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Justice - Page 34

  • Comment le coronavirus entrave la liberté de culte

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    À compter du 2 novembre 2020, de nouvelles mesures ont été prises dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus, de manière à éviter un bilan pandémique de plus en plus lourd. Ces mesures concernent notamment la liberté de culte. Une opinion de Paul Forget, avocat au barreau de Bruxelles, publiée dans "La Libre Belgique" de ce jour :

    " L’État a le droit et le devoir de mettre en place les mesures nécessaires à la préservation de la santé des citoyens. Les obligations portent nécessairement certaines mesures induisant des contraintes. Et nul n’est épargné dans la circonstance de la présente crise sanitaire.

    La protection des citoyens se fait suivant un cadre juridique

    Un cadre doit toutefois être observé : la Constitution et la Convention européenne des droits de l’homme, en particulier.

    L’arrêté ministériel du 1er novembre 2020 (à ses articles 8 et 10) interdit dans toute la Belgique les célébrations religieuses "en présentiel", à l’exception :

    - Des mariages, en présence des seuls conjoints et témoins ;

    - Des funérailles, à raison d’une assistance de 15 personnes maximum.

    Considérant l’article 19 de la Constitution, portant la liberté de culte, et l’article 9 de la Convention européenne des droits de l’homme, portant la liberté de pensée, de conscience et de religion, l’atteinte portée aux libertés de culte et de religion est avérée. Il s’agit pourtant d’une liberté fondamentale de toute société démocratique, que l'on soit croyant ou non.

    Les mesures doivent être légales, légitimes et proportionnées

    Hormis certains droits fondamentaux réputés indérogeables, il est possible de déroger aux droits et libertés fondamentales par des normes impératives. Ceci peut se faire à la triple condition que ces mesures soient légales, légitimes au regard de l’objectif poursuivi et proportionnées à ce dernier.

    La légalité d’une mesure requiert un fondement dans la loi. Les arrêtés ministériels actuellement pris dans le cadre de la lutte contre le Covid-19 ne sont pas des lois. Le fondement légal est, parmi d’autres, la loi du 15 mai 2007 relative à la sécurité civile à ses articles 181, 182 et 187. Elle habilite notamment le ministre à éloigner la population de lieux exposés à un danger.

    La légitimité de la mesure n’est pas en question : il s’agit de limiter la propagation d’une pandémie.

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  • Pakistan : Arzoo Raja sauvée des griffes de son ravisseur

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    Dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/PAKISTAN - Intervention de la police pour sauver la mineure catholique enlevée et contrainte à la conversion et au mariage islamique

    3 novembre 2020

    Karachi (Agence Fides) - « Nous rendons grâce à Dieu parce que la police du Sindh, sur ordre de la Haute Cour de la province du Sindh a sauvé Arzoo Raja, une jeune catholique de 13 ans enlevée le 13 octobre dernier. Il s'agit d'un résultat important après deux semaines d'action continuelle de la part des responsables de l'Eglise, avec le soutien des responsables des partis politiques, des militants et des organisations pour les droits fondamentaux ainsi que de la société civile. J'exprime ma satisfactions aux fonctionnaires de police et je remercie également tous nos frères musulmans qui nous aident à demander justice pour Arzoo ». C'est ce qu'a déclaré le Vicaire général de l'Archidiocèse de Karachi, Mgr Diego Sakeh, dans le cadre d'un entretien accordé à l'Agence Fides après avoir rencontré la jeune catholique sauvée hier, 2 novembre, en fin de soirée.

    Mgr Saleh poursuit : « J'apprécie énormément les forces de sécurité pour avoir sauvé la mineure le jour même où l'ordre lui en a été imparti par la Haute Cour et pour avoir tenu la mineure dans une situation de protection au commissariat de police dans une zone réservée aux femmes et aux enfants. De là, elle sera envoyée dans un foyer refuge pour sa protection ». Le Vicaire général ajoute : « Toute la communauté chrétienne du Pakistan est reconnaissante au gouvernement du Sindh, aux magistrats de la Haute Cour et aux fonctionnaires de la sécurité pour leur réponse rapide aux ordres du tribunal impartis hier matin et visant à sauver Arzoo ». Il exhorte par suite « toute la communauté chrétienne à continuer à prier jusqu'au moment où nous obtiendrons justice pour Arzoo et j'espère que cela interviendra bientôt ».

    La police a également procédé à l'arrestation du ravisseur, Ali Azhar, qui avait enlevé la jeune fille le 13 octobre au matin, l'avait convertie par la force à l'islam et s'était marié avec elle le jour même (voir Fides 21, 22, 24, 29 et 30/10/2020).

    Anthony Naveed, un membre chrétien de l'Assemblée provinciale du Sindh et Président de la Commission conjointe de l'Eglise catholique et des communautés protestantes créée pour le cas d'Arzoo Raja, interpellé par l'Agence Fides, affirme : « Nous sommes reconnaissants à Bilawal Zardari, Président du Parti populaire du Pakistan et au gouvernement du Sindh, qui nous ont soutenu dans la mesure où la loi en vigueur dans la province du Sindh n'admet pas de mariages en dessous des 18 ans ». Il ajoute : « Dans le cadre de la précédente pétition présentée au tribunal le 27 octobre dernier, la signataire, Arzoo Fatima (nom musulman d'Arzoo Raja) avait demandé la protection de son mariage et des détails fondamentaux, tels que le fait qu'elle avait moins de 18 ans, n'avaient pas été communiqués au juge, raison pour laquelle a été prise une décision en sa faveur en vue de sa protection ». Anthony Naveed explique en outre : « Dans la pétition suivante, que nous avons présenté au nom de la famille, se trouvaient tous les documents authentiques démontrant qu'Arzoo est mineure et a été contrainte à épouser son ravisseur, ce qui a porté le tribunal à ordonner de libérer immédiatement Arzoo de son ravisseur, Ali Azhar ».

