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Histoire - Page 101

  • Les libéraux précurseurs des Révolutionnaire sanglants ?

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    Alexandre Soljénitsyne : les libéraux précurseurs des Révolutionnaire sanglants ?

    Il y a un siècle naissait, en 1918, Alexandre Soljénitsyne. Il obtint le Nobel de Littérature en 1970. Déchu de sa nationalité en 1974 après la parution en Occident de L’Archipel du Goulag, il fut expulsé d’URSS, émigra aux États-Unis d’Amérique, où il vécut vingt ans avant de revenir vivre en Russie. L’Archipel du Goulag est sa première « cathédrale » d’écriture, selon l’expression de Georges Nivat, La Roue rouge (sur le « déraillement » de l’histoire russe) en constituant la seconde. Son éditeur français marque les dix ans de sa mort par la publication de trois textes politiques du grand écrivain. Pour mieux comprendre les révolutions française et russe. Loin des lieux communs progressistes.

    En marge de ses grands romans, il y a des dizaines d’Écrits politiques d’Alexandre Soljénitsyne. Ce recueil s’ouvre sur une lettre publique, qui est l’axe de son œuvre, le moteur de sa vie : pour résister, il faut commencer par se réformer soi-même. Ce bref catéchisme du résistant fut rédigé en février 1974, à la veille de la seconde arrestation et de l’expulsion d’URSS de son auteur.

    S’ensuivent les Leçons de Février (1983), inspirées par la lecture d’une immense littérature sur la révolution de 1917 et par une amère constatation : la monarchie russe, tricentenaire et encore populaire en 1914, est tombée en trois jours. Faute de savoir penser vrai, parler vrai ?

    Pour terminer ce recueil, Deux révolutions : la française et la russe (1984), est une réflexion inédite en français, où Soljénitsyne compare le glissement vers mensonge et violence de ces deux révolutions.

    Extraits de la chronique d’Éric Zemmour sur ce recueil :

    Alexandre Soljenitsyne est mort il y a dix ans. Les polémiques autour de son nom se sont apaisées. Il n’y a plus assez de communistes pour aboyer aux mollets de l’« agent de la CIA » ; les « nouveaux philosophes » d’antan et libéraux de toujours n’osent plus le traiter de « réactionnaire », voire d’« antisémite ». Le rebelle controversé de jadis est devenu une statue du Commandeur. Quand son éditeur français a la bonne idée d’exhumer deux grands textes politiques, rédigés depuis son exil américain, quelques années avant la chute du mur de Berlin, il place en ouverture un court préambule intitulé « Vivre sans mentir », sorte de vade-mecum de survie spirituelle dans un régime totalitaire : « La clef de la libération est le refus de participer personnellement au mensonge. […] Nous ne sommes pas mûrs pour aller sur la place publique et proclamer à grands cris la vérité, et dire tout haut ce que nous pensons tout bas. Ce n’est pas pour nous, cela fait peur, mais refusons au moins de dire ce que nous ne pensons pas. »

    On songe alors que nos régimes démocratiques d’aujourd’hui ressemblent de plus en plus aux régimes totalitaires d’autrefois, mais nous n’avons pas le temps de nous y attarder que le traducteur et préfacier du grand homme, Georges Nivat, nous explique que toute révolution est un « algorithme, celui du mensonge, du petit mensonge qui devient grand. […] Mensonge et révolution sont liés. » D’où le titre du recueil.

    On lit. Et on relit certaines pages, séduits par la clarté virile du style sans effet de l’auteur, et étonné de ne pas y trouver la dénonciation du mensonge annoncée. Soljenitsyne n’est pas historien, mais il est mieux : il vit l’histoire de l’intérieur. Aucune des grandes réflexions sur la Révolution française — celles de Tocqueville, Thiers ou Taine — ne lui est inconnue. Les deux textes — le premier sur la seule révolution de février 1917, l’autre qui compare les deux révolutions de 1917 et de 1789 — font la paire.

    La conclusion s’impose d’elle-même : ce n’est pas le mensonge qui a provoqué la chute des deux monarchies, mais la faiblesse des deux derniers rois. Nicolas II et Louis XVI étaient de bons chrétiens qui aimaient leur famille plus que le pouvoir, et ne voulaient pas faire couler le sang de leur peuple. Ces vertus chrétiennes et humanistes en faisaient de fort braves hommes et d’excellents pères de famille ; mais de détestables rois. Sans le citer, Soljenitsyne retrouve la leçon que professait déjà Richelieu dans son testament : les vertus privées font le plus souvent les malheurs publics. Ce qu’il dit de Nicolas II convient en tout point à Louis XVI : « Toutes les décisions […] procédaient chez le tsar de son attachement à la paix, qualité éminente pour un chrétien, fatale chez le dirigeant d’un grand empire. […] La dynastie s’est suicidée pour ne pas provoquer une effusion de sang, ou une guerre civile. Pour en provoquer une pire, plus longue, sans le drapeau unifiant au trône. »

