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Histoire - Page 100

  • La foi chrétienne orthodoxe, là où la Russie trouve son sens

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    D'Anne Gichkina sur le site de la Revue Méthode :

    L’orthodoxie comme sens de la Russie

    Par cet article, je tâcherai de vous prouver pourquoi l’orthodoxie n’est pas un trait supplémentaire de la Russie mais sa constante indispensable.

    I. LA VOIE HISTORIQUE DU PEUPLE RUSSE

    Pourquoi je parle du sens. L'Histoire humaine a le sens, tout comme la vie humaine en a un. L'Histoire d'un peuple a donc aussi son sens. Cette question du sens est au cœur de toutes les religions. Les religions sont à l’origine des cultures. Si nous voulons comprendre telle ou telle culture il est impératif d'accourir à l'histoire de sa religion. Sans connaître sa religion nous ne pouvons pas connaître une culture. La religion c'est également la vision du monde et l'identité du peuple. L'orthodoxie est une vision du monde, le catholicisme en est une autre, l'islam - encore une autre etc. Ce sens d'un peuple s'appelle « l'idée nationale ». L'Histoire nous montre qu’uniquement les peuples qui ont la culture très riche et la tradition de réflexions sur leur Histoire nationale et sur le sens de cette Histoire arrivent à survivre à travers des siècles.

    Ils peuvent avoir de graves crises sur la courte distance mais à long terme ils sont les plus endurants. Différemment des peuples qui ont perdu toute préoccupation du sens de leur Histoire, de leur identité nationale, de leur culture. Ces peuples essaient de survivre juste pour survivre. Mais survivre pourquoi faire ? S'il n'y a pas de sens. L’avenir s’ordonne et peut s’expliquer comme le passé pour ceux qui connaissent leur Histoire. Et ceux qui la négligent paient généralement très cher pour cette ignorance. La Russie aujourd’hui représente l’exemple de la continuité et de la cohérence historique, autrement dit de la fidélité à son Histoire.

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  • Un homme nommé Jésus

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    …selon l’une des émissions populaires  réalisées par  « Secrets d’histoire ». Pour un regard vraiment digne de Foi procurez -vous vite  l’ouvrage magistral de Joseph Ratzinger- Benoît XVI : « Jésus de Nazareth. La figure et le message », qui constitue le cœur des « opera omnia » de cet immense théologien  de notre temps. (Parole et silence, 2014).

    JPSC

  • Reconnaissance d'un nouveau martyr chrétien, victime du nazisme

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    De wikipedia.org :

    Richard Henkes

    Henkes richard.jpg

    Richard Henkes naît dans le village de Ruppach près de Montabaur. Il décide de devenir missionnaire au Kamerun (colonie allemande à cette époque) et pour cela entre en 1912 au petit-séminaire de la Société d'apostolat catholique à Vallendar. Le P. Joseph Kentenich en est alors le directeur spirituel. Richard Henkes fait partie de la congrégation mariale et préside la section des missions.

    Il est appelé pour son service militaire en 1918 à Darmstadt et se rend compte que ses idéaux élevés ne correspondent pas toujours à la réalité. Il passe son baccalauréat en 1919 et entre aussitôt après chez les pallottins. Il prononce ses premiers vœux en 1921 et, après avoir subi une crise spirituelle, il est ordonnéprêtre à Limburg an der Lahn en 1925. Il enseigne ensuite dans des lycées de garçons de la congrégation à Schönstatt, dans les Alpes et de nouveau à Schönstatt. En 1931, il est nommé à l'école pallottine de Katscher en Haute-Silésie

    Le P. Henkes est opposé à l'idéologie néo-païenne du Troisième Reich et oriente ses exercices spirituels dans ce sens, ainsi que ses prédications. Il est professeur de lycée à Frankenstein en Basse-Silésie en 1937, lorsqu'il doit affronter un procès après un sermon hostile au régime ; mais heureusement la loi d'amnistieconsécutive à l'Anschluss empêche la tenue du jugement. Cependant ses supérieurs le démettent par prudence de son poste et il est chargé seulement des exercices spirituels qui se tiennent à Branitz et de la direction spirituelle de la jeunesse locale. C'est à Branitz qu'il élit domicile après que toutes les écoles et lycées des pallottins sont fermés par les autorités du Troisième Reich en 1940. Il organise des prédications dans les grandes églises de Haute-Silésie et de Sankt Annaberg.

