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Justice - Page 33

  • Congo : Tshisekedi se débat dans les fils de l’araignée kabiliste

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    Félix-Tshisekedi-10.jpg

    Deux pas en avant aujourd’hui et peut-être trois en arrière demain : Etienne Tshisekedi a-t-il les moyens de sortir de la souricière où son prédécesseur l‘a coincé en lui offrant la présidence truquée de la RDC ?  Lu sur le site « Afrikarabia » sous la plume de Christophe Rigaud :

    « Une nouvelle majorité ou la dissolution. C’est l’alternative qu’a présenté le président Félix Tshisekedi lors d’une allocution, ce dimanche, sur les ondes de la télévision nationale. Après trois semaines de consultations avec les représentants des forces politiques et sociales du pays, le chef de l’Etat a décidé de mettre fin à l’étrange coalition qu’il entretenait avec le FCC de Joseph Kabila dont les désaccords paralysent les institutions congolaises depuis plusieurs mois.

    « Une nouvelle coalition pour un nouveau gouvernement

    « Nous n’avons pas le droit de prendre en otage le devenir de notre Nation à cause de querelles politiciennes et de repositionnement. Je ne peux en conséquence me résoudre à demeurer dans le statu quo et l’immobilisme » a constaté Félix Tshisekedi dans son adresse à la Nation. Face au rejet de la coalition FCC-CACH, le président a décidé de nommer un « informateur » chargé d’identifier une nouvelle coalition « réunissant la majorité absolue des membres au sein de l’Assemblée Nationale ». Une nouvelle coalition qui devrait déboucher sur la composition d’un nouveau gouvernement, plus à même de porter le programme de Félix Tshisekedi.

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  • Le journal de prison du cardinal George Pell est une lecture passionnante

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    De Joan Frawley Desmond sur le National Catholic Register :

    "Je suis pris dans la lutte entre le bien et le mal" : Le journal de prison du cardinal George Pell est une lecture passionnante

    Dans la première partie, le cardinal George Pell parle de son séjour en prison du 27 février au 13 juillet 2019.

    1er décembre 2020

    In the first installment, Cardinal George Pell writes of his time in prison from Feb. 27 to July 13, 2019.

    Journal de la prison, Vol. 1, Le Cardinal fait appel, par le cardinal George Pell, Ignatius Press, 2020, 348 pages

    Quelques jours après que le cardinal George Pell ait commencé sa peine de six ans de prison en février 2019, après qu'un jury l'ait déclaré coupable d'avoir abusé sexuellement de deux mineurs en 1996, il a repris son bréviaire et s'est penché sur les lectures sinistrement appropriées de la semaine, tirées du Livre de Job.

    Les "ennuis de Job ne font que commencer". Tout est à venir pour lui", s'exclame l'auteur dans "The Cardinal Makes His Appeal", le premier volume de son journal de prison qui couvre les cinq premiers mois de son incarcération, du 27 février au 13 juillet 2019.

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  • Prévention sanitaire anticovid: le Conseil d’Etat Français casse la limite d’accès aux messes à 30 personnes imposée par Macron

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    La décision du Conseil d'État est reçue sans triomphalisme par l'épiscopat mais une délégation d'évêques est attendue en soirée à Matignon par Jean Castex pour négocier une jauge enfin réaliste. Voici le commentaire publié par Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro:

    Guénois XVM657622a2-2ce6-11eb-abce-328b047af70c.jpg« C'est à l'heure où la plupart des catholiques sont à la messe, dimanche matin 29 novembre, à 10h30, que la nouvelle du Conseil d'État cassant la limite imposée par le gouvernement de 30 personnes par messe, est tombée.

    Le Conseil d'État donne trois jours à l'exécutif pour revoir cette jauge à la hausse mais sans préciser aucun chiffre sinon que le nombre de fidèles devra être «strictement proportionné» à la situation particulière des établissements de culte.

    La conférence épiscopale qui avait saisi le Conseil d'État sur ce point sera reçue ce dimanche à 18 h par le premier ministre Jean Castex pour voir comment mettre concrètement cette décision en oeuvre. Les évêques demande une occupation à 30 % des capacités des Eglises.