    La faiblesse coupable de ces rois tenait à leur caractère ; mais plus encore à l’environnement idéologique dans lequel ils ont baigné. Au contraire des libéraux et de tous les progressistes, Soljenitsyne ne fait pas de distinguo entre la « bonne » révolution (1789 et février 1917) et la « mauvaise » (1793 et octobre 1917). Il est même plus sévère avec les premières qu’avec les secondes ; avec les libéraux qu’avec les « terroristes » jacobins ou bolcheviques. Il a bien compris que c’est l’idéologie libérale, ce qu’il appelle le « Champ libéral-radical », qui a désarmé les monarques et les élites autour d’eux : « Durant cent ans, le Champ avait irradié si puissamment que la conscience nationale en lui s’était étiolée (“patriotisme primaire”), et la couche instruite avait cessé de prendre en considération les intérêts de l’existence nationale. Le sentiment national avait été rejeté par l’intelligentsia et négligé au sommet. C’est ainsi que nous avons pris le chemin de la catastrophe. »

    Ce libéralisme antinational des élites avait été préparé de longue date — au siècle des Lumières pour la France et depuis le coup de main manqué des décembristes, en 1825, pour la Russie, par le travail de sape des intellectuels, des écrivains, des philosophes libéraux. Soljenitsyne reprend l’analyse de Tocqueville et de Taine : ce ne sont pas les difficultés économiques, sociales, voire militaires, qui ont « mûri la révolution, mais […] l’acharnement des intellectuels pendant des dizaines d’années, que le pouvoir n’a jamais pu surmonter ». Et de reprendre sans hésitation le jugement définitif des paysans russes qui fera hurler tous nos beaux esprits de Paris ou de Saint-Pétersbourg : « Ces troubles nous sont envoyés parce que le peuple a oublié Dieu. »

    L’implacable diagnostic posé, on peut nuancer : si la parenté est frappante entre Girondins et Cadets, entre Danton et son groupe et les leaders SR (socialistes-révolutionnaires), sans oublier bien sûr les Jacobins de Robespierre et les bolcheviks de Lénine, Soljenitsyne n’est pas dupe de sa propre comparaison : « La Terreur de Robespierre a les jambes courtes » à côté de celle de Lénine : il n’a pas de force armée à sa dévotion ; respecte les formes parlementaires et surtout la propriété privée. Robespierre est un « patriote », Lénine se proclame « anti-patriote ». Soljenitsyne ne tombe pas dans le panneau dans lequel se précipiteront tous ses prétendus héritiers : il ne compare ni Robespierre à Lénine, ni Bonaparte à Staline. Il est un vrai réactionnaire, pas un libéral. Tous ses ennuis en Occident viendront de cette différence. Il a compris qu’une révolution commence lentement et finit fort : « La révolution est toujours une inflammation pathologique et une catastrophe. » Il a compris que pendant que l’est de l’Europe subissait le totalitarisme communiste, l’ouest du continent connaissait lui aussi une nouvelle révolution qui détruisait toute tradition, toute racine, tout patriotisme, toute spiritualité, avec la même alliance objective des libéraux qui désarment et des terroristes totalitaires qui détruisent.

    Révolution et mensonge

    de Alexandre Soljénitsyne (Auteur)
    paru chez Fayard,
    à Paris,
    le 31 octobre 2018
    192 pages
    ISBN-10: 2213711682

  • Guerre de 14-18: en France et en Belgique, les prêtres ont payé un lourd tribut

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    A lire ici : https://www.cath.ch/newsf/guerre-de-14-18-en-france-et-en-belgique-les-pretres-ont-paye-un-lourd-tribut/

  • Le regard de Benoît XVI sur la Première Guerre mondiale

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    La Première Guerre mondiale selon Benoît XVI
     

    Charles 1er de Habsbourg et son fils, Otto

    De Massimo Introvigne (31-05-2013) sur La Bussola, la traduction du site "Benoît-et-moi" :

    Voici l'exposé, intitulé «La Première Guerre mondiale dans le magistère de Benoît XVI», fait par Massimo Introvigne lors de la conférence «Le Bienheureux Charles de Habsbourg et l'Europe», organisé pour le 65e anniversaire de la rencontre entre le Président du Conseil italien Alcide de Gasperi et le ministre français des Affaires étrangères Georges Bidault. 

    * * *

    Benoît XVI a mis au centre de son Magistère une interprétation théologique de l'histoire. Comme il l'a expliqué dans l'homélie du 16 Octobre 2011 dans le cadre de la messe pour la nouvelle évangélisation, «la théologie de l'histoire est un aspect important, essentiel de la nouvelle évangélisation, parce que les hommes de notre temps, après la saison néfaste des empires totalitaires du XXe siècle, ont besoin de trouver un regard d'ensemble sur le monde et sur le temps, un regard vraiment libre ».

    La théologie de l'histoire permet également d'identifier les causes de la dramatique crise de l'Europe, un autre thème cher au pape Ratzinger. 

    Ces causes sont multiples, mais Benoît XVI est souvent revenu sur un événement fondamental, la Première Guerre mondiale. Certes, avant aussi, il y avait des guerres terribles, mais la Grande Guerre de 1914-1918 représente une sinistre nouveauté non seulement pour la première utilisation massive d'armes de destruction de masse - tels sont considérés, encore aujourd'hui, les gaz asphyxiants - mais aussi parce que l'on y théorise et pratique la séparation entre la guerre et la morale. 

    Cette séparation est également évidente dans l'attaque - qui n'avait jusque-là que quelques précédents - des monuments historiques, y compris les églises, notamment la cathédrale de Reims, un événement sans précédent qui a causé une énorme émotion dans le monde entier.

