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liturgie - Page 29

  • Les évêques belges et la bénédiction des unions homosexuelles : une situation explosive et tragique qui nécessite une clarification immédiate et rapide de la part du Saint-Siège

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    De Luisella Scrosati sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    "Nous évêques de Belgique bénissons les couples homosexuels avec l'accord du pape"

    22-03-2023

    Déclarations fracassantes de l'évêque d'Anvers, Monseigneur Johan Bonny, au synode allemand : après Amoris Laetitia, dans tous les diocèses belges, il est normal de bénir les couples irréguliers, et le pape François aurait approuvé ce choix lors de sa visite ad limina en novembre dernier : " Il suffit que vous soyez tous d'accord ". Des propos très graves, qui nécessitent une explication immédiate de la part de Rome.

    En Belgique, les évêques sont tous unis pour approuver la bénédiction des couples homosexuels et autres couples irréguliers, il existe même un rituel et le Pape aurait tout approuvé en novembre dernier lors de sa visite ad limina. Ce sont les déclarations explosives de l'évêque d'Anvers, Monseigneur Johan Bonny, lors de l'assemblée du Synode allemand que l'on peut entendre ici (à partir de la minute 06:08:46) dans la vidéo complète de la cinquième assemblée du Synode allemand.

    Au cours d'une journée riche en discours d'une minute et demie chacun, Mgr Bonny a pu bénéficier de huit bonnes minutes pour raconter comment les évêques belges ont officiellement introduit la bénédiction des couples irréguliers dans leurs diocèses (nous en avions parlé ici et ici), au mépris du Responsum que la Congrégation pour la doctrine de la foi avait publié l'année précédente, avec l'approbation du Pape.

    Une atmosphère vraiment surréaliste, celle de l'Assemblée, avec des interventions de toutes sortes : des réflexions les plus théologiques, aux demandes de psychologues d'approuver la bénédiction de couples homosexuels, pour ne pas avoir de futurs suicides sur la conscience, de personnes déçues par le rejet de l'Église ; jusqu'à une jeune femme qui s'est mise à lire les cartes reçues d'on ne sait qui, et qui demandait à l'Assemblée de changer l'Église. Un théâtre de l'absurde qui culmine avec l'incroyable "célébration eucharistique" (à partir de la minute 2 : 58:27) : lumières tamisées, musique blues, style piano bar, chanteur qui "se déhanche", et au lieu du psaume responsorial ou de l'hymne évangélique (difficile d'interpréter cette créativité liturgique) s'aventure dans des vocalises "ah, eh, dududu" ; Prêtre avec surplis et étole, rigoureusement sans Missel, qui regarde en partie un feuillet, en partie de mémoire, ajoutant et enlevant ici et là "ad libitum", inventant la "prière eucharistique" à partir de rien ; assemblée blottie sur des chaises, avec leurs notes synodales, leurs PC et leurs bouteilles d'eau devant eux. Il faut le voir pour le croire.

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  • Synode allemand : Müller et Burke demandent des sanctions contre l'hérésie

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    De Luisella Scrosati sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Synode allemand : Müller et Burke demandent des sanctions contre l'hérésie

    21-03-2023

    Les évêques qui ont approuvé de graves erreurs doctrinales, y compris la bénédiction des couples homosexuels et des personnes divorcées-remariées, doivent subir des sanctions s'ils ne se repentent pas. C'est ce que demandent les cardinaux Müller et Burke sur la base du droit canon. Mais Rome défend une ligne très différente.

    Que faire des évêques allemands qui ont approuvé, entre autres, la bénédiction des couples homosexuels et des couples divorcés-remariés ? Le cardinal Gerhard Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, interviewé par Raymond Arroyo lors de l'émission The World Over (ici à partir de la minute 33:36), ne semble pas connaître d'hésitation particulière : "Ceux qui vont directement à l'encontre de la doctrine catholique [...] doivent subir un procès, être condamnés et démis de leurs fonctions, s'ils ne reviennent pas à la raison et n'acceptent pas la doctrine catholique". Il est en effet clair, a répété Mgr Müller, que "la majorité des évêques a voté explicitement contre la doctrine révélée". En effet, le cardinal allemand a expliqué qu'au commencement, Dieu a béni l'homme et la femme pour qu'ils soient féconds (cf. Gn 1, 27-28).

    Ce "au commencement" n'a pas une valeur simplement chronologique, mais indique le commencement, l''archè' primordiale qui donne sens à toutes les dérivations ultérieures. L'Église ne fait que poursuivre cette bénédiction divine. Celui qui s'arroge le droit de bénir des situations objectivement pécheresses, non seulement s'éloigne de l'ordre voulu par Dieu, mais, dit le cardinal, commet un acte "blasphématoire".

    Les sanctions mentionnées par Mgr Müller sont clairement prévues par le Code de droit canonique en cas d'actes ou de déclarations hérétiques ou en tout cas contraires à ce que l'Église enseigne comme doctrine définitive, comme l'a également expliqué il y a quelques jours l'évêque de Springfield (Illinois), Mgr Thomas Paprocki (voir ici).

