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Médias - Page 130

  • «Une, sainte, catholique… et médiatique»?

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    De Grégory Solari (photo) sur le blog "Ecclesia" (« La Croix ») :

    gregory solari.jpg« Faudra-t-il bientôt ajouter «médiatique» aux «quatre notes» de l’Eglise définies par le Credo du concile de Nicée («une, sainte, catholique, apostolique») ? Je pose la question en souriant, mais le pontificat du pape François pourrait le donner à penser. On se souvient des motifs invoqués par Benoît XVI pour expliquer le geste de sa renonciation. Parmi ceux-ci, le pape émérite avait invoqué les moyens techniques de communication. Depuis lors, le pape François encourage l’Eglise à évangéliser les réseaux sociaux ; lui-même donne l’exemple. Avant – ou plutôt : en même temps que d’être doctrinale ou pastorale, sa parole s’impose d’abord à l’attention du monde (pas seulement catholique) par son caractère médiatique.

    Technique et évangélisation

    La salle de presse du Saint-Siège, plutôt que d’annoncer les événements, commente les propos – ou rectifie ceux qui ont été mal rapportés – que le Saint-Père répand autour de lui sur un mode (on pourrait dire : en haut débit) que les théologiens ont du mal à déterminer. Derrière le caractère sinon comique du moins inusité de cette situation, c’est encore une fois la question des moyens techniques d’évangélisation qui est posée. Sont-ils appropriés pour annoncer l’Evangile ? Provoquent-ils les mêmes effets ? Implantent-ils durablement la Parole dans le cœur de l’homme ?

    La langue de la technique

    On sait comment la culture classique de saint Jérôme – le traducteur de la Vulgate –, l’empêcha longtemps, comme saint Augustin, de lire l’Ecriture. La langue de la Bible était trop simple pour leur goût de lettrés romains. Aujourd’hui,  nous sommes menacés non par un excès mais par un ersatz de culture ; ce que Heidegger appelait le langage de la technique formate notre langue – et ainsi formate à notre insu notre manière d’être. Dans cette configuration, ce n’est plus la simplicité de la Parole qui peut arrêter un lecteur « trop» cultivé: c’est son caractère vivant, organique, auquel l’homme est déshabitué par la technique. Or la Parole, nous dit Origène, est «le corps parfait et unique du Verbe »; c’est-à-dire un corps non pas médiatique (ni technique), mais eucharistique.

    L’eucharistie, média et Médiateur

    Faut-il donc opposer le médiatique au liturgique ? La question est mal posée ; demandons-nous plutôt si l’Eucharistie n’est pas dotée d’une dimension médiatique et reformulons la question sous la forme d’un syllogisme : les médias rendent présent un absent (une image, une voix située ailleurs que là où vous l’entendez) ; or l’eucharistie rend présent un Absent (ou un «hyper Présent» : le Christ invisible) ; donc l’eucharistie est une forme de médias. Avec cette différence qu’elle ne véhicule pas un message extérieur à son support, comme le font les instruments techniques ; comme la Parole elle-même, l’eucharistie ne véhicule pas le message du «parti» (ici catholique) : elle est le message et le Messager ; et comme le dit saint Augustin, recevoir l’eucharistie, c’est d’abord être reçu par le Christ lui-même – «qui mange ma chair demeure en moi (Jn 6). Autrement dit, il faut d’abord avoir été introduit dans ce qu’on appelle le «cercle herméneutique» (la communauté croyante) pour 1) reconnaître et 2) recevoir le Verbe fait chair.

    Donner le désir

    Voilà pourquoi, arrivés au moment de l’offertoire, les néophytes, les païens et les excommuniés étaient liturgiquement «renvoyés» de l’assemblée ; non par souci de cacher des choses, mais en raison de cette logique eucharistique que Louis Bouyer a très bien décrite dans Initiation chrétienne. Une pratique fort peu médiatique au demeurant, mais qui n’a pas empêché le succès de la première évangélisation du monde païen. Au contraire. Car en retirant «l’accès à l’information», c’est le désir que l’on avivait. Qu’implique cette logique eucharistique? Plusieurs choses. J’en retiens deux: d’abord un primat de la volonté sur la raison ; il faut vouloir connaître – et connaître non pas une information mais un Mystère. Ensuite, et la chose est liée, un primat de l’amour sur l’être.

    Habiter liturgiquement le monde

    Autrement dit, cette logique se démarque de ce qui caractérise l’accès à la vérité sous la forme de l’identification de la raison et de l’être (l’ontologie). Or c’est sur cette identification que repose le processus technicien, comme l’a vu Heidegger, à savoir sur le passage à l’effectivité de tout ce que cette identification – avec la maîtrise sur les choses qu’elle permet – rend possible. A ce processus, Heidegger a opposé ce qu’il appelle une «habitation poétique du monde». Que le philosophe de l’oubli de l’Être ait oublié que le christianisme avait commencé de proposer bien avant lui une «habitation liturgique» du monde ne doit pas nous empêcher de prendre au sérieux, et sa critique de la technique, et la réponse poétique qu’il apporte à celle-ci. Sans quoi, il est à craindre que de même que, comme le disait Bernanos hier, «les curés risquent d’être les derniers marxistes», demain ils soient les derniers à chanter les louanges de la technique.

