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Justice - Page 35

  • En son âme et conscience, le cardinal Barbarin reconnaît ses erreurs

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    Lu sur cathobel.be :

    Livre du cardinal Barbarin

    Le cardinal Barbarin livre sa vision de l’affaire Preynat

    « J’ai voulu rétablir la vérité et aussi dire à toutes les victimes que je continue de prier pour elles », a expliqué le cardinal Philippe Barbarin à l’occasion de la parution de son nouveau livre « En mon âme et conscience » sorti en librairie le 1er octobre 2020.

    Le cardinal Philippe Barbarin, archevêque émérite de Lyon, revient sur quatre ans de tempête médiatico-judiciaire autour de l’affaire Preynat du nom de ce prêtre coupable d’abus sexuels sur mineurs.

    « La cour d’appel a clos le débat: je n’étais pas coupable de ce dont on m’accusait. J’ai voulu rétablir la vérité et aussi dire à toutes les victimes que je continue de prier pour elles », explique le cardinal dans un entretien au quotidien La Croix .

    « Mon nom est devenu symbolique de la pédophilie », raconte le cardinal. »Je suis encore pris à partie dans les gares, sur les quais de métro… Parce qu’un prêtre pédophile, c’est le scandale extrême. Je comprends la colère des gens contre l’Eglise. Que je ne sois plus archevêque de Lyon, c’était majeur. Et légitime. »

    Le prélat reconnaît ses erreurs:« Pourquoi n’ai-je pas été plus rapide et incisif avec Preynat ? » Il revient aussi sur le combat judiciaire. « La justice oblige à écouter l’autre. J’avais déjà beaucoup écouté les victimes. Au tribunal, j’ai encore appris. Quand mon avocat a dit aux victimes: ‘Vous vous rendez compte que le cardinal Barbarin est traîné dans la boue depuis trois ans ?’, Didier Burdet a répondu: ‘Oui, c’est vrai, mais vous rendez vous compte que nous souffrons depuis trente et quarante ans ?’. Je m’en souviendrai toujours ».

    Une fin très violente

    Revenant sur sa démission de sa charge d’archevêque de Lyon, le cardinal parle d’une fin extrêmement violente. « Pendant dix-sept ans, j’ai fait corps avec ce diocèse, j’y ai tellement donné, célébré, accompagné de jeunes, ordonné de prêtres ! », relève le cardinal. « C’est aussi la fonction de l’évêque de payer pour tout le monde. Il fallait que je parte, c’est bien pour Lyon », conclut-il.

    « En mon âme et conscience » ne comporte pas de grandes révélations. En trois cents pages, le cardinal livre sa vérité, après avoir été emporté dans un tourbillon médiatique, avant d’être innocenté par la justice. Il se répète bouleversé par le fléau des abus sexuels et espère que le combat mené par l’Eglise aidera à lutter dans les autres structures, notamment dans les familles.

    Lire également : https://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/religions-le-cardinal-barbarin-rompt-son-silence-6996478

  • Foyer de Charité, Père Finet : les anciennes élèves portent plainte contre X

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    FOYER DE CHARITE, PÈRE FINET 
    Les anciennes élèves portent plainte contre X

    Le 7 mai 2020, un communiqué de presse diffusé par les Foyers de Charité condamnait « sans réserve » des « agissements gravement déviants » attribués à l’abbé Georges Finet (1898-1990), père cofondateur avec Marthe Robin, d’une œuvre au rayonnement international : les Foyers de Charité (78 foyers, présents dans 44 pays sur 4 continents).

    La condamnation publique du père Finet, résulte uniquement des conclusions que la gouvernance des Foyers de Charité tire, elle-même, du rapport d’une « Commission de recherches indépendante » nommée par elle-même, alors même qu’il s’est agi d’une simple « écoute de personnes » selon les propres termes du Père Modérateur des Foyers de Charité, Moïse Ndione.

    Cette « écoute de personnes » aurait dû aboutir à l’ouverture d’une enquête et non à une condamnation.

    Nous, anciennes élèves de Châteauneuf-de-Galaure rassemblées en « Collectif des Anciennes » (154 membres) soutenues par d’anciens élèves de Saint-Bonnet et amis des Foyers, rassemblés en « Amis du Collectif » (83 membres) ne comprenons pas comment de simples « écoutes », il a pu être tiré une condamnation ; comment la culpabilité du Père Georges Finet a pu être largement diffusée à la presse française et internationale comme un fait incontestable sans qu’il n’y ait eu ni accusation, ni plainte ni enquête ; comment les médias ont pu accuser le père Finet d’« abus sexuels » et de « pédophilie » alors qu’aucun des termes « accusation », « enquête », « plainte »,  « attouchement », « agression sexuelle », ou « abus sexuel » ne soit employé dans la synthèse du rapport, rédigées par la gouvernance des Foyers de Charité, synthèse par  laquelle on apprend d’une part que les témoignages avaient été appelés et d’autre part que la Commission de recherches avait précisé « Il ne nous appartient pas de qualifier juridiquement les actes repérés, ce qui incomberait à un tribunal ».

    Nous nous interrogeons et sur cette condamnation publique de portée internationale, faite sans légitimité, ni autorité, et sur les responsables de cette manipulation calomnieuse et diffamante pour le père Finet.

    Si le travail de la Commission de recherches était simplement celui d’« une écoute de personnes qui avaient quelque chose d’important à dire », comme l’a affirmé le père modérateur, pourquoi ce mystère autour de ses membres ? Pourquoi aucune précision factuelle n’a été apportée, quant à son mode de procédé ?

    Pourquoi une responsable des Foyers de Charité a-t-elle appelé nos témoignages par un email personnel avec la volonté affichée d’« établir la vérité » (« Établir la vérité est un devoir », disait le Père Modérateur), sans en prendre les moyens ? Pourquoi cette conclusion, hâtive, hors de toute juridiction, mais présentée comme une étape décisive dans le processus de réforme des Foyers de charité et diffusée via une stratégie et un plan de communication internationale (communiqué de presse en trois langues) ?

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  • Becciu : retour sur une démission foudroyante

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    De Philippe Oswald sur La Sélection du Jour :

    La foudroyante démission du cardinal Becciu

    Coup de tonnerre au Vatican. La foudre est tombée par ce communiqué laconique du Saint-Siège en fin d’après-midi, le 24 septembre : « Le Saint Père a accepté la renonciation de sa charge de préfet de la Congrégation des causes des saints et de ses droits liés au cardinalat présentée par son éminence le cardinal Giovanni Angelo Becciu. » La démission surprise d’un des principaux cardinaux de la Curie (collaborateurs directs du pape) n’a en effet rien d’anodin. Le cardinal Becciu n’est âgé que de 72 ans (l’âge de la retraite canonique est de 75 ans) et semble en parfaite santé. Or, non seulement le pape François a accepté sa démission au terme d’une entrevue qu’on dit orageuse, mais il l’a assortie d’une renonciation « aux droits liés au cardinalat ». Autrement dit, s’il reste formellement cardinal, Giovanni Angelo Becciu perd son rôle de conseiller du souverain pontife (notamment lors d’un consistoire) mais aussi la possibilité d'élire un nouveau pape lors d'un conclave (un cardinal reste électeur jusqu’à 80 ans).

