Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Livres - Publications - Page 33

  • Pourquoi le parallélisme entre catholicisme et islam ne tient pas

    IMPRIMER

    Sur la Nuova Bussola Quotidiana, une interview de Rémi Brague par Lorenza Formicola :

    Rémi Brague : « L'islam n'est pas une religion »

    Brague : "Catholicisme et islam ? Un faux parallèle".

    18-04-2023

    Quelle est la finalité de l'islam, quelles sont les similitudes et les différences avec l'islamisme, quelle est l'origine du terme "islamophobie", pourquoi la charia se heurte à la tradition juridique européenne et pourquoi le parallélisme avec le catholicisme ne tient pas. La Nuova Bussola interroge le philosophe Rémi Brague, auteur de Sur l'Islam.

    Qu'est-ce que l'islam ? Pour le philosophe et islamologue Rémi Brague, la perception que les Occidentaux ont de ce credo est trop souvent contaminée par une analyse fondée sur le christianisme.

    Dans Sur l'Islam, récemment sorti en librairie, Brague, grâce à une connaissance approfondie des théologiens et penseurs musulmans, "redessine" le tableau de la civilisation islamique. Un texte précieux si l'on considère le rôle que joue l'islam dans l'Europe d'aujourd'hui. Ce sont des musulmans qui, désobéissant à ce que la charia interdit normalement, se sont volontairement installés dans un pays de mécréants et se retrouvent dans ce qu'ils appellent le "monde de la guerre", c'est-à-dire non soumis à l'islam. Et dans le monde de la guerre, il n'est pas déraisonnable de se comporter en guerrier.

    Brague, spécialiste de la philosophie médiévale arabe et juive, membre de l'Institut de France, professeur de philosophie, ancien professeur émérite de l'université Panthéon-Sorbonne, nous fait visiter le monde islamique, pour de vrai. La Nuova Boussola l'a interviewé.

    Professeur Brague, pourquoi écrire à nouveau un livre "Sur l'islam" ? Qu'est-ce qu'il a de plus que les autres livres ?

    J'ai voulu me situer, dans un langage simple, à mi-chemin entre les ouvrages d'initiation et de vulgarisation et les monographies très techniques. J'ai essayé de présenter l'islam d'une manière qui le rende compréhensible et qui donne la parole aux grands penseurs de son époque. D'où les nombreuses citations dans le texte. En outre, j'ai posé une question très rarement abordée : quel est le but de l'islam, que veut-il accomplir ?

    Et qu'est-ce que l'islam veut réaliser ?

    Un hadith bien connu fait dire à Mahomet qu'il a été envoyé aux rouges (on dirait : les gens à la peau rose, les "blancs") comme aux noirs, c'est-à-dire à tout le monde. Un autre hadith, également célèbre, lui fait dire qu'il a reçu l'ordre de combattre les gens jusqu'à ce qu'ils confessent leur foi en Allah et en son messager, fassent la prière et paient l'impôt. L'objectif est alors la conquête du monde entier, pas nécessairement par la violence. Une fois que le monde sera sous le pouvoir de l'Islam, la conversion sera une action raisonnable pour les soumis.

    L'islam est-il compatible avec la démocratie occidentale ?

    Le Coran ne dit rien sur le meilleur système politique, monarchie, aristocratie ou démocratie. La vie de Mahomet le montre en train de demander conseil à ses compagnons et même d'être d'accord avec eux. Il n'est pas difficile de trouver des musulmans progressistes affirmant que le Prophète a agi en démocrate, ou même que l'Islam promeut la démocratie. Les pays islamiques ont toujours été dirigés par des rois ou un "homme fort", un dictateur, un soldat, le mollah en Iran, etc. Dans l'idéal, rien n'empêche une démocratie parlementaire d'émerger un jour en terre d'Islam. Mais dans un tel régime, chaque parlementaire resterait soumis en interne à l'une des formes de la shari'a et ne voterait que des lois compatibles avec elle. Enfin, le seul législateur resterait Allah, qui a dicté sa volonté dans le Coran et dans les faits et gestes de Mahomet, le "bel exemple" (Coran, XXXIII, 21).

    Lire la suite

  • Différence sexuelle : quand la science bouscule les idées reçues

    IMPRIMER

    De gènéthique.org :

    C’est votre sexe qui fait la différence – Claudine Junien et Nicole Priollaud

    3 avril 2023

    Saviez-vous que « dès le début du développement, dans tous les organes, le foie, la peau, les muscles, les reins, sans oublier le cerveau, un tiers des gènes s’expriment différemment en fonction du sexe » ? Ou que « les profils d’expression des gènes des placentas sont différents et spécifiques en fonction du sexe du fœtus » ?

