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liturgie - Page 25

  • L'hymne célèbre « Ut queant laxis » pour la fête de saint Jean Baptiste (24 juin)

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    Cette hymne célèbre a été composée par Guido d’Arezzo (entre Sienne et Florence) au XIe siècle. Remarquable pédagogue, ce moine musicien est à l'origine du système de notation musicale encore en vigueur. Ce système a révolutionné l'apprentissage de la musique car il a dispensé les artistes d'apprendre par coeur, à l'oreille, les morceaux de musique et de chant. Il a facilité la transcription des notes et leur lecture.

    Les premières notations musicales à base de portées et de notes sont apparues au VIIIe siècle à Metz et à Saint-Gall (aujourd'hui en Suisse) à l'initiative des chanoines en charge du chant liturgique (ainsi appelle-t-on le chant qui accompagne les cérémonies religieuses).

    Les musiciens ont d'abord utilisé des signes musicaux ou neumes en « campo aperto »sans ligne. Ensuite, pour aider les copistes à conserver les proportions verticales, on a introduit une, puis deux puis trois lignes.

    Une main musicale

    téléchargement (15).jpgGuido d'Arezzo a ajouté une quatrième ligne à la portée et, ce faisant, il a introduit un moyen mnémotechnique, la « main guidonienne », pour représenter les notes : dans ce système d'écriture, en effet, tous les degrés de l'échelle musicale peuvent être assimilables aux jointures et aux phalanges des cinq doigts de la main gauche ouverte.

    Guido d'Arezzo a aussi ajouté au début de chaque ligne une lettre clef qui indique la valeur d'intonation de la série considérée et qu'il a appelé gamma, d'où le nom de« gamme » aujourd'hui donné à son système de notation musicale.

    Les notes étaient auparavant désignées par les premières lettres de l'alphabet. Pour désigner les notes qui prennent place sur les quatre lignes de sa portée, Guido d'Arezzo s'est servi des premières syllabes d'une hymne à Saint-Jean-Baptiste (la dernière note, SI, est une contraction des deux initiales de Sancte Johannes) :

    « UT queant laxis / Pour que puissent
    « REsonare fibris / résonner des cordes
    « MIra gestorum / détendues de nos lèvres
    « FAmili tuorum, / les merveilles de tes actions,
    « SOLve polluti / ôte le péché,
    « LAbii reatum, / de ton impur serviteur,
    « Sancte Iohannes. / ô Saint Jean.

    Les écoliers italiens du temps de Guido connaissaient bien cette hymne, en effet, et la chantaient avec une mélodie qui montait de degré en degré. C'était pratique pour apprendre les hauteurs relatives de chaque degré de la gamme. Le si fut ajouté par Anselme de Flandres à la fin du XVIe siècle et le ut, jugé trop dur à l'oreille, transformé en do par Bononcini en 1673. Quant au mot solfège, il vient tout simplement des notes sol-fa.

    La portée de Guido, étendue à cinq lignes, s'est généralisée très vite à l'ensemble du monde musical mais, à la différence des Latins, les Anglais et les Allemands sont restés fidèles aux lettres de l'alphabet pour désigner les notes. En anglais, do ré mi fa sol la si devient : C D E F G A B.

    Ref. Guido d'Arezzo nous lègue sa notation musicale

    JPSC

  • Que dire de l’Instrumentum laboris de la XVIe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques « pour une Église synodale » ?

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    Selon Cyril Farret d’Astiès, dont le point de vue est publié sans ménagement par le site web du Salon Beige, « probablement rien »: un peu court ?

    « Cette bouillie pour les chats et pour les chiens était inéluctable. Le « processus » était bien trop prévisible. Ne nous épuisons pas à critiquer ce gloubi-boulga. Si nous sommes bien disposés, tant de bêtise prétentieuse, de charabia managérial peut même nous faire rire un peu ; il suffit de lire quelques lignes au hasard.

    Que l’Instrumentum laboris du Synode sur la synodalité (tiens, il reste du latin) nous conforte cependant dans notre intime conviction que l’Église, mère et maîtresse de Vie et de Vérité, sortira de cette crise inouïe par une réforme profonde qui ne fera l’économie ni d’une restauration liturgique, ni d’une renaissance des séminaires (Pour une formation traditionnelle de prêtres diocésains – Res Novae – Perspectives romaines), ni d’une résurrection de l’enseignement des vérités à contempler, ni d’une régénérescence de la morale qui en découle, ni d’une rénovation du droit canon. Les demi-mesures ne servent à rien, les jérémiades non plus.

    Bien sûr, l’Église sainte mais non sans pécheurs est aujourd’hui un peu plus salie, obscurcie, voilée par cette littérature du wokistan chrétien et par cette clique de fadas en phase terminale. Mais ne nous frappons pas, tout cela n’est pas le catholicisme, ce n’est rien. Tournons bien le dos à tous ces mabouls, relisons notre missel, nos maîtres spirituels, les saintes écritures… Prions beaucoup, offrons des sacrifices, usons des sacrements, soutenons nos prêtres. Espérons que nos frères catholiques qui se cachent parfois derrière une compréhension erronée de l’obéissance et se tiennent volontairement en marge de nos réflexions et de nos combats comprennent enfin combien notre posture anti-mondaine et farouchement traditionnelle est cohérente, saine, salvatrice.

    Chers évêques encore catholiques, chers prêtres diocésains zélés, prêtres dévoués de la communauté Saint-Martin ou de l’Emmanuel, pieuses religieuses des Carmels ou des Visitations, fidèles déboussolés du bout du banc… prenez le temps cet été de méditer, si vous en avez le loisir, d’où vient cette crise, quelle en est la source, mais surtout quel est le remède le plus efficace, le plus accessible, le plus sanctifié. Vous comprendrez alors pourquoi « notre attachement à la messe de toujours et à la doctrine immuable de l’Église est total et il est radical parce que c’est le meilleur service, le plus grand signe d’AMOUR que nous pouvons rendre au monde et à l’Église ! » comme l’a si bien dit l’abbé Raffray aux pèlerins de Chartres.