    Le Père James Channan, OP, Directeur du Peace Center de Lahore, dans le cadre d'un entretien accordé à Fides, a déclaré : « Le sauvetage d'Arzoo est une occasion de rendre grâce à Dieu pour la lutte des responsables religieux chrétiens, des activistes pour les droits fondamentaux, des promoteurs de la justice et de l'harmonie interreligieuse qui a produit ce résultat positif. Les prières d'innombrables chrétiens et de nombreux hommes et femmes musulmans ont été exaucées ».

    Le Père Channan remarque encore : « Il s'agit d'une victoire de la loi et de la justice dont nous pouvons faire l'expérience au Pakistan si et lorsqu'elle est prise au sérieux et de manière juste. L'enlèvement, la conversion et le mariage forcés avec Ali Azhar, une personne mauvaise de 44 ans, a constitué un coup dur et un défi pour notre système judiciaire et politique ». Le dominicain conclut : « La libération si rapide d'Arzoo Raja constitue un signe de la lutte commune, des prières, des manifestations pacifiques et de la protestation de la communauté chrétienne ». (AG) (Agence Fides 03/11/2020)

     
  • Messes interdites pour cause de santé publique : «Les restrictions à la liberté de culte reposent sur une appréciation éminemment subjective »

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    Décryptage de Jean-Baptiste Chevalier sur le site web d’ « Aleteia »

    mass-italy-covid-illustration.jpg« Dans son décret du 29 octobre 2020 prescrivant les mesures requises pour faire face à l’épidémie de covid-19, le gouvernement [français] a décidé de limiter l’exercice du culte. L’article 47 prévoit l’autorisation de l’ouverture des églises, mais l’interdiction de « tout rassemblement ou réunion à l’exception des cérémonies funéraires dans la limite de trente personnes ». La proportionnalité de ces restrictions fait l’objet de critiques qui ont déjà donné lieu à plusieurs référés-liberté. Alors que les présidents de groupes parlementaires de l’opposition demandent au président de la République d’accepter un exercice du culte sécurisé et contrôlé, Maître Jean-Baptiste Chevalier, avocat au barreau de Rennes, répond aux questions d’Aleteia sur la cohérence juridique des mesures décidées.

    Aleteia : Mgr Dominique Rey a écrit à propos du reconfinement adopté dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire que « la liberté de culte n’est pas négociable ». La formule est forte : sur quels arguments juridiques s’appuie-t-il ?

    Me Jean-Baptiste Chevalier : Mgr Rey a raison dans la mesure où la liberté de culte est une liberté fondamentale, protégée par la Convention européenne des droits de l’homme et par la Constitution française. C’est une liberté qui, aux côtés de la liberté de conscience ou de la liberté d’expression, fait partie des « assises de nos sociétés démocratiques », selon les termes de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Elle n’est pas négociable parce qu’elle fait partie de ces libertés qui sont une frontière entre les sociétés démocratiques et les sociétés totalitaires, qui la bafouent. C’est ce qui distingue les cultes des activités sportives ou des activités de loisir. 

    La liberté de culte peut-elle néanmoins faire l’objet de restrictions pendant cet état d’urgence sanitaire ?

    La liberté de culte, comme les autres libertés, peut être limitée, mais à la condition que ces limitations soient justifiées par des raisons impérieuses d’intérêt général, qu’elles soient nécessaires et proportionnées. En cette période de crise sanitaire, la justice administrative admet ainsi que ces libertés puissent faire l’objet de restrictions, justifiées par la « sauvegarde de la santé publique » et par le « droit au respect de la vie ».

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  • Arzoo Raja : l'arrêt inique d'un tribunal pakistanais

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/PAKISTAN - Vibrantes protestation de l'Eglise et de la société civile après la justification de l'enlèvement de la jeune catholique de la part d'un tribunal

    2020-10-29
    Karachi (Agence Fides) - « Nous demandons aux autorités du gouvernement du Sindh, aux fonctionnaires de police et à la magistrature justice et procès équitable ainsi que des mesures sévères destinées à bloquer la vague croissante d'enlèvements et de conversions et mariages forcés de jeunes filles appartenant aux minorités religieuses du Pakistan. En ce moment, les citoyens des minorités ne se sentent pas en sûreté et ne se considèrent pas comme disposant de l'égalité des droits ». C'est ce qu'indique, dans un message envoyé à l'Agence Fides, S.Em. le Cardinal Joseph Coutts, Archevêque de Karachi, intervenant à propos du cas de la jeune catholique Arzoo Raja, enlevée, convertie à l'islam et contrainte à se marier avec un musulman à Karachi (voir Fides 21, 22 et 24/10/2020).