    Afin de lui éviter d'être enrôlé dans la Wehrmacht, le vicaire général Joseph Martin Nathan (1867-1947) le nomme en 1941 curé de la paroisse villageoise de Strandorf dans le petit pays d'Hultschin ; mais ses sermons et ses conversations sont surveillés. Il déclare par exemple que l'avortement (légalisé par le Troisième Reich) est un assassinat, ainsi que la mort des innocents. Il est convoqué à maintes reprises à la Gestapo locale.

    Finalement, il est arrêté le 8 avril 1943 à Ratibor à cause d'un sermon prononcé à Branitz, dans lequel il critiquait le rôle joué par l'armée allemande. Il est déporté le 10 juillet suivant à Dachau, où il est assigné à des travaux forcés dans des conditions inhumaines. Il s'y maintient ferme dans la foi, priant avec ses compagnons et partageant sa ration. Il ne fait pas partie à Dachau du noyau entourant le P. Kentenich ; mais il fait connaissance du professeur Beran, futur archevêque de Prague, qui lui apprend le tchèque1 et avec lequel il tisse des liens d'amitié.

    À partir du printemps 1944, il est transféré comme cantinier au Block 17 où se trouvent en majorité des Tchèques. Une seconde épidémie de typhoïde frappe le camp à l'hiver 1945 et il se porte comme volontaire parmi les prêtres allemands pour soigner les malades le 11 février 1945. Il tombe lui-même malade et meurt au bout de cinq jours d'agonie.

    Le P. Richard Schneider et ses confrères pallottins (douze en tout) du camp de concentration de Dachau ont été témoins que son corps a été incinéré. Ils recueillent ses cendres qui sont enterrées solennellement au cimetière pallottin de Friedberg (Bavière) le 7 juin 1945, jour anniversaire de sa messe de prémices. Elles ont été transférées en 1990 dans le caveau épiscopal du lieu.

    Son procès en béatification a été ouvert le 25 mai 2003 par l'évêque de Limburg an der Lahn, diocèse de son lieu de naissance. La conférence épiscopale tchèque en avait émis le vœu en l'an 2000. La congrégation pour les causes des saints est depuis 2007 chargée du dossier.

    Le pape François le reconnaît martyr le 21 décembre 2018. Richard Henkes pourra ainsi être déclaré bienheureux.

  • Ce que révèle l'archéologie au sujet de l'histoire de Jésus

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    De NATIONAL GEOGRAPHIC (via le site de France Catholique

    La véritable histoire de Jésus : ce que révèle l’archéologie

    par Kristin Romey

    La majorité des archéologues ne doutent plus de l’existence du personnage historique de Jésus. Au fil des fouilles en Terre sainte, son portrait s’affine. Kristin Romey nous emmène dans un jeu de piste vieux de vingt siècles.

    Le bureau d’Eugenio Alliata à Jérusalem évoque n’importe quelle officine d’archéologue qui préfère le travail de terrain. Sur les étagères surchargées, des relevés de fouilles côtoient des mètres rubans et d’autres outils. Rien de bien différent des bureaux de tous les archéologues que j’ai pu rencontrer au Moyen-Orient, à deux détails près : Alliata porte l’habit couleur chocolat des franciscains, et son quartier général se trouve dans le monastère de la Flagellation. Selon la tradition de l’Église, le monastère fut bâti à l’endroit même où Jésus-Christ, condamné à mort, fut flagellé par les soldats romains et couronné d’épines.

    https://www.nationalgeographic.fr/histoire/2018/12/la-veritable-histoire-de-jesus-ce-que-revele-larcheologie

  • Soljenitsyne est un de ceux qui nous ont permis de saisir la nouveauté des régimes totalitaires

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    De Bérénice Levet sur le Figaro Vox (lefigaro.fr) :

    « Soljenitsyne, penseur des limites »

    Faut-il relire Soljenitsyne ?

