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Islam - Page 57

  • Vivrions-nous la fin d'un monde ?

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    C'est ce que plusieurs auteurs pensent comme le résume cet article paru sur le site cyceon.com :

    Pour les auteurs français, c’est la fin d’un monde

    La civilisation occidentale, « judéo-chrétienne » serait « finie, morte. » C’est ce qu’affirme un nombre croissant d’auteurs, au premier rang desquels des chercheurs et philosophes français. En catalyseur des évènements qui ont si durement frappé Paris en novembre 2015, se répandrait une « révolution » dont l’ « islamisme » serait la doctrine et le « terrorisme » la tactique. A « l'Occident (qui) a tué 4 millions de musulmans depuis la première guerre du Golfe, » répondent « de jeunes soldats prêts à mourir, » explique Michel Onfray. « Nous vivons la fin de la fin de l’Histoire, » affirme Alain Finkielkraut selon qui « l’Occident n’a (toutefois) pas enfanté l’islamisme. »

    Le terrorisme n’est pas l’expression d’un « nihilisme » mais l’offensive d’un « projet (révolutionnaire) profondément séduisant, » écrit Scott Atran. « Nos faiblesses les galvanisent, (…) nous avons abandonné le champ des valeurs, » estime Thibault de Montbrial qui plaide pour la réaffirmation de l’identité française. Pour nombre d’auteurs, la réaction militaire de l’Occident et sa perte de transcendance à travers sa réduction au simple consumérisme l’ont condamné. Dépourvu ainsi de spiritualité, l’Occident serait un panier de consommateurs mûrs prêts à tomber, sans combattre, devant la menace. La fin de l’Histoire en annonce pourtant une nouvelle, et si le réalisme manque encore, l’annonce du chaos précède parfois le sursaut.

  • Deux petites "feuilles vertes" consacrées au statut du Coran et à Mahomet "le beau modèle"

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    Saluons le travail réalisé par Annie Laurent sur le site de l'association "clarifier" :

    Depuis quelques mois, les médias se font l’écho de prises de position de musulmans exaspérés par le déni de réalité de leurs représentants face aux violences qui se commettent au nom de l’islam. Les auteurs de ces textes mettent en cause l’islam lui-même dans lequel ils voient la cause de tous les autres maux (absence de créativité, mépris de la femme, entraves aux libertés fondamentales, etc.) qui affectent le monde musulman, surtout arabe. Pour comprendre les blocages qui empêchent toute évolution de la pensée et de la pratique en islam, il faut prendre en considération le statut spécifique des Ecritures sacrées musulmanes. Tel est le but de ces deux Petites Feuilles vertes (n° 37 et 38) qui reprennent un article d’Annie Laurent publié dans le cadre d’un dossier comparatif sur la force et la violence dans le christianisme et dans l’islam, paru dans la revue Sedes Sapientiae n° 134 (décembre 2015) *.

    Lire ces deux "petites feuilles vertes" sur le site de "clarifier"

  • La Syrie expliquée aux copains

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    Politologue de formation, Marie Thibaut de Maisières est éditrice et auteur de livres pour enfants (My ZebraBook). Mère de famille, elle est aussi polémiste dans "On refait le monde" (Bel-RTL) et officier de réserve de la marine belge. Elle  a accompagné le reporter Christophe Lamfalussy et le comité belge des Chrétiens d’Orient en décembre 2015 dans un voyage dans le Rojova (Nord-est de la Syrie). LaLibre.be propose de découvrir son dernier article publié sur son blog Haystories.org et consacré à la situation en Syrie .

    « Le plus important à retenir sur la Syrie, c’est que la nourriture y est trop bonne. Les Libanais sont des pros du marketing donc tout le monde pense que la nourriture libanaise est la meilleure. Que nenni. Le plus délicieux houmous se mange à Damas, Alep et à Homs. Même si ce n’est pas bon goût de le rappeler alors que la population dans les zones rebelles notamment Alep crèvent littéralement de faim à cause de la stratégie du Régime de Bachar El Assad.

