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Livres - Publications - Page 146

  • Le mystère d'une oeuvre sombrée dans l'oubli : "Augustin ou le Maître est là"

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    Lu sur le blog de Patrick Rodel :

    Le mystère de l'oubli. Joseph Malègue, le Proust catholique

              Pourquoi des auteurs qui ont eu, de leur vivant, un succès remarquable,  ont été couverts de louanges, ont nourri toute une génération de lecteurs qui n'étaient pas forcément des imbéciles, sombrent-ils dans un oubli presque total ? La question m'a toujours paru mystérieuse. Les explications les plus courantes ont un caractère d'évidence qui interdit toute velléité de lire ces gloires du passé ou plus encore de les réhabiliter - leurs livres ont vieilli, ils ignorent les subtilités des outils d'analyse que nous possédons, ils décrivent un monde qui ne nous dit plus rien - il est donc normal qu'ils aient disparu des rayons des libraires - qui se plaindrait de ne pas trouver les titres d'Henri Bordeaux  ? de Georges Duhamel ? L'oubli enfouit dans une obscurité définitive des dizaines et des dizaines d'auteurs, dont certains se croyaient 'immortels' et l'étaient d'ailleurs ! Et l'on se prend à rêver qu'un tel sort soit réservé à telle gloire actuelle qui encombre les tables des libraires. Purgatoire est le terme généralement utilisé par les critiques, période plus ou moins longue qui suit la mort des écrivains en attendant une hypothétique remontée au catalogue des éditeurs.

              Il arrive qu'une étiquette vienne frapper d'infamie certains d'entre eux - antisémite, collaborateur, pétainiste, communiste, etc -. On ne se donne pas toujours la peine de vérifier le bien-fondé de ces accusations. Et l'on peut s'étonner que d'autres passent au travers de ces jugements et continuent leur carrière ou que l'on ne leur tienne pas rigueur de tel ou tel de leurs engagements.

              Il est arrivé une semblable mésaventure à Joseph Malègue. Ces ouvrages dorment peut-être encore dans des bibliothèques poussiéreuses. Mes grands-parents, sans doute, les avaient lus avec passion - ça commence à dater ! Malègue est né en 1876, est mort en 1940 - la malchance a voulu que le ministre vichyssois de l'époque lui ait rendu hommage - on en a conclu un peu vite que l'idéologie de Malègue était en accord avec les thèmes et les obsessions de Vichy. Certes, il n'est sans doute pas un homme de gauche et il lui arrive d'avoir des mots durs pour les socialistes de son temps - guère plus durs que ceux que nous utilisons, à l'heure actuelle, contre le PS... Et, du coup, personne ne s'est plus donné la peine de lire celui que l'on appelait le Proust catholique. Il a fallu que le Pape François fasse allusion à l'expression "les classes moyennes de la sainteté" qu'on trouve souvent sous la plume de Malègue pour que les éditions du Cerf prennent la décision de rééditer "Augustin ou le Maître est là".

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  • Des livres pour vivre le mois du Rosaire

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    LE MOIS DU ROSAIRE

      


    SPLENDEURS DU ROSAIRE

    Méditez - Contemplez - Ecoutez

    Un album magnifique avec un CD audio.

     

     

     

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  • Avec le Christ dans les prisons de Chine

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    Avec-le-Christ-dans-les-prisons-de-Chine.jpgAvec le Christ dans les prisons de Chine

    Rose Hu

    Clovis, 17 € (272 pages)

    Présentation en quatrième de couverture :

    A voir les choses très humainement, il y a des gens qui n'ont pas de chance dans la vie. Ils naissent au mauvais endroit, au mauvais moment, et il semble que les éléments se liguent pour les faire souffrir. A voir les choses très humainement, Rose Hu fait partie de ces gens-là : elle avait une vingtaine d'années quand la Chine est devenue marxiste, sous la férule brutale et cruelle de Mao-Tsé-Toung. Et Rose Hu était catholique - fraîchement baptisée -, d'une famille aisée, donc suspecte au yeux du parti communiste.