    FIGAROVOX/TRIBUNE - Bérénice Levet a participé à une table ronde sur la réception de Soljenitsyne en France, qui s'est tenue le 20 novembre à L'Institut de France dans le cadre du colloque organisé à l'occasion du centenaire de la naissance de Soljenitsyne. Le Figarovox publie en exclusivité son intervention.


    Bérénice Levet est docteur en philosophie et professeur de philosophie au Centre Sèvres. Elle vient de faire paraître Libérons-nous du féminisme! aux éditions de l'Observatoire.


    Née dans les années 1970, j'appartiens à la deuxième génération des lecteurs de Soljenitsyne. Une vie d'Ivan Denissovitch est publié en France en 1963, Le Pavillon des cancéreux en 1968, L'Archipel du Goulag en 1973 et Le discours d'HarvardLe Déclin du courage, prononcé en 1978.

    Je me permettrai d'évoquer ma propre expérience, non par plaisir narcissique, mais parce qu'elle ne me semble pas exclusive. Notre tâche à nous qui atteignions l'âge de la majorité, ou en approchions, avec la chute du mur de Berlin, n'était pas tant de nous délivrer des sortilèges du communisme que de répliquer à l'anthropologie progressiste qui façonnait nos sociétés depuis les années 1960-1970, dans laquelle nous avions grandi, selon laquelle nous avions été éduqués et à laquelle nous avions un temps adhéré. Mais nous commencions à en sentir dans notre chair, mais aussi aiguillonnés par des penseurs comme Alain Finkielkraut, à en sentir les failles. Nous aussi nous avions besoin d'un dégrisement idéologique mais les idoles que nous avions à briser étaient celles du progressisme, lequel s'obstinait à méconnaître, quand il ne criminalisait pas, les besoins fondamentaux de l'âme humaine: l'enracinement, l'inscription dans une histoire singulière, le droit des individus et des peuples à la continuité historique. L'idole par excellence de cette idéologie était la liberté, une liberté conçue comme déliaison. L'individu, postulait-on, serait d'autant plus libre, plus créatif, qu'il serait affranchi de toute tradition, allégé du fardeau du vieux monde. Alibi de la liberté au nom duquel les adultes renoncèrent à leur mission de transmission: l'enfant n'est plus escorté dans le monde où il entre, il y est jeté, selon le mot d'Hannah Arendt.

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  • Les origines de la crise de l'Eglise dans les années '70

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    De Guillaume Cuchet sur le site aleteia.org :

    Aux origines de la crise de l’Église dans les années 1970

    Dans le cadre du IXe colloque de l’Observatoire Foi et culture de la conférence des évêques de France, l’historien Guillaume Cuchet montrera comment les effets d’une crise religieuse et d’une crise culturelle peuvent se combiner. L’interpénétration d’une lente dérive de la pratique religieuse et de la mutation socio-culturelle héritée des Trente Glorieuses a été décisive dans le bouleversement du catholicisme après le concile Vatican II.

    La crise de l’Église des années 1970, plus précisément des années 1965-1978, de la fin du concile Vatican II à l’élection de Jean-Paul II, a-t-elle procédé de causes avant tout religieuses ou culturelles ? La question fait écho à un article bien connu de Lucien Febvre parue en 1929 sur « Les causes de la Réforme » au XVIe siècle à laquelle il avait apporté une réponse célèbre : « À révolution religieuse, causes religieuses », et non pas culturelles, sociales ou politiques. Formule profonde mais faussement claire, qui a des chances de ne pas l’être beaucoup plus en changeant de siècle et de révolution. Sans doute la crise des années 1970 procède-t-elle de causes à la fois religieuses et culturelles, tout le problème étant de savoir lesquelles, quel a été leur poids respectif et comment elles se sont articulées.

