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Livres - Publications - Page 35

  • Le Pape Pie XII, l'Holocauste et la Vérité : Un entretien avec Michael Hesemann

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    De Paul Senz sur le Catholic World Report :

    Le Pape, l'Holocauste et la Vérité : Un entretien avec Michael Hesemann

    "L'anticatholicisme est l'antisémitisme des libéraux. Ceux qui essaient de discréditer Pie XII veulent discréditer l'Église catholique et tout ce qu'elle représente. Et bien sûr, c'est un moyen bon marché de créer un best-seller".

    15 février 2023

    Le pape Pie XII est une figure marquante de l'histoire de l'Église, ainsi que de la politique mondiale, au XXe siècle. Son pontificat a duré de 1939 à 1958, ce qui signifie qu'il a été pape pendant la Seconde Guerre mondiale et ses conséquences, ainsi que pendant la période qui a précédé le Concile Vatican II. Et avant son pontificat, le cardinal Eugenio Pacelli a servi à la Secrétairerie d'État et a été un acteur de premier plan dans les événements tumultueux des premières décennies du siècle.

    Michael Hesemann est l'auteur de quarante-quatre livres, qui ont été publiés en seize langues. Le plus récent, publié par Ignatius Press, s'intitule The Pope and the Holocaust : Pius XII and the Vatican Secret Archives (Ignatius Press, 2022). Aboutissement de nombreuses années de recherche, ce livre est une contribution extrêmement importante au débat scientifique sur le rôle que le pape Pie XII a joué au cours des événements calamiteux qui ont précédé, pendant et après la Seconde Guerre mondiale.

    La réputation de Pie XII en tant que "pape d'Hitler" est-elle une représentation exacte ? Si non, d'où vient cette idée fausse, et comment s'est-elle propagée si largement ? Qu'a-t-il fait pour aider les Juifs pendant la guerre ? Comment a-t-il été vilipendé ?

    M. Hesemann s'est récemment entretenu avec Catholic World Report au sujet de son nouveau livre, des mythes concernant le pape Pie XII et de la vérité sur les efforts déployés par le pape pour combattre le nazisme partout où cela était possible.

    Catholic World Report : Comment ce livre a-t-il vu le jour ?

    Michael Hesemann : En 2003, mon éditeur m'a demandé d'écrire un livre sur "la religion d'Hitler". Au cours de mes recherches, il est devenu évident qu'Hitler, qui suivait un mysticisme néo-gnostique du sang, était presque aussi fanatique contre l'Eglise catholique qu'il était antisémite. Son plan était d'exterminer l'Église après sa "victoire finale", la fin de la guerre ; jusque-là, il avait encore besoin des catholiques allemands pour se battre pour le Reich.

    De plus en plus, je me suis rendu compte que son antipode était Pie XII, l'homme qui, providentiellement, se trouvait à Munich en tant que nonce juste au moment de la montée en puissance d'Hitler et qui est devenu pape juste à la veille de la Seconde Guerre mondiale. J'ai écrit une biographie de Pie XII, qui a été traduite en six langues, et j'ai obtenu la permission de faire des recherches dans les archives secrètes du Vatican en 2008. À partir de ce moment, j'ai pu fouiller dans ses dossiers, des dizaines de milliers de documents, pour en savoir plus sur son attitude envers les Juifs, envers Hitler, et sur ses activités pour contrer les nazis et aider les Juifs pendant la persécution et l'holocauste.

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  • "Ils veulent supprimer le sacerdoce et la prêtrise!" - Emoi dans l'Eglise de Liège

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    Une pétition a été lancée pour réagir à une publication intitulée « Rendons l'Eglise au peuple de Dieu » qui remet notamment en cause l'ordination sacerdotale. 

    ILS VEULENT SUPPRIMER LE SACERDOCE ET LA PRÊTRISE !

    Ils veulent supprimer le sacerdoce et la prêtrise !
     
    Au nom de tous catholiques

    Aux auteurs de la brochure « Rendons l'Eglise au peuple de Dieu » - Aux baptisés soucieux et fiers de leur Eglise - A tous les autres

    Ils veulent supprimer le sacerdoce et la prêtrise !

    « Ils », c’est un groupuscule de personnes (Romain BLANDIAUX, Roger FRANSSEN, Gaby HANSENNE, Jean-Philippe KAEFER, Xavier LAMBRECHT, Sébastien LOUIS, Bérengère NOEL, Rosalie SPECIALE, Caroline WERBROUCK) qui portent une mission d’Église dans le Diocèse de Liège. 

    Dans leur brochure de 60 pages, intitulée « Rendons l’Église au peuple de Dieu », ils n’hésitent pas à affirmer : « Soyons clairs : nous ne revendiquons pas le sacerdoce pour les femmes, puisque nous remettons en cause l’ordination elle-même. » (p. 36) « Pour supprimer le cléricalisme, il faut supprimer le clergé. » (p. 47)

    Ce groupe justifie sa proposition en affirmant par la foi chrétienne « le dépassement et l’annulation de tout culte sacré, de toute fonction sacrée, de tout sacerdoce. » (p. 44) Pour ces auteurs, d’ailleurs, « il n’y a pas de sacré chrétien ». 

    Ce texte gomme aussi la réalité de l’appel de Dieu qui choisit et appelle Ses consacrés : on ne reconnaît dans les prêtres que la dimension strictement horizontale, humaine et sociale de leur mission.