    Avant d’être créé cardinal il y a deux ans par le pape François et nommé préfet de la Congrégation des causes des saints (le dicastère chargé d’enquêter sur les béatifications et canonisations), Giovanni Angelo Becciu avait été durant sept ans (de 2011 à 2018) substitut de la Secrétairerie d'État du Saint-Siège. Un poste clé de l’administration du Vatican, dont la fonction est grosso modo un mixte entre celle d’un secrétaire général de l’Elysée et celle d’un ministre de l’Intérieur. Le substitut du Saint-Siège est l’homme de confiance du pape, avec lequel il est en contact constant. Ce fut le cas pour Mgr Becciu auprès de Benoît XVI, qui l’avait nommé à ce poste, puis auprès du pape François, jusqu’à son élévation à la dignité de cardinal à l’été 2018.

    Mais un an après avoir reçu la barrette, le cardinal Becciu était sur la sellette. Son nom revenait dans une enquête diligentée par la justice vaticane sur l’achat d’un immeuble dans le très sélect quartier de Chelsea, à Londres. La procédure de cet achat assorti de montages financiers complexes, pour ne pas dire opaques, avait été lancée en 2014 par Mgr Becciu, alors substitut de la Secrétairerie d'État, au motif, a-t-il expliqué aux enquêteurs, qu’il fallait « faire travailler l'argent des fonds de la secrétairerie d'État ». Cette enquête interne avait déjà mis en cause cinq employés de la Secrétairerie d’État et conduit, en juin dernier, à l’arrestation d’un homme d'affaires italien, remis depuis en liberté provisoire. Mais d’autres révélations ont sans doute décidé le pape à « accepter la démission » du cardinal Becciu. Notamment celles que rapporte l’hebdomadaire italien L’Espresso à paraître dimanche prochain, selon lesquelles le cardinal, originaire de Sardaigne, a favorisé en la dotant de centaines de milliers d’euros issus de dons récoltés par l’épiscopat italien et le Saint-Siège, une coopérative s’occupant d’insertion sociale en Sardaigne gérée par l’un de ses frères. Deux autres frères du cardinal auraient bénéficié de « dons » ciblés, réinvestis par la famille dans des activités financières peu claires qui auraient coûté « 450 millions d'Euros » au Saint-Siège selon L’Espresso. Le cardinal Becciu se défend de tout « détournement de fonds » en justifiant les dons faits aux entreprises dirigées par deux de ses frères et en niant les accusations rapportées par L’Espresso concernant le troisième frère, un brasseur de bière.

    Pour les vaticanistes, le signe est clair : après s’être attaqué aux questions de mœurs et notamment à la pédophilie dans l’Eglise, le pape François a lancé une nouvelle bataille contre la corruption financière au Vatican (la nouvelle loi anti-corruption est entrée en vigueur le 15 juillet 2020). L’avenir dira si l’éviction du cardinal Becciu amènera le pape à réviser certaines mesures prises sous son inspiration, par exemple à l’encontre de l'Ordre de Malte, en 2017. Quoi qu’il en soit de ce dossier, un autre cardinal a livré depuis l’Australie son sentiment sur la chute du cardinal Becciu : « Le Saint-Père a été élu pour nettoyer les finances du Vatican. Il joue sur le long terme et doit être remercié et félicité pour ces récents développements. J'espère que le ménage des écuries continuera ». Le signataire de ces lignes est le cardinal George Pell, ancien secrétaire à l'Economie du Saint-Siège. Appelé à Rome par le pape François précisément pour « faire le ménage » dans les finances de l’Eglise, le cardinal Pell s’était heurté à la Secrétairerie d'État, autrement dit au substitut Becciu, avant d’être soudainement accusé de pédophilie dans son pays où il s’était rendu en 2018 pour en répondre devant la justice. Condamné à six ans de prison et incarcéré en février 2019 à l’issue d’un procès considéré comme inique par de nombreux juristes dans le monde, le cardinal Pell avait finalement été relaxé et libéré en avril 2020 par la Haute Cour de Justice d’Australie, la plus haute juridiction du pays (cf LSDJ n°930).

    Philippe Oswald

  • Le Président Donald Trump nomme Amy Coney Barrett à la Cour suprême

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    De Jeanne Smits, sur son blog :

    Donald Trump nomme Amy Coney Barrett à la Cour suprême : elle est catholique, pro-vie et mère de sept enfants

    26 Sep 2020

    Le président Donald Trump vient d’annoncer officiellement son intention de nommer  le juge catholique pro-vie Amy Coney Barrett  pour pourvoir le siège laissé vacant de la Cour suprême des Etats-Unis par le décès de Ruth Bader Ginsburg le 18 septembre. Il reste au Sénat de confirmer la nomination de cette brillante magistrate de 48 ans, mère de sept enfants. Elle prendra alors la place d’une femme qui a soutenu la culture de mort de toutes ses forces à la Cour suprême depuis 1993, exerçant au demeurant un pouvoir démesuré dans la mesure où cette Cour a outrepassé son droit et son devoir de contrôle de constitutionnalité des lois américaines pour devenir elle-même créatrice de droit.

    Dans son discours dans la roseraie de la Maison Blanche, Donald Trump a confirmé ce que divers médias, dont le New York Times et The Hill, annonçaient déjà avec confiance vendredi.
     
    « Je me tiens devant vous aujourd’hui pour remplir l’une de mes plus hautes et plus importantes fonctions », a déclaré le président des Etats-Unis. « C’est vraiment pour moi un moment de grande fierté. »
     
    Trump a salué en Mme Barrett l’« une des plus brillantes et talentueuses juristes de notre nation ».
     
    « C’est une femme qui a connu des réussites sans pareille, à l’intelligence hors pair, aux compétences remarquables », a-t-il déclaré, soulignant également sa fidélité envers la Constitution américaine.
     
    Barrett, mère de sept enfants, dont deux adoptés, sera la première femme pro-vie à la Cour suprême. Elle sera également la seule femme ayant des enfants à exercer la fonction de juge à la Cour suprême.
     