    Lire aussi : Mai 68 et Vatican II : les deux révolutions

    Deux thèses incomplètes

    Or on peut dire qu’il existe sur le sujet deux grandes thèses. La première, de type « externaliste » (comme disent les sociologues), consiste à dire que la crise en question a été socio-culturelle dans ses causes et religieuse dans ses effets. « Crise catholique de la société française » a écrit Denis Pelletier, et pas « crise du catholicisme français », c’est-à-dire version catholique de la crise générale que traverse alors la société française, qui a affecté aussi bien le protestantisme que l’école, la famille ou le Parti communiste.

    La seconde, de type « internaliste », considère, au contraire, que la crise a été avant tout spirituelle — « crise de la foi », pour reprendre une expression couramment employée, d’Henri de Lubac à Louis Bouyer —, voire, dans les milieux traditionalistes, résurgence de la crise moderniste du début du XXe siècle, jadis contenue par Pie X mais revenue avec une force décuplée à la faveur du concile. Dans cette hypothèse, la mutation socio-culturelle aurait tout au plus fourni à la crise ses matériaux, voire son simple prétexte.

    Lire aussi : Crise dans l’Église : quelques réformes possibles

    Ces deux thèses, ici réduites à leur clarté d’épure, me paraissent comporter chacune une part de vérité et il faut les combiner. Le problème de la première est qu’elle sous-estime trop la spécificité de la crise catholique, c’est-à-dire à la fois sa radicalité (bien manifestée par l’effondrement subit de la confession, les départs de prêtres, etc.), mais aussi son antériorité relative, puisque c’est un fait tout de même étonnant, et trop rarement souligné, que la crise dans l’Église ait, à bien des égards, précédé la crise dans la société. En sens inverse, la thèse de la crise spirituelle, indépendamment du fait qu’on ne sait pas toujours très bien en quoi elle consiste, explique la crise sans bien s’expliquer elle-même.

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  • L’état actuel des connaissances historiques concernant les origines de l'islam

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    Du blog de Hocine Kerzazi :

    L’islam à l’épreuve de ses origines

    Il n'est peut-être pas dans les prérequis du lecteur de verser dans l’étude historico-critique de l’apparition de l’islam bien qu’il puisse être, parfois malgré lui, témoin de contre-vérités proférées sur ce sujet. D’où l’intérêt de cet article qui s’attachera, en des termes simples, à poser des jalons notionnels au profit d’un large public en attente d’une pédagogie de vulgarisation.

    Depuis quelques dizaines d’années, une véritable révolution est en marche dans les milieux de la recherche islamologique[1]. Et pour cause, l’état actuel des connaissances historiques ébranle profondément l’historiographie musulmane des premiers temps de l’islam. Ces découvertes - qui s’affirment comme un enjeu majeur pour l’islam contemporain - sont accablantes pour la crédibilité du discours musulman et appellent une réflexion de fond sur ses prétentions à l’historicité

    Il n'est peut-être pas dans les prérequis du lecteur de verser dans l’étude historico-critique de l’apparition de l’islam bien qu’il puisse être, parfois malgré lui, témoin de contre-vérités proférées sur ce sujet. D’où l’intérêt de cet article qui s’attachera, en des termes simples, à poser des jalons notionnels au profit d’un large public en attente d’une pédagogie de vulgarisation : nous présenterons d’abord le récit des débuts de l’islam tel que l’historiographie musulmane le rapporte avant de le confronter à l’état actuel des connaissances historiques.

    INTRODUCTION

    L’histoire des premiers temps de l’islam, telle que rapportée par la tradition musulmane, s’inscrit dans un contexte instable et agité : trois des quatre premiers califes sont assassinés ; d’incessantes luttes intestines opposent à mort les plus intimes compagnons du Prophète ; des guerres civiles à répétition sur fond de conquête armée menée en terre non musulmane et d’autorité califale absolue exercée brutalement au sein de l’empire. Dans cette période tourmentée, le Coran, Parole de Dieu, aurait été conservé de façon miraculeuse[2] tout comme le récit fidèle des faits et gestes du Prophète (hadīṯ). Problème : toute cette histoire a été consignée plusieurs siècles après la tenue supposée de ces évènements.

