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Hostilité au christianisme et à l'Eglise - Page 37

  • Vietnam : une offense à la foi et un grave abus de pouvoir

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    D'Anna Poce sur Vatican News :

    Vietnam: l’Église dénonce un grave abus de pouvoir

    L'archevêché de Hanoi dénonce une offense à la foi et appelle le gouvernement à respecter la liberté religieuse. Des fonctionnaires du gouvernement ont interrompu une messe célébrée par Mgr Joseph Vu Van Thien.

    25 février 2022

    Le père Alfonse Pham Hung, responsable du bureau de l'archevêché à Hanoi, a rapporté à Uca News que deux fonctionnaires de la ville de Vu Ban, dans la province de Hoa Binh, ont fait irruption dans le sanctuaire de Vu Ban le 20 février, en prenant le micro sur le lutrin et en demandant aux personnes assistant à la messe dominicale présidée par l'archevêque de Hanoi, de se disperser. Les responsables de cette interruption, identifiés comme étant le chef du parti et l’adjoint du comité populaire de Vu Ban, ont ignoré les protestations des laïcs et des prêtres.

    Grave violation de la liberté de religion

    «C'est un acte irréfléchi et inhumain, un abus de pouvoir, une violation grave de la liberté religieuse et du droit à la pratique religieuse de l'archevêque, des prêtres et des laïcs», a déclaré le père Hung dans une déclaration publiée jeudi 24 février. Le prêtre, qui a appelé tous les catholiques de l'archidiocèse à prier pour que les difficultés dans la pratique de la foi soient bientôt surmontées, a considéré l'action des autorités comme une insulte aux rites et à la foi catholiques. «Cette action est inacceptable dans un pays où l'État de droit s'applique, car elle a causé une profonde inquiétude et une grande douleur aux catholiques locaux et à ceux qui voient les images de l'incident circuler sur internet», a-t-il déclaré.

    L'archevêché a déposé une plainte officielle contre cet incident malheureux, demandant au Comité populaire de la province de Hoa Binh de respecter la liberté et les activités religieuses des communautés catholiques de la région.

    L'incident n'est pas nouveau. Les autorités locales créent souvent des difficultés pour les activités religieuses et l'archevêché a présenté à plusieurs reprises des pétitions pour mettre fin à leur intrusion.

    Année de l'évangélisation

    La messe a été célébrée au cours d'une visite pastorale de deux jours de Mgr Joseph Vu Van Thien dans des paroisses isolées de la province montagneuse. En cette année 2022, déclarée par l'archidiocèse Année de l'évangélisation, le prélat visitera les paroisses et sous-paroisses les plus reculées du territoire tous les troisièmes dimanches du mois, encourageant les fidèles à témoigner de la Parole de Dieu et à traiter toutes les personnes avec amour et bonté.

    L'archidiocèse de Hanoi fournit des soins pastoraux à onze paroisses de la province de Hoa Binh dont la paroisse de Vu Ban, à 120 kilomètres de Hanoi, qui compte 450 membres.

  • Chine : on est toujours sans nouvelles de Mgr Zhang

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    D'Agnès Pinard Legry sur Aleteia.org :

    Chine : on est sans nouvelles de Mgr Zhang depuis plus de 270 jours

     

    Évêque de la préfecture apostolique de Xinxiang (Chine), Mgr Joseph Zhang Weizhu a été arrêté par les autorités chinoises le 21 mai 2021. Il est depuis maintenant neuf mois détenu en toute illégalité dans un lieu inconnu.

    Son nom ne vous dira probablement rien. Pourtant, celui qui le porte incarne les persécutions dont les catholiques sont la cible en Chine. Mgr Joseph Zhang Weizhu, évêque de la préfecture apostolique de Xinxiang, ville au nord de la province chinoise du Henan, a été arrêté le 21 mai 2021 alors qu’il sortait de l’hôpital après une opération du cancer. Il est depuis neuf mois, soit plus de 270 jours, détenu illégalement dans un endroit tenu secret.

    Que Dieu vous donne la force de tenir dans l’épreuve.

    Son arrestation ainsi que celle de sept prêtres et dix séminaristes avait suscité une vague d’indignation. « Que Dieu vous donne la force de tenir dans l’épreuve. Puisse votre situation redevenir rapidement normale et digne de la grandeur de votre pays », avait réagi Mgr Éric de Moulins-Beaufort, le président de la Conférence des évêques de France (CEF) début juin. Les séminaristes et prêtres ont depuis été libérés après quelques « séances politiques » pour leur inculquer la « liberté religieuse » dont ils peuvent jouir à condition de se soumettre au Parti communiste chinois, rapporte Asianews. Mais Mgr Joseph Zhang Weizhu, lui, est resté prisonnier.

    Âgé de 63 ans et évêque de Xinxiang depuis 1991, il est reconnu par le Saint-Siège mais pas par le gouvernement chinois et est donc, à ce titre, considéré comme un criminel. Selon la loi chinoise, l’isolement et l’emprisonnement d’une personne sans inculpation précise ne peuvent durer plus de trois mois. Mais l’évêque est toujours détenu dans un lieu inconnu des fidèles et même de sa famille, sans qu’aucune accusation précise n’ait été formulée. Contrairement à d’autres cas similaires, Mgr Joseph Zhang Weizhu n’a pas été autorisé à retourner dans sa famille un seul jour pendant le Nouvel An chinois, détaille encore Asianews. Durant cette période, la police n’a autorisé que deux personnes à rendre visite au prélat, mais seulement pour quelques minutes et en présence de policiers.

    Le Henan, théâtre de nombreuses persécutions

    Située dans la vallée du fleuve Jaune, au centre de la Chine, la province du Henan est le théâtre régulier de persécutions envers les chrétiens. Ces derniers représentent en effet près de 4% de la population, un pourcentage plus élevé que dans le reste du pays. Le diocèse de Xinxiang compte 100.000 fidèles.