    Dans un essai plus que jamais nécessaire, Claudine Junien et Nicole Priollaud démontrent page après page que le sexe est bel et bien une réalité biologique, et en aucun cas une construction sociale, n’en déplaise aux tenants de l’idéologie du genre. D’ailleurs, Judith Butler, prêtresse en chef, « n’est pas biologiste, encore moins experte en neurosciences », rappellent-elles non sans humour. Partant de ce qui ne peut être qu’un constat, elles appellent à une prise en charge médicale différenciée, pour le bien des femmes comme des hommes.

    On regrettera que, bien que faisant l’apologie de leur différence et de leur complémentarité, les auteurs versent parfois un peu dans la lutte des sexes. Et ne parviennent pas toujours à s’extraire complètement de la rhétorique de l’idéologie du genre.

    Mais l’intention est là et le propos précis, développé et étayé. Claudine Junien et Nicole Priollaud se réfèrent en effet à de très nombreuses études, toutes listées en annexe de l’ouvrage.

    Un essai solide et très facile d’accès, à mettre entre toutes les mains.

    Editions : Plon

    Date de parution : 16/02/2023

    Nombre de pages : 336

  • "Décadanse, libération, piège à c... ?" : quand Patrick Buisson se fait l'intransigeant défenseur des moeurs de la société traditionnelle

    IMPRIMER

    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    Décadanse, Libération piège à c... ?, nouveau livre de Patrick Buisson

    14 avril 2023


    Dans son précédent livre, La fin d’un monde, Patrick Buisson désirait convaincre que « c’était mieux avant ».

    Dans ce nouvel ouvrage, intitulé Décadanse, il persiste en démontrant cette fois que le sacré est éclipsé et les mœurs traditionnelles totalement bouleversées. Avec l’apparition de l’hédonisme comme religion, il dénonce le culte de soi et du corps qui impose une nouvelle échelle des valeurs et de nouveaux comportements.

    Cette société de consommation, qui est l’aboutissement des Trente glorieuses, remet en cause des siècles de morale dite traditionnelle, chrétienne, puis laïque. L’abondance commerciale impose une mentalité nouvelle fondée sur la dépense et le recours au crédit.

    La cible de ce nouveau « capitalisme de la séduction » est en premier lieu les nouvelles classes moyennes, à qui la publicité apprend à consommer des signes et à considérer que l’épanouissement personnel passe par la jouissance des choses, laquelle, en dernière instance, s’identifie à la jouissance érotique : consommer, c’est faire l’amour.

    Ce fut un temps déraisonnable : Serge Gainsbourg inventait la « décadanse », Tony Duvert réclamait la majorité sexuelle pour les enfants de six ans et Ménie Grégoire s’obstinait à vouloir faire des ménagères des machines à produire des orgasmes en rafales. Longtemps pourtant, la révolution sexuelle des années soixante-dix a été présentée comme le temps des merveilles.

    Un nouveau marché a triomphé : celui du corps. Une nouvelle religion s’impose : l’hédonisme, soit le culte de l’ego qui impose une nouvelle échelle de valeurs, de nouveaux comportements, et remet en cause rien moins que des siècles de morale chrétienne puis laïque.

    La crise de la reproduction de la vie s’accompagne d’une crise de la reproduction des grands systèmes qui lui donnaient un sens.

    Et si les grandes lois soi-disant émancipatrices n’avaient été qu’un marché de dupes marquant à la fois l’abolition du patriarcat et le triomphe de la phallocratie ?

    Lire la suite

  • Namur, 19 avril : conférence de Claude Callens "Jean-Paul II et les fidèles laïcs"

    IMPRIMER
    affiche JP2.png

    Conférence : ''Jean-Paul II et les fidèles laïcs''

    La Pastorale des Solidarités organise, avec la participation de la Fondation Jean-Paul II – Cercle de Belgique, une conférence le mercredi 19 avril à 19h30 à Namur sur un livre de Claude Callens ''Jean-Paul II et les laïcs''. Pensez à vous inscrire pour y participer.
     