    Ref. «Une, sainte, catholique… et médiatique»?

    A lire par les  nouveaux communicateurs qui peuplent aujourd’hui les couloirs du Siège apostolique. Grégory Solari est le fondateur et l’animateur d’une excellente maison d'édition catholique francophone, établie à Genève depuis les années 1990, puis à Paris rue Jacob, depuis décembre 2009,

    JPSC

  • Saint-Siège, expertise, management et communication

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    Selon Anna Latron sur le site de « La Vie » :

    « L'IOR change de direction

    Lors de la conférence de presse qui s'est tenue ce mercredi 9 juillet au Vatican, le cardinal George Pell, préfet du Secrétariat pour l'économie, a confirmé le changement de direction à la tête de l'Institut pour les œuvres de religion (IOR) : c'est bien le Français Jean-Baptiste de Franssu qui doit lancer la deuxième phase de réforme de la “banque du Vatican”, que nous évoquions récemment. Après l'assainissement permis par l'Allemand Ernst von Freyberg, le Français aura plus spécialement la mission de prendre en main la gestion des actifs de la banque et la fidélisation des clients, “composés à 80% de clercs, de congrégations religieuses et de diocèses”.

    Au cours des trois prochaines années, les statuts de l'IOR seront revus sur la base de trois priorités, exposées ainsi par son nouveau directeur: “Renforcer l'activité de l'IOR”“transferer progressivement les actifs actuellement sous gestion (de l'IOR, ndlr) vers un Centre de gestion des actifs du Vatican (Vatican Asset Management, VAM) de manière à éviter la juxtaposition des activités de ce type au sein des institutions vaticanes” et “se concentrer sur les activités de conseil et les services de paiement pour le clergé, les congrégations, les diocèses et les employés laïcs du Vatican”.

    Quant à l'affaire qui impute une partie des pertes financière de l'IOR en 2013 au cardinal Tarcisio Bertone, Mgr Pell, déclarant qu'il n'est pas au courant des détails, a souligné que “chacune des ces accusatione sera prise au sérieux et de façon appropriée par les autorités compétentes”.

    Le cardinal George Pell a exposé (en anglais) dans les grandes lignes ces changements“essentiels” pour rectifier “les faiblesses” et les “risques identifiés”. Il a précisé que ces réformes suivent les recommandations de la COSEA, la Commission pontificale d’étude sur l’organisation de la structure économique et administrative du Saint-Siège, mise en place il y a un an pour enquêter sur la banque du Vatican et plus largement sur l'organisation administrative du Saint-Siège.

    Le Secrétariat pour l'économie monte en puissance Parmi les réforme annoncées par le cardinal Pell : celle de l'Administration du patrimoine du siège apostolique (APSA). La gestion des biens du Vatican est transférée, par motu proprio (en italien), au Secrétariat pour l'économie qui est désormais chargé de contrôler les agences du Saint-Siège et de surveiller toutes les procédures d'acquisition.

    L'APSA, quant à elle, jouera un “rôle de trésorerie”, étant en quelque sorte la Banque centrale du Vatican, et devra développer le dialogue avec les autres banques centrales. Pour le Vatican Insider(en italien), ce transfert fait du cardinal Pell un “super-ministre de l'économie” à la tête d'un dicastère“renforcé”.

    Audit des médias du Vatican

    Plus inédit, l'annonce de la mise en place d'un comité d'enquête sur les médias du Vatican. Présidé par un Britannique, Lord Christopher Patten, il doit procéder à des réformes structurelles d’ici 12 mois. Objectifs de cette structure : améliorer la coordination entre les nombreux médias existants (Radio Vatican, News.va, vatican.va, Centre Télévisé du Vatican...) et réduire leurs coûts en faisant des “économies substantielles”.

    Ce comité doit également réfléchir aux nouveaux modes de consommation des médias pour faire connaître le message du pape aux jeunes. “Au vu du succès de l'application “The Pope App” et du compte Twitter du pape, les canaux digitaux seront renforcés, afin de rejoindre le plus grand nombre de personnes possibles, et notamment les jeunes”, a précisé le cardinal Pell.

    Une tâche à laquelle va collaborer le dominicain français Eric Salobir, consultateur du Conseil pontifical pour les communications sociales et membre de ce nouveau comité. En 2006, il a rejoint l'équipe du Jour du Seigneur, l'émission dominicale de France 2, où il a mené, notamment, le développement numérique. Membre fondateur du site Retraite dans la ville qui propose des retraites spirituelles à suivre en ligne, il est à l'initiative de la création du laboratoire d'idée OPTIC (Order of Preachers for Technology, Information and Communication).