    Le cardinal Raymond Burke (ici à partir de la minute 14:33), ancien préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique, confirme à son tour : "Dans le cas de la bénédiction des couples de même sexe, nous sommes confrontés à un enseignement immuable de l'Église" qui est directement contredit, tombant ainsi sous le coup des canons du droit canonique qui punissent ceux qui enseignent des hérésies et nient l'enseignement de l'Église. "Il s'agit de crimes, de péchés contre le Christ et de la nature la plus grave [...]. Le droit canonique prévoit des sanctions appropriées". Mgr Burke s'est inquiété de la projection du synode allemand sur l'Église universelle : "Ce qui se passe dans le synode en Allemagne est une anticipation de ce qui se passera pendant le synode sur la synodalité. Ce poison menace de se répandre dans toute l'Église et, par conséquent, "doit être arrêté".

    La ligne que Rome entend suivre semble bien différente. La réponse du Secrétaire d'Etat du Vatican, le Cardinal Pietro Parolin, aux décisions de la Voie synodale allemande n'est certainement pas rassurante. En effet, Parolin s'est contenté d'annoncer la poursuite du dialogue et de faire une remarque sans réelle substance : "Une seule Eglise ne peut pas prendre une telle décision qui concerne l'Eglise universelle. Il faut du temps pour le dialogue". Il a ajouté : "Il y a toujours eu des positions différentes, parfois contradictoires, dans l'Église. Maintenant, tout cela va se rejoindre sur le chemin synodal". Comme pour dire que "l'Eglise universelle", lors de l'Assemblée générale ordinaire d'octobre prochain, pourrait légitimement libérer des pratiques et des positions contraires à l'enseignement constant de l'Eglise.

    La position de Parolin semble d'ailleurs suivre celle du Pape, qui avait mis en cause non pas le contenu, mais le modèle trop "élitiste" et périphérique du Synode allemand, l'appelant à s'intégrer dans l'Église. Tout le problème semble donc être de ne pas faire des catastrophes tout seul, mais tous ensemble. C'est pourquoi le cardinal italien a salué comme un signe positif la décision de l'Église allemande d'attendre 2026 pour offrir aux couples irréguliers la bénédiction de l'Église. Dommage, cependant, que les choses ne se passent pas exactement comme cela. En effet, le 10 mars, interviewé par la ZDF, le président de la Conférence épiscopale allemande, Mgr Georg Bätzing, avait déjà souligné que "la pratique de cette bénédiction existe déjà. Nous voulons la mettre en lumière. Cela signifie que nous, évêques, prenons position et disons : il est bon que nous le fassions. Ce qui est bon dans la relation d'un couple peut aussi recevoir la bénédiction de Dieu. Ce n'est qu'une conséquence logique". En substance, jusqu'en 2026, les bénédictions accordées aux couples irréguliers peuvent se poursuivre sans perturbation, mais toujours sans aucune officialité ; parce que l'on bénit ce qui est bon dans une relation, en prétendant qu'il n'y a pas de péchés graves sous-jacents à cette relation.

    Face à l'objection selon laquelle le pape ne serait peut-être pas d'accord, Mgr Bätzing n'a pas changé d'avis : "Il faut dire que nous pouvons et allons mettre en œuvre de nombreuses choses dans notre pays, parce que c'est conforme à la loi [...]. Nous avons décidé aujourd'hui de bénir ecclésialement les couples qui ne sont pas mariés dans l'Église : les couples de même sexe, les couples divorcés et remariés, les couples qui demandent une bénédiction. C'est quelque chose que nous faisons ici". Point. Après avoir répété une fois de plus que, quoi que dise Rome ou que décide le prochain synode, "nous le mettrons en pratique ici", au motif théologique qu'il a été décidé par plus de deux tiers des votants au synode allemand (dont deux tiers des évêques), Mgr Bätzing s'appuie sur la pratique déjà établie de l'Église belge et sur une supposée autorisation informelle du pape François : "Nous avons entendu aujourd'hui [lors de la cinquième assemblée synodale, ndlr] de la part de l'Église belge une déclaration sur la bénédiction des couples qui ne sont pas mariés dans l'Église. d.a.] l'Église belge nous a dit qu'elle le mettait déjà en pratique là aussi et que c'était déjà convenu avec Rome".

    Il ne faudrait surtout pas que le pape commence à discriminer les évêques sur la base de leur nationalité.

  • Le pape François et la décennie de la division

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    Une opinion de Ross Douthat publiée sur The New York Times :

    Le pape François et la décennie de la division

    19 mars 2023

    La saison du Carême est arrivée, ainsi que le moment de commémorer le dixième anniversaire de l'ascension de François au trône papal - une conjonction appropriée, étant donné que ce sont des jours de tribulation pour son pontificat.

    Il y a la guerre sur deux fronts que Rome mène à propos de la doctrine et de la liturgie, alors qu'elle tente de déloger les traditionalistes de la messe en latin de l'Église catholique tout en empêchant plus diplomatiquement les évêques libéraux allemands de provoquer un schisme sur le flanc gauche du catholicisme.

    Il y a l'exemple plus récent, dans l'affaire louche du prêtre jésuite Marko Rupnik, d'ecclésiastiques bien connectés accusés d'abus sexuels qui semblent à l'abri des règles et des réformes censées limiter leur ministère.

    Et puis il y a les chiffres sombres de l'Église de l'ère François, comme la chute accélérée du nombre d'hommes étudiant la prêtrise dans le monde entier, qui a atteint un sommet au début du pontificat de François et n'a cessé de décliner depuis. Ou encore la situation financière sombre, suffisamment grave pour que le Vatican demande des loyers plus élevés aux cardinaux afin de compenser des années de déficits.

