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Hostilité au christianisme et à l'Eglise - Page 36

  • L'arrestation du cardinal Zen, un défi pour le Vatican

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    De Riccardo Cascioli sur le New Daily Compass :

    L'arrestation du cardinal Zen, un défi pour le Vatican

    13-05-2022

    Alors que la question la plus récurrente dans les médias concerne les intentions de la Chine, l'arrestation du cardinal Zen, âgé de 90 ans, constitue un sérieux embarras pour le Saint-Siège, dont la première réaction est un silence prédominant. L'enjeu est le renouvellement de l'accord secret avec la Chine pour la nomination des évêques, mais ce serait un désastre si la liberté d'un cardinal et de l'Église était sacrifiée pour cela.

    L'arrestation du cardinal Joseph Zen à Hong Kong le 11 mai, en vertu de la loi sur la sécurité nationale en vigueur à partir de 2020, est un événement choquant qui soulève de nombreuses questions et présage des temps très sombres à venir, et pas seulement pour Hong Kong. Le fait qu'il ait été libéré sous caution (comme les trois autres personnes arrêtées avec lui) n'enlève rien à la gravité et à la brutalité de l'action. 

    Comme cela a été rapporté, le cardinal Zen est accusé d'avoir fait partie d'un comité qui collectait et distribuait des fonds pour aider les militants pro-démocratie arrêtés après la violente répression des manifestations de 2019 contre la nouvelle loi sur l'extradition en Chine. Ce comité a en fait été fermé en octobre dernier, précisément en raison de la nouvelle loi sur la sécurité nationale.

    La question qui revient le plus souvent dans la presse internationale est de savoir pourquoi la Chine (il ne fait aucun doute que Pékin est derrière la décision des autorités de Hong Kong) voudrait faire un tel geste, viser un cardinal de 90 ans qui a choisi de garder le silence depuis de nombreux mois : "Les personnes en question", a déclaré le bureau de Hong Kong du ministère chinois des affaires étrangères, "sont soupçonnées de conspiration en collusion avec des pays ou des forces étrangères, mettant en danger la sécurité nationale. C'est grave". Et le fait que ce soit une figure religieuse qui soit devenue le centre d'intérêt de la police "n'est absolument pas pertinent", selon le même bureau chinois : "Personne n'est au-dessus de la loi". Mais cela ne répond pas à la question. Le fait est que, affirme Mark Simon, qui a été pendant dix ans le bras droit de l'entrepreneur d'édition catholique Jimmy Lai, qui a également fini dans les mailles de la loi pour sa participation au mouvement démocratique, "la Chine a peur du cardinal Zen". C'est ce qu'écrivait le Washington Post d'hier, soulignant que Zen reste "le dernier symbole du mouvement démocratique de Hong Kong", résistant aux pressions de l'appareil sécuritaire chinois. Et il est toujours crédité d'un pouvoir considérable "en tant que force de résistance dans l'Église catholique de Hong Kong". Selon Simon, ce qui rend le cardinal Zen dangereux pour le régime chinois, c'est "son intégrité morale, son courage et la force de son témoignage", ainsi que "son humanité, sa générosité et sa compassion". En d'autres termes, conclut Simon, "le cardinal Zen est tout ce que le régime brutal chinois n'est pas" ; il le considère donc comme un dangereux antagoniste.

    Mais s'il est légitime de s'interroger sur les raisons de la Chine, il est encore plus intéressant de comprendre les réactions du Vatican. À vrai dire, le cardinal Zen est aussi une nuisance pour Rome. Ses critiques de l'accord secret sino-Vatican sur la nomination des évêques, signé il y a tout juste quatre ans, ont été sévères et répétées, et il a notamment blâmé le cardinal secrétaire d'État Pietro Parolin, jugé comme le principal architecte de cet accord. Nous ne pouvons pas non plus oublier ce qui s'est passé en septembre 2020, à la veille du renouvellement de l'accord entre la Chine et le Saint-Siège, lorsque le cardinal Zen s'est présenté à Rome pour demander en vain une rencontre personnelle avec le pape et a dû rentrer à Hong Kong humilié et les mains vides.

    La déclaration superficielle publiée par le directeur du bureau de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni, dans la soirée du 11 mai, trahit l'embarras : "Le Saint-Siège a appris avec inquiétude la nouvelle de l'arrestation du cardinal Zen et suit l'évolution de la situation avec une extrême attention", pratiquement une tentative de prendre le temps de réfléchir à ce qu'il faut dire et faire. Aucune mention du Pape, de sa proximité souhaitable avec un cardinal arrêté, et de son souvenir dans la prière pour ceux qui sont victimes d'une telle injustice. Pas un mot. Le Saint-Siège pense avant tout à son accord avec la Chine, dont il devra bientôt décider de l'éventuel renouvellement, et évite de dire quoi que ce soit qui puisse contrarier son interlocuteur chinois. Récemment, le cardinal Parolin a laissé entendre que même au Vatican, des doutes commençaient à naître quant à l'efficacité de cet accord pour l'Église catholique, et dans une interview accordée à Acistampa, il a dit espérer que quelque chose pourrait être changé dans l'accord. Qu'elle soit voulue ou non, l'arrestation du cardinal Zen est une réponse claire du côté chinois : une démonstration de force, une démonstration de qui est responsable et qui dicte les conditions. Symboliquement, elle vise aussi précisément le cardinal Zen, le plus grand opposant à cet accord.