    On devine la suite : persécution, procès, condamnation, prison, camps de travaux forcés, accès impossible aux sacrements de l'Eglise. Ce sont vingt-six années qu'elle a passées en détention, dans des conditions parfois inimaginables. On hésite tellement à évoquer les pires, qu'il est préférable de les laisser racontées sous la plume de l'auteur et victime.

    Mais voici le prodige de la grâce : alors que tant de chrétiens faiblissent et se compromettent avec le nouveau pouvoir, d'autres, dont Rose Hu, munis de la force d'en haut, sont fidèles, acceptent cette croix d'un poids inouï, la portent le front haut, l'âme recueillie, la joie dans le coeur, et s'efforcent de monter le chemin du calvaire, donc de s'élever au lieu de descendre, profitant du malheur pour saisir l'occasion divine d'une ascension intérieure.

    Ce témoignage bouleversant ne laisse pas le lecteur indemne.

     

  • Quand l'euthanasie était à l'ordre du jour de l'Allemagne nazie

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    De Stéphen Vallet sur le site de l'Homme Nouveau :

    Les anormaux ou l'archipel de l'euthanasie

    Les éditions Flammarion viennent de publier un livre du journaliste et historien allemand, Götz Aly, intitulé Les Anormaux. Au terme d'une enquête de plusieurs années, l'auteur y présente l'extermination des personnes handicapées, physiques ou mentales, des personnes âgées ou des inaptes au travail, enfants compris, à travers un plan reposant sur l'euthanasie (Aktion T-4). Faisant appel à des témoignages et aux récits de survivants, Götz Aly demande que l'on n'efface pas de la mémoire allemande ce génocide des plus faibles.

    Un programme discret, mais pas secret

    Depuis 1945, les atrocités nazies n’ont jamais cessé d’être dénoncées. C’est même devenu un passage obligé de l’enseignement, soucieux de former les jeunes consciences afin que de tels crimes ne se renouvellent pas. Et pourtant ! Soixante-neuf ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale une certaine discrétion entoure toujours tout un programme d’assassinats mis au point par l’État national-socialiste. Les historiens le connaissent, mais le grand public l’ignore généralement.

    L'Archipel de l'euthanasie

    À cet égard, le livre de Götz Aly, un journaliste et historien allemand, fera certainement date. Au terme d’une longue enquête, il a mis à jour un véritable archipel, comme il l’écrit en réemployant l’expression de Soljénistyne à propos du Goulag. Un archipel de chambres à gaz destinées exclusivement à l’élimination des handicapés mentaux et physiques ainsi qu’à la suppression définitive des délinquants, des personnes âgées ou des inaptes au travail. Un vaste programme d’euthanasie organisée, sous prétexte que certains coûtent trop cher à la société ou que leurs parents ne seront pas « heureux », s’ils continuent à vivre. Sans oublier les critères raciaux ou de bonne santé… Au total, « environ 200 000 Allemands furent victimes entre 1939 et 1945 des meurtres par euthanasie ». Un chiffre qui ne prend pas en compte, par exemple, les Russes assassinés par les nazis pour les mêmes raisons.

    Bourré d’informations, de témoignages et de documents, le livre fait froid dans le dos. Au-delà de ce qu’il décrit, il montre que le corps médical allemand, même parmi ses membres les plus anti-nazis, était favorable à un tel programme euthanasique. Une situation qui n’est pas sans rappeler celle dans laquelle nous vivons. Les mêmes arguments, le même appel à la compassion, la même terrible réalité, chambres à gaz ou SS exceptés. L’horreur qui se profile avec la même bonne conscience.

    Les anormaux, Götz Aly, 

    Flammarion,

    312 pages, 22 €.