    Sursum corda ! »

    Ref. Que dire de l’Instrumentum laboris de la XVIe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques « pour une Église synodale » ?

  • Les Etats-Unis à l'heure du réveil eucharistique

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    De Catholic News Agency (Peter Pinedo) :

    Voici ce qu'il faut savoir sur le réveil eucharistique national américain

    Monstrance
    20 juin 2023

    Le Réveil eucharistique national, lancé le jour de la Fête-Dieu en 2022, a pour mission de "renouveler l'Église en ravivant une relation vivante avec le Seigneur Jésus-Christ dans la sainte Eucharistie", comme l'indique son site web.

    Parrainé par les évêques catholiques américains, ce réveil vise à inciter les gens à rencontrer Jésus dans l'Eucharistie. 

    Voici ce qu'il faut savoir sur le réveil eucharistique national :

    Qu'est-ce que le réveil eucharistique national ?

    Le Réveil eucharistique national est une initiative triennale des évêques américains qui vise à inspirer, éduquer et unir les fidèles dans une relation plus intime avec Jésus dans l'Eucharistie. 

    Dans une société où le Seigneur est souvent oublié et où même une majorité de catholiques ne croient pas en la présence réelle du Christ dans l'Eucharistie, le réveil a pour but de consacrer à nouveau la nation entière à Jésus dans l'Eucharistie. 

    Les évêques américains espèrent changer la vie des catholiques et des non-catholiques grâce à une série d'événements centrés sur l'Eucharistie, notamment des pèlerinages eucharistiques dans tout le pays et un Congrès eucharistique national en 2024. 

    Comme le disent les organisateurs de la campagne sur le site web du réveil, ceux qui ont été "guéris, convertis, formés et unifiés" par l'Eucharistie ont pour mission d'enseigner aux autres "pour la vie du monde". C'est ce que le Réveil eucharistique national envisage pour l'avenir de ce mouvement.

    Pourquoi les évêques américains font-ils cela ?

    Selon le Pew Research Center, seuls 31% des catholiques croient en la présence réelle du Christ dans l'Eucharistie. 

    C'est à ces 31 % qu'il revient de diffuser la vérité à tous. Comme le dit le site web du réveil : "Nous avons tous besoin de guérison, mais beaucoup d'entre nous sont séparés de la source même de notre force. Jésus-Christ nous invite à revenir à la source et au sommet de notre foi - sa présence réelle dans la sainte Eucharistie".

    C'est le moment de faire face aux difficultés auxquelles les gens sont confrontés dans la vie quotidienne. Le réveil eucharistique national est un moyen puissant et stimulant de relever ce défi.

    Que s'est-il passé jusqu'à présent ?

    Tout a commencé par une adoration eucharistique généralisée et des processions dans tout le pays à l'occasion de la solennité du Corpus Christi 2022. 

    La première année du renouveau s'est concentrée sur le renouveau diocésain. Des diocèses de tout le pays ont organisé des événements pour promouvoir et inspirer la compréhension de l'Eucharistie. 

    Des "missionnaires eucharistiques" de tous horizons ont également été formés grâce aux ressources en ligne et en personne mises à disposition par l'initiative pour enseigner le Christ et la présence réelle.

    Que se passera-t-il ensuite ?

    Chaque année est consacrée à un objectif spécifique de la mission du Réveil eucharistique national. La première année du mouvement a été consacrée au réveil diocésain.

    La deuxième année du réveil, qui vient de commencer, est consacrée au développement de la dévotion eucharistique au niveau des paroisses. 

    Le mouvement culminera avec deux événements majeurs impliquant les catholiques de tout le pays. Au cours de l'été 2024, des milliers de personnes devraient participer au Pèlerinage eucharistique national, qui partira de tous les coins du pays et se terminera à Indianapolis pour le Congrès eucharistique national, du 17 au 24 juillet. 

    La troisième et dernière année, après le Pèlerinage eucharistique national et le Congrès, sera consacrée à l'Église "en mission" pour renouveler le monde. 

    Qu'est-ce que le Pèlerinage eucharistique national ?

    Les organisateurs du pèlerinage l'appellent "notre moment Emmaüs national", d'après le passage biblique où Jésus marche avec deux de ses disciples sur la route d'Emmaüs.

    Les pèlerins porteront collectivement le Seigneur eucharistique sur 6 500 kilomètres, en passant par les grandes villes, les lieux saints et la campagne. 

    Il débutera pendant la fête de la Pentecôte, du 17 au 19 mai 2024, à partir de quatre points d'origine : San Francisco à l'ouest, Bemidji, Minnesota, au nord, New Haven, Connecticut, à l'est, et Brownsville, Texas, au sud.

    Tous les fidèles sont invités à se joindre au pèlerinage pour marcher avec Jésus eucharistique dans les villes et les campagnes du pays.

    Bien que tout le monde soit invité à se joindre au pèlerinage, quatre douzaines de pèlerins à temps plein provenant de chaque coin des États-Unis feront le voyage en entier. Ces pèlerins à temps plein seront de jeunes adultes catholiques âgés de 19 à 29 ans.

    Qu'est-ce que le Congrès eucharistique national ?

    Le Congrès eucharistique national sera "un moment décisif pour notre génération", selon le site web de l'événement.

    Le congrès, qui durera cinq jours et comprendra des prières, des conférences et des célébrations liturgiques, sera le point culminant de la campagne triennale des évêques sur le réveil eucharistique national.

    Cet événement national majeur se tiendra à Indianapolis du 17 au 21 juillet 2024. 

