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Médias - Page 135

  • L'affaire des 800 bébés en Irlande : le mea culpa d'Associated Press

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    Sylvain Dorient, sur aleteia.org, fait écho au mea culpa de l'agence Associated Press :

    Affaire des bébés en Irlande : le mea culpa de l’agence Associated Press

    L’agence de presse américaine a présenté ses excuses pour sa couverture de l’affaire des squelettes de bébés retrouvés sur le terrain d’un foyer d’accueil catholique en Irlande.

    Hélas, qui n'a pas entendu parler des faits, que nous avions relatés ici ? Catherine Coreless, une passionnée de généalogie, est à l’origine de la redécouverte de 796 squelettes de bébés, enterrés dans une fosse commune, avec un simple linceul en guise de cercueil sur le terrain du foyer Sainte-Marie, à Tuma, dans le comté de Galway.

    Ils avaient été trouvés en 1975, mais cette historienne locale avait souhaité, avec le collectif d’historiens auquel elle appartient, que soit donnée une sépulture plus décente à tous ces enfants, avec une plaque commémorative rappelant les noms. Découverte par les médias, l’affaire avait pris un retentissement international.

    Un emballement qui s’explique facilement, le cas étant particulièrement sinistre (lire notre article). Dans ce foyer, les bébés étaient nés hors mariage et selon l’historienne, ils étaient traités avec défiance, en tant qu'« enfants du péché ». L’atmosphère qu'elle décrit rappelle les romans de Dickens, enfants mal nourris, mortalité effrayante… Mais l’affaire s’est emballée à cause de dépêches de l’agence américaine Associated Press, diffusées entre le 3 et le 8 juin, qui ont parlé « d’enfants non baptisés », « jetés dans une fosse septique ». Ces détails sont faux, a reconnu l’Agence dans un communiqué, en réaction aux protestations de Catherine Coreless, horrifiée par l’ampleur médiatique qu’a prise cette histoire : "Dans les dépêches publiées entre le 3 et le 8 juin au sujet des jeunes enfants enterrés dans des tombes sans nom après leur mort à l’ancien orphelinat irlandais pour les enfants de mères non mariées, l’Associated Press a rapporté par erreur que les enfants n’avaient pas reçu le baptême de l’Eglise Catholique Romaine ; or il est désormais prouvé que de nombreux enfants de cet orphelinat étaient baptisés. L’A.P. a aussi transmis l’information erronée selon laquelle l’enseignement catholique à cette époque recommandait de refuser baptême et sépulture chrétienne aux enfants de mères non mariées ; bien que cette pratique ait pu exister, ce n’était pas la doctrine de l’Eglise. De plus, dans la dépêche datée du 3 juin, l’A.P. a cité une chercheuse qui supposait que la plupart des enfants qui étaient morts avaient été enterrés dans une ancienne fosse septique ; les recherches entreprises depuis ne permettent pas de l’affirmer, à cette date il est impossible de savoir si le réservoir incriminé contient des restes. La dépêche du 3 juin contient aussi une référence incorrecte, la date de création de l’orphelinat est 1925 et pas 1926."

    Une enquête a été ouverte par le gouvernement irlandais pour mieux connaître les traitements infligés jadis aux mères célibataires et à leurs enfants. Espérons qu’elle permettra de connaître toute la vérité, et rien que la vérité !

  • L'honnêteté journalistique est-elle un souci de La Libre?

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    Nous avons relevé sur ce blog la mise au point faite par De Standaard au sujet de l'affaire des huit cents bébés qui auraient été retrouvés dans la fosse septique d'un couvent en Irlande. L'ombudsman du journal flamand, Tom Naegels, s'appuyant sur des informations plus crédibles, à mis en lumière le montage médiatique et mensonger qui a ébranlé l'opinion mondiale désignant une fois de plus l'Eglise catholique à la vindicte des "bonnes consciences". Des amis de notre blog se sont adressés à la rédaction de La Libre, et en particulier à son rédacteur en chef, pour leur demander si ce journal ne recadrerait pas la couverture de ces faits au vu des informations publiées par leur confrère flamand. Ils ont reçu des réponses dilatoires leur disant que plus tard, peut-être, on y reviendrait, ou encore que ces informations (pourtant relayées dans la presse anglophone notamment par Forbes), ne constituaient qu'une "opinion" émise par Tom Naegels. Que la Libre ne soit plus le media catholique de jadis, on le sait depuis longtemps, mais peut-être pourrait-on tout de même espérer que cette publication fasse preuve d'un véritable souci d'honnêteté journalistique...

