marie Izoard, I.media »

    Ref. La « guerre contre l’Occident » ne peut mettre fin au dialogue avec l’islam, assure le cardinal Tauran

    JPSC

  • Un véritable tsunami de désespérés va s'abattre sur l'Europe

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    De swissinfo.ch :

    «Un tsunami de désespérés va s'abattre sur l'Europe»

    Par Gemma d'Urso, Lugano

    Pour Grégoire III Laham, seul un miracle a permis aux chrétiens de Syrie de survivre à cinq ans de guerre civile.

    De passage à Lugano, le patriarche de l’Eglise catholique melkite basée à Damas a lancé un véritable cri d’alarme à propos de la guerre qui secoue son pays depuis près de cinq ans. Grégoire III Laham a enjoint les évêques suisses à organiser une conférence épiscopale ayant pour but de ramener la paix dans le berceau de la chrétienté.

    Arrivé expressément de Rome, où il a participé au récent synode de l'Eglise catholique, le patriarche de l’Eglise catholique melkite était l'hôte du Collège Pie XII de Lugano. En 2001, c'était lui qui avait accueilli le Pape Jean-Paul II à Damas et l'avait fait entrer dans une mosquée. Une première dans l'histoire.

    Orateur principal de la conférence sur la situation des chrétiens au Moyen-Orient, organisée par l'association «Chrétiens sans frontières» qui vient de se constituer au Tessin, Grégoire III a lancé un cri d'alarme: «Un véritable tsunami va s'abattre sur l'Europe, celui de l'exode de tous les désespérés et persécutés qui vont fuir la guerre et la stratégie de la terreur mise en place par l’Etat islamique. Pour endiguer ce flux qui représentera un véritable danger pour l'Europe laïque et auquel vous n'êtes pas préparés, les chrétiens et les musulmans modérés du monde entier doivent s'unir pour ramener la paix. Seule une coalition internationale interreligieuse sera plus efficace que les bombes, soyons-en conscients.»

    Grégoire III Laham, un Syrien né au Liban et qui s'exprime couramment en plusieurs langues, dont le français et l'italien, a rappelé l'importance de la Syrie dans l'histoire du christianisme, «né à Damas», a-t-il précisé. Il a souligné que, de tout temps, le gouvernement de la famille Assad a garanti la liberté de culte aux chrétiens de Syrie. Aujourd'hui cependant, l'avancée des combattants islamistes menace la vie même de ses coreligionnaires, notamment à Alep et Homs, deux villes prises pour cibles par les troupes de l'Etat islamique.

     

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  • Quand un évêque catholique baptise son père musulman

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    Découvrez l'histoire fascinante de l'archevêque Thomas Luke Msusa qui se confie sur sa foi, sa conversion et sa vocation. Sur le site « Aleteia » :

    ambuye-msusa-png1.png« En discutant avec la plupart des 48 évêques d’Afrique actuellement à Rome pour le synode sur la famille, on entend parfois des histoires merveilleuses de leur pays, de leur culture, et même de leur propre famille.

    C’est le cas de Mgr Thomas Msusa, archevêque de Blantyre, au sud du Malawi. Né musulman, il s’est converti au catholicisme. Âgé de 53 ans, il est vice-président de l’association de huit pays membres des Conférences épiscopales d’Afrique orientale. Il a été ordonné prêtre au sein des Missionnaires de la Compagnie de Marie, connus sous le nom de Missionnaires Montfortains. Il nous partage l’histoire de sa conversion et celle de son père.

    Aleteia : Monseigneur, nous avons entendu dire qu’au Malawi, de nombreux musulmans se convertissent au christianisme. Que pouvez-vous nous dire à ce sujet ?

    Mgr Thomas Msusa : C’est exact. J’ai travaillé dans le diocèse de Zomba pendant dix ans. Chaque veillée pascale réunissait 100 à 150 adultes à la cathédrale, et beaucoup d’autres dans les paroisses.

    Je leur demandais comment ils s’étaient convertis. Ils me disaient dit que c’était en écoutant Radio Maria qui est très importante dans notre pays et est toujours présente aux grandes messes. Avant Radio Maria, ils n’entendaient que la propagande contre l’Église catholique. Connaissant la vérité sur l’Église, ils décidaient alors de se convertir au catholicisme.

    Ce n’est pas un problème dans notre pays. Dans mon village, 99,9 % de la population est musulmane. Mon père était lui-même imam.

     Vous avez été élevé dans la foi musulmane ?
    J’ai quitté la maison à 7 ans, car je voulais aller à l’école. Je suis resté à la paroisse. À 12 ans, j’ai été baptisé à ma demande. Je voulais devenir comme les prêtres. Ils m’ont donc envoyé au séminaire. À mon retour, n’étant pas le bienvenu dans ma famille, je suis resté à la paroisse.