  • Les chrétiens indiens ont besoin de protection

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    De Vatican News (Anna Poce) :

    21 février 2022

    En Inde, les chrétiens «ont besoin de protection»

    L'archevêque de Bangalore réagit à la démolition par les autorités d'une statue de Jésus et de deux stations du chemin de Croix à Gokunte, dans l'État du Karnataka, le 15 février dernier. «Cela n'a pas seulement affecté les sentiments de la communauté chrétienne, mais aussi ceux des personnes d'autres confessions», constate Mgr Machado.

    D’après les informations de l’agence UCA news, un appel au gouvernement pour qu'il protège les chrétiens, leurs lieux de culte, leurs symboles religieux et leurs structures a été lancé le 17 février par l'archevêque de Bangalore, Mgr Peter Machado, quelques jours après la démolition d'une statue de Jésus et de deux stations du chemin de Croix, dans l'État du Karnataka, au motif qu’elles empiétaient sur des terres publiques, selon les arguments avancés par les autorités locales.

    Le 10 février, l'archevêché avait déposé une requête auprès de la Haute Cour de l'État du sud de l'Inde contre la démolition de ces statues, rappelant que l'église de Saint-François-Xavier utilisait des terres publiques depuis près de 30 ans. Les autorités ont procédé à leur démolition avant même que la Cour n'émette un ordre définitif, violant ainsi la Loi sur les structures religieuses du Karnataka, qui est entrée en vigueur le 22 octobre 2021, pour assurer justement la protection des structures religieuses édifiées sur des terres publiques.

    Les chrétiens craignent de nouvelles attaques

    Mgr Machado a déclaré qu'il craignait désormais que de nombreuses autres attaques, tout aussi «dures, orchestrées et insensibles», ne se produisent dans les jours à venir. Au cours de ces deux dernières années, en effet, l’on a compté «des démolitions dans six endroits similaires et des attaques systématiques contre des églises dans tout l'État», bien que ces lieux religieux aient été fréquentés et préservés comme lieux de culte pendant des décennies à Bangalore et dans ses environs. Au Karnataka, les chrétiens sont confrontés à une hostilité croissante de la part de groupes extrémistes hindous, qui les prennent régulièrement pour cible, les accusant de convertir des hindous au christianisme par la force et par des moyens frauduleux, ce que démentent fermement les évêques des communautés concernées.

  • Karnataka (Inde) : une statue du Christ démolie sur ordre des autorités civiles

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/INDE - Une statue du Christ dans l'état de Karnataka démolie sur ordre des autorités civiles

    16 février 2022

    Kolar (Agence Fides) - Les autorités gouvernementales du district de Kolar, dans l'État indien du Karnataka, ont donné l'ordre de démolir une statue de Jésus-Christ, érigée il y a 18 ans dans le village de Gokunte. Comme l'a confirmé à Fides l'Église locale, l'ordre de démolition a été exécuté le 15 février, en présence de représentants des autorités civiles, de policiers et de la population locale. Selon l'ordre de démolition, la statue avait été construite sur un terrain de l'État, réservé comme pâturage pour les animaux. L'officier responsable a expliqué : "Nous avons démoli la statue sur la base de l'ordonnance de la Haute Cour, qui a confirmé qu'elle avait été construite sur des terres publiques. Toutefois, les dirigeants chrétiens de la région affirment que la statue a été démolie illégalement alors que l'affaire était toujours en instance devant le tribunal.

    La communauté catholique s'était opposée à la démolition. S'exprimant sur la question, le père Theres Babu, prêtre et avocat, a déclaré que "la lettre de démolition ne nous a jamais été notifiée ni montrée". Selon le prêtre, une nouvelle audience sur l'affaire a été programmée pour le 16 février. L'un des fidèles locaux, Rayappa, a déclaré à Fides : " La nuit dernière, pour la démolition, il y avait plus de 400 policiers. Nous prions devant la statue depuis 2004. Ils ne nous ont même pas écoutés et l'ont tout simplement détruit avec des bulldozers. Nous l'avions construit grâce à une petite collecte de fonds auprès des villageois". Selon les villageois, certains membres d'une organisation hindoue radicale voulaient créer des tensions dans la région et ont déposé un recours auprès de la Haute Cour, demandant la démolition de la statue.

    Les prêtres de l'église voisine de St Francis Xavier disent que toute la communauté est sous le choc de la démolition.

    Depuis plusieurs décennies, nous disposons d'un accord écrit de l'autorité pour utiliser le terrain de 300 acres où se trouvait la statue, en continuant à y mener des activités pastorales et sociales. Mais il y a deux ans, un membre d'un groupe hindou a déposé un recours devant la Haute Cour, contestant notre utilisation des terres.

    La statue de Jésus avait été construite sur une colline surplombant le village de Gokunte, qui compte une population de 500 à 600 personnes (plus de 100 familles), presque toutes catholiques. L'église de St Xavier à Gokunte est l'une des plus anciennes présences catholiques dans le district de Kolar. La paroisse a été confiée aux Missionnaires de St François de Sales en 1977. La paroisse compte également un foyer pour enfants pauvres, une maison de pèlerins et de nombreuses autres activités de promotion sociale telles que des centres de formation professionnelle pour les femmes (école de couture) et une école d'anglais pour les garçons.