    Dans le premier de ses messages pour la Journée mondiale de la Paix, celui pour la XXXIXe Journée célébrée le 1er Janvier 2006, Joseph Ratzinger lie au drame de la Première Guerre mondiale, le choix même du nom de Benoît XVI. 

    «Le nom de Benoît, que j'ai a choisi le jour de l'élection à la Chaire de Pierre, est un signe de mon engagement convaincu en faveur de la paix. Je voulais évoquer fois à la fois le Saint Patron de l'Europe, inspirateur d'une civilisation de la paix sur l'ensemble du continent, et le pape Benoît XV [1854-1922], qui condamna la Première Guerre mondiale comme un "massacre inutile" et œuvra pour une reconnaissance par tous des exigences élevées de la paix».

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  • Les vérités cachées de la guerre d'Algérie

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    De Michel De Jaeghere sur le site du Figaro (Histoire) :

    Jean Sévillia : l'imposture et la tragédie de la guerre d'Algérie

    LE FIGARO HISTOIRE - Dans une puissante synthèse de cent cinquante ans d'histoire, Jean Sévillia, interrogé par Le Figaro Histoire, lève le voile sur Les Vérités cachées de la guerre d'Algérie et reprend à frais nouveaux l'ensemble du dossier depuis la conquête.

    «Historiquement correct» ou «incorrect»: Jean Sévillia s'est imposé en marge de son œuvre d'historien de l'Autriche comme l'inlassable pourfendeur des préjugés idéologiques qui pèsent sur la vision de l'histoire que diffuse, trop souvent, notre société médiatique. Il fait le point dans son dernier livre sur les légendes qui ont fait de la guerre d'Algérie le théâtre d'une instrumentalisation peu soucieuse de la vérité des faits. (Les vérités cachées de la guerre d'AlgérieJean Sévillia, Fayard, 300 pages, 20,90 €, à paraître le 24 octobre).

    Le Figaro Histoire: Peut-on nier, à l'école de Ferhat Abbas, que l'Algérie ait existé avant la France?

    Jean Sévillia: Le terme d'Algérie est lui-même une création française. Il apparaît pour la première fois en 1838, sous le règne de Louis-Philippe, dans une instruction du ministère de la Guerre. Le territoire actuel de l'Algérie n'avait, de fait, jamais connu d'unité politique avant la conquête française. Alger était la capitale d'un royaume corsaire représentant une étroite bande côtière autour de la ville, assujetti par des liens assez lâches depuis le XVIe siècle à l'Empire ottoman ; l'arrière-pays était dominé par des tribus adverses, dont la «régence d'Alger», tournée vers la mer, la guerre de course, le trafic des esclaves, ne s'occupait nullement. Quant au Sahara, il était parcouru par des tribus touareg nomadisant entre le Niger, le Mali, le Sahara espagnol et l'actuelle Algérie, et vivant dans une parfaite ignorance de ce qui se passait au nord de leur désert. L'unité de l'Algérie a procédé, d'abord, de l'intervention française. Elle s'est affirmée ensuite autour de la révolte d'Abd el-Kader, qui est parvenu à fédérer derrière lui, sous le signe du djihad, les tribus qui étaient hostiles à la conquête, arabes comme kabyles ou chaouies. Cette guerre serait, ensuite, en dépit de son échec, l'un des ciments mémoriels du pays. Le paradoxe est qu'Abd el-Kader est devenu quant à lui, après sa reddition, francophile. Bien traité par les autorités françaises, qui le considéraient comme un valeureux combattant, hébergé comme un prince à Amboise, où il fut longtemps assigné à résidence avec ses femmes, ses serviteurs et ses enfants, il finit sa vie en philosophe et en vieux sage à Damas, où il intervint en 1860 pour s'opposer au massacre des chrétiens de Syrie.

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  • Les évêques de Pologne ont mis en garde contre un « abandon de la foi catholique »

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    Lu sur le site "cathobel" :

    Pologne – Les évêques mettent en garde contre l’abandon de la foi

    Dans une lettre pastorale commune lue dans tout le pays lors des messes du 4 novembre 2018, les évêques catholiques de Pologne ont mis en garde contre un « abandon de la foi catholique ».

    La lettre a été écrite à l’occasion du centenaire de la restauration de l’indépendance de la Pologne, le 11 novembre 1918. « La célébration de cet anniversaire nous incite à réfléchir sur l’état actuel de la Pologne et la menace qui pèse sur son existence souveraine », déclarent les évêques. L’abandon des « principes chrétiens » comme base de la vie familiale et de l’Etat a été « le danger le plus grave » qui a conduit à la chute de l’Etat polonais dans le passé, analyse l’épiscopat. L’indépendance étatique n’a pas été « donnée à la nation polonaise une fois pour toutes », mais a exigé de chaque génération polonaise qu’elle se « préoccupe de la patrie ».

    L’indépendance a été acquise, il y a 100 ans, par des Polonais « libres intérieurement, fortifiés dans la foi et responsables de la nation ». Après 123 ans de domination étrangère, l’Etat indépendant a été obtenu non seulement par la lutte armée et les efforts politiques et diplomatiques, « mais surtout par l’amour de Dieu et du prochain ».

