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Persécutions antichrétiennes - Page 14

  • Chine-Vatican : quand on réécrit l'histoire pour légitimer l'accord

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    De Riccardo Cascioli sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Chine-Vatican, l'histoire est réécrite pour légitimer l'accord

    Nombreux intervenants chinois, message vidéo du Pape et discours du Secrétaire d'Etat du Vatican, le Card. Parolin : le Concile de Shanghai de 1924 commémoré par deux conférences à Milan et à Rome pour promouvoir « l'esprit » de l'accord secret sur la nomination des évêques. Un forcing historique sur le dos des catholiques chinois.

    22_05_2024

    « Nous espérons depuis longtemps pouvoir avoir une présence stable en Chine, même si elle n'a pas d'abord la forme d'une représentation pontificale, d'une nonciature apostolique... ». C'est dans cette perspective, tracée par les mots du Secrétaire d'Etat du Vatican, le Cardinal Pietro Parolin, qu'il faut interpréter la conférence sur le 100ème anniversaire du Concile de Shanghai, à laquelle Mgr Parolin a également participé hier, 21 mai.

    En réalité, il s'agissait d'une commémoration en deux temps : le lundi 20 à Milan, organisée par l'Université catholique, et hier précisément à Rome, organisée par l'Université pontificale Urbanienne ; toutes deux rendues possibles par la Communauté de Sant'Egidio, qui fait tant pour promouvoir l' » esprit » de l'accord secret controversé entre la Chine et le Saint-Siège, signé en 2018, renouvelé tous les deux ans et maintenant sur le point d'être définitivement approuvé.

    Tant à Milan qu'à Rome, il y avait une forte présence chinoise parmi les orateurs, tous manifestement liés au régime communiste de Pékin, évêques compris : à Milan, l'évêque mongol de Hohhot (Meng Qinglu qui a participé à plusieurs opérations illégales de blanchiment d'argent et de corruption) qui a participé à plusieurs ordinations épiscopales illégitimes, même après l'accord de 2018 ; à Rome, par ailleurs, l'évêque de Shanghai, Joseph Shen Bin, protagoniste de la fameuse « gifle » du régime communiste au Saint-Siège : il a été installé à Shanghai le 4 avril 2023 par le gouvernement et le Pape, dos au mur, ne l'a reconnu que le 15 juillet suivant. Le fait qu'il s'exprime aujourd'hui lors d'une conférence au Vatican en dit long sur le rapport de force établi par l'accord et surtout sur la volonté du Vatican de tout concéder pour planter un drapeau à Pékin.

    Il n'est donc pas surprenant que le souvenir du Concilium Sinense de Shanghai (mai-juin 1924) ait été l'occasion de réinterpréter l'histoire pour les besoins d'aujourd'hui. Mais qu'est-ce que le Concile de Shanghai ? C'est avant tout la manière dont les indications au monde missionnaire que le pape Benoît XV avait données dans sa Lettre apostolique Maximum Illud (1919) ont commencé à être mises en œuvre en Chine : le pape constatait que dans diverses parties du monde, la tâche missionnaire était freinée par la dépendance excessive du clergé à l'égard des puissances coloniales qui contrôlaient ces régions ; d'où, par exemple, la nécessité de promouvoir la création d'un clergé autochtone « parfaitement formé » : « De même que l'Église de Dieu est universelle et n'est donc étrangère à aucun peuple, de même il convient que dans chaque nation il y ait des prêtres capables de diriger, comme maîtres et guides, leurs propres compatriotes sur le chemin de la santé éternelle ».

    Monseigneur Celso Costantini, envoyé comme délégué apostolique en Chine par le pape Pie XI à la fin de l'année 1922, fut le grand directeur de ce voyage et, dès 1926, six évêques chinois furent ordonnés à Rome, une manière de souligner que l'« indigénisation » de l'Église était étroitement liée à son universalité.