    J’ai été ordonné prêtre, et pour remercier Dieu, j’ai voulu célébrer une messe à la maison. J’ai demandé aux plus anciens de l’Église sur place et à mon oncle – déjà converti – d’organiser une messe à l’extérieur.

    Beaucoup de gens dont ma famille et mon père sont venus. Il m’a dit : « Je ne voulais pas te laisser rejoindre l’Église, mais je crois que maintenant nous irons probablement au paradis grâce à toi ».

    Votre père s’est-il converti au catholicisme ?
    Devenu évêque, je suis rentré à la maison et ai invité les gens à venir. Mon père s’est agenouillé en disant : « J’ai besoin du baptême ». Je lui ai dit : « Père, toutes ces années tu m’as dit que j’irais en enfer. Veux-tu y aller avec moi ? » (rires). J’ai ajouté : « Si tu veux devenir catholique, tu dois suivre la formation au christianisme qui dure trois ans ». Il a accepté, et je l’ai baptisé en 2006.

    Je retourne au Malawi le 29 octobre pour ramener la paix dans ma famille. Mon père, aujourd’hui très âgé et très malade, doit déclarer devant tous qu’il a voulu devenir chrétien, pour éviter des problèmes à sa mort. Ce sera ma responsabilité – notre responsabilité en tant que chrétiens – de lui offrir une sépulture chrétienne.

    Autre exemple, au début il me disait : « Tu vas t’éloigner de notre culture ». Aujourd’hui, même le chef traditionnel m’a donné un village, me nommant chef. Je m’occupe de 62 familles. En tant qu’évêque j’ai beaucoup de responsabilités, et c’est ma sœur Cristina qui est maintenant le chef.

    C’est un village de chrétiens et musulmans ?
    Les deux. Après le synode africain en 2006, j’ai invité les catholiques et les musulmans. Nous avons commencé par célébrer la messe et mangé ensemble. Je leur ai dit : « Oubliez vos problèmes, ce jour est un jour de fête ». Les catholiques ont reçu la communion en présence des musulmans. Depuis, chaque année, tout le monde attend cet événement avec impatience.

    Ref. Quand un évêque catholique baptise son père musulman

    JPSC

  • L'inquiétude de musulmans face à l'attraction du christianisme

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    Le printemps du christianisme se trouve en Afrique et en Asie et n’a nul besoin que les périphéries occidentales viennent lui faire la leçon avec leurs théories sur le recyclage de la parole évangélique pour une modernité tardive. Lu sur le site web du « Salon beige » :  

    6a00d83451619c69e201b7c7da843d970b-320wi.jpg« Marc Fromager, directeur de l'Aide à l'Eglise en Détresse a publié un livre sur la situation des chrétiens au Moyen-Orient, analysant les causes du drame actuel. Cet ouvrage propose un décryptage intéressant des enjeux religieux, énergétique et politiques qui déchirent cette région, en pointant du doigt les différentes responsabilités locales et occidentales, y compris françaises.

    La fin des chrétiens au Moyen-Orient semble inéluctable, mais il y a toujours des raisons d’espérer. Parmi elles, il y a les nombreuses conversions de musulmans, conversions qui expliquent aussi la radicalisation de musulmans, qui craignent que cette situation leur échappe :

    "Une réelle inquiétude monte chez certains musulmans qui se rendent compte, mieux que nous, de l'attraction du christianisme. En Occident, on ne le mesure guère au vu de la pratique religieuse qui a connu un net effondrement. En France, elle se situe atour de 4 à 5% de catholiques pratiquants. Dans cet environnement de coma spirituel, parler de l'attraction du christianisme pourrait paraître provocant. Et pourtant !

    Il suffit de voyager en Afrique, en Asie, au Moyen-Orient même pour s'apercevoir que le christianisme attire de plus en plus, y compris des musulmans. En 2006, sur la chaîne Al Jazeera, le cheikh Ahmad Al Katani, président des Compagnons pour les Sciences de la loi islamique en Libye, lançait un réel cri d'alarme : selon lui, 6 millions d'africains se convertissaient chaque année au christianisme, soit 667 par heure.

    En Indonésie, 2 millions de musulmans quittent l'islam chaque année pour le christianisme. Si cette tendance se poursuit, ce pays, le plus grand pays musulman au monde, cessera d'être à majorité musulmane d'ici 2035. La situation est tellement alarmante que le gouvernement musulman a lancé une grande campagne télévisée, "Save Maryam" (Sauver Maryam)pour tenter d'arrêter l'hémorragie mais aussi collecter des fonds pour renforcer l'islamisation."

    Ref. L'inquiétude de musulmans face à l'attraction du christianisme

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