    (SD-PA) (Agence Fides 16/2/2022)

  • Persécutions : cinq pays où la situation des chrétiens s’est dramatiquement dégradée

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    15 février 2022

    À l’approche de la 49e session du Conseil des droits de l’homme, l’ECLJ a soumis cinq déclarations écrites pour mettre en exergue les persécutions des chrétiens là où elles se sont le plus aggravées ces derniers mois. Des telles interventions devant cet organe des Nations unies permettent de pointer les défaillances des États qui se sont eux-mêmes engagés à respecter les droits fondamentaux des minorités religieuses devant ce même organe de l’ONU. L’ECLJ interviendra aussi oralement durant cette session du mois de mars.

    L’Afghanistan, la Birmanie, l’Inde, le Nigéria et le Pakistan sont les cinq pays que l’ECLJ a voulu pointer du doigt dans ses déclarations écrites envoyées au Conseil des droits de l’homme des Nations unies pour cette 49e session.

    Alors que la Corée du Nord figurait depuis longtemps en tête du classement international de Portes ouvertes sur les pires pays pour les chrétiens, l’Afghanistan vient de prendre la première place. Cela s’explique principalement par l’arrivée au pouvoir des Talibans qui, comme ils l’avaient promis, appliquent déjà la charia à la lettre et dans toute sa rigueur. On compte déjà des dizaines d’exécutions de chrétiens depuis le retrait des troupes américaines acté par Joe Biden. L’état catastrophique de l’économie du pays accentue encore la persécution et les difficultés matérielles, poussant par exemple certaines familles à vendre leurs propres enfants pour survivre.

    Au Pakistan, c’est la loi réprimant le blasphème contre l’islam qui demeure la principale source de persécution des chrétiens. Une équipe d’avocats sur place, affiliée à l’ECLJ, aide autant que possible ces chrétiens accusés abusivement de blasphèmes par des islamistes. Nous attirons l’attention de la communauté internationale sur un personne, Shahzad Masih, dont l’affaire illustre de manière emblématique cette persécution. Ce pauvre jeune garçon a été accusé de blasphème alors qu’il ne faisait que relater les propos d’un tiers. Il a été incarcéré à 17 ans, il est en prison depuis déjà quatre ans et n’a toujours pas été jugé. Depuis juillet 2021, il est censé enfin être jugé, mais chaque mois, on le torture un peu plus en repoussant son audience finale. Cela fait sept fois successives qu’il espère être acquitté tout en se préparant à être condamné et que le juge le reconvoque finalement pour une prochaine fois. S’il était condamné, il attendrait encore en prison pendant des années pour que sa procédure d’appel aboutisse. Ils sont des centaines à croupir en prison comme lui, attendant leurs audiences suite à des accusations d’islamistes, ou purgeant des peines sur le fondement de cette loi contre les blasphèmes.

    En octobre 2021, l’ECLJ avait organisé une conférence sur ce sujet au Parlement européen avec l’Intergroupe des Chrétiens du Moyen-Orient. Vous pouvez retrouver les détails de cette affaire et de cette conférence dans notre communiqué ici.

    La situation du Nigéria continue d’être très préoccupante. C’est un des pays les plus peuplé d’Afrique et qui devient de plus en plus coupé en deux. Les petits villages font l’objet d’attaques éclairs par les troupes de Boko Haram, qui tuent les villageois et brûlent leurs maisons et leurs églises. Nous citons dans notre déclaration quelques exactions parmi tant d’autres, qui montrent la régularité et la cruauté de celles-ci. Comme nous le pointons également dans notre déclaration, en à peine six mois, il y a encore eu plus de 200.000 personnes déplacées et la conférence des évêques du Nigéria affirme elle-même que « c’est la survie de la nation qui est en jeu », du fait de l’inaction du gouvernement à sévir contre les responsables. Le 19 février 2022, cela fera quatre ans que la jeune chrétienne Leah Sharibu est prisonnière de ses ravisseurs, qui l’ont depuis violée à de multiples reprises et qui a déjà accouché de deux enfants… Pour bien comprendre les raisons géostratégiques de la situation au Nigéria, vous pouvez consulter notre communiqué ici.

    En Inde, la persécution des chrétiens se fait principalement par l’application tout à fait fallacieuse d’une loi interdisant les conversions forcées. Alors que cette loi prétend garantir la liberté religieuse en interdisant strictement toute conversion forcée, elle est en fait appliquée contre les chrétiens, qui sont accusés pour le moindre geste chrétien de tenter de convertir des hindous. Par exemple, si un chrétien donne l’aumône à un pauvre, les nationalistes hindous pourraient accuser ce chrétien de tenter de convertir le pauvre en lui donnant de l’argent. Cet abus, joint au nationalisme hindou persistant, mène à des arrestations abusives et à des violences populaires régulières contre les chrétiens. En effet, les agresseurs jouissent d’une forme d’impunité : il leur suffit d’accuser les chrétiens d’avoir tenté de convertir quelqu’un pour justifier leur violence.

    Enfin, en Birmanie, les chrétiens souffrent de la persécution d’une armée qui a pris le contrôle du pays et qui revendique officiellement son appartenance au bouddhisme. Ce véritable putsch de l’armée effectué en février 2021, entraîne des restrictions de libertés pour tous, des centaines de morts et des milliers d’arrestations arbitraires. Les chrétiens, représentant moins de 8 % de la population, ne sont pas spécifiquement visés par ce régime militaire. Cependant, en tant que minorité, ils sont davantage exposés aux violations de leurs droits et aux brimades d’un régime dictatorial qui se maintient depuis un an.

    Soutenez l’action de l’ECLJ aux Nations unies en défense des chrétiens persécutés dans le monde en signant notre pétition.