    La tentative pas trop voilée des deux conférences de célébration de ces jours-ci est de créer un parallèle entre ce processus de « nationalisation » et l'actuelle « sinisation » imposée par le président chinois Xi Jinping par l'intermédiaire de l'Association patriotique des catholiques chinois, et approuvée par les hiérarchies du Vatican. C'est ce que démontre également un passage du message vidéo du pape François à la conférence romaine, lorsqu'il déclare : « À Shanghai, les pères réunis dans le Concilium Sinense ont vécu une expérience authentiquement synodale et ont pris ensemble d'importantes décisions. L'Esprit Saint les a réunis, a fait grandir l'harmonie entre eux, les a conduits sur des chemins que beaucoup d'entre eux n'auraient pas imaginés, en surmontant même les perplexités et les résistances. C'est ce que fait l'Esprit Saint qui guide l'Église ». En pratique, dit le pape, l'Esprit Saint, par le biais de la synodalité, les a fait passer de l'opposition à l'ordination du clergé local à l'ouverture de « nouvelles voies ». En d'autres termes, c'est ce que nous faisons aujourd'hui : ceux qui critiquent l'accord avec la Chine ne sont pas ouverts à l'Esprit Saint.

    Le parallèle avec le Concile de Shanghai est cependant une dérive historique évidente. Non seulement en raison du contexte politique et social de l'époque, totalement différent de l'actuel : la Chine vivait encore dans la tourmente de la révolution républicaine de 1911-12 qui avait renversé la dynastie Qing, de la Première Guerre mondiale et de la saison des seigneurs de la guerre. Une situation bien éloignée de celle de l'actuel régime totalitaire qui contrôle aujourd'hui toute la Chine d'une main de fer et tend à s'étendre.

    Mais surtout, dans les documents des papes Benoît XV et Pie XI, dans les travaux de Monseigneur Costantini, dans les actions des grandes figures catholiques chinoises de l'époque (également rappelées dans ces conférences), il est clair que la seule préoccupation réelle était « l'annonce du Christ ». C'est l'élan missionnaire qui a poussé à trouver les meilleurs moyens d'apporter le Christ à chaque homme, à chaque peuple. Il n'y avait pas de calculs politiques, mais les missionnaires étaient rappelés à leur vocation première : « ils ne sont pas envoyés par leur pays, mais par le Christ ». Le processus d'indigénisation du clergé est donc le fruit du zèle missionnaire. En revanche, lors des conférences de Milan et de Rome, on percevait clairement le chemin inverse : systématiser l'Église de manière à légitimer sa « nationalisation », mais précisément dans le sens souhaité par le régime communiste. Au fond, tous les discours impliquaient cet objectif.

    Il y a un deuxième aspect très important, pour révéler le mensonge sournois sur lequel reposent certaines positions. En forçant le parallèle entre l'attitude du Vatican d'aujourd'hui et celle du siècle dernier, on passe sous silence tout ce qui s'est passé au cours des cent dernières années, et ce qui se passe encore aujourd'hui. L'Eglise chinoise, même si elle est peu nombreuse, a donné de grandes preuves de foi par le martyre : rien que depuis l'avènement du régime communiste en 1949, des milliers de catholiques chinois ont payé de leur sang leur appartenance au Christ et leur fidélité au Pape. Et ils paient encore cette appartenance par une persécution systématique, aggravée après les accords Chine-Saint-Siège de 2018. Une persécution qui s'est désormais étendue à Hong Kong, où des dizaines et des dizaines de catholiques sont en prison. C'est le martyre et la fidélité de tant de personnes qui prouvent que l'Église est vraiment devenue chinoise ; c'est la véritable « sinisation », qui devrait se poursuivre.

    Au lieu de cela, un silence tragique s'est abattu sur toute cette réalité depuis le Vatican ; lors des deux conférences sur le Concile de Shanghai, il aurait semblé à un auditeur ignorant de la situation réelle que c'était à l'Église de s'amender de ses péchés à l'égard de la Chine. Car l'auditeur ignorant ne sait pas que le silence est le prix à payer pour espérer « avoir une présence stable » à Pékin. Au détriment des catholiques chinois.