    Sonia Sotomayor, nommée par le président Barack Obama, est divorcée et n’a jamais eu d’enfants, tandis qu’Elena Kagan, également nommée par Obama, ne s’est jamais mariée.
     
    Les enfants et le mari de Barrett étaient dans la Roseraie, assis près de la première dame Melania Trump, lorsque la nomination de Barrett a été annoncée. Maureen Scalia, épouse du regretté juge Antonin Scalia, se trouvait également dans la Roseraie.
     
    Pendant de nombreuses années, Barrett a enseigné le droit à l’université de Notre Dame. Elle est devenue célèbre lorsque la sénatrice californienne Dianne Feinstein l’interrogée sur sa foi catholique lors de son audience de confirmation à la Cour d’appel américaine du septième circuit en 2017.
     
    « Lorsque vous lisez vos discours, la conclusion que l’on en tire est que le dogme vit bruyamment en vous. Et cela est inquiétant quand on aborde de grandes questions pour lesquelles un grand nombre de personnes se battent, depuis des années, dans ce pays », avait lancé la sénatrice.
     
    Ancien clerc du défunt juge vigoureusement conservateur Antonin Scalia, Barrett est largement considérée comme une « originaliste » pro-vie. Les « originalistes » sont les juristes américains qui tiennent que les affirmations de la Constitution américaine doivent être interprétées selon la volonté de ses rédacteurs et de ceux qui étaient en vie au moment de son adoption. Une telle approche aurait empêché par exemple l’utilisation de la Constitution des Etats-Unis pour légaliser le « mariage » des couples homosexuels par l’arrêt Obergefell v. Hodges en 2015, car à l’évidence les auteurs de la Constitution n’y auraient pas été favorables en leur temps.
     
    Amy Coney Barrett a été membre du groupe « Faculty for Life » de Notre-Dame. En 2015, elle a signé une lettre exprimant « la solidarité avec nos sœurs du monde en développement contre ce que le pape François a décrit comme des “formes de colonisation idéologique qui visent à détruire la famille” ». On dit aussi qu’elle a signé une autre lettre publiée par Becket Law critiquant la politique de l’administration Obama en matière de contraception.
     
    Barrett a été violemment attaquée par les démocrates et les médias de gauche avant même que Trump ne l’annonce comme candidate officielle.
     
    Le responsable de la stratégie de la campagne démocrate Dana Houle a tweeté : « J’aimerais savoir quelle agence d’adoption Amy Coney Barrett & son mari ont utilisé pour adopter les deux enfants qu’ils ont fait venir d’Haïti. »
     
    « Voici donc une question : la presse enquête-t-elle sur les détails des adoptions des Barrett en Haïti ? Certaines adoptions en provenance d’Haïti étaient légales. Beaucoup étaient très approximatives. Et si la presse apprenait qu’elles étaient contraires à l’éthique et peut-être même illégales, le signalerait-elle ? Ou pas, parce que cela implique ses enfants », ajoutait-il.
     
    Ces tweets ont été supprimés, mais le sénateur du Missouri Josh Hawley a mis en ligne une capture d’écran avec ce commentaire : « Lisez ceci de la part d’un militant démocrate & d’un membre de l’équipe du Hill. On se demande si #AmyConeyBarrett a adopté *illégalement* ses enfants d’Haïti, peut-être en les arrachant à leurs parents biologiques ! Voilà le jeu que les Démocrates entendent jouer. Rien d’autre que du sectarisme et de la haine. Je vous promets que ça ne se passera pas comme ça. »
     
    Le sénateur de l’Arkansas Tom Cotton a tweeté, « Dégoûtant. La gauche s’en prend maintenant à Amy Coney Barrett pour avoir adopté des enfants. »
    Si Amy Coney Barrett siège dans la plus haute cour du pays, Trump aura nommé trois juges sur neuf, les deux autres étant Brett Kavanaugh et Neil Gorsuch.
     
    Trois juges actuels de la Cour suprême sont considérés comme de fervents libéraux : Sotomayor et Kagan, ainsi que Stephen Breyer, qui a été nommé par le président Bill Clinton.
     
    Tous les autres juges ont été nommés par des présidents républicains. Parmi eux, le premier juge John Roberts est considéré comme ayant une voix pivotale, bien qu’il se soit rangé à plusieurs reprises du côté des libéraux, notamment dans l’affaire National Federation of Independent Business v. Sebelius, qui a sauvé le système de santé socialisant Obamacare en 2012.
     
    Certains conservateurs ont également exprimé leur inquiétude quant à l’importance accordée par Brett Kavanaugh à la jurisprudence de la Cour, les fameux « précédents », ce qui laisse supposer qu’il pourrait ne pas annuler la décision de 1973 dans l’affaire Roe contre Wade qui a légalisé l’avortement.
    Neil Gorsuch a déçu les conservateurs lorsqu’il a rédigé l’opinion majoritaire dans l’affaire Bostock contre le comté de Clayton au début de cette année, en redéfinissant le terme « sexe » dans la loi sur les droits civils de 1964 pour qu’il ne signifie pas simplement « homme » et « femme » en tant que réalités biologiques, mais aussi « orientation sexuelle » et « identité de genre ».
     
    Josh Hammer du First Liberty Institute a appelé cette décision le  « Roe v. Wade de la liberté religieuse » – c’est en tout cas une décision qu’on aurait pu croire évitable grâce au poids des juges conservateurs.
     
    Le plus dur reste à venir pour Amy Coney Barrett. Evoquant ses prochaines audiences de confirmation, Hammer a tweeté hier : « Cette bataille va faire passer la confirmation de Kavanaugh pour une partie de plaisir. Toute la guerre politique de la gauche que vous verrez se déployer au cours des cinq prochaines semaines visera à protéger le ‘droit’ de supprimer les enfants à naître dans le sein maternel. »
     
    Quoi qu’il arrive, il est déjà remarquable que Donald Trump ait choisi de passer immédiatement à l’acte pour remplir le siège vacant à la Cour suprême, alors qu’il aurait pu, par tactique, décider d’attendre que l’élection présidentielle de début novembre soit passée. Du point de vue de sa campagne cela pouvait se défendre : la perspective d’une nomination déterminante à venir au sein de la Cour suprême aurait pu davantage inciter les électeurs conservateurs ou pro-vie à voter pour Trump. La nomination étant acquise, ce n’est plus une monnaie d’échange.
    Mais le choix si manifeste de Donald Trump pour une candidate dont tout hurle qu’elle est opposée à la culture de mort – la carrière, les paroles, les actes – vient témoigner de sa volonté de ne pas laisser la question de la Cour suprême en suspens. C’est le moyen de laisser une marque durable, et positive, dans la vie politique américaine, quel que soit son sort à lui dans cinq semaines. Trump s’est saisi de l’occasion. Il l’a fait à sa manière, forte et entière, ne craignant pas de frapper ni de prendre des risques quand la conjoncture se présente. Un passage en force, diront certains. Mais c’est une force mise au service de la justice – la vraie.
     
