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Livres - Publications - Page 34

  • Echos du colloque autour de saint Jean-Paul II (ambassade de Pologne, 22 octobre)

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    De Colette Courtoy :

    Table ronde.jpg

    De gauche à droite : Bosco et Annonciade d'Otreppe, ensuite Claude Callens, Marie-Elizabeth van Rijckevorsel et Yves Thibaut

    COLLOQUE AUTOUR DE ST JEAN-PAUL II À L’AMBASSADE DE POLOGNE (22/10/22)

    Ce samedi 22 octobre, jour où l’on commémore Saint Jean-Paul II, la Fondation Jean-Paul II avait organisé à l’ambassade de Pologne un colloque sur le thème « Une après-midi pour se rassembler autour de Saint Jean-Paul II ».

    Après l’accueil par l’ambassadeur, les nombreux participants ont eu droit à une petite présentation de la vie de Jean-Paul II par des élèves de l’École catholique polonaise auprès de l’Ambassade.

    Ensuite, lors d’une table ronde animée par Yves Thibaut, journaliste à RCF, quatre intervenants ont parlé de la mission du laïcat dans l’Église :

    Claude Callens, marié depuis 1966, père de sept enfants, grand-père de dix-neuf petits-enfants. Romaniste de formation, professeur de français dans l’enseignement officiel, il a approfondi les textes des encycliques et la doctrine sociale de l’Église, enseigné à l’école de la foi à Namur et terminé sa carrière comme professeur au séminaire de Tournai. Il a parlé de ce qu’il devait à Jean-Paul II, ainsi que de son livre, à paraître dans les prochains mois, La Mission du Laïcat.

    Bosco et Annonciade d’Otreppe, mariés depuis 2016. Bosco est journaliste à La Libre Belgique, successivement correspondant particulier à Rome pour La Libre et d’autres médias catholiques, puis chargé des questions liées à la migration, à l’islam et à l’éducation, responsable de l’actualité religieuse de La Libre Belgique et enfin responsable du service Débats.

    Annonciade est professeur d’histoire. Tous les deux dans leurs métiers respectifs sont passionnés par la transmission. L’an dernier, ils ont coorganisé le Congrès Mission à Bruxelles qui fut pour eux une expérience d’Église très belle et pleine d’espérance.

    Marie-Elizabeth van Rijckevorsel, historienne de l’art, diplômée en théologie des arts à l’ICP Paris et guide conférencière dans des grands musées et expositions à Bruxelles, nous a parlé de son engagement spirituel en tant que laïque à travers l’art. L’œuvre d’art, une « rencontre qui vous transforme », peut amener aussi un développement de la foi. Dans son métier, Marie-Elizabeth ouvre aux beautés profondes de l’art et, à travers elles, aux trésors de la foi. La découverte d’une œuvre d’art peut être un moment de rencontre qui ouvre chacun à la possibilité d’un surcroit de sens. Ses visites guidées tentent de tisser un pont entre les visiteurs et les œuvres afin de dépasser la visite informative pour entrer dans le sens profond de leur proposition.

    (sur la photo ci-dessous : la consule de Pologne, Dagmara Jasinska, le cardinal Barbarin, la présidente de la Fondation Jean-Paul II, Elizabeth de Séjournet et l'ambassadeur de Pologne Rafał Siemianowski)

    Ambassadeur de Pl Consul de PL Cardinal Barbarin et E. de Séjournet.jpg

    Après une pause-café, le cardinal Barbarin, arrivé directement de Terre Sainte cet après-midi-là, a parlé de Jean-Paul II, qu’il avait rencontré à Cracovie grâce au cercle d’intellectuels qui entouraient à l’époque le cardinal Wojtyla. Il a parlé du passé de Jean-Paul II qui l’avait préparé à assurer son ministère pétrinien. On sentait chez lui, notamment lorsqu’il priait dans sa chapelle, qu’il formait un bloc avec le Christ qui est le Roc. Il a également expliqué le sens de la bulle « Ouvrez les portes au Rédempteur ». Il a parlé des trois premières encycliques de Jean-Paul II qui expliquent toute sa vision (Rédemption, Miséricorde, Travail). Il a également rappelé que Jean-Paul II, dès son ordination, s’était entouré d’un cercle de jeunes notamment de philosophes, qui priaient et réfléchissaient ensemble pour se soutenir mutuellement – Claude Callens avait également parlé plus tôt d’« équipes » ou de « cellules » de réflexion qui l’avaient aidé, lui-même, à maintenir sa foi. Le cardinal a parlé du Catéchisme de l’église catholique, document très important de son pontificat, car il y avait alors un besoin en la matière après le Concile.