    À LIRE AUSSI :Cérémonies religieuses : le Conseil d'Etat casse la jauge des trente fidèles

    «Pas de triomphalisme», a aussitôt commenté au Figaro Vincent Neymon, porte-parole des évêques : «Le droit est rétabli, la raison est reconnue, nous sommes heureux que le juge ait ramené de l'intelligence dans ce dossier. C'est aussi très heureux pour les catholiques. Ils vont pouvoir, même contraints par une limite, retourner à la messe avec moins de tension. Le protocole proposé depuis le début par l'Eglise et qui sera à nouveau demandé ce soir à Matignon, c'est un tiers de fidèles par lieu de culte accompagné de toutes les précautions sanitaires connues.»

    Beaucoup de paroisses n'ont d'ailleurs pas attendu le jugement pour permettre, samedi soir et dimanche, dans la limite de ce tiers de la surface, l'accès des fidèles, tout en développant une forte vigilance lors des célébrations pour le respect des mesures sanitaires habituelles.

    En attendant ce que le premier ministre décidera, le jugement du Conseil d'État détend toutefois l'atmosphère. La mesure des «30 fidèles par messe» quelle que soit la surface de l'église ne pouvait pas, en effet, être respectée d'après les évêques et les prêtres, pour la raison qu'ils estimaient ne pas pouvoir appliquer concrètement cette règle demandée par le président de la République et confirmée par le premier ministre.

    Souci de concertation

    L'Église catholique insiste cependant depuis le début de cette confrontation sur son souci de «concertation» avec l'autorité publique et son refus absolu de faire de la messe un enjeu politique.

    D'où l'enjeu du rendez-vous à Matignon dimanche soir. Dans son communiqué officiel, la conférence des évêques explique : «le juge des référés du Conseil d'État a retenu le caractère disproportionné de la mesure gouvernementale qui limitait à 30 le nombre de personnes autorisées à assister aux cérémonies religieuses dans les lieux de culte, en relevant qu'il n'y avait pas de justification à cette interdiction absolue et générale « alors qu'aucune autre activité autorisée n'est soumise à une telle limitation fixée indépendamment de la superficie des locaux en cause ».

    Les évêques précisent : « Ce soir, à l'occasion de leur rencontre avec le Premier ministre, Mgr Eric de Moulins-Beaufort, Président de la CEF et archevêque de Reims, Mgrs Dominique Blanchet (évêque de BelfortMontbéliard), et Olivier Leborgne, (évêque d'Arras), vice-présidents de la CEF, Mgr Dominique Lebrun (archevêque de Rouen), membre du Conseil permanent et Mgr Stanislas Lalanne (évêque de Pontoise) rediront leur souhait que soit acté, dans les trois jours qui ont été impartis au gouvernement par la décision du juge des référés du Conseil d'État, l'adoption d'une jauge réaliste, comme le prévoyait le protocole sanitaire qu'elle avait déjà présenté.

    La conférence des évêques observe enfin que «le droit a ainsi été rétabli et que la raison a été reconnue. Elle souhaite pour autant que le recours judiciaire reste l'exception dans un réel dialogue dont elle attend la reprise. «

    À Paris, l'archevêque, Mgr Michel Aupetit, qui avait aussi exercé un recours au Conseil d'État, au côté de la conférence des Évêques de France, «se réjouit que soit ainsi reconnu en justice le caractère manifestement illégal de la décision qui avait été prise par le gouvernement, au mépris de la concertation intervenue.»

    Pour sa part l'archevêque de Rennes, Mgr Pierre d'Ornellas, confie: «Le Conseil d'État reconnaît que la liberté de culte n'est pas une liberté comme les autres. Comme s'il reconnaissait que la dimension spirituelle et religieuse est une dimension particulière à respecter dans toute société, et en l'occurrence la nôtre».

    Enfin l'association de laïcs «Pour la messe» qui fut très active dans la défense de la liberté de culte en portant au président de la République une pétition de plus de 100 000 signatures demandant le rétablissement du culte et qui avait aussi déposé un recours au Conseil d'État, a assuré «se réjouir de la décision du Conseil d'État qui met fin à la jauge absurde, inadaptée et méprisante de 30 personnes pour assister à la messe. Cette décision du Conseil d'État vient sanctionner une restriction incohérente et discriminatoire.»