    Enfin, un comité d'experts doit étudier la situation du régime de retraite des employés du Vatican et faire des propositions à ce sujet d'ici la fin de l'année. Si toutes les pensions versées actuellement sont “sûres”, affirme Joseph Zahra, secrétaire du Conseil pour l'économie, de nouveaux statuts doivent être rédigés pour adapter le régime vatican des retraites aux nouvelles structures éco-administratives du Saint-Siège. Des travaux dirigés par Mgr Brian Ferme, secrétaire du Conseil pour l’Économie. Parmi les experts : les Italiens Nino Savelli et Andrea Lesca, l'Autrichien Bernhard Kotanko et un autre Français, Antoine de Salins ».

    Réf. Finances, médias, retraites : réformes tous azimuts au Vatican

    Enfin un langage digne de ce monde ? JPSC

  • Le départ du Père Michel-Marie Zanotti Sorkine devient une affaire

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    Les réseaux sociaux catholiques semblent en feu. Le départ du Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine agite les esprits. Dans le journal « La Croix », Isabelle de Gaulmyn y va d’un commentaire digne du style d’une certaine pièce de Molière : Site d'Isabelle de Gaulmyn . Non sans s’attirer cette réplique très pertinente sur le blog « Le Suisse Romain », alias l’abbé Dominique Rimaz :

    « Sans entrer dans les nombreuses polémiques, la question du reproche du manque d'obéissance du Père me laisse quelque peu perplexe, avec un goût quelque peu amer. Certes, il est absolument vital pour tous les prêtres de vivre dans la communion, le respect et l'obéissance envers l' évêque. Pour un prêtre, rien ne se fait sans son évêque. Ceci est un absolu !

    Cependant, le reproche du manque d'obéissance ne semble subitement concerner que le Père Zanotti !? Que chacun fasse son propre examen de conscience. Si tous les chrétiens vivaient en communion avec toute l'Eglise, Une, Sainte, Catholique, Apostolique et romaine, avec le Pape, le doux vicaire du Christ, alors les avalanches de commentaires agressifs cesseraient d'eux-mêmes. 

    Le Père Zanotti est très exposé, par ses livres, ses publications, ses apparitions dans les médias et sa présence sur les nouveaux réseaux sociaux. La jalousie n'est jamais très loin. Personnellement, j'ai beaucoup reçu de Dieu, par le Père Michel-Marie. 

    Sans doute que sa prise de position à propos du Père Marie-Dominique Philippe ne fut pas en communion avec les décisions du Saint-Siège. Mais très honnêtement, peut-on tomber aussi lourdement sur un prêtre ? 

    Les chrétiens sont parfois lourds, alors que nous devons être légers

    Lors de la levée des excommunications des 4 évêques intégristes, la planète médiatique chrétienne s'était aussi enflammée dans de plus grande proportion encore. Benoît XVI, tel un saint, avait lancé cet avertissement: 

    Mordez-vous les uns les autres ?

    ... Car toute la Loi atteint sa perfection dans un seul commandement, et le voici: Tu aimeras ton prochain comme toi-mêmeSi vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde: vous allez vous détruire les uns les autres !" J’ai toujours été porté à considérer cette phrase comme une des exagérations rhétoriques qui parfois se trouvent chez saint Paul. Sous certains aspects, il peut en être ainsi.

    Mais malheureusement ce "mordre et dévorer" existe aussi aujourd’hui dans l’Église comme expression d’une liberté mal interprétée. Est-ce une surprise que nous aussi nous ne soyons pas meilleurs que les Galates? Que tout au moins nous soyons menacés par les mêmes tentations? Que nous devions toujours apprendre de nouveau le juste usage de la liberté? Et que toujours de nouveau nous devions apprendre la priorité suprême : l’amour ? »

     Réf: Le départ du Père Michel-Marie Zanotti Sorkine devient une affaire

    C'est vrai que la leçon vaut pour chacun d'entre nous.

    Mais, pour conclure, je ne résiste pas à la tentation d'emprunter à l'un des commentateurs de l'article du "Suisse Romain" cette citation de Boileau: 

    "Sitôt que d'Apollon un génie inspiré
    Trouve loin du vulgaire un chemin ignoré,
    En cent lieux contre lui les cabales s'amassent ;
    Ses rivaux obscurcis autour de lui croassent ;
    Et son trop de lumière, importunant les yeux,
    De ses propres amis lui fait des envieux..."
    Boileau
    Épître à Racine (9-14)
     

    JPSC

  • Des bienfaits de l'institution

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    220px-ThierryDominique_Humbrecht.jpgLes scandales qui, dans l’Église, impliquent des fondateurs connus de communautés religieuses peuvent légitimement déstabiliser. Il n’est pas inutile de réfléchir aux causes de tels scandales, et notamment au contexte trop laxiste des années 70 et bien prendre en compte combien l’institution ecclésiale est nécessaire pour structurer et orienter les jeunes communautés.
    Une réflexion du P. Thierry-Dominique Humbrecht dans le n° 261 (juillet-août 2014) du mensuel « La Nef » (extrait) :

    Les années qui suivirent Vatican II furent celles d’une crise qui affecta l’institution. L’Église se vit contestée par ceux qui continuaient néanmoins à vivre d’elle, semant le trouble partout et poursuivant bourgeoisement leur marche au pouvoir culturel. D’innombrables lieux de formation intellectuelle et spirituelle fermèrent par autodestruction, sous les applaudissements des uns et l’aveuglement des autres.