  • Le vénérable József Mindszenty et la bataille pour l'Église sous le communisme

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    De Dawn Beutner sur The Catholic World Report :

    Le vénérable Mindszenty et la bataille pour l'Église sous le communisme

    Il n'y a pas de réponses faciles pour trouver une façon christique de traiter avec une philosophie économique et une forme de gouvernement qui ne montre que peu ou pas de remords pour avoir causé la mort de millions de ses propres citoyens.

    6 mai 2024

    Le cardinal József Mindszenty (1892-1975) prononçant un discours le 1er novembre 1956. (Image : Jack Metzger/Wikipedia)

    Depuis que l'Église existe, ses dirigeants se sont souvent trouvés en désaccord avec les chefs de gouvernement. Le conflit peut porter sur des objectifs nationaux, des guerres à l'étranger, des trafics d'influence, des hérésies ou des enseignements moraux qui dérangent. Un pape ou un évêque peut être confronté à des empereurs ou à des rois, à des chefs de tribus ou à des seigneurs féodaux, à des bureaucrates ou à des autocrates, à des élus ou à des despotes totalitaires. Quels que soient les détails, la cause première est généralement la même : les dirigeants veulent naturellement garder le contrôle sur les personnes qu'ils gouvernent, et ils pensent souvent que leur tâche serait plus facile s'ils pouvaient également contrôler la religion, telle que l'Église catholique.

    Dans le conflit qui oppose l'Église au communisme et au socialisme (1), cette tension est exacerbée par l'incompatibilité des objectifs communistes avec l'enseignement catholique (2). Ainsi, lorsque les gouvernements communistes prennent le contrôle, l'une de leurs premières mesures est généralement d'essayer de réduire au silence les bergers de l'Église.

    Pendant la période de contrôle soviétique de l'Europe de l'Est, de nombreux évêques, ainsi que des prêtres et des laïcs, ont été menacés, emprisonnés, torturés, exilés et exécutés. L'Église reconnaît aujourd'hui la sainteté des évêques martyrs du communisme d'Albanie (3), de Bulgarie (4), de Croatie (5), de Lituanie (6), de Pologne (7), de Roumanie (8), de Russie (9), de Slovaquie (10) et d'Ukraine (11).

    Le vénérable serviteur de Dieu József Mindszenty (1892-1975) est né dans un village de l'ouest de la Hongrie. Il a fait ses études dans des écoles catholiques et a été ordonné prêtre catholique à l'âge de vingt-trois ans pendant la Première Guerre mondiale. József, qui était un homme instruit et éloquent, avait déjà pris le temps d'étudier les enseignements du communisme et du fascisme, et il a donc expliqué à son peuple ce qui n'allait pas dans les deux cas. Il a donc expliqué à son peuple ce qui n'allait pas avec les deux. Cela l'a conduit en prison plus d'une fois.

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  • Les souffrances silencieuses du peuple Amhara en Éthiopie

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    De l'ECLJ :

    Les souffrances silencieuses du peuple Amhara en Éthiopie

    26 avril 2024

    Le Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ) vient de publier un rapport détaillé sur « La souffrance silencieuse du peuple Amhara en Éthiopie » (The Silent Suffering of the Amhara People in Ethiopia). Ce travail présente un examen approfondi des graves problèmes et violations des droits de l'homme auxquels est confrontée la communauté Amhara en Éthiopie, tout en soulignant la persécution des chrétiens impliqués dans ces crises.

    Sur la base de ce rapport, l'ECLJ a soumis un mémoire pour la 47e session de l'Examen Périodique Universel (EPU), afin de discuter de l'état des droits de l'homme en Éthiopie. En effet, l'ECLJ bénéficie du Statut consultatif spécial auprès du Conseil économique et social des Nations unies.

    Le rapport fait état de nombreux incidents importants survenus dans le pays, notamment une série d'attaques contre des chrétiens, le massacre de Burayu, les massacres de Shashemene et de multiples assassinats ciblés dans le Wollega et la zone de Metekel. En expliquant et détaillant ces violations, le rapport met également en lumière le déplacement forcé de la communauté Amhara, en particulier dans les zones situées autour de la capitale. Ces déplacements, souvent justifiés par le gouvernement sous couvert de projets de développement urbain, ont touché de manière disproportionnée les non-Oromos, ce qui indique une discrimination ethnique.