    La journée s’est terminée à l’église des Dominicains, par une belle messe présidée par le cardinal Barbarin, concélébrée par Mgr Franco Coppola, le Nonce Apostolique en Belgique, Mgr Hrvoje Škrlec, chargé d’Affaires à la Nonciature Apostolique près de l’UE, et six autres prêtres. La messe était animée par la chorale Domino Cantes, attachée à l’église des Dominicains.

    Vous pouvez trouver les livres de la série « Jean-Paul II, vu par… » (éditions Mame avec la Fondation Jean-Paul II) à l’UOPC, dans les librairies diocésaines, et à la Fondation elle-même (fondationjeanpaul2belgique@gmail.com).

  • Le vrai Concile et celui des médias. Un conflit toujours ouvert

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso (traduction française de Diakonos.be) :

    Ratzinger avait raison. Le Concile « des médias » prend encore le pas sur le vrai Concile

    Bien loin de calmer le jeu, la reconstruction de ce qui s’est passé pendant les tous premiers jours du Concile Vatican II, publiée le 11 octobre sur Settimo Cielo sous la plume de Guido Ferro Canale, a réenflammé les débats entre spécialistes.

    Deux d’entre eux, déjà auteurs d’importants essais sur l’histoire du dernier Concile, ont envoyé à ce blog leurs commentaires respectifs.

    Le premier est d’Alexandra von Teuffenbach et on peut le consulter intégralement ici :

    > Errori di metodo e di contenuto

    Les lecteurs de Settimo Cielo se souviendront de la reconstruction détaillée de Mme von Teuffenbach des exactions perpétrées par le P. Josef Kentenich (1885-1968), fondateur du mouvement apostolique de Schönstatt, qui a eu pour effet de bloquer sa cause en béatification.

    Mais c’est avant tout une spécialiste de Vatican II. Et selon elle, Ferro Canale commet des erreurs aussi bien de méthode que de fond dans sa reconstruction des débuts de ce Concile.

    Au niveau de la méthode – objecte-t-elle – il pêche par excès en jugeant les événements des premiers jours avec les yeux d’un juriste et en appliquant à l’Église des schémas issus des parlements modernes, retombant en cela précisément dans l’erreur qu’il entend dépasser : celle de diviser les Pères conciliaires en deux partis opposés, progressistes contre conservateurs.

    Le second commentaire est quant à lui moins critique. On le doit à Francesco Saverio Venuto, professeur d’histoire de l’Église à la Facoltà teologica dell’Italia Settentrionale, à Turin.

    Selon lui, Ferro Canale reconstruit avec diligence, et sans nouveauté substantielle, ce qui s’est passé en ce mois d’octobre 1962, mais il se trompe en faisant remonter la « guerre civile » qui marqué le Concile et plus encore l’après-Concile aux années qui suivirent, alors qu’au contraire, cette controverse a éclaté dès le début, voire avant même que le Concile ne soit inauguré.

    Et c’est justement à cette confrontation qu’il y eut à l’époque entre le véritable Concile et le Concile « des médias » que Venuto consacre une grande partie de son commentaire, dans le sillage de ce qu’avait dit Benoît XVI à la fin de son pontificat.

    Une confrontation qui aujourd’hui encore continue à conditionner l’interprétation de Vatican II et tout le vécu de l’Église.