    Dès les premières réactions, l'impression est que le Saint-Siège a été pris par surprise, montrant qu'il ne connaît pas du tout le régime communiste chinois ni même ce qui se passe à Hong Kong. Et qu'une fois de plus, il se pliera aux conditions imposées par Pékin, quelles qu'elles soient. Ce serait un désastre pour l'Église chinoise. On ne peut qu'espérer qu'après la perplexité initiale, le Vatican se réveillera et réalisera que le bien de l'Église ne peut pas être en contradiction avec le bien des catholiques et avec la clarté sur l'endroit où se trouve la lumière de la foi. Face à l'arrestation brutale d'un cardinal de 90 ans qui a toujours défendu le peuple catholique chinois et le peuple de Hong Kong, on ne peut même pas suggérer que le Saint-Siège est du côté de ceux qui le persécutent. S'il y a un moment pour élever la voix, c'est maintenant.

  • Le cardinal Zen, ancien évêque de Hong Kong, a été arrêté (mise à jour 12/5)

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    De Catholic News Agency :

    Le cardinal Zen, ancien évêque de Hong Kong, a été arrêté

    Hong Kong, Chine, 11 mai 2022

    Le cardinal Joseph Zen a été arrêté par les autorités de Hong Kong, selon les médias locaux.

    L'ancien évêque catholique de Hong Kong, âgé de 90 ans, aurait été arrêté le 11 mai pour son rôle d'administrateur du "612 Humanitarian Relief Fund", qui a aidé les manifestants pro-démocratie à payer leurs frais de justice.

    Le journal The Standard a rapporté que les membres du fond ont été arrêtés mercredi soir, heure locale, selon des sources.

    Le fonds, qui a été fondé en 2019, a été dissous l'année dernière après que la police de sécurité nationale lui a ordonné de partager les détails opérationnels, a indiqué le journal.

    Zen, qui a quitté son poste d'évêque catholique de Hong Kong en 2009, est un partisan déclaré du mouvement pro-démocratique.

    En 2020, une vaste loi sur la sécurité nationale est entrée en vigueur, criminalisant des libertés civiles auparavant protégées en les qualifiant de "sédition" et de "collusion avec l'étranger".

    Reuters rapporte que Zen et quatre autres personnes - la pop star canadienne de Hong Kong Denise Ho, l'universitaire Hui Po Keung et les anciens législateurs de l'opposition Margaret Ng et Cyd Ho - ont été arrêtés pour "collusion avec des forces étrangères".

    Avant la mise en œuvre de la loi, de nombreux catholiques, dont Zen, avaient prévenu qu'elle pourrait être utilisée pour réduire au silence l'Église de Hong Kong.

    L'arrestation de Zen posera un dilemme au Vatican, qui a évité de critiquer publiquement la répression à Hong Kong.

    L'archevêque Paul Gallagher, l'équivalent du ministre des affaires étrangères du Vatican, a déclaré en juin 2021 qu'il n'était pas convaincu que s'exprimer sur la situation à Hong Kong ferait une différence.

    Benedict Rogers, un militant britannique des droits de l'homme, a déploré ces arrestations.

    Rogers, fondateur de l'ONG Hong Kong Watch et converti au catholicisme, a déclaré : "Nous condamnons les arrestations de ces militants dont le "crime" supposé était de financer une aide juridique pour les manifestants pro-démocratie en 2019."

    "Les arrestations d'aujourd'hui signalent sans aucun doute que Pékin a l'intention d'intensifier sa répression des droits et libertés fondamentaux à Hong Kong."

    "Nous exhortons la communauté internationale à faire la lumière sur cette répression brutale et à demander la libération immédiate de ces militants."

    Le All-Party Parliamentary Group for Freedom of Religion or Belief, un groupe multipartite de parlementaires britanniques, a également condamné l'arrestation de Zen.

    "C'est un nouvel exemple des restrictions croissantes des droits fondamentaux de l'homme en Chine", a-t-il déclaré dans un message sur Twitter.

    David Alton, un membre indépendant de la Chambre des Lords, la chambre haute du Parlement britannique, a qualifié l'arrestation du cardinal d'"acte d'intimidation scandaleux".

    En début de semaine, l'ancien chef de la sécurité John Lee a été désigné comme le prochain chef de l'exécutif de Hong Kong, succédant à Carrie Lam, qui occupait ce poste depuis 2017. Lee et Lam sont tous deux des catholiques baptisés.

    L'évêque Stephen Chow Sau-yan, le nouveau dirigeant catholique de Hong Kong, a pris la tête de son diocèse en décembre 2021.

    Dans sa première interview, publiée en février dernier, il a souligné l'importance de protéger la dignité humaine.

    "Je trouve inacceptable que la dignité humaine soit ignorée, bafouée ou entièrement éliminée. Dieu nous a donné cette dignité lorsqu'il nous a créés à son image et à sa ressemblance. Elle est donc universelle car elle provient de l'amour de Dieu", a déclaré M. Chow.

    En mars, le pape François a enregistré un bref message vidéo pour les catholiques de Hong Kong.

    "Je vous souhaite d'être de bons citoyens et que vous soyez courageux face aux défis du temps", a-t-il déclaré.

    Dans le dernier billet de blog du cardinal Zen avant son arrestation, il a cité Romains 8:34-39 : "C'est le Christ [Jésus] qui est mort, mais qui est ressuscité, qui est aussi à la droite de Dieu, qui intercède pour nous. Qu'est-ce qui nous séparera de l'amour du Christ ? L'angoisse, ou la détresse, ou la persécution, ou la famine, ou la nudité, ou le péril, ou l'épée ? Comme il est écrit : 'C'est à cause de toi qu'on nous tue tous les jours ; on nous regarde comme des brebis qu'on égorge.'"

    "Non, dans toutes ces choses, nous vainquons de façon écrasante par celui qui nous a aimés. Car je suis convaincu que ni la mort, ni la vie... ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu dans le Christ Jésus notre Seigneur."

    Mise à jour avec I.Media via Aleteia.org :

    Le cardinal Joseph Zen, évêque émérite de Hong Kong a été brièvement arrêté ce mercredi 11 mai par les autorités chinoises avant d'être libéré sous caution. Âgé de 90 ans, il est un opposant pugnace du régime de Pékin.