    Environ 80 000 catholiques sont attendus pour "adorer notre Seigneur ressuscité sous son humble déguisement" et permettre à l'Esprit Saint "d'allumer un feu missionnaire au cœur de notre nation", selon le site web du réveil. 

    Le congrès se déroulera à la fois en personne et à distance, afin que chacun puisse prendre part à cette joyeuse célébration.

    Les catholiques ont la possibilité de devenir des partenaires de prière, de partager des témoignages et d'appeler l'Esprit Saint à encourager et à renforcer ce mouvement. Le réveil appelle "les laïcs, les familles, les ordres religieux et les prêtres à donner de leur temps, de leurs talents et de leurs prières à la poursuite du renouveau populaire dont notre monde a si désespérément besoin", peut-on lire sur son site web.

    Les ressources pédagogiques disponibles comprennent des neuvaines du Corpus Christi en anglais et en espagnol, un document préparé par la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB) sur l'Eucharistie, une page de questions et réponses sur l'Eucharistie et un cours gratuit donné par l'évêque Andrew H. Cozzens de l'archidiocèse de Crookston, Minnesota, sur l'apprentissage de l'accueil du don de l'Eucharistie. D'autres ressources seront disponibles tout au long du mouvement.

    https://www.eucharisticrevival.org/

  • Heiligtumsfahrt : les fêtes de la foi battent leur plein à Aix-la-Chapelle

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    De kath.net/news (Michael Hesemann) (traduction revue et corrigée; merci de nous avoir signalé les inexactitudes de la première traduction) :

    … la robe de Marie de la nuit de la naissance de Jésus.

    Au contact de Jésus et Marie

    15 juin 2023

    Des dizaines de milliers de personnes affluent au voyage du sanctuaire d'Aix-la-Chapelle pour vivre, sans se soucier du chemin synodal, l'Église en Allemagne telle qu'elle devrait être : Pieuse et joyeuse, tout en étant entièrement centrée sur Jésus et Marie.

    Aix-la-Chapelle (kath.net) Tous les sept ans, l'ancienne ville impériale d'Aix-la-Chapelle devient la principale destination de pèlerinage de l'ouest allemand - et ce depuis le haut Moyen-Âge. Lorsque Charlemagne, couronné empereur un an plus tard par le pape à Rome, inaugura sans doute en 799 sa chapelle palatine conçue par un architecte arménien, tout son empire s'émerveilla de l'incroyable trésor de reliques que le souverain franc avait accumulé. Que ce soit le pape à Rome, l'impératrice romaine Irène, le calife de Bagdad Harun ar-Rashid ou le patriarche de Jérusalem, quiconque voulait améliorer ses relations avec le nouvel homme fort de l'Occident savait que l'on gagnait son cœur pieux avec de précieuses reliques. C'est ainsi que la cathédrale d'Aix-la-Chapelle, cette vision de la Jérusalem céleste incarnée dans la pierre, qui jette déjà un pont entre l'Ouest et l'Est, mais aussi entre le ciel et la terre, devint un reliquaire qui pouvait tout à fait rivaliser avec son "concurrent", la cathédrale de l'ancienne ville impériale romaine de Trèves. Le pape a contribué à ce que le flux de pèlerins vers le sanctuaire octogonal ne s'arrête jamais, en accordant une indulgence à tous ceux qui venaient à Aix-la-Chapelle pour la fête annuelle de la dédicace de l'église, le 17 juillet.

    Le "voyage du sanctuaire" - le terme est attesté depuis 1239 - est devenu une grande fête de pèlerinage suprarégionale sous Frédéric II. Si les reliques étaient encore emmurées au début du Moyen-Âge, elles étaient sorties de leur cachette au Haut Moyen-Âge et montrées aux fidèles lors de ces occasions particulières, ce qui était également le cas pour Aix-la-Chapelle. Pour les conserver dignement en dehors de ces occasions, on créa à l'époque la grande châsse dorée de la Vierge, un chef-d'œuvre d'orfèvrerie gothique. Alors qu'à l'origine, le voyage du sanctuaire avait lieu à intervalles irréguliers, entre un et cinq ans, il fut décidé en 1349 d'instaurer un cycle de sept ans, qui fut respecté, à quelques exceptions près, jusqu'en 2014. En 2021, le voyage au sanctuaire a dû être annulé en raison d'une pandémie, raison pour laquelle l'évêque d'Aix-la-Chapelle, Mgr Helmut Dieser, l'a reporté cette année au 9-19 juin 2023.

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  • Une messe géante à Lubumbashi a clôturé le congrès eucharistique national

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    De rfi (Radio France Internationale):

    RDC: messe géante à Lubumbashi pour la fin du congrès eucharistique national

    11 juin 2023

    Les évêques venus de toute la RDC et plus de 20 000 fidèles ont assisté, ce dimanche matin 11 juin, à Lubumbashi, à la messe de clôture du 3e congrès de l’Église catholique sous le thème « Eucharistie et famille ». Quatre mois après la visite du pape en RDC, le Saint-Siège y a envoyé son émissaire, monseigneur Luis Antonio, pour présider la cérémonie de clôture de ce grand rassemblement. Occasion pour les chrétiens catholiques de réaffirmer l’unité du peuple congolais. Reportage.

    Avec notre correspondante à LubumbashiDenise Maheho

    C’est dans un stade du Tout Puissant Mazembe plein à craquer que, drapelet à la main, des milliers des fidèles ont assisté à une messe solennelle dans une ambiance de fête.