    Pire, l’état actuel des connaissances historiques ébranle les fondements de cette version de l’historiographie musulmane. En effet, les recherches archéologiques et scripturaires sur La Mecque tendent à démontrer qu’elle serait une création tardive des Califes[3]. Les études sur les manuscrits anciens du Coran révèlent des activités manifestes de réécritures et de corrections du texte[4] et attestent de la circulation de versions concurrentes jusqu’au 8ème siècle[5]. L’examen des témoignages non-musulmans contemporains du Prophète et des premières conquêtes arabes dresse un portrait de Muḥammad tout à fait étranger à la biographie convenue qu’en donnent Sīra[6] et Sunna. Quant aux recherches philologiques, elles établissent des soubassements syro-araméens du Coran réfutant les prétentions musulmanes de la pureté[7] arabe originelle[8] de la langue coranique.

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  • Rien ne permet d'établir l’historicité du Bouddha

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    Du site EEChO.fr :

    David Drewes : La question de l’existence historique du Bouddha

    Introduction et traduction : Marion Duvauchel

    Aujourd’hui, toute la recherche comme aussi tous les adeptes du bouddhisme à la mode occidentale ont admis l’historicité du Bouddha. Tous relaient la légende d’un prince issu de la caste de Ksatriya et qui serait devenu ce fondateur d’une religion promise à l’avenir que l’on connaît (fort mal). Dans cet article, le chercheur américain du Minnesota, David Drewes, a ouvert l’enquête. Et il n’a rien trouvé. Depuis trois siècles, le formidable développement de cette religion est fondé sur un personnage dont rien n’apparaît attester l’existence historique : voilà qui mérite qu’on s’y arrête.*

    L’article de Drewes, The Idea of the Historical Buddha, a été publié au Journal of the International Association of Buddhist Studies, Volume 40 – 2017 1–25 doi: 10.2143 / JIABS.40.0.326900

    Il a été présenté au XVIIème congrès IABS en 2014 à Vienne.

    Texte PDF_en_anglais / PDF en français.

    Dans le domaine des études bouddhistes, l’idée de l’existence d’un Bouddha historique est l’une des plus communément admises, et elle est aussi l’une des plus confuses et des plus problématiques : on admet d’un côté, universellement, que le Bouddha a réellement existé ; mais de l’autre plus de deux siècles de recherche ont échoué à établir quoi que ce soit à ce sujet. Nous sommes en face d’un fait singulier et paradoxal : la figure historique fondatrice du bouddhisme n’a pu être liée à aucun fait historique, et rien ne semble attester son historicité, idée qui manque même de cohérence et, décidément, de fondement. Confrontés à cette embarrassante situation, les chercheurs n’ont pu que rarement éviter la tentation de présenter comme vraie une probabilité ou une proposition du type : « cela a dû avoir lieu ». Avec le temps, l’idée d’un être de chair et de sang s’est imposée, qu’on tient pour l’une des plus éminentes personnalités ayant vécu mais qui ne repose sur rien d’autre que de l’imagination. Je voudrais essayer ici d’apporter un peu de lumière sur ce problème en revisitant la recherche qui a introduit et soutenu l’idée du Bouddha historique. Bien des études sur la question et des plus sérieuses décrivent ce fait comme une découverte avérée et un fait accompli. Je voudrais suggérer que, si l’on y porte quelque attention, il apparaît qu’aucune découverte nouvelle n’a été faite et qu’à ce jour, rien ne permet l’historicité du Bouddha, qui n’a aucun fondement scientifique.

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  • Québec : l'enseignement de l'histoire revu et corrigé au nom du politiquement et culturellement correct

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    Québec — Comment on aseptise notre histoire

    Le Devoir nous appre­nait avant-hier que le ministère de l’Éducation a décidé de se débarrasser de nombreux manuels scolaires en histoire, une opération de 1 600 000 $.

    La raison : les textes n’étaient pas assez fidèles à la rectitude politique et ne reflétaient pas assez le point de vue amérindien sur notre histoire.