    Maintenant que la vérité est rétablie, commençons :

    La Syrie est un grand pays. 22 millions d’habitants (en 2012). Avec une répartition religieuse/ethnique, à peu près, comme suit :

    60 à 70% de sunnites (15 millions)

    Le sunnisme est le courant disons ‘mainstream’ de l’islam . La très grande majorité (85%) des musulmans dans le monde est sunnite. Les seuls pays à majorité chiite sont l’Iran (90%) , l’Irak (60% de chiites), l’Azerbaïdjan et Bahreïn. Il y a aussi de grosses minorités de chiites au Liban (souvenez-vous en parce que l’on va parler du Hezbollah plus tard), au Pakistan, en Inde, au Yémen, en Afghanistan, en Turquie et en Arabie Saoudite (Wouf, je les plains!).

    Les musulmans que l’on connaît, ici en Belgique, sont souvent sunnites. Car la majorité des musulmans de Belgique sont d’origine marocaine et turque, des pays majoritairement sunnites.

    Le schisme (séparation) entre islam sunnite et chiite date de très tôt dans l’islam – du tout début en fait -. A cause d’une bagarre de succession (comme il y en a dans toutes les bonnes familles). Les chiites auraient voulu que ce soit Hassan, le fils du quatrième calife Ali, le gendre du prophète, mari de sa fille chérie-adorée Fatima, qui devienne le successeur de Mohamed. Alors que les sunnites, eux, ont choisi Muawiya, l’homme fort du moment comme cinquième calife.

    Depuis cette date, ils ne sont pas trop copains (euphémisme ! Ils se font actuellement la guerre dans pas mal de pays).

    Plus pratiquement, voici quelques différences entre chiites et sunnites :

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  • La réalité religieuse multiple de l’Arabie Saoudite

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    De l’excellent « Courrier du Maghreb et de l’Orient », éditions décembre 2015-janvier 2016 :

    « Ce n’est plus un secret pour aucun observateur : l’Arabie Saoudite mène une guerre par procuration dans le Moyen-Orient pour contenir l’influence de l’Iran et du chiisme. Le royaume saoudien se veut ainsi le pays de l’axe sunnite et soutient, partout où il peut, les gouvernements ou rebelles qui luttent contre les satellites et auxiliaires de l’Iran. Pourtant, l’Arabie n’est elle-même pas une terre religieuse homogène, et on découvre que le royaume, dominé politiquement et religieusement par une version rigoriste et conservatrice de l’Islam, le Wahhabisme, est lui-même traversé de plusieurs courants religieux et abrite une minorité chiite importante.

    Saudi-Arabia-religions-CMO-jan-2016-E-Pène.jpg

     

    Les Sunnites saoudiens constituent la majorité des habitants (52%). Ils peuplent majoritairement l’ouest (depuis la frontière yéménite jusqu’à la frontière jordanienne), le nord, quelques zones à l’est le long du Golfe persique, et quelques zones désertiques du sud-est. Le sunnisme est structuré en quatre rites ou écoles de jurisprudence (mad’hab) : le Hanafisme, le Shafi’isme, le Malikisme et le Hanbalisme. Seuls ces deux derniers sont représentés en nombre dans la population saoudienne (à l’exception de la population expatriée). Le Malikisme, une doctrine qui prône une approche moraliste de la loi, est majoritairement pratiqué dans l’ouest, le long du golfe persique et dans les zones désertiques du sud-est. Le Hanbalisme, qui a emprunté au Safi’isme une adhérence rigide aux Hadith/Sunna, rejette la spéculation juridique et se réfère à la lettre des textes sacrés originels. Il a été en grande partie absorbé par le Wahhabisme depuis la fin du XVIIIème siècle et n’est plus pratiqué qu’au nord du royaume, dans les hautes terres de Shammar, et dans les zones désertiques du sud de la Syrie et de l’Irak.

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  • 21 martyrs coptes, un an après : une foi fortifiée

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    Mgr Bafnotios, 66 ans, a l’habitude de faire face au péril islamiste. Il est, depuis trente-huit ans,mgr-bafnotios-eveque-copte-orthodoxe-de-samalout-en-moyenne-egypte_article.jpg l’évêque copte orthodoxe de Samalout, en Moyenne-Égypte. C’est de son diocèse que sont originaires les martyrs exécutés le 16 février 2015. Comment le diocèse de Samalout a-t-il fêté ce premier anniversaire le 16 février? Interview lue sur le site  du magazine « famille chrétienne » :

    Nos diocésains, et spécialement les habitants d’El Our, sont très fiers de leurs enfants qui ont montré une foi digne de celle des premiers chrétiens, et des Coptes depuis mille quatre cents ans. Mais, au-delà du diocèse, c’est toute l’Église copte qui les célèbre. Le saint synode [assemblée des évêques ] d’Égypte sera invité tous les ans pour célébrer cet anniversaire ; la fête de l’entrée du Seigneur au Temple sera désormais aussi la célébration des vingt et un martyrs.