    On doit à Francesco Saverio Venuto notamment deux autres livres, tous deux édités chez Effatà et tous deux de tendance très ratzingerienne. Le premier, daté de 2011, s’intitule « La recezione del Concilio Vaticano II. Riforma o discontinuità? » ; le second, daté de 2013, « Il Il Concilio Vaticano II. Storia e recezione a cinquant’anni dall’apertura ».

    Le vrai Concile et celui des médias. Un conflit toujours ouvert

    par Francesco Saverio Venuto

    En 1985, le Synode extraordinaire des évêques, convoqué par Jean-Paul II pour le vingtième anniversaire de la clôture du Concile Vatican II afin de s’assurer de sa réception dans l’Église, a réaffirmé avec une grande fermeté non seulement la distinction entre Concile et post-Concile mais surtout que les difficultés et les tensions dans la réception ne devaient pas être attribuées directement au Concile mais bien à ce qui s’est passé ensuite : « post Concilium, sed non propter Concilium » (1).

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  • L'universalisme chrétien dérive-t-il vers le mondialisme ? (club des "hommes en noir")

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    L'Eglise est-elle complice du mondialisme ? Qu'est-ce que le véritable universalisme chrétien ? Le Club des Hommes en noir reçoit Laurent Dandrieu, auteur de Rome ou Babel (Artège) et rédacteur en chef à Valeurs Actuelles, pour répondre aux questions de Philippe Maxence et débattre avec les abbés de Tanouärn et Célier, le père Danziec et Guillaume de Thieulloy.

    Pour retrouver les autres livres de Laurent Dandrieu :

    Dictionnaire passioné du cinéma : https://hommenouveau.aboshop.fr/commo...

    La Confrérie des Intranquilles : https://hommenouveau.aboshop.fr/commo...

  • En mémoire d'un formidable spécialiste de ce qui s'est passé entre Pie XII et les Juifs

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    De Settimo Cielo :

    En mémoire d'un formidable spécialiste de ce qui s'est passé entre Pie XII et les Juifs
    Gumpel

    (s.m.) Reçu et publié. Le juriste et historien de l'Église Pier Luigi Guiducci, auteur de ce profil inédit du jésuite Peter Gumpel, le considérait non seulement comme un ami, mais aussi comme "un père, un collègue, un enseignant et un témoin de la foi".

    *

    PÈRE PETER GUMPEL. EN SOUVENIR D'UN AMI par Pier Luigi Guiducci

    Le mercredi 12 octobre 2022, le jésuite Peter (né Kurt) Gumpel a mis fin à son exode terrestre et a rejoint la Maison du Père. Il avait 98 ans. Il se trouvait depuis quelque temps à l'infirmerie de la Residenza San Pietro Canisio à Rome. Je lui ai rendu visite périodiquement, et j'ai passé plusieurs heures avec lui. Né à Hanovre, le 15 novembre 1923, ce religieux allemand reste connu pour ses contributions historiques, pour les rôles qu'il a joués dans son propre Ordre, pour son soutien à son confrère le Père Paolo Molinari qui a été nommé peritus à Vatican II (réf. Lumen Gentium"), pour les tâches fiduciaires qu'il a reçues des Pontifes, pour son enseignement ("Histoire des dogmes" et "Théologie de la spiritualité catholique") à l'Université Pontificale Grégorienne (Rome), pour son travail aux côtés du P. Molinari à la Postulation Générale des Pères Jésuites à Rome.

    P. Gumpel venait d'une riche famille allemande. Son grand-père paternel possédait une banque, des usines et des participations dans des sociétés. Il était conseiller du président Paul von Hindenburg. Et il était très opposé à une éventuelle nomination d'Hitler à la Chancellerie. Cependant, lorsque le leader du national-socialisme devient chancelier, une période critique commence pour les Gumpel. La famille a dû quitter l'Allemagne. Dans ce contexte, Kurt (il avait 10 ans et restait avec sa mère) a étudié en France, dans un petit village. Il commence à apprendre la langue mais il n'est pas facile - étant allemand - de s'intégrer parmi les autres enfants. Après deux ans, il a pu retourner à Berlin. En 1939, l'arrestation temporaire de sa mère motive une nouvelle expatriation. Kurt a été envoyé à Nijmegen (Nijmegen) aux Pays-Bas. Là, il a étudié dans le pensionnat dirigé par les Jésuites. Là-bas, il a appris la langue. Plus tard, il a bien connu les Pays-Bas, et lorsque la question du "catéchisme néerlandais" (1966 ; certaines déclarations hétérodoxes) a été soulevée des décennies plus tard, Paul VI l'a envoyé en tant que son propre administrateur pour visiter la Hollande.