    Claude Callens a récemment publié un nouveau livre intitulé Jean-Paul II et les laïcs. La double mission du laïcat aux éditions MAME. Venez l’écouter lors de sa conférence le 19 avril prochain à Namur. La Pastorale des Solidarités en partenariat avec la Fondation Jean-Paul II – Cercle de Belgique vous y attendent nombreux. Inscrivez-vous en cliquant sur le lien en bas de page.

    Une petite présentation de l’auteur et de son livre

    Claude Callens est passionné par la doctrine sociale de l’Église et son expertise dans le domaine se montre ici pour articuler pleinement deux dimensions de la vie des laïcs, spirituelle et « séculière ». Il pointe l’importance du rôle de ceux-ci dans la vie du corps de l’Église. Le saint pape Jean-Paul II développa cette attention en particulier par un synode en 1987 et par une exhortation apostolique Christi fideles laïci qui en publia la substance. Ce souci du rôle des laïcs est déjà montré dans l’enseignement magistériel avant Jean-Paul II et bien sûr lors de Vatican où Karol Wojtila fut bien présent. L’ouvrage fera goûter au lecteur les axes fondamentaux de la doctrine sociale de l’Église et ce que les laïcs y apportent en propre.

    Claude CALLENS, Jean Paul II et les laïcs. La double mission du laïcat, Mame, Paris, 2023, 79 p.

    Les organisateurs

    - La Pastorale des Solidarités a pour mission de sensibiliser les communautés chrétiennes aux situations de pauvreté et d’exclusion, de susciter, soutenir et accompagner les initiatives au service des plus démunis, de promouvoir les actions menées par les organismes sociaux et les associations caritatives qui œuvrent en lien avec le diocèse, et d’accompagner les pastorales spécifiques.
    - La Fondation Jean-Paul II – Cercle de Belgique a pour but de faire connaître les enseignements du pape Jean-Paul II par le biais d’une série de livre aux éditions MAME. Le dernier livre de la collection est celui de Claude Callens qui fera l’objet de cette conférence.

    Agendas & inscriptions

    La conférence se tiendra à l’auditoire Henri de Lubac au Séminaire de Namur le mercredi 19 avril à 19h30. Claude Callens sera interrogé par l’abbé Bruno Robbrechts. La participation est libre. Vous pouvez vous inscrire en cliquant ‘ici’. Venez nombreux.

    La même conférence sera donnée à Bruxelles le mercredi 24 mai (pour les jeunes) et à La Roche le mardi 30 mai.
  • La bande dessinée religieuse à l'honneur (Bruxelles, 22 avril)

    IMPRIMER

    unnamed.png

    unnamed (1).pngcliquer sur l'encart pour l'agrandir

  • Sommaire de La Nef (avril 2023)

    IMPRIMER

    SOMMAIRE DU N°357 AVRIL 2023

    ÉDITORIAL

    Hommage à un simple curé, par Christophe Geffroy

    ACTUALITÉ
    « Tradis » : une politique contre-productive, par Pierre Louis

    Liturgie : de l’urgence d’un dialogue, par l’abbé Laurent Spriet
    Allemagne : une Église au bord de l’abîme, par Jean Bernard
    « Un abus de l’autorité épiscopale », entretien avec le cardinal Müller
    Chine : une Église martyre, par Yves Chiron
    Sondage : La Nef en appelle à ses abonnés

    ENTRETIEN
    Vous avez dit conservateur ?, entretien avec Armand Rouvier

    DOSSIER WOKISME ET DECONSTRUCTION
    D’où vient le wokisme, par Henri Hude

    Le criminel par excellence, par Pascal Bruckner
    Pour contrer le wokisme : renouer avec l’esprit français, entretien avec Bérénice Levet
    Wokisme et différence sexuelle, par Mathieu Bock-Côté
    Le wokisme, nouvelle religion, entretien avec Jean-François Braunstein
    L’impératrice Zou ou les malheurs du wokisme, par Alexandre Tazilly
    Y a-t-il un féminisme woke ?, par Isabelle Belvallée
    Avant le woke, Dieu et les Grecs, par Elisabeth Geffroy

    VIE CHRÉTIENNE
    Abbé Gordien : qu’il était grand ce petit curé, par Élisabeth Geffroy