     
     Cet article est largement inspiré de celui de Martin Bürger et Calvin Freiburger pour LifeSiteNews.
  • Amy Coney Barrett, celle qui pourrait remplacer Ruth Bader Ginsburg à la Cour Suprême des Etats-Unis

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    De Christelle GUIBERT sur Ouest-France :

    21 septembre 2020

    Cour suprême. Qui est Amy Coney Barrett, la préférée de Trump pour remplacer Ruth Bader Ginsburg ?

    photo amy coney barrett, 48 ans.

    Amy Coney Barrett, 48 ans. © Julian Velasco/WikiCommons

    Une bataille politique s’annonce après l’annonce du décès de Ruth Bader Ginsburg, doyenne de la Cour suprême américaine. Donald Trump, le président américain, a déjà plusieurs noms en tête pour la remplacer. Dans la short-list : Amy Coney Barrett, qui siège à la septième cour d’appel.

    Qui remplacera l’estimée juge américaine Ruth Bader Ginsburg, décédée vendredi 18 septembre d’un cancer à l’âge de 87 ans, à la Cour suprême ? Une autre femme, a opportunément promis Donald Trump, dimanche.

    Dans la liste de quarante noms que le président des États-Unis, a rendue publique le 10 septembre, trois magistrates se détachent. Il les connaît bien pour en avoir fait nommer dans des cours fédérales de plusieurs États. Mais une a sa préférence : Amy Coney Barrett, 48 ans.

    Déjà dans les tuyaux en 2018

    La magistrate était déjà dans les tuyaux pour remplacer Anthony Kennedy, l’un des rares juges de la Cour suprême à avoir démissionné pour raison personnelle, en 2018. Le controversé Brett Kavanaugh avait fini par décrocher le siège.  Je réserve (Barrett) lorsqu’il faudra remplacer Ginsburg » , avait alors dit Trump, selon des informations du journaliste Jonathan Swan, d’Axios.

    Cette mère de famille de sept enfants, cinq biologiques et deux adoptés d’Haïti, est née et a grandi à la Nouvelle-Orléans. Elle est mariée à Jesse Barrett, un ancien procureur adjoint des États-Unis, de l’Indiana. Elle devrait plaire à la droite religieuse. Elle est membre d’un mouvement chrétien appelé People of Praise, qui rassemble des catholiques et des protestants. Au nom de cette foi, elle a toujours regretté la décision historique Roe v. Wade, qui a légalisé l’avortement aux États-Unis en 1973. Pour la magistrate, cet arrêt aurait créé  un cadre d’avortement à la demande ».

    Religiosité très affirmée

    Auditionnée lors de sa nomination à la septième cour d’appel en 2016, Coney Barrett a été taquinée sur le sujet de sa religiosité très affirmée. La démocrate Dianne Feinstein, membre de la Commission judiciaire du Sénat, a ouvertement soulevé la question de l’influence de sa foi sur sa fonction. La communauté LGBTQ voit aussi d’un mauvais œil l’arrivée d’une juge, pour qui le mariage est  fondé sur l’engagement indissoluble d’un homme et d’une femme » .

    Si Donald Trump maintient son choix, Amy Coney Barrett pourrait devenir, à 48 ans, la plus jeune juge de la Haute cour. S’il change d’avis, ce qui est courant, deux autres femmes sont dans la course. Il s’agit de Barbara Lagoa, première femme hispano-américaine nommée à la Cour suprême de Floride que le Président a hissée à la onzième cour d’appel en 2019. Et d’Allison Rushing, propulsée à l’âge de 35 ans à la quatrième cour d’appel de Richmond (Virginie), en 2018. Toutes deux ont le même profil conservateur.

  • Etats-Unis : Les catholiques réagissent après le décès de Ruth Bader Ginsburg, juge à la Cour suprême

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    Du National Catholic Register :

    Les catholiques réagissent après le décès de Ruth Bader Ginsburg, juge à la Cour suprême, à l'âge de 87 ans

    La mort de Ginsburg pourrait faire pencher la balance du tribunal vers une majorité conservatrice de 6-3, si le président Donald Trump nomme un nouveau juge pour combler le poste laissé vacant par Ginsburg avant l'élection de novembre.

    19 septembre 2020

    Ruth Bader Ginsburg, juge à la Cour suprême, qui a siégé à la cour pendant plus de 27 ans, est décédée d'un cancer du pancréas le 18 septembre. Elle avait 87 ans. Le président Bill Clinton avait nommé Mme Ginsburg à la Cour suprême en 1993. Mme Ginsburg avait auparavant été juge à la cour d'appel. Ginsburg, qui était juive, était connue pour son amitié avec Antonin Scalia, un catholique et collègue juge à la Cour suprême, qui est décédé en 2016. Le fils de Scalia, Christopher, a tweeté quelques souvenirs de l'amitié de son père avec Ginsburg après l'annonce de sa mort.

    Ginsburg a exprimé son soutien à la légalisation de l'avortement lors de son audition de confirmation au Sénat en 1993, comme elle l'avait fait auparavant. Bien qu'elle ait critiqué publiquement avant sa nomination le raisonnement juridique utilisé dans l'affaire Roe c. Wade, Ginsburg a constamment émis des opinions en faveur de l'avortement et de la contraception, y compris une dissidence en 2007 dans une affaire confirmant une loi qui interdisait l'avortement à la naissance partielle.

    La mort de Ginsburg pourrait faire pencher la balance du tribunal vers une majorité conservatrice de 6 contre 3, si le président Donald Trump nomme un nouveau juge pour combler le poste laissé vacant par Ginsburg avant les élections de novembre. Le leader de la majorité au Sénat, Mitch McConnell, a déclaré précédemment qu'il essaierait d'obtenir la confirmation par le Sénat d'un candidat à la Cour suprême du Président Trump. Les démocrates du Sénat ont exprimé leur opposition à toute nomination, citant l'objection de McConnell à la nomination de Merrick Garland à la Cour en mars 2016 par Barack Obama. A l'époque, les républicains du Sénat ont déclaré qu'ils n'envisageraient pas une nomination pendant une année électorale.