    D’ailleurs, on leur reprochait d’utiliser le mot « Amérindien » [lui-même euphémisme récent qui a remplacé l’imprécis Indien et le très incorrect Sauvage], qui serait apparemment inacceptable. 

    Culpabilisation

    Inversement, ces manuels étaient accusés d’entretenir une vision trop positive de l’histoire de la France en Amérique et de l’épopée de la Nouvelle­­­-France.

    [Ce qui nous paraît étrange c’est que d’aucuns veulent toujours d’un Monopole de l’Éducation qui décide de tout au Québec y compris du contenu des manuels... Ce qui ne se fait plus en France par exemple depuis Vichy.]

    Ce petit épisode est terriblement révélateur de ce que devient l’enseignement de l’histoire au Québec — et, plus largement, ailleurs en Occident.

    On le sait, nos sociétés ont développé, au fil des dernières décennies, une vision de plus en plus négative de leur aventure historique. Alors qu’elles avaient peut-être hier tendance à pousser trop loin l’autocongratulation, aujourd’hui, elles ne retiennent que les pages noires de leur histoire. Elles s’accusent sans cesse de mille crimes, bien souvent imaginaires, tellement elles font preuve d’anachronisme en plaquant sur le monde d’hier les critères moraux du monde d’aujourd’hui.

    On le voit chez nous. La Nouvelle-France était traditionnellement vécue comme une épopée. C’était le récit fondateur de la nation, permettant la formation d’un peuple. C’était une histoire d’aventuriers, d’explorateurs, de voyageurs, mais aussi de paysans et d’enracinement.

    L’utopie est dans le tipi... Manuel CEC 3e primaire, p. 37

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  • L'urgence d'un Tribunal de Nuremberg pour juger les crimes du communisme

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    D'Alexandre del Valle sur le site de Valeurs Actuelles :

    Pour “un Tribunal de Nuremberg du communisme” ou comment vaincre le terrorisme intellectuel marxiste

    “La gauche et l’extrême-gauche ont réussi à se présenter comme l’horizon indépassable de la Résistance face à une droite proto-pétainiste forcément suspecte et dont l’ADN naturel ou larvé serait nazi-fasciste”, explique l’essayiste Alexandre del Valle, pour qui la “droite”, les libéraux et même les vrais progressistes démocrates antitotalitaires attachés à l’Etat régalien doivent engager un combat culturel.

    La condamnation à la prison à vie, le 16 novembre dernier, des deux plus hauts dirigeants cambodgiens communistes « khmers rouges » nous rappelle que le communisme a été le plus meurtrier des totalitarismes du XXe siècle. Mais le fait que le motif de la condamnation soit le « génocide » des minorités cambodgiennes et non l’adhésion au totalitarisme communiste lui-même, qui a frappé l’ensemble de la société cambodgienne, en dit long sur la persistante impunité du « fascisme rouge ».

    L’extrême gauche marxiste exerce d’ailleurs toujours, malgré les crimes monstrueux des Lénine, Staline, Pol Pot, Mao, Enver Hodja, Ceausescu, Kim Jong Il (et Un), son hégémonie idéologique. Et là où elle n’exerce pas le terrorisme physique, elle continue à pratiquer un terrorisme intellectuel sous couvert d’antifascisme, d’antiimpérialisme ou d’antisionisme. Cette étonnante impunité d’une l’idéologie qui a tué, persécuté et appauvri partout où elle a été appliquée, ne serait pas possible si le communisme avait été une fois pour toutes solennellement condamné juridiquement, politiquement, moralement par un tribunal universel comme cela fut le cas pour le nazisme et le fascisme à Nuremberg.

    Du Cambodge des Khmers Rouges au Brésil de Bolsonaro : la difficulté persistante à condamner et combattre le communisme sans être soumis à lareductio ad hitlerum

    Après quarante ans, le régime du « Kampuchéa démocratique » a donc finalement été qualifié de « génocidaire » par les Chambres extraordinaires des tribunaux cambodgiens (CETC), en fait un tribunal ad hoc parrainé par les Nations Unies pour juger au nom du « peuple cambodgien » les anciens dirigeants khmers rouges Khieu Samphan et Nuon Chea, respectivement chef d’Etat et idéologue du régime khmer rouge.