    Le Père Saleh Diego, Vicaire général de l'Archidiocèse de Karachi et Président de la Commission diocésaine Justice et Paix, a conduit une manifestation de plus de 300 personnes – chrétiens, hindous et musulmans – à l'entrée de la Cathédrale Saint Patrick en date du 28 octobre. Le Père Diego a déclaré : « Nous demandons justice pour la mineure Arzoo Raja, qui n'a que 13 ans. L'ordonnance du tribunal qui a de facto légitimé l'enlèvement a attristé la communauté chrétienne du Pakistan. Selon cette ordonnance, la jeune fille devra cohabiter avec son ravisseur et la police assurera leur protection ». Le Père Diego indique : « La jeune fille enlevée se trouve déjà en compagnie de son ravisseur depuis deux semaines et le tribunal a délibéré en faveur de ce dernier ce qui est terrible. Pour lui rendre justice, nous ferons tous les efforts possibles ».

    Arzoo Raja a été enlevée le 13 octobre dernier par un musulman dénommé Ali Azhar, qui habitait dans les environs de l'habitation de la jeune chrétienne. Le jour même de l'enlèvement, la jeune fille s'est convertie à l'islam et s'est mariée avec lui.

    L'ordonnance du tribunal, émise le 27 octobre, affirme qu'Arzoo Fatima (le nom musulman) est signataire et consentante auprès de la Cour. La décision mentionne également le fait qu'elle était initialement de religion catholique mais que, au fil du temps, elle aurait réalisé que l'islam est la religion universelle et a demandé à ses parents et à d'autres membres de sa famille d'embrasser l'islam, ce qu'ils ont catégoriquement refusé de faire. Arzoo Raja a par la suite accepté l'islam de sa propre et libre volonté et contracté un mariage avec un musulman, Ali Azhar, son ravisseur.

    La même ordonnance invite la police à n'effectuer aucune arrestation en rapport avec la plainte déposée au sens de l'article 364-A du Code pénal pakistanais – enlèvement de personne de moins de 14 ans – lui faisant même l'obligation de protéger la jeune femme à peine mariée.

    Shema Kirmani, une activiste musulmane des droits fondamentaux, a déclaré à Fides : « Nous condamnons fermement de tels actes qui sont accomplis au nom de la religion. Aucune religion ne permet de contraindre quelqu'un à se convertir et à se marier avec son ravisseur. Il s'agit d'enlèvement et de viol ». Elle ajoute par ailleurs : « Selon le Child Marriage Act de la province du Sindh, il n'est pas possible de permettre de se marier à moins de 18 ans. Les autorités doivent arrêter et punir les coupables ».

    Ghazala Shafiq, activiste chrétienne pour les droits fondamentaux et les droits des femmes, dans le cadre d'un entretien accordé à Fides remarque : « Cette ordonnance du tribunal accepte la conversion forcée d'Arzoo Raja, une jeune de 13 ans. Le juge n'a pas même demandé de certificat de naissance pour démontrer son âge et ne lui a pas permis non plus de rencontrer ses parents. Il s'agit d'un ordre injuste dans le cadre duquel n'est pas accordée de priorité aux documents présentés par les parents lesquels démonte l'âge réel de la jeune fille ». (AG-PA) (Agence Fides 29/10/2020)

  • La nomination d’Amy Coney Barrett : une victoire retentissante de Donald Trump

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    De Philippe Oswald sur La Sélection du Jour :

    AMY CONEY BARRETT À LA COUR SUPRÊME AMÉRICAINE, UNE ÉCLATANTE VICTOIRE DE TRUMP

    Sa nomination a été confirmée par le Sénat. Par 52 voix contre 48, les Républicains, majoritaires à la chambre haute des Etats-Unis, ont tous, sauf la sénatrice du Maine Susan Collins, ratifié la nomination d’Amy Coney Barrett à la Cour suprême américaine le 26 octobre. Elle est ainsi, à 48 ans, la benjamine de la Cour suprême et la cinquième femme en 231 ans d'histoire. Amy Coney Barrett occupe le siège laissé vacant par le décès, le 18 septembre, de la très progressiste Ruth Bader Ginsburg. Elle-même est une disciple du juge conservateur et catholique Antonin Scalia (décédé en 2016) qui fut autant une icône à droite que Ruth Baber Ginsburg, à gauche.

    La nomination d’Amy Coney Barrett est une victoire retentissante de Donald Trump, à huit jours de l'élection présidentielle du 3 novembre. Le président-candidat renforce le poids de ses soutiens à la Cour Suprême en cas de contestation de l’élection. Même s’il devait néanmoins être battu par Joe Biden, il laisse ainsi un héritage durable : la Cour suprême des États-Unis, temple du Droit américain et arbitre des grands sujets de société, est désormais ancrée à droite pour des décennies puisque les juges sont élus à vie.

    La Cour suprême compte désormais six juges conservateurs sur neuf, dont trois nommés par Donald Trump. En quatre ans de mandat, celui-ci aura d’ailleurs nommé plus de 200 juges conservateurs dans l'ensemble du système judiciaire fédéral. Alors que la nouvelle juge à la Cour suprême venait de prêter serment dans la foulée de sa nomination devant le juge (noir) Clarence Thomas, le président des Etats-Unis a salué un « jour historique pour l'Amérique », louant « les qualifications impeccables », « la générosité dans la foi » et « le caractère en or » de cette mère de famille nombreuse (le foyer très uni d’Any et Jesse Barrett, lui-même ancien procureur fédéral, comporte 7 enfants dont un jeune fils trisomique et deux enfants adoptés en Haïti).