    Matilde Ngombe était là à 4H du matin pour ne pas rater l’évènement : « Aujourd'hui, c’est un grand jour, un jour de bénédiction. C’est ma première fois de participer à un congrès, c’est donc un jour de joie. » 

    Monseigneur Luis Antonio, envoyé du pape François, a saisi cette occasion pour interpeller l’assistance sur les maux qui peuvent anéantir le monde. « Nous nous ressassons trop de colère, de jalousie et de compétition. Nous buvons au puits de la cupidité, de la corruption et de la manipulation. »

    Pour sa part, monseigneur Marcel Utembi, président de la Cenco a exprimé sa compassion pour les victimes de la guerre et des catastrophes : « Nos familles ont faim. Plusieurs parents, suite à leur maigre salaire, n’arrivent pas à subvenir aux besoins alimentaires et autres de leurs enfants. »

    Enfin, l'archevêque de Lubumbashi, Fulgence Muteba, a mis en garde les politiciens congolais contre la balkanisation du pays. « Quiconque osera diviser ce pays pour des velléités politiques, trouvera ce peuple sur son chemin », a-t-il déclaré.

    D’un ton ferme, monseigneur Fulgence Muteba, archevêque métropolitain de Lubumbashi, a déclaré :

    « Qu’il s’agisse du cuivre et du cobalt du Katanga, du diamant du Kasai, ou encore du bois de l’Équateur et des recettes douanières des frontières de neuf pays qui nous entourent, les dividendes de ces immenses richesses, sont accaparés par une rare gloutonnerie d’une élite au pouvoir et des multinationales peu scrupuleuses. » 

    Un discours approuvé par Tshikez Diemo, membre du PPRD de Joseph Kabila, parti de l’opposition : « C’est un appel à la responsabilité parce que , ce que nous voyons dans ce pays, nous ne l’avons pas connu à un tel niveau et c’est dommage. »

    Sur le chapitre de l’unité et de la paix recherchées en RDC, évoquée aussi par l’archevêque de Lubumbashi, la députée Solange Masumbuko, membre de la majorité au pouvoir, se veut rassurante : « Tous ensemble, nous sommes unis pour la paix en RDC. Il n’y a pas de clivage, ni opposition ni majorité. »

    Pour l'archevêque de Lubumbashi, malgré la guerre et la misère, le peuple congolais espère toujours un lendemain meilleur, surtout en cette période électorale qui s'ouvre dans le pays.

  • L’esprit de la messe de Paul VI (abbé Nadler)

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    Du site "Esprit de la Liturgie" :

    L’esprit de la Messe de saint Paul VI (Jean-Baptiste Nadler)

    Les éditions Artège ont récemment publié un ouvrage intitulé L’esprit de la Messe de Paul VI. L’auteur de cet ouvrage très intéressant, l’abbé Jean-Baptiste Nadler, prêtre du diocèse de Vannes et membre de la communauté de l’Emmanuel, a bien voulu répondre à nos questions.

    Pourquoi avoir écrit ce livre ?

    Je l’avais en tête depuis plusieurs années. Ce livre est l’assemblage de convictions que je porte depuis trente ans, depuis mes années lycéennes et étudiantes, où j’ai fait l’expérience de l’ancienne forme du rite romain au pèlerinage de Chartres. Ces convictions se sont fortifiées lors de mon noviciat à Solesmes et mes années de séminaire diocésain, puis comme membre de la communauté de l’Emmanuel (ayant été membre de son bureau liturgique international). Dans tous ces endroits, j’ai mené une vie liturgique intense, mais en constatant aussi que l’on faisait parfois dire à Vatican II ce qu’il n’avait pas dit. L’on prend des libertés par rapport à Sacrosanctum Concilium (dont nous fêtons les soixante ans) et au missel et aux textes liturgiques. Par exemple, l’un de mes supérieurs de séminaire disait : « le concile a enlevé le grégorien » ; j’ai bondi sur ma chaise ! C’est le contraire qui est vrai, le concile a fait du grégorien le chant propre de la liturgie romaine. J’en ai conclu que beaucoup de conflits reposent sur une certaine ignorance du concile et des textes liturgiques qui l’ont suivi. J’ai donc voulu faire une présentation de base sur le missel de saint Paul VI afin de confronter nos pratiques : n’y aurait-il pas encore des efforts à faire pour être en concordance avec Sacrosanctum Concilium et les textes liturgiques ?

    Lire la suite sur le site "Esprit de la liturgie"

  • Liturgie : du Concile de Trente à saint Pie V

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    De Denis Crouan :

    DU CONCILE DE TRENTE À SAINT PIE V

    La Constitution apostolique « Quo primum tempore » qui oblige à utiliser le Missel restauré et approuvé par saint Pie V, est promulguée le 13 juillet 1570. Elle entre en vigueur dans la limite de délais partant de la date de la première édition du « Missale Romanum », soit un mois pour les prêtres en résidence à Rome, trois mois pour ceux qui sont en Italie et six mois pour les autres qui sont « au-delà des monts ».

    Le Concile de Trente avait pris conscience du désir d’unité liturgique manifesté par le peuple dans son ensemble. De nombreux orateurs du Concile avaient relevé comment les « réformés » qui avaient suivi Martin Luther s’étaient emparés de cette volonté d’unité pour justifier une simplification des rites qu’ils présentaient comme un « retour aux sources ». Les Pères du Concile de Trente comprennent qu’il est urgent de faire aussi quelque chose : il n’est pas question de laisser l’initiative aux seuls « réformés ». Cependant, les Pères conciliaires manquent d’arguments pour avancer des propositions précises ; parmi eux se trouvent des théologiens mais très peu de liturgistes. Ils se contenteront donc de faire des recommandations et de formuler des « vœux pieux ».

    Les années passent ; les papes se succèdent (quatre en 16 ans !) ; les « réformés » consolident leurs positions ; les travaux de la Curie pontificale se font attendre ; de nombreux évêques inquiets des vœux du Concile prennent l’initiative de maintenir les anciens usages liturgiques de leurs diocèses respectifs.

    Paul IV (1555-1559) prescrit les premiers travaux : rassembler les documents de la bibliothèque vaticane afin de pouvoir les étudier. On s’aperçoit immédiatement des difficultés : les documents dont on dispose sont nombreux et riches, surtout ceux de source orientale. On ne trouve pas moins de 89 formules de consécration en usage !