  • De Mahomet à Jésus : deux jeunes femmes témoignent de leur conversion

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    I-Moyenne-7417-et-elle-s-est-emparee-du-royaume.jpgEt elle s'est emparée du Royaume

    Nadia Piccard

    P. Téqui, 121 pages 

    (1er octobre 2014) (14,50 €)

    4e de couverture :

    « L’Algérienne devenue française, mais toujours musulmane, devait découvrir, au cours d’une Eucharistie, que le Dieu des chrétiens est vivant. 

    Dès lors, un seul désir habita le cœur de Nadia : s’emparer du Royaume de ce Jésus de Nazareth, le Dieu des chrétiens contre lequel pourtant les siens n’avaient cessé de la mettre en garde. Un nouveau combat pouvait débuter, que Dieu allait permettre, comme pour affermir l’âme de celle qu’il appelait à le suivre. Et elle l’emporterait. 

    Oui, une Algérienne ”s’est emparée du Royaume”. Puissions-nous espérer que nombre de ses frères et sœurs déjà appelés puissent eux aussi s’emparer de ce même Royaume. » 

    Mgr Jean-Yves Molinas - Vicaire général de Toulon

    Le récit bouleversant de la rencontre d’une jeune femme musulmane d’origine algérienne avec le Christ. Une conversion particulièrement émouvante par les modalités qu’elle emprunte : la rencontre d’un vieux curé « souriant, avenant, aimable », qui lui apprend à écouter le chant des oiseaux, les attentions dont sa famille est l’objet de la part de familles chrétiennes françaises, une voisine qui l’invite à une veillée de prière, les étés passés dans le Dauphiné à garder les enfants d’une famille catholique. « Tous les soirs, avant le souper, les enfants se réunissaient pour réciter le Notre Père. Et je me demandais qui était ce Père » Jusqu’à la révélation décisive, dans une église où elle a décidé d’entrer et d’assister à la messe, bravant les interdits de l’islam.

    Elle demande alors le baptême et découvre, avec son mari, le mariage chrétien. Sa plus grande joie, lorsqu’elle retourne en Algérie pour l’ordination d’un prêtre : « Savoir la présence de Jésus-Christ vivant en pleine terre d’islam ». 

    Jean-Marie Dumont (Famille Chrétienne)

    9782850203282FS.gifEt les oiseaux se mirent à chanter - De Mahomet à Jésus : Récit d'une conversion

    Nassera Frugier

    EDITIONS FRANCISCAINES (21/08/2014) (211 pages) (19€)

    4e de couverture :

    Un père violent, une mère courage... L'enfance de Nassera n'est que souffrance. Et pourtant Nassera, née dans une famille musulmane, a toujours eu la certitude de la présence de Dieu à ses côtés. Elle cherche dans les diverses religions avant de découvrir la figure de Jésus. Alors qu'elle traverse une période d'intenses souffrances, Nassera fait une rencontre qui va bouleverser sa vie. Elle fait appel au frère Max, franciscain exorciste diocésain. 

    A travers lui, elle découvre la bonté de Dieu et commence un chemin de guérison qui la mènera jusqu'au baptême la nuit de Pâques 2012.

  • La disparition des Chrétiens d'Orient marque la fin de notre «humanité historique»

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    Jean-François Colosimo : «Les chrétiens d'Orient sont un peuple errant et persécuté»

    Par Wladimir Garcin (FIGARO VOX)  

    FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Alors que la coalition internationale poursuit ses frappes contre l'Etat Islamique, Jean-François Colosimo décrypte la longue agonie des Chrétiens d'Orient dans son livre Les Hommes en trop.

    Jean-François Colosimo est écrivain et essayiste. Président du Centre national du livre de 2010 à 2013, il dirige désormais les éditions du Cerf. Son dernier livre, Les Hommes en trop, la malédiction des chrétiens d'Orient, est paru début septembre.