    La droite qu’incarne Amy Coney Barrett ne ressemble pas à la droite française toujours à la remorque de la gauche sur les questions sociétales et bioéthiques. Bardée de diplômes, cette ancienne étudiante de la célèbre Université Notre-Dame y a elle-même enseigné le droit avant de siéger trois ans en tant que juge à la Cour d'appel fédérale. C’est une fervente catholique, fermement pro-vie (l’avortement a été légalisé dans tout le pays en 1973 par la décision Roe vs Wade de la Cour suprême). Prenant la parole avant le vote, le chef de la majorité républicaine Mitch McConnell avait souligné que cette universitaire « brillante » et « qualifiée » applique le Droit et ne se mêle pas de politique. Le sénateur démocrate Chuck Schumer avait répliqué en pointant les « opinions de droite radicale » d’Amy Coney Barrett, non seulement sur l'avortement, mais sur les droits civiques, sur le programme d’assurance-maladie « Obamacare » qu’avait fait adopter l’ancien président démocrate, ou sur l'environnement. Il a conclu son intervention pour déplorer avec des accents dramatiques « l’un des jours les plus sombres de l’histoire américaine ». Ce qui confirme l’ampleur de la transformation opérée par Donald Trump en installant pour des décennies une majorité conservatrice sur la plupart des sujets sociétaux.

  • La juge Amy Coney Barrett confirmée à la Cour Suprême des Etats-Unis

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    Lu sur le site du Figaro :

    La juge Amy Coney Barrett confirmée à la Cour suprême américaine

    À huit jours de l'élection du 3 novembre, Donald Trump a enregistré lundi une immense victoire avec la confirmation de sa candidate conservatrice à la Cour suprême des États-Unis. Elle a prêté serment dans la foulée à la Maison-Blanche.

    27 octobre 2020

    «C’est un jour historique pour l’Amérique»: Trump salue la confirmation d’Amy Coney Barrett à la Cour suprême

    À huit jours des élections, Donald Trump a enregistré lundi 26 octobre une immense victoire avec la confirmation de la magistrate conservatrice Amy Coney Barrett à la Cour suprême des États-Unis, désormais ancrée durablement et solidement à droite. Malgré l'opposition des démocrates face à un processus jugé «illégitime» si près du scrutin présidentiel, les élus républicains, majoritaires à la Chambre haute, ont tous, à une seule exception, voté pour la candidate choisie par le président. Cette fervente catholique de 48 ans, mère de sept enfants et opposée à l'avortement, a prêté serment dans la foulée à la Maison-Blanche.

    Donald Trump a salué lundi soir un «jour historique pour l'Amérique», louant «les qualifications impeccables»«la générosité dans la foi» et «le caractère en or» de la juge.

    À LIRE AUSSI : Amy Coney Barrett, une catholique pratiquante à la Cour suprême

    Amy Coney Barrett pourrait rejoindre dès mardi le temple du Droit américain, où elle prendra le siège laissé vacant par le décès de l'icône progressiste et féministe Ruth Bader Ginsburg, le 18 septembre. La Cour suprême, arbitre des grands sujets de société aux États-Unis, tels que l'avortement, le port des armes ou encore les litiges électoraux, comptera ainsi six juges conservateurs sur neuf, dont trois nommés par Donald Trump.

    La juge Barrett «sera formidable», selon Trump

    Ce succès indéniable est propre à galvaniser les électeurs de la droite religieuse, qui sont reconnaissants à l'ancien magnat de l'immobilier d'avoir nommé, au cours de son mandat, plus de 200 juges fidèles à leurs valeurs dans l'ensemble du système judiciaire fédéral. Quel que soit le résultat de l'élection du 3 novembre, ce bilan sera durable, car ces postes sont «à vie» et que Donald Trump a choisi des magistrats globalement jeunes. La juge Barrett «sera formidable, et elle est là pour longtemps», a d'ailleurs lancé le président candidat lors d'un meeting devant ses partisans dans l'Etat-clé de Pennsylvanie.

    Prenant la parole une dernière fois avant le vote, le sénateur républicain Lindsey Graham a salué un jour «historique» et loué une «universitaire impressionnante». Amy Coney Barrett est «brillante, qualifiée», applique le Droit et ne se mêle pas de politique, a renchéri le chef de la majorité républicaine Mitch McConnell, qui a imposé un calendrier extrêmement serré au processus de confirmation.

    À LIRE AUSSI : Le durable legs judiciaire offert aux conservateurs par le président Trump

    Son homologue démocrate Chuck Schumer a dénoncé leur «hypocrisie». Pour lui, la juge Barrett n'a pas été choisie pour ses qualifications mais parce qu'elle «a des opinions de droite radicale», notamment sur l'avortement, les droits civiques ou l'environnement. Avec emphase, il a fait part de sa «tristesse» face à ce qui est pour lui «l'un des jours les sombres de l'histoire américaine».

    Faute de leviers pour faire barrage à cette nomination, les démocrates ont tenté de transformer les débats, retransmis en partie sur les chaînes de télévision, en une tribune sur l'avenir de l'assurance santé Obamacare, que Donald Trump veut abroger. La haute cour doit en effet examiner le 10 novembre un recours contre cette loi emblématique de l'ex-président démocrate, sur laquelle la juge a exprimé des réserves dans le passé.