    A cette époque, le jeune Kurt ressent une orientation vocationnelle : celle de devenir jésuite. La réaction des parents a été dure. Le père Gumpel a raconté plus tard au père Ariel S. Levi de Gualdo : "Nous étions dans la voiture, mon père s'est arrêté, m'a fait sortir et mon teckel et moi avons marché quelques kilomètres jusqu'à la maison. Quand je suis entré, mon père m'a averti de ne jamais revenir à certains fantasmes. Puis il a ajouté qu'il ne me permettrait d'entrer dans la Compagnie de Jésus que si le Souverain Pontife lui-même le lui demandait". L'A. cit. raconte que le jeune homme prit son père au mot. La famille avait rencontré et été hébergée à plusieurs reprises par l'archevêque Eugenio Pacelli, alors nonce apostolique à Berlin, qui devint ensuite pape en 1939, à qui il n'hésita pas à écrire. Un mois plus tard, le père reçoit une lettre manuscrite de Pie XII le suppliant de permettre à son fils d'entrer dans la Compagnie de Jésus.

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  • « La mort attendra, la vie est toujours là et elle est belle, que ce soit debout, assis, avec ou sans jambes »

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    De gènéthique.org :

    Charcot ou la vie, il faut choisir – Gwenaël Bernard

    14 octobre 2022

    Bibliographie

    « La mort attendra, la vie est toujours là et elle est belle, que ce soit debout, assis, avec ou sans jambes ».

    A travers un témoignage plein d’espérance, Gwenaël Bernard livre une véritable leçon de vie sur le handicap. Diagnostiqué de la maladie de Charcot en juin 2011, alors qu’il n’a que 30 ans, il fait face tour à tour au pessimisme des médecins qui lui prédisent une espérance de vie de 2 ou 3 ans, et au regard insistant des autres. Au début, il cache sa maladie, puis il décide d’apprendre à vivre avec. « Je suis malade mais pas encore mort ; ne m’enterrez pas trop vite ».

    Malgré cette maladie dégénérative, il parcourt le monde avec sa famille, joue avec ses enfants, reçoit des amis. Il se bat pour vivre car « accepter [son handicap] c’est recommencer à vivre ».

    Dans ce récit plein d’humour, d’optimisme et de joie de vivre, il souhaite prouver que « même en chaise roulante ou appuyé sur des béquilles, sans bras, sans voix, avec une différence physique même majeure, la vie peut être belle et vaut la peine d’être vécue ». Il veut éveiller les consciences, sensibiliser au handicap, faire sortir les personnes handicapées et éduquer le regard des autres.

    Un témoignage plein d’espérance face à une maladie qui paralyse.

    Editions : L’Harmattan

    Date de parution : 20/06/2022

    Nombre de pages : 186

  • Le Cardinal Mindszenty ou la vertu de l'héroïsme chrétien en action

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    De Daniel J. Mahoney sur le Catholic World Report :

    Le Cardinal Mindszenty et la vertu de l'héroïsme chrétien en action

    Victime de l'histoire" de l'historienne hongroise Margit Balogh : Le cardinal Mindszenty est une biographie approfondie, judicieuse et sympathique d'un témoin loyal de la foi et d'un défenseur infatigable de la liberté et de la dignité humaine à l'ère du totalitarisme.