    Dans une déclaration publiée vendredi soir, McConnell a déclaré que "le candidat du président Trump recevra un vote au Sénat des États-Unis". La semaine dernière, M. Trump a élargi la liste des candidats potentiels à la magistrature qu'il envisageait de nommer. Lors d'un débat présidentiel en octobre 2016, M. Trump s'est engagé à nommer des juges qui renverseraient l'affaire Roe c. Wade. En 2017, il a nommé Neil Gorsuch pour remplacer Scalia, et en 2018 il a nommé Brett Kavanaugh pour remplacer le juge Anthony Kennedy, qui prenait sa retraite.

    Sur les médias sociaux, les catholiques ont appelé à prier pour Ginsburg et sa famille vendredi soir. Le père dominicain Pius Pietrzyk, avocat civil et canoniste et professeur de droit canonique à l'université et au séminaire St. Patrick en Californie, a tweeté ce message : "Dans notre politique moderne divisée, l'amitié entre les juges Ginsburg et Scalia a brillé comme un modèle du respect que les gens peuvent avoir les uns pour les autres, même s'ils ne sont pas d'accord. Qu'elle repose en paix, maintenant avec lui".

    De nombreuses réactions sont venues des organisations pro-vie, dont certaines ont exprimé leur espoir d'un remplacement pro-vie au tribunal. "Repose en paix, Ruth Bader Ginsberg. Prions pour le repos de son âme et pour sa famille. Continuons à prier pour notre nation", a déclaré Lila Rose, présidente du groupe pro-vie Live Action. Americans United for Life, un groupe national pro-vie, a noté que malgré certains éléments positifs dans les efforts de Ginsburg pour l'égalité des sexes, sa jurisprudence pro-avortement a laissé un héritage bien plus regrettable. "Nous sommes reconnaissants à la juge Ruth Bader Ginsburg d'avoir contribué, en tant qu'avocate avant d'être juge, à faire tomber les obstacles juridiques à l'avancement des femmes dans la société américaine. Nous sommes profondément attristés par sa mort, en particulier à ce moment de l'histoire de notre nation", a déclaré le groupe sur Twitter. "L'avortement est compris pour ce qu'il est par des millions d'Américains en raison de sa cruauté et de sa violence. Les générations futures ne sourient pas à la culture de l'indifférence envers la vie humaine que le juge Ginsburg a perpétuée [pour] les femmes qui méritent mieux... L'avortement ne contribue pas au bonheur des femmes, et l'avortement n'est pas nécessaire pour que les femmes réussissent".

    Le groupe pro-vie Students for Life a tweeté : "Ce soir, la juge de la Cour suprême Ruth Bader Ginsburg est décédée, et nos pensées vont à sa famille." "En partenariat avec l'action Students for Life, nous appelons le président Trump à prendre rapidement un rendez-vous, à la lumière de sa mort tragique."

    Ginsburg avait survécu à plusieurs épisodes de cancer avant de mourir entourée de sa famille, a déclaré la Cour suprême. Son mari, Marty Ginsburg, est décédé en 2010.

  • RDC : Bulu-bulu na bango

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    Violences, corruption, anarchie et instabilité  (même sous le règne autoritaire du « Maréchal »), ruine économique et sociale : au fond rien n’a changé depuis l’effondrement des structures de l’Etat congolais quatre ou cinq jours après que son tuteur belge lui eût jeté l’indépendance à la figure le jeudi 30 juin 1960. Soixante ans plus tard, les élections truquées par un deal inopérant conclu entre les deux fistons des papas Laurent Kabila et Etienne Tshisekedi perpétuent la tradition du poto-poto national. Christophe Rigaud (*) fait le point sur le site Afrikarabia :

    Kabila Tshisekedi 400x225_929973.jpg« Œil pour œil, dent pour dent. Cela fait maintenant plusieurs mois que Félix Tshisekedi et Joseph Kabila sont à couteaux tirés, et passent pas le plus clair de leur temps à se mettre des bâtons dans les roues. Le premier cherchant à grignoter un peu de pouvoir à un FCC tout puissant, et le second tentant de récupérer par tous les moyens le fauteuil présidentiel en 2023. Depuis son arrivée à la tête de la RDC en janvier 2019, Félix Tshisekedi ne démérite pas pour tenter de barrer la route à l’hégémonie du FCC sur les institutions congolaises et use de toutes ses prérogatives, quitte à composer un peu avec la Constitution.

    CENI,justice,armée…Tshisekedi tente de peser

    Lorsque le FCC veut imposer le très contesté Ronsard Malonda à la tête de la Commission électorale (CENI), Félix Tshisekedi bloque sa désignation. Lorsque que des députés pro-Kabila présentent une réforme électorale censée caporaliser les magistrats par le ministre de la justice FCC, le président Tshisekedi obtient la démission dudit ministre et réussit à retarder l’examen du projet loi. Dans l’armée, où les relais de Joseph Kabila sont encore omniprésents, le nouveau chef de l’Etat parvient à écarter John Numbi, un proche de l’ancien président, et à mettre sous les verrous le colonel Christian Ngoy, soupçonné d’avoir participé au double assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana.

    Cet été, Félix Tshisekedi a également voulu faire le ménage au sein de la très stratégique Cour constitutionnelle qui reste, avec la CENI, les deux organes d’organisation et de contrôle des élections de 2023. Le président nomme deux juges de la Constitutionnelle, proches de l’ancien président Kabila, à la Cour de cassation alors qu’ils exerçaient encore leurs mandats. Une permutation très politique qui a provoqué l’ire du FCC, mais aussi de l’opposant Martin Fayulu, qui a accusé Félix Tshisekedi de « trahison » pour avoir « violé la Constitution ».

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  • Pakistan : un chrétien de 37 ans condamné à mort pour blasphème

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/PAKISTAN - Condamnation à mort d'un chrétien pour blasphème et appel des Evêques au gouvernement en faveur d'une campagne pour les droits des minorités

    9 septembre 2020  
     

    Lahore (Agence Fides) – Un tribunal de Lahore, capitale de la province pakistanaise du Pendjab, a condamné à mort un chrétien pour blasphème. Il s'agit d'Asif Pervaiz, 37 ans, incarcéré depuis 2013 pour avoir envoyer des messages de texte blasphématoires à son employeur, Muhammad Saeed Khokher. Ainsi que l'a indiqué Maître Saif-ul-Malook, l'avocat musulman qui a également défendu Asia Bibi, le tribunal n'a pas cru à son témoignage selon lequel il repoussait toutes les accusations, le condamnant à mort hier, 8 septembre. Selon l'accusé, « M.S. Khokher voulait le convaincre à se convertir à l'islam et lorsqu'il n'a pas accepté, il l'a accusé faussement de blasphème ». Selon l'avocat, « il s'agit d'un autre cas dans lequel la loi est utilisée injustement contre les minorités religieuses ». Au Pakistan, la loi sur le blasphème – constituée par les articles 295 b et c du Code pénal – prévoit la réclusion criminelle à perpétuité ou la peine capitale pour le délit d'outrage contre Mahomet, l'islam ou le coran.