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  • Bruxelles : 53 églises et chapelles dégradées intentionnellement depuis 2019

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    Lu sur la Libre du 10 mai, p. 9 :

    À Bruxelles, 53 églises et chapelles ont été dégradées intentionnellement depuis 2019

    Entre 2019 et 2022, 53 églises ou chapelles ont été la cible de dégration en Région bruxelloise. L’information a été livrée par le ministre-Président Rudi Vervoort (PS) en réponse à une question écrite du député du Vlaams Belang Dominiek Lootens. Selon les chiffres du ministre-Président, 53 églises et chapelles, douze cimetières, deux abbayes et un monastère ont été dégradés intentionnellement au cours des trois dernières années. Durant cette même période, une seule mosquée a fait l’objet de dégradation, indique Rudi Vervoort.

  • La Cour Européenne des Droits de l'Homme (CEDH) reconnaît la persécution des chrétiens convertis au Pakistan

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    De l'ECLJ :

    Image Pakistan

    Bonne nouvelle : un Pakistanais ex-musulman, converti au christianisme et réfugié en Suisse, vient d’obtenir gain de cause à la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), avec le soutien de l’ECLJ (European Centre for Law & Justice). Ce converti, identifié par ses initiales « M.A.M. », avait saisi la CEDH après que la Suisse lui a refusé l’asile, et s’apprêtait à le renvoyer au Pakistan. Mais la CEDH vient de s’y opposer, jugeant ce 26 avril 2022 qu’une telle expulsion pourrait mettre la vie de ce converti en danger et violerait ses droits.

    L’ECLJ était intervenu dans cette affaire au soutien de M.A.M. afin d’apporter à la Cour des informations directes sur la situation des chrétiens au Pakistan. L’ECLJ a en effet une expérience de terrain grâce à son bureau affilié au Pakistan comptant plusieurs avocats qui apportent une aide juridique aux minorités chrétiennes persécutées.

    Les juridictions suisses ont considéré que la conversion au christianisme de M.A.M. était crédible. En revanche, elles ont estimé qu’il ne serait pas exposé au risque de subir un traitement mettant en danger sa vie et son intégrité physique. La jurisprudence de la CEDH interdit en effet aux États parties d’expulser des étrangers si, dans leur pays, ils courent un risque réel d’être soumis à la peine capitale, à la torture ou à des peines ou traitements inhumains et dégradants.

    Nous analysons ce jugement en détail dans notre dernière émission sur RCF :

    Dans nos observations écrites (en anglais uniquement), nous avons démontré à la CEDH que l’évaluation par la Suisse de la situation au Pakistan était trop optimiste. Nos observations avaient déjà fait l’objet d’un précédent article. Nous avons expliqué que la persécution des chrétiens au Pakistan était entérinée par la loi civile, en particulier par la pénalisation du blasphème et de toute forme de critique contre l’islam. Cette persécution est également renforcée par la société, qui cible notamment les convertis au christianisme, considérés comme apostats et qui encourent la mort selon la charia.

    Nous nous réjouissons que nos observations aient été utilisées par la CEDH afin de rendre son jugement et de protéger ce chrétien converti, menacé par les musulmans. Dans l’arrêt M.A.M. c. Suisse, la CEDH a résumé ainsi notre analyse :

    L’ECLJ et d’autres associations « soutiennent que les minorités religieuses au Pakistan, notamment les convertis de l’islam au christianisme, sont soumises à de graves persécutions, des actes de violence et de discrimination de la part des autorités étatiques et non étatiques. Des accusations de blasphème, assorties de lourdes peines, sont portées contre des chrétiens et des cas de conversion forcée témoignent d’une volonté de contraindre les minorités religieuses à se conformer à la religion officielle de l’État. Selon l’ECLJ, la personne, convertie de l’islam au christianisme et renvoyée de force au Pakistan, court un danger extrême pour sa vie et son intégrité physique » (§§ 57-58).

    S’appuyant sur nos observations écrites (§ 72) ainsi que sur plusieurs rapports internationaux, la CEDH a ensuite apprécié ainsi la situation des chrétiens convertis au Pakistan :

        Le Tribunal administratif fédéral a bel et bien étudié la situation des chrétiens au Pakistan mais n’a pas précisément examiné celle des convertis au christianisme pour établir ses conclusions quant à la situation générale des chrétiens au Pakistan (§ 74).

        Au regard des rapports internationaux faisant état de graves violations des droits de l’homme au Pakistan à l’égard des chrétiens convertis tels que le requérant, la Cour estime que le Tribunal administratif fédéral aurait dû prendre en compte ces éléments pour établir ses conclusions quant à la situation générale des chrétiens et des chrétiens convertis au Pakistan (§ 76).

        Les autorités suisses n’ont donc pas suffisamment évalué le risque que le requérant courrait, du fait de sa conversion, en cas de retour au Pakistan, pour confirmer le rejet de sa demande d’asile (§ 78).

    En conséquence, la CEDH a jugé qu’en l’absence d’une analyse plus aboutie des risques encourus par « M.A.M. », son expulsion violerait ses droits consacrés aux articles 2 et 3 de la Convention européenne. C’est donc maintenant aux autorités suisses de se pencher de manière plus approfondie sur la situation des ex-musulmans convertis au christianisme et vivant au Pakistan. Il est très probable que « M.A.M. » obtienne, grâce à ce jugement de la CEDH, le statut de réfugié en Suisse, où il pourra vivre et pratiquer sa foi en Jésus-Christ.

    Cette affaire vient compléter et confirmer la jurisprudence de la CEDH en matière d’asile des chrétiens convertis de l’islam. Dans l’affaire F.G. c. Suède, la Grande chambre de la Cour avait jugé en 2016 qu’un converti iranien risquait la mort s’il était renvoyé dans son pays d’origine. L’ECLJ était déjà intervenu au soutien de F.G. De même, dans l’affaire A.A. c. Suisse, la Cour a jugé en 2019 que le renvoi vers l’Afghanistan d’un converti l’exposerait à de fortes persécutions et violerait son droit de ne pas subir de traitements inhumains ou dégradants.