    Où en est le chantier de la basilique qui leur est dédiée?

    Dans une semaine, le rez-de-chaussée sera achevé et le premier étage commencera. Elle fera 4 200 m2.

    Le président El Sissi a autorisé la construction de cette basilique. N’est-ce pas radicalement nouveau dans un pays où, depuis quatorze siècles, les chrétiens sont considérés comme des citoyens de seconde zone?

    C’est exact. Il a déclaré que les otages sacrifiés n’étaient pas seulement des martyrs chrétiens, mais ceux de toute la nation égyptienne. L’Église a actuellement une excellente relation avec le président El Sissi, et avec le gouvernement.

    Qu’est-ce que cet événement tragique a changé au village d’El Our?

    Il a fortifié la foi et ouvert une fenêtre vers le Ciel. Le quotidien est devenu plus chrétien, avec une pratique religieuse plus profonde, je vois la différence.

    À El Our, cet évènement tragique a fortifié la foi et ouvert une fenêtre vers le Ciel.

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  • Une violence pas très divine

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    La religion engendre-t-elle la violence ? La réponse d’Ignacio Aréchaga sur didoc.be 

    islam-vio.jpgPour l’Occident sécularisé, le djihadisme est un phénomène de fondamentalisme religieux. Celui qui tue au cri d’« Allah est grand » ne peut être qu’intoxiqué par une croyance religieuse malsaine, qui lui fait croire qu’il est au-dessus du bien et du mal. Le djihadiste serait un zélote bourré de lectures du Coran et de sermons extrémistes qui le pousseraient à éliminer l’infidèle. C’est pourquoi, la presse regorge d’analyses sur la question de savoir si l’islam justifie la violence et, au passage, si le monothéisme, aussi le christianisme, est un bouillon de culture de l’intolérance.

    La difficulté des services secrets pour détecter les viviers du terrorisme islamique en Europe constitue à elle-seule un indice qui devrait prévenir, dans ce domaine, les généralisations simplistes. De toute façon, ce que l’on apprend des djihadistes tels que les auteurs des attentats de Paris ou les nouveaux adeptes de l’Etat Islamique indique qu’ils ne brillent pas vraiment par leur dévotion. Ce sont des gens qui traficotaient avec la drogue, liés à la petite délinquance, plus fervents de discothèques que de mosquées, appréciant l’alcool, fans de jeux vidéo violents et visiteurs des sites de dating. En un mot, leur exemplaire du Coran n’était pas usé jusqu’à la corde.

    L’Etat Islamique a su s’adapter pour pêcher dans ces eaux. Parmi les centaines de vidéos postées sur internet, seule une poignée possède un caractère religieux. Finis les sermons interminables d’un personnage figé comme ceux d’Al Qaeda. Maintenant, ce sont des vidéos de quelques minutes où sont exhibées la violence, les décapitations et l’extermination de l’ennemi, avec un langage accessible aux accros de jeux vidéo violents du style Mortal Kombat.

    Pour ce type de personnes, l’appel à la religion s’apparente plutôt à une ultime tentative de donner un sens à leur vie jusqu’alors déstructurée et banale. Prendre les armes serait une manière de se sentir investis d’une mission auréolée d’héroïsme. Mourir en tuant au nom de l’islam servirait d’expiation à une vie stérile. Ce vide se remplit rapidement des visions les plus extrémistes de l’islam, qui sacralisent la violence contre l’infidèle. Mais, plutôt qu’un excès de dévotion, il en ressort une forme de pathologie religieuse, comme le désordre alimentaire de celui qui passe de l’anorexie à la boulimie.