    Appréciation des femmes

    Les évêques soulignent le rôle de l’Église catholique et des chrétiens d’autres confessions dans la préservation de l’identité nationale. Ils rendent aussi hommage aux familles, et en particulier aux femmes, qui ont transmis « l’amour de Dieu, de l’Eglise et de la Patrie » à la génération suivante. Outre l’abandon de la foi catholique, les pasteurs mettent en garde contre « l’alcool, les drogues, la pornographie, les dangers d’internet, les jeux de hasard ». La diffusion de cet « esclavage« , surtout parmi les jeunes générations, affaiblit la nation moralement et spirituellement.

    La lettre critique aussi l’égoïsme des individus et des groupes, le désintérêt pour le bien commun, « la calomnie et l’insulte contre la foi catholique, les traditions nationales polonaises et tout ce qui constitue notre patrie. »

    Solidarité entre les générations

    « Le commandement universel de l’amour de Dieu et du prochain inclut l’amour de son propre pays « , soulignent les évêques. Ils appellent à l’honnêteté, à la solidarité entre les générations et à la « responsabilité envers les plus faibles« .

    Le 11 novembre, la Pologne célèbre sa refondation à la fin de la Première Guerre mondiale après 123 ans d’occupation par ses voisins. En 1795, la Prusse, la Russie et l’Autriche-Hongrie s’étaient partagé la Pologne. Aujourd’hui, près de 90 % des Polonais appartiennent à l’Église catholique.

  • L’Eglise : ni sainte, ni catholique ?

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    Le site « didoc » reprend cet  article du professeur Miguel Pastorino publié dans  « aleteia »

    « En 1969, Joseph Ratzinger, à l’époque théologien, écrivait dans son œuvre « Introduction au christianisme » un bref chapitre sur l’Église qui commençait d’une manière qui peut nous paraître quelque peu familière actuellement.

    putaindebabylone.jpg« Parlons également de ce qui nous accable de nos jours. N’essayons pas de le cacher ; aujourd’hui nous sommes tentés de dire que l’Église n’est ni sainte, ni catholique… L’histoire de l’Église est remplie d’humains corrompus. Nous pouvons comprendre l’horrible vision de Dante qui voyait monter dans la voiture de l’Église les prostituées de Babylone, et nous comprenons les terribles mots de Guillaume d’Auvergne (XIIIe siècle), qui affirmait que nous devrions trembler face à la perversion de l’Église : « L’Église n’est plus une épouse, mais un monstre effrayant, difforme et sauvage… »

    La catholicité de l’Église nous semble tout aussi problématique que la sainteté. Les partis et les batailles ont divisé la tunique du Seigneur, ont divisé l’Église en de nombreuses Églises qui prétendent être, de manière plus ou moins vive, la seule vraie et unique Église. C’est la raison pour laquelle aujourd’hui l’Église est devenue pour de nombreuses personnes l’obstacle principal à la foi. On ne peut voir en elle que la lutte pour le pouvoir humain, le misérable théâtre de ceux qui, avec leurs affirmations, veulent absolutiser le christianisme officiel et paralyser le réel esprit du christianisme ».

    Il l’affirme de la manière la plus claire et dure qu’il soit, convaincu qu’on ne peut réfuter ces arguments et que cette perception se base non seulement sur des raisons fondées, mais aussi sur des cœurs déçus et blessés qui ont vu leurs attentes s’effondrer. Et c’est à partir de là, de ce contraste entre l’opinion que l’on a de la foi et ce que l’on perçoit dans la réalité, qu’on se demande : « Pourquoi, en dépit de tout, aimons-nous l’Église ? »

    Église sainte ?

    « Église sainte » ne sous-entend pas que chacun de ses membres est saint, immaculé. Joseph Ratzinger soutient que le rêve d’une église immaculée renaît à toutes les époques mais n’a pas sa place dans le Credo, et qu’en réalité les critiques les plus vives envers l’Église viennent de ce rêve irréaliste d’une église immaculée.

    « La sainteté de l’Église réside dans ce pouvoir de sanctification que Dieu exerce malgré le caractère pécheur de l’homme. Elle est donnée par Dieu comme une grâce, qui subsiste en dépit de l’infidélité de l’homme. C’est l’expression de l’amour de Dieu qui ne se laisse pas vaincre par l’incapacité de l’homme, mais qui continue, malgré tout, à être bon avec celui-ci, il ne cesse de l’accueillir justement en tant que pécheur, il se tourne vers lui, il le sanctifie et l’aime. »

    Tout comme ce qui est gratuit ne dépend pas du mérite des croyants, la sainteté de l’Église est celle du Christ, pas la nôtre. « Mais c’est toujours vraiment la sainteté du Seigneur qui se fait présente ici, et il choisit aussi et justement les mains sales des hommes comme réceptacle de sa présence. »

    Pour Joseph Ratzinger, la déconcertante association de la sainteté de Dieu et de l’infidélité de l’homme est l’aspect dramatique de la grâce de ce monde, car elle rend visible l’amour gratuit et inconditionnel de Dieu, qui hier comme aujourd’hui s’assied à la table des pécheurs.

    Le rêve d’un monde pur

    L’idée selon laquelle l’Église ne se mêle pas au péché est une pensée simpliste et dualiste, qui présente une image idéale et noble, mais pas réelle. Joseph Ratzinger rappelle que ce qui était déjà perçu comme scandaleux dans la sainteté du Christ, aux yeux de ses contemporains, était qu’il ne faisait pas descendre le feu sur ceux qui étaient indignes et ne cherchait pas la pureté en séparant le blé de l’ivraie.