    Vous pouvez nous aider en partageant cette information sur les réseaux sociaux et en signant notre pétition :

    Pour la protection de la liberté religieuse dans le monde

  • Vandalisme contre le mémorial du génocide arménien à Bruxelles

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    Lu sur kerknet (Benoit Lannoo) :

    Vandalisme contre le mémorial du génocide arménien à Bruxelles

    27 AVRIL 2022

    Le lendemain de la commémoration du "Medz Yeghern", le mémorial d'Ixelles a été recouvert de graffitis anti-Arméniens.

    Het besmeurde monument voor de Armeense genocide in Brussel © Comité van de Armeniërs van België

    Le monument au génocide arménien barbouillé à Bruxelles © Comité des Arméniens de Belgique

    Dimanche dernier, pour la première fois depuis la pandémie de corona, une cérémonie de commémoration du "Medz Yeghern" ou génocide arménien a eu lieu au monument érigé sur la place Henri Michaux dans la commune bruxelloise d'Ixelles. Le génocide arménien, au cours duquel environ un million et demi d'Arméniens ont été anéantis par le régime Jeune Turc au lendemain de la Première Guerre mondiale, est commémoré dans le monde entier le 24 avril.

    Le génocide arménien a été officiellement reconnu par notre pays il y a cinq ans.

    Garo Paylan

    Mais le lendemain de la commémoration, le monument d'Ixelles a été maculé de graffitis représentant trois demi-lunes rouges et l'inscription Fuck Paylan. Garo Paylan est un membre arménien du parlement turc et a souvent été la cible de discours haineux de la part des nationalistes turcs. La négation du génocide arménien est au cœur du nationalisme prêché tant par le gouvernement turc que par de nombreuses organisations de la diaspora turque.

    Dans les milieux turcs, il n'est pas acquis de reconnaître les crimes de l'histoire de son propre pays.

    Comité des Arméniens de Belgique

    Le Comité des Arméniens de Belgique (CAB) réagit avec consternation à ce vandalisme anti-arménien, mais en même temps appelle une nouvelle fois au dialogue. Il s'agit d'une tentative d'intimidation des Arméniens de Belgique ; de nombreuses familles ont en effet fui en Belgique à cause du génocide, déclare le président Nicolas Tavitian. Je demande donc aux communautés et organisations turques de condamner ce vandalisme ; le Comité des Arméniens de Belgique est prêt à les aider à trouver les meilleures formules pour cela.

    Le gouvernement et la société civile de notre pays se rendent-ils compte de la force de la haine anti-arménienne dans les milieux turcs ? Nicolas Tavitian

  • Les fondamentalistes hindous n'ont pas épargné les chrétiens pendant la Semaine Sainte

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    D'Anna Bono sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Inde : les chrétiens persécutés même à Pâques

    20-04-2022

    Les fondamentalistes hindous n'ont pas épargné les chrétiens, même pendant la semaine sainte. Dans l'Uttar Pradesh, une foule de nationalistes hindous a encerclé une église protestante. Les fidèles sont accusés de "conversions forcées" et 36 d'entre eux sont arrêtés par la police. L'accusation de "conversion forcée" est le prétexte classique pour cibler les chrétiens. 

    Les fondamentalistes hindous n'ont pas non plus épargné les chrétiens pendant la semaine sainte. En Inde, où les épisodes de violence à l'encontre des communautés chrétiennes sont de plus en plus fréquents, le Vendredi saint, une centaine de fidèles de l'église évangélique de Hariharganj, dans le district de Fatehpur (Uttar Pradesh), célébraient les rites de Pâques dans leur église lorsque des dizaines de personnes, peut-être une centaine, ont encerclé le bâtiment et bloqué les sorties. Leur leader, Himanshu Dikshit, avait peu avant dénoncé 55 membres de la communauté, les accusant d'avoir forcé environ 90 hindous à se convertir au christianisme. La police a arrêté 36 personnes tout en laissant en liberté les autres croyants emprisonnés dans l'église. La communauté chrétienne du district a immédiatement organisé une collecte pour obtenir la libération sous caution des chrétiens arrêtés, qui ont heureusement été libérés le jour même.

     Himanshu Dikshit est membre du Vishwa Hindu Parishad, une organisation nationaliste de droite qui fait campagne pour affirmer l'Hindutwa, l'identité hindoue. L'accusation, toujours totalement infondée, de conversion au christianisme par la force ou la tromperie est l'un des moyens qu'il utilise pour persécuter les chrétiens : les menacer, les intimider, inciter le reste de la population contre eux. Depuis 2014, depuis que le gouvernement fédéral est présidé par le Premier ministre Narendra Modi, leader du parti nationaliste hindou Bharatiya Janata Party, les fondamentalistes hindous sont devenus plus agressifs, sachant qu'ils bénéficient du soutien du gouvernement et peuvent compter, comme c'est souvent le cas, sur la collaboration des autorités et des forces de sécurité locales, toujours prêtes à accepter leurs plaintes et réticentes, cependant, à enregistrer celles des chrétiens victimes d'abus et à prendre des mesures pour identifier et traduire en justice les responsables. L'arrestation des chrétiens à Fatehpur est illégale et totalement condamnable", a déclaré à AsiaNews Monseigneur Gerald Mathias, évêque de Lucknow, capitale de l'Uttar Pradesh. L'accusation de conversion illégale est absolument infondée et a été fabriquée par les fondamentalistes hindous.  Les fondamentalistes sont de plus en plus enhardis et se comportent en justiciers, prenant la loi en main. La police est souvent un spectateur muet et l'encourage même. Malheureusement, ces incidents se multiplient et on peut se demander si la liberté de religion garantie par la Constitution est réellement respectée et par tous".