    Le verdict historique prononcé le 16 novembre dernier contre le régime communiste totalitaire le plus monstrueux (en proportion) du XXe siècle mérite qu’on s’y attarde, car contrairement à ce que pensent nombre de personnes qui saluent cette condamnation des sanguinaires disciples khmers rouges de Pol Pot, ce n’est pas le communisme en tant que tel qui vient d’être incriminé, puisque le tribunal ad hoc cambodgien appuyé par les Nations Unies a condamné le « génocide » de deux millions de personnes (entre 1975 et 1979) issues des ethnies minoritaires, ce qui ne reflète qu’une partie de l’horreur.

    Pourtant, la motivation idéologique de ce génocide fut bien le communisme de Pol Pot (formé au parti communiste français)  et la volonté d’éradiquer la classe « bourgeoise-monarchique », vue comme « ennemie du peuple ». Toutefois, malgré son caractère partiel, la condamnation a ceci de positif qu’elle nous rappelle que les régimes communistes d’hier et d’aujourd’hui (soviétique léniniste-stalinien, nord-coréen, chinois, cubain, nicaraguayen, vietnamien, érythréen, albanais, yougoslave, Ethiopien, vénézuélien-chaviste, etc.) ont pu être aussi totalitaires que le nazisme, car le totalitarisme rouge est responsable de la mort d’environ cent de millions de victimes… un chiffre tristement inégalé.

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  • 40 ans après, le génocide perpétré par les Khmers rouges est enfin appelé par son nom

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    De Marzena Devoud sur le site aleteia.org :

    Cambodge : le « génocide » khmer rouge enfin reconnu

    Les deux plus hauts dirigeants khmers rouges encore en vie ont été condamnés ce vendredi au Cambodge à la prison à vie pour "génocide". C’est la première fois que ce qualificatif a été employé par le tribunal cambodgien parrainé par l'ONU. Un verdict historique contre un régime qui a conduit à la mort quelques deux millions de personnes entre 1975-1979.

    Près de quarante ans après la libération du pays de l’horreur khmère rouge, fin décembre 1978, les deux derniers grands dirigeants encore en vie du régime ont été, vendredi 16 novembre, déclarés coupable de « génocide ». L’idéologue du mouvement ultra-maoïste Nuon Chea, 92 ans détenait le pouvoir de « décision ultime » avec Pol Pot, a relevé le juge Nil Nonn. Quant à Khieu Samphan, le chef de l’Etat du « Kampuchéa démocratique », aujourd’hui âgé de 87 ans, il était « le visage » du régime et a « incité » et « contribué aux purges ». 

    Génocide reconnu pour la première fois

    Bien que les exactions du régime aient été perpétrées à une échelle de masse entre 1975 et 1979, le Premier ministre actuel, Hun Sen, lui-même ancien cadre khmer rouge, a demandé qu’aucun autre suspect ne soit renvoyé devant le tribunal, mettant en avant de potentiels troubles dans le royaume.

    Lire aussi : Cambodge : 35 martyrs des Khmers rouges en voie de béatification

    Nuon Chea et Khieu Samphan comparaissaient depuis 2011 devant cette juridiction. Mais pour tenter d’accélérer la procédure, au vu de l’étendue des charges, les débats ont été divisés en plusieurs procès. A l’issue du premier, qui se concentrait sur « les crimes contre l’humanité », les deux hommes avaient déjà été condamnés en 2014 à la perpétuité.

    Le second procès portait principalement sur des accusations de « génocide ». Pour la première fois, cette qualification a été retenue par le tribunal à l’encontre de Vietnamiens, de membres de la communauté des Chams et d’autres minorités religieuses. 

    L’objectif de la dictature des Khmers rouges menès par Pol Pot, mort en 1998 sans être jugé, était d' »établir une société athée et homogène supprimant toutes les différences ethniques, nationales, religieuses, raciales, de classe et culturelles », a relevé le juge Nil Nonn.