    Pour la liberté religieuse : Lire le texte complet de la pétition

  • Inde : persécution des chrétiens

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    Varanasi-1-758x423.jpgLe nationalisme religieux de l’Inde s’est toujours méfié du Christianisme et, au lendemain même de l’indépendance (1947), les tracasseries administratives, - telles que l’organisation de quotas d’accès des Jésuites (florissants à l'époque) au sous-continent indien- n’ont pas manqué. Quoi d’étonnant à ce que, des années plus tard encore dans ce monde très identitaire, « depuis l’élection de Narendra Modi en 2014, les chrétiens subissent des pressions croissantes de la part de l’administration hindoue. Début 2022, les Missionnaires de la Charité, la Congrégation de Mère Teresa, en a fait les frais ». Point de la situation par Syvain Dorient dans le mensuel La Nef (février 2022) :

    « Les Missionnaires de la Charité ont passé un triste Noël. Le gouvernement indien leur refusait le renouvellement de la licence qui leur permettait de recevoir des dons de l’étranger. Un coup dur pour cette Congrégation vieille de plus de 70 ans, comptant 5000 Sœurs, qui peut se mettre au service des plus pauvres grâce aux ressources financières apportées par les donateurs occidentaux. Le 24 décembre 2021, le ministre de l’Intérieur, Shri Amit Shah, affirma que la Congrégation ne remplissait plus les conditions pour que lui soit accordée la licence lui permettant de recevoir ces dons, la FCRA (Foreign Contributions Regulation Act).

    La décision fut vivement critiquée internationalement en raison de la stature de sainte Teresa de Calcutta. Le gouvernement britannique s’est fendu d’une lettre demandant très diplomatiquement « de plus amples informations sur cette décision étonnante ». Lors d’un débat à la Chambre des Lords, Harries de Pentregarth s’étonnait : « Quelle raison pourrait invoquer le gouvernement pour entraver le travail des Missionnaires de la Charité, reconnu dans le monde entier ? […] Je crains qu’il ne répercute les pressions du nationalisme hindou, de peur que des gens n’entrent en contact avec des chrétiens et finissent par se convertir. »

    Le 10 janvier 2022, les Missionnaires de la Charité retrouvaient leur licence, peut-être grâce aux pressions internationales. Mais près de 6000 autres Organisations non-gouvernementales (ONG) connaissent des difficultés comparables. L’administration indienne, puissante et tatillonne, exige que les ONG désirant recevoir des fonds de l’étranger renouvellent chaque année une demande de FCRA. Cette pratique, antérieure à l’élection de Narendra Modi, puisqu’elle a été instituée en 2010, s’est considérablement durcie en 2020. Le ministre de l’Intérieur, Shri Amit Shah, imposa un amendement qui permettait de surveiller les membres des ONG, en prenant leurs empreintes digitales, et en autorisant des enquêtes à leur sujet.

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  • Un temps de persécution, de tribulation et de terreur psychologique

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    Cardinal Gerhard Muller, former prefect of the Congregation for the Doctrine of the Faith, at a penance service in St. Peter's Basilica during the "24 Hours for the Lord" initiative on March 29, 2019.

    Des propos recueillis par Edward Pentin sur le National Catholic Register :

    Cardinal Müller : Pour les catholiques fidèles, c'est un "temps de tribulation et de terreur psychologique".

    Dans une interview exclusive accordée au Register, le préfet émérite de la Congrégation pour la doctrine de la foi a fustigé l'état de l'Église en Allemagne et son processus de "voie synodale".

    11 février 2022

    VATICAN - Les catholiques fidèles sont aujourd'hui confrontés à une période de persécution, de tribulation et de "terreur psychologique" qui, de manière sans précédent, vient de l'intérieur de leurs propres pays qui ont d'anciennes traditions chrétiennes, a observé le cardinal Gerhard Müller.

    Le cardinal allemand a fait cette observation lors d'une interview exclusive accordée le 5 février au Register, au cours de laquelle il a lancé une attaque cinglante contre l'état de l'Église en Allemagne et la "voie synodale", un processus de réforme pluriannuel controversé né de la crise des abus sexuels du clergé.

    Le préfet émérite de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF) a déclaré que ces attaques contre les fidèles de l'intérieur proviennent de parties "sécularisées" de l'Église et se produisent fréquemment sur le lieu de travail ou dans les écoles. 

    Nous vivons actuellement une "période de tribulation et de terreur psychologique", et les catholiques orthodoxes sont "persécutés ; et dans certains pays, cela aboutit au martyre", a noté le cardinal Müller. "Habituellement, cela venait de l'extérieur, mais maintenant c'est de l'intérieur, dans nos pays qui ont de vieilles traditions chrétiennes. C'est une situation nouvelle."

    Les propos du cardinal sont intervenus alors qu'une réunion plénière du "Chemin synodal" s'achevait le week-end dernier. Lors de cette réunion, les participants ont voté en faveur d'une série de notions dissidentes, notamment la bénédiction des unions homosexuelles, la modification du catéchisme sur l'homosexualité, l'ordination des femmes prêtres, le caractère facultatif du célibat des prêtres dans l'Église latine et la participation des laïcs à l'élection des nouveaux évêques.

    Ses commentaires font également suite à une série de déclarations controversées de prélats allemands et européens au cours des dernières semaines. Parmi celles-ci, citons le cardinal Reinhard Marx de Munich, qui a déclaré le 3 février que les prêtres devraient être autorisés à se marier "non seulement pour des raisons sexuelles", mais aussi pour qu'ils "ne se sentent pas si seuls", et le cardinal Jean-Claude Hollerich de Luxembourg, qui a affirmé que l'enseignement de l'Église sur l'homosexualité était "faux" et devait être révisé.

    Le mois dernier, plus de 120 employés homosexuels de l'Église en Allemagne ont demandé la bénédiction des unions homosexuelles et une modification des règles de travail de l'Église - une initiative saluée par la conférence épiscopale allemande. 