    Le Père Qaisar Feroz OFM Cap., Secrétaire exécutif de la Commission pour les Communications sociales de la Conférence épiscopale du Pakistan, indique dans le cadre d'un entretien avec l'Agence Fides que « la communauté chrétienne du Pakistan est profondément attristée par la condamnation à mort d'Asif Pervaiz. Nous demandons vivement au gouvernement du Pakistan de faire en sorte qu'il soit possible de revoir la décision de la Cour de manière à ce que justice soit faite. Le nombre des cas de blasphème augmente de jour en jour au Pakistan ce qui n'est pas du tout un bon signe pour une société dans laquelle règne la tolérance. Nous recommandons vivement au Premier Ministre, Imran Khan, de lancer une campagne de sensibilisation par vidéo afin de promouvoir les droits des minorités et la dignité humaine ».

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  • La pratique des mères porteuses devant la Cour européenne des droits de l'homme

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    Du site de l'Institut Européen de Bioéthique :

    La pratique des mères porteuses devant la Cour européenne des droits de l'homme

    03/09/2020

    La gestation pour autrui (GPA) pose de nombreuses et délicates questions sur le plan juridique, en particulier sur le plan du lien de filiation avec le père biologique ou la mère d'intention.

    La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a eu l'occasion de se prononcer à plusieurs reprises, ces dernières années, au sujet de la pratique de la GPA, du point de vue de son articulation avec les droits fondamentaux, en particulier le droit au respect de la vie privée et familiale.

    L'Institut Européen de Bioéthique vous propose une synthèse de la jurisprudence de la CEDH publiée à ce jour sur cette question : 

    Cour européenne des droits de l'homme & Gestation pour autrui

  • Mgr Gollnisch : « Il est dangereux de remettre en cause le système confessionnel libanais ! »

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    Lu sur le site web du magazine « Famille Chrétienne » :

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    « Mgr Pascal Gollnsich, directeur de l'Œuvre d’Orient, accompagne Emmanuel Macron en voyage à Beyrouth, ce 31 août. Alors que le président libanais, Michel Aoun, vient d'appeler à la proclamation d'un « État laïc » au Liban, Mgr Gollnisch rappelle que le modèle confessionnel actuel garantit un équilibre entre dix-huit confessions et a fait du Liban le seul pays du Moyen-Orient où se vit « une pleine citoyenneté » et une « pleine liberté religieuse ».

    Le président Michel Aoun a appelé de ses vœux la mise en place d’un « État laïc » au Liban. Comment réagissez-vous à cette déclaration historique ?  

    Au Liban, depuis plusieurs mois, les manifestants réclament la lutte contre la corruption et le renouvellement de la classe politique par des dirigeants capables de mener des réformes profondes. Il ne m’a pas semblé que le refus du système confessionnel était dans les priorités. Ensuite, prenons bien conscience que le Liban est le seul pays du Moyen-Orient qui vit réellement une pleine citoyenneté pour chaque habitant. Dans les autres pays, mis à part Israël, il n’y a pas de vraie liberté religieuse, c’est-à-dire, cette possibilité de changer de religion, de ne pas en avoir, d’être musulman et de devenir chrétien, d’être chrétien et d’épouser une musulmane, etc. Il n’y a qu’au Liban que cela est possible !

    Enfin, le système confessionnel maintient un équilibre entre dix-huit confessions. On y retrouve principalement les sunnites, les chiites, les chrétiens et les Druzes. L’appartenance religieuse traduit quelque chose de très profond au Liban. J’estime qu’il serait dangereux de toucher à cet équilibre, cela risquerait de détruire le Liban des libertés religieuses et de la pleine citoyenneté pour tous.

    Vous êtes donc très réservé sur le principe d’un État laïc…

    Mais de quelle laïcité parlons-nous ? Ce mot recouvre des tas d’applications ! La laïcité en France n’est pas la même que la laïcité en Grande-Bretagne ou celle des États-Unis. Si, pour le Liban, on décide d’une laïcité rigoriste à la française, cela me semble voué à l’échec. Si on entend par laïcité le fait que l’État n’intervient pas dans les affaires religieuses et qu’il assure simplement l’équilibre permettant la pleine citoyenneté pour tous, alors « oui » ! Cette laïcité ne s’oppose pas au système confessionnel.

    Mais beaucoup disent que ce système confessionnel favorise les réflexes claniques et la corruption ?

    Je n’en suis pas certain. L’équilibre confessionnel n’est pas nécessairement synonyme de corruption ou de copinage. Il peut même être un contrepoids à un système tribal et clanique. Regardez par exemple les nombreuses oppositions internes dans le « camp » chrétien – Aounistes, Forces libanaises, etc. En l’occurrence, c’est le patriarche maronite qui a aidé à ce qu’on dépasse les guerres de clans.

    Je ne dis pas que le système actuel est parfait. Je dis qu’il faut le purifier afin qu’il renouvelle la classe politique avec des personnes capables de relever le Liban. Mais attention : l’équilibre confessionnel a permis au Liban d’être le pays le plus libre qui soit. Prenons bien garde à ne pas jouer avec des allumettes dans une grange ! La question est extrêmement délicate !

    ▶︎ À LIRE AUSSI À Beyrouth, reportage auprès d'une population traumatisée

    « L’attitude de la France a été remarquable »

    Emmanuel Macron se rend à nouveau à Beyrouth. Craignez-vous que la France ait la tentation d’exporter son modèle de la laïcité ?

    La France n’a jamais voulu imposer un système laïc au Liban. Lorsque Gambetta était au pouvoir sous la très laïque IIIe République, il disait bien que l’anticléricalisme n’était pas un produit d’exportation ! Comme lui, je crois qu’un système laïciste raide n’est pas un produit d’exportation judicieux pour le Moyen-Orient, a fortiori pour le Liban. Encore une fois, cela ne signifie pas d’abandonner le principe de laïcité. Mais cette laïcité devra valider un équilibre confessionnel existant et précieux, qui fait que chacun peut arriver au pouvoir. Y renoncer, c’est prendre le risque que le plus fort s’empare du pouvoir et fasse disparaître cette liberté. Concrètement, aujourd’hui, c’est prendre le risque de voir arriver plus fort encore le Hezbollah.

    La France multiplie les signes d’amitié avec le Liban depuis la catastrophe du 4 août. Quel regard portez-vous sur l’attitude du président Français ?