  • Rencontre au jardin d’Eden ?

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    54219_vatican-priere_440x260 (1).pngLe site de l’hebdomadaire « La Vie »revient sur la sourate  priée à Allah par un imam de la délégation musulmane devant le pape François dans les jardins du Vatican : «Tu es Notre Maître, accorde-nous donc la victoire sur les peuples infidèles.»

    « L'invocation pour la paix organisée par François et réunissant Mahmoud Abbas et Shimon Peres dans les jardins du Vatican n'en finit pas de faire polémique. Un verset du coran récité par un imam, membre de la délégation musulmane, a créé un vif débat entre catholiques français.

    Après une première polémique lancée par le grand rabbin de Rome sur le sens de la prière au Vatican, un autre débat agite aujourd'hui la «cathosphère» française. En cause ce verset du Coran prononcé au micro par un imam de la délégation musulmane : «Tu es Notre Maître, accorde-nous donc la victoire sur les peuples infidèles.»

    Le site Aleteia raconte ainsi : «Un événement en marge de la prière pour la paix dans les jardins du Vatican, en présence des présidents d’Israël et de Palestine, crée après coup quelque agitation. En ce dimanche de Pentecôte, ces deux personnalités, venant de nations hostiles l’une envers l’autre, ont répondu à l’invitation du Pape François ; les prières se sont élevées l’une après l’autre, tout d’abord juive, puis chrétienne, et enfin musulmane. Un imam, membre de la délégation musulmane, récita – sans que cela soit programmé – en arabe les trois derniers versets de la deuxième sourate du Coran. En voici les dernières phrases retranscrites en français : “Pardonne-nous (Allah), pardonne-nous et prends pitié de nous! Tu es notre maitre et notre protecteur. Soutiens-nous contre le peuple des incroyants ! ”»

    Le 10 juin dernier, c'est le très traditionaliste Bernard Antony, qui avait le premier signalé sur son blog le verset incriminé assortie du commentaire suivant : «Toujours est-il que l’imam, lui, aura pu en effet se glorifier d’avoir, à l’intérieur même du Vatican, récité une prière coranique sans ambiguïté à l’égard des chrétiens et autres mécréants.»

    Un premier débat se fait jour sur la réalité du prononcé. Le blog des Cahiers Libres dénonce d'abord un hoax, persuadé que le verset mentionné n'a pas été dit.

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  • Huit cents cadavres de bébés dans une fosse septique, vraiment ?

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    Lu sur didoc.be :

    Huit cents bébés dans une fosse septique? 

    L’ombudsman du journal De Standaard explique comment une information douteuse a fini par faire la « une » de la presse internationale.

    Quelle histoire choquante, révoltante, singulière et tout à fait suspecte que celle de ces huit cents cadavres de bébés que des religieuses irlandaises auraient jetés dans une fosse septique.

    Vous en avez certainement entendu parler, car tous les médias occidentaux, même The Washigton Post et The Guardian, ont relayé l’information la semaine dernière. Notre journal aussi. « 800 cadavres de bébés trouvés dans une fosse septique d’un couvent de religieuses irlandaises » titrait De Standaard Online le 3 juin, et le journal imprimé enchaînait le lendemain : « Des religieuses ont jeté 800 bébés morts dans une fosse septique ». En Irlande, la nouvelle a provoqué un débat social (et parlementaire) chargé d’émotions sur l’héritage du catholicisme et la mise sur pied d’une commission d’enquête. Des articles d’opinion ont également jailli çà et là, comme celui repris dans nos colonnes « Enlevez le couvercle de béton du passé » (paru initialement le 6 juin dans The Guardian), où l’on exhorte « l’Église » à « révéler où sont enterrés les autres cadavres ».