    FigaroVox: La France est en guerre contre l'Etat Islamique, qui persécute les minorités chrétiennes. Le sort des Chrétiens d'Orient a-t-il joué dans la décision de cette intervention?

    Jean-François COLOSIMO: Il est clair que la situation des chrétiens d'Orient en Irak est désastreuse. Pour le christianisme, l'ancienne Mésopotamie, la terre d'Abraham, est perdue. Soyons clairs: il restera des Chrétiens en Irak, mais ils n'auront plus la taille critique suffisante pour entraîner le mouvement de diversité et de sécularisation nécessaire aux sociétés qui risquent de s'uniformiser dans le fanatisme. De plus, les Chrétiens de Syrie connaissent un destin similaire à celui de leurs semblables irakiens, et empruntent à leur tour le chemin de l'exil via le Liban, la Jordanie et la Turquie.

    Les Chrétiens sont persécutés depuis 10 ans en Irak, et souffrent depuis 3 ans en Syrie, sans que cela ait provoqué le moindre engagement militaire d'un quelconque pays occidental. Les décapitations récentes de journalistes américains, toutefois, ont placé Barack Obama devant la nécessité absolue d'un réengagement militaire dans la région. Les Etats-Unis, désormais sur la voie de l'indépendance énergétique grâce aux gaz et aux huiles de schiste, n'ont cependant plus aucun intérêt à être présents sur le terrain. Le but de la conférence de Paris était donc de rassembler une coalition supplétive dans le cadre d'une intervention au Moyen-Orient.

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  • Divorcés remariés, l'Eglise va-t-elle (enfin) évoluer ?

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    De Philippe Maxence sur le site de l'Homme Nouveau :

    Le mariage au risque de la miséricorde : entretien avec le philosophe Thibaud Collin

    Avec son dernier livre, à paraître, Divorcés remariésl'Église va-t-elle (enfin) évoluer ?, Thibaud Collin introduit cette question au sein du débat philosophique sans occulter la vision chrétienne du mariage fondée sur les paroles du Christ affirmant l’indissolubilité du mariage sacrement.

    Vous êtes philosophe et vous entrez dans un débat proprement théologique et canonique. Votre démarche est-elle fondée ? Et que pouvez-vous apporter ?

    Thibaud Collin : La question de l’accès aux sacrements des fidèles divorcés-remariés civilement touche la nature du mariage, bien commun de l’Église. Tout fidèle, notamment marié comme je le suis, est donc concerné. En tant que philosophe, j’exerce ma raison sur une question certes de nature théologique mais afin d’en manifester les enjeux anthropologiques, moraux et j’oserais dire logiques et même métaphysiques ! Cette question nous plonge au cœur du drame de l’existence chrétienne. En ­elle se reflète la totalité de la foi ­chrétienne. Pas étonnant si l’on se souvient que saint Paul parle du mariage pour parler des rapports entre le Christ et l’Église !

    Vous insistez en effet sur l’importance du tout organique que représente la foi. Toucher un pan, c’est risquer de détricoter l’ensemble. Par ailleurs, vous estimez que derrière la question de l’accès à la communion des divorcés-remariés se pose celle, plus globalisante, des rapports de l’Église au monde. Quelles sont les conséquences de ces deux perspectives ?

    Si les divorcés-remariés pouvaient communier, cela signifierait que leur situation objective ne serait plus vue comme opposée à l’appel du Christ au mariage indissoluble. Si l’on refuse de remettre en cause l’indissolubilité, on est contraint de reconnaître que la relation entre personnes divorcées et remariées civilement est de nature adultérine. Comment l’adultère pourrait-il être le seul péché grave à être pardonné sans repentir ? Or ici le repentir ne peut s’incarner que dans la continence complète. Ce langage apparaît au regard de l’esprit moderne comme inhumain mais l’Église n’est pas là pour présenter aux hommes d’aujourd’hui les valeurs des hommes d’aujourd’hui ! Elle est là pour annoncer la Bonne Nouvelle du mariage dans toute sa radicalité. Sans cette radicalité, pas de conversion.