    Dans la presse laïque, l'image de François comme grand réformateur a été établie dès le départ et, lorsque des preuves du contraire sont apparues, la réponse a souvent été un silence décent. La plupart du temps, ses détracteurs conservateurs se sont contentés de dresser des listes d'ecclésiastiques accusés d'abus qui ont bénéficié d'un traitement de faveur de la part de ce pontife, de revenir sur les échecs de la réforme financière et sur l'absence de renouveau manifeste dans les bancs, ou de souligner qu'un pontificat qui promettait de rendre l'Église moins autoréférentielle, moins égocentrique, a au contraire produit des résultats qui sont loin d'être à la hauteur des attentes, moins égocentrique, a au contraire produit une décennie d'âpres débats internes et de plus grandes divisions théologiques, tandis que le verbiage officiel du catholicisme est accueilli avec une indifférence frappante par le reste du monde.

    Quant à la polarisation évidente de l'Église, les admirateurs du pape, au moins, ont leur propre version : le problème réside dans la résistance des catholiques conservateurs, en particulier des catholiques conservateurs américains, qui ont bloqué, entravé et saboté son pontificat, au mépris de l'Esprit Saint et de l'autorité légitime de Rome. La droite catholique a déclenché une guerre civile et blâmé injustement le pape, et ses échecs apparents en matière de gouvernance et de leadership ne font que témoigner de la difficulté d'une réforme véritable et profonde.

    J'ai quelques raisons personnelles de ne pas être d'accord avec cette version : j'ai été l'un des premiers sceptiques à l'égard du pape François, craignant plus ou moins le type d'effondrement auquel nous assistons, et mes doutes se sont heurtés à une opposition initiale intense de la part de nombre de mes coreligionnaires catholiques conservateurs, qui étaient assez réticents à imaginer une quelconque entente entre eux et Rome. Le fait que nombre d'entre eux aient fini par s'opposer semble donc être une conséquence des méthodes spécifiques utilisées par François pour mener sa libéralisation, plutôt qu'une opposition réflexe à tout ce qui sort de sa zone de confort.

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  • Réjouis-toi, Jérusalem ! et rassemblez-vous, vous tous qui l'aimez !

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    Introitus Introït
    Isai. 66, 10 et 11  
    LAETÁRE, Ierúsalem: et convéntum fácite, omnes qui dilígitis eam: gaudéte cum laetítia, qui in tristítia fuístis: ut exsultétis, et satiémini ab ubéribus consolatiónis vestrae. Ps. 121, 1 Laetátus sum in his, quae dicta sunt mihi: in domum Dómini íbimus. V/. Glória Patri. Réjouis-toi, Jérusalem, et rassemblez-vous, vous tous qui l’aimez ; tressaillez de joie avec elle, vous qui avez été dans la tristesse afin que vous exultiez et soyez rassasiés à la mamelle de vos consolations. V/. Je me suis réjoui de ce qui m’a été dit : Nous irons dans la maison du Seigneur.

    Graduale Graduel
    Ps. 121, 1 et 7  
    R/. Laetátus sum in his, quae dicta sunt mihi: in domum Dómini íbimus. V/. Fiat pax in virtúte tua: et abundántia in túrribus tuis. R/. Je me suis réjoui de ce qui m’a été dit : Nous irons dans la maison du Seigneur. V/. Que la paix soit dans tes forteresses, et l’abondance dans tes tours.
  • Sur la désacralisation de nos sociétés

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    Sur VA Plus (youtube) :

    Sonia Mabrouk publie "Reconquérir le sacré", un livre qui vient pointer l'exception occidentale du reniement du sacré. Qu'il soit religieux, mémoriel ou même républicain, la désacralisation de nos sociétés a participé à leur perte de repères. Le livre de la journaliste d'Europe 1 et de CNews a déjà fait vivement réagir, notamment dans l'émission "Quelle époque" animée par Léa Salamé. La présentatrice s'est vue reprocher son goût pour la sacralité de la messe traditionnelle en latin. Nous avons donc invité Sonia Mabrouk à répondre aux questions de Laurent Dandrieu et ce, en compagnie du Père Danziec, chroniqueur et prêtre "tradi", disant cette fameuse messe en latin.

  • François et l'Allemagne : le schisme sera-t-il déclaré ?

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    De JD Flynn et Ed. Condon sur The Pillar :

    François, l'Allemagne et le 'bon pour le schisme'

    Les évêques allemands ont-ils commis le crime de schisme ? Le Saint-Siège le déclarera-t-il ?

    15 mars 2023

    Le vice-président de la conférence épiscopale allemande a invité jeudi les catholiques de son diocèse à contacter les paroisses pour obtenir la bénédiction liturgique de leurs partenariats de même sexe et d'autres relations considérées comme moralement illicites dans l'Église catholique.

    Cette initiative intervient après que la "voie synodale" - une assemblée de laïcs et d'évêques visant à réformer l'Église en Allemagne - a approuvé la semaine dernière une résolution exhortant les évêques allemands à autoriser officiellement les bénédictions de couples de même sexe dans leurs diocèses.

    Le Vatican ayant récemment annoncé que de telles bénédictions étaient impossibles pour l'Église, certains catholiques ont demandé si l'annonce de l'évêque Franz-Josef Bode constituait officiellement un acte de schisme, un crime canonique qui entraîne la peine d'excommunication.

    À ce jour, le Vatican n'a pas déclaré Bode, ni aucune personne impliquée dans la voie synodale allemande, coupable de schisme - une action qui aurait des conséquences importantes en droit civil et en droit canonique, et qui pourrait donner lieu à des litiges civils compliqués.