    Dans les années 70, des prêtres ou des laïcs, dotés de fortes personnalités, réagirent et cherchèrent à sauver ce qui pouvait l’être. Certains fondèrent des communautés, qui virent affluer des centaines de jeunes en recherche de radicalité et de ferveur. La vitalité de ces communautés finit par s’imposer, et permit ainsi un certain renouveau. Tout cela avec l’accord de Rome, mais comme en marge des institutions locales, qui souvent comprenaient mal leurs objectifs, pour des raisons diverses de distance, entre idées, réseaux et géographie.

    Malgré les apparences, alors qu’il s’agissait pour ces jeunes fondations de sauver le sens de l’institution, c’est l’institution qui leur a cependant doublement fait défaut, à leur naissance et pendant leur croissance, obligées qu’elles étaient de se développer un pied dehors et un pied dedans. L’écosystème de l’Église leur a manqué, vivificateur, régulateur et facteur de pluralité. Les plus opposés à  cette époque soixante-huitarde, laquelle bradait toute forme d’autorité et d’institution, continuaient à dépendre d’elle sans le savoir. Ils reproduisaient à l’envers le déficit des normes, au moment où ils s’en réclamaient.

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  • La Revue « Vérité & Espérance-Pâque Nouvelle » fait peau neuve

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    V&E nouvelle mise en page161.jpg

    La Revue trimestrielle Vérité & Espérance – Pâque Nouvelle éditée par l’association « Sursum Corda » (responsable de l’église du Saint-Sacrement à Liège) fait peau neuve. Elle prend désormais l’allure d’un vrai magazine, pour mieux  servir l’information et la formation chrétiennes qui constituent son objet social. Tirée à 4.000 exemplaires dans cette mise en page renouvelée, elle reste fidèle à la ligne éditoriale qui est la sienne. Au sommaire de ce numéro de juin 214 :

    SOMMAIRE n° 91 (2e trimestre 2014)  

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    Comment conjuguer justice et miséricorde ?

    Rwanda : le pays où Dieu pleure peut-être encore

    Pas de « barnum » pour la canonisation des papes Jean XXIII et Jean-Paul II

    Qu’est-ce que le fondamentalisme ?

    La JOC belge n’est plus ni ouvrière, ni chrétienne

    Diocèse de Liège : retour sur le « miracle » de la Vierge de Jalhay

    Vendredi-Saint à Liège : la religion s’affiche

    Qui veut torpiller le P. Zanotti-Sorkine et la Fraternité des Saints-Apôtres ?

    Famille chrétienne ? A Liège, une conférence du président du Conseil pontifical pour la famille

    PN 163.jpg

    Pain et Trinité : la quatrième demande du Pater

    Les sept dons de l’Esprit ou l’Échelle intérieure

    Le rôle de la famille dans l’expansion du christianisme  


    Secrétaires de Rédaction : Jean-Paul Schyns et Ghislain Lahaye

    Editeur responsable: SURSUM CORDA a.s.b.l. ,

    Vinâve d’île, 20 bte 64 à B- 4000 LIEGE.

    La revue est disponible gratuitement sur simple demande :

    Tél. 04.344.10.89  e-mail : sursumcorda@skynet.be 

    Les dons de soutien sont reçus au compte IBAN:  BE58 0016 3718 3679   BIC: GEBABEBB de Vérité et Espérance 3000, B-4000 Liège 

     

  • L'Eglise à l'heure d'internet

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    Lu sur J+V, le site des acteurs de la pastorale des jeunes et des vocations (France) :

    L’Eglise à l’heure d’internet : les enjeux et perspectives, avec Antonio Spadaro s.j.

    Jeudi 19 juin 2014, la conférence des évêques de France accueillait Antonio Spadaro s.j., directeur de la Civilta Cattolica, sur le thème « L’Eglise à l’heure d’internet : enjeux et perspectives théologiques et ecclésiologiques ».

    Si internet modifie nos modes de vie et de pensée, il ne peut rester sans impact sur la manière de vivre et de penser le christianisme. Que devient l’Eglise dans ce nouveau contexte numérique ? Le p. Antonio Spadaro a réalisé les entretiens avec le pape François parus dans les revues jésuites en septembre 2013.

    Professeur à la Grégorienne à Rome, il est actuellement l’un de ceux qui réfléchissent le plus aux enjeux théologiques, ecclésiologiques et anthropologiques d’internet.