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  • France : les premiers constats alarmants de la mission ministérielle sur les violences antireligieuses

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    De Bernard Gorce sur le site du journal la Croix :

    Violences antireligieuses : les premiers constats alarmants de la mission ministérielle 

    Les atteintes aux personnes en raison de leur confession se multiplient et traduisent une montée des haines, selon les premiers constats des députés missionnés par le premier ministre.

    10/02/2022

    L’année 2021 a été marquée par 1 659 actes antireligieux : 857 concernant le christianisme, 589 le judaïsme et 213 l’islam. Ces chiffres, présentés jeudi 10 février par la mission ministérielle sur les actes antireligieux, viennent consolider le bilan provisoire présenté en décembre par le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin.

    Ils révèlent une hausse importante pour les actes anti-musulmans (+ 38 %) et une relative stabilité pour les autres confessions, par rapport à 2019 – l’année 2020 marquée par le confinement ne pouvant servir de référence. Et, sur le temps long, une montée des atteintes aux personnes en raison de leur religion.

    « Beaucoup de faits sont passés sous silence »

    Après une trentaine d’auditions et quatre déplacements sur le terrain, les députés Isabelle Florennes (MoDem) et Ludovic Mendes (LREM), missionnés par le premier ministre pour dresser un état des lieux des violences contre les religions, ont fait un point d’étape avant la remise de leur rapport, début mars. La question du recensement des faits n’est qu’un volet de leur travail (d’autres, comme la prévention ou les sanctions, seront aussi abordés), mais pas le plus simple. Car si les pouvoirs publics ont pris le pli depuis quelques années de communiquer des statistiques, leur signification interroge.

    Les chiffres sont établis par le bureau des cultes sur la base des plaintes enregistrées par le ministère de la justice et des remontées de terrain des services de renseignements. Mais elles n’offrent qu’une part de la réalité. « Beaucoup de faits sont passés sous silence », explique Ludovic Mendes.

    Si la communauté juive est la plus organisée pour signaler systématiquement les actes ou menaces et accompagner les victimes, les musulmans ne le sont pas du tout. Ce sera d’ailleurs le sujet d’un des quatre groupes de travail du nouveau Forum de l’islam de France. Quant aux catholiques, Ludovic Mendes souligne qu’une personne est spécialement chargée au sein du secrétariat de l’épiscopat de sensibiliser les fidèles à la nécessité de qualifier les faits et de déposer plainte.

    Les violences physiques se multiplient

    Longtemps, les actes antichrétiens ont consisté en des dégradations ou vols dans les lieux de culte – qui représentent encore l’essentiel des faits. Mais les violences physiques se multiplient. Le ministère de l’intérieur a décompté douze actes physiques contre des chrétiens, relève Isabelle Florennes. De leur déplacement à Nantes (Loire-Atlantique), les élus retiennent l’activisme d’une extrême gauche anticléricale. « Nous avons rencontré une communauté chrétienne douloureusement atteinte », dit Isabelle Florennes.

    La publication du rapport Sauvé sur les crimes sexuels dans l’Église a aussi provoqué un regain de tensions. Dans son département de Moselle, un prêtre a été pris à partie et traité de pédophile, relate Ludovic Mendes.

    À Lyon, poursuit Isabelle Florennes, la menace vient d’abord « d’une ultra-droite très forte » qui s’en prend aux communautés musulmanes. Le climat de la campagne présidentielle inquiète à cet égard les parlementaires, qui mettent en garde contre un risque de « délitement de la société ».

    Une banalisation des haines

    Toutes les religions semblent connaître l’évolution qui a touché le judaïsme. L’antisémitisme s’est traduit d’abord par des atteintes aux lieux de culte dans les années 2000, puis des attaques de fidèles et enfin des agressions de voisinage, dont les meurtres de Sarah Halimi en 2017 et de Mireille Knoll en 2018.

    À Lyon, la cour d’appel a pris l’habitude de s’entretenir chaque année avec les représentants des cultes pour faire le point sur les dépôts de plaintes et leur traitement par la justice. « Nous allons valoriser ce qui fonctionne bien », promet Isabelle Florennes. Mais au-delà des relations et dispositifs institutionnels, c’est un défi de société qu’il s’agit de relever. « Les juifs nous ont dit qu’ils savaient pouvoir compter sur l’État. Mais ils se demandent si les Français sont encore là », poursuit la députée des Hauts-de-Seine.

    « Tous les cultes décrivent une montée des haines », appuie Ludovic Mendes, en particulier sur les réseaux sociaux qui participent de leur banalisation. Jamais un rapport ne s’est attaqué à un tel sujet, mais celui qui sera présenté début mars ne constituera qu’une « première étape », préviennent les députés.

  • Des relations diplomatiques entre le Vatican et la Chine seraient "totalement inacceptables"

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    De la Catholic News Agency :

    Un militant des droits de l'homme : Des relations diplomatiques entre le Vatican et la Chine seraient "totalement inacceptables".

    Londres, 7 février 2022

    Un militant britannique des droits de l'homme a déclaré dimanche qu'il serait "totalement inacceptable" que le Vatican établisse des relations diplomatiques officielles avec la Chine. Benedict Rogers a suggéré le 6 février que le Vatican pourrait se préparer à franchir le pas après avoir transféré des fonctionnaires de leurs postes à Taiwan et à Hong Kong. Il a souligné la décision du Vatican de transférer un représentant à Taiwan vers l'Afrique, laissant sa nonciature apostolique dans le pays sans représentation diplomatique de haut niveau.

    Le Vatican a annoncé le 31 janvier que Mgr Arnaldo Catalan, chargé d'affaires depuis 2019, quitterait la capitale de Taïwan, Taipei, pour le Rwanda, où il occupera le poste de nonce apostolique. Le 5 février, le pape François a nommé Mgr Javier Herrera Corona, chef de la mission d'étude du Saint-Siège à Hong Kong depuis janvier 2020, comme nouveau nonce apostolique en République du Congo et au Gabon.