    « La sainteté de Jésus se manifestait précisément dans ses rencontres avec les pécheurs, qu’il attirait à lui, en complète communauté de destin avec les égarés, révélant ainsi ce qu’est la véritable sainteté : non pas une séparation mais une unification ; non pas un jugement mais un amour rédempteur. »

    Les questions qui surviennent de cette manière de voir les choses sont effroyables, mais pleines d’espoir : « L’Église n’est-elle pas simplement la poursuite de cet abandon de Dieu à la misère humaine ? N’est-elle pas la continuation des repas pris par Jésus avec les pécheurs ? N’est-elle pas la continuation de ses contacts avec la pauvreté du péché, au point d’avoir l’air d’y sombrer ? Dans la sainteté de l’Église, bien peu sainte par rapport à l’attente humaine d’une pureté absolue, n’y a-t-il pas la révélation de la véritable sainteté de Dieu qui est amour, un amour qui toutefois ne se réfugie pas dans le noble détachement de l’intangible pureté, mais qui se mêle à la saleté du monde de façon à la nettoyer ? La sainteté de l’Église peut-elle être autre chose que le fait que les uns portent les charges des autres, ce qui vient évidemment, pour tous, du fait que tous sont soutenus par le Christ ? »

    S’aider les uns les autres, car Il a porté le fardeau avec nous

    Il confesse, de sa plume toujours lucide et transparente, que la sainteté presque imperceptible de l’Église a quelque chose de consolateur. Parce que nous serions découragés face à une sainteté immaculée, dévastatrice et qui nous juge ; une sainteté qui ne comprendrait pas la fragilité humaine et qui n’offrirait pas toujours le pardon à celui qui se repent de tout son cœur. En réalité, nous devrions tous être radiés de l’Église si elle était une communauté de personnes qui méritent un prix pour leur perfection.

    Ceux qui vivent en étant conscients d’avoir besoin du soutien des autres ne pourront pas refuser de porter le poids de leurs frères. La seule consolation que la communauté chrétienne peut offrir est de porter les autres comme on est nous-mêmes portés.

    Ce qui importe réellement aux croyants

    L’idée réductrice que l’on se fait de l’Église ne tient pas compte de l’opinion qu’a l’Église d’elle-même, ni de son centre, Jésus-Christ. La particularité de l’Église se situe au-delà de son organisation, « dans la consolation de la Parole de Dieu et des sacrements qu’elle apporte dans les jours de joie ou de tristesse. »

    « Les vrais croyants ne donnent jamais une importance excessive à la lutte pour la réorganisation des formes ecclésiales. Ils vivent de ce que l’Église est toujours. Si l’on veut savoir ce qu’est vraiment l’Église, c’est eux qu’il faut aller voir. L’Église n’est pas là où l’on organise, où l’on réforme, où l’on dirige ; elle est présente en ceux qui croient avec simplicité et qui reçoivent en elle le don de la foi, qui devient pour eux source de vie. »

    Pour Joseph Ratzinger, l’Église vit de la lutte de ceux qui ne sont pas saints pour parvenir à la sainteté, mais c’est une lutte qui n’est constructive que si elle est portée par un authentique et véritable amour. Une Église aux portes fermées détruit ceux qui sont à l’intérieur, et Joseph Ratzinger considère qu’il est une illusion de croire qu’en nous isolant du monde, on peut le rendre meilleur, car c’est aussi une illusion de croire en une « Église des Saints », car ce qui existe réellement est une « Église sainte », car « le Seigneur lui prodigue le don de la sainteté, sans aucun mérite de notre part. »

    Miguel Pastorino est professeur de philosophie et écrit régulièrement sur Aleteia. Ce texte a été publié sur ce site le 30 août sous le titre : Comment garder la foi quand l’Église est frappée par de graves scandales ? Source : https://fr.aleteia.org/2018/08/30/comment-garder-la-foi-quand-leglise-est-frappee-par-de-graves-scandales/. Lire aussi "Pourquoi suis-je encore dans l'Eglise ?".

    Ref. Peut-on croire en la sainteté de l’Eglise ?

    Sans autre commentaire, le petit catéchisme de notre enfance disait, dans une formule lapidaire mais juste : l’Eglise est sainte parce que son chef Jésus-Christ est saint. Point à la ligne. L’idée selon laquelle l’Église ne se mêle pas au péché du monde est -peut-être- une image idéale et noble, mais pas réelle.  Ignorer ou, pire, vouloir taire ou masquer le drame du monde déchu dans lequel nous vivons est une vue simpliste et dualiste. Et c’est une illusion de croire qu’en nous isolant de lui on peut le rendre meilleur, car  c’est aussi une illusion de croire en une « Église des Saints » : ce qui existe réellement est une « Église sainte », car « le Seigneur lui prodigue le don de la sainteté, sans aucun mérite de notre part. ».

    Une fois de plus, la pensée limpide du pape Benoît XVI remet chaque chose à sa juste place et le professeur Pastorino nous le rappelle opportunément.