    Quatre lecteurs m’ont écrit en faisant la même observation : les preuves avancées pour une telle atrocité leur semblaient plutôt ténues. C’étaient toujours les mêmes que l’on retrouvait dans tous les articles publiés la semaine dernière sur cette affaire dans la presse internationale (aussi dans De Standaard) : une « historienne locale » a demandé les certificats de décès de 796 enfants morts entre 1925 et 1961 dans un home pour « enfants bâtards ». Elle n’a retrouvé la tombe que d’un seul d’entre eux. Elle suppose donc que tous les autres sont enterrés dans la propriété. Et d’évoquer le témoignage de deux hommes aujourd’hui adultes, qui se souviennent, enfants, avoir vu dans les années 1970 — soit il y a quarante ans — le couvercle fêlé d’une fosse où se trouvaient quelques ossements. Mais, malgré tous les débats, cette prétendue fosse commune n’a pas encore été retrouvée et encore moins ouverte jusqu’à présent.

    L’un des quatre lecteurs — qui m’a particulièrement aidé dans la rédaction du présent article — m’a envoyé une interview de la femme en question par le journal irlandais local Connacht Tribune du 13 février dernier, soit quatre mois avant que l’affaire ne soit divulguée à l’international. Là, il n’est pas question d’une historienne, mais bien d’une « femme au foyer » qui consacre ses loisirs aux recherches généalogiques. Elle a conclu à la présence des ossements dans une fosse septique par déduction : après avoir entendu parler du témoignage datant des années 1970, elle a consulté une vieille carte de 1891 et constaté que celle-ci indiquait une fosse de ce genre dans les environs où les enfants devaient alors se trouver d’après elle. Mouais.

    Ce même lecteur m’a également envoyé la version PDF d’un dépliant du comité d’action local, non daté mais clairement rédigé encore plus tôt, où il est question d’une collecte de fonds en vue d’ériger une plaque commémorative pour les enfants. Les explications de la même « historienne » y sont de nature beaucoup plus spéculative : « Peut-être n’a-t-on jamais tenu de registre (de l’endroit où les enfants ont été enterrés) ou celui-ci a-t-il été perdu depuis… Se pourrait-il qu’un grand nombre de ces enfants soient enterrés dans le petit champ situé à l’arrière de l’ancien home ? » Elle précise aussi que, à l’époque, le taux de mortalité infantile était de toute façon beaucoup plus élevé qu’aujourd’hui en Irlande.

    Entre-temps, la femme « déplore » que ses propos aient été déformés « par les médias ». La reconstruction de la manière dont une information locale sur une femme au foyer passionnée d’histoire régionale qui récolte des fonds pour une plaque commémorative crée soudain la sensation à l’échelle internationale montre bien comment un tel phénomène se produit. Bien que le premier article sur ce sujet soit déjà paru en février, ce n’est que le 25 mai que The Irish Mail on Sunday titre en manchette : « A MASS GRAVE OF 800 BABIES ». Tout comme son pendant anglais, The Mail est un journal bien connu pour le caractère douteux de ses informations ; la nouvelle ne suscite pas encore de réel émoi. Jusqu’à ce que le prestigieux quotidien The Washington Post décide quand même de la relayer le 3 juin. Les médias internationaux ont tôt fait de suivre le mouvement, tous avec la même combinaison de certitude absolue et d’incertitude absolue. À l’instar des autres médias cette semaine-là, De Standaard écrit que « les restes d’environ 800 cadavres de bébés ont été trouvés sur le domaine » et en même temps que « c’est la raison pour laquelle Corless suppose qu’ils ont tout bonnement été jetés dans une fosse ». Elle suppose que, mais, pour la presse, on les a vraiment trouvés.

    Si cela avait été des musulmans…

    « Les chiffres ravivent une fois de plus le souvenir d’une page très sombre de (l’histoire de) l’Irlande ultra-catholique », écrit ce journal. C’est bien entendu la raison du trouble causé par cette information. Une nouvelle prend de l’ampleur lorsqu’elle touche à un événement sous-jacent qui suscite de vives émotions et à propos duquel les gens estiment souvent qu’on leur cache des choses. Ces histoires sont toujours étouffées ! C’est tabou ! Mais, heureusement, on a des récits révélateurs comme celui-ci ! C’est aussi la raison pour laquelle ce genre d’informations sont moins rapidement remises en cause — ce serait comme douter de la validité de l’événement sous-jacent lui-même.