    Sur son compte Twitter, M. Rogers s'est demandé si le Vatican était "sur le point d'établir des relations diplomatiques" avec le Parti communiste chinois (PCC), qui dirige la Chine depuis 1949. "Il serait totalement inacceptable et scandaleux que ce soit le cas", a-t-il déclaré. "Les catholiques doivent s'exprimer d'une seule voix dans le monde entier pour arrêter cela".

    Il a lancé un appel au pape François pour qu'il remplace les représentants du Vatican à Hong Kong et à Taïwan, et "pour qu'il nous rassure sur le fait que le Vatican conservera des relations diplomatiques avec Taïwan et n'établira pas de relations avec le PCC."

    La République populaire de Chine communiste a rompu ses relations avec le Saint-Siège en 1951. Mais en 2018, le Vatican et Pékin ont signé un accord provisoire sur la nomination des évêques catholiques. En prévision du renouvellement de l'accord en 2020, le secrétaire d'État du Vatican, le cardinal Pietro Parolin, a déclaré que ce pacte n'était "qu'un point de départ" pour de meilleures relations entre les deux États. Il a reconnu que les plus de 10 millions de catholiques chinois étaient confrontés à "de nombreux autres problèmes" et que "la route vers une normalisation complète sera encore longue."

    Le Vatican a officiellement établi des relations diplomatiques avec Taïwan en 1942. Aujourd'hui, il fait partie du petit nombre d'États qui maintiennent des liens diplomatiques complets avec le pays officiellement connu sous le nom de République de Chine. Le PCC considère Taïwan comme une province rebelle et a historiquement fait pression sur les pays pour qu'ils rompent leurs relations diplomatiques avec l'île.

    En octobre 2020, Mgr Parolin a déclaré aux journalistes que "pour le moment, il n'est pas question de relations diplomatiques" avec la Chine. Ces commentaires ont été salués par le ministère des affaires étrangères de Taïwan.

    Rogers est le fondateur de Hong Kong Watch, une organisation basée au Royaume-Uni qui surveille les droits de l'homme, les libertés et l'état de droit dans la ville de la côte sud de la Chine, qui abrite environ 389 000 catholiques. L'organisation caritative, fondée en 2017, occupe une grande partie de son temps, mais il travaille également comme analyste principal sur l'Asie de l'Est pour le groupe de défense des droits de l'homme Christian Solidarity Worldwide (CSW). Rogers a déclaré à CNA lors d'un entretien téléphonique le 4 février que les médias pro-Pékin avaient récemment pointé du doigt l'Église catholique de Hong Kong. Il a déclaré que le journal d'État Ta Kung Pao a publié quatre articles critiques en succession rapide, y compris "une attaque spécifique" contre le cardinal Joseph Zen, l'évêque émérite de Hong Kong âgé de 90 ans. "Ce qui est inquiétant dans ces articles, c'est que généralement, lorsque Pékin a l'intention de mettre en œuvre une nouvelle campagne ou une nouvelle initiative contre un groupe particulier, très souvent la première étape qu'ils prennent est de les faire suivre dans les médias pro-Pékin", a déclaré Rogers, qui s'est converti au catholicisme en 2013. Il explique que ces articles interviennent dans un contexte de menaces croissantes pour la liberté religieuse à Hong Kong, suite aux manifestations pro-démocratie de 2019-2020 et à l'adoption de la loi controversée sur la sécurité nationale en juin 2020. Il a cité des conseils aux prêtres émis par le cardinal John Tong Hon, alors administrateur apostolique du diocèse de Hong Kong, dans le sillage de cette loi, avertissant le clergé de la nécessité de "surveiller notre langage" dans les homélies. "Nous ne devrions pas être surpris que la liberté religieuse soit menacée pour deux raisons", a déclaré M. Rogers. "Premièrement, lorsque la liberté elle-même est démantelée, la liberté religieuse va tôt ou tard être impactée, et les libertés de Hong Kong ont été démantelées au cours des dernières années." "La religion et l'Église, en particulier, sont l'une des dernières cibles potentielles qui, jusqu'à présent, a été moins impactée que les autres. Nous avons vu le démantèlement de la liberté de la presse, l'emprisonnement de législateurs pro-démocratie, l'impact sur la liberté académique, et donc, dans un sens, la liberté religieuse est la prochaine cible évidente." "Le deuxième point est que le régime de Pékin a toujours eu une hostilité envers la religion et, à mesure qu'il reprend un contrôle de plus en plus direct de Hong Kong, il est plus probable que la religion soit dans sa ligne de mire."

    Rogers s'est vu refuser l'entrée à Hong Kong en octobre 2017 et pense qu'il est probablement banni de la ville à vie. Il pourrait également être banni définitivement de la Chine continentale, car une organisation qu'il a cofondée, la Commission des droits de l'homme du Parti conservateur, fait partie des entités britanniques frappées par des sanctions chinoises en mars 2021. Il a encouragé les chrétiens du monde entier à alerter leurs représentants politiques locaux des menaces qui pèsent sur la liberté religieuse à Hong Kong. Il a déclaré qu'il était important "d'envoyer un message à Pékin" pour lui faire comprendre que ses actions ne passaient pas inaperçues.

    M. Rogers a ajouté qu'il encouragerait les gens à ne pas regarder les Jeux olympiques d'hiver, qui se déroulent actuellement à Pékin. Les défenseurs des droits de l'homme ont surnommé cet événement "les Jeux du génocide", en référence à la répression exercée par le gouvernement chinois à l'encontre de la minorité ouïghoure dans le territoire du Xinjiang, au nord-ouest du pays. "Avant les Jeux, j'avais encouragé les gens à envisager un boycott des consommateurs des sponsors des Jeux", a-t-il déclaré. "Évidemment, les Jeux sont maintenant en cours, donc c'est un peu plus difficile, mais ne pas les regarder serait certainement quelque chose que j'encouragerais."