    Mais si le Vatican veut sanctionner Bode sans susciter de débat sur le schisme et ses conséquences, il existe d'autres crimes canoniques pour lesquels l'évêque pourrait être appelé à rendre des comptes.

    Néanmoins, tant que le Vatican n'intervient pas sur l'action de Bode, les évêques allemands revendiquent une sorte de victoire par omission - arguant que les bénédictions liturgiques sont déjà devenues un fait acquis, et suggérant que Rome devrait annuler ses interdictions antérieures à leur encontre.

    Les évêques d'Allemagne et le Comité central des catholiques allemands, dirigé par des laïcs, se sont engagés en 2019 sur un "chemin synodal" visant à demander l'ordination des femmes à la prêtrise, une révision de la doctrine sexuelle catholique et de la pratique liturgique, et l'établissement d'un rôle délibératif pour les laïcs dans les décisions relatives à la gouvernance de l'Église.

    Le pape François et d'autres responsables du Vatican se sont opposés à la réunion alors qu'elle n'en était encore qu'au stade de la préparation, exhortant les évêques à organiser un synode sur l'évangélisation et déclarant que les projets de "voie synodale" n'étaient, dans le jargon du Vatican, "pas valables du point de vue ecclésiologique".

    Mais les évêques allemands et les dirigeants laïcs ont continué malgré ces avertissements, et malgré les critiques ultérieures des participants et du Saint-Siège, y compris les affirmations répétées du Vatican selon lesquelles la voie synodale n'avait pas le pouvoir de définir une politique pour des Églises particulières ou pour l'Église universelle.

    Ces avertissements ont tempéré certains éléments du synode, mais pas tous. Les participants au synode ont baissé la température dans les documents officiels concernant les appels à l'ordination de femmes comme prêtres et à l'éradication du célibat clérical. Mais ils ont continué à réclamer des changements dans la doctrine et la pratique catholiques en matière de morale sexuelle.

    Parmi les mesures prises par le Vatican pour repousser l'ordre du jour synodal, on trouve un responsum de 2021 du Dicastère pour la doctrine de la foi, qui affirme que l'Église n'a pas le pouvoir de bénir les unions de personnes de même sexe.

    Il est important de noter que la question n'a pas été présentée comme une question de droit disciplinaire ou une sorte d'interdiction ecclésiastique - le DDF a déclaré que l'Église n'avait tout simplement pas la capacité d'offrir de telles bénédictions, que son interdiction était une question d'impossibilité, et non d'inadmissibilité.

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  • N'en déplaise à Mgr Bonny, le plus haut conseiller du pape déclare que l'on ne peut pas faire cavalier seul en matière de bénédiction des unions homosexuelles

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    N'en déplaise à Mgr Bonny...

    D'Elise Ann Allen sur CruxNow :

    Le plus haut conseiller du pape déclare que l'Allemagne ne peut pas faire cavalier seul en matière de bénédiction des unions homosexuelles

    14 mars 2023

    ROME - Un conseiller du pape François a déclaré qu'il fallait dialoguer avec les évêques allemands après leur récent vote en faveur de la bénédiction des unions entre personnes de même sexe, insistant sur le fait que cette décision ne correspondait pas à la doctrine officielle de l'Église catholique.

    "Une Eglise locale, particulière, ne peut pas prendre une telle décision qui implique la discipline de l'Église universelle", a déclaré lundi le cardinal italien Pietro Parolin, secrétaire d'État du Vatican.

    "Il doit certainement y avoir une discussion avec Rome et le reste des Églises dans le monde (...) pour clarifier quelles sont les décisions à prendre", a déclaré Mgr Parolin.

    Au cours du week-end, l'influente et riche Église allemande a conclu son processus de réforme controversé "Chemin Synodal", une consultation pluriannuelle lancée en 2019 et visant à donner aux laïcs une voix plus forte après la crise dévastatrice des abus sexuels commis par des clercs dans le pays, qui a encore vidé les bancs de l'église.

    La dernière réunion du processus a rassemblé plus de 200 représentants de la vie catholique en Allemagne, qui ont voté massivement en faveur des bénédictions homosexuelles, mais ont retardé la date de début jusqu'en mars 2026.

    Le Vatican a réaffirmé sa position en 2021 lorsque son Dicastère pour la doctrine de la foi a publié une déclaration contre de telles bénédictions au motif que Dieu "ne peut pas bénir le péché" et qu'il serait "illicite" pour un prêtre d'accorder une quelconque légitimité à des unions entre personnes de même sexe.

    Pourtant, malgré la position du Vatican, 176 participants à la réunion de clôture de la Voie synodale en Allemagne ont voté en faveur de ces bénédictions. Quatorze participants ont voté contre et 12 se sont abstenus, mais la majorité des deux tiers nécessaire a tout de même été atteinte.

    Les participants ont également voté en faveur de l'offre de la communion aux couples divorcés et remariés sans annulation, et ils ont exhorté le pape François à reconsidérer l'exigence du célibat des prêtres.

    S'adressant aux journalistes lundi, Mgr Parolin a réitéré la position de Rome sur la bénédiction des couples de même sexe en se référant à la déclaration du Vatican de 2021, affirmant que "la position de Rome est la suivante" et que le vote des évêques allemands doit être inséré dans le Synode des évêques sur la synodalité, plus large, du pape François, qui aborde des thèmes similaires et se terminera en 2024.