  • Pakistan : enlèvement et conversion forcée d'une jeune catholique de 13 ans

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    De l'Agence Fides :

    ASIE/PAKISTAN - Appel à une action ferme du gouvernement après l'enlèvement et la conversion à l'islam d'une jeune catholique de 13 ans

    21 octobre 2020
    primopiano_11014.jpgKarachi (Agence Fides) - Arzoo Raja, 13 ans, catholique vivant à Karachi, a été enlevée, convertie e force à l'islam avant d'être contrainte à épouser un musulman de 44 ans dénommé Ali Azhar qui l'avait enlevée le 13 octobre au matin. Ainsi que cela a été confirmé à l'Agence Fides, il s'agit là du dernier d'une série de cas qui bouleversent et préoccupent la communauté catholique au Pakistan. Nasir Raza, militant des droits fondamentaux qui assiste la famille catholique de la jeune Arzoo Raja dans cette délicate affaire, déclare dans le cadre d'un entretien accordé à l'Agence Fides : « Il s'agit du énième cas, une histoire qui se répète. Le 13 octobre, la jeune fille a été enlevé et, le même jour, convertie de force à l'islam et contrainte à un mariage islamique impunément. Arzoo Raja jouait chez elle. Elle est sortie pour aller dans un magasin et n'en est pas revenue. Après sa disparition, sa famille a déposé une plainte contre X devant les autorités de police, le 13 octobre aux alentours de 17.00 locales ».

    Nasir Raza explique : « Arzoo est une élève de l'équivalent indien de la 5ème de collège et, ainsi que le prouve son certificat de naissance provenant de la National Database and Registration Authority (NADRA), elle est née le 31 juillet 2007 ». Elle ajoute : « La famille de la jeune fille est en état de choc et très tendue. Le comportement inapproprié des agents de police du commissariat local a représenté un autre défi pour la famille, en proie à la souffrance et au désespoir ».

    En effet, la police a classé sans suite le cas en ce que, au soir du 14 octobre, l'avocat du ravisseur s'est présenté au commissariat de police en présentant les documents qui, selon lui, accorderaient une plein légitimité à l'opération. Il s'agissait en l'occurrence d'un affidavit signé par Arzoo Raja attestant de sa libre volonté de se convertir à l'islam et de se marier, d'un certificat de conversion à l'islam et d'un certificat de mariage. Les parents de la jeune fille n'ont rien pu faire même s'ils avaient fourni le certificat de naissance de leur fille, en appelant à la loi qui interdit tout mariage en dessous de l'âge de 18 ans (selon le droit islamique en revanche, les noces sont possibles).

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  • Le cardinal Becciu a-t-il transféré 700.000 euros en Australie pour tenter de faire condamner le cardinal Pell ?

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    Lu sur le site du Figaro :

    Pédophilie : la police enquête sur des soupçons de transfert d'argent dans l'affaire du cardinal Pell

    La police australienne enquête sur le transfert d'une somme de 700.000 euros qui aurait été transféré par un rival du cardinal afin de rassembler des preuves contre lui.

    22 octobre 2020

    La police australienne enquête sur une importante somme d'argent qui aurait été transférée en Australie par un rival du cardinal George Pell dans l'objectif de le faire condamner dans une affaire de pédophilie.

    Début octobre, un quotidien italien avait révélé que 700.000 euros auraient été transférés en Australie afin de rassembler des preuves contre l'ex-secrétaire à l'Économie du Vatican, finalement acquitté en avril.

    Une porte-parole de la police fédérale a confirmé mercredi 21 octobre que des informations relatives à ces accusations ont été transmises à l'organisme de lutte contre la corruption de l'État de Victoria, où se situe Melbourne, la ville dont Pell a été archevêque.

    Une rivalité à l'origine d'un complot ?

    Début octobre, le journal italien Corriere della Sera avait affirmé que Giovanni Angelo Becciu, un rival du cardinal australien au Vatican, serait à l'origine d'un complot visant à calomnier le cardinal australien.

    Fin septembre, Mgr Becciu, qui était l'un des cardinaux les plus influents du Vatican, a été écarté par le pape François en raison de soupçons de «détournements de fonds» en faveur de sa famille. Il a fermement nié toute ingérence dans le procès du cardinal Pell.

    L'ex-secrétaire à l'Économie du Saint-Siège, âgé de 79 ans, avait été déclaré coupable en décembre 2018 d'agressions sexuelles sur deux enfants de chœur en 1996 et 1997 dans la cathédrale de Melbourne dont il était l'archevêque.

    En avril, le prélat, qui a toujours nié ces accusations, a été acquitté en appel par la plus haute juridiction d'Australie. Le cardinal fait toujours l'objet d'une action au civil intentée par le père d'un ancien enfant de chœur décédé en 2014.

  • Belgique coloniale : Commission Vérité et réconciliation, un accord politique à la belge?