     L'association « Pour la messe » appelle le président de la République et son gouvernement à «cesser le mépris dont ils font preuve depuis le début de cette crise sanitaire et à considérer la foi des croyants pour ce qu'elle représente : un trésor pour chacun et un facteur d'équilibre pour la société tout entière. »

    Ref. Cérémonies religieuses : le soulagement de l'Église de France

    Pour mémoire, en Belgique, toutes les messes publiques demeurent interdites et l’Episcopat n’est demandeur de rien : par esprit de mortification chrétienne, il invite les fidèles à pratiquer le jeûne eucharistique en attendant les prochaines instructions de l’Etat prévues, au mieux, pour la mi-janvier - à moins que, comme pour Noël, le comité de concertation interfédéral passe, une fois encore sans un mot, les cultes par pertes et profits ?

    JPSC

  • Belgique : enquête sur des euthanasies illégales

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    De L. Vanbellingen sur le site de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Enquête pour euthanasies illégales en Belgique

    24/11/2020

    Le parquet de Louvain mène actuellement une information judiciaire au sujet d'une dizaine d'euthanasies suspectées d'avoir été réalisées de manière illégale.

    Bien que l'enquête soit ouverte depuis maintenant plus d'un an, une lettre anonyme récemment transmise au quotidien flamand De Standaard vient seulement de dévoiler l'existence de celle-ci. Ce courrier est rédigé par les membres de la famille d'une personne dont l'euthanasie, réalisée il y a deux ans, est considérée comme suspecte aux yeux de la justice. La famille n'était pas au courant de tels soupçons jusqu'à ce qu'elle soit interrogée dans le cadre de l'enquête. Les personnes visées sont deux médecins généralistes ayant effectué ces euthanasies dans le cadre de leur pratique en cabinet privé.

    Le parquet de Louvain préfère ne pas communiquer à ce stade, et réserve ses déclarations pour l'issue de l'enquête. Selon la famille, le dossier concerne plus d'une dizaine d'euthanasies, considérées comme de possibles infractions criminelles par la justice.

    La loi belge prévoit en effet un régime de dépénalisation de l'euthanasie : dans l'hypothèse où le médecin qui met fin à la vie de son patient ne respecte pas les conditions légales, celui-ci peut être poursuivi pour meurtre par empoisonnement (art. 397 du Code pénal).

    Rappelons que l'empoisonnement était précisément la qualification pénale retenue par le juge d'instruction au sujet des trois médecins ayant participé à l'euthanasie de Tine Nys, et jugés aux assises de Gand en janvier dernier. La Cour avait finalement acquitté les trois accusés (voy. bulletin IEB). Le médecin ayant effectué l'euthanasie, acquitté au bénéfice du doute, est maintenant poursuivi devant le tribunal civil.

    Eu égard à l'enquête en cours, Wim Distelmans, président de la Commission fédérale de contrôle et d'évaluation de l'euthanasie, précise au Standaard ne pas être en mesure de commenter les cas suspects. Celui-ci insiste sur le fait que certains médecins pratiquent – parfois ouvertement – des euthanasies sans les déclarer à la commission de contrôle, ce qui constitue pourtant une obligation légale. Par ailleurs, même à supposer que les euthanasies en question aient été déclarées à la commission, W. Distelmans rappelle que les formulaires restent a priori anonymes, et que les informations fournies par les médecins sont toujours réputées exactes par la commission.

    Cette affaire soulève une nouvelle fois l'enjeu de l'effectivité du contrôle opéré par la Commission quant à la légalité des euthanasies déclarées. Ici comme dans le cas de Tine Nys, la justice se saisit d'euthanasies suspectes au sujet desquelles la Commission n'a pas émis le moindre questionnement – dans l'hypothèse où les euthanasies en question lui ont été soumises.

  • Prévention de la Covid19 en France : l’Etat maintien la jauge de 30 fidèles par messe

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro :

    « C'est un peu l'incendie dans l'Église de France. Conseil de crise dans la soirée de l'épiscopat, jeudi, pour voir comment répondre sur le terrain et juridiquement au refus du premier ministre de ne pas revoir dans l'immédiat, la limite de 30 personnes pour les messes malgré ce qu'avait promis le président de la République, mais également communiqués de toute part de nombreux évêques pour dire leur colère.