    Question de foi L’Église qui me convient, par l’abbé Hervé Benoît

    CULTURE
    Tintin, notre copain, par Jacques de Guillebon

    Notes de lecture, par Yves Chiron, Christophe Geffroy, Patrick Kervinec, Anne-Françoise Thès et Michel Toda
    De verbe et de chair Jacques Ellul, par Henri Quantin
    Musique Yvonne Lefébure, par Hervé Pennven
    Cinéma Je verrai toujours vos visages et Les Trois Mousquetaires, par François Maximin
    Sortir Bellini, la création sous influence, par Constance de Vergennes
    À un clic d’ici, par Léonard Petitpierre
    Et pour les jeunes…, par Valérie d’Aubigny
    Un livre, un auteur, entretien avec le Père Philippe-Marie Margelidon
    Brèves
    Rencontre Bénédicte Delelis, par Marine Tertrais

    DÉBATS/Points de vue
    Débats Le degré zéro de la démocratie, par Guillaume Drago
    Débats Chine : le danger de la dépendance, par Jean-Loup Bonnamy

    CONTRE-CULTURE
    Sonia Mabrouk en quête du sacré, par Jacques de Guillebon

    https://lanef.net/

  • Béatifier le cardinal de Lubac ?

    IMPRIMER

    Du site de l'Eglise catholique en France :

    Cardinal Henri de Lubac, théologien jésuite

    Henri de Lubac

    Fils d’un cadre de la banque de France, élève des jésuites au collège de Mongré, près de Lyon, après une année de droit à la faculté théologique de Lyon, il entre dans la Compagnie de Jésus le 9 octobre 1913 à saint Leonards-on-Sea en Angleterre (Sussex). Mobilisé en avril 1915, il est blessé au front pendant la Première Guerre mondiale, jusqu’au 25 septembre 1919. Il garde de ses blessures à la tête des maux permanents.

    Ordonné prêtre en 1927, il sert Dieu par son enseignement de la théologie à Lyon, par des livres remarqués et par des engagements apostoliques. Catholicisme, les aspects sociaux du dogme, publié en 1938, a été le premier de la trentaine d’ouvrages écrit par Henri de Lubac. Ce premier ouvrage a tout de suite eu un grand retentissement en contribuant à renouveler la perception que l’Église avait d’elle-même et en facilitant, de ce fait, le dialogue interconfessionnel.

    De 1937 à 1944, il réside en chrétien au nazisme et à l’antisémitisme. En 1941, il est co-fondateur avec le Père Danielou des « Sources chrétiennes », collection réputée de textes chrétiens qui édite les textes des Pères de l’Église et des grands mystiques. Les ouvrages et les articles se succèdent mais, après 1950, le général des jésuites met leur auteur en « congé d’enseignement ». Dès 1958, il est membre de l’Institut de France.

    Expert du Concile Vatican II (1961-1965), il y exerce une influence spirituelle, discrète et profonde. Son œuvre théologique et sa participation comme expert aux travaux du Concile n’ont pas été sans influence sur la teneur des textes issus de Vatican II. Le 2 février 1983, le pape Jean-Paul II le nomme Cardinal, manifestant ainsi la confiance et l’estime qu’il lui portait.

    Humble savant, fidèle à l’Église, il ouvre avec perspicacité la pensée chrétienne, enrichie de toutes ses sources doctrinales, à la connaissance intérieure de Dieu et au dialogue avec l’athéisme occidental et oriental. Le cardinal de Lubac s’est éteint en 1991.

  • Vatican : la "doctrine de la découverte" n'est pas un enseignement catholique

    IMPRIMER

    D'Hannah Brockhaus sur le National Catholic Register :

    Vatican : la "doctrine de la découverte" n'est pas un enseignement catholique

    Selon la déclaration, ces dernières années, un dialogue renouvelé avec les peuples autochtones, y compris les autochtones catholiques, a aidé l'Église à mieux comprendre leurs valeurs, leurs cultures, ainsi que leurs souffrances passées et présentes.

    30 mars 2023

    Deux départements du Vatican ont publié jeudi une déclaration commune sur la "doctrine de la découverte" et sur la dignité et les droits des peuples indigènes.

    La déclaration indique que le concept juridique de la "doctrine de la découverte" ne fait "pas partie de l'enseignement de l'Église catholique" et que la recherche historique montre que certains documents papaux "rédigés au cours d'une période historique spécifique et liés à des questions politiques, n'ont jamais été considérés comme des expressions de la foi catholique".

    "Le magistère de l'Église défend sans ambiguïté le respect dû à tout être humain", précise le document. L'Église catholique rejette donc les concepts qui ne reconnaissent pas les droits de l'homme inhérents aux peuples indigènes, y compris ce qui est connu comme la "doctrine de la découverte" juridique et politique.