    Des martyres des Khmers en voie de béatification

    L’Eglise catholique a été totalement anéantie par les persécutions sous le régime de Pol Pot. Parmi ses martyres, 35 sont en voie de béatification. Parmi eux figurent, outre Mgr Joseph Chhmar Salas (1937-1977), des prêtres – dont cinq pères des Missions Etrangères de Paris –, des religieux et religieuses ainsi que des laïcs. Tous ont été trouvés morts 1970 et 1977.

    En effet les responsables de l’Eglise catholique au Cambodge ont lancé en 2015 le processus qui devrait aboutir à leur béatification. Il s’agirait d’une première pour la communauté catholique cambodgienne, forte de 22.000 fidèles aujourd’hui qui ne compte pas encore de bienheureux ou de saints reconnus par l’Eglise. 

  • A propos de l'emploi des langues dans la liturgie

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    mag_108_02-page-001.jpgLu dans le magazine trimestriel "Vérité et Espérance-Pâque Nouvelle" (livraison de l'automne 2018)

    "Que la langue du culte se distingue de celle de la vie courante est un phénomène sinon universel, du moins largement répandu dans beaucoup de liturgies.

    Cela était déjà vrai dans l’Antiquité païenne : à Rome, du temps d’Auguste, des collèges sacerdotaux comme les danseurs saliens ou les frères arvales conservaient pieusement des « carmina » dans une langue devenue archaïque. On ne les chantait pas moins. A la même époque, dans les synagogues juives, la Loi était lue en hébreu, langue alors tombée en désuétude, quitte à être traduite ou expliquée en araméen ou en grec. Jusqu’à un certain point, cela reste encore vrai de nos jours dans l’orthodoxie, avec l’usage du slavon ou du grec ancien et dans le catholicisme occidental avec le latin dont le concile Vatican II pose en principe que, sauf cas particuliers,  l’usage sera conservé dans les rites (constitution « Sacrosanctum Concilium », art. 36. 1).

    Mais pourquoi ? Par tendance, une liturgie est normalement conservatrice. Parce qu’elle est le lieu de la vérité qui ne varie pas. Modifier le rite, a fortiori la langue qui en est le caractère le plus marquant, pose la question du respect du sens, de la fidélité, dans un domaine par hypothèse délicat : celui de l’acte qui, dans le culte chrétien en tout cas, relie à l’absolu de Dieu. C’est une première explication mais, s’agissant du latin, il y en a d’autres, liées au contexte historique et, d’une manière générale, à la culture catholique.

    Des premiers temps à l’époque patristique

    Au fond, dans la liturgie chrétienne, les « distanciements » du langage quotidien ont existé dès l’origine. Lorsque le Christ institue l’Eucharistie au soir du Jeudi Saint, il le fait dans le contexte d’un rite juif, en araméen sans doute mais encadré par des psaumes hébraïques, c’est-à-dire dans une langue morte depuis le retour de l’exil à Babylone (538 av. J.-C.).

    Gagnant l’empire romain, le christianisme célébrera d’abord en grec : parce que celui-ci est  accessible aux nouveaux convertis, alors issus en majorité de la partie orientale de l’empire? Peut-être, mais surtout parce que le grec est, à la mesure du monde hellénistique, la langue de culture universelle susceptible d’exprimer avec exactitude la foi et les raisons de croire, mieux qu’aucun des dialectes de la Romania.  Depuis le IIe siècle avant notre ère, cette langue y exerce en effet une emprise intellectuelle que ne diminue pas l’éclat de la littérature latine dans les siècles suivants : à l’époque de Virgile et de Cicéron, de la bouche des maîtres d’école, les enfants des citoyens de Rome apprennent d’abord le grec. Et, cent ans avant le Christ, à Alexandrie, les savants juifs ont aussi achevé un tour de force : transposer en grec les concepts de la bible hébraïque. C’est la version dite « des Septante », qui ouvre la voie de la fusion ultérieure du message chrétien, de forme originairement sémitique, dans la pensée hellénique.

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