    L'Uttar Pradesh est l'un des États où se concentre la violence. Il y a eu 102 des 468 incidents graves enregistrés en 2021 par le United Christian Forum, une organisation interconfessionnelle qui dispose d'un numéro vert où les cas d'abus peuvent être signalés. C'est également l'un des huit États de la fédération indienne (composée de 28 États et de huit territoires) qui ont adopté les Freedom of Religion Acts, la loi anti-conversion qui interdit aux minorités religieuses de convertir "de force" la population. Outre l'Uttar Pradesh, où elle a été adoptée en 2020, les lois sur la liberté de religion sont en vigueur dans les États suivants : Odisha, Madhya Pradesh, Chhattisgarh, Gujarat, Himachal Pradesh, Jharkhand et Uttarakhand. Dans deux autres États, l'Arunachal Pradesh et le Rajastan, la loi a été adoptée mais n'est pas en vigueur, et dans le Tamil Nadu, elle a été adoptée mais ensuite abrogée. Le gouvernement du Karnataka envisage également de céder aux demandes des fondamentalistes hindous, qui font également pression pour que la loi soit adoptée au niveau fédéral.

    Jeff King, président d'International Christian Concern, confirme que l'Uttar Pradesh est l'un des États indiens où la liberté de religion est la plus violée : "Lorsque les autorités légitiment les actions violentes en arrêtant les victimes, elles envoient le message que les activités criminelles sont approuvées par les autorités tant qu'elles visent les minorités religieuses. Cette attitude de la part des autorités ne fait qu'aggraver la situation de la liberté religieuse et accroître la vulnérabilité des chrétiens, les exposant à davantage de violence. Les lois anti-conversion sont en fait ciblées, sujettes à interprétation et conduisent à une réduction totale des droits des chrétiens à exprimer publiquement leur foi".

    Un autre responsable de l'International Christian Concern a qualifié d'acte de persécution très grave le fait que, précisément pendant la semaine sainte, les chrétiens ne puissent pas pratiquer librement leur foi, "en célébrant l'un des moments les plus importants du calendrier chrétien".

    La semaine avait déjà commencé par un épisode d'intolérance. Le 12 avril, sept bénévoles de Prison Ministry India, une association qui travaille dans les prisons, se sont rendus dans une prison du district de Gadag, au Karnataka, où ils ont organisé des temps de prière et distribué des exemplaires de la Bible. Un fondamentaliste hindou, qui a visité une prison peu de temps après, l'a remarqué, a pris des photos des bibles et les a ensuite détruites. Deux mouvements fondamentalistes hindous, le Vishwa Hindu Parishad et le Bajrang Dal, ont déposé une plainte dénonçant les actions des volontaires comme une tentative de conversion forcée et demandant des sanctions à leur encontre.

  • Le perpétuel Vendredi Saint des chrétiens chinois

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    De Philippe Oswald sur La Sélection du Jour :

    En Chine, le perpétuel Vendredi Saint des chrétiens

    16 avril 2022

    Tout en célébrant la résurrection du Christ, les chrétiens chinois ne cessent pas de vivre sa passion. Le sort de certains d’entre eux, qui émergent en raison de leurs positions dans l’Eglise ou dans la société, rappelle ponctuellement que la persécution pèse sur tous. Au début de ce mois, le 7 avril, Mgr Shao Zhumin, évêque de Wenzhou, a été emmené par les autorités chinoises hors de son diocèse. Le prélat fait partie de l’Église en Chine reconnue par le Vatican mais pas par Pékin. Il avait déjà été arrêté en novembre 2021, et mis en prison sans jugement pour plusieurs jours. Les fidèles du diocèse ont confié à l’agence de presse Asia News que leur évêque avait probablement été enlevé pour l’empêcher de célébrer les offices de la Semaine sainte. Dans un autre diocèse, celui de Xuanhua, dix religieux ont été enlevés par la police. L’évêque « clandestin » de ce diocèse, Mgr Zhao, serait mort en 2018, alors qu’il vivait caché depuis une décennie. Selon Asia News, les autorités cherchent à découvrir le lieu de sa sépulture et auraient même torturé un prélat pour obtenir ce renseignement.

    Dans la province du Zhejiang, un libraire chrétien a été condamné définitivement à 7 ans de prison et à 200 000 yuans (27 600 euros) d’amende. Chen Yu, propriétaire d’une très dynamique librairie chrétienne en ligne, arrêté le 1er septembre 2020, avait fait appel à sa condamnation. Appel rejeté en janvier dernier par le tribunal de Linhai, à Taizhou dans la province du Zhejiang. Motif : Chen Yu, également connu sous le pseudonyme de Zhang Mai sur les réseaux sociaux, serait une « force anti-Chine ». Selon Radio Free Asia, des agents de police ont investi les maisons de ses clients pour confisquer leurs achats. Son crime : avoir vendu plus de 20 000 livres chrétiens, dont une majorité de bibles, en Chine mais aussi aux États-Unis et à Taïwan, ce qui aurait enragé les autorités chinoises. Où l’on voit que la Bible continue d’effrayer les pouvoirs totalitaires les plus solidement installés.