    La déclaration commune du Vatican a été publiée le 30 mars par le dicastère pour la promotion du développement humain intégral et le dicastère pour la culture et l'éducation.

    Elle indique que l'Église s'est engagée à écouter les peuples indigènes et à encourager les efforts de réconciliation et de guérison. Dans ce contexte, l'Église a entendu la nécessité d'aborder la "doctrine de la découverte".

    Le concept juridique de "découverte" a été débattu par les puissances coloniales à partir du XVIe siècle et a trouvé une expression particulière dans la jurisprudence des tribunaux de plusieurs pays au XIXe siècle, selon laquelle la découverte de terres par les colons conférait un droit exclusif d'éteindre, par achat ou par conquête, le titre ou la possession de ces terres par les peuples indigènes", a expliqué le Vatican.

    Certains érudits ont soutenu que la base de la "doctrine" susmentionnée se trouve dans plusieurs documents papaux, tels que les bulles Dum Diversas (1452), Romanus Pontifex (1455) et Inter Caetera (1493)", poursuit le communiqué.

    Tout en précisant que ces documents papaux ne sont pas considérés comme des expressions de la foi catholique, la déclaration ajoute que "l'Église reconnaît que ces bulles papales n'ont pas reflété de manière adéquate l'égalité de la dignité et des droits des peuples indigènes".

    "L'Église est également consciente que le contenu de ces documents a été manipulé à des fins politiques par des puissances coloniales concurrentes afin de justifier des actes immoraux à l'encontre des peuples indigènes, qui ont été réalisés, parfois, sans opposition de la part des autorités ecclésiastiques", indique le document. "Il est juste de reconnaître ces erreurs, de reconnaître les terribles effets des politiques d'assimilation et les souffrances subies par les peuples indigènes, et de demander pardon".

    La note souligne également qu'il existe de nombreuses déclarations de l'Église et des papes soutenant les droits des peuples indigènes, comme la bulle Sublimis Deus de 1537 du pape Paul III, qui a écrit : "Nous définissons et déclarons [...] que [, ...] lesdits Indiens et tous les autres habitants de la planète ont le droit de vivre dans un environnement sain. ...] lesdits Indiens et tous les autres peuples qui seront découverts par la suite par des chrétiens ne seront en aucun cas privés de leur liberté ou de la possession de leurs biens, même s'ils sont étrangers à la foi chrétienne ; ils peuvent et doivent jouir librement et légitimement de leur liberté et de la possession de leurs biens ; ils ne doivent en aucun cas être réduits en esclavage ; si le contraire se produit, il sera nul et sans effet".

    Lire la suite

  • N'en déplaise à François qui abhorre le prosélytisme, voici comment la foi s'est répandue parmi les femmes en Chine au XVIIème siècle

    IMPRIMER

    De Sandro Magister sur Settimo Cielo :

    François déteste le prosélytisme. Mais voici comment la foi a été propagée parmi les femmes chinoises au 17e siècle

    Dans le déluge d'interviews qui a accompagné ses dix années de pontificat, Jorge Mario Bergoglio est revenu, comme il l'a fait mille fois, sur le "prosélytisme".

    Pour lui, évangéliser, c'est simplement témoigner. Il cite à l'appui Benoît XVI, qui déclarait à Aparecida en 2007 que l'Église "ne fait pas de prosélytisme, mais se développe par attraction". Il se réfère également à l'exhortation apostolique "Evangelii nuntiandi" de Paul VI, qui, il est vrai, attribuait également une "importance primordiale" au témoignage silencieux, mais ajoutait immédiatement après :

    "Toutefois, cela reste toujours insuffisant, car même le plus beau témoignage restera longtemps impuissant, s'il n'est pas éclairé, justifié - ce que Pierre appelait "donner les raisons de son espérance" -, explicité par une annonce claire et sans équivoque du Seigneur Jésus". La Bonne Nouvelle, proclamée par le témoignage de vie, doit donc tôt ou tard être proclamée par la parole de vie. Il n'y a pas de véritable évangélisation si le nom, l'enseignement, la vie, les promesses, le Royaume, le mystère de Jésus de Nazareth, Fils de Dieu, ne sont pas proclamés".