    Pas étonnant, dès lors, que différents blogs catholiques aient presque immédiatement tenu cette histoire pour suspecte. Cela fait partie de la même dynamique : le groupe visé a souvent l’idée tout aussi fausse que l’on ne trouve rien d’autre que ce genre d’histoires dans les journaux et que leurs adversaires culturels ne sont jamais traités aussi durement (« si cela avait été des musulmans, on n’aurait pas parlé de la sorte ! ») – si bien qu’ils se mettent quasi automatiquement, et parfois contre toute raison, à contester en bloc une information qui semble les stigmatiser en tant que groupe.

    Mais, dans ce cas-ci, ils avaient raison.

    Tom Naegels est l’ombudsman du quotidien De Standaard. Son article est paru dans l’édition du 10 juin sous le titre « Huit cents bébés dans une fosse septique ? Impossible ». Source :http://www.standaard.be/cnt/dmf20140610_01135529. Ce texte a été traduit du néerlandais par Pierre Lambert.

  • Joseph Ratzinger : le football est un retour au Paradis !

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    Ratzinger1977.jpgVoilà bien un fan de foot que l'on n’attendait pas : le cardinal Joseph Ratzinger ! À la veille du Mondial 2014 au Brésil, c’est le moment ou jamais de relire cette réflexion de 1985 sur le football, parue dans son livre  « La gloire de Dieu ». Un ouvrage écrit avant la Coupe du monde de football de 1985 au Mexique, et qui débute par une question élémentaire autant que profonde : pourquoi ce sport parvient-il à électriser autant de gens ?  Voici  quelques-unes de ses réponses les plus percutantes notées sur le site Aleteia :

    D’où vient cette fascination pour le football ?

    À intervalles réguliers, tous les quatre ans, la Coupe du monde de football est un événement qui captive l'attention de plusieurs centaines de millions de personnes. Aucun  autre événement n'est capable d'opérer un mouvement d'une telle ampleur dans le monde. Ce qui prouve que cette manifestation sportive sollicite un élément primordial en l’homme, et la question est de savoir sur quoi se fonde ce pouvoir d’un jeu. Le pessimiste affirmera que c'est la même chose que dans la Rome antique.

    Réintégrer le Paradis 

    Dans cette Rome antique, le mot d’ordre des masses était panem et circenses, du pain et du cirque. Du pain et des jeux constitueraient donc le mot d’ordre vital propre à toute société décadente qui ignore tout autre but dans la vie. Mais  même si l'on accepte l'explication, elle n'est pas complètement satisfaisante. Il faudrait également se demander d'où vient cette fascination pour un jeu qui va jusqu'à revêtir la même importance que le pain ? Pour ce qui est de la Rome antique, on pourrait répondre que la demande ‘du pain et des jeux’ n'est rien d'autre que l’expression d’une vie paradisiaque, une exigence d'une vie de satiété sans effort, d’une liberté accomplie.
     
    Car c'est bel et bien ce qu’on entend par le jeu : un acte de liberté totale, qui ne poursuit aucun objectif, ne répond à aucune nécessité, engage et mobilise néanmoins toutes les forces de l’homme. En ce sens, le jeu serait alors une sorte de tentative de réintégrer le paradis: de s’évader des contraintes  du quotidien et de la nécessité de gagner son pain, pour accéder à ce qui n’est pas obligatoire et donc qui est beau. 

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  • Les journalistes allergiques à la religion et tentés par la désinformation ?

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    Lu sur le site de La Vie :

    L'allergie des journalistes à la religion est-elle cause de désinformation ?

    LAURENCE DESJOYAUX 

    C'est en tout cas ce qu'affirme Ed Stourton, présentateur du programme du dimanche de la chaîne BBC 4. Pour lui, les médias britanniques ont un «angle mort» dès qu'il est question de religion, ce qui les conduit à de «catastrophiques incompréhensions» des évènements qui se déroulent dans des pays où la foi est très présente.

    Dans un entretien à Radio Times rapporté par The Telegraph, le présentateur, ancien reporter chevronné, déplore que les chaînes britanniques, à commencer par la sienne, aient développé une «allergie» à la religion, qu'elles considèrent comme une excentricité qu'il vaut mieux ignorer.

    Pour Ed Stourton, cet «angle mort» sur le religieux, peut provoquer de «catastrophiques erreurs dans la lectures des évènements», notamment concernant le Moyen-Orient ou les autres régions du monde où la religion joue un rôle essentiel dans la vie politique.