    14 octobre 2022


    De nombreuses voix dans l'Église contemporaine appellent les chrétiens à "accompagner" et à "dialoguer" avec ceux qui sont opposés au message et à l'éthique de l'Évangile. Trop souvent, cela devient un accommodement avec l'esprit du temps. Cela implique de faire cause commune avec une politique progressiste qui confond la justice sociale avec l'étatisme et le collectivisme socialiste ; un flirt avec des idéologies inhumaines, du marxisme à la théorie du genre, qui se moque de l'Imago Dei ; et la confusion du grand don qu'est la conscience morale avec ce que C.S. Lewis appelait "le poison du subjectivisme". Au lieu d'une fidélité inébranlable aux vertus cardinales de courage, de tempérance, de prudence et de justice et aux vertus théologales de foi, d'espérance et d'amour, nous constatons un désir inquiétant de la part de nombreux chrétiens, y compris ceux qui occupent des postes de grande autorité dans l'Église, de réduire la foi à un message moral humanitaire et à ce que le pape Benoît XVI a appelé "la dictature du relativisme".

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  • Comment ressaisir l’unité et la vie, le sens et l’urgence  de la question de Dieu ? (Pierre Manent)

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    Pascal et la proposition chrétienne

    Pascal et la proposition chrétienne

    « Alors qu’il est repoussé à la périphérie de la vie européenne, le christianisme en reste le centre agissant. Nous sommes gouvernés par ce que nous fuyons. Difficile d’imaginer situation plus dommageable. Ayant séparé Dieu du reste de notre vie, nous sommes devenus incapables d’aborder la question la plus haute et la plus urgente que l’animal rationnel puisse se poser. Comment ressaisir l’unité et la vie, le sens et l’urgence  de cette question de Dieu ? 

    C’est au mitan du XVIIe siècle que la décision a été prise de construire l’État souverain. Et c’est à ce moment que fut repensée par Blaise Pascal ce que j’appelle la proposition chrétienne, entendant par là l’ensemble lié des dogmes ou mystères chrétiens offerts à la considération de notre entendement et au consentement de notre volonté. «  Proposition  » n’a pas ici qu’un sens logique ou notionnel, mais pratique et actif  : il s’agit d’un acte dont l’auteur est Dieu dans son Église.  
     
    L’œuvre de Pascal est l’objet d’une très riche tradition critique. J’ai, pour ma part, seulement cherché l’aide et l’appui de cet auteur pour retrouver les termes exacts, et ressaisir la gravité et l’urgence de la question chrétienne – celle de la foi chrétienne, de la possibilité de la foi chrétienne. Y a-t-il quelque détour ou artifice à employer la force de plus fort que soi pour poser la question la plus personnelle  ? C’est en tout cas cette question qui est l’objet de ce livre. »
  • La mort du Père Gumpel, l'érudit qui a déboulonné les mythes contre Pie XII

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    D'Ermes Dovico sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Le Père Gumpel, l'érudit qui a déboulonné les mythes contre Pie XII

    14-10-2022

    Le jésuite allemand est décédé, lui qui a démantelé, en étudiant la documentation historique, la légende noire sur Pie XII et son comportement envers les Juifs qui ont été sauvés par milliers grâce à l'activité du pasteur angélique. La Bussola s'entretient avec le père Bux : "Gumpel a dissipé tous les doutes sur le pape Pacelli et a été convaincu de sa sainteté".

    Le père Peter Gumpel, un jésuite allemand de 98 ans, est décédé le 12 octobre (il aurait eu 99 ans le 15 novembre). Gumpel est notamment connu pour avoir eu accès, depuis 1965, à la documentation sur le pontificat de Pie XII contenue dans les Archives secrètes du Vatican (aujourd'hui Archives apostoliques) et avoir ainsi contribué à démanteler, avec d'autres historiens, les légendes noires qui circulaient sur le pape Pacelli.

    Des légendes qui avaient atteint leur paroxysme en 63, à travers la pièce Le Vicaire du dramaturge Rolf Hochhuth, qui accusait le pasteur angélique d'être resté passif et indifférent face au génocide perpétré par les nazis. Une "thèse théâtrale" qui se heurte à la réalité d'un pontife, tel que Pie XII, qui a mis en place une œuvre de réseaux pour offrir refuge, nourriture et salut à des milliers de Juifs. Pourtant, la thèse susmentionnée n'a jamais disparu de la propagande anticatholique, dont le père Gumpel lui-même, comme il en a témoigné, a fait l'expérience dans son travail d'historien.