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    Vérité et réconciliation 70fcb77e6349f4467edd7227baa73222-1593630026.jpgConstituée, de façon discutable et discutée, dans le sillage international encore plus discuté du mouvement politique radical des Black Lifes Matter, cette commission parlementaire belge a pour prétention d’instruire le procès de la gestion du Congo par le Roi Léopold II (de 1885 à 1908) puis du Congo (1908-1960) et du Ruanda-Urundi (1923-1962) par la Belgique mais le drame transfrontalier des guerres ethniques post-coloniales s’est rapidement invité à la table des débats pour en faire dévier l’objet initial.

    C’est ce que constate ici un billet de Colette Braekmann, pour conclure : « Mais en Belgique, la vérité du fait colonial est-elle réellement cachée ? Et n’a-t-on pas confondu les revendications de la diaspora africaine, qui se réclame de l’héritage colonial, avec les sentiments des Congolais eux-mêmes ? En ce moment déjà, on constate beaucoup de divisions et de mécontentement : parmi les Rwandais, au sein des Belges ayant vécu au Congo et dont les associations n’ont pas été écoutées, sans parler des Congolais du Congo qui ne se sentent pas représentés et au sein de la diaspora elle-même… Vous avez dit réconciliation ? » JPSC :

    « Les accords de non belligérance entre les partis politiques belges, surtout s’ils viennent enfin de former une large coalition gouvernementale, valent sans doute plus que les chances de succès d’une commission qui, à propos de la colonisation, porte un nom déjà difficile : Vérité et réconciliation. En effet, alors que l’on s’attendait à une discussion de fond, portant entre autres sur la présence, parmi les experts, de Mme Laure Uwase, une avocate d’origine rwandaise, la réunion entre les parlementaires qui feront partie de la commission et les experts chargés de préparer le travail a été assez rapidement « expédiée » et aucun vote n’a été réclamé. L’historien Pierre- Luc Plasman (UCL) ayant présenté sa démission, arguant du manque de temps, comme avant lui un autre expert incontestable Guy Van Temsche, (VUB) une place s’est libérée au sein du groupe des experts. Ce qui a permis à Ecolo Groen et à Wouter De Vriendt qui préside la commission de proposer d’inviter, aux côtés de Laure Uwase, un historien rwandais, en l’occurence Paul Rutayisire (université de Kigali). Il ne faut pas être grand devin pour supposer que cette proposition sera déclinée, tant la présence de Mme Uwase est problématique. En effet, cette jeune avocate, fortement soutenue par le CDNv avait été invitée à la place de Filip Reyntjens (université d’Anvers). Ce dernier connaît incontestablement le Rwanda, mais il est très marqué par son hostilité radicale au Front patriotique rwandais. Mme Uwase, membre de l’asbl Jambo, n’est ni experte ni historienne et au sein du groupe d’experts elle assure le lien avec la diaspora africaine. Même si, en principe, son ascendance familiale ne devrait pas être une raison éliminatoire, il se fait qu’après un quart de siècle seulement ce facteur pèse encore très lourd aux yeux des victimes du génocide : son père, Anastase Nkundakozera,en Belgique depuis 1997 a comparu in absencia devant les tribunaux gaçaça, (ce que Jambo dément). Plus largement, l’asbl Jambo recrute largement au sein de la « deuxième génération », c’est-à-dire les enfants des auteurs du génocide réfugiés arrivés en Belgique à la fin des années 90 et n’a jamais démenti les thèses révisionnistes. Si une pétition rédigée par Jambo et soutenant Mme Uwase a recueilli 1124 signatures, d’autres lettres ouvertes ont pesé tout aussi lourd, le Parlement rwandais a protesté, l’asbl Ibuka représentant les victimes du génocide a refusé de participer à la commission et on peut douter de la venue d’un historien rwandais. La présence de Mme Uwase au sein du groupe d’experts est cependant, avant tout, une histoire belgo- belge : voici une semaine, la charge la plus dure contre elle a été menée par le député Anseeuw, ( NVA). Non pas au nom de l’ethnicité mais parce que, globalement, son parti est hostile à une commission qui pourrait faire le procès de la colonisation. Et lorsqu’il s’est agi de trancher, le suffrage des députés représentant l’actuelle majorité gouvernementale a été fondé sur le principe de l’équilibre ethnique entre Hutus et Tutsis. Même si on sait où a mené cette démarche.

    Le député George Dallemagne, dont le parti Cdh n’a pas droit de vote au sein de la commission, se montre déjà très critique, même si, selon le président Wouter Devriendt (Groen), les travaux de la commission avancent bien. Dallemagne rappelle que « la commission dite Vérité et Réconciliation a été créée dans la foulée du mouvement de protestation aux Etats Unis, Black Lifes Matter. Mais en Belgique, la vérité du fait colonial est-elle réellement cachée ? Et n’a-t-on pas confondu les revendications de la diaspora africaine, qui se réclame de l’héritage colonial, avec les sentiments des Congolais eux-mêmes ? En ce moment déjà, on constate beaucoup de divisions et de mécontentement : parmi les Rwandais, au sein des Belges ayant vécu au Congo et dont les associations n’ont pas été écoutées, sans parler des Congolais du Congo qui ne se sentent pas représentés et au sein de la diaspora elle-même… Vous avez dit réconciliation ? »

    Bref, un échec prévisible mérité pour un procès téméraire.

    JPSC

  • Finlande : la liberté religieuse mise en cause

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    De Kath.net :

    Persécution des chrétiens en Finlande - La liberté religieuse constamment attaquée

    13 octobre

    Une ancienne grande figure politique fait aujourd'hui l'objet de plusieurs poursuites pénales en raison de ses déclarations sur l'homosexualité fidèles à la Bible.