    Rassembler les documents ne suffit donc pas. Pie V (1559-1565) crée une commission de travail qui constate la stérilité des efforts tentés dans le passé pour assurer l’unité de la liturgie : ni Innocent Ier en 416, ni Vigile en 538 ne sont parvenus à imposer leurs vues. Saint Grégoire le Grand (590-604) sera plus heureux sans pour autant réussir à imposer un texte liturgique unique ; son travail ne consistera qu’à simplifier les rites et à réduire le nombre des formules. Travail identique à celui que fera Vatican II, des siècles plus tard.

    La Commission se trouve devant un choix à faire : quel rite adopter pour l’ensemble de l’Église occidentale dite « romaine » ? Le choix est vaste : le gélasien ? l’ambrosien (en usage à Milan) ? le gallican ? le gothique ? le mozarabe ? Tous peuvent être considérés comme vénérables ; tous célèbrent une même foi. Faut-il reprendre certaines anaphores orientales très riches du point de vue doctrinal  ? La Commission se décide à prendre pour base de travail l’ « Ordo Missae » qu’elle connaît le mieux : celui qui en usage au sein de la Curie romaine depuis de VIIe siècle.

    Beaucoup de diocèses étant attachés à leurs particularismes liturgiques, la Constitution « Quo primum tempore » de Saint Pie V n’est pas partout accueillie dans l’allégresse. Et comme Saint Pie V a précisé que certains Ordres religieux ainsi que les diocèses pouvant se prévaloir de rites deux fois centenaires ne seront pas obligés d’adopter le nouvel « Ordo Missae », beaucoup d’évêques s’emploieront à contourner l’obligation faite par le pape d’adopter le nouveau « Missel romain ». Il n’est pas inutile de rappeler ici que jusqu’au milieu du XIXe siècle, de nombreux diocèses conserveront leurs rites particuliers. Le maintien de ces particularismes étant surtout dû à la manifestation d’un attachement souvent passionnel aux vieilles habitudes ajouté à une connaissance insuffisante de la liturgie.

    Le « Missel romain » promulgué par Saint Pie V ne sera véritablement découvert et mis progressivement en application qu’à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, à la suite des travaux de Dom Guéranger qui fera de l’étude de la liturgie une véritable science ; découverte qui viendra en complément des injonctions du pape Saint Pie X qui entendra débarrasser les célébrations liturgiques d’habitudes ne convenant pas au culte dû à la Majesté divine et au droit inaliénable du peuple de Dieu de « prier sur de la beauté ».

  • Liège : clôture solennelle de la Fête-Dieu par l’évêque de Liège le samedi 10 juin à 18h00 en l’église du Saint-Sacrement (Bd d’Avroy, 132) :

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    Le samedi 10 juin 2023 à 18h00, Mgr Jean-Pierre Delville, célébrera en l'église du Saint-Sacrement une messe grégorienne solennelle pour clôturer la semaine de festivités liée à la Fête-Dieu.

    Cette année, la messe sera interprété par la Schola Gregoriana de l'Université de Varsovie et par l'Ensemble polyphonique liégeois "Praeludium".

    Dès 16h30 aussi, une audition concertante de chants médiévaux interprétés par les choristes de la Schola de l’Université Cardinal Wyszynski (dir. Michal Slawecki) sera offerte au public (entrée libre).

    Toutes les informations via ce lien : https://miniurl.be/r-4kwu

  • Liège : grand succès pour la 777e Fête-Dieu

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    De la page Facebook de Liège Fête-Dieu :

    Grand succès pour la 777e Liège Fête-Dieu placée sous le signe de la communauté, à commencer par les nombreuses communautés d’origine étrangère qui partagent la même foi et leurs beaux chants. « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » dit Jésus, pain de Vie, à la fin de l’Evangile de Matthieu.

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    Peut être une image de 3 personnes, foule et texte

    Peut être une image de 1 personne et la Basilique du sanctuaire national de l’Immaculée Conception

  • Le culte de l’Eucharistie et son caractère sacré

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    Une homélie du pape Benoît XVI :

    020109_adoration.jpg« Ce soir, je voudrais méditer avec vous sur deux aspects, liés entre eux, du Mystère eucharistique: le culte de l’Eucharistie et son caractère sacré. Il est important de les prendre à nouveau en considération pour les préserver des visions incomplètes du Mystère lui-même, comme celles que l’on a pu constater dans un passé récent.
    Avant tout, une réflexion sur la valeur du culte eucharistique, en particulier de l’adoration du Très Saint Sacrement. C’est l’expérience que nous vivrons aussi ce soir, après la messe, avant la procession, pendant son déroulement et à son terme.

    Une interprétation unilatérale du concile Vatican II avait pénalisé cette dimension en réduisant en pratique l’Eucharistie au moment de la célébration. En effet, il a été très important de reconnaître le caractère central de la célébration, à travers laquelle le Seigneur convoque son peuple, le rassemble autour de la double table de la Parole et du Pain de vie, le nourrit et l’unit à lui dans l’offrande du Sacrifice. Cette mise en valeur de l’assemblée liturgique dans laquelle le Seigneur agit et réalise son mystère de communion, demeure naturellement valable, mais elle doit être replacée dans un juste équilibre.

    En effet - comme c’est souvent le cas - pour souligner un aspect, on finit par en sacrifier un autre. Ici, l’accent mis sur la célébration de l’Eucharistie s’est fait aux dépends de l’adoration, en tant qu’acte de foi et de prière adressée au Seigneur Jésus, réellement présent dans le Sacrement de l’autel. Ce déséquilibre a aussi eu des répercussions sur la vie spirituelle des fidèles. En effet, si l’on concentre tout le rapport avec Jésus Eucharistie dans le seul moment de la Sainte Messe, on risque de vider de sa présence le reste du temps et de l’espace existentiels. Et ainsi, l’on perçoit moins le sens de la présence constante de Jésus au milieu de nous et avec nous, une présence concrète, proche, au milieu de nos maisons, comme “Cœur battant” de la ville, du pays, du territoire avec ses différentes expressions et activités. Le Sacrement de la Charité du Christ doit pénétrer toute la vie quotidienne.