    C’est pourquoi on a l’impression que la solution n’est pas de « relativiser » les croyances religieuses, comme le suggèrent certains, toujours enclins à jeter le soupçon sur les vérités qui en appellent à un Dieu unique. En ce temps de Noël, nous avons réécouté le message chrétien de paix et de miséricorde, et l’appel à aimer le prochain comme soi-même. Se surpasser dans ce domaine ne pourra que favoriser la cohabitation, aussi avec les non-croyants. Dans ce sens, les personnes qui ont vécu le plus profondément leur foi chrétienne — de Jean-Paul II à Mère Teresa de Calcutta, pour ne citer que des saints récents — ont été les plus pacifiques.

    Les médias, ces derniers jours, nous ont rapporté de nouvelles atrocités de l’Etat Islamique. Mais bien que ce dernier essaie de faire croire à un combat pour la foi, afin de gagner de nouveaux adeptes, ses agissements ne révèlent que de vieilles pulsions humaines : la soif de vengeance et de pouvoir, l’orgueil, l’annihilation de l’adversaire, l’exploitation du faible… tout ce qu’il y a de plus contraire à cette maîtrise de soi que la religion a toujours essayé d’inculquer.

    Si l’on veut comprendre le djihadisme pour mieux le combattre, il faut commencer par ne pas attribuer de manière simpliste à la religion les causes de conflits qui trouvent leurs racines ailleurs.

    Réf. Une violence pas très divine

    JPSC

  • Le trafic d'esclaves : une réalité bien actuelle dans le monde islamique

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    De KTO.TV : 

    Soudan / Eglises du Monde

    " Au Soudan, un garçon peut coûter 300 euros, une fillette, 250 " rapporte le père Antonio Aurelio Fernandez, président de Solidarité Internationale Trinitaire. Cet organisme, fondé en 1999 par les Pères Trinitaires, soutient les personnes persécutées dans le monde à cause de leur foi, notamment les enfants soudanais chrétiens vendus par des marchands d'esclaves islamiques. Il vient nous livrer son témoignage dans Eglises du Monde. Une émission réalisée en partenariat avec l'Aide à l'Eglise en Détresse.

  • L'Islam et la sexualité

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    D'Annie Laurent :

    L'Islam et la sexualité (Petite feuille verte n°36 de l'Association "Clarifier")

    Durant la nuit du 31 décembre au 1er janvier dernier, dans plusieurs villes d’Allemagne (Cologne, Hambourg, Stuttgart, Bielefeld) et dans d’autres pays d’Europe : Suisse (Zurich), Autriche, Pays-Bas, Suède et Finlande, des centaines de femmes fêtant le Nouvel An ont été victimes de violences sexuelles commises contre elles par des immigrés. Les autorités des pays concernés ont signalé que ces actes avaient été planifiés. Par ailleurs, périodiquement, les médias se font l’écho de mauvais traitements infligés aux femmes dans les sociétés musulmanes, pas seulement arabes. Les événements de la Saint-Sylvestre ont conduit l’ancienne ministre allemande de la famille, Kristina Schröder, à poser la question de savoir si « les normes de la masculinité en Islam légitiment la violence faite aux femmes ».

    Telle est l’interrogation à laquelle la présente Petite Feuille verte (n° 36) que nous vous proposons voudrait s’efforcer de répondre. 

    « La prééminence masculine est fondamentale en Islam », explique le spécialiste tunisien Abdelwahab Bouhdiba dans l’un des livres de référence sur le sujet, La sexualité en Islam (PUF, coll. Quadrige, 1986, p. 31).

    Le récit coranique de la création affirme l’inégalité constitutive entre l’homme et la femme. « Les hommes sont supérieurs aux femmes à cause des qualités par lesquelles Dieu a élevé ceux-ci au-dessus de celles-là » (4, 34). Ce verset reflète sans doute l’héritage patriarcal des sociétés arabes mais, du point de vue islamique, cela résulte d’une volonté divine, donc immuable. Il s’agit d’un choix arbitraire de Dieu en faveur de l’homme qui instaure une différence de dignité entre l’homme et la femme et une subordination certaine de la femme à l’homme. Ce qui explique le machisme si caractéristique de l’Islam, que le poète syrien Adonis (de confession alaouite) dénonce dans un livre récent : « L’islam assujettit la femme et fixe cette servitude par le Texte ». Il en a fait « un instrument pour le désir et le plaisir de l’homme ; il a utilisé la nature pour établir et asseoir davantage sa domination » (Violence et Islam, Seuil, 2015, p. 81 et 85).