    Il  est intervenu à de nombreuses reprises sur ce sujet en Italie. Il a récemment publié Cyberthéologie, penser le christianisme à l’heure d’internet, sorti en français aux éditions Lessius en mars 2014. Il travaille aussi avec le Conseil pontifical pour les communications sociales et plusieurs Eglises locales sur ces sujets.

    En France mi-juin pour la rencontre annuelle des directeurs de revues jésuites de tous les pays, l’idée a germé avec François Euvé, sj, rédacteur en chef de la revue Etudes et des acteurs internet de la Conférence des Evêques de France, de profiter de sa venue en France pour organiser cette rencontre d’échanges et réflexions.

    Voici ce que nous avons retenu de ces échanges :

    Dans un premier temps, considérons la manière dont internet et les nouvelles technologies ont modifié notre vie quotidienne.

    Internet, au cœur de notre quotidien

    Aujourd’hui, c’est un fait, internet et les nouvelles technologies font partie de notre vie quotidienne. Quand nous prenons le train, l’avion, etc., nous nous déplaçons, nous voyageons ou communiquons grâce aux nouvelles technologies.

    Internet nous permet de rester en relation avec d’autres au-delà des frontières de l’espace et du temps. C’est un espace de vie qui prolonge le monde physique. En aucun cas, cet espace est un monde « parallèle », en dehors de notre vie « réelle ». Ce que nous y vivons est bien réel : les mots que j’échange avec les uns et les autres, ce que je partage, les informations que je cherche… C’est une autre dimension bien tangible de ma vie. Arrêtons de parler de monde « virtuel » ou d’ « outil » !
    Est-ce que je dis en parlant de ma maison, « j’utilise ma maison » ? Non, c’est mon lieu de vie. Internet n’est pas tant un outil qu’un lieu de vie !

    En opposant le numérique du monde physique, on fait des jeunes des ‘schizophrènes’ qui pensent que le numérique n’engage pas et que l’on peut faire n’importe quoi ... C’est terrible au niveau éducatif !

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  • Restructuration des Médias Catholiques Belges

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    Lu sur info.catho.be :

    Médias d’Eglise: prochain redéploiement des Médias Catholiques

    Vu les pertes financières importantes des Médias Catholiques Belges Francophones encourues, à la suite de la baisse de diffusion du journal Dimanche, et particulièrement des éditions locales, mais aussi de la crise que traverse la presse écrite, la Conférence épiscopale des évêques francophones et  le Conseil d’administration ont été contraints de prendre mesures d’économies et de redéploiement des activités.

    Une cellule de réflexion stratégique a été mise en place pour gérer ce redéploiement des activités, qui rapidement se concentreront uniquement sur l’hebdomadaire Dimanche et la mise en place de sa version électronique, de la newsletter CathoBel, de la fusion des sites Catho.be et InfoCatho.be et des médias audiovisuels (radio et télévision).

    Par ailleurs, une collaboration renforcée sera mise en place avec les services de presse diocésains et les radios RCF, ainsi qu’avec KTO.

    Cette situation a malheureusement aussi conduit à la prise de décisions impactant le personnel. Ainsi, le diacre Luc Tielemans a été déchargé de sa mission d’administrateur délégué. La Conférence épiscopale et le Conseil d’administration remercient Luc Tielemans pour le travail accompli durant plusieurs années, lui qui fut l’artisan du regroupement des activités au sein de la Maison des Médias à Wavre.

    Le Conseil d’administration a dû aussi mettre fin au contrat d’emploi de 4 autres collaborateurs. Il a exprimé à chacun sa gratitude pour leurs apports respectifs à la mission des Médias Catholiques Belges Francophones.

    Dans l’attente de la concrétisation des décisions stratégiques que prendra le groupe de réflexion, la gestion quotidienne des Médias Catholiques, sera assurée par MM. Jean-Jacques Durré (Rédactions) et Cyril Becquart (marketing, finances, opérations et gestion du personnel), en lien étroit avec le Conseil d’administration.

  • L'affaire des 800 bébés en Irlande : le mea culpa d'Associated Press

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    Sylvain Dorient, sur aleteia.org, fait écho au mea culpa de l'agence Associated Press :

    Affaire des bébés en Irlande : le mea culpa de l’agence Associated Press

    L’agence de presse américaine a présenté ses excuses pour sa couverture de l’affaire des squelettes de bébés retrouvés sur le terrain d’un foyer d’accueil catholique en Irlande.

    Hélas, qui n'a pas entendu parler des faits, que nous avions relatés ici ? Catherine Coreless, une passionnée de généalogie, est à l’origine de la redécouverte de 796 squelettes de bébés, enterrés dans une fosse commune, avec un simple linceul en guise de cercueil sur le terrain du foyer Sainte-Marie, à Tuma, dans le comté de Galway.

    Ils avaient été trouvés en 1975, mais cette historienne locale avait souhaité, avec le collectif d’historiens auquel elle appartient, que soit donnée une sépulture plus décente à tous ces enfants, avec une plaque commémorative rappelant les noms. Découverte par les médias, l’affaire avait pris un retentissement international.