    JPSC

  • Religio depopulata in Europa : l’exception polonaise

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    Vous voulez comprendre la Pologne d'aujourd'hui dans son rapport à la religion catholique ? Oubliez votre environnement occidental et acceptez de plonger dans une autre histoire, dans une autre grille de lecture politique, dans une culture où l'identité catholique polonaise reste très forte. 1989 a été un bouleversement considérable en Pologne. Depuis lors la hiérarchie catholique polonaise cherche à maintenir ses valeurs dans un monde devenu complexe.

    Une corpoduction KTO/Grand Angle Production 2016 - Réalisé par Françoise Pons Documentaire du 26/07/2016. 

    JPSC

  • Ce que la Pologne peut apporter à l'Europe : la transmission de l'héritage de la foi

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    De Christophe Geffroy sur le site de la Nef (novembre 2018) :

    Transmettre l’héritage de la foi

    Mgr Marek Jedraszewski a été évêque auxiliaire de Poznan (1997-2012), puis archevêque de Lodz (2012-2016) ; il est depuis janvier 2017 archevêque de Cracovie. Nous le remercions vivement d’avoir accepté de répondre à nos questions.

    La Nef – Nous allons fêter en novembre 2018 le centième anniversaire de la renaissance de la Pologne en tant que nation : que vous inspire cet anniversaire ?

    Mgr Marek Jedraszewski – Il ne s’agit pas de la renaissance de la Pologne en tant que nation. La nation polonaise existe et a perduré depuis 966 car la Pologne est l’un des rares pays en Europe qui peut dire que l’adoption de la chrétienté marque à la fois le commencement de son histoire en tant que nation et le début de son histoire en tant qu’État. Pendant les 123 ans où elle fut partagée entre différentes puissances européennes (1795-1918), la Pologne n’existait pas comme entité étatique et c’est l’Église qui endossa, en quelque sorte, la responsabilité de la défense de l’identité nationale et culturelle, devoirs qui incombent normalement à l’État. Grâce à cela la Pologne a toujours existé en tant que nation et des soulèvements successifs ont eu lieu tout au long de l’époque des partages, pour retrouver l’indépendance perdue. Il y a cent ans, les circonstances ont permis à la Pologne de se trouver à nouveau sur les cartes d’Europe en tant qu’État indépendant. C’est le motif des grandes célébrations et des grandes joies que nous vivons actuellement et qui culmineront le 11 novembre 2018.

    Le but de ces cérémonies du centenaire du recouvrement de l’indépendance, n’est pas uniquement de célébrer la joie des Polonais des générations antérieures, ceux de 1918, mais de jeter un regard honnête sur notre histoire difficile au cours de ces cent dernières années car, dans les faits, la Pologne fut vraiment libre à peine 20 ans de 1918 à 1939. Ensuite, un nouveau partage de la Pologne fut perpétré par l’Allemagne nazie et la Russie bolchevique, puis un autre par les gouvernements communistes jusqu’en 1989 officiellement (mais les troupes soviétiques sont restées en Pologne jusqu’en 1993). Les conséquences de ce système se font encore sentir. Ce regard critique et en profondeur sur les cent dernières années, nous oblige encore davantage à considérer avec admiration et reconnaissance les générations successives de Polonais qui ont lutté pour la liberté de la Pologne mais il nous oblige aussi, puisque nous avons maintenant conscience de notre pleine souveraineté et de notre entière responsabilité envers notre pays, à prendre en mains l’avenir de notre Patrie afin d’en faire le bien commun de tous les Polonais.

    Quelle est la place de la religion catholique en Pologne ? Et comment résumeriez-vous la situation actuelle de l’Église polonaise ?

    On ne peut comprendre la Pologne sans comprendre aussi la signification fondamentale du christianisme dans son histoire. Cela concerne les débuts mêmes de l’histoire de notre nation et de notre État. Ces trois éléments (Église, nation, État) ont toujours été étroitement liés et, pendant les périodes où l’État polonais fut liquidé ou bien très limité, c’est justement l’Église qui a assumé ces importants devoirs, afin de sécuriser le bien commun des Polonais : leur culture, leur identité et leur espoir. Et rien de ce qui fait notre histoire, et donc notre passé, n’est devenu moins actuel aujourd’hui. L’Église en Pologne, faisant face à de nouveaux défis, s’applique à transmettre ce grand héritage de la foi chrétienne aux générations suivantes : elle cherche à ce que ce message chrétien et cette invitation à la liberté responsable éclairent ce qu’il faut faire aujourd’hui afin de ne pas s’éloigner de la Vérité de l’Évangile, de la vérité de cette forme de la vie conjugale, de la vie de famille qui est clairement tracée dans l’Évangile du Christ. C’est notre plus grand combat : le soin des époux, de la famille et, par là, le soin du peuple polonais, parce qu’aussi longtemps que le peuple polonais sera attaché à l’Église et à la chrétienté, il restera fidèle aux racines les plus profondes de sa tradition et de son identité.

    La situation actuelle de l’Église polonaise, c’est la situation d’une Église qui ne veut pas renoncer à l’union avec le Saint-Siège. C’est un défi pour accorder une attention pastorale spéciale aux enfants et aux jeunes, afin que le dimanche reste un jour vraiment consacré au Seigneur et pour que notre vie quotidienne à tous – enfants, jeunes et adultes – soit imprégnée de prière. Actuellement il est difficile de pouvoir parler d’un enracinement durable et profond de la foi chrétienne dans le peuple.