    Pointant le cléricalisme de certains prêtres (décrit comme une généralité) le désir avoué de ces 9 auteurs est de donner aux laïcs l’égale mission de dispenser les sacrements. Entre erreurs historiques et raccourcis théologiques criants, les auteurs semblent encourager le modèle protestant. On y rêve d’une Église qui lâcherait sa doctrine au profit d’une adaptation aux idées et aux mœurs de notre temps.

    Devant la gravité des propos qui sont tenus dans cet écrit, nous, laïcs également engagés dans l’Église (de Liège et d’ailleurs), souhaitons répondre à cet écrit afin de signifier que ce groupe n’est pas représentatif de tous les baptisés de notre Diocèse. Nous souhaitons aussi redire toute l’importance du sacerdoce, sans gommer le sacerdoce filial des baptisés, mais en réaffirmant leur magnifique complémentarité. 

    Ce faisant, nous souhaitons aussi dénoncer les erreurs véhiculées par des théologiens qui, profitant de l’ignorance du Magistère de l’Église catholique chez beaucoup de baptisés, brouillent leurs esprits et conduisent de trop nombreux croyants à sauter hors de la barque de Pierre en pleine tempête.

    Si comme nous, vous êtes blessé(s) par cet écrit, co-signez notre lettre (ci-dessous) et partagez-la à vos contacts.

    Soyons de ceux qui protègent le Corps du Christ des coups qui lui sont portés depuis l’intérieur même de l’Église.

    D’avance, MERCI !

    signer la pétition
    _______

    Rendons l’Église à Celui dont elle est Épouse

    Un hommage au sacerdoce et à nos prêtres
    (en réponse à « Rendons l’Église au peuple de Dieu » - Pour en finir avec le cléricalisme)

    En parcourant le pamphlet « Rendons l’Église au peuple de Dieu », nous avons reconnu le piquant de la lance du Golgotha. La blessure de voir une nouvelle fois le Corps de Jésus déchiré — non plus par le monde ou par quelques détracteurs déjà connus et provenant de l’extérieur de la Maison, mais bien cette fois, de l’intérieur.

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  • Benoît XVI "responsable de la ruine de l'Eglise" ?

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    C'est ce qu'affirme le frère François de Marie des Anges dans un long et impitoyable réquisitoire sur la parution mensuelle de la Contre-Réforme Catholique au XXIème siècle. Extraits :

    entendre le concert d’éloges dithyrambiques qui suivit la mort du pape Benoît XVI, du moins dans certains milieux conservateurs et traditionalistes, on pourrait croire qu’il sera un jour proclamé docteur de l’Église. « C’est un Pape, écrit Laurent Dandrieu, qui aura tenu bon “ devant les loups ”, pour réen­raciner (sic) l’Église dans le Christ et la laisser plus “ affermie dans la foi ”, apte à remplir sa mission de constituer “ le sel de la terre ”. » Le pape François lui-même décrit son prédécesseur comme « un maître de la foi » dont « la pensée et le magistère sont et resteront toujours féconds dans le temps ». Il l’affirme dans la préface d’un recueil de citations de Benoît XVI à paraître.

    Nous pensons, au contraire, que pour la purification de l’Église si nécessaire et la restauration du dogme de la foi, il faudra jeter l’anathème sur ses écrits et sur ses discours." (...)

    "... revenons à Benoît XVI. En 2010, cinq ans après son élection au souverain pontificat, interrogé par son ami, le journaliste Peter Seewald, il affirmait qu’un Pape ne devait pas démissionner lorsqu’il rencontrait des difficultés :

    « Quand le danger est grand, il ne faut pas s’enfuir. Le moment n’est donc sûrement pas venu de se retirer. C’est justement dans ce genre de moments qu’il faut tenir bon et dominer la situation difficile. C’est ma conception. On peut se retirer dans un moment calme, ou quand tout simplement on ne peut plus. Mais on ne doit pas s’enfuir au milieu du danger et dire :  Qu’un autre s’en occupe. ” » (Lumière du monde, éd. Bayard, p. 50)

    Néanmoins, trois ans plus tard, le 28 février 2013, confronté à toutes sortes de graves scandales, des scandales de mœurs notamment, il évoquait le visage de l’Église « défigurée » et il démissionnait de sa charge. Cependant, la cause de ces épouvantables désordres, au sein même de l’Église, Benoît XVI voulait à toute force la méconnaître, renouvelant son adhésion enthousiaste à Vatican II au moment même où il annonçait sa démission.

    En effet, dans son entretien avec le clergé romain du 14 février 2013, il mettait encore ses espoirs dans le « Concile réel » qu’il opposait au « Concile des médias » et à celui « des journalistes » qu’il qualifiait de « Concile virtuel. Nous savons comment ce Concile des médias, accessibles à tous, dominant, a créé tant de calamités, de problèmes : des séminaires et des couvents fermés, etc. », accusait-il avant de conclure : « Le Concile virtuel a été plus fort que le Concile réel. Cinquante ans après apparaît notre propre devoir issu du Concile réel, que ce Concile-là, vrai, puisse véritablement renouveler l’Église. » (...)

    ... l’une des plus graves fautes du futur Benoît XVI, comme nous allons le voir, ce fut d’avoir travaillé, en tant qu’expert de Vatican II, à la destruction de la suprême inquisition romaine, à savoir le Saint-Office.

    Ne voulant pas reconnaître le constat de faillite de son Concile et de son pontificat, il a persisté dans ses erreurs jusqu’à sa mort. Son testament est une action de grâces pour la création et les grâces reçues au cours de sa longue vie, mais il ne contient aucune mention de l’état réel de l’Église et de son effondrement. On n’y trouve aucun souci des âmes qui en souffrent et se perdent, ni même un semblant de retour sur lui-même pour évoquer sa responsabilité dans ce naufrage universel. Bref, il ne contient aucune rétractation." (...)