    À LIRE AUSSI :Maintenir la jauge de 30 personnes pour les messes est «une grave erreur», dénonce l'épiscopat 

    Parmi la centaine d'évêques de France, la réaction de Mgr Luc Ravel, archevêque de Strasbourg, mérite l'attention car cet ancien élève de Polytechnique raille particulièrement la sourde oreille gouvernementale : « Bien que n'ayant fait que l'École Polytechnique (X77), écrit-il dans un communiqué publié jeudi après-midi, je pensais savoir faire une règle de trois et appliquer une présence proportionnelle à nos immenses églises. J'apprends qu'il n'en est rien. »

    Et avant d'annoncer un recours au Conseil d'État, il confie sa profonde déception : « Les annonces du président et celles du premier ministre concernant la reprise des cultes me laissent pantois, déconcerté et profondément déçu. La jauge de 30 personnes n'est pas une mesure sensée mais une précaution vexatoire. »

    L'archevêque de Strasbourg attaque ensuite les consultations sans suite du gouvernement : « L'habitude gouvernementale semble désormais bien prise de ne jamais tenir compte des propositions émanant de l'épiscopat français, propositions pourtant prudentes, intégrant l'extrême gravité de la crise dans laquelle nous sommes et en phase avec la détresse des personnes et des entreprises. »

    Ce qui ne doit pas rompre pour autant le dialogue : « La tradition de l'Église catholique reste de poursuivre inlassablement le dialogue avec le gouvernement tout en manifestant son profond désaccord par tous les moyens légaux et politiques. J'attends personnellement une rencontre entre nos représentants et le Premier ministre pour le faire le point sur une liberté de culte au bord de la rupture. »

    Le tout dans un esprit « non de mauvaise humeur » mais de « réponse par le bien aux inconsistances administratives. » Cela dit il prévient : « Je ferai moi-même recours auprès du Conseil d'État contre des mesures que j'estime disproportionnées. »

     Ref. L'archevêque de Strasbourg, ancien polytechnicien, dénonce «l'inconsistance administrative» de l'État face à l'Église

    Histoire d'un chat qui joue avec une souris ?

    JPSC

  • Liberté des cultes et confinement sanitaire anti-covid : la colère de l'Église catholique après la jauge fixée par Macron

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    L'épiscopat catholique a interpellé dès mardi soir le chef de l'État jugeant « irrespectueuse » la limite fixée à 30 personnes pour les messes, en lui demandant de «réviser» cette mesure. Lu cet article de Jean-Marie Guénois, rédacteur en chef du « Figaro » : 

    Plutôt bien disposée avant l'intervention du président de la République, mardi soir, l'Église catholique a très vite laissé exploser sa colère après l'intervention d'Emmanuel Macron par un communiqué de la Conférence des évêques où l'Église s'est dit « à la fois déçue et surprise » car, assure-t-elle, « 30 personnes par célébration », signifie que « les catholiques n'ont pas été entendus ».

    À LIRE AUSSI :Déconfinement : réouverture des commerces ce week-end, retour du couvre-feu le 15 décembre, exception pour Noël... Ce qu'a annoncé Macron

    Dès mardi soir, indique le communiqué, Mgr Eric de Moulins-Beaufort, président de la conférence des évêques, - assistés du pasteur François Clavairoly, président de la Fédération Protestante de France et du métropolite Orthodoxe Mgr Emmanuel – ont donc immédiatement « interpellé le Président de la République pour demander que soit révisée cette mesure » car « cette mesure irréaliste et inapplicable est tout à fait irrespectueuse de la réalité de la pratique religieuse des catholiques. »

    Le document de l'épiscopat s'insurge également du fait que « cette annonce n'est pas du tout conforme aux discussions qui ont eu lieu ces dernières semaines avec les ministres concernés » où l'Église catholique avait proposé «un protocole avec un espace de 4 m2 autour de chaque fidèle et une occupation partielle de l'église au 1/3 de la capacité habituelle ».

    À LIRE AUSSI :Interdiction des messes: recours et manifestations se multiplient

    Autre grief : « les catholiques sont conscients des enjeux sanitaires et sont capables de faire preuve d'une totale responsabilité dans l'application des règles de protection. La mesure annoncée paraît ignorer ce sens des responsabilités dont ils ont déjà su faire preuve depuis le début de l'épidémie. »

    Le secrétaire général de l'épiscopat, le père Hugues de Woillemont, a confirmé au Figaro que « le protocole avancé par l'Église catholique restreignait déjà à un tiers de la capacité des églises, ce qui montrait là notre fort engagement de responsabilité sans compter toutes les autres mesures sanitaires très strictes. Mais comment limiter un office de la même façon à 30 personnes, dans une petite église rurale et dans une grande cathédrale ? C'est tout à fait incompréhensible ! Et tous les évêques et tous les fidèles ne comprennent pas. Les évêques ont été immédiatement prévenus de notre réaction et nous allons, dès mercredi matin, voir avec eux les décisions que nous allons prendre ».