    En réalité, c’est une erreur que d’opposer la célébration et l’adoration, comme si elles étaient concurrentes. C’est justement le contraire : le culte du Saint Sacrement constitue comme le “milieu” spirituel dans lequel la communauté peut célébrer l’Eucharistie d’une manière juste et vraie. C’est seulement lorsqu’elle est précédée, accompagnée et suivie de cette attitude intérieure de foi et d’adoration que l’action liturgique peut exprimer toute sa signification et sa valeur.

    La rencontre avec Jésus dans la Messe se réalise vraiment et pleinement lorsque la communauté est en mesure de reconnaître que, dans le Sacrement, il habite dans sa maison, nous attend, nous invite à sa table, et puis, après que l’assemblée s’est dispersée, qu’il reste avec nous, par sa présence discrète et silencieuse, et nous accompagne de son intercession, en continuant à recueillir nos sacrifices spirituels et à les offrir au Père.

    A ce propos, je voudrais souligner l’expérience que nous allons vivre ensemble aussi ce soir. Au moment de l’adoration, nous sommes tous sur le même plan, agenouillés devant le Sacrement de l’Amour. Le sacerdoce commun et le sacerdoce ministériel se trouvent réunis dans le culte eucharistique. (...) Il est évident pour tous que ces moments de veillée eucharistique préparent la célébration de la Messe, préparent les cœurs à la rencontre, si bien qu’elle en devient elle aussi plus féconde. Etre tous en silence de façon prolongée devant le Seigneur présent dans son Sacrement, est l’une des expériences les plus authentiques de notre “être Eglise”, qui est accompagnée de façon complémentaire par celle de célébrer l’Eucharistie, en écoutant la Parole de Dieu, en chantant, en s’approchant ensemble de la table du Pain de vie.

    Communion et contemplation ne peuvent pas être séparées, elles vont de pair. Pour communier vraiment avec une autre personne, je dois la connaître, savoir rester auprès d’elle en silence, l’écouter, la regarder avec amour. Le vrai amour et la vraie amitié vivent toujours de cette réciprocité de regards, de silences intenses, éloquents, pleins de respect, et de vénération, afin que la rencontre soit vécue en profondeur, de façon personnelle et non pas superficielle. Et hélas, s’il manque cette dimension, même la communion sacramentelle peut devenir, de notre part, un geste superficiel. En revanche, dans la vraie communion, préparée par l’entretien de la prière et de la vie, nous pouvons dire au Seigneur des paroles de confiance, comme celles qui viennent de résonner dans le psaume responsorial : “Je suis ton serviteur fils de ta servante, / tu as défait mes liens. / Je t'offrirai le sacrifice d'action de grâces, / j'appellerai le nom du Seigneur” (Ps 115, 16-17).

    Je voudrais maintenant passer brièvement au deuxième aspect : le caractère sacré de l’Eucharistie. Là aussi, on a, dans un passé récent, senti les conséquences d’un certain malentendu sur le message authentique de la Sainte Ecriture. La nouveauté chrétienne concernant le culte a été influencée par une certaine mentalité sécularisée des années soixante et soixante-dix du siècle dernier. Il est vrai, et cela reste toujours valable, que le centre du culte n’est plus désormais dans les rites et dans les sacrifices anciens, mais dans le Christ lui-même, dans sa personne, dans sa vie, dans son mystère pascal. Et cependant, on ne doit pas déduire de cette nouveauté fondamentale que le sacré n’existe plus, mais qu’il a trouvé son accomplissement en Jésus Christ, Amour divin incarné.

    La Lettre aux Hébreux que nous avons écoutée ce soir dans la seconde lecture, nous parle justement de la nouveauté du sacerdoce du Christ, “grand prêtre des biens à venir” (He 9, 11), mais il ne dit pas que le sacerdoce est terminé. Le Christ “est médiateur d’une nouvelle alliance” (He 9, 15), scellée dans son sang, qui purifie “notre conscience des œuvres mortes” (He 9, 14). Il n’a pas aboli le sacré, mais il l’a porté à son accomplissement, en inaugurant un culte nouveau, qui est certes pleinement spirituel, mais qui cependant, tant que nous sommes en chemin dans le temps, se sert encore de signes et de rites, qui ne disparaîtront qu’à la fin, dans la Jérusalem céleste, là où il n’y aura plus aucun temple (cf. Ap 21, 22). Grâce au Christ, le caractère sacré est plus vrai, plus intense, et, comme il advient pour les commandements, plus exigeant aussi ! L’observance rituelle ne suffit pas, mais il faut la purification du cœur, et l’engagement de la vie.