    En outre, le rapport décrit les opérations militaires dans la région Amhara, en particulier après la déclaration de l'état d'urgence en août 2023. Ces opérations ont été marquées par des attaques de drones contre des populations civiles dans des villes telles que Finote Selam[1], Quarit et Dembecha[2], qui ont fait de nombreuses victimes civiles, y compris des femmes et des enfants. L'utilisation de drones contre des populations non combattantes dans ces zones soulève de graves inquiétudes quant au respect par le gouvernement éthiopien du droit international humanitaire et des droits de l'homme.

    Le rapport met également en évidence les exécutions extrajudiciaires et sommaires, avec de nombreux récits d'incidents de ce type survenus au cours d'opérations militaires. Ces opérations impliquent souvent des perquisitions de porte à porte, au cours desquelles les personnes soupçonnées de soutenir les groupes d'opposition sont exécutées sans aucune forme de procès. Il est inquiétant de constater que ces actions ont également visé des personnalités religieuses et des étudiants.

    Les arrestations massives ont aggravé la situation, des milliers d'Amhara étant détenus sous le prétexte de maintenir la sécurité. Ces arrestations, souvent dépourvues de base légale, ont conduit à des centres de détention surpeuplés, où les détenus seraient soumis à des conditions difficiles et n'auraient qu'un accès limité aux soins médicaux. Ces soins de santé inadéquats auraient contribué à une épidémie de choléra en septembre 2023, entraînant plusieurs centaines de décès dans ces centres de détention[3].

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  • Des incendiaires brûlent les maisons de chrétiens égyptiens assiégés

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    De Martin Barillas sur CNA :

    Des incendiaires brûlent les maisons de chrétiens égyptiens assiégés

    24 avril 2024

    Des extrémistes musulmans ont incendié plusieurs maisons de chrétiens à Minya, une province du sud de l'Égypte, dans le cadre d'une poursuite des violences antichrétiennes, moins de deux semaines avant la célébration de Pâques par les chrétiens orthodoxes. 

    Selon The New Arab, les fanatiques antichrétiens n'ayant pas réussi à déposséder les chrétiens de leurs maisons en représailles à la tentative de construction d'une église dans le village d'Al-Fawakher, ils ont procédé à l'incendie des maisons dans la soirée du 23 avril.

    Sur son compte Twitter officiel, l'évêque copte orthodoxe Anba Macarius a écrit le 24 avril que les forces de sécurité égyptiennes "ont maîtrisé la situation, arrêté les instigateurs et les auteurs", et que le gouvernement "indemnisera les personnes touchées et demandera des comptes aux auteurs". 

    Après avoir noté que le calme règne désormais à Al-Fawakher, M. Macarius a ajouté : "Que Dieu protège notre cher pays, l'Égypte, de tout mal". 

    CNA a contacté les autorités de l'Église orthodoxe copte mais n'a pas reçu de réponse au moment de la publication. Des vidéos des maisons en feu ont été diffusées sur les médias sociaux, avec de la musique de célébration et des paroles en arabe.

    Le christianisme en Égypte remonte aux origines de la foi et près de 10 % des 111 millions d'habitants du pays sont chrétiens. La plupart des chrétiens égyptiens appartiennent à l'Église copte orthodoxe, tandis qu'environ 2,5 % appartiennent à l'Église copte catholique et à d'autres églises particulières. 

    Les chrétiens constituent la plus grande minorité en Égypte, et Macarius dirige les chrétiens coptes de la province de Minya, où vivent environ un tiers des chrétiens du pays. Il a survécu de justesse à une tentative d'assassinat il y a plus de dix ans. 

    L'organisation Open Doors, qui surveille la persécution des disciples du Christ, classe l'Égypte au 38e rang des pays les plus dangereux au monde pour les chrétiens. En 2018, sept chrétiens ont été tués par des terroristes musulmans qui ont attaqué un bus transportant des pèlerins. En 2017, des terroristes de l'État islamique ont fait exploser deux églises coptes orthodoxes, tuant plus de 40 personnes. Et en décembre 2016, un terroriste a fait exploser une bombe, se tuant lui-même ainsi que 189 fidèles à l'église Saints Pierre et Paul, blessant plus de 400 autres personnes. 