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  • Confinement sanitaire et liberté du culte : faut-il aller jusqu’à manifester dans la rue pour la messe ? Le point de vue de Mgr Aillet, évêque de Bayonne

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    aillet1.jpgLes pasteurs ne sauraient empêcher les fidèles laïcs de prendre des initiatives citoyennes, sinon ce serait du cléricalisme. Lu sur le site web « Riposte catholique » cet extrait d’un entretien de Mgr Aillet, évêque de Bayonne avec Jean-Marie Guénois, dans Le Figaro :

    « […] faut-il aller jusqu’à manifester dans la rue pour la messe ?

    Et pourquoi pas, puisque l’État considère que la liberté de manifestation l’emporte sur la liberté de culte. Pourtant, à Nice, M. Castex a déclaré : « Aucune célébration religieuse n’est une offense dans une République laïque… qui en garantit la pratique pour ce qu’elle est : l’exercice d’une liberté fondamentale. » J’avoue être touché par ce mouvement spontané de fidèles décidés à revendiquer publiquement le droit de pratiquer librement leur religion, pourvu que ce soit légalement, paisiblement et dans le respect des règles sanitaires. C’est une démarche politique justifiée, car la liberté religieuse est une composante essentielle du bien commun. Les pasteurs ne sauraient empêcher les fidèles laïcs de prendre des initiatives citoyennes, sinon ce serait du cléricalisme.

    L’objection sanitaire brandie par l’État pour l’interdiction des messes vous paraît-elle justifiée ?

    J’ai du mal à l’admettre, quand des lieux d’interactions sociales beaucoup plus risqués sont maintenus en activité : écoles, grandes surfaces, transports en commun… D’autant qu’on n’a jamais recensé de « clusters » dans nos assemblées : c’est pourtant facile à vérifier, car elles sont fréquentées par des habitués qui se connaissent tous. Mais la santé physique finit par primer sur d’autres valeurs essentielles à l’équilibre humain, comme la religion. Et nous savons aujourd’hui que la santé mentale et le moral de beaucoup se dégradent.

    Lors de l’audience au Conseil d’État, vous avez été mis en cause pour des messes qui ne respectaient pas les mesures sanitaires : que s’est-il passé ?

    Un regard impartial porté sur les vidéos fournies lors de l’audience suffit à démontrer la faiblesse de l’argument, qui ne semble pas avoir pesé lourd dans la décision du juge. Les vidéos de Bayonne montrent deux célébrations d’ordinations, donc à caractère exceptionnel, ayant eu lieu fin juin, alors que toute la France était en « zone verte » et que la circulation du virus était quasi stoppée ! Il faut se rappeler que nous sortions d’une période où le gouvernement lui-même avait affirmé que les masques étaient inutiles, et que partout on observait un certain relâchement. En outre pour raison sanitaire, nous avions démultiplié les cérémonies et pris le parti de les diffuser en direct pour inciter les fidèles à ne pas se déplacer. Et que dire de cette autre vidéo, également fournie, d’une célébration présidée par Mgr Aupetit à Paris le 6 octobre… 2019 ? Aussi est-il regrettable de pointer un fait, somme toute très circonstancié, qui ne saurait à lui seul préjuger de notre loyauté habituelle à suivre les mesures sanitaires.

    L’Église de France était peu combative lors du premier confinement, elle vient d’oser aller au Conseil d’État. Doit-elle aller plus loin ?

    Nous ne saurions en rester là. Les évêques sont dans leur rôle quand ils défendent la liberté de culte. Non seulement, avec les autres confessions, il leur appartient d’exercer une vigilance citoyenne sur sa formulation et son application, mais plus encore ils doivent prendre soin du bien spirituel des fidèles. Pour ce faire, ils ne doivent pas avoir peur d’interpeller avec respect mais fermeté les pouvoirs publics. Il y va de la crédibilité de notre mission qui tire son origine, non d’une autorité humaine, mais de Dieu : c’est à lui que nous devrons rendre des comptes ! Si saint Paul nous exhorte à obéir aux autorités civiles, c’est dans la mesure du bien commun, celui de la société, mais aussi celui supérieur de l’Église dont la loi suprême est le salut des âmes… »

    Ref. Confinement sanitaire et liberté du culte : faut-il aller jusqu’à manifester dans la rue pour la messe ?