  • Des hindous rasent un centre d'accueil catholique au bulldozer

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/INDE - Démolition du centre social Sainte-Croix à Karnataka

    7 février 2022

    Mangalore (Agence Fides) - Un groupe de militants radicaux hindous a détruit le Centre de la Sainte Croix de Saint Antoine, un lieu catholique de prière et d'accueil, construit il y a 40 ans à Urandady Gudde-Panjimogaru, près de la ville de Magalore, dans l'état de Karnataka, au sud de l'Inde. Comme l'a appris l'Agence Fides, le 5 février, des membres du groupe " Shri Sathya Kordabbu Seva Samiti " ont rasé la structure. Les militants sont arrivés avec un bulldozer, démolissant le bâtiment qui offrait des services sociaux.

    Le centre Sainte-Croix de Saint-Antoine fonctionnait comme un centre d'asile et d'hébergement pour les familles défavorisées. Une trentaine de familles locales ont exprimé leur grande détresse et leur inquiétude face à cet incident et se sont retrouvées sans abri.

    La démolition a eu lieu sans aucune justification légale, alors que la structure avait fait l'objet d'une plainte de groupes hindous qui la considéraient comme "illégale" et demandaient sa démolition. Dans un ordre précis, les autorités civiles ont émis ces derniers jours une circulaire stipulant que personne n'avait le droit de pénétrer dans les locaux du Centre jusqu'à une décision de justice, attendue lors d'une audience prévue le 14 février.

    Antony Prakash Lobo, président du comité de construction du centre St Anthony's Holy Cross, a soumis un "rapport de première information" notant que "cette action illégale crée la discorde dans une communauté éprise de paix". "Cet acte est contraire à la loi, c'est un abus de pouvoir flagrant, en violation totale des ordres émis par la Cour", a-t-il fait remarquer.

    Les catholiques indiens notent que de plus en plus de rapports font état de violences commises contre des communautés, des structures et des centres de prière chrétiens dans toute l'Inde. Comme l'a rapporté Fides, dans un autre incident, également le 5 février, une église protestante a été incendiée par des habitants du village de Kistaram, dans l'État de Chhattisgarh, au centre de l'Inde. En 2021, plus de 500 épisodes d'attaques contre des églises et des chrétiens ont été signalés.

    (SD-PA) (Agence Fides 7/2/2022)

  • Le cardinal Zen pris pour cible par un journal du Parti communiste chinois

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    D'Asia News :

    Un journal pro-Pékin s'en prend au cardinal Zen

    Quatre articles de Ta Kung Pao critiquent le cardinal pour le mouvement de protestation de 2019 et le mouvement pro-démocratie, qui a récemment été muselé par les autorités en vertu de la loi sur la sécurité. Cette démarche pourrait annoncer une répression contre les activités religieuses à Hong Kong, les écoles catholiques et protestantes étant les premières visées.

    Hong Kong (AsiaNews) - La presse en langue chinoise a commencé à s'en prendre au cardinal Joseph Zen Ze-kiun, 90 ans, évêque émérite de Hong Kong et soutien bien connu du mouvement pro-démocratique local, selon Nina Shea, directrice du Center for Religious Freedom de l'Institut Hudson, qui écrit dans The Epoch Times.

    Au cours de la dernière semaine de janvier, quatre articles sont parus dans Ta Kung Pao, un journal appartenant au gouvernement, accusant le cardinal d'avoir incité les étudiants à aller contre une série de mesures gouvernementales en 2019.

    Le cardinal Zen n'est pas apprécié par Pékin pour ses critiques du contrôle exercé par le Parti communiste chinois (PCC) sur les communautés religieuses.

    Il s'insurge contre le retrait des croix extérieures des églises de Chine continentale et célèbre régulièrement des messes commémoratives pour les martyrs de la place Tiananmen de Pékin, c'est-à-dire les jeunes massacrés par les autorités le 4 juin 1989 pour avoir réclamé la liberté et la démocratie.

    Le cardinal est également opposé à l'accord entre le Vatican et la Chine sur les nominations épiscopales.

    Le cardinal Zen a ouvertement défendu les droits civils à Hong Kong et en Chine continentale, et a souvent assisté aux procès de prisonniers politiques et de militants pro-démocratie emprisonnés pour avoir enfreint la loi draconienne sur la sécurité imposée par Pékin à Hong Kong en 2020.

    Un article de Ta Kung Pao est intitulé "Card Zen utilise son statut d'ecclésiastique pour perturber Hong Kong".

    Pour le journal pro-régime, le prélat est également à blâmer pour ses liens avec le magnat des médias Jimmy Lai et l'ancien membre du Conseil législatif Martin Lee, l'un des fondateurs du Parti démocratique.

    Tous deux catholiques, Lai et Lee ont été condamnés à des peines de prison pour avoir participé à des rassemblements pro-démocratie interdits par les autorités.

    Les articles contre le cardinal chinois notent que nombre des militants pro-démocratie détenus ont été scolarisés dans des écoles chrétiennes. Selon Ta Kung Pao, certaines églises ont incité des étudiants à se soulever et leur ont ensuite donné refuge.

    La publication pro-Pékin demande que les institutions religieuses de Hong Kong soient placées sous le contrôle du gouvernement. Actuellement, elles ne sont pas tenues de suivre la ligne du Parti et son programme de "sinisation" des religions poursuivi par Xi Jinping, comme elles le sont en Chine continentale.