    Certes, le machisme se trouve à des degrés divers dans toutes les cultures, religieuses ou non, mais, selon la perspective biblique, il s’agit d’une conséquence du péché originel, faute qui a abîmé la création initiale et mis le désordre dans la relation entre l’homme et la femme, ce dont Dieu a pris acte en disant à Eve : « Ta convoitise te poussera vers ton mari et lui dominera sur toi » (Gn 3, 16). Or, le Coran occulte cette séquence biblique ainsi que le dessein de salut de Dieu destiné à racheter l’humanité pécheresse. En restituant à l’homme et à la femme leur commune dignité d’enfants de Dieu, le baptême corrige les effets pervers des débuts de l’histoire et donne à l’homme la grâce nécessaire pour éviter la tentation machiste ou misogyne. Saint Paul enseigne : « Que chacun aime sa femme comme soi-même, et que la femme révère son mari » (Ep 5, 33).

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  • Les propos interpellants de Michel Onfray

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    Extrait de son interview au Corriere della Sera :

    "L’islam manifeste ce que Nietzsche appelle “une grande santé”: il dispose de jeunes soldats prêts à mourir pour lui. Quel occidental est prêt à mourir pour les valeurs de notre civilisation : le supermarché et la vente en ligne, le consumérisme trivial et le narcissisme égotiste, l’hédonisme trivial et la trottinette pour adultes?"

    L'ensemble de l'interview mérite d'être lu avec esprit critique et sens du discernement...

  • Jésus et l'islam ou quand le voile se déchire

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    D'Odon Lafontaine sur le site d'EEChO :

    Islamologie : le voile se déchire

     

    Jésus et l'islam

    La série documentaire Jésus et l’islam de Jérôme Prieur et Gérard Mordillat sur la chaîne Arte a rencontré un franc succès d’audience.  Cette série présente en sept épisodes d’une heure chacun environ les analyses d’une vingtaine d’islamologues appelés à présenter leurs points de vue sur les origines historiques de l’islam, l’angle proposé de la place de Jésus dans l’islam ne constituant en fait qu’un alibi et une accroche marketing (on peut revoir ces émissions sur le web). L’association EEChO était représentée, parmi ces chercheurs de toutes origines et obédiences, en la personne de François-Xavier Pons, qui portait nos analyses. Les réalisateurs n’ont retenu de son propos que quelques minutes. Ce qui nous amène à formuler dès maintenant certaines réserves sur cette série, émises en quelque sorte « de l’intérieur », pour mieux pouvoir en tirer les enseignements par la suite.

    Un format douteux

    Son format tout d’abord, suscite des interrogations : la série est réalisée à partir de la succession d’interventions, apparemment « brutes de décoffrage », de spécialistes et chercheurs filmés en plan rapproché. Fait rare et appréciable, c’est leur parole qui est (ou semble) mise en valeur, les différentes interventions étant entrecoupées du discours d’une « voix off ». Un discours global est ainsi déroulé, au fil des affirmations des uns et des autres, par delà leurs contradictions éventuelles que cette « voix off » vient plus ou moins démêler. Et voilà où le bât blesse : nous ne pouvons savoir réellement quel est le point de vue des intervenants. Nous ignorons les questions que leur ont posées les réalisateurs et auxquelles ils répondent. Les artifices du montage, des coupes, du séquencement des interventions donnant l’illusion que les chercheurs se répondraient l’un l’autre, permettent ainsi aux réalisateurs de leur faire épouser habilement leur propre parti-pris, parfois au mépris de tout souci de vérité ou de la plus élémentaire déontologie journalistique. On se souvient en effet du véritable travail de propagande antichrétienne qu’ils avaient réalisé précédemment avec leurs séries Corpus Christi (1996-1997), L’Origine du christianisme (2000) et l’Apocalypse(2008) en usant exactement des mêmes méthodes. EEChO n’existait pas encore, et nous ne pouvions donc alors réfuter leurs mensonges. D’autres s’en sont heureusement chargés, avec un certain brio. Nos travaux sur l’histoire des Apôtres et du christianisme des origines ont depuis apporté les éclairages nécessaires.