    JPSC

  • Covid 19 : confinement sanitaire et liberté du culte en France

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    Puppinck.jpgEmission du 14 novembre sur RCF à propos des manifestations demandant la restauration de la liberté de culte et du maintien de l’instruction religieuse pendant le confinement :

    avec, entre autres, Gregor Puppinck, Directeur du Centre européen pour le droit et la justice

    rendes nous la messe 531796_1.jpeg

     

    Ref.  Comment maintenir l’instruction religieuse et le culte public

    Et en Belgique, les convoyeurs attendent dans la morne plaine ?

    JPSC

  • Ex-cardinal McCarrick : trois leçons tirées du Rapport publié par le Secrétariat d'Etat du Vatican

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    De Sandro Magister (Settimo Cielo); traduction française de Diakonos.be :

    Les trois leçons du rapport McCarrick

    On peut tirer au moins trois leçons des 447 pages du « Rapport » sur l’affaire de l’ex-cardinal Theodore McCarrick qui a été publié le 10 novembre par le Secrétariat d’État du Vatican :

    > Rapport (en italien)

    > Report (en anglais)

    La première leçon, c’est l’inadéquation de la réponse des autorités de l’Église – les trois derniers papes compris – face à l’accumulation des accusations contre McCarrick.

    Il s’agit d’accusations qui s’étendent sur plusieurs décennies.  Mais c’est seulement en juin 2017, quand la première plainte publique d’avoir également abusé d’un mineur d’âge a été déposée contre lui, qu’un procès canonique a été ouvert, avec une condamnation à la clé.

    Toutes les accusations précédentes concernaient des actes sexuels perpétrés avec des jeunes et des adultes, tous exclusivement de sexe masculin.  Des actes que McCarrick, dans les années où il était évêque de Metuchen et ensuite de Newart, présentait à ses proies – peut-on lire dans le « Rapport » – comme étant « quelque chose de normal et d’accepté aux États-Unis », surtout « entre prêtres ».

    De toute évidence, même pour les autorités ecclésiastiques, la gravité de ces actes n’a pas été jugée suffisante pour justifier une vérification immédiate et rigoureuse de la véracité de ces accusations.

    Le cardinal John J. O’Connor (1920-2000) constitue une exception.  Archevêque de New-York, il est l’auteur en 1999 d’une lettre aux autorités du Vatican qui sonne l’alerte maximale sur la gravité réelle des accusations portées contre McCarrick.

    La lettre du cardinal O’Connor est parvenue au Pape Jean-Paul II et eut pour effet de bloquer la promotion de McCarrick au poste d’archevêque de Washington, comme cela avait déjà été le cas, pour les mêmes raisons et toujours à cause de l’opposition du cardinal O’Connor, pour les sièges de Chicago et de New-York.

    Mais subitement, à l’été de l’an 2000, Jean-Paul II a changé d’avis et a nommé McCarrick a Washington.  La raison de cette volte-face est probablement à chercher du côté d’une lettre de McCarrick au secrétaire du Pape, Stanislao Dziwisz, dans laquelle il assurait qu’il n’avait « jamais eu de rapports sexuels avec qui que ce soit, homme ou femme, jeune ou vieux, clerc ou laïc ».  Mais dans le « Rapport », il est également écrit qu’on « semble pouvoir présumer que l’expérience passée de Jean-Paul II en Pologne, où l’on lançait de de fausses accusations contre les évêques pour s’en prendre à l’Église, l’ait incité à donner crédit aux dénégations de McCarrick ».

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  • L'affaire McCarrick : une triste affaire dont toute l'Église aurait tiré les leçons

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    D'Andrea Tornielli sur Vatican News :

    10 novembre 2020

    Le rapport McCarrick, une page douloureuse dont l'Église tire les leçons

    Une lecture du dossier publié par la Secrétairerie d'État avec des documents et des témoignages, qui raconte l'histoire de l'ancien cardinal archevêque de Washington, démis de l'état clérical.