    Lire la suite sur le site de La Vie

    A titre d'exemple du travail de désinformation : l'affaire des huit cents bébés.

     

  • La Coupe du Monde de football, emblématique de l'ère du vide

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    "Qui fait en sorte qu'à longueur de pages, d'heures d'antenne radio-et-télédiffusées, le même sujet soit traité avec une constance qui donne la nausée? Que le psittacisme le plus monotone y règne? Que les intellectuels y sont tellement asservis qu'ils ne trouvent rien de mieux à faire que de s'épancher urbi et orbi en analyses de café des sports dont le premier supporter venu serait capable? Le jugement tombe sans appel: il s'agit d'un régime totalitaire. Pendant un mois, nos journaux, nos médias, à travers leur monotonie, vont ressembler à ceux de l'ex-RDA: du foot, du foot et encore du foot ; ce qui ne manque pas de rappeler la presse communiste: le parti, le parti, et encore le parti. La Coupe du monde est une singerie de l'univers totalitaire au sein même du monde libre."

    Lire le coup de gueule du philosophe Robert Redeker

  • Belgicatho sur RCF-Liège

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    Voir ici : http://www.rcf.fr/radio/rcfliege/emission/derniere/181508

  • Google, plus fort que Big Brother ?

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    Pas banale, cette longue lettre ouverte adressée par Mathias Döpfner, le plus grand patron de presse allemand, CEO du groupe de médias Axel Springer SE (qui édite entre autres Bild et  Die Welt), au président de Google Eric Schmidt. Le texte a été publié dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung. On en trouve une traduction française dans le site de L'Express http://blogs.lexpress.fr/media/2014/05/21/47765/

    A côté de considérations sur la concurrence déloyale de Google à l'égard de la presse, qui relèvent de la cuisine interne, il y a des propos sur le contrôle exercé par Google sur la privacy de chacun de nous qui donnent à penser que la prophétie d'Orwell dans 1984 est peut-être en train de se réaliser, avec "seulement" trente ans de retard. Voici deux morceaux choisis:

    - " Personne ne connaît mieux ses clients que Google. Même les e-mails privés ou professionnels sont lus par Gmail et peuvent être exploités selon les besoins. Vous-mêmes avez dit en 2010 : « Nous savons où tu es. Nous savons où tu te trouvais. Nous pouvons plus ou moins savoir, ce que tu es en train de penser. » C’est une phrase remarquablement sincère. La question est de savoir si les utilisateurs souhaitent que ces informations lorsqu’elles ne sont pas uniquement utilisées à des fins commerciales – ce qui, certes, comporte de nombreux avantages, mais aussi quelques zones d’ombres qui donnent le frisson – puissent également tomber dans les mains de services secrets, ce qui est déjà en partie le cas ?"

    - "Google explore plus d’un demi-milliard d’adresses internet. Google en sait davantage sur chaque citoyen actif dans le monde numérique que George Orwell n’a osé imaginer dans ses visions les plus audacieuses de 1984. Google est assis sur l’ensemble du trésor que représentent les données actuelles de l’humanité comme le géant Fafner dans L’anneau du Nibelung :  » Hier lieg’ ich und besitz  » (« Ici je me trouve, et possède »)."

    Dans 1984, les écrans de télévision servaient à surveiller les gens dans tous leurs actes quotidiens. En 2014, les écrans d'ordinateur sont sur le point de remplir la même fonction...

  • Quelle famille « chrétienne » pour demain ?

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    De Sandro Magister sur son site « Chiesa » :

    « Les réponses des évêques du Japon et de pays du centre de l’Europe au questionnaire du synode consacré à la famille montrent que les catholiques cèdent à la "pensée unique" dominante. Mais aussi que les pasteurs sont incapables de diriger 

    ROME, le 6 juin 2014 – Jusqu’à présent, six conférences épiscopales ont rendu publiques les réponses aux 39 questions du questionnaire préparatoire au prochain synode des évêques, convoqué pour traiter le thème de la famille. Ce faisant, elles ont violé la consigne de confidentialité qu’elles avaient reçue. 

    La conférence des évêques d’Allemagne :

    > Pastoral challenges to the family…

    La conférence des évêques d’Autriche :

    > Fragebogen zur Bischofssynode...