    La demande de restrictions sur l'Église représente un saut qualitatif dans les relations entre le PCC et les autorités catholiques.

    Anticiper les mouvements du gouvernement chinois par des articles et des commentaires dans la presse pro-gouvernementale est une astuce classique du Parti.

    À Hong Kong, de tels écrits ont souvent précédé l'arrestation de personnalités pro-démocratiques ou la fermeture de journaux et d'organisations pro-démocratiques.

    L'impression est que le Cardinal Zen est pris pour cible afin d'envoyer des messages à la hiérarchie catholique de Hong Kong.

    Certains observateurs font remarquer qu'après la répression du mouvement pro-démocratique par Pékin, l'Église catholique reste le seul groupe organisé de Hong Kong à jouir d'une certaine autonomie.

    En ce sens, les articles contre Card Zen pourraient annoncer une répression des activités religieuses dans l'ancienne colonie britannique.

    Ce premier mouvement, souligne Nina Shea, pourrait voir le gouvernement prendre le contrôle des écoles chrétiennes, tant catholiques que protestantes.

  • Chine : un nouveau livre défend l’athéisme et cible les religions

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    La Chine fait la promotion d’un nouveau livre défendant l’athéisme et ciblant les religions

    05/02/2022

    Le gouvernement chinois a fait la promotion d’un nouveau livre sur l’athéisme auprès des écoles et des cadres du Parti communiste chinois (PCC). Le manuel, intitulé « Les principes de l’athéisme scientifique » et écrit par Li Shen, un universitaire chinois de 76 ans, soutient une théorie défendue par le président Xi Jinping, affirmant que la culture chinoise a toujours été non religieuse. Cette nouvelle publication s’inscrirait dans le cadre des décisions de la dernière Conférence nationale sur les Affaires religieuses, organisée début décembre.

    Le gouvernement chinois a défendu un nouveau livre sur l’athéisme auprès des établissements scolaires et des cadres du Parti communiste chinois (PCC), en ciblant les religions organisées et en appliquant strictement les politiques marxistes, dans un État officiellement athée. Le manuel, intitulé Les principes de l’athéisme scientifique, est rédigé en chinois et publié par Li Shen. Selon le site Bitter Winter, cette publication s’inscrit dans une campagne du PCC destinée à mettre en œuvre les décisions de la Conférence nationale sur les Affaires religieuses organisées de décembre dernier.

    Le manuel, dont l’écriture aurait pris environ six ans, soutient une théorie du président Xi Jinping, affirmant que la culture chinoise a toujours été non religieuse et appelant à étudier attentivement les positions de Karl Marx sur les religions au sein du PCC. Durant la conférence de décembre, le président chinois avait demandé aux cadres du parti d’accroître la surveillance en ligne sur les Affaires religieuses et de renforcer le contrôle sur les religions, afin d’assurer la sécurité nationale.

    Le livre de Li Shen comprend une annexe titrée « Savoir théologique général et Critique de la religion », ainsi que quatre chapitres intitulés « Qu’est-ce qu’est Dieu », « Preuve de la non-existence de Dieu », « Les dieux et leurs impacts » et « La théorie religieuse et la politique religieuse du Parti communiste ». Le manuel est préfacé par Zhu Xiaoming, ancien secrétaire de l’équipe dirigeante du PCC au sein du Centre de recherche tibétologique de Chine.

    Soutien de l’athéisme d’État en Chine

    Dans son livre, l’auteur présente des arguments en faveur d’explications « scientifiques » de la « non-existence de Dieu » et des « conséquences négatives des religions ». Il affirme également que Marx et le PCC en Chine ont définitivement démontré les principes de l’athéisme décrits par la philosophie occidentale et chinoise. L’auteur, Li Shen, âgé de 76 ans, a déjà publié des livres intitulés Histoire de la science chinoise et histoire de l’athéisme chinois. Il est connu comme intellectuel et défenseur de l’athéisme d’État en Chine. Il soutient la promotion par le PCC du « confucianisme comme une forme d’athéisme ».

    Li Shen a travaillé pour l’Académie sociale des sciences chinoises, au sein de l’Institut World Religions. Il a également été directeur du Bureau de recherche sur le confucianisme de l’académie, ainsi que professeur du département de philosophie de la Shanghai Normal University et vice-président de la Société chinoise de l’athéisme. Il est aussi membre du comité universitaire de la Fédération internationale confucéenne. Son nouveau livre a pour but de soutenir le PCC dans son objectif à long terme de pousser les universités chinoises d’une éducation et d’une recherche « neutres » à une propagande active de l’athéisme tel qu’il est défendu par Marx.

    Affaires religieuses et sinisation des religions

    Officiellement, la Chine communiste reconnaît cinq religions organisées (bouddhisme, taoïsme, catholicisme, protestantisme et islam). L’État exige que toutes les religions et activités religieuses soient strictement contrôlées par des institutions religieuses officielles et qu’elles appliquent les lois chinoises. Les répressions contre les religions et les groupes religieux en Chine ont augmenté depuis l’arrivée de Xi Jinping au pouvoir en 2013. Sous sa présidence, le PCC a adopté des politiques draconiennes destinées à intensifier la répression sur les religions.

    Ainsi, en 2018, le PCC a adopté ses Nouvelles règles sur les Affaires religieuses, en renforçant la surveillance sur les organisations religieuses et en poursuivant les membres du clergé et les laïcs engagés dans des activités considérées comme illégales et non autorisées. L’État a également défendu l’application de sa politique sur la Sinisation des religions – une idéologie politique qui a pour but d’imposer des règles strictes aux sociétés et institutions religieuses chinoises selon des valeurs clés du PCC comme le socialisme, l’autonomie et la reconnaissance de l’autorité du PCC.

    (Avec Ucanews)