    Lors de la nomination de l'archevêque de Washington Theodore McCarrick en 2000, le Saint-Siège a agi sur la base d'informations partielles et incomplètes. Des omissions et des sous-évaluations se sont malheureusement produites, des choix qui se sont révélés par la suite erronés ont été faits, notamment parce que, au cours des vérifications demandées par Rome à l'époque, les personnes interrogées n'ont pas toujours dit tout ce qu'elles savaient. Jusqu'en 2017, aucune accusation fondée n'a jamais concerné abus ou harcèlement à l’encontre de mineurs: dès que la première plainte d'une victime, mineure au moment des faits, est arrivée, le Pape François a agi rapidement et de manière décisive contre le vieux cardinal, qui avait quitté la direction du diocèse en 2006, en lui retirant d'abord sa pourpre cardinalice avant de le renvoyer de l'état clérical. C'est ce qui ressort du Rapport sur la connaissance et sur les processus décisionnels institutionnels du Saint-Siège concernant Theodore Edgar McCarrick (1930-2017) publié par la Secrétairerie d'État.

    Une réponse ponctuelle

    En soi, le rapport, par son extension et son contenu, répond ponctuellement à l'engagement pris par le Pape François d'enquêter de manière approfondie sur l'affaire McCarrick et de publier les résultats de l'enquête. Le rapport représente également un acte de sollicitude et d'attention pastorale du Pape envers la communauté catholique américaine, blessée et déconcertée par le fait que Theodore McCarrick ait pu atteindre des positions aussi élevées dans la hiérarchie. L’enquête, menée ces deux dernières années, a débuté à la fin de l'été 2018, au cours de semaines de vive tension, qui ont culminé avec l’intervention de l'ancien nonce apostolique à Washington Carlo Maria Viganò, qui, par le biais d'une opération médiatique internationale, en était arrivé à demander publiquement la renonciation du Pape régnant.

    L'absence d'accusations d'abus sur mineurs jusqu'en 2017

    La force du rapport réside certainement dans son exhaustivité, mais aussi dans la vision d’ensemble qu'il fournit. Et de cette vision d’ensemble se dégagent quelques points précis qu'il est important de prendre en compte. Le premier concerne les erreurs commises, qui ont déjà conduit à l’adoption de nouvelles normes dans l’Église, afin d’éviter que l’histoire ne se répète. Un deuxième point est constitué par l'absence, jusqu'en 2017, d'accusations circonstanciées concernant des abus sur mineurs commis par Theodore McCarrick. Il est vrai que dans les années 1990, des lettres anonymes parvenues aux cardinaux et à la nonciature de Washington en faisaient mention, mais sans fournir indices, noms, ou circonstances: ces lettres ont été malheureusement considérés non crédibles précisément parce qu’elles manquaient d'éléments concrets. La première accusation fondée impliquant des mineurs remonte en fait à trois ans. Elle a conduit à l'ouverture immédiate d'une procédure canonique, conclue par les deux décisions ultérieures du Pape François, qui a d'abord retiré la pourpre cardinalice au prélat émérite, puis l'a renvoyé de l'état clérical. Le mérite d'avoir permis de faire éclater la vérité au grand jour, comme le fait de l’avoir entrepris en surmontant la souffrance du souvenir de ce qu’elles avaient subi, doivent être reconnus aux personnes qui se sont présentées pour dénoncer Theodore McCarrick, tout au long du processus canonique.

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  • Qui est Kamala Harris, la probable vice-présidente des Etats-Unis

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    Petite piqure de rappel, cette note du National Catholic Register que nous avions publiée le 12 août 2020 :

    Joe Biden choisit Kamala Harris comme colistière pour la vice-présidence

    Avant d'être choisie pour se présenter avec Biden, Harris a fait la une des journaux pour ses nombreuses attaques contre l'ancien vice-président lors des débats des primaires.

    Catholic News Agency

    WILMINGTON, De. - L'ancien vice-président Joe Biden, candidat présumé du Parti démocrate à la présidence, a choisi la sénatrice Kamala Harris, D-CA, comme colistière.

    Harris est la première femme noire, et la première personne d'origine indienne, à être choisie comme colistière pour un grand parti. La mère de Harris est née en Inde, et son père en Jamaïque. Harris est un fervent défenseur de la protection juridique de l'avortement et a fait pression sur Biden sur cette question au cours des derniers mois. (voir ICI)

    Le choix a été annoncé peu après 16h15, le mardi 11 août.