    "Cette décision devrait s'inscrire dans la voie synodale de l'Église universelle. C'est là que seront décidés les développements à venir", a déclaré Mgr Parolin, estimant que le fait que l'Église allemande ait choisi de ne pas offrir de bénédiction aux couples de même sexe jusqu'en 2026 était un bon signe.

    Les représentants du Vatican et les évêques allemands ont eu des échanges sur la voie synodale pendant des années, le pape ayant écrit une lettre à l'Église allemande l'été dernier pour la mettre en garde contre la tentation d'attiser les divisions sur des questions telles que le célibat des prêtres, l'ordination sacerdotale des femmes, la bénédiction des couples de même sexe et une série d'autres questions.

    En novembre, le Vatican a tenté de mettre un terme au processus lors d'une réunion avec plusieurs responsables de départements dans le cadre de la visite ad limina des évêques allemands à Rome, mais le processus s'est poursuivi malgré tout.

    En janvier, plusieurs hauts fonctionnaires du Vatican, dont Mgr Parolin, ont envoyé une lettre, avec l'approbation explicite du pape François, indiquant qu'ils n'accepteraient pas la proposition d'un nouvel organe directeur de l'Église en Allemagne, composé d'évêques et de laïcs, mais des plans sont en cours pour établir cet organe, le Conseil synodal, malgré tout.

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  • L'anarchie liturgique se répand dans l'Eglise depuis 50 ans

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    Une interview de Monseigneur Schneider publiée sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    "L'anarchie liturgique se répand dans l'Eglise depuis 50 ans".

    14-03-2023

    L'évêque et essayiste Mgr Athanasius Schneider parle à La Bussola de son nouveau livre "La messe catholique". Les déviations du culte qui se sont produites au cours des dernières décennies trouvent leur origine dans la perte du surnaturel. Une maladie qui fait des croyants des "chrétiens faibles" incapables de témoigner dans un monde asservi aux différentes idéologies dominantes.


    Monseigneur Athanasius Schneider, évêque auxiliaire de Marie Très Sainte à Astana. Essayiste kirghize, il est récemment revenu en librairie avec 'La messe catholique. Les étapes pour restaurer la centralité de Dieu dans la liturgie' (Chorabooks 2022). Il a passé les premières années de sa vie dans l'Église clandestine soviétique et, dans son nouveau livre, il présente clairement le cœur de la mission de l'Église catholique : le Saint-Sacrifice de la messe doit être redécouvert comme l'œuvre de Dieu et non des fidèles ou des prêtres. Au fil des pages, il est facile de retrouver la profonde révérence de l'évêque Schneider pour la Messe et l'Eucharistie, qui découle de son expérience personnelle des privations et de la persécution. 

    Pourquoi écrire "La messe catholique" ? Existe-t-il d'autres messes ?

    Au cours des 50 dernières années, une pratique liturgique de plus en plus permissive et arbitraire de la célébration de la Sainte Messe s'est répandue dans l'Église catholique, en particulier dans les pays occidentaux. L'image globale de la vie liturgique dans le rite romain de nos jours peut manifestement être décrite comme une anarchie liturgique. 

    Qu'entendez-vous par anarchie liturgique ?

    Une messe célébrée de manière abusive, ou dans un style informel typique du culte protestant, ou sous la forme extérieure d'un repas, obscurcit considérablement les vérités doctrinales de la messe, à savoir son caractère essentiellement sacrificiel et le caractère sublime du mystère et de la sacralité. Le nouveau rite de la Messe diminue la catholicité, et "catholique" signifie ce qui est toujours et partout accepté par tous. Ce que la forme traditionnelle de la Messe exprime de manière impressionnante par les critères de l'antiquité, de la constance de l'usage par les générations catholiques et de l'extension géographique.

    Qu'est-ce que la messe ?

    La liturgie sacrée est d'abord, et essentiellement, la glorification du Dieu trinitaire. Elle apporte donc la grâce et le salut éternel à tous ceux qui la célèbrent, à ceux qui y participent et à ceux pour qui elle est spécifiquement offerte. 

    Et comment se situe la liturgie dans le contexte moderne et face à la crise de l'Église ?

    Le monde d'aujourd'hui est profondément marqué par la perte du surnaturel, ce qui signifie une orientation de l'homme vers lui-même, une focalisation sur lui-même. C'est le cœur du naturalisme et c'est la maladie spirituelle la plus grave qui infecte la vie de l'Église aujourd'hui. 

    Cette maladie a-t-elle infecté la Messe ?

    Il est urgent de procéder à une authentique réforme liturgique, qui doit consister, dès le début, à ce que tous, prêtres et fidèles, se tournent à nouveau vers le Seigneur, également de manière visible dans le rite. Nous sommes, pour ainsi dire, face à des ruines liturgiques. Nous devons continuer à garder le trésor de la liturgie traditionnelle, qui est une liturgie millénaire des saints. Et non seulement la préserver, mais aussi la cultiver et la promouvoir. 

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  • Vatican II : La théologie par la liturgie (liturgie 35 avec Denis Crouan)

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    PARTIE III ‒ QUESTIONS THÉOLOGIQUES

    Liturgie 35 ‒ Vatican II : La théologie par la liturgie (43 mn) 

    https://youtu.be/Mk9_M26A38E  

    Le docteur Denis Crouan aborde la troisième partie du cours à savoir des aspects plus théologiques, toujours en lien avec ce que l’histoire nous apprend. En effet, la liturgie est un « lieu théologique » ou, pour reprendre une formule attribuée à saint Pie X, qu’elle est « une théologie qui s’apprend à genoux », de façon très progressive. Quatre composantes essentielles :  

    1. La liturgie a sa source dans les Écritures.
    2. La liturgie a une dimension ecclésiale.
    3. La liturgie doit revêtir une dimension cosmique.
    4. La liturgie doit exprimer l’eschatologie.