    L’athéisme est de nouveau mis en exergue de la doctrine de l’État chinois dans la plus pure ligne marxiste. Durant la Conférence nationale sur les affaires religieuses, en décembre dernier, Xi Jinping, le président de la République populaire de Chine, avait demandé aux cadres du parti d’accroître la surveillance en ligne et de renforcer le contrôle sur les religions, au nom de la sécurité nationale. Depuis cette conférence, le gouvernement chinois assure la promotion d’un nouveau manuel sur l’athéisme auprès des écoles, des universités et des cadres du Parti communiste chinois (PCC). Intitulé « Les principes de l’athéisme scientifique » et rédigé par Li Shen, un universitaire chinois de 76 ans, ce manuel soutient la théorie martelée par le président Xi Jinping, selon laquelle la culture chinoise a toujours été non religieuse, c’est-à-dire athée. L’un des chapitres du livre est consacré à la « preuve de la non-existence de Dieu » et aux « conséquences négatives des religions », tandis qu’un autre expose « la théorie religieuse et la politique religieuse du Parti communiste ». L’auteur soutient la promotion par le PCC du « confucianisme comme une forme d’athéisme. »

    Si la Chine reconnaît cinq religions organisées (bouddhisme, taoïsme, catholicisme, protestantisme et islam), l’État communiste, officiellement athée, exige qu’elles soient strictement contrôlées par des institutions officielles. Le PCC est chargé de « guider l’adaptation des religions à la société socialiste chinoise ». Ces religions reconnues ont dû chacune adopter un plan quinquennal d’adaptation aux « caractéristiques chinoises ». La Bible n’y a pas échappé avec une nouvelle « traduction » visant à la rendre plus conforme aux fondamentaux du régime. Les persécutions contre les religions et les groupes religieux ont sensiblement augmenté depuis l’arrivée de Xi Jinping au pouvoir en 2013. En 2018, le PCC a adopté de « Nouvelles règles sur les affaires religieuses » qui renforcent la surveillance sur les organisations religieuses et la répression contre les membres du clergé et les laïcs engagés dans des activités jugées illégales. L’athéisme d’État s’accompagne d’une politique de « sinisation des religions : l’athéisme et le nationalisme se donnent la main pour imposer les valeurs du PCC, parti unique.

    Mais la résilience et la résistance des chrétiens (23 millions de protestants, 12 millions de catholiques répartis dans les Églises « officielles » et « non enregistrées ») semblent sans limites. Plusieurs évêques chinois ont appelé les catholiques à faire de 2022 une « Année du Fils de Dieu » en méditant davantage la Parole de Dieu, pour « se rapprocher de la croix et rendre Jésus plus visible dans leur vie quotidienne », a précisé Mgr Joseph Li Shan, archevêque de Pékin. Cet appel a plus de chance d’être entendu par les fidèles que celui que leur avait lancé l’an dernier les autorités pour célébrer le centenaire du Parti communiste chinois.

    Philippe Oswald

    Plusieurs diocèses chinois appellent les catholiques à méditer davantage la Parole de Dieu

    Eglises d'Asie 23-02-2022

    Plusieurs diocèses chinois appellent les catholiques à méditer davantage la Parole de Dieu

    Lire l'article sur : Eglises d'Asie

  • La religion chrétienne est de loin la religion la plus attaquée en France

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    D' sur le site du Figaro Vox :

    «La religion chrétienne est de loin la plus attaquée en France»

    «Le catholicisme, sa morale, ses dogmes et sa philosophie, sont devenus des contre-modèles universels», Marc Eynaud.
     
    «Le catholicisme, sa morale, ses dogmes et sa philosophie, sont devenus des contre-modèles universels», Marc Eynaud. Diocèse de Saint-Denis

    FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Dans son premier ouvrage, le journaliste Marc Eynaud relate les actes de profanation et les agressions à l'encontre des catholiques. Il explique comment la France, fille aînée de l'Église, en est arrivée à ce calvaire contemporain.

     

    Marc Eynaud est journaliste et auteur de Qui en veut aux catholiques ?, aux éditions Artège.


    FIGAROVOX. - Votre ouvrage s'intitule « Qui en veut aux catholiques ? » Ne craignez-vous pas de tomber dans un des travers de notre époque : la victimisation ? Quel est son objet ?

    Marc EYNAUD. - La victimisation c'est « l'action de victimiser » si on en croit le Larousse. L'objectif de ce livre est justement l'inverse. Les profanations, incendies, attaques et autres apparaissent peu dans l'actualité sinon totalement décorrélées et traitées comme des faits divers banals. Pardonnez-moi de citer cette phrase d'Albert Camus qui a été trop employée mais « Mal nommer les choses c'est ajouter au malheur du monde ». On ne provoque pas de peur en nommant les choses, en les mettant en lumière mais surtout en les expliquant. Bien au contraire, on rejette le fantasme pour en appeler au palpable, on bannit le sentiment pour faire apparaître la réalité. L'objectif c'est de regarder la réalité en face, de l'appréhender et surtout de comprendre pourquoi nous en sommes arrivés là. « Qui en veut aux catholiques » ne veut pas dire « Les catholiques sont des victimes ». On pourrait d'ailleurs pousser le raisonnement en citant le Christ lui-même sous la plume de l'évangéliste Matthieu : « Vous serez haïs de tous à cause de Mon Nom ». Ce n'est ni un avertissement, ni une phrase destinée à faire peur mais un constat qui sonne comme une évidence tranquille.

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  • France : un rapport parlementaire relève la « gravité croissante » des actes antireligieux

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    De Bérengère Dommaigné  sur aleteia.org :

    Un rapport parlementaire relève la « gravité croissante » des actes antireligieux en France

    17/03/22

    Deux députés ont remis jeudi 17 mars au Premier ministre un rapport sur les actes antireligieux en France. Ils y relèvent une "gravité croissante" des actes antireligieux et soulignent que les chiffres sont probablement sous-estimés. Ils formulent également onze propositions.

    La député des Hauts-de-Seine, Isabelle Florennes (MoDem) et le député de Moselle, Ludovic Mendes (LREM) ont été chargés début décembre par le Premier ministre de rédiger un rapport sur les violences religieuses en France. Pour cela, ils ont réalisé une trentaine d’auditions (représentants du culte, gendarmerie, police, justice, renseignements territoriaux, chercheurs…) et quatre déplacements auprès de communautés à Strasbourg, Sarcelles, Lyon et Nantes. Ils remettaient ce jeudi 17 mars leurs conclusions et leurs propositions, et elles ne sont pas très rassurantes. Ces dernières années en France, les faits de violences religieuses augmentent en gravité.