    Je voudrais aussi souligner que le sacré a une fonction éducative et que sa disparition appauvrit inévitablement la culture, en particulier la formation des nouvelles générations. Si, par exemple, au nom d’une foi sécularisée qui n’aurait plus besoin des signes sacrés, on abolissait la procession du “Corpus Domini” dans la ville, le profil spirituel de Rome se trouverait “aplati” et notre conscience personnelle et communautaire s’en trouverait affaiblie. Ou bien, pensons à une mère et à un père qui, au nom de la foi désacralisée, priveraient leurs enfants de tout rituel religieux: ils finiraient en réalité par laisser le champ libre aux innombrables succédanés présents dans la société de consommation, à d’autres rites et à d’autres signes, qui pourraient devenir plus facilement des idoles. Dieu, notre Père, n’a pas agi ainsi avec l’humanité : il a envoyé son Fils dans le monde, non pour abolir, mais pour porter le sacré aussi à son accomplissement. Au sommet de cette mission, lors de la Dernière Cène, Jésus a institué le sacrement de son Corps et de son Sang, le Mémorial de son Sacrifice pascal. En agissant ainsi, il s’est mis lui-même à la place des sacrifices anciens, mais il l’a fait à l’intérieur d’un rite, qu’il a commandé aux apôtres de perpétuer, comme le signe suprême du véritable Sacré, qui est Lui-même. C’est avec cette foi, chers frères et sœurs, que nous célébrons aujourd’hui et chaque jour le Mystère eucharistique et que nous l’adorons comme le centre de notre vie et le cœur du monde. Amen. »

    (Benoît XVI, Homélie pour la Fête-Dieu du 7 juin 2012)

    Lu sur le site « Pro Liturgia » : http://www.proliturgia.org/

     JPSC

  • Christophe Geffroy (La Nef) : « Militons pour une véritable paix liturgique »

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    Une tribune de Christophe Geffroy, Directeur de La Nef, sur le site du journal La Croix :

    Polémique autour du pèlerinage de Chartres : « Militons pour une véritable paix liturgique »

    Christophe Geffroy, directeur de la revue La Nef, revient sur la polémique autour du pèlerinage de Chartres, après une tribune du père Benoist de Sinety. Pour lui, une « véritable paix liturgique » doit s’appuyer sur un respect des différentes sensibilités, en particulier « l’acceptation de la pleine légitimité de la liturgie d’à côté ».

    Pour Christophe Geffroy, directeur de la revue La Nef, le pèlerinage de Chartres peut être vu comme la preuve que les mesures autoritaires de Rome sont un échec en ce qu’elles confortent le mouvement qu’elles voudraient réduire.

    Cette année, le pèlerinage de Chartres, organisé par Notre-Dame de Chrétienté à la Pentecôte, a connu un succès tout particulier. Pour la première fois de son histoire, les organisateurs ont dû fermer les inscriptions une semaine avant le départ : au-delà de 16 000 inscrits, la logistique ne pouvait plus suivre ! Beau succès, assurément, alors même qu’il y a une volonté appuyée de Rome de limiter drastiquement l’extension de la « messe traditionnelle » depuis la publication du motu proprioTraditionis custodes à l’été 2021.

    Réponse du berger à la bergère ? Probable, en effet. Il est certain que ce texte, qui est perçu comme profondément injuste par la plupart des « tradis », a eu pour conséquence de mobiliser une base militante active et d’attirer un plus nombre de chrétiens, pas spécialement « tradis » mais sympathisants de leurs frères inutilement brimés, ou tout simplement désireux de marcher pour prier Notre-Dame. Bref, le pèlerinage de Chartres peut être vu comme la preuve que les mesures autoritaires de Rome sont un échec en ce qu’elles confortent le mouvement qu’elles voudraient réduire.

    De vives réactions

    Dans ce contexte, le père Benoist de Sinety, curé de la paroisse Saint-Eubert de Lille, ancien responsable des aumôneries étudiantes d’Île-de-France et ancien vicaire général du diocèse de Paris, a publié sur le site d’Aleteia une tribune sur le pèlerinage de Chartres qui a déclenché de vives réactions dans le monde « tradi ».

    Que lui reproche-t-on ? De regretter qu’un prêtre ne puisse y venir et y célébrer la messe dite de Paul VI qui est celle du pape et de la quasi-totalité des prêtres du rite romain. Son texte aurait pu d’ailleurs gagner en clarté s’il avait précisé qu’il parlait de la messe privée et sans public que tous les prêtres qui marchent célèbrent seuls dans une tente à 5 heures du matin, puisque les trois messes publiques solennelles ne sont pas concélébrées. Sa demande est-elle scandaleuse ou même juste exorbitante ?

    Une messe privée nécessairement en « forme extraordinaire »

    Imaginons un grand pèlerinage où les messes publiques seraient dans la « forme ordinaire » et où seraient invités à marcher pour accompagner les pèlerins des prêtres des instituts traditionalistes ; et imaginons maintenant qu’on leur impose de célébrer leur messe privée quotidienne en « forme ordinaire » : la plupart refuseraient et on pourrait les comprendre. C’est exactement la même chose au pèlerinage de Chartres : depuis l’origine, les prêtres qui accompagnent les marcheurs sont tenus de célébrer leur messe privée dans la « forme extraordinaire ».

    Pourquoi imposer cette contrainte qui ne concerne en rien les pèlerins ? Autant on comprend que les organisateurs soient inflexibles pour les trois messes publiques des samedi, dimanche et lundi, puisque la « messe traditionnelle » fait partie intégrante du charisme de ce pèlerinage de chrétienté, autant on ne comprend pas l’interdiction de messes privées de Paul VI, ce qui conduit au reste des prêtres, comme le père de Sinety, à renoncer à venir au pèlerinage alors que les organisateurs se plaignent chaque année du manque de prêtres pour assurer les confessions de tant de pèlerins ! C’est absurde.

    Une nouveauté notoire

    Cette année, cependant, une nouveauté notoire et fondatrice est intervenue : il semblerait que, en raison de la pression exercée par le diocèse de Paris, Notre-Dame de Chrétienté a accepté sur les routes de Chartres un prêtre célébrant sa messe privée dans la « forme ordinaire ». C’est peut-être un précédent qui portera du fruit et permettrait de faire évoluer les esprits, tant ce blocage sur le refus de la messe de Paul VI n’a pas de sens – sauf, bien sûr, à la considérer comme « déficiente » et donc non digne d’être célébrée !