    Votre démonstration vise à mettre en lumière que « l’Église ne peut pas se contredire pour supprimer la contradiction objective dans laquelle se sont mis » les fidèles divorcés-remariés. Est-ce que cette approche logique ne bloque pas finalement la recherche d’une solution ?

    Certains seront peut-être choqués de parler ici de logique là où on attend de la miséricorde. « Dieu est riche en miséricorde » mais c’est à nous de choisir de recevoir son pardon. Si nous ne le recevons pas, nous ne sommes pas pardonnés ! « Le Logos s’est fait chair » dit saint Jean. La logique chrétienne est donc le fondement de toute conversion. C’est soit oui, soit non. Si l’on vit en couple avec quelqu’un et que l’un des deux au moins est marié, l’on est soit marié, soit adultère. Il n’y a pas de troisième voie.

    On en revient cependant toujours au poids et au choc de certains mots. Par son refus actuel, l’Église manquerait de miséricorde, cœur normalement de sa charité. Mais au final, ce n’est pas d’être non moderne que l’on accuse l’Église, c’est d’être non-chrétienne.

    Mais quel est le critère de la vie chrétienne ? La vie avec le Christ. Les paroles du Christ sur l’indissolubilité de ce que Dieu a uni sont très claires. Le problème est que certains considèrent que la vie chrétienne est une sorte de prolongement de la vie humaine en niant le péché et les blessures de notre humanité. Dans ce cas-là, le Christ n’avait pas besoin de nous sauver ! La miséricorde divine n’est pas la tolérance humaine. Les personnes divorcées-remariées sont appelées à la sainteté comme tout baptisé et la voie étroite de la sainteté est la conversion et l’accueil de la grâce dans sa totalité.

    Face à ce sujet brûlant, l’Église, plutôt que d’amoindrir sa doctrine et la discipline qui lui correspond, ne devrait-elle pas susciter un véritable élan de ré-explication de la grandeur, de la beauté et de la cohérence de sa doctrine sacramentaire et morale ainsi que le sens exact du droit canon ?

    Je suis convaincu que tel est l’objectif du Synode voulu par le Pape. N’oublions pas qu’il a dit lui-même qu’il est « rusé ». Après l’approfondissement de la doctrine du mariage et de la sexualité par saint Jean-Paul II pour traverser la crise d’Humanæ Vitæ, le Pape François a fait le constat que de nombreux catholiques refusent cet enseignement. Alors que faire ? Faire comme si de rien n’était ? Laisser le silence recouvrir cet appel à la sainteté ou bien convoquer l’Église, mettre les problèmes sur la table et les affronter jusqu’au bout ? Je crois que le ­Pape en surprendra plus d’un sur ce sujet !

    À lire : Thibaud Collin, Divorcés remariésl'Église va-t-elle (enfin) évoluer ? 

    DDB, 180 p., 12,90 €. (À paraître le 2 octobre prochain.)

  • Quand on se laisse embarquer dans l'euthanasie, on risque de s'y habituer

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    Du Père Patrick Verspieren sJ, sur le site de La Croix :

    Se laisser embarquer dans l’euthanasie, au risque de s’y habituer

    « Médecin catholique, pourquoi je pratique l’euthanasie ». Le titre de l’ouvrage du Dr Corinne Van Oost sonne comme une provocation[1]. Ce n’est cependant pas un plaidoyer en faveur de l’euthanasie, déclare l’auteur dans l’interview accordé à La Croix ; le titre aurait pu être : « Le risque de l’euthanasie[2] ». Il aurait favorisé une autre lecture. Des raisons commerciales ont sans doute contribué à imposer un titre plus racoleur.