    1.659 actes antireligieux dont 857 antichrétiens 

    Selon les chiffres publiés en début d’année par le ministère de l’intérieur, en 2021, ce sont 1.659 actes antireligieux qui ont été recensés : 857 faits antichrétiens (52%) dont 92% concernent les atteintes aux biens, 589 faits antisémites (36%) dont 52% d’atteintes aux personnes et 213 faits antimusulmans (23% d’attaques aux personnes). Les deux députés déplorent des chiffres “très certainement” sous-estimés à cause du dispositif de collecte de l’information et conviennent d' »une montée de la violence dans la société », et « une gravité constante des faits ».

    Si les chiffres sous-estimés, c’est qu’ il est difficile de qualifier et de quantifier ces violences. D’une part, parce que la France ne dispose pas de statistiques ethniques ou religieuses, on ne peut donc mesurer l’impact ou l’ampleur des violences d’une religion à l’autre, par rapport à sa population concernée. D’autre part, parce qu’il est compliqué d’établir des distinctions statistiques entre par exemple un acte de vandalisme dans une église, ou une réelle profanation, ou encore entre une agression raciste et un acte antisémite ou antimusulman. 

    Quoi qu’il en soit, les faits oscillent entre 1.500 et 2.000 par an depuis 2015, et ils sont de plus en plus graves, en passant de l’atteinte aux biens à l’atteinte aux personnes, dans l’espace public puis dans l’espace privé. Les « actes anticatholiques semblent aujourd’hui suivre le même chemin, avec une augmentation des atteintes aux personnes dans la sphère publique », indique le rapport. Des chiffres en augmentation qui se retrouvent aussi dans les autres pays européens. Les auteurs voient dans ces données « une des déclinaisons d’un état général de crispation de la société ».

    Onze propositions

    Le rapport des deux parlementaires fait onze propositions. La première est de permettre un accès à des chiffres plus fiables, avec une « communication plus complète sur les chiffres et les dispositifs mis en œuvre (…), idéalement interministérielle ». Les rapporteurs préconisent par ailleurs de doubler en cinq ans le « programme K », ligne budgétaire du comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), qui permet de financer à hauteur de 80% des mesures de sécurisation de lieux de culte ou autres sites à caractère confessionnel. En 2021, les cinq millions d’euros de ce programme ont été intégralement dépensés, en permettant de sécuriser 104 lieux juifs, 54 sites chrétiens et 35 sites musulmans.

    Autres préconisations, l’information des victimes tout au long de la procédure, une meilleure application des qualifications pénales, et la répression sur les réseaux sociaux. Enfin, sur le plan culturel, le rapport plaide pour le soutien au dialogue interreligieux et pour l’enseignement du fait religieux à l’école. Pour le député Ludovic Mendes, il y a « un vrai besoin d’éducation aux religions », et il ne faut pas « refuser le débat des religions sous couvert de laïcité au sein de l’école ».

  • La basilique de Koekelberg victime d'actes de vandalisme

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    Lu sur la Dernière Heure (16 mars, p. 16) :

    La basilique de Koekelberg assiégée par les vandales

    Cela fait plus de deux semaines que la basilique de Koekelberg subit une vague de vandalisme inédite. Ce samedi, l’église a été la cible de jets de pavés. Comme quasiment tous les jours. La directrice générale de la basilique Martine Motteux-Abeloos décrit des actes quotidiens sur son compte Facebook. Ils sont menés, soit par de très jeunes adolescents en trottinette, soit par des adultes en voiture noire “qui jettent des pavés par les vitres de leurs véhicules”, nous explique-t-elle. Ce petit jeu de très mauvais aloi dure depuis une quinzaine de jours. “Nous avons ramassé 35 pavés, soit 35 carreaux brisés . La première fois, c’était un pavé dans la porte du concierge. Le lendemain, on a retrouvé des pavés sur la table à manger du réfectoire utilisé par les collaborateurs. Semaine passée, des briques ont été trouvées dans le local de la fabrique d’église et dans un autre loué au Saint Sépulcre… Ce week-end, une vingtaine de carreaux ont été brisés ! Dont celui de mon bureau. D’habitude, ma petite fille vient parfois jouer au milieu du bureau. Si elle avait été là, elle aurait pu être tuée ! Depuis deux semaines, j’appelle la police quasiment tous les jours pour constater les dégâts.”

  • Nicaragua : Le Vatican proteste contre l'expulsion "incompréhensible" du nonce apostolique

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    De Massimo Introvigne sur Bitter Winter :

    Nicaragua : Le Vatican proteste contre l'expulsion "incompréhensible" du nonce apostolique

    14/03/2022

    Cette mesure rare, prise après que le diplomate ait été calomnié et même battu, est un signe que le régime d'Ortega ne veut plus prétendre que la liberté religieuse existe dans le pays.
    par Massimo Introvigne

    Parmi les quelques amis que la Russie de Poutine entretient dans le monde, les médias internationaux mentionnent généralement le Nicaragua. Toutefois, la diplomatie n'est pas le point fort du régime dirigé par le président Daniel Ortega et son épouse Rosario Murillo. La Russie a fait d'Ortega un membre de son Ordre de l'amitié, et les pseudo-républiques géorgiennes pro-Poutine dissidentes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud, respectivement, lui ont décerné l'Ordre de l'honneur et de la gloire et l'Ordre d'Uatsamonga. Le Nicaragua a officiellement reconnu ces pseudo-États ; les seuls autres pays à l'avoir fait sont la Russie, le Venezuela, la Syrie et Nauru.