    L’attitude de la France a été remarquable. Le président Emmanuel Macron et le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, n’ont pas appelé à l’instauration d’un laïcisme pur et dur au Liban. Le discours de la France est d’abord de dire qu’elle se trouve aux côtés de ce pays meurtri avec qui elle entretient une longue relation d’amitié. Ensuite, la France a réussi, avec la communauté internationale, à réunir 11 milliards de dollars pour venir en aide au peuple libanais. Ces milliards sont conditionnés à des réformes qui permettront notamment de lutter contre la corruption – nous n’allons tout de même pas prendre le risque de voir ces milliards partir dans la poche de mafieux...  Enfin, Emmanuel Macron a bien dit que c’était aux Libanais de se prendre en main et d’entamer les réformes nécessaires. Il n’y a donc pas d’ingérence française dans les affaires du Liban !

    Vous faites partie de la délégation présidentielle… Pourquoi Emmanuel Macron invite-il le directeur de l’Œuvre d’Orient avec lui ?

    Ma présence souligne que des œuvres catholiques sont présentes pour aider les Libanais dans l’épreuve qu’ils traversent aujourd’hui. Ces œuvres sont présentes depuis des années. Ce voyage d’Emmanuel Macron montre que des liens étroits existent entre la France et le Liban, mais également entre l’Église de France, les évêques de France, et les chrétiens du Liban.

    Enfin, l’Œuvre d’Orient est très investie sur la question de la francophonie au Moyen-Orient, une francophonie essentiellement portée par les congrégations religieuses. Emmanuel Macron y est très attentif et a accordé un fonds pour soutenir ces établissements.

    Propos recueillis par Hugues Lefèvre »

    Ref. Mgr Gollnisch : « Il est dangereux de remettre en cause le système confessionnel libanais ! »

    JPSC

     

  • Pakistan : nouvelle arrestation d'un chrétien accusé de blasphème

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    D'InfoChrétienne.com :

     
    Accusé de blasphème, David Masih, chrétien pakistanais, vient d’être arrêté
    S’il est reconnu coupable de blasphème, David Masih risque la prison à perpétuité.

    David Masih est un chrétien pakistanais. Il vit dans la province de Khybar Pakhtunkhwa. Il a été arrêté et inculpé en vertu des lois sur le blasphème en vigueur dans la République islamique du Pakistan.

    Selon Persecution.org, des pages du Coran auraient été retrouvées dans une canalisation. Cette découverte a été partagée grâce à une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux le 27 août dernier.

    David Masih aurait été arrêté le 30 août à Nowshera. La police n’aurait à ce jour donné aucune information concernant le lien entre ce chrétien et les pages du Coran profané.

    Au Pakistan, les lois sur le blasphème sont régies par les articles 295-B et 295-C. Profaner le Prophète est passible de la peine de mort. Profaner le Coran vaut la prison à perpétuité.

    En 2018 déjà, la Commission des États Unis sur la liberté religieuse internationale déplorait le fait que « les accusateurs n’ont pas besoin d’amener une quelconque preuve que le blasphème ait eu lieu, ce qui conduit à des abus, y compris de fausses accusations ».

    M.C.

    Crédit Image : Awais khan / Shutterstock.com

  • Le Dr Mukwege, Prix Nobel de la Paix 2018, dans le collimateur? des propos menaçants venus du Rwanda.

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    P23517103D4247550G.jpgL’instabilité dramatique de la Région des Grands Lacs Africains fait suite à l’effondrement de la présence belge au Congo, au Rwanda et au Burundi face aux luttes tribales dont les prémices sanglantes remontent (les coloniaux belges en conservent aujourd’hui encore une vive mémoire) à la Toussaint 1959 : trois ans avant la disparition totale de la puissance tutélaire de la Belgique dans cette zone aujourd’hui transfrontalière.

     Né à Bukavu en 1955, le Docteur Denis Mukwege était alors trop jeune pour avoir été marqué par le souvenir de ces jours funestes sonnant la fin de la « Pax Belgica ».  Mais, plus tard, ses fonctions médicales, puis son engagement humanitaire et son prix Nobel de la Paix en 2018, l’ont mêlé de près à cette triste histoire sans fin.  Comme le fut, en son temps, celle de Mgr Christophe Munzihirwa, archevêque jésuite de Bukavu assassiné en 1998 (son procès de béatification est enimages (5).jpg cours) c'est la vie du Dr Mukwege qui est, une nouvelle fois, aujourd’hui menacée.

    La notice qui suit, rédigée par Colette Braeckmann, a le mérite utile de décrire l’imbroglio funeste dans lequel les indépendances, octroyées sans transitions sérieuses, ont jeté le monde postcolonial. Plutôt que celui de la colonisation c’est le procès de la décolonisation qui mériterait d’être intenté, en Belgique ou ailleurs. JPSC

    " La sécurité du Docteur Mukwege, prix Nobel de la paix, est- elle menacée au départ du Rwanda ? Les propos tenus par James Kabarebe, conseiller du président Kagame et qui dirigea les guerres menées au Congo au lendemain du génocide, ont semé l’inquiétude et le président Tshisekedi a demandé que des mesures de sécurité soient prises.

    S’exprimant à l’occasion d’une interview télévisée pour laquelle il est apparu en uniforme, le général Kabarebe, qui dirigea la guerre menée au Congo par les Forces armées rwandaises en soutien à l’AFDL (Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo) dirigée par Laurent Désiré Kabila nie fortement le fait que les RDF (Rwanda defense forces) aient massacré des réfugiés rwandais lors de l’ offensive menée au Kivu en 1996-97. Rappelons qu’à la fin du génocide en 1994, à la faveur de l’opération française Turquoise, près de deux millions de civils hutus, poussés par la peur des représailles et entraînés par les auteurs du génocide, avaient fui en direction des pays voisins, dont le Zaïre de Mobutu.

    L’officier rwandais a rappelé que dans les immenses camps qui s’égrenaient alors sur la frontière entre le Rwanda, le Nord et le Sud Kivu, les civils soutenus par l’aide humanitaire avaient été pris en otages par les hommes en armes. Ces derniers les utilisaient comme « boucliers humains » et se protégeaient derrière eux. Rappelant la version donnée par Kigali depuis 1996/1997, le général Kabarebe insiste sur le fait que l’objectif des RDF était de forcer le retour au Rwanda des Hutus réfugiés au Zaïre afin qu’ils puissent se réintégrer dans la société et il rappelle que par la suite l’état rwandais paya même les études des enfants de nombre d’entre eux.