    Le contexte actuel avec le motu proprio Traditionis custodes est difficile, et l’on comprend la souffrance des « tradis » qui se sentent rejetés par ceux qui devraient être leurs pères. Mais leurs affaires n’avanceront pas s’ils se raidissent et finissent par donner raison au pape François quand il reproche à l’ensemble du monde « tradi » de rejeter la messe de Paul VI et le concile Vatican II.

    Certes, on peut dire que c’est la réforme du Paul VI et le Concile qui ont vidé les églises : qu’il y ait du vrai dans ces assertions, c’est évident ; que l’on puisse en débattre, c’est juste et nécessaire ; mais la principale raison de l’effondrement du christianisme en France et en Europe tient à des causes beaucoup plus vastes liées à l’évolution de nos sociétés, sinon pourquoi toutes les autres confessions chrétiennes qui n’ont connu ni réforme liturgique ni concile subissent un reflux plus important encore (excepté les évangéliques) ?

    Le respect à l’autre

    Cela fait plus de trente ans qu’à La Nef nous militons pour une véritable paix liturgique : alors que le nombre de fidèles ne cesse de décroître, est-il vraiment nécessaire de se diviser toujours plus ? « Il y a des demeures nombreuses dans la maison de mon Père » (Jn 14, 2) est la phrase de l’Évangile qui illustre depuis l’origine l’esprit de La Nef : « Personne n’est de trop dans l’Église », affirmait Benoît XVI.

    Mais une véritable paix passe forcément par le respect de l’autre, à savoir l’acceptation de la pleine légitimité de la liturgie « d’à côté » : reconnaître le droit de cité de la « forme extraordinaire » comme Benoît XVI l’avait fait et, à l’inverse, reconnaître la « valeur » et la « sainteté » (Benoît XVI) du nouveau rite. Tant que le combat pour la messe dite de saint Pie V se justifiera par la critique acerbe de celle de Paul VI, aucune paix liturgique ne sera possible. C’est en acceptant pleinement cette dernière (ce qui n’empêche pas certaines critiques comme le faisait le cardinal Ratzinger, critiques aussi possibles sur le missel de saint Pie V qui mériterait des évolutions) que l’on pourra défendre efficacement la raison d’être de la messe de saint Pie V.

    Lire également : 

  • LITURGIE : entre modernisme et traditionalisme

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    De Denis Crouan  :

    LITURGIE : entre modernisme et traditionalisme

    À la suite d’un article de Mgr de Sinety, ancien vicaire général de Paris, qui revient sur la question liturgique liée au récent pèlerinage de la Pentecôte à Chartres, M. Jean-Pierre Maugendre, président de « Renaissance catholique » et pèlerin depuis la recréation de ce pèlerinage, pose quatre questions : 

    https://renaissancecatholique.fr/blog/reponse-a-mgr-de-sinety-et-quelques-autres-a-propos-du-pelerinage-de-chartres/ 

    1. Pourquoi cet ostracisme [il s’agit ici de celui de Mgr de Sinety] contre la liturgie romaine traditionnelle ? 
    1. Pourquoi ce refus de voir la réalité qui est l’engouement d’un public de plus en plus large et jeune pour la messe traditionnelle ?
    1. Pourquoi cette impossibilité de dresser un bilan, objectif et serein, de la réforme liturgique loin des incantations et des arguments d’autorité ?
    1. Pourquoi est-il impossible de débattre de la continuité, ou de la rupture, entre la réforme liturgique bugninienne de 1969 et la constitution conciliaire sur la liturgie Sacrosanctum Concilium ?

    Avant d’aborder la question de fond, il convient de répondre à M. Maugendre qui - ce n’est lui faire insulte que de le dire - ne semble pas avoir de grande connaissance en liturgie. 

    Répondons à la première question de M. Maugendre par une autre question : qu’appelle-t-il « liturgie romaine traditionnelle » ? Ou, si l’on préfère, qu’est-ce qui peut faire qu’une liturgie romaine n’est pas « traditionnelle » ? Au cours de ses vingt siècles d’existence, la liturgie romaine a été célébrée de différentes manières sans que se pose la question de sa « traditionalité ». La liturgie romaine que M. Maugendre - et d’autres avec lui - qualifie de « traditionnelle » n’a été célébrée comme on la voit aujourd’hui que durant un temps relativement court : grosso modo, un siècle ; depuis sa redécouverte par Dom Guéranger (XIX° s) - avec les défauts qu’y trouvaient aussi bien le restaurateur de la vie bénédictine en France que le pape saint Pie X - jusqu’à Vatican II. Quant au chant grégorien qui est le « chant propre de la liturgie romaine », nous dit Vatican II, il ne fut rétabli que progressivement à partir de la fin du XIXe siècle : saint Pie V lui-même l’ignorait... 

    La deuxième question que pose M. Maugendre se rapporte à l’engouement des jeunes pour la messe « traditionnelle ». On peut dire sans risque de se tromper que M. Maugendre fait une erreur d’appréciation : l’engouement des jeunes porte sur une façon « traditionnelle » de célébrer la liturgie. En fait, ce dont les jeunes ne veulent plus, ce sont les célébrations bricolées qui faisaient les délices de leurs parents et grands-parents. Mais la liturgie restaurée à la suite de Vatican II attire tout autant les jeunes, dès lors qu’elle est célébrée de façon « traditionnelle », c’est-à-dire avec la dignité, l’application, le respect des rites, la place donnée au chant grégorien, l’orientation de la prière... Bref, avec tout ce que le clergé soixante-huitard a supprimé au nom, disait-il, de Vatican II. Partout où la liturgie dite « conciliaire » est célébrée de façon « traditionnelle », les églises attirent des jeunes et les vocations refleurissent : tous les prêtres qui font l’expérience de célébrer ainsi la liturgie - c’est-à-dire comme le demande le Concile - peuvent en témoigner. Et dans ces églises, les demandes de fidèles pour la messe « anté-conciliaire » se raréfient jusqu’à disparaître. 

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