    La conférence des évêques de Suisse :

    > Consultation sur la pastorale de couple…

    La conférence des évêques de Belgique :

    > Rapport de synthèse...

    La conférence des évêques de France :

    > Les défis pastoraux de la famille...

    La conférence des évêques du Japon :

    > Response to the Secretariat...

    Comme on peut le constater, cinq de ces conférences sur six appartiennent à cette zone géographique, située au centre de l’Europe, qui a été l’aile marchante des innovations du concile Vatican II mais qui, ultérieurement, a également été la plus touchée par le phénomène de la sécularisation.

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  • Quand une religieuse italienne l'emporte à "The Voice" et récite un "Notre Père" en direct

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    Sur Aleteia (Isabelle Cousturié)

    Sœur Cristina avait conquis le monde entier dès sa première audition à l’aveugle en interprétant le célèbre titre d’Alicia Keys « No one », vu plus de 50 millions de fois depuis sur YouTube, devenant au fil des semaines un véritable phénomène médiatique (cf. Aleteia). Jeudi soir, 5 juin, plus que jamais soutenue par le public, elle est arrivé première de la compétition et a décroché la victoire finale avec 62% des voix.

    (...) et pour remercier, quoi de plus naturel pour elle que de réciter un Notre Père en direct sur le plateau et de demander au public autour d’elle, médusé,  de se joindre à elle.  « Je remercie tout le monde, en particulier Lui », a déclaré sœur Cristina en levant les yeux et son trophée au ciel, ajoutant ensuite : « Mon rêve est de réciter le Notre Père ensemble. Je veux que Jésus entre ici »

    (...) Première religieuse au monde à se retrouver au sommet d'un podium d’un télé-crochet, la jeune ursuline ne s’attendait sans doute pas à ce que son message traverse ainsi le monde entier. Elle s’est décrite à la presse comme une « humble servante très heureuse de retourner à une vie normale … contente de chanter avec des jeunes, à l'église, à l'oratoire ou à l'école », et qui continuera à chanter partout où le Seigneur l'appellera. Aux journalistes et photographes, après sa victoire, elle confie à nouveau : «  C’est certain, je ne suis pas habituée à ces rythmes, je retournerai donc à mes priorités : la prière, me lever tôt le matin, mon travail à l’école. L’avenir est dans les mains de la Providence ».

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  • À quoi servent encore les monarchies ?

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    De Frédéric Rouvillois sur « FigaroVox » :

    840731247_B97784831Z.1_20130722193854_000_G981233RT.2-0.jpgFigaroVox: Le roi Juan Carlos vient d'abdiquer. L'occasion de revenir sur l'utilité de la monarchie constitutionnelle, jugée souvent comme un archaïsme dans notre monde contemporain. Que ce soit en Belgique, en Espagne, au Danemark, ou aux Pays-Bas, les souverains ne semblent avoir de pouvoir autre que symbolique: ont-ils un poids politique?

    Frédéric Rouvillois: Il convient tout d'abord de distinguer monarchie constitutionnelle et monarchie parlementaire. Dans les monarchies purement constitutionnelles, le roi conserve l'essentiel du pouvoir: c'est le cas du Prince de Monaco ou du roi du Maroc depuis la Constitution de 2011. En revanche dans les monarchies parlementaires de type européen, selon la formule de Louis-Philippe «le roi règne mais ne gouverne pas», c'est-à-dire qu'il ne s'occupe pas de la gestion quotidienne de l'Etat.

    Mais alors, à quoi servent ces monarques?

    Il me semble qu'ils répondent à quatre fonctions politiques essentielles.

    Une fonction de symbole : ils incarnent la stabilité, la continuité et l'unité d'un régime. Le roi est le père de la Nation, garant de son unité.

    Une fonction d'incarnation. Le Prince donne un visage à l'Etat, contribuant ainsi à réchauffer le «plus froid des monstres froids» naguère décrit par Nietzsche. Face au pouvoir sans visages de nos technocraties contemporaines, la royauté parait finalement un pouvoir très humain!