    Biden a déclaré que pendant qu'il était procureur général de Californie, Harris a travaillé avec son fils, Beau, qui est décédé.

    "J'ai vu comment ils s'attaquaient aux grandes banques, soulevaient les travailleurs et protégeaient les femmes et les enfants des abus. J'étais fier à l'époque, et je suis fier aujourd'hui de l'avoir comme partenaire dans cette campagne", a-t-il déclaré.

    Avant d'être choisie pour se présenter avec Biden, Mme Harris a fait la une des journaux pour ses nombreuses attaques contre l'ancien vice-président lors des débats des primaires. Harris a notamment critiqué le soutien de longue date de Biden à l'amendement Hyde, qui empêche l'utilisation des fonds fédéraux pour les avortements.

    Biden a soutenu l'amendement Hyde, à la fois par ses votes et publiquement par écrit et dans ses discours, pendant plus de quatre décennies. Il est revenu sur sa position en juin 2019, un jour seulement après avoir réaffirmé son soutien à cette politique. Harris n'a pas tardé à le souligner au cours du débat.

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  • Reconfinement : interdiction des messes. Après les français, les évêques anglais s'y opposent aussi

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    Alors que le Royaume-Uni a entamé le jeudi 5 novembre un reconfinement pour au moins quatre semaines, le chef de l'Église catholique d'Angleterre et du Pays de Galles, Mgr Vincent Nichols, a déclaré que l'interdiction des célébrations religieuses pendant le confinement "n'est pas fondée" sur des preuves scientifiques. De Marzena Devoud sur le site web « Aleteia » :

    « Après la France, le Royaume Uni ? Dans le cadre du reconfinement entamé au Royaume Uni le 5 novembre pour au moins quatre semaines, les offices religieux publics sont, comme en France, suspendus. Une mesure à laquelle s’oppose le président de la Conférence des évêques catholiques d’Angleterre et du Pays de Galles, Mgr Vincent Nichols, qui s’est joint aux chefs religieux britanniques pour écrire au Premier ministre Boris Johnson afin de lui rappeler que cette interdiction n’est « pas fondée » sur des preuves scientifiques. Pour le cardinal Nichols, cette décision « démontre clairement un malentendu sur l’importance de la foi religieuse ». Il a également ajouté que selon lui, les églises sont « parmi les endroits les plus sûrs ».

    D’après Boris Johnson cette mesure est nécessaire pour lutter contre la hausse du nombre de personnes positives au Covid-19. Contrairement à la première vague du virus au printemps dernier, le gouvernement a cependant autorisé l’ouverture des églises et autres lieux de culte mais uniquement pour la prière privée. En revanche, à l’exception des funérailles qui sont autorisées, toutes les célébrations sont suspendues pour toute la durée du confinement.

    Le gouvernement britannique a pour le moment répondu à la lettre par le refus. Toutefois, le cardinal Nichols, a déclaré au micro de la BBC qu’il pensait qu’un changement de décision allait probablement survenir : « Je pense que cela va changer. Au cours des deux derniers jours (depuis la mise en œuvre du confinement, ndlr), la décision du gouvernement démontre clairement sa méconnaissance de l’importance de la foi religieuse. Je pense que les choses vont changer. Dès que possible, j’espère voir à nouveau les lieux de culte ouverts aux offices ».

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    « Le secrétaire d’État à la Santé a indiqué continuer à travailler en étroite collaboration avec les représentant religieux et le groupe de travail sur les lieux de culte, « comme nous l’avons fait tout au long de la pandémie ». « Nous savons que les lieux de culte apportent un grand réconfort, en particulier pendant cette période difficile, et c’est pourquoi ils restent ouverts pour la prière privée et les funérailles », a-t-il précisé.

    Interdiction des messes en France

    En France suite à l’annonce du gouvernement du reconfinement national avec suspension des messes publiques au moins jusqu’au 1er décembre, Mgr Eric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France (CEF) a déposé, après consultation de tous les évêques de France réunis en Assemblée plénière ce lundi 2 novembre, un référé devant le Conseil d’État afin de dénoncer une atteinte à la liberté de culte et permettre la reprise des offices religieux publics. »

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    Words, words, words, comme on dit Outre-Manche: les mots sont des mots. Et les actes des actes : il sera donc surtout intéressant de lire les attendus de la décision du juge français des référés, quelle qu’elle soit.

    JPSC