    Suit un long (et documenté) développement sur le rôle joué par l'abbé Ratzinger lors de Vatican II et dans le démantèlement du Saint-Office. La suite du réquisitoire incrimine "le modernisme" du cardinal puis du pape Benoît XVI, enfin "son adhésion au MASDU" et son "opposition à Notre-Dame de Fatima".

  • Mgr Léonard : "Les enseignements fondamentaux de l'Église sont actuellement menacés"

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    De Solène Tadié sur le National Catholic Register :

    Archevêque belge : Les enseignements fondamentaux de l'Église sont actuellement menacés

    À l'occasion de la sortie de son livre autobiographique retraçant les 50 dernières années de l'histoire de l'Église, Mgr André-Joseph Léonard, archevêque retraité, évoque les grands défis de notre temps.

    Archbishop André-Joseph Léonard
    9 février 2023

    Mgr André-Joseph Léonard, archevêque émérite de Bruxelles-Malines et ancien primat de Belgique, vient de publier un livre qui ne passera sans doute pas inaperçu dans le monde catholique.

    L'Eglise dans tous ses états : 50 ans de débats autour de la foi" se présente comme un récit autobiographique à travers lequel son auteur livre une analyse sans concession des événements qui se sont déroulés dans l'Église au cours des cinq dernières décennies - des dérives théologiques et pastorales qui ont marqué l'après-Vatican II aux débats actuels autour du Synode sur la synodalité et des différents scandales d'abus sexuels qui ont surgi au cours de ces années. 

    Né en 1940 et ordonné prêtre en 1964, Mgr Léonard a été nommé évêque de Namur en 1991, puis archevêque de l'archidiocèse de Bruxelles-Malines en 2010. Il a pris sa retraite en 2015. 

    Ses opinions réputées orthodoxes sur les questions de foi et son franc-parler lui ont souvent valu les foudres de la presse belge. En 2013, des militantes féministes du groupe Femen l'ont pris pour cible lors d'une conférence pour avoir assimilé l'homosexualité à un "blocage du développement psychologique normal" dans une interview de 2007. Les images de l'archevêque en prière silencieuse tout en étant copieusement arrosé par les manifestantes Femen aux seins nus sont devenues virales.

    Auteur d'une trentaine de livres traduits en plusieurs langues, cet éminent philosophe et théologien a également été membre de la Commission théologique internationale de 1987 à 1991, ce qui l'a conduit à de nombreuses rencontres avec son président de l'époque, le cardinal Joseph Ratzinger - le futur pape Benoît XVI. Il a également été chargé de la rédaction de l'encyclique Fides et Ratio (Foi et Raison) de Jean-Paul II en 1998. 

    Dans cet entretien avec le Register, il livre son diagnostic personnel sur les maux qui frappent aujourd'hui l'Église et le monde chrétien, revient sur certains des événements qui ont marqué sa vie d'ecclésiastique et évoque l'héritage des papes Jean-Paul II et Benoît XVI. 

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  • "Là où nous assaillent cent raisons de désespérer, nous trouvons auprès de Jésus ressuscité mille raisons d’espérer plus que jamais" (Mgr Léonard)

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    De didoc.be :

    L'Eglise dans tous ses états - broché - André Léonard, Livre tous les  livres à la Fnac

    L'Eglise dans tous ses états

    .

    Mgr Léonard, qui passe sa retraite en France, vient de publier un nouveau livre : L’Eglise dans tous ses états. Cinquante ans de débats autour de la foi, Artège, Perpignan-Paris 2023. L’ancien évêque de Namur et archevêque de Malines-Bruxelles y évoque à grands traits sa propre vie de prêtre, de professeur et d’évêque, entrelacée avec l’histoire récente de l’Eglise, depuis le concile jusqu’à nos jours. Nous livrons ici quelques extraits choisis des pages de conclusion du livre. (intertitres de didoc)

    A toutes les périodes de l’histoire, l’humanité a maintes fois pensé qu’elle vivait des temps particulièrement troublés. Il ne faut donc pas juger trop vite que notre époque est exceptionnellement dramatique. Néanmoins, peut-être n’est-ce pas sans raison que nous sommes tentés d’estimer que l’urgence du temps présent est spécialement grave.

    Les difficultés du temps présent

    Jamais la planète Terre n’a été aussi malmenée par l’homme. Or nous n’en avons qu’une, à transmettre en bon état à la génération suivante. Jamais les sources mêmes de la vie humaine n’ont été autant menacées qu’elles le sont aujourd’hui par la contraception, la stérilisation fréquente, qu’elle soit volontaire ou imposée, par l’avortement banalisé. Même l’art de soigner la vie humaine et, si possible, de la guérir quand elle est amoindrie ou blessée, est devenu aussi, en certaines régions du monde, l’art de la supprimer, en toute impunité.