    Une fonction de garantie des droits et libertés. Depuis le XVIIIème siècle, il y a un lien profond entre monarchie parlementaire et Etat de droit. On en a eu un exemple frappant au XXème siècle dans le monde arabe où le déclin des libertés et des droits de l'homme a immanquablement suivi le passage de pays monarchiques à un système républicain. Ce fut le cas en Libye, en Tunisie, en Egypte, en Irak, en Afghanistan, où les monarchies tempérées ont laissé place à des Républiques radicales dirigées par d'une main de fer par des dictateurs. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, loin d'incarner l'arbitraire, le roi dans le cadre d'une monarchie constitutionnelle est bien souvent l'ultime recours pour le citoyen: sous l'Ancien Régime en France, et dans la tradition monarchique en général, il existe un droit de pétition et un droit de grâce dont le roi est le seul garant.

    Enfin, il exerce une fonction d'arbitre. C'est d'ailleurs ce rôle de modération et de tempérance que Juan Carlos a joué en 1979. Plus généralement, le roi est là pour appeler au peuple pour trancher quand il y a un conflit entre les pouvoirs.

    Finalement, la monarchie constitutionnelle est le régime le plus libéral au sens politique du terme. D'ailleurs en France au XIXème siècle, les libéraux comme Constant ou Tocqueville ne s'y étaient pas trompé et appelaient à la création d'une monarchie parlementaire, plus propre à préserver les libertés individuelles.

    Les rois, princes et princesses sont souvent réduits à la peoplisation. Ces régimes politiques sont-ils en train de se réduire à un simple folklore?

    La peoplisation touche l'ensemble des politiques, et même la sphère religieuse, avec la peoplisation récente du pape François. Mais les monarques ne sont pas réductibles au papier glacé de Point de vue : si c'étaient le cas, ils auraient été remplacés depuis longtemps par des stars de cinéma. S'il y a une telle persistance et une telle continuité de ces régimes, et un tel consensus au sein des populations, c'est bien qu'ils reposent sur un socle profond.

    On accuse souvent les monarchies parlementaires d'avoir un coût élevé pour le contribuable: est-ce une réalité?

    Cette accusation est une blague! En effet en termes économiques, les monarchies rapportent bien plus qu'elles ne coûtent! Regardez le mariage de William et Kate, il a coûté plusieurs dizaines de millions de livres…mais en rapporté plusieurs centaines (tourisme, etc..). Sans parler de la principauté de Monaco, qui doit son essor économique à la famille royale…

    Quand on voit le prix exorbitant d'une campagne présidentielle (révélé dernièrement par l'affaire Bygmalion), on se dit qu'un roi héréditaire couterait presque moins cher..

    Justement, à vous entendre, on a l'impression qu'un régime politique ne pourrait survivre sans monarque. Est-ce le cas de la France également?

    Evidemment. Dans l'esprit du Général, la Vème République était conçue comme une «monarchie républicaine», où le Président jouait le rôle d'une «espèce de monarque». Il savait que les régimes où il n'y a pas d'incarnation suprême, type IVème République, sont les plus instables. Le président français est un monarque constitutionnel. L'article 5 de la Constitution de 1958 exprime clairement le rôle d'arbitre que j'évoquais, au dessus des pouvoirs, des partis, en lien direct avec le peuple. Voilà pourquoi la «présidence normale» est une aberration: un roi normal, ça n'existe pas!

    Dans ce cadre l'abdication signe-t-elle une forme d'échec politique, ou s'inscrit-elle logiquement dans les institutions?

    L'abdication est un «plus» pour la monarchie. Le roi, qui n'est pas soumis aux aléas politiques a une possibilité de renoncement. On l'a vu avec Benoit XVI, chef de la monarchie catholique, on le voit avec Juan Carlos: quand le roi se sent trop faible pour gouverner, quand il sent que rester en place pourrait nuire aux institutions, il peut renoncer à son trône. C'est ce qu'avait fait de Gaulle en 1969, preuve ultime qu'il se considérait bien comme un monarque.

    Réf.Espagne, Pays-Bas, Royaume-Uni à quoi servent encore les monarchies ?

    Frédéric Rouvillois est professeur de droit public et écrivain. Il a publié de nombreux ouvrages sur l'histoire des idées, notamment L'invention du Progrès, aux origines de la pensée totalitaire (CNRS éditions, 2010), ainsi que des essais sur la politesse, le snobisme et les institutions, et plus récemment Une histoire des best-sellers (Flammarion, 2011). Son dernier livre Crime et utopie, une nouvelle enquête sur le nazisme, a été publié chez Flammarion.

    JPSC