    Corinne Van Oost pratique l’euthanasie « pour éviter un maximum d’euthanasies effectives ». Ainsi peut-on schématiquement résumer un argument majeur de son livre. Responsable d’une Unité de soins palliatifs en Belgique, pays qui a dépénalisé sous conditions l’euthanasie en 2002, elle est animée par le souci d’éviter de « se murer dans une forteresse » et de se couper des malades, de plus en plus nombreux, qui en fin de vie demandent l’euthanasie. A ceux-ci elle donne même une certaine priorité, de manière à les accompagner, leur offrir une écoute et des soins appropriés qui les aideront, espère-t-elle, à trouver du sens à leur vie et à retirer leur demande de mort. L’euthanasie serait « un échec ». Cet échec, assumé à l’avance, serait alors vécu « douloureusement », mais sans trouble ni culpabilité. Si le malade persiste dans sa demande, il est exclu de l’abandonner et de « se dérober ». Cela fait partie du contrat conclu entre ce médecin et ses patients. De nombreux exemples en sont donnés.

    Lire la suite sur le site de La Croix

    [1] Corinne Van Oost, Médecin catholique, pourquoi je pratique l’euthanasie, Presses de la Renaissance, 2014.

    [2] La Croix, 15 septembre 2014, p. 18.

  • Un livre de Didier Rance : « En Albanie, les croyants ont été exterminés »

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    Durant plusieurs décennies de dictature communiste (1945-1990), l’Église albanaise a souffert comme jamais. Les explications de Didier Rance, auteur d’un ouvrage sur le martyre de ces chrétiens, Albanie : ils n’ont pas réussi à tuer Dieu. Albanie. Ils ont voulu tuer Dieu est le titre d’un livre que vous avez écrit sur ce petit pays d’Europe peu après la chute du régime communiste. Y sont-ils parvenus ? Interview par Bertille Perrin dans « Famille Chrétienne » :

    « Un prêtre albanais m’a dit un jour : « Dans les autres pays communistes, il y a eu une persécution antireligieuse ; en Albanie, c’était une extermination ». D’après la Constitution, c’était un pays athée. Les Albanais étaient censés naître athées. Le moindre signe d’une connaissance religieuse était considéré comme une trahison envers le pays.

    La répression a pris des dimensions incroyables : 80 % des prêtres catholiques sont morts martyrs. Lorsque je suis allé en Albanie en 1995, il n’y avait plus que 15 prêtres vivants dans tout le pays, contre 200 avant le communisme. Ce sont des chiffres sans équivalent.

    Comment ont-ils fait, concrètement, pour « éliminer Dieu » ?

    Le régime voulait créer un homme pour lequel même l’idée de Dieu n’existe plus. Chaque domaine de la vie a été vidé de toute référence à Dieu. Les prénoms religieux étaient interdits, l’administration d’un sacrement était punie de mort, les dirigeants se rendaient dans les écoles pour voir si les enfants connaissaient des prières.

    J’ai connu un homme dont le père avait été tué pour avoir transmis la culture religieuse à ses enfants. Le fait même de connaître le Notre Père était un crime. Toutes les églises ont été rasées, soit plus de 2 000. La cathédrale de Shkodër, elle, a été transformée en palais des sports.

    L’Albanie compte un grand nombre de martyrs. Seront-ils béatifiés ?

    À ce jour, une quarantaine de dossiers sont en cours de traitement à la Congrégation pour la cause des saints. J’aurais voulu que la procédure soit terminée pour le voyage du pape, mais il ne fait aucun doute que ce n’est qu’une question de temps.

    Les rares prêtres non emprisonnés célébraient parfois l’eucharistie. Mais pour eux-mêmes, car c’était vraiment trop dangereux pour les fidèles.

    Au-delà des destructions d’églises et de l’interdiction du culte, le régime a-t-il aussi employé la culture pour lutter contre le christianisme ?