    Mais rien n'arrête le pape François dans son aversion. Lors de son voyage au Mozambique en septembre 2019, il confiait aux jésuites locaux : " Je l'ai dit plusieurs fois : le prosélytisme n'est pas chrétien. Aujourd'hui, j'ai ressenti une certaine amertume lorsqu'une dame s'est approchée de moi avec un jeune homme et une jeune femme et m'a dit : 'Votre Sainteté, je viens d'Afrique du Sud'. Ce jeune homme était hindou et s'est converti au catholicisme. Cette jeune fille était anglicane et s'est convertie au catholicisme". Elle m'a raconté cela d'une manière triomphante, comme si elle avait chassé avec le trophée. Je me suis sentie mal à l'aise et je lui ai dit : 'Madame, l'évangélisation oui, le prosélytisme non'".

    Même aux catholiques chinois persécutés, dans un message vidéo, François a enjoint de "ne pas faire de prosélytisme", comme s'il s'agissait de leur vice capital.

    Qui sait donc ce que le pape a dû penser en lisant le magnifique article du père Federico Lombardi dans le dernier numéro de "La Civiltà Cattolica", dans lequel il raconte comment les missionnaires jésuites ont propagé la foi chrétienne même parmi les femmes dans la Chine du XVIIe siècle, en dépit des préclusions inflexibles qui les maintenaient à l'écart et hors d'atteinte.

    Selon le décompte d'un jésuite de l'époque, en 1627, les missionnaires avaient fait 13 000 prosélytes en Chine, puis 40 000 en 1636, 60 000 en 1640 et 150 000 en 1651.

    Parmi les femmes, les premières baptisées furent en 1589 "quelques honorables matrones", épouses ou mères d'hommes instruits catéchisés par le Père Matteo Ricci à Zhaoqing, dans le sud de la Chine. Mais "le tournant" se situe en 1601, avec l'arrivée du Père Nicolò Longobardo à Shaozhou, où son premier catéchumène, un mandarin, se chargea d'enseigner aux femmes de sa parenté ce qu'il apprenait progressivement du missionnaire, jusqu'à ce qu'elles soient baptisées à leur tour et "aimaient se réunir avec d'autres femmes de statut social inférieur, même des paysannes, qui étaient également devenues chrétiennes, les traitant comme des sœurs, et c'était une occasion de grand émerveillement".

    Selon les rapports envoyés par les Jésuites à Rome, les femmes recevaient le baptême de la manière suivante : "Une fois l'instruction donnée par un membre de la famille, un autel était érigé dans l'une des pièces principales de l'une de leurs maisons, sur lequel l'image du Sauveur était exposée avec des bougies et de l'encens. Les parents et les connaissances affluaient. Puis vint le missionnaire qui, devant les maris et les parents, interrogea les femmes sur la doctrine chrétienne, qu'elles devaient connaître de fond en comble, et sur les principaux mystères du christianisme. Les femmes répondaient depuis l'appartement qui leur était réservé, sans s'étonner d'être vues et examinées par des étrangers, un spectacle très nouveau dans le monde féminin chinois.

    Lire la suite

  • "Spei Satelles" : un satellite enverra un nanolivre du pape dans l'espace

    IMPRIMER

    De Maria Milvia Morciano et Andrea De Angelis sur Vatican News (it) :

    27 mars 2023

    Spei Satelles, le message d'espoir du Pape au plus fort de la pandémie s'envole dans l'espace

    Présentée aujourd'hui, la mission conçue et organisée par le Dicastère pour la communication en collaboration avec l'Agence spatiale italienne, l'École polytechnique de Turin, l'Institut de photonique et de nanotechnologie du CNR et l'Apostolat numérique de Turin. Le lancement depuis la Californie aura lieu le 10 juin, tandis que le 29 mai, le pape François bénira le satellite et le nanobook.

    Des messages d'espoir pour toute l'humanité, envoyés en mission en orbite dans l'immensité de l'espace. Et ces messages sont enfermés dans des objets immensément petits : un nanolivre envoyé à son tour par un nanosatellite. À l'occasion du troisième anniversaire de la Statio Orbis, la mission spatiale "Spei Satelles" est née d'une idée de Monseigneur Lucio Ruiz, secrétaire du Dicastero per la Comunicazione, en collaboration avec l'Agence spatiale italienne, l'École polytechnique de Turin, l'Institut de photonique et de nanotechnologie du CNR et l'Apostolat numérique de Turin. La mission s'achèvera le 10 juin, avec le lancement dans l'espace. Quelques jours plus tôt, le mercredi 29 mai, le pape François bénira le satellite et le nanobook à la fin de l'audience générale.