    Jamais, du moins en Occident, la famille, cellule fondamentale de la société, n’a été à ce point sapée juridiquement et culturellement par des législations irresponsables, rendant le divorce accessible en un tournemain et mettant sur le même pied que le mariage des unions qui ne peuvent en aucun cas mériter ce nom. (…)

    Pendant ce temps-là, des millions d’hommes et de femmes, des jeunes en particulier, se laissent asservir par l’alcool, la drogue et la pornographie, trois marchés scandaleusement plantureux, savamment organisés par des marchands d’illusion. (…)

    Même la quête de spiritualité, en soi louable, se fourvoie trop souvent dans des mystiques vaporeuses, n’ayant d’autre ambition que de dissoudre la splendeur personnelle de l’âme humaine dans un divin brumeux. (…)

    Même les Eglises chrétiennes ont souvent perdu leur âme en Occident. Le sel s’est affadi et l’on ne voit plus par quelle recette on pourrait lui rendre sa saveur. On a ouvert tant de portes et de fenêtres, par souci d’une ouverture en soi appréciable, mais sans discernement authentique, que le parfum de l’Evangile s’est tout simplement dissipé. La sainte Tradition des Apôtres de Jésus a été dilapidée au profit d’idéologies sans avenir. En beaucoup de pays (il y a heureusement des exceptions !), la liturgie s’est aplatie au point que nombre d’assemblées, au gré de dérisoires fantaisies de clercs ou de laïcs, se célèbrent elles-mêmes et ritualisent leur propre médiocrité plutôt que la gloire de Dieu et du Christ ressuscité. Selon le mot terrible de Jésus, les perles ont été jetées aux pourceaux (cf. Mt 7, 6) et des chrétiens abusés piétinent sans le savoir les trésors pour lesquels les martyrs ont versé leur sang.

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  • Bruxelles (Stockel), 12 février : "Etre prêt" (repères spirituels), une conférence de l'abbé Grosjean

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    L'abbé Grosjean, curé de la paroisse de Montigny-Voisin, fondateur du Padre blog et des universités d'été, responsable des questions d'éthique et de politique pour son diocèse de Versailles, viendra le dimanche 12 février 2023 à 20 h., nous parler de son 3e livre : "Être prêt, repères spirituels".

    Être prêt et pour cela vivre pleinement et sans attendre sa vie, c'est la thématique que l'Abbé Grosjean se propose d'explorer pour nous.

    L'Abbé Grosjean nous fournira 10 repères pour éclairer et accompagner cette aventure rude et magnifique qu'est notre vocation d'homme, de femme, de chrétien.  Dix méditations qui nous donneront lumière, force, consolation et confiance.

    Par ce livre spirituel concret, simple et incarné, l'Abbé Grosjean nous encourage ; il partage avec nous les fruits de son ministère, de ses rencontres, de son expérience.

    Il s'adresse à toutes les générations à partir de 15 ans et à tous les états de vie et nous enthousiasme par son franc-parler et son enthousiasme.  Oui, nous sommes faits pour la Joie, la Joie vraie !

    Nous vous attendons donc nombreux le dimanche 12 février 2023 à 20h à l'église Notre-Dame-de-Stockel.  La participation aux frais est libre. Les 3 livres de l'Abbé Grosjean vous seront proposés à la vente avant et après la conférence.

  • Le Congo belge : une "colonie modèle"

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    D'Emizet François Kisangani, économiste et politologue, Professeur à l'Université de Kansas (USA), auteur de "The Belgian Congo as a developmental state : revisiting colonialism", sur la Libre du 7 février 2023, pp. 32-33.

    Pourquoi le Congo belge était une "colonie modèle"

    Stabilité politique, infrastructures (routes, voies ferrées, eau potable…), industrie manufacturière, santé publique, éducation : le Congo belge (1908-1959) était tellement développé qu’on l’appelait "Poto Moyindo" ou "l’Europe noire". Des kleptocrates postcoloniaux ont transformé ce pays en "enfer sur terre".

    Dans l’une de ses fameuses chansons, le père de la musique congolaise Antoine Wendo avait décrit le Congo belge de l’après-guerre comme Poto Moyindo ou "l’Europe noire". En effet, la croissance économique annuelle oscillait autour de 5,2 % dans les années 1950. L’inflation était d’environ 1,08 % par an dans la même décennie. Le produit intérieur brut (PIB) par habitant était en moyenne de 2.850 dollars américains aux prix de 2015. Dans les années 1950, les Congolais étaient approvisionnés en eau potable un peu partout et la malnutrition était inconnue au Congo belge.

    Pays le plus développé en Afrique

    En 1955, le Congo belge avait plus de 2 500 industries manufacturières éparpillées dans tous les secteurs de l’économie. Résultat, la colonie avait plus de deux millions de salariés industriels. Il s’avère que ce nombre était le plus élevé en Afrique. Conséquence, la contribution de l’industrie manufacturière dans le PIB se montait à environ 18 % en 1955. Cette performance économique était aussi la plus élevée en Afrique subsaharienne. Plus précisément, les industries manufacturières produisaient 45 % des biens de consommation, c’était là le résultat d’une industrialisation basée sur la substitution des importations qui débuta au début des années 1920. À titre de comparaison, il faut savoir que, dans les années 1930, toutes les colonies européennes en Afrique demeuraient d’une manière prédominante agraires. Plus impressionnant fut le fait que le Congo belge avait plus de routes en excellent état, plus de voies ferrées (à l’exception de l’Afrique du Sud) et plus de voies navigables que toutes les autres colonies en Afrique. Le Congo belge possédait aussi la meilleure infrastructure sanitaire en Afrique subsaharienne. Bien que l’éducation secondaire et tertiaire ne fit pas partie de la politique sociale coloniale, plus de 90 % des enfants congolais en âge de scolarisation étaient inscrits gratuitement à l’école primaire. Ce nombre impressionnant était aussi le plus élevé en Afrique.