    Avant le communisme, la culture albanaise était très irriguée par le christianisme. Par exemple, le premier prêtre qui fut fusillé par les communistes était un poète connu. Petit à petit, ils ont liquidé tous les mouvements chrétiens, les revues ou les imprimeries.

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  • Belgique : quand un médecin catholique pratique l'euthanasie et le publie

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    Nous trouvons, sur Cahiers Libres, sous la plume de Cyril Douillet cette critique d'un livre susceptible de semer le trouble :

    medecin-catholique-pourquoi-je-pratique-l-euthanasie-509944-250-400.jpgUn livre indéfendable : “Médecin catholique, pourquoi je pratique l’euthanasie”

    Il y a d’abord ce titre, qui sonne comme une provocation :  Médecin catholique, pourquoi je pratique l’euthanasie (Corinne Van Oost, Médecin catholique, pourquoi je pratique l’euthanasie, Plon). On sent comme un parfum de scandale, une odeur de soufre, une bombe destinée à faire le buzz sur les réseaux sociaux et à dynamiter les repas de famille…

    Puis vient le doute : les titres de livres ne sont-ils pas souvent de simples produits d’appel marketing, dont sont dépossédés les auteurs mêmes ? Alors on se décide à dépasser l’effroi suscité par la couverture, pour approcher du contenu.

    On découvre d’abord la personnalité de Corinne Van Oost. Née en France, elle vit en Belgique depuis une vingtaine d’années. Mère de famille, elle affiche un CV catholique conséquent : coopération en Afrique, engagement dans une communauté nouvelle, pratique régulière… « J’ai toujours  cherché du côté de Dieu », affirme-t-elle.

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  • Les Temps Modernes ou l'invention d'une supercherie

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    unnamed.jpgUne pathologie occidentale : la "modernite"

    « Il faut être "modérément moderne", et non "absolument", comme le préconisait Rimbaud dans un slogan aussi galvaudé que creux. Et prendre ses distances d'avec cette maladie, la "modernite". De ces fameux "Temps Modernes", que peut dire un philosophe qui a décidé de ne pas avancer masqué? 

    Complaisante modernité, qui se clame en "rupture" avec tout ! Et d'abord avec le passé pour lequel elle a inventé le nom de "Moyen Âge". Alors que la modernité en vit comme un parasite, dans une dialectique autodestructrice. Car au fond, qu'a-t-elle inventé ? Ni la révolution technique, ni l'urbanisation, ni la société civile, ni même la personne comme sujet de libertés. Les idées modernes ne sont que des idées prémodernes, maquillées comme une marchandise volée. 

    Avec le recul et la capacité d'analyse que lui permet sa formidable culture, Rémi Brague nous offre une série de réflexions incisives sur les notions de Modernité, de Culture, d'Histoire, de Sécularisation, de Progrès. Chemin faisant, il met en avant des penseurs qui sortent des sentiers battus, des idées qu'on avait oubliées, des rapprochements qui font avancer. 

    Peut-on guérir de la "modernite" ? C'est l'ambition de cet essai revigorant, qui n'interdit pas d'être résolument optimiste. »

    Présentation par son éditeur de l'ouvrage Modérément moderne, par Rémi Brague, Éditions Flammarion, mars 2014, 383 p. (source)

  • Célibat des prêtres : stop ou encore ?

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     unnamed.jpgFace à la pénurie des vocations sacerdotales, l’idée de permettre l’ordination d’hommes mariés  fait son chemin dans l’Eglise. La question d’un changement ou du moins d’une inflexion de la discipline de l’Eglise catholique sur le célibat sacerdotal est aujourd’hui posée ouvertement  par des évêques et par le pape François lui-même. Le célibat sacerdotal passe pour être un caillou dans la chaussure de l’Eglise, un archaïsme cruel responsable de la crise des vocations et des scandales pédophiles. Des lieux communs qu’explore et démonte une passionnante enquête de Jean Mercier

    Journaliste, rédacteur en chef adjoint à l’hebdomadaire La Vie, en charge des questions religieuses, Jean Mercier ne se satisfait pas des lieux communs et des idées toutes faites. Lu sur le site « aleteia », cette interview de l’auteur par Ph. Oswald (extraits) :

    Questions à Jean Mercier : 

    (…)

    -On présente « le mariage des prêtres » comme « la » solution à la crise des vocations et « la » réponse aux scandales sexuels qui secouent l’Eglise. Double illusion ?