    L’ESPRIT DE LA LITURGIE : Dans la Constitution « Sacrosanctum Concilium » de Vatican II, les Pères conciliaires ont insisté sur le fait que le renouveau de la liturgie devrait impérativement s’accorder avec « l’esprit de la liturgie » qui repose sur sept piliers : son objectivité, sa structure héritée de la Tradition vivante de l’Église, son universalité, son symbolisme, son sens plénier, sa beauté (sa « noble simplicité », dira saint Paul VI) et sa logique.  

     

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022-2023 

    Pour accéder à la totalité de la playlist :  

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Institut Docteur Angélique 

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan, denis.crouan@wanadoo.fr; 2022-2023 

  • Lève-toi, Seigneur (graduel du 3e dimanche du carême)

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    Graduale Graduel
    Ps. 9, 20 et 4.  
    R/. Exsúrge * Dómine, non praeváleat homo: iudicéntur gentes in conspéctu tuo. V/. In converténdo inimícum meum retrórsum, infirmabúntur, et períbunt a fácie tua. R/. Lève-Toi, Seigneur ; que l’homme ne triomphe pas ; que les nations soient jugées devant Ta face. V/. Parce que Tu as fait retourner mon ennemi en arrière, ils vont être épuisés, et ils périront devant Ta face.

    Messe du dimanche 15 mars 2020 - IIIème dimanche de Carême

  • Rescrit : un nouvel ultramontanisme ?

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    De George Weigel sur First Things :

    LE NOUVEL ULTRAMONTANISME ET L'EVANOUISSEMENT DE VATICAN II

    8 mars 2023

    Dans sa Constitution dogmatique sur l'Église (Lumen Gentium), le Concile Vatican II a fermement freiné l'"ultramontanisme" - la théorie surchauffée de la suprématie papale qui réduisait les évêques locaux à des directeurs de succursales exécutant simplement les ordres du PDG de l'Église catholique Inc. à Rome. Le coup de grâce pour le concept déformé de l'autorité ecclésiale de l'ultramontanisme a été donné au paragraphe 27 de la constitution dogmatique :

    Les évêques, en tant que vicaires et ambassadeurs du Christ, gouvernent les églises particulières qui leur sont confiées. . . . Ce pouvoir, qu'ils exercent personnellement au nom du Christ, est propre, ordinaire et immédiat, bien que son exercice soit réglé en dernier ressort par l'autorité suprême de l'Église, et qu'il puisse être circonscrit par certaines limites, pour l'avantage de l'Église ou des fidèles. En vertu de ce pouvoir, les évêques ont le droit sacré et le devoir, devant le Seigneur, de modérer tout ce qui concerne l'organisation du culte....

    L'une des nombreuses bizarreries du moment catholique que nous vivons est que, au nom d'une "synodalité" proclamée comme accomplissant la promesse de Vatican II - qui inclut vraisemblablement l'enseignement du Concile sur l'autorité des évêques locaux en tant que véritables vicaires du Christ - "l'autorité suprême de l'Église" affaiblit gravement l'autorité épiscopale en gérant d'une main lourde l'utilisation de la forme extraordinaire du rite romain (ce qu'on appelle la "messe latine traditionnelle" ou MLT). Le dernier exemple de ce nouvel ultramontanisme est apparu dans un rescrit du 21 février, lorsque "l'autorité suprême de l'Église" a établi que, dorénavant, les évêques doivent obtenir la permission du cardinal Arthur Roche et du Dicastère pour le culte divin avant de permettre l'utilisation de la forme extraordinaire dans les églises paroissiales, et avant de permettre aux prêtres ordonnés après le 16 juillet 2021 de célébrer la messe latine traditionnelle.

    Le porte-parole journalistique de l'actuel pontificat, l'Américain Gerard O'Connell, a applaudi ce diktat parce qu'il indique "clairement que les évêques ne peuvent pas prendre la loi entre leurs mains". Bien au contraire : Le rescrit du 21 février contredit l'enseignement de Lumen Gentium 27 sur le rôle de l'évêque local en tant que chef liturgiste de son diocèse. Il ne définit pas non plus "l'avantage [pour] l'Église ou [pour] les fidèles" de l'exercice de l'autocratie papale par le rescrit. Ainsi, une fois de plus, les évêques sont réduits à des serviteurs exécutant les ordres du QG mondial romain.

    Avec une ironie qui semble leur échapper, les apologistes du nouvel ultramontanisme répondent que ce matraquage des évêques locaux était nécessaire parce que les traditionalistes liturgiques nient l'autorité de Vatican II. C'est vrai pour certains. Mais les négateurs conciliaires ne représentent qu'une fraction minuscule de cette petite mais vitale minorité de catholiques qui trouvent leur culte amélioré par la forme extraordinaire du rite romain. L'"autorité suprême de l'Église" ne ferait-elle pas mieux de porter son attention sur l'effondrement catastrophique de la fréquentation de la messe dans le monde occidental ? Ou sur les abus réguliers de la pratique liturgique dans des pays comme la Suisse et l'Allemagne ? En quoi le fait de traiter de lépreux liturgiques ceux qui se rendent à l'église tous les dimanches et d'ordonner ensuite à leurs évêques d'exiler désormais ces mécréants dans le gymnase de la paroisse pour la messe est-il "à l'avantage de l'Église ou [...] des fidèles" ?