    Une "colonie modèle"

    Contrairement à l’État indépendant du Congo (EIC) sous Léopold II (1885-1908) et l’État postcolonial depuis juillet 1960, le Congo belge (1908-1959) était connu comme une "colonie modèle" et un "paradis" pour les investissements directs étrangers grâce à sa stabilité politique et ses ressources naturelles fabuleuses. En bref, le Congo belge était un État providence semblable au même système qui se développait en Belgique. Le Congo belge était réellement un Poto dans les années 1950.

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  • "L'héritage de Benoît" : un nouveau livre de Peter Seewald

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    De Petra Lorleberg sur Kath.Net/News :

    "Pape Benoît, qu'est-ce qui vous console ?" - "Que Dieu garde tout entre ses mains".

    2 février 2023

    Interview kath.net de Peter Seewald à propos de la parution aujourd'hui du nouveau livre "L'héritage de Benoît" -

    Benedikts Vermächtnis: Das Erbe des deutschen Papstes für die Kirche und  die Welt : Seewald, Peter: Amazon.de: Bücher

    Monsieur Seewald, votre nouveau livre est en quelque sorte un compendium de votre biographie de Joseph Ratzinger/ Pape Benoît XVI. Avec votre ouvrage de base sur la vie de ce pape et notamment grâce à vos recueils d'entretiens avec lui, vous avez ouvert une fenêtre sur un regard intense sur le devenir et l'action de ce pape.

    Peter Seewald : "L'héritage de Benoît" est en effet un compendium ; un livre pour les lecteurs qui veulent s'informer de manière compacte sur le parcours, la personne et l'importance du pape allemand. En fait, je ne voulais rien faire de plus. Mais Tim Jung, l'éditeur de Hoffmamn und Campe, m'a convaincu de l'idée d'atteindre d'autres cercles de lecteurs avec un livre moins volumineux, sous forme de dialogue narratif, après ma grosse biographie du pape. C'est important. Dans le débat sur l'interprétation de Benoît XVI, il faut de la compétence matérielle.

    Avec votre travail de journaliste, vous vous placez sur un pied d'égalité avec des historiens de l'Eglise comme Ludwig von Pastor et Hubert Jedin, malgré certaines différences. Est-ce que ce sont des spécialistes comme vous qui ouvrent aujourd'hui aux gens ce que les théologiens faisaient autrefois ?

    Peter Seewald : Oh là là, c'est beaucoup trop ambitieux. Je ne suis qu'un journaliste à qui l'on a confié une tâche précise. Le défi est de transmettre les choses de la foi à partir de la compréhension de la foi, et de le faire sous une forme que l'on comprend, qui soit lisible et passionnante.

    Les théologiens sont indispensables s'ils font vraiment de la théologie. Une théologie à l'écoute, qui transmet la parole de Dieu dans le langage et avec les connaissances de l'époque, mais aussi fidèlement à la doctrine. Aujourd'hui, la plupart des théologiens qui se pressent sur la scène publique ne voient le mystère chrétien que comme un projet académique, comme l'a fait remarquer un jour Benoît XVI, qui n'a rien à voir avec leur vie. Ratzinger a passionné ses étudiants pour les mystères et la vérité de la foi. Je doute qu'on puisse en dire autant de son successeur actuel à son ancienne chaire de Münster. Cela devient particulièrement gênant lorsque de telles personnes reprochent à quiconque s'exprime ne serait-ce qu'une seule fois en faveur du pape allemand de vouloir construire des légendes et un mythe, alors qu'elles n'ont elles-mêmes rien fait d'autre que de peindre au public une image hideuse de l'ennemi en ce qui concerne Benoît.

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  • L'Arche publie un rapport de 900 pages divulguant les pratiques déviantes de Jean Vanier

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro :

    Un rapport d'experts révèle l'ampleur d'un scandale sexuel impliquant Jean Vanier

     

    « Aucune personne handicapée » n'aurait été victime de Jean Vanier ni du père Thomas Philippe, veut rassurer L'Arche, œuvre fondée par ces deux personnalités en 1964 pour accueillir des personnes en situation de handicap. Un argument qui ne saurait éclipser le scandale : cette célèbre association a publié lundi un rapport d'experts de 900 pages (disponible sur arche-france.org) accablant quant aux comportements sexuels de ces deux hommes.

    L'un, Jean Vanier (1928- 2019), était un laïque célibataire canadien, jugé comme un « saint vivant » à la fin de sa vie. L'autre, le père Thomas Philippe (1905-1993), était un religieux dominicain français, très connu et controversé.

    Jean Vanier ? « Vingt-cinq ­femmes majeures, célibataires, mariées ou consacrées, non handicapées, ont ainsi été identifiées pour avoir vécu, à un moment de leur relation avec Jean Vanier, une situation impliquant un acte sexuel ou un geste intime entre 1952 et 2019 », écrit le rapport. Avec cette « hypothèse » : « Ce nombre de vingt-cinq est inférieur au nombre réel de femmes concernées. » Quant au mentor de Jean Vanier, le père dominicain Thomas Philippe, « l'exploration du matériau d'enquête a permis d'identifier vingt-trois personnes, hommes et femmes, abusées sexuellement (par le religieux, NDLR), dont un petit nombre recoupe le chiffre de 33 victimes déjà identifiées à Rome par le Saint- Office dans les années 1950 (il avait subi alors une sanction canonique, NDLR). Les nombres ici cités sont nettement en deçà du nombre de personnes abusées sexuellement par Thomas Philippe. »

    En réalité, cette affaire avait ­explosé en février 2020, avec la publication de plusieurs témoignages accusateurs mais qui éma­naient seulement de victimes. L'Arche internationale avait alors commissionné six spécialistes, dont l'historien Florian Michel, et ouvert ses archives ainsi que ­celles de l'ordre dominicain, pour établir la vérité.