    -Oui. Le “mariage” des prêtres n’a jamais existé, sauf en France au moment de la Révolution ! C’est très différent de l’ordination d’hommes mariés. La crise des vocations est complexe…Le problème est d’abord la crise de la masculinité vis à vis du don de soi. On ne trouve que très peu d’hommes prêts à devenir enseignants, par exemple, bien que mariés.
    Par ailleurs, le sacerdoce est dévalorisé chez les catholiques. Ils n’ont pas envie que leur fils, ayant fait de belles études, se fasse curé. Là est le nœud.
    Quand à imaginer que l’existence de prêtres mariés pourrait éviter les scandales sexuels des clercs, on rêve… La pédophilie est une perversion qui concerne majoritairement des hommes mariés.

    -Pressés de se prononcer sur l’«ouverture» de l’Eglise à un assouplissement de la règle du célibat, de nombreux évêques et le pape François lui-même commencent par répondre que celui-ci est une mesure disciplinaire et non dogmatique. Mais vous semblez les contredire en répondant : « quasi dogmatique » !

    -Oui, parce que nous sommes dans une zone grise entre le dogme et la discipline. Dire que le célibat n’est qu’une règle disciplinaire est vrai sur la forme, mais pas sur le fond. Le célibat est une tradition profondément enracinée dans la culture du catholicisme, et aussi dans la tête des non-catholiques. Le célibat est au cœur de l’identité du prêtre. Ce n’est pas en bousculant celle-ci qu’on remplirait les séminaires. Au contraire !
      
    -Votre enquête croise les aspects historiques, sociologiques, psychologiques, théologiques, mais finalement, n’est-ce pas l’aspect mystique qui justifie ultimement le célibat : le prêtre configuré au Christ ?

    -Le prêtre n’est pas seulement, comme tout baptisé, un “autre Christ”. Il est Jésus “lui-même” quand il célèbre la messe et qu’il pardonne les péchés. Il assume totalement le “je” de Jésus. Le célibat n’a de sens que dans l’étroite identification qui existe entre le prêtre et Jésus. Le prêtre partage, de façon mystique, l’union conjugale qui existe entre le Christ et l’Eglise. Ce n’est pas qu’une définition théologique mais une réalité existentielle, que les prêtres vivent selon des modalités diverses.

    -Votre pronostic sur la probabilité que l’Eglise décide d’ordonner prêtres des « viri probati », c’est-à-dire des hommes mariés ayant fait leurs preuves, parallèlement à des célibataires ?

    -Si j’en crois ce que semble penser le Pape, cette évolution se ferait à partir des Eglises locales, et ne serait pas décidée d’en haut. La sagesse voudrait que Rome maintienne la règle du célibat, quitte à étendre le champ des dérogations pour ordonner des hommes mariés, en reconnaissant des vocations très ciblées, discernées avec grand soin. Rien ne serait plus grave que de transformer, à tour de bras, d’excellents laïcs en médiocres curés. L’enjeu de fond de la pénurie de prêtres est la foi, c’est-à-dire la confiance que Dieu donne un vrai bonheur à ceux qui s’engagent dans la prêtrise, et donc le célibat.

    Célibat des prêtres. La discipline de l’Eglise doit-elle changer ?  Jean Mercier, éditions DDB Desclée de Brouwer, 350 pages, 19,90 €

    Réf. Célibat des prêtres : stop ou encore ?

    Les grasses sont de notre fait. JPSC