    La Nuova Bussola a interviewé le père Nicola Bux, qui connaissait personnellement le jésuite allemand.

    Père Bux, pouvez-vous d'abord esquisser la figure du Père Gumpel ?

    Il appartenait à une noble famille allemande, qui a été persécutée sous le gouvernement nazi en raison de ses origines juives et contrainte d'émigrer. Son rôle d'historien a été souligné, essentiellement, pour son travail de recherche et d'établissement de la vérité sur la figure de Pie XII. Il était déjà bien connu à l'époque de Paul VI, car c'est alors que les recherches sur Pacelli ont été approfondies. Le pape Montini tenait Pie XII en haute estime (avec lequel il avait travaillé lorsqu'il était substitut à la Secrétairerie d'État) et souhaitait donc que des documents soient publiés pour attester du travail de Pacelli pendant la guerre. Lors du Concile Vatican II, Paul VI lui-même a demandé que la cause de béatification de Jean XXIII et de Pie XII soit lancée en même temps. Puis, sous Benoît XVI, la postulation de la cause de Pacelli a été confiée aux Jésuites, notamment parce que les Jésuites étaient les conseillers de Pie XII, qui comptait beaucoup sur leur aide. Je rappelle que déjà deux mois après sa mort, la première prière pour demander sa béatification a été publiée : Pie XII est mort le 9 octobre 1958 et déjà le 8 décembre de la même année, l'imprimatur a été donné à l'une de ses images saintes.

    Quel rôle le père Gumpel a-t-il joué dans cette cause ?

    Le père Gumpel, en particulier, a été le relais de la cause de béatification de Pie XII pendant trente ans, de 1983 à 2013. À cette époque, en 2009, l'Église a reconnu les vertus héroïques du Pape Pacelli, qui a alors été proclamé Vénérable par Benoît XVI. Le pape Ratzinger s'est servi de la collaboration du père Gumpel jusqu'à la fin pour dissiper le dernier doute qui planait sur le processus de béatification, à savoir si Pie XII avait fait tout son possible pour aider et sauver les Juifs. Gumpel a su dissiper les derniers doutes à cet égard. Il a notamment rencontré le chef d'un groupe d'environ 800 rabbins juifs orthodoxes d'Amérique du Nord, qui lui a remis une déclaration écrite dans laquelle il expliquait que les juifs orthodoxes n'acceptaient pas que leurs frères dans la foi se mêlent des affaires internes de l'Église. On sait que des influences politiques partisanes ont pesé sur l'affaire Pie XII, ce qui a ralenti le processus de béatification, mais que le père Gumpel a pu "dribbler" avec la force de la documentation historique, qui atteste du comportement exemplaire du Saint-Père.

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  • "Les jurés du prix Nobel de littérature ont préféré l’idolâtrie du sexe à la lucidité"

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    Une tribune de Henri Quantin parue sur le site Aleteia.org :

    Nobel de littérature : Annie Ernaux versus Michel Houellebecq

    Avec leurs perpétuelles polémiques sur la surreprésentation des mâles dans les palmarès, la seule chose qu’ont réussi les féministes est de faire soupçonner un choix idéologique chaque fois qu’une femme est récompensée par un prix autre que celui de Miss seins nus. En 1928, quand Sigrid Undset obtint le prix Nobel de littérature, personne ne pensa que le jury s’était cru obligé de choisir une femme, encore moins que cela couronnait la conversion de la romancière norvégienne au catholicisme en 1924. Le jury récompensait une grande œuvre, voilà tout.

    Avec le prix Nobel d’Annie Ernaux, le doute est permis, tant ses livres, sans exception, sont un hommage à ce que l’idéologie ambiante vante à flots continus, à commencer par les bienfaits supposés de la « libération des femmes ». « Après Simone Veil au Panthéon, remarque une jeune lectrice peu convaincue par le roman L’Événement, ça devait arriver… L’avortement est un bon pourvoyeur d’héroïnes nationales. » Les supporters déçus de l’échec de Houellebecq ont eu beau jeu de dire que le sexe de leur poulain était un handicap insurmontable.