    Quelle vérité ? Le rapport écrit : « Les situations, les gestes et les actes sont hétérogènes. Certains actes d'agression ou d'abus sexuels ont eu lieu dans le cadre d'une relation d'emprise, d'autres non, mais ils s'inscrivent dans un continuum de violences sexuelles marqué par l'expérience de l'emprise, de l'abus d'autorité et, plus généralement, par la confusion des sphères spirituelles, affectives et sexuelles. »

    Et le document détaille les ­actes : « La posture régulièrement décrite est celle de Jean Vanier - c'est le cas aussi avec Thomas Philippe et Marie-Dominique ­Philippe (son frère, également ­prêtre) -, à genoux, tête posée sur la poitrine nue de la personne » qu'il suit en entretien spirituel. « Les gestes tactiles s'intensifient pendant la prière et l'accompagnement (ils se tiennent les mains, têtes rapprochées, les fronts se touchent, ils se prennent dans les bras l'un l'autre). Les différents récits évoquent une gamme similaire d'attouchements, recouvrant en particulier des “baisers sur la bouche chaque fois plus appuyés, passionnels”, “voluptueux, passionnés”, et des caresses sur les zones érogènes de chacun, particulièrement la poitrine féminine. Dans plusieurs cas, les attouchements ont progressé vers des actes d'agression sexuelle. La nudité partielle, l'absence de coït ainsi que la justification spirituelle de l'abus sexuel conduisent Jean Vanier à considérer qu'il s'agit là d'une pratique non sexuelle. »

    Les signataires du rapport ­expliquent encore : « Parce qu'il considère ces expériences comme de la “sexualité chaste”, Jean ­Vanier y a invité indifféremment des femmes célibataires, en couple, mariées ou ayant prononcé des vœux religieux de chasteté, des femmes ayant déjà une sexualité active ou des femmes n'ayant jamais eu d'expérience sexuelle avec un partenaire. »

    «Folie érotique»

    Mais comment Jean Vanier, un laïque canadien très connu et respecté dans le monde catholique pour son œuvre auprès des personnes handicapées, a-t-il pu se livrer à de telles pratiques ? Sur la base de courriers « intimes » entre Jean Vanier et Thomas Philippe, l'analyse des six experts met en lumière la dérive de leurs liens : ils sont passés d'une « filiation spirituelle » à une « initiation de Jean Vanier aux pratiques mystico-sexuelles de son père spirituel ». Ce dernier, rapporte la commission d'experts, « dit avoir vécu en 1938 à Rome une union mystico-sexuelle avec la Vierge Marie qui lui aurait révélé un “secret” : Jésus et Marie auraient eu des relations mystico-sexuelles dans le but de réhabiliter la chair et d'inaugurer les relations mystico-amoureuses qui se vivront dans le Royaume ».

    Le document ajoute : « Une religieuse abusée au début des années 1950 témoigne qu'il arguait que les caresses ont pour fonction de transsubstantier son corps de femme en celui de Marie, assimilant ainsi ces échanges sexuels à un sacrement. La même continue en indiquant qu'il cherchait à justifier ce modèle incestueux en affirmant qu'il n'y avait aucune ligne de démarcation entre amour maternel et amour conjugal, qu'il y avait l'amour tout court, qui exigeait une totale liberté ».

    Les experts pointent son ­« délire » et sa « folie érotique ». Jusqu'au sordide. Un commissaire du Saint-Office, l'ancêtre de la congrégation romaine de la Doctrine de la foi, note, en 1955, qu'il est « informé d'un avortement intervenu en 1947, auquel est donné un sens “mystique” avec une vénération du fœtus mort comme quelque chose de sacré, lié au “secret de la T. S. Vierge”. L'enfant avorté est le fruit des relations sexuelles entre Thomas Philippe et Anne de R. L'ancienne prieure du carmel de Nogent-sur-Marne, Mère Thérèse, confirme les faits et reconnaît son implication ». 

  • Que pèsent les paroles du cardinal Müller sur la succession du pape François ?

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    De Giovanni Maria Vian sur Domani via Il Sismografo :

    Le poids des paroles de Müller sur la succession du Pape François

    Rien ne présage l'ouverture d'une sede vacante dans l'Eglise de Rome, mais l'entretien de Franca Giansoldati avec le cardinal Gerhard Müller (In buona fede, Solferino) sera gardé en mémoire par ses collègues qui devront élire le successeur de François. D'accord ou pas avec les opinions de l'ancien évêque de Ratisbonne, qui a été préfet de l'ancien Saint-Office de 2012 à 2017; le quatrième de la série ininterrompue des gardiens de la doctrine catholique qui ne sont plus italiens depuis plus d'un demi-siècle, alors que la rumeur veut que le brillant dehonien Heiner Wilmer, aux tendances progressistes et qui serait le troisième allemand après Ratzinger et Müller, vienne remplacer le jésuite espagnol Luis Ladaria.

    Les deux cents pages de questions et réponses bien menées et fluides ont le mérite d'être inhabituellement franches, parfois rudes et explicites dans leurs critiques du pape François et de ses conseillers. Mais le livre ne doit pas être réduit à une opposition au pontife, comme il l'a semblé dans les avant-premières de presse, car il vise à offrir un aperçu de "la religion au XXIe siècle", comme l'indique le sous-titre.

    Même si la vision de Müller souffre d'une approche exclusivement théologique et insensible à l'histoire : par exemple, sur la présence des femmes dans l'Eglise, qu'il voit même dans des rôles importants comme celui de secrétaire d'état, mais à qui il refuse la possibilité du cardinalat qui, dans les siècles passés, n'était pas lié à l'ordination sacerdotale.