    D’après lui, ce retour des réfugiés fut mal perçu par les ONG qui se trouvaient alors au Kivu car nombre d’entre elles auraient souhaité garder sous leur emprise ces civils dépendant de l’aide internationale. Selon Kabarebe, le dépit ressenti par les humanitaires, bien plus que l’indignation, serait l’une des motivations du « rapport Mapping », une cartographie des crimes commis au Congo entre 1993 et 2003. Ce document onusien, sorte de catalogue d’une décennie d’horreurs, a toujours été récusé par Kigali et à l’époque, le Rwanda menaça même, en cas de publication, de retirer ses troupes présentes au Darfour sous l’ uniforme de l’ONU.

    Depuis une décennie, ce rapport explosif se trouve dans les tiroirs de l’ONU, tandis que le Docteur Mukwege, au nom de la justice, réclame précisément la publication du document, la divulgation du nom des principaux accusés, et la mise sur pied d’un tribunal international sur le Congo.

    Récusant les arguments du médecin congolais, James Kabarebe ne se contente pas de nier la réalité des massacres, comme le fait aussi l’ambassadeur du Rwanda à Kinshasa. Il déclare aussi, textuellement, que « le Docteur Mukwege, originaire du Sud Kivu, de la tribu des Bashi, est comme tant d’autres qui avaient intérêt à ce que les réfugiés rwandais ne puissent rentrer chez eux car ils en tiraient des bénéfices… » Si ces propos, tels qu’ils ont été communiqués à la presse, ne représentent pas une menace de mort explicite, ils sont cependant inquiétants compte tenu de la personnalité de leur auteur et de la qualité de leur cible. Rappelons en effet que l’un des premiers massacres de la première guerre du Congo fut commis à l’hôpital de Lemera, où travaillait le docteur Mukwege. Les combattants de l’AFDL, considérant peut-être que des réfugiés hutus étaient soignés ou accueillis dans cet hôpital protestant, ne firent pas de quartier : les malades furent achevés sur leur lit et le personnel soignant, 35 personnes, fut tué par les assaillants. Si le futur prix Nobel échappa à cette tuerie, c’est parce qu’il venait de prendre la route de Bukavu pour y convoyer un de ses collègues médecins mais il fut durablement marqué par cette tragédie.

    Les propos de James Kabarebe, interprétés comme des menaces à peine dissimulées, ont suscité une tempête de protestations sur les réseaux sociaux congolais et étrangers. Qu’il s’agisse de l’ambassadeur des Etats Unis à Kinshasa Mike Hammer et d’autres diplomates occidentaux ou de nombreuses ONG défendant les droits de l’homme, comme Physician for Human rights, la pression est montée pour exiger un renforcement du dispositif de sécurité autour du médecin-chef de Panzi et depuis Kinshasa le président Tshisekedi a lui aussi demandé une enquête.

    L’enchaînement des faits actuels remonte à juillet dernier lorsque la localité de Kipupu, au Sud Kivu, fut endeuillée par le massacre de plus de 220 villageois (un chiffre contesté depuis Kigali, où il n‘est question que de douze morts mais qui nous fut confirmé par plusieurs sources locales). Depuis des mois, dans cette région montagneuse voisine du Burundi et du Rwanda, les groupes armés se croisent, traversent les frontières et font régner une insécurité généralisée : certaines milices sont hostiles au pouvoir de Bujumbura, d’autres sont composées d’opposants à Kigali, qu’il s’agisse de troupes du RNC (Rwanda national congres, dirigé par le général Kayumba) ou de groupes de Hutus membres des FDLR. Sans oublier les Mai Mai congolais Yakutumba, plusieurs groupes d’autodéfense locaux, ( d’ethnie Bembe, Bavira, Fuliro) et aussi les Tutsis congolais Banyamulenge. Installés dans les haut plateaux au dessus de la ville d’Uvira, la nationalité de ces derniers est contestée. Ils sont accusés d’être les avant postes de Kigali, tandis que leurs troupeaux sont régulièrement décimés par des groupes armés de diverses obédiences installés dans la plaine de la Ruzizi. Dans ce contexte explosif, marqué par l’insécurité et la haine ethnique, tout indique que Kipupu a été le théâtre d’une sanglante vengeance, comme à Mutarule voici une dizaine d’années, où des militaires tutsis intégrés dans l’armée congolaise avaient fait payer chaque tête de bétail abattu par trente vies humaines…

    Indigné par les évènements de Kipupu, le Docteur Mukwege avait dénoncé l’absence de protection des civils mais surtout, en termes très durs, il avait affirmé que cette tuerie se situait dans la droite ligne des massacres commis depuis 1996 en RDC, « ce sont les mêmes… ». Autrement dit, il avait attribué ces tueries à des hommes armés dépendant du régime de Kigali, sans rappeler le fait qu’à l’époque, parmi les réfugiés hutus se trouvaient aussi de nombreux auteurs du génocide qui commirent bien des atrocités à l’encontre des populations congolaises.

    Le plaidoyer développé par le docteur Mukwege, qui plaide aussi en faveur d’un futur Tribunal international pour le Congo, irrite Kigali pour plusieurs raisons : tout d’abord parce que le rapport met en cause la responsabilité d’officiers rwandais –dirigés par James Kabarebe- ayant mené les deux guerres du Congo et que l’évocation des massacres ternit l’image du régime. Dans la violence et la confusion qui régnaient à l’époque, le décompte des morts n’a jamais été fait et des chiffres invérifiables sinon invraisemblables, se chiffrant en millions, furent avancés. L’agacement de Kigali est aussi politique : depuis sa parution voici dix ans, le rapport Mapping – d’autant plus redoutable qu’il est gardé sous le boisseau- est utilisé dans la guerre de propagande qui se mène depuis un quart de siècle entre Kigali et les milieux français qui, après avoir soutenu les extrémistes hutus et les avoir exfiltrés, les protégèrent durant leur exil au Congo et ailleurs.

    C’est dans ce contexte tendu qu’il faut lire et interpréter les propos de James Kabarebe : même s’ils ne recèlent pas de menaces explicites, ils sont inquiétants au vu de la personnalité de leur auteur, par ailleurs soutenu par des articles de fond publiés dans la presse rwandaise . Il est évident aussi que Kigali n’a pas apprécié le patronage accordé par le Docteur Mukwege à un colloque qui s’est tenu l’an dernier dans l’enceinte du Sénat français et intitulé « Afrique des Grands Lacs, soixante ans d’instabilité ». Plusieurs auteurs ouvertement hostiles au Rwanda, comme Charles Onana et Judi Rever, avaient été invités et c’est en dernière minute que le Prix Nobel, obligé de regagner le Kivu pour raisons de famille, avait renoncé à assister à la rencontre…"

    Ref. Les propos tenus à Kigali par James Kabarebe visent le Docteur Mukwege

    JPSC