  • Peut-on conclure à l'authenticité du Saint Suaire ?

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    De Marguerite Aubry sur le site de l'Homme Nouveau :

    Le Linceul de Turin est-il authentique ? Entretien avec Jean-Christian Petitfils

    Que nous montrent l'histoire et la science à propos du linceul de Turin ? Ce suaire est-il bien le témoin de la Passion et de la Résurrection du Christ ? Jean-Christian Petitfils, auteur de Le Saint Suaire de Turin (Taillandier), répond à nos questions.

  • L’idéal universel de l’homme contemporain : écran, pantoufles et canapé

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    D'Alexandre Devecchio sur le site du Figaro via artofuss.blog :

    Pascal Bruckner: «Écran, pantoufles et canapé, l’idéal universel de l’homme contemporain»

    4 octobre 2022

    GRAND ENTRETIEN – Dans un nouvel essai stimulant et plein d’humour, le philosophe et écrivain dresse l’archéologie d’une forme inattendue de «grande démission»: la tentation de renoncer à affronter l’existence.

    LE FIGARO. – Votre livre s’ouvre sur un portrait d’Oblomov, le héros du roman de Gontcharov… En quoi ce personnage de la littérature russe est-il emblématique de notre époque?

    Pascal BRUCKNER. – Oblomov est un petit hobereau des environs de Saint-Pétersbourg qui souffre d’une maladie étrange: il vit couché. Se lever, faire son courrier, sortir, voir des amis et, pire encore, fréquenter une femme lui coûte énormément. Il ne peut s’y résoudre: après le moindre effort, il doit s’allonger et dormir. À travers ce personnage qui est devenu un classique en Russie, Gontcharov a mis en lumière un trait caractéristique des Russes et qui irritait Lénine: la passivité.

    J’ai lu Oblomov durant le confinement et j’ai eu le sentiment que ce roman décrivait notre situation: comme lui, homme ou femme, après un moment de révolte contre les règles sanitaires, nous nous sommes coulés dans cette vie quasi végétative avec une certaine complaisance. Beaucoup d’entre nous sont devenus comme ces prisonniers qui soupirent, une fois libérés, sur les barreaux de leur cellule.

    La mentalité du renoncement et la tentation du cocon que vous décrivez sont-elles le fruit du confinement et de la crise sanitaire? Rétrospectivement, en avons-nous trop fait?

    Le confinement a été moins une nouveauté que le révélateur d’une mentalité antérieure qui a commencé dès la fin du XXe siècle. Depuis le début des années 2000, les calamités s’enchaînent sur notre tête, terrorisme islamiste, réchauffement climatique, suivis de la pandémie, de la guerre en Ukraine. Cette accumulation d’infortunes traumatise durablement une jeunesse élevée, en Europe de l’Ouest du moins, dans les douceurs de la paix et les promesses du bien-être. C’est la génération Greta, qui n’est nullement prête à affronter l’adversité et s’enferme dans la panique, les larmes et les imprécations contre ses aînés. L’humeur d’une fraction de la jeunesse et de certaines élites en Occident est à la fin du monde. À tous les problèmes réels qui se posent à nous, on apporte une seule solution: l’épouvante et la réclusion, fuite à la campagne, enfermement dans les petites communautés, survivalisme panique en attendant le baisser de rideau.La génération Greta n’est nullement prête à affronter l’adversité et s’enferme dans la panique, les larmes et les imprécations contre ses aînés. L’humeur d’une fraction de la jeunesse et de certaines élites en Occident est à la fin du monde

    Toute cette dramaturgie, ces cris d’orfraie débouchent au final sur l’inertie, c’est le paradoxe. Laisser croire qu’on va vaincre le réchauffement climatique en enfourchant son vélo ou en picorant bio est d’une indigence absolue. Face au coronavirus, on a trop fait et pas assez, avec une débauche de bureaucratie, d’injonctions et d’intimidations administratives qui laisseront des traces. On peut expliquer ce cafouillage par la nouveauté absolue qu’a représentée cette maladie. Pour autant, nous n’avons pas sombré dans la dictature, nous ne sommes pas devenus la Chine de Xi Jinping, toujours partiellement sous confinement.