    La semaine dernière, le Nicaragua a expulsé le nonce du Vatican, l'archevêque polonais Waldemar Stanislaw Sommertag. Le 12 mars, le Saint-Siège a réagi en exprimant "sa grande surprise et sa tristesse" pour cette expulsion "incompréhensible" et peu diplomatique. Il est possible qu'en plus des raisons intérieures, la situation internationale tendue ait motivé Ortega.

    En expulsant le nonce, un geste rare, Ortega a signalé qu'il n'est pas intéressé à maintenir ne serait-ce qu'un semblant de liberté religieuse au Nicaragua, ce que Sommertag avait mis en doute. Et pour de bonnes raisons. Toute critique du régime par les évêques catholiques et Sommertag lui-même a été accueillie avec violence.

    Ce qui est encore plus rare qu'une expulsion, en 2018 des milices liées au parti au pouvoir d'Ortega sont entrées dans la basilique de San Sebastián à Diriamba et ont attaqué physiquement le nonce ainsi que le cardinal Leopoldo Brenes, qui est le chef de l'Église catholique au Nicaragua, et l'évêque auxiliaire de Managua José Silvio Báez. Ce dernier a été blessé à l'aide d'un couteau, puis a dû fuir le pays après avoir reçu des menaces de mort répétées.

    Ortega est un vieux marxiste qui, en pleine guerre froide, a créé en 1979 un régime pro-soviétique qui comptait parmi ses principaux opposants la hiérarchie catholique nicaraguayenne, dirigée par le cardinal Miguel Obando y Bravo. J'ai interviewé Obando en 1986, et il était à l'époque un critique virulent d'Ortega.

    Après avoir perdu le pouvoir en 1990, Ortega est revenu en 2007 et est resté président du Nicaragua depuis lors, périodiquement reconfirmé par des élections de plus en plus jugées irrégulières et peu fiables par les observateurs internationaux, la dernière datant du 7 novembre 2021.

    Dans le cadre de ses efforts de reconquête du pouvoir au cours de la décennie 2000, Ortega a cherché à se réconcilier avec l'Église catholique. En 2004, il a rencontré son ancien ennemi juré Obando et aurait conclu un accord. S'il regagnait la présidence, Ortega s'engageait à étendre l'interdiction nicaraguayenne de l'avortement à tous les cas (ce qu'il a finalement fait) et à promouvoir d'autres points du programme catholique. Ortega a également atténué sa rhétorique marxiste et s'est finalement déclaré non-marxiste.

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  • 16 nouveaux bienheureux espagnols, martyrs tués en haine de la foi

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    D'Anita Bourdin sur zenit.org :

    La foule et le pape François applaudissent 16 nouveaux bienheureux espagnols

    Ce sont 14 prêtres, un séminariste et un jeune laïc

    La foule présente place Saint-Pierre et le pape François ont applaudi, ce dimanche, après l’angélus du 27 février 2022, les 16 nouveaux martyrs espagnols béatifiés hier, samedi 26 février, dans la cathédrale de Grenade: 14 prêtres, un séminariste et le président des jeunes de l’Action catholique.

    Le pape a déclenché les applaudissements en disant, en italien: « Hier, à Grenade, en Espagne, ont été béatifiés le prêtre Cayetano Giménez Martín et quinze compagnons martyrs, tués « en haine de la foi » dans le cadre de la persécution religieuse des années 1930 en Espagne. Que le témoignage de ces héroïques disciples du Christ suscite chez tous le désir de servir l’Evangile avec fidélité et courage. Des applaudissements pour les nouveaux bienheureux! »

    Cayetano Giménez Martín et ses 15 compagnons prêtres et laïcs, ont été, selon la formule consacrée, « tués en haine de la foi » durant la guerre civile espagnole en 1936: ils sont donc béatifiés en tant que martyrs. Voici leurs biographies publiées en italien par la Congrégation pour les causes des saints.

    Bienheureux martyrs de Grenade (Espagne) © capture de Zenit / Vatican News

    Bienheureux martyrs de Grenade (Espagne) © capture de Zenit / Vatican News

    Un prêtre, Cayetano Gimenez Martin

    Cayetano Gimenez Martin est né à Alfornón près de Grenade le 27 novembre 1866. Il a étudié au Séminaire de San Cecilio, mais a résidé au Collège de San Ferdinando. C’est un élève très brillant : après avoir obtenu une licence en théologie, il suit pendant trois ans des cours de droit canonique.

    Ordonné prêtre en 1892, il avait en même temps sa première charge pastorale à Alfornón, sa ville natale. Plus tard, il a été coadjuteur et curé de Lújar, curé d’Alboloduy (dans la province d’Almería) et curé et archiprêtre de l’Église Majeure de l’Incarnation de Loja.

    C’était un prêtre dévoué, austère et charitable. Un bon, sage, humble et prudent ministre du Seigneur, un vieillard paisible et vénérable. C’est aussi un homme de paix : en sa qualité d’archiprêtre, il tente de faciliter les relations entre le clergé des trois paroisses de la ville.

    Ses paroissiens se rendent vite compte du grand amour qu’il porte à l’Eucharistie : il passe de longs moments d’adoration devant le Tabernacle. Il était aussi très dévoué à la Vierge Marie.

    Même dans sa ville, cependant, les échos de la révolte militaire du 18 juillet 1936, qui a déclenché la guerre civile espagnole, sont arrivés. Le 23 juillet, alors que Grenade est déjà tombée aux mains des émeutiers, on lui propose de fuir en camion ; lui, en revanche, a choisi de rester dans la paroisse. Lorsque l’église a été incendiée, il s’est réfugié chez un ami médecin, mais quelques jours plus tard, il a été découvert et arrêté.

    Il est resté en prison pendant environ trois jours, jusqu’au 9 août, date à laquelle il a été emmené avec six autres personnes au cimetière de Loja pour y être fusillé. Il manifesta alors une dernière volonté : « Je voudrais mourir en dernier ». Il a été satisfait, et il a ainsi pu leur donner l’absolution.

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