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  • Cologne est-il le signe qu’il faut fermer les portes ou fermer les yeux ?

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    De Kamel Daoud sur le site de "L'Hebdo" :

    Viol et fantasmes sur «Europe»

    KAMEL DAOUD Né en 1970 en Algérie, dans la région de Mostaganem, il est journaliste et écrivain d’expression française: Il écrit en français car, dit-il, «l’arabe est piégé par le sacré, les idéologies dominantes. On a fétichisé, politisé, idéologisé cette langue.» Kamel Daoud est l’auteur, notamment, des romans Le Minotaure 504 et Meursault, contre-enquête. Il a été finaliste du Prix Goncourt 2014 et a obtenu le Goncourt du premier roman 2015.

    L’écrivain algérien Kamel Daoud réagit aux agressions sexuelles qui ont bouleversé l’Allemagne à Nouvel An. Des réfugiés, explique-t-il, nous ne voyons que le statut, pas la culture. C’est ainsi que leur accueil est placé sous le signe de la bureaucratie et de la charité, sans tenir compte des préjugés culturels et des pièges religieux.

    Que s’est-il passé à Cologne? On peine à le savoir avec exactitude en lisant les comptes rendus, mais on sait au moins ce qui s’est passé dans les têtes. Celle des agresseurs, peut-être; celle des Occidentaux, sûrement.

    Fascinant résumé des jeux de fantasmes. Le «fait» en lui-même correspond on ne peut mieux au jeu d’images que l’Occidental se fait de l’Autre, le réfugié-immigré: angélisme, terreur, réactivation des peurs d’invasions barbares anciennes et base du binôme barbare-civilisé. Des immigrés accueillis s’attaquent à «nos» femmes, les agressent et les violent. Cela correspond à l’idée que la droite et l’extrême droite ont toujours construite dans les discours contre l’accueil des réfugiés. Ces derniers sont assimilés aux agresseurs, même si l’on ne le sait pas encore avec certitude. Les coupables sont-ils des immigrés installés depuis longtemps? Des réfugiés récents? Des organisations criminelles ou de simples hooligans? On n’attendra pas la réponse pour, déjà, délirer avec cohérence. Le «fait» a déjà réactivé le discours sur «doit-on accueillir ou s’enfermer?» face à la misère du monde. Le fantasme n’a pas attendu les faits.

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  • Terrorisme : l'amalgame entre islam et christianisme est extrêmement dommageable pour l'Eglise

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    D'Henri de Begard sur "Le Rouge et le Noir" :

    Terrorisme : l’amalgame entre religions est profondément dangereux pour le christianisme

    Nombreux sont les intervenants médiatiques et politiques qui insistent régulièrement sur la nécessité de ne pas faire d’amalgame entre l’islam et l’islamisme. Mais bien souvent cette distinction est entachée de deux erreurs majeures.

    La première, déjà évoquée dans de précédents articles [1], consiste à déclarer que l’islamisme n’a rien à voir avec l’islam. Le refus de cette filiation est non seulement insultante intellectuellement, mais elle est aussi un frein véritable à la résolution du problème djihadiste.

    La deuxième erreur consiste à commettre un amalgame plus grand encore que celui entre islam, islamisme et violence, en élargissant la dénonciation de la violence, en affirmant qu’elle est intrinsèque aux religions, que chaque religion possède son extrémisme, et que ces extrémismes sont comparables.

    Il s’agit, par exemple, de cette opération [2] relayée par les médias dans laquelle des individus sont allés lire dans la rue des passages de la bible, les faisant passer pour des extraits du Coran, pour observer les réactions des passants et démontrer ainsi que la violence du christianisme est comparable à celle de l’islam (oubliant au passage que le catholicisme a pourtant plusieurs choses que le Coran n’a pas : un nouveau testament, une tradition, et une autorité, le pape).

    Les religions, sources des violences terroristes ?

    En refusant de voir la spécificité du terrorisme islamique, cette deuxième erreur empêche, comme la première, de poser une analyse correcte de la situation et de se donner les véritables moyens de le combattre. Mais cet amalgame “par le haut” est aussi profondément néfaste pour le christianisme.

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