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  • Selon George Weigel : l'Eglise doit suivre Jean-Paul II et Benoît XVI pour interpréter Vatican II

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    De Joan Frawley Desmond sur le National Catholic Register :

    George Weigel : L'Eglise doit embrasser l'interprétation de Jean-Paul II et de Benoît XVI de Vatican II, ou faire face à l'insignifiance.
    Le Concile visait bien plus à "christifier" le monde qu'à changer l'Église."

    5 octobre 2022

    George Weigel était lycéen à Baltimore lors de la clôture du concile Vatican II. La vie de foi des catholiques des États-Unis a rapidement été bouleversée, car les pasteurs et les théologiens ont contesté les enseignements réels du Concile sur la réforme liturgique, la discipline de l'Église et la participation des laïcs. Aujourd'hui, alors que l'Église célèbre ce mois-ci le 60e anniversaire de l'ouverture du Concile et que le prochain synode de 2023 sur la synodalité ravive un débat souvent âpre et polarisé sur l'héritage des Pères du Concile, le biographe papal à succès propose sa propre évaluation : Pour sanctifier le monde : The Vital Legacy of Vatican II, publié le 4 octobre par Basic Books.

    Au cours d'un échange de courriels avec Joan Frawley Desmond, rédactrice en chef du Register, le 3 octobre, Weigel répond à des questions sur les principaux thèmes et arguments de son livre : Les raisons pour lesquelles le pape Jean XXIII a convoqué le Concile, la substance de ses enseignements fondamentaux, les raisons pour lesquelles les papes Jean Paul II et Benoît XVI ont fourni leurs propres "clés" d'interprétation, et les leçons douloureuses de l'ère postconciliaire tumultueuse qui s'appliquent encore aujourd'hui.

    Vous étiez au lycée lorsque le Concile Vatican II s'est achevé et qu'une période de bouleversements s'est ensuivie, de l'exode des femmes religieuses à l'abrutissement du DCC en passant par l'omniprésente "messe populaire". Soixante ans plus tard, il semble que nous ayons une meilleure compréhension, plus précise, de ses enseignements - ou bien est-ce le cas ?

    Le détachement de l'enseignement réel de Vatican II d'un "esprit de Vatican II" amorphe (qui, rétrospectivement, ressemble de plus en plus à l'esprit des années 60, et non au Saint-Esprit !) a été l'un des principaux obstacles à une réception et une mise en œuvre correctes de Vatican II. J'espère que nous en sommes maintenant au point où le Concile peut être "lu" correctement, à travers le prisme de ses deux textes les plus importants, la Constitution dogmatique sur la Révélation divine (Dei Verbum) et la Constitution dogmatique sur l'Église (Lumen Gentium). C'est ce que font les parties vivantes de l'Église mondiale.

    Pourquoi le pape Jean XXIII a-t-il demandé la tenue d'un nouveau concile œcuménique qui permettrait à l'Église d'approfondir la compréhension qu'elle a d'elle-même, tout en renforçant son engagement dans le monde moderne ? 

    L'intention de Jean XXIII en convoquant Vatican II était de raviver la foi christocentrique de l'Église afin de convertir le monde moderne. Il croyait (à juste titre) que cela ne pouvait se faire que par une nouvelle méthode d'engagement dans le monde moderne. Et cela signifiait trouver un langage d'évangélisation et de catéchèse que le monde moderne pouvait "entendre". Il savait que cela prendrait du temps, et la vérité est que nous sommes toujours aux prises avec cette problématique - même si le monde moderne est devenu de plus en plus incohérent et agressivement séculier. 

    En même temps, dans son discours d'ouverture du Concile, le Pape a insisté pour que la foi catholique soit proclamée dans son intégralité - d'une manière, comme je l'ai dit, à laquelle le monde moderne puisse s'engager. Le Concile visait donc bien plus à "christifier" le monde qu'à changer l'Église.  

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