    L'année dernière, quatre procédures pénales pour incitation à la haine ont été ouvertes contre la politicienne finlandaise Päivi Räsänen parce qu'elle avait exprimé publiquement son point de vue biblique sur l'homosexualité. Ses opinions étaient déjà connues à l'époque où elle était ministre de l'intérieur démocrate-chrétien en Finlande et lui ont valu les critiques constantes des organisations LGBT. (...)

    La procédure est basée sur des déclarations faites à la radio et à la télévision, sur Twitter et dans un tract vieux de 16 ans ( !). Ceci malgré le fait que Räsänen ait récemment souligné dans un programme que tous les gens ont la même dignité devant Dieu, quelle que soit leur orientation sexuelle, mais que tous sont des pécheurs et ont donc besoin de la rédemption de Jésus pour leur salut éternel.

    Détail piquant : bien que la police - malgré des heures d'interrogatoire - n'ait pas voulu poursuivre les accusations criminelles, le ministère public a ordonné l'ouverture d'une procédure pénale. La peine peut aller jusqu'à deux ans d'emprisonnement, le procès pourrait s'éterniser pendant des années, une perspective désagréable. Selon Madame Räsänen, c'est également l'objectif des opérateurs de ces essais : les voix qui revendiquent la distinction des deux sexes et le mariage en tant qu'union d'un homme et d'une femme doivent être intimidées et réduites au silence.

  • L'audience accordée par le pape au cardinal George Pell : une réhabilitation publique

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    De Nico Spuntoni sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Il cardinale Pell ricevuto dal Papa

    "Merci pour votre témoignage". Le pape embrasse Pell

    13-10-2020

    "Merci pour votre témoignage" : c'est ainsi que le pape s'est adressé au cardinal George Pell, qu'il a embrassé après trois ans d'épreuve judiciaire, dont plus d'un an de prison, avant d'être acquitté des accusations d'abus sexuels. La réunion est apparue comme une réhabilitation publique du cardinal.

    Le cardinal Pell reçu par le Pape

    "Merci pour votre témoignage". Quelques mots qui ont dû paraître aussi importants au cardinal George Pell que la sentence d'acquittement prononcée en avril dernier par la Haute Cour de Canberra. Le pape François les lui a adressées hier, le recevant pour la première fois en audience plus de trois ans après son départ de Rome. Ses yeux brillants et son regard fixé sur son interlocuteur suggèrent la participation émotionnelle du pontife à l'épreuve du cardinal australien.

    Et d'autre part, même s'il était conscient qu'il évoluait sur un terrain rendu glissant par des décennies de scandales pédophiles au sein de l'Eglise, Bergoglio n'avait pas abandonné "son" Ranger au moment le plus difficile, celui de l'acte d'accusation pour abus sexuels communiqué par la police de l'Etat de Victoria en la fête de Saint Pierre et Paul en 2017. Avant de s'embarquer pour l'Australie afin de faire face au procès, Pell s'était présenté au Pape avec une lettre de démission en tant que préfet du Secrétariat à l'économie du Vatican. François avait cependant refusé cette démission, se limitant à lui accorder une période de congé "pour se défendre" et avait pris soin, par l'intermédiaire du directeur du bureau de presse de l'époque, Greg Burke, de reconnaître "l'honnêteté du cardinal pendant les trois années de travail".

    Après l'acquittement qui a renversé les verdicts précédents en établissant l'existence d'"une possibilité significative qu'un innocent ait été condamné", Bergoglio avait indirectement fait référence à l'odyssée judiciaire de Pell dans son homélie du lendemain à Santa Marta, l'invitant à prier "pour tous ceux qui souffrent d'une sentence injuste, par acharnement" en les comparant au Christ qui "a été jugé avec fureur, avec acharnement, étant innocent".

    Une confirmation implicite que la pensée papale à cette occasion était dirigée précisément vers le cardinal de Ballarat (ville d'où est originaire le cardinal Pell) est arrivée hier avec les quelques images de la rencontre enregistrées et diffusées par les médias du Vatican. Le court métrage se termine par François qui, après avoir remercié Pell pour son "témoignage", mentionne la période passée en prison par un innocent ("plus d'un an"). 404 jours durant lesquels la conviction que le Pape était convaincu de son innocence a été d'un "grand soutien", comme l'a confié le préfet émérite du Secrétariat à l'économie au journaliste Andrew Bolt dans la première interview en tant qu'homme libre donnée sur Sky.

    Le film diffusé par les médias du Vatican ainsi qu'un article dans Vatican News destiné à reconstituer l'affaire judiciaire constituent deux éléments inhabituels dans les audiences papales accordées aux cardinaux. Il est difficile de ne pas lire derrière l'attention médiatique accordée par les canaux officiels à l'événement la volonté de réhabiliter publiquement l'image du cardinal australien même à l'intérieur des Palais Sacrés. Jusqu'à présent, en effet, outre l'homélie du Saint-Père sur le "peuple souffrant d'une sentence injuste", la seule réaction officielle à la sentence d'acquittement prononcée par la Haute Cour de Canberra a été une brève note du Bureau de presse du Saint-Siège.