    Un emballement qui s’explique facilement, le cas étant particulièrement sinistre (lire notre article). Dans ce foyer, les bébés étaient nés hors mariage et selon l’historienne, ils étaient traités avec défiance, en tant qu'« enfants du péché ». L’atmosphère qu'elle décrit rappelle les romans de Dickens, enfants mal nourris, mortalité effrayante… Mais l’affaire s’est emballée à cause de dépêches de l’agence américaine Associated Press, diffusées entre le 3 et le 8 juin, qui ont parlé « d’enfants non baptisés », « jetés dans une fosse septique ». Ces détails sont faux, a reconnu l’Agence dans un communiqué, en réaction aux protestations de Catherine Coreless, horrifiée par l’ampleur médiatique qu’a prise cette histoire : "Dans les dépêches publiées entre le 3 et le 8 juin au sujet des jeunes enfants enterrés dans des tombes sans nom après leur mort à l’ancien orphelinat irlandais pour les enfants de mères non mariées, l’Associated Press a rapporté par erreur que les enfants n’avaient pas reçu le baptême de l’Eglise Catholique Romaine ; or il est désormais prouvé que de nombreux enfants de cet orphelinat étaient baptisés. L’A.P. a aussi transmis l’information erronée selon laquelle l’enseignement catholique à cette époque recommandait de refuser baptême et sépulture chrétienne aux enfants de mères non mariées ; bien que cette pratique ait pu exister, ce n’était pas la doctrine de l’Eglise. De plus, dans la dépêche datée du 3 juin, l’A.P. a cité une chercheuse qui supposait que la plupart des enfants qui étaient morts avaient été enterrés dans une ancienne fosse septique ; les recherches entreprises depuis ne permettent pas de l’affirmer, à cette date il est impossible de savoir si le réservoir incriminé contient des restes. La dépêche du 3 juin contient aussi une référence incorrecte, la date de création de l’orphelinat est 1925 et pas 1926."

    Une enquête a été ouverte par le gouvernement irlandais pour mieux connaître les traitements infligés jadis aux mères célibataires et à leurs enfants. Espérons qu’elle permettra de connaître toute la vérité, et rien que la vérité !

  • L'honnêteté journalistique est-elle un souci de La Libre?

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    Nous avons relevé sur ce blog la mise au point faite par De Standaard au sujet de l'affaire des huit cents bébés qui auraient été retrouvés dans la fosse septique d'un couvent en Irlande. L'ombudsman du journal flamand, Tom Naegels, s'appuyant sur des informations plus crédibles, à mis en lumière le montage médiatique et mensonger qui a ébranlé l'opinion mondiale désignant une fois de plus l'Eglise catholique à la vindicte des "bonnes consciences". Des amis de notre blog se sont adressés à la rédaction de La Libre, et en particulier à son rédacteur en chef, pour leur demander si ce journal ne recadrerait pas la couverture de ces faits au vu des informations publiées par leur confrère flamand. Ils ont reçu des réponses dilatoires leur disant que plus tard, peut-être, on y reviendrait, ou encore que ces informations (pourtant relayées dans la presse anglophone notamment par Forbes), ne constituaient qu'une "opinion" émise par Tom Naegels. Que la Libre ne soit plus le media catholique de jadis, on le sait depuis longtemps, mais peut-être pourrait-on tout de même espérer que cette publication fasse preuve d'un véritable souci d'honnêteté journalistique...

  • Rencontre au jardin d’Eden ?

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    54219_vatican-priere_440x260 (1).pngLe site de l’hebdomadaire « La Vie »revient sur la sourate  priée à Allah par un imam de la délégation musulmane devant le pape François dans les jardins du Vatican : «Tu es Notre Maître, accorde-nous donc la victoire sur les peuples infidèles.»

    « L'invocation pour la paix organisée par François et réunissant Mahmoud Abbas et Shimon Peres dans les jardins du Vatican n'en finit pas de faire polémique. Un verset du coran récité par un imam, membre de la délégation musulmane, a créé un vif débat entre catholiques français.

    Après une première polémique lancée par le grand rabbin de Rome sur le sens de la prière au Vatican, un autre débat agite aujourd'hui la «cathosphère» française. En cause ce verset du Coran prononcé au micro par un imam de la délégation musulmane : «Tu es Notre Maître, accorde-nous donc la victoire sur les peuples infidèles.»