    Le rescrit de Roche soulève également les questions les plus sérieuses sur la "synodalité", renforçant les craintes que ce terme mal défini et maladroit ne serve de couverture à une tentative coordonnée d'imposer une interprétation catholique de Vatican II à l'ensemble de l'Église mondiale. Cette tentative échouera. Mais beaucoup de dégâts pastoraux seront causés dans le processus, et une occasion d'approfondir la réception par l'Église de l'enseignement authentique de Vatican II sera manquée.

    Je suis un homme du Novus Ordo. Quiconque doute que le Novus Ordo puisse être célébré avec la crainte et le respect que les catholiques de la TLM trouvent dans la forme extraordinaire peut regarder la célébration du Requiem pontifical solennel pour le cardinal George Pell à Sydney, en Australie, ou les vidéos de la messe dominicale de l'église catholique Sainte-Marie à Greenville, en Caroline du Sud. Je rejette également, et même je déplore, la polémique anti-Vatican II d'une minorité marginale de traditionalistes liturgiques, qui ont bêtement tendu un pistolet chargé à leurs ennemis romains.

    Néanmoins, en tant qu'étudiant attentif du Concile et auteur de Sanctifier le monde, il me semble que le rescrit de Roche viole à la fois la lettre et l'esprit de ce que Lumen Gentium a enseigné, tout en ne faisant rien pour favoriser la bonne mise en œuvre de la Constitution du Concile sur la sainte liturgie.

    Ces questions, et le cardinal Roche, vont faire l'objet d'une attention considérable lors du Synode 2023 en octobre et lors des Congrégations générales avant le prochain conclave.

    La chronique de George Weigel est publiée par le Denver Catholic, la publication officielle de l'archidiocèse de Denver. 

    George Weigel est Distinguished Senior Fellow du Ethics and Public Policy Center de Washington, D.C., où il est titulaire de la William E. Simon Chair in Catholic Studies.

  • Vouloir une Église sans prêtres est-ce encore appartenir à celle de Pierre ?

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    Une opinion signée par un ensemble de catholiques (voir ci-dessous) publiée sur le site de La Libre :

    4 mars 2023

    Non, nous ne voulons pas une Église sans prêtres

    Nous tenons à réagir et à nous opposer au contenu d'une brochure publiée par neuf liégeois qui plaident pour l'abolition du clergé. Le vieillissement du clergé était prévisible. Les chrétiens se préparent à y remédier. Afin de soulager les clercs toujours moins nombreux, ils prennent prioritairement en charge les services juridiques, administratifs, financiers et surtout sociaux.

    Concernant ces derniers, il faut souligner d’emblée (en plagiant à peine la réplique de Valéry Giscard d’Estaing à François Mitterrand) que “les chrétiens n’ont pas le monopole du cœur” !

    Autrement dit, la générosité et le partage ne suffisent pas à distinguer le disciple du Christ. L’axe horizontal de la croix symbolise certes l’amour du prochain, mais il est supporté par la poutre verticale qui, plantée dans la réalité du sol, s’élève vers Dieu. Ce qui différencie vraiment le disciple de Jésus du philanthrope, c’est la conviction que l’amour humain (fait de compassion et d’entraide mais aussi de don et de pardon) n’est pas d’origine humaine mais qu’il vient du Père, celui que Jésus a fait connaître au monde (Jn 4, 7).

    C’est donc fort opportunément qu’un média pose régulièrement la question : “Et Dieu dans tout cela ? ”. Une manière de répondre aujourd’hui serait de la formuler autrement : “Et le prêtre dans tout cela ? ”.

    De plus en plus souvent, des chrétiens dits “engagés” (soit autant d’apôtres dévoués au prochain que de théologiens pointus) n’hésitent pas à contester, non tant la place du prêtre dans la société, que son véritable rôle au sein de nos communautés. Ambitionnant de rendre l’Église au Peuple de Dieu (selon le titre d'une brochure de 60 pages publiée par neuf catholiques liégeois NdlR1), ils en viennent à contester la plupart des sacrements et, plus spécifiquement, celui de l’ordre qui confère le pouvoir de les administrer. À leurs yeux, lesdits sacrements ne sont que des rencontres privilégiées avec le Seigneur et des signes de fraternité ; selon eux, ils subsisteraient dans l’avenir mais pourraient être conférés par des laïcs (hommes et femmes) spécialement formés, lesquels exerceraient leurs fonctions pendant un mandat temporaire.

    Envisageant de la sorte des communautés “sans prêtres”, ces audacieux promeuvent “un modèle de célébration (eucharistique) indépendant du sacrement de l’ordre”, une messe qui, selon eux, devrait d’ailleurs occuper une place moins importante qu’aujourd’hui dans la pratique religieuse. Comme pour nos frères protestants, seul le baptême est, à leurs yeux, fondamental et, de ce fait, peu sujet à discussion. Considéré civilement comme une institution juridique obsolète, le mariage religieux semble leur apparaître, quant à lui, de moindre intérêt ; fondateur de la famille, il est pourtant le gage de la qualité, de la pérennité et de la fécondité de l’union conjugale.