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  • L'importance du tourisme religieux en France

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    Lu sur le Forum Catholique :

    La revue mensuelle Juristourisme des Editions juridiques Dalloz a publié dans son numéro de mars dernier tout un intéressant dossier sur le tourisme religieux.

    Juristourisme

    Voici juste l'article de présentation de Jean-François Guy Barrey, Webmestre de Pèlerinages de France :

    LE TOURISME LIE A LA SPIRITUALITE, UNE COMPOSANTE MAJEURE DE L’OFFRE TOURISTIQUE FRANÇAISE

    Le tourisme lié à la spiritualité en France, essentiellement catholique, s’enracine sur dix-neuf siècles d’histoire et un patrimoine bâti exceptionnel, avec 50 000 édifices religieux (monastères, abbayes, cathédrales, églises, chapelles, ainsi que des synagogues et mosquées) dont 10 000 classés Monuments Historiques protégés et ouverts au public. Les grandes cathédrales de France, Notre-Dame de Paris, de Chartres, d’Amiens, de Reims, du Puy, pour n’en citer que quelques-unes, le Mont-Saint-Michel comptent parmi les monuments chaque année les plus visités. La France compte 163 sanctuaires, dédiés pour la majorité d’entre eux à la Vierge Marie. 

    Ce patrimoine remarquable comporte de nombreux sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, de renommée internationale, tels le Mont-Saint-Michel, Rocamadour, Le Puy-en-Velay.

    La France est jalonnée de nombreuses routes et chemins de pèlerinages, dont les chemins du Mont-Saint-Michel, les Chemins de Saint-Jacques de Compostelle, les chemins de Saint-Martin, de saint Gilles, la Voie des Francs, classée patrimoine culturel par le Conseil de l’Europe, qui, partant de Cantorbéry en Angleterre, va jusqu’à Rome.

    Notre patrimoine religieux catholique attire chaque année en France des millions de visiteurs et de pèlerins étrangers et explique pour partie que la France soit et demeure depuis de longues années la première destination touristique au monde. Avec 84,7 millions de visiteurs internationaux ayant généré 42,2 milliards d’euros de recettes touristiques en 2013, le tourisme constitue une industrie majeure pour la France, représentant 7,33% de son PIB en 2012 (source : Atout France/ministère de l’économie). Mais des marges de progrès existent. Un des objectifs majeurs du compartiment « Tourisme et spiritualité » du GIE Atout France est de « positionner la France comme une destination de tourisme spirituel en développant les atouts de l’offre française et permettre d’accroître la notoriété des sites moins connus à l’international, en s’appuyant sur la renommée de sites majeurs (idées de circuits dans l’Hexagone) ».

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  • Les diocèses de Grenade et de Valladolid appellent à faire avancer la cause de béatification d’Isabelle la Catholique

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    De Jeanne Smits sur le site Réinformation TV

    Deux diocèses espagnols se font les avocats de la cause de la béatification d’Isabelle la Catholique

    béatification Isabelle Catholique

    Loin des jérémiades sur la colonisation et de la culpabilisation de l’homme blanc, deux diocèses espagnols ont appelé à faire avancer la cause de béatification d’Isabelle la Catholique, reine de Castille. L’archevêque de Grenade, Mgr Javier Martinez, a lancé cet appel lors d’une messe qu’il a célébrée en la basilique de la Grande Promesse de Valladolid le 19 octobre pour clore un symposium international auquel participait notamment le postulateur de la cause, le P. Javier Carnerero. Ainsi, les diocèses de Grenade et de Valladolid ont ensemble célébré l’histoire de la plus grande des reines d’Espagne, qui a joué un rôle si important pour la chrétienté à la fin du XVe siècle.

    Cette fin de XVe siècle aura été pour l’Espagne une double charnière. En 1492, Christophe Colomb, qui avait obtenu de la reine Isabelle d’être commandité pour aller vers les Indes par l’Ouest, découvrait l’Amérique. En cette même année s’achevait la Reconquista, puisque les souverains de Castille et d’Aragon avaient décidé de lancer le dernier assaut contre le dernier bastion musulman à Grenade : après huit siècles d’occupation mauresque, Boabdil se rendait et l’Espagne retrouvait son statut de royaume chrétien. Un haut fait qui valut à Isabelle de Castille et son époux Ferdinand d’Aragon d’être gratifiés par le pape du titre de « rois catholiques ».

    La béatification d’Isabelle la Catholique, un objectif à contre-courant

    Femme de pouvoir, la servante de Dieu Isabelle de Castille avait une foi profonde et passionnée qui s’est exprimée à travers des décisions politiques et militaires aux conséquences alors incalculables, et qui ne cadrent pas avec les rengaines contemporaines sur l’accueil et le respect de toutes les religions.

    Ces idées modernes n’ont pas empêché Mgr Javier Martinez de souligner, dans l’homélie qu’il prononça lors de la messe marquant la fin d’une semaine de conférences et de présentations, qu’il faut rendre grâce à Dieu pour la reine Isabelle et » pour ce qu’elle a signifié pour la foi ». Cette foi, a déclaré l’archevêque, était « le bien auquel elle était le plus attaché, qu’elle aimait le plus », rappelant qu’elle l’a fait porter au Nouveau Monde en même temps qu’elle la défendait en Espagne. « Recherchons ce bien qu’est d’être des chrétiens dont ce monde a besoin, et le reste, sa canonisation, nous sera donné », a proclamé le prélat.