    Le site Aleteia raconte ainsi : «Un événement en marge de la prière pour la paix dans les jardins du Vatican, en présence des présidents d’Israël et de Palestine, crée après coup quelque agitation. En ce dimanche de Pentecôte, ces deux personnalités, venant de nations hostiles l’une envers l’autre, ont répondu à l’invitation du Pape François ; les prières se sont élevées l’une après l’autre, tout d’abord juive, puis chrétienne, et enfin musulmane. Un imam, membre de la délégation musulmane, récita – sans que cela soit programmé – en arabe les trois derniers versets de la deuxième sourate du Coran. En voici les dernières phrases retranscrites en français : “Pardonne-nous (Allah), pardonne-nous et prends pitié de nous! Tu es notre maitre et notre protecteur. Soutiens-nous contre le peuple des incroyants ! ”»

    Le 10 juin dernier, c'est le très traditionaliste Bernard Antony, qui avait le premier signalé sur son blog le verset incriminé assortie du commentaire suivant : «Toujours est-il que l’imam, lui, aura pu en effet se glorifier d’avoir, à l’intérieur même du Vatican, récité une prière coranique sans ambiguïté à l’égard des chrétiens et autres mécréants.»

    Un premier débat se fait jour sur la réalité du prononcé. Le blog des Cahiers Libres dénonce d'abord un hoax, persuadé que le verset mentionné n'a pas été dit.

    Lire la suite

  • Huit cents cadavres de bébés dans une fosse septique, vraiment ?

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    Lu sur didoc.be :

    Huit cents bébés dans une fosse septique? 

    L’ombudsman du journal De Standaard explique comment une information douteuse a fini par faire la « une » de la presse internationale.

    Quelle histoire choquante, révoltante, singulière et tout à fait suspecte que celle de ces huit cents cadavres de bébés que des religieuses irlandaises auraient jetés dans une fosse septique.

    Vous en avez certainement entendu parler, car tous les médias occidentaux, même The Washigton Post et The Guardian, ont relayé l’information la semaine dernière. Notre journal aussi. « 800 cadavres de bébés trouvés dans une fosse septique d’un couvent de religieuses irlandaises » titrait De Standaard Online le 3 juin, et le journal imprimé enchaînait le lendemain : « Des religieuses ont jeté 800 bébés morts dans une fosse septique ». En Irlande, la nouvelle a provoqué un débat social (et parlementaire) chargé d’émotions sur l’héritage du catholicisme et la mise sur pied d’une commission d’enquête. Des articles d’opinion ont également jailli çà et là, comme celui repris dans nos colonnes « Enlevez le couvercle de béton du passé » (paru initialement le 6 juin dans The Guardian), où l’on exhorte « l’Église » à « révéler où sont enterrés les autres cadavres ».

    Quatre lecteurs m’ont écrit en faisant la même observation : les preuves avancées pour une telle atrocité leur semblaient plutôt ténues. C’étaient toujours les mêmes que l’on retrouvait dans tous les articles publiés la semaine dernière sur cette affaire dans la presse internationale (aussi dans De Standaard) : une « historienne locale » a demandé les certificats de décès de 796 enfants morts entre 1925 et 1961 dans un home pour « enfants bâtards ». Elle n’a retrouvé la tombe que d’un seul d’entre eux. Elle suppose donc que tous les autres sont enterrés dans la propriété. Et d’évoquer le témoignage de deux hommes aujourd’hui adultes, qui se souviennent, enfants, avoir vu dans les années 1970 — soit il y a quarante ans — le couvercle fêlé d’une fosse où se trouvaient quelques ossements. Mais, malgré tous les débats, cette prétendue fosse commune n’a pas encore été retrouvée et encore moins ouverte jusqu’à présent.

    L’un des quatre lecteurs — qui m’a particulièrement aidé dans la rédaction du présent article — m’a envoyé une interview de la femme en question par le journal irlandais local Connacht Tribune du 13 février dernier, soit quatre mois avant que l’affaire ne soit divulguée à l’international. Là, il n’est pas question d’une historienne, mais bien d’une « femme au foyer » qui consacre ses loisirs aux recherches généalogiques. Elle a conclu à la présence des ossements dans une fosse septique par déduction : après avoir entendu parler du témoignage datant des années 1970, elle a consulté une vieille carte de 1891 et constaté que celle-ci indiquait une fosse de ce genre dans les environs où les enfants devaient alors se trouver d’après elle. Mouais.

    Ce même lecteur m’a également envoyé la version PDF d’un dépliant du comité d’action local, non daté mais clairement rédigé encore plus tôt, où il est question d’une collecte de fonds en vue d’ériger une plaque commémorative pour les enfants. Les explications de la même « historienne » y sont de nature beaucoup plus spéculative : « Peut-être n’a-t-on jamais tenu de registre (de l’endroit où les enfants ont été enterrés) ou celui-ci a-t-il été perdu depuis… Se pourrait-il qu’un grand nombre de ces enfants soient enterrés dans le petit champ situé à l’arrière de l’ancien home ? » Elle précise aussi que, à l’époque, le taux de mortalité infantile était de toute façon beaucoup plus élevé qu’aujourd’hui en Irlande.