    Je défends les règles

    "Müller est un gardien et sa vision ressemble à une boussole", résume Giansoldati dans la préface qui introduit les différents chapitres. Celles-ci racontent d'abord l'histoire du prélat rhénan de 75 ans qui a édité les écrits de Ratzinger avant son pontificat (seize volumes des Gesammelte Schriften, en cours depuis 2008 et désormais presque achevés).

    Le livre traite de sujets incandescents : les abus, tout d'abord ; "le clivage" avec les restrictions liturgiques à l'encontre des traditionalistes ; la situation du catholicisme en Allemagne, qui se dirige vers l'"apostasie" ; la renonciation papale ; l'avenir qui se profile ; la question des femmes ; l'Église en Amérique ; la Chine.

    Élève du théologien Karl Lehmann (le disciple de Karl Rahner qui fut le puissant président de la Conférence épiscopale allemande pendant plus de deux décennies), Mgr Müller peut difficilement être contraint de se glisser dans la peau d'un conservateur. La théologie des sacrements chez Dietrich Bonhoeffer, le pasteur luthérien pendu par les nazis, a fait l'objet de sa thèse de doctorat, suivie de publications telles que Dogmatica cattolica (Edizioni San Paolo) et Dalla parte dei poveri (Edizioni Messaggero Padova - Emi), écrites avec son ami Gustavo Gutiérrez, le dominicain péruvien fondateur de la théologie de la libération. Et parmi les contemporains que le cardinal suggère pour comprendre le christianisme, il signale, outre Ratzinger, des auteurs novateurs comme Yves Congar, Hans Urs von Balthasar et Rahner.

    En 2012, Benoît XVI l'a nommé comme successeur de l'Américain William Levada à la Congrégation pour la doctrine de la foi, mais à la fin du premier mandat de cinq ans, Müller n'a pas été confirmé par Bergoglio. "Un coup de tonnerre", résume-t-il dans le livre, ajoutant : "Ils me voyaient comme le professeur allemand rigide qui voulait donner des leçons même au pape, mais tout cela était faux, une fabrication. Je ne faisais que défendre les règles. Plus simplement, je suppose que le pape a cultivé au fil du temps une forme de méfiance, d'aversion envers les théologiens, les "universitaires allemands".

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  • "Contre moi une clameur meurtrière" (Benoît XVI)

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    De Matteo Matzuzzi sur Il Foglio via Il Sismografo :

    Ce qui accablait Ratzinger

    28 janvier 2023

    "Contre moi une clameur meurtrière", écrit Benoît XVI dans le livre publié à titre posthume. Au cœur de tout cela, la crise de la foi dans son Allemagne natale, épicentre du séisme qui secoue l'Église de Rome.

    Le Vatican, à tous les niveaux les plus élevés, dit aux dirigeants de l'Église allemande qu'ils doivent arrêter, que ce que la voie synodale locale établit (qui, de semestrielle qu'elle était à l'origine, devient en fait permanente ou semi-permanente, avec des demandes finales envoyées à Rome dont le ton et la substance gagnent en intensité de mois en mois) n'est pas valide et qu'ils ne peuvent certainement pas établir des "Conseils synodaux" avec la participation de laïcs qui superviseraient même les questions qui sont actuellement entre les mains de la Conférence des évêques.

    Le pape, dans l'une de ces interviews qu'il accorde périodiquement, a déclaré que ce qui se passe en Allemagne "n'est pas utile et n'aide pas". Le dialogue, c'est bien, mais ce n'est pas un synode, ce n'est pas un vrai chemin synodal. Il n'en a que le nom, mais est dirigé par une élite tandis que le peuple de Dieu n'y est pas associé". Du Rhin, ils répondent par des remerciements rituels, mais confirment que tout se passera portant comme prévu, malgré la tentative désormais déclarée de Rome de faire converger et de diluer, pourrait-on dire sans risque de se tromper, les instances locales dans le grand Synode qui sera célébré entre la fin de cette année et l'année prochaine à l'ombre de Saint-Pierre.

    Après tout, la hiérarchie de l'Église allemande est massive : la résistance, bien que combative, est réduite à cinq évêques, menés par le cardinal affaibli de Cologne, Rainer Maria Woelki. Les autres sont presque tous titulaires de diocèses bavarois, la grande enclave catholique au nord des Alpes, bien que la sécularisation s'y fasse désormais aussi sentir. Avant même d'être une lutte avec Rome, c'est une lutte (...) qui vise en fin de compte à faire de l'Église catholique quelque chose de nouveau, cogéré horizontalement, sans plus de structures pyramidales avec quelques figures au sommet appelées à donner la ligne. Ce sont des projets anciens, qui ne datent certainement pas de ces dernières années, mais qui ont trouvé aujourd'hui un terrain fertile dans la décision du pape régnant de déléguer l'autorité aux Églises locales même dans le domaine doctrinal (et donc, imaginez, dans le domaine pastoral).