    Paraissant confondre l’aveu de la faute et le repentir, comme la demande de pardon et son obtention, les mêmes théologiens préconisent de remplacer la confession faite au prêtre par un entretien avec un simple confident. Ils perdent ainsi de vue que le pardon ne peut être accordé que par l’offensé et non par un tiers (à moins qu’il ne soit préalablement investi d’un tel pouvoir). Dans notre monde égoïste, beaucoup en sont d’ailleurs venus à reconnaître leurs torts, bien plus pour retrouver “la paix intérieure” que pour faire “la paix avec autrui” ; c’est dire qu’il importe de garder au sacrement toute sa signification, soit sa valeur de signe visible d’une miséricorde divine invisible !

    Minimisant de la sorte la grâce sacramentelle et craignant que le cléricalisme conduise l’Église à la dérive, ces penseurs suggèrent une solution radicale : supprimer le clergé et confier la responsabilité de la communauté aux chrétiens eux-mêmes. Ils donnent en exemple les premières communautés chrétiennes et rappellent que Jésus n’a expressément ni nommé ni expliqué chacun des sept sacrements aujourd’hui reconnus. Il reste que les apôtres et leurs successeurs en ont affiné la perception et que ce serait certainement une erreur – ici comme en d’autres matières – de faire fi des acquis de vingt siècles d’études, de réflexions et d’expériences. Nos prêtres d’aujourd’hui sont les auxiliaires des évêques, lesquels assurent la succession apostolique. Voici ce qui en fait davantage les gardiens des sacrements que les “pasteurs” du “petit troupeau”. S’ils sont en nombre insuffisant pour absoudre, les visiteurs de prison, d’hôpital et de maison de repos, doivent rappeler autour d’eux qu’à côté de la “communion de désir”, la possibilité existe d’être pardonné lorsque le pécheur exprime un repentir sincère ainsi que l’intention de se confesser dès que possible à un prêtre.

    Ce rapide survol de la contestation met en évidence qu’elle conduit, non à une adaptation de l’eucharistie et de la réconciliation, mais à une sorte de révolution touchant les sacrements essentiels et le rôle du prêtre catholique.

    Vouloir une Église sans prêtre est-ce encore appartenir à celle de Pierre ?

    “Il est plus d’une demeure dans la maison du Père”. C’est parole d’évangile (Jn 14, 2) et c’est une réalité ! Ce qui fait la richesse des familles, des groupes et associations de toute nature, c’est la complémentarité de leurs différences, leur cohésion fondamentale autour d’un même objectif. Comme toujours, la contradiction loyale favorise la compréhension et le progrès. Du respect à la confiance, puis de celle-ci à l’amour, tous tendent – au sein du groupe – à pacifier, parce que seule la paix conduit à l’unité. Comme sa dénomination l’indique, l’Église catholique est universelle, autrement dit “ouverte à tous” ; quels qu’ils soient, Dieu les y invite.

    La révolution annoncée quant au rôle du prêtre se veut à ce point progressiste qu’elle en heurte plus d’un et risque de ne pas convaincre. Dans le prolongement de ce qui vient d’être rappelé du pluralisme des opinions, une réflexion paraît alors s’imposer. Une Église qui confisquerait aux prêtres leur mission apostolique serait-elle toujours cette “maison du Père” ? Pour formuler autrement la question : vouloir une Église sans prêtre – et, partant, sans sacrements – est-ce encore appartenir à celle de Pierre ? L’œcuménisme est un superbe mouvement, mais il ne pourrait écarter les catholiques de leur “Credo”. Il s’impose que les responsables de la catéchèse et de la pastorale soient conscients du danger que présente un tel projet, surtout lorsqu’il s’agit d’évangéliser, comme nous avons tous reçu mission de le faire (Mat. 28, 18-19).

    Si Jésus n’est pas Dieu et si son incarnation cesse de se prolonger de nos jours – grâce aux prêtres – dans l’eucharistie, le christianisme n’est plus une religion. En ce cas, il ne “relie” plus l’être humain à la divinité et le disciple de Jésus est pareil à celui de tout autre leader ou gourou ; ce chrétien veut vivre et s’accomplir le mieux possible, mais il ne le fait pas consciemment “à l’image et à la ressemblance” de celui dont il provient et auquel il retourne.

    À supposer qu’il soit possible “sans prêtre” de se comporter en enfant de Dieu et frère (ou sœur) des humains, n’est-il pas à craindre surtout que la soif de pouvoirs des laïcs s’avère plus grande demain que ne l’est aujourd’hui celle des clercs ?

    Signataires :

    Réginald de Changy; Frédéric Close; Jean de Codt; Jacques Galloy; Bernadette Glidden-Huybrechts; Evelyne Guillemare; Philippe Jeanfils; Etienne Jehoulet; Pierre de Macar; Renier Nijskens; Philippe Olivier; Yves d’Oultremont; Philippe Prévinaire; Pierre Reginster; Charles Roberti; Alick Sytor; Louis Thonon; Anne-Victoire d’Ursel; Dominique Verpoorten

    (1) Romain Blondiaux, Roger Franssen, Gaby Hansenne, Jean-Philippe Kaefer, Xavier Lambrecht, Sébastien Louis, Bérengère Noel, Rosalie Speciale et Caroline Werbrouck, Rendons l’Église au peuple de Dieu ! – Pour en finir avec le cléricalisme, Liège 2023, justice.633@hotmail.compp. 60.