    Entre-temps, la femme « déplore » que ses propos aient été déformés « par les médias ». La reconstruction de la manière dont une information locale sur une femme au foyer passionnée d’histoire régionale qui récolte des fonds pour une plaque commémorative crée soudain la sensation à l’échelle internationale montre bien comment un tel phénomène se produit. Bien que le premier article sur ce sujet soit déjà paru en février, ce n’est que le 25 mai que The Irish Mail on Sunday titre en manchette : « A MASS GRAVE OF 800 BABIES ». Tout comme son pendant anglais, The Mail est un journal bien connu pour le caractère douteux de ses informations ; la nouvelle ne suscite pas encore de réel émoi. Jusqu’à ce que le prestigieux quotidien The Washington Post décide quand même de la relayer le 3 juin. Les médias internationaux ont tôt fait de suivre le mouvement, tous avec la même combinaison de certitude absolue et d’incertitude absolue. À l’instar des autres médias cette semaine-là, De Standaard écrit que « les restes d’environ 800 cadavres de bébés ont été trouvés sur le domaine » et en même temps que « c’est la raison pour laquelle Corless suppose qu’ils ont tout bonnement été jetés dans une fosse ». Elle suppose que, mais, pour la presse, on les a vraiment trouvés.

    Si cela avait été des musulmans…

    « Les chiffres ravivent une fois de plus le souvenir d’une page très sombre de (l’histoire de) l’Irlande ultra-catholique », écrit ce journal. C’est bien entendu la raison du trouble causé par cette information. Une nouvelle prend de l’ampleur lorsqu’elle touche à un événement sous-jacent qui suscite de vives émotions et à propos duquel les gens estiment souvent qu’on leur cache des choses. Ces histoires sont toujours étouffées ! C’est tabou ! Mais, heureusement, on a des récits révélateurs comme celui-ci ! C’est aussi la raison pour laquelle ce genre d’informations sont moins rapidement remises en cause — ce serait comme douter de la validité de l’événement sous-jacent lui-même.

    Pas étonnant, dès lors, que différents blogs catholiques aient presque immédiatement tenu cette histoire pour suspecte. Cela fait partie de la même dynamique : le groupe visé a souvent l’idée tout aussi fausse que l’on ne trouve rien d’autre que ce genre d’histoires dans les journaux et que leurs adversaires culturels ne sont jamais traités aussi durement (« si cela avait été des musulmans, on n’aurait pas parlé de la sorte ! ») – si bien qu’ils se mettent quasi automatiquement, et parfois contre toute raison, à contester en bloc une information qui semble les stigmatiser en tant que groupe.

    Mais, dans ce cas-ci, ils avaient raison.

    Tom Naegels est l’ombudsman du quotidien De Standaard. Son article est paru dans l’édition du 10 juin sous le titre « Huit cents bébés dans une fosse septique ? Impossible ». Source :http://www.standaard.be/cnt/dmf20140610_01135529. Ce texte a été traduit du néerlandais par Pierre Lambert.

  • Joseph Ratzinger : le football est un retour au Paradis !

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    Ratzinger1977.jpgVoilà bien un fan de foot que l'on n’attendait pas : le cardinal Joseph Ratzinger ! À la veille du Mondial 2014 au Brésil, c’est le moment ou jamais de relire cette réflexion de 1985 sur le football, parue dans son livre  « La gloire de Dieu ». Un ouvrage écrit avant la Coupe du monde de football de 1985 au Mexique, et qui débute par une question élémentaire autant que profonde : pourquoi ce sport parvient-il à électriser autant de gens ?  Voici  quelques-unes de ses réponses les plus percutantes notées sur le site Aleteia :

    D’où vient cette fascination pour le football ?

    À intervalles réguliers, tous les quatre ans, la Coupe du monde de football est un événement qui captive l'attention de plusieurs centaines de millions de personnes. Aucun  autre événement n'est capable d'opérer un mouvement d'une telle ampleur dans le monde. Ce qui prouve que cette manifestation sportive sollicite un élément primordial en l’homme, et la question est de savoir sur quoi se fonde ce pouvoir d’un jeu. Le pessimiste affirmera que c'est la même chose que dans la Rome antique.

    Réintégrer le Paradis 

    Dans cette Rome antique, le mot d’ordre des masses était panem et circenses, du pain et du cirque. Du pain et des jeux constitueraient donc le mot d’ordre vital propre à toute société décadente qui ignore tout autre but dans la vie. Mais  même si l'on accepte l'explication, elle n'est pas complètement satisfaisante. Il faudrait également se demander d'où vient cette fascination pour un jeu qui va jusqu'à revêtir la même importance que le pain ? Pour ce qui est de la Rome antique, on pourrait répondre que la demande ‘du pain et des jeux’ n'est rien d'autre que l’expression d’une vie paradisiaque, une exigence d'une vie de satiété sans effort, d’une liberté accomplie.
     
    Car c'est bel et bien ce qu’on entend par le jeu : un acte de liberté totale, qui ne poursuit aucun objectif, ne répond à aucune nécessité, engage et mobilise néanmoins toutes les forces de l’homme. En ce sens, le jeu serait alors une sorte de tentative de réintégrer le paradis: de s’évader des contraintes  du quotidien et de la nécessité de gagner son pain, pour accéder à ce qui n’est pas obligatoire et donc qui est beau. 

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