    Il y a trois ans, le 27 mars précisément, le pape François arrêtait le temps et l'espace suspendus dans l'angoisse par la force de la prière. Il était seul sur le parvis de Saint-Pierre, dans une soirée pluvieuse, livide et froide, devant deux images sacrées très aimées des Romains : le Salus Populi Romani et le Crucifix de San Marcello. Il tenait dans ses mains le Saint Sacrement pour bénir l'humanité souffrante. La pandémie semblait vouloir engloutir tout le monde, et sur tout résonnaient les paroles de Jésus, répétées par le pape : "Pourquoi avez-vous peur ? N'avez-vous pas encore la foi ?"

    Et c'est précisément le titre du livre publié l'année suivante, en 2021, par la Libreria Editrice Vaticana et édité par Monseigneur Ruiz, en mémoire de ce moment unique, avec les paroles prononcées par le Pape et les réflexions qui ont suivi. Ce moment de prière universelle ne s'était pas estompé avec le temps et les contingences, mais avait grandi comme une graine plantée. Il a pris racine et n'a pas tardé à porter ses fruits. L'année suivante, la publication a été déposée dans la banque mondiale de semences, dans la chambre forte de Svalbard, dans l'archipel arctique des îles Svalbard, à quelque 1 200 km du pôle Nord.

    Enfin, la mission spatiale "Spei satelles", dont le nom, traduit du latin, montre la puissance de sa signification : "Gardien de l'espoir", a souligné Monseigneur Ruiz lors de la conférence de presse de présentation au Marconi Hall. "Avec une fusée qui décollera de la base de Vandemberg en Californie, nous mettrons en orbite un petit satellite qui transportera le livre en format nanobook", a-t-il annoncé.

    Lire la suite

  • Les visions d'une religieuse oubliée éclairent d'un jour nouveau la vie de saint Joseph

    IMPRIMER

    De Courtney Mares sur Catholic News Agency :

    Les visions d'une religieuse oubliée éclairent d'un jour nouveau la vie de saint Joseph
     
    San Jos   Alonso Miguel de Tovar
    Détail de Joseph avec l'enfant et la tige fleurie, par Alonso Miguel de Tovar (1678-1752). Domaine public.

    19 mars 2023

    Saint Joseph n'a pas de paroles consignées dans les Saintes Écritures, mais les méditations publiées d'une religieuse italienne du XVIIIe siècle offrent la possibilité d'imaginer les détails de la vie quotidienne de la Sainte Famille telle qu'elle aurait pu être du point de vue du père nourricier de Jésus.

    La révélation personnelle de la servante de Dieu, Maria Cecilia Baij, décrite dans le livre "La vie de saint Joseph", offre un portrait intime de la vie de prière, de souffrance et de joie au sein de la Sainte Famille.

    Comme un artiste peut remplir les détails d'un tableau représentant une scène de la vie du Christ dans la Bible, le récit de Baij permet au lecteur de s'attarder sur les scènes qui auraient pu constituer la vie de Joseph avec Jésus et Marie, en se concentrant particulièrement sur sa vie intérieure.

    Il commence par la naissance de Joseph et raconte en 75 pages sa vie avant sa rencontre avec Marie, en mettant l'accent sur la façon dont Dieu l'a préparé par des grâces à avoir le privilège de rencontrer la future Mère de Dieu.

    À partir de là, le lecteur accompagne Joseph alors qu'il exulte dans l'Incarnation dans le sein de Marie, endure des épreuves sur le chemin de Bethléem, pleure de joie en tenant le Sauveur du monde dans ses bras, chante des hymnes de louange à Dieu avec Marie, travaille avec l'enfant Jésus dans son atelier, et s'abandonne continuellement à la volonté de Dieu face à l'incertitude.

    Bien que l'Église ne considère pas qu'il soit obligatoire de croire aux révélations privées comme une question de foi, le livre a reçu l'imprimatur et le nihil obstat du Vatican, le déclarant officiellement exempt d'erreurs doctrinales et morales.

    Pascal Parente, professeur à l'Université catholique d'Amérique, a traduit le manuscrit du XVIIIe siècle en anglais.

    "Le récit de la vie de saint Joseph ne visait pas essentiellement à fournir un enseignement exégétique ou historique, mais plutôt à servir de moyen d'édification", écrit Parente, décédé en 1971, dans son introduction au texte.