    De retour à Rome il y a deux semaines, le cardinal a pu voir hier se réaliser l'espoir longtemps couvé dans les nuits passées à l'intérieur de la cellule des pénitenciers australiens dans laquelle il était injustement détenu : celui de s'agenouiller à nouveau devant le Successeur de Pierre.

    Lire aussi : https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2020-10/le-pape-francois-recoit-le-cardinal-george-pell.html

  • Fratelli tutti : une encyclique très politique du pape François sur la fraternité universelle

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    fratelli-tutti.jpgEn la fête du « Poverello » d’Assise, le pape François publie ce dimanche 4 octobre une très longue (270 pages!) encyclique intitulée «Tous frères». Première réaction à chaud de Jean-Marie Guénois sur le site web du « Figaro » :

    « C’est le texte le plus politique du pape François: une lettre encyclique intitulée «Fratelli tutti», «Tous frères» avec ce sous-titre «Sur la fraternité et l’amitié sociale», publiée le 4 octobre, où il pourfend «le racisme», un «virus qui mute», certaines «formes de nationalisme» fondées sur «le repli sur soi (...), des attitudes xénophobes, le mépris», le «populisme malsain» qui «cache le mépris des autres» et les «visions libérales individualistes» et leurs «intérêts économiques effrénés» fondé sur «le dogme de foi néolibéral», alors que «la grande question, c’est le travail» pour tous.

    Il s’agit, au contraire, de construire une  «autre logique» par une «bonne politique» non guidée par la seule économie. Une politique «noble» dont «l’âme serait la charité sociale» ou «l’amour social», en vue d’une «société fraternelle» où les «migrants» notamment et les plus pauvres doivent avoir leur «droits» où qu’ils soient.

    Une société où « les mouvements populaires rassemblant des chômeurs, des travailleurs précaires» doivent donc avoir leur «place» pour une «économie populaire et de production communautaire». Ce sont en effet des «poètes sociaux» qui doivent édifier une «politique sociale» non pas «vers les pauvres» mais «avec les pauvres».

    S’appuyant sur la parabole du Bon Samaritain, le pape estime par conséquent «inacceptable» que des chrétiens fassent «prévaloir certaines préférences politiques» qui n’iraient pas dans ce sens car «la dignité inaliénable de chaque personne» surpasse «son origine, sa couleur, sa religion» et institue «la loi suprême de l’amour fraternelle». Le pape parle même de «mystique de la fraternité» qui a pour finalité la «fête de la fraternité universelle».

    François insiste en particulier - et de façon nouvelle - sur trois points précis:

    Sur les frontières tout d’abord. Les «limites et les frontières des Etats ne peuvent pas s’opposer» à l’arrivée d’un migrant car il n’est pas un «usurpateur». Ainsi «personne ne peut être exclu, peu importe où il soit né» puisque «chaque pays est également celui de l’étranger». Il est donc «important d’appliquer aux migrants arrivés depuis quelque temps et intégrés à la société le concept de ‘citoyenneté’» et «renoncer à l’usage discriminatoire du terme ‘minorités’». En effet, «les migrants, si on les aide à s’intégrer, sont une bénédiction, une richesse, un don qui invitent une société à grandir».

    Sur la «propriété privée» ensuite, François rappelle qu’elle n’est pas exclusive mais elle est «secondaire» et donc relative à sa «fonction sociale» d’aider les plus pauvres. Il y a une «subordination de toute propriété privée à la destination universelle des biens de la terre et par conséquent, le droit de tous à leur utilisation».

    Troisième nouveauté, déjà évoquée dans des discours mais confirmée dans cette encyclique, la notion de «guerre juste». Elle n’est plus pensable et François demande de transformer les budgets d’armement, en un «fond mondial» de lutte contre la faim. «Nous ne pouvons plus penser à la guerre comme une solution, du fait que les risques seront probablement toujours plus grands que l’utilité hypothétique qu’on lui attribue. Face à cette réalité, il est très difficile aujourd’hui de défendre les critères rationnels, mûris en d’autres temps, pour parler d’une possible guerre juste. Jamais plus la guerre». Ce qui suppose «l’impératif» de «l’élimination totale des armes nucléaires» au titre d’un «objectif ultime».

    Une encyclique inspirée par le grand imam du Caire

    Autre originalité de cette encyclique - dans la tradition catholique, une encyclique synthétise l’enseignement d’un pape sur une question précise, ici le social et le politique - elle a été inspirée par la pandémie mondiale du Covid-19 mais aussi, révèle François, par le grand imam du Caire, Ahmad Al-Tayyeb, cité à cinq reprises au fil des 270 pages. Ils avaient rédigé ensemble un appel commun, à Abou Dhabi (Emirats Arabes Unis) en février 2019 qui est reproduit à la fin du texte. Dans ce cadre, le pape remet d’ailleurs en cause la «violence fondamentaliste» dans «l’une ou l’autre religion» sans accuser l’islamisme.

    C’est sur le tombeau de Saint François, à Assise, apôtre de la pauvreté sous lequel François a placé son pontificat lors de son élection le 13 mars 2013, que le pape a signé symboliquement cette troisième encyclique, samedi 3 octobre dans l’après-midi. La précédente encyclique de François, «Laudato Si» a été publiée il y a cinq ans, elle portait sur l’écologie. »

    Ref. L’encyclique très politique du Pape sur la «fraternité»

    JPSC