    François, a peut-être un peu regretté ce paragraphe contenu dans Evangelii gaudium de 2013, tant il est vrai que ces derniers mois il a dit qu'il ne voulait pas d'une autre Église protestante en Allemagne, mais qu'il voulait une Église catholique. Peut-être, qui sait, en aura-t-il parlé avec Benoît XVI, dont on se souvient ces dernières semaines comme d'un juge sage qui pouvait être interrogé sur des questions qui ne sont certainement pas secondaires. Et ce qui se passe dans l'Église allemande, n'est certainement pas secondaire. Après tout, si quelqu'un savait comment interpréter les vents anciens et nouveaux qui soufflent du nord, c'était bien Joseph Ratzinger. Ses derniers écrits, posthumes, en témoignent également. "Pour ma part, de mon vivant, je ne veux plus rien publier. La fureur des milieux contre moi en Allemagne est si forte que l'approbation de la moindre de mes paroles provoque immédiatement un brouhaha meurtrier de leur part. Je veux m'épargner cela, à moi et à la chrétienté", écrit Benoît XVI le 13 janvier 2021 à Elio Guerriero, auteur d'une biographie en italien sur Ratzinger, connu et estimé par ce dernier "pour sa compétence théologique".

    Le pape émérite s'est dit prêt à faire le tri dans les écrits qu'il a médités pendant ses années de retraite, immergé parmi ses livres dans les jardins du Vatican. Il a toutefois précisé que rien ne devait aller en librairie avant sa mort. Il l'a mis noir sur blanc de manière péremptoire, en signant la préface de Qu'est-ce que le christianisme (Mondadori, 2023) le 1er mai 2022. "En Allemagne, certaines personnes ont toujours essayé de me détruire", avait-il déjà confié à son biographe, Peter Seewald, dans Dernières Conversations, en 2016.

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  • Le suaire de Turin ne cesse de nous interroger

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    D'Eric de Beukelaer sur la Libre :

    Le suaire de Turin n’a pas fini de nous interroger…

    Le débat sur le saint suaire remue croyants et incroyants, bien au-delà des froids arguments scientifiques.

    Le regard du prêtre

    L’historien français Jean-Christian Petitfils vient de publier un livre sur le suaire de Turin, ce drap supposé avoir enveloppé le Christ supplicié. Une image du crucifié se serait imprimée sur le linge, image toujours observable deux mille ans plus tard. Le suaire… vraie relique ou faux génial ? L’étude au carbone 14 effectuée en 1988 avait conclu à une datation du tissu quelque part entre les XIII et XIV siècles. Le suaire serait donc un faux. Depuis, de nouvelles recherches invalident ces résultats. Le test au carbone aurait été fait sur un échantillon ayant subi un retissage, d’où son origine plus récente. Ceci expliquerait la datation médiévale. Dans son ouvrage, Petitfils présente sa conviction que - selon toute évidence scientifique - ce suaire serait bien celui de Jésus de Nazareth. Les sceptiques objecteront que Petitfils est chrétien, ce qui influence son jugement. Il est cependant rejoint par le professeur Boxho, qui - lui - se déclare incroyant. Philippe Boxho est professeur de médecine légale à l’Université de Liège et étudie le suaire depuis des années. La conviction de ce scientifique, que consultent les polices du Royaume pour faire parler un cadavre, est qu’il ne peut s’agir d’un faux et que, selon toute vraisemblance, ce suaire aurait bien enveloppé la dépouille de Jésus de Nazareth. Ce libre-penseur ajoute même avec une honnêteté déconcertante : "Et je ne puis expliquer scientifiquement comment la trace du corps s’est imprimée aussi nettement sur le linceul." Pour Petitfils et d’autres, cette impression serait due au flash de la résurrection… Une explication plausible, mais qui sort du champ scientifique à proprement parler.

    De par ma faible compétence scientifique, je suis bien incapable de me prononcer sur l’authenticité du suaire. Comme théologien, je rappelle simplement deux vérités : 1. Si le suaire est un faux, la foi chrétienne ne s’écroule pas pour la cause. 2. Si le suaire est authentique, la foi chrétienne n’est pas validée pour autant. En 1997, l’auteur chrétien Vladimir Volkoff publia un essai racontant, non sans humour, que l’arme absolue mise au point par le diable serait… une preuve irréfutable de l’existence de Dieu. En effet, si les hommes sont convaincus de son existence, Dieu deviendrait une simple évidence et non plus le mystère que scrutent librement les quêtes de sens et embrassent amoureusement les adhésions de foi.

    Auraient-ils donc peur ?

    Le débat sur le suaire remue cependant croyants et incroyants bien au-delà des froids arguments scientifiques. Ainsi, sur les réseaux sociaux, j’ai tenté un dialogue de sourds avec des athées pour qui ce linceul ne pouvait être authentique, quels que soient les arguments rationnels évoqués… Avaient-ils donc peur que ceci les amène à la foi ? Ainsi encore, je constate le désintérêt de nombre d’experts du christianisme par rapport au suaire. Pourquoi ? Parce que, sous l’influence d’une théologie du sentiment plus que de l’histoire, ils peinent à évoquer le réalisme de la résurrection. Illustration : la série documentaire de Gérard Mordillat et Jérôme Prieur diffusée par Arte sur l’origine du christianisme n’évoque à aucun moment le tombeau vide. Ce fait historique n’a pourtant été réfuté ni à l’époque du Christ ni les décennies suivantes. L’Évangile de Matthieu évoque la thèse polémique d’un vol du cadavre par les disciples (chap. 28, 11-15), mais personne n’a jamais affirmé que le corps de Jésus serait resté dans son tombeau. Donc, si le suaire est authentique, il renseigne non seulement sur la véracité de la passion, mais interroge également sur l’historicité de la résurrection. Autrement dit : si le suaire est authentique, ce tissu, qui - pour celui qui ne croit pas - restera une énigme et ne sera jamais une preuve, deviendrait pour le croyant une balise pointant vers l’événement fondateur de sa foi.

    Le Saint Suaire de Turin - 1