    "Il révèle le chef le plus aimant et le plus aimable de la Sainte Famille sous un jour nouveau qui ne peut manquer d'impressionner à la fois l'esprit et le cœur du lecteur, le rendant ainsi participant à la paix et à l'harmonie célestes qui régnaient dans la Sainte Famille de Nazareth".

    Le manuscrit a été achevé avant la mort de Baij en 1766 mais est resté inconnu jusqu'à ce qu'un moine bénédictin, Dom Willibrord van Heteren, trouve les écrits de Baij en 1900 au couvent Saint-Pierre de Montefiascone, en Italie, et en publie quelques extraits.

    Vingt ans plus tard, un prêtre local, Mgr Peter Bergamschi, s'est intéressé aux écrits de Baij dans les archives du couvent et les a présentés au pape Benoît XV lors d'une audience privée le 17 mars 1920, pendant le mois de Saint-Joseph. Le pape encouragea Bergamaschi à les publier.

    Maria Cecilia Baij est née en 1694 à Montefiascone, une ville de montagne située à environ 60 miles au nord de Rome, sur les rives du lac de Bolsena. À l'âge de 20 ans, elle prononce ses vœux religieux au sein de la communauté bénédictine de Montefiascone. Elle a été nommée abbesse en 1743 et est restée à ce poste jusqu'à sa mort, à l'âge de 72 ans.

    Dans ses prières au couvent, Baij recevait à la fois des attaques du diable et des révélations mystiques sur la vie du Christ, de saint Joseph, de la Sainte Famille et de saint Jean-Baptiste, qu'elle consignait dans de longs manuscrits en obéissant à son confesseur.

    Son couvent bénédictin, Saint-Pierre, est toujours actif aujourd'hui, plus de 250 ans après sa mort. Les sœurs accueillent les pèlerins qui empruntent la Via Francigena, un chemin de pèlerinage médiéval qui passe par leur ville. Les sœurs possèdent encore tous les manuscrits originaux de Baij.

    On pense que Baij a achevé son récit de la vie de saint Joseph en décembre 1736. Tout au long du texte, Joseph est souvent représenté en train de prier, adressant des louanges à Dieu seul ou avec la Vierge Marie et Jésus.

    Baij écrit : "Parfois, lorsque Joseph travaillait très dur, il s'approchait de son épouse et lui demandait de condescendre à chanter pour lui un hymne à la louange de Dieu, et de soulager ainsi sa fatigue. La Sainte Vierge accédait volontiers à ses demandes. Son chant des hymnes de l'exaltation divine était si délicieux que Joseph était souvent transporté dans l'extase".

    Il dit un jour à Marie : "Mon épouse, ton chant seul suffit à consoler tous les cœurs affligés ! Quelle consolation tu m'as donnée par ce chant ! Quel soulagement pour ma fatigue ! Quelle grande joie pour moi de t'entendre parler ou chanter !

    "Pour la très sainte Vierge, ces paroles ont été l'occasion d'une louange supplémentaire à Dieu, source de tout ce qui est bon. Dieu a répandu ces grâces dans mon cœur, lui dit-elle, afin que vous soyez consolés et soulagés dans vos tribulations et vos affiliations. L'amour et la gratitude du saint envers Dieu ne cessèrent de croître et il continua à s'émerveiller de la vertu de sa très sainte épouse".

    Cette histoire a été initialement publiée sur CNA le 16 mars 2021.

    Courtney Mares est correspondante à Rome pour la Catholic News Agency. Diplômée de l'Université de Harvard, elle a fait des reportages dans des bureaux de presse sur trois continents et a reçu la bourse Gardner pour son travail avec les réfugiés nord-coréens.

  • Sur la désacralisation de nos sociétés

    IMPRIMER

    Sur VA Plus (youtube) :

    Sonia Mabrouk publie "Reconquérir le sacré", un livre qui vient pointer l'exception occidentale du reniement du sacré. Qu'il soit religieux, mémoriel ou même républicain, la désacralisation de nos sociétés a participé à leur perte de repères. Le livre de la journaliste d'Europe 1 et de CNews a déjà fait vivement réagir, notamment dans l'émission "Quelle époque" animée par Léa Salamé. La présentatrice s'est vue reprocher son goût pour la sacralité de la messe traditionnelle en latin. Nous avons donc invité Sonia Mabrouk à répondre aux questions de Laurent Dandrieu et ce, en compagnie du Père Danziec, chroniqueur et prêtre "tradi", disant cette fameuse messe en latin.