    Isabelle la Catholique, celle qui a fait évangéliser les Amériques et capituler l’islam en Espagne

    Egalement présent au symposium, le chapelain majeur de la chapelle royale de Grenade où repose Isabelle la Catholique, D. Manuel Reyes, le vice-président de la commission pontificale pour l’Amérique latine, Guzman Carriquiry, et l’archevêque primat de Tolède, Mgr Braulio Rodriguez, ont évoqué tour à tour le souvenir de la Reine, les saints de la première évangélisation du Nouveau Monde et le rôle qu’y ont joué les ordres religieux réformés.

    Au fond, ce fut une réfutation de la légende noire qui entoure les Rois catholiques, cette dénonciation injuste de l’évangélisation dont les bienfaits peuvent continuer d’être vus, cinq cents ans plus tard.

     
  • Le mythe d'Al-Andalus masque une terrible régression culturelle

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    De BCT sur le site de la revue Item :

    Avec l’Islam: terrible regression culturelle

    Al-Andalus est généralement présenté comme un paradis perdu, une société multiculturelle idéale, empreinte de raffinement et de tolérance dont l’éclat contrastait avec les supposés « âges sombres européens », marqués par la barbarie et l’obscurantisme médiéval. Cette vision toute manichéenne, érigée en dogme par « l’Histoire officielle », est peu à peu remise en cause par des historiens courageux.

    Après le livre de Sérafin Fanjul Al-Andalus, l’invention d’un mythe (Editions du Toucan), la récente publication du livre de Dario Fernandez-Morero, professeur au département d’espagnol et de portugais de l’Université Nortwestern (Illinois), Chrétiens, juifs et musulmans dans al-Andalus, mythes et réalités (éditions Jean-Cyrille Godefroy) remet lui aussi l’histoire à l’endroit en dénonçant la falsification d’al-Andalus. Clair et passionnant, largement accessible aux non-spécialistes, cet ouvrage a l’immense mérite de replacer l’occupation musulmane de l’Espagne dans le long conflit civilisationnel opposant l’islam à l’Europe.

    Le mensonge d’al-Andalus

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  • L’Antéchrist selon Mgr Fulton Sheen

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    Lu sur le site web de « Pro Liturgia » :image001.jpg

    Mgr Fulton Sheen fut l’un des grands prédicateurs du 20e siècle. Au cours d’une émission radiophonique du 26 janvier 1947, il avait expliqué les 12 moyens employés par l’Antéchrist - une figure du Nouveau Testament - pour éloigner le plus possible de gens de Dieu. 
    L’Antéchrist, avait expliqué Mgr Sheen, n’attaquera pas directement le christianisme. C’est de façon très sournoise et sans éveiller le soupçon qu’il agira. Voyons comment il s’y prendra : 

    1) Il se présentera comme un grand philanthrope mettant essentiellement l’accent sur la paix dans le monde mais parlant rarement - ou uniquement de façon floue - du Dieu de Jésus-Christ. 
    2) Il écrira des articles livrant une nouvelle idée de Dieu : un Dieu dont l’image sera en harmonie avec le mode de vie des gens.
    3) Il se montrera ouvert à toutes les religions non-chrétiennes.
    4) Il abordera la question du péché qu’il réduira uniquement à des comportements qui ne sont ni généreux, ni tolérants, ni libéraux, y compris dans les domaines de la morale.
    5) Il montrera que la tolérance qui conduit à ne plus faire de différence claire entre le bien et le mal est la plus grande des vertus chrétiennes. 
    6) Il ne condamnera pas les expériences sexuelles, quelles que soient leurs formes. 
    8) Il utilisera habilement le vocabulaire religieux pour détruire la religion.
    9) Il présentera toujours le Christ comme étant la plus grande figure de tous les temps.
    10) Il dira que sa mission est de libérer les gens de cet esclavage que constituent le pharisaïsme et l’étroitesse d’esprit.
    11) Au milieu d’un amour apparent pour les hommes et d’un discours magnifique sur la création, il gardera au fond de lui le secret de la religion à laquelle il faut aboutir : celle d’une fraternité humaine sans la paternité de Dieu.
    12) Il construira une contre-Eglise imitant l’Eglise véritable. Extérieurement, cette nouvelle Eglise de l’Antéchrist sera semblable en beaucoup de points à l’Eglise du Christ, à une différence près : l’homme moderne en quête de Dieu qui la fréquentera n’y trouvera que sa propre solitude de sorte qu’il y mourra de faim, la communauté qu’il y trouvera étant incapable de répondre à ses besoins spirituels.

    Ref. Jeudi, 18 octobre 2018.

    L’Antéchrist est cette forme d’esprit, issue de l’Esprit multiforme du mal (appelé Légion par l’Ecriture): à l’aube du troisième millénaire, elle singe plus que jamais, pour mieux l’anéantir, la Parole du Christ dans ce monde dont l’évangile affirme que la figure passera au jour du jugement par le Fils de l'Homme. A son retour, celui-ci trouvera-t-il encore la foi sur cette terre (St Luc, 18, 8)? La question est posée par le Christ lui-même. La réponse est entre les mains de notre propre liberté.

    JPSC