    Lors de sa visite en Égypte en 2017, le pape François a célébré une messe pour la petite communauté catholique et a appelé les chrétiens à pardonner les atrocités. Les relations entre le Vatican et l'Église copte orthodoxe, dont le chef est le pape Tawadros II, se sont améliorées ces dernières années. 

    Au début de l'année, le pape François a reconnu la canonisation par l'Église copte orthodoxe de 21 martyrs coptes orthodoxes de Libye. 

    L'année dernière, le pape Tawadros II a célébré une Divine Liturgie à l'Archibasilique Saint-Jean-de-Latran, où il a prononcé une homélie sur l'unité des chrétiens. Depuis lors, cependant, Tawadros II a réduit ses relations avec le Vatican à la suite de la publication en décembre 2023 de Fiducia Supplicans.

    La Commission américaine pour la liberté religieuse internationale (USCIRF), tout en notant que le gouvernement du président Abdel Fattah El-Sisi a nommé le tout premier chrétien à la Cour constitutionnelle suprême et a également condamné un musulman extrémiste meurtrier d'un prêtre, a critiqué la "lenteur des approbations pour l'arriéré des demandes de légalisation", qui permettraient la construction de nouvelles églises. L'Égypte figure sur la liste de surveillance spéciale de l'USCIRF pour avoir toléré de graves violations de la liberté de religion.

    En 2016, le parlement égyptien a adopté la loi sur la construction des églises, censée légaliser ce type de construction avec des permis.

    Martin Barillas est écrivain et traducteur. Il a été diplomate américain en Europe et en Amérique du Sud. Catholique depuis toujours, il vit dans le Michigan avec sa femme Alice, leurs quatre enfants et leur petit-enfant. Il a écrit sur divers sujets, notamment les droits de l'homme, la politique et la religion. Il est également romancier.

  • La Chine n'est pas fiable, mais pour le Vatican l'accord doit être renouvelé

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    De Riccardo Cascioli sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    La Chine n'est pas fiable, mais pour le Vatican l'accord doit être renouvelé

    Pour le cardinal Parolin, secrétaire d'Etat du Vatican, l'accord secret avec la Chine doit être renouvelé. Et cette fois, il doit être définitif. Ni les violations de l'accord par Pékin, ni la persécution croissante des catholiques qui ne se plient pas au Parti, y compris à Hong Kong, ne comptent.

    25_04_2024

    Le Saint-Siège a l'intention de renouveler l'accord secret conclu avec la Chine en 2018 et renouvelé ensuite tous les deux ans. C'est ce qu'a déclaré le secrétaire d'État du Vatican, le cardinal Pietro Parolin, en répondant par écrit à une question du correspondant de LifeSiteNews à Rome, Michael Haynes.
    L'accord expire en octobre et, a déclaré le cardinal Parolin, "nous espérons le renouveler". Et à cet égard, a-t-il ajouté, "nous dialoguons avec nos interlocuteurs sur ce point".

    Sur la volonté du Saint-Siège d'aller de l'avant malgré le manque de fiabilité du régime communiste chinois, il n'y a pas de doute, compte tenu de la façon dont les choses se sont déroulées au cours des six dernières années ; mais la déclaration du secrétaire d'État du Vatican n'en est pas moins importante. Certes, il reste encore plusieurs mois avant qu'une décision officielle ne soit prise, mais après deux renouvellements de deux ans, le dernier mot sur l'accord est attendu cette année : soit il devient définitif, soit il est abandonné.

    Et tout laisse supposer qu'à moins d'un coup de théâtre, on va vers le définitif : le Saint-Siège a déjà tout accepté - y compris l'inacceptable - pour en arriver là ; le gouvernement chinois n'a qu'à gagner dans ces conditions, car il peut procéder à l'anéantissement de l'Église catholique avec l'aval du Vatican.

    La question ne concerne pas seulement la nomination des évêques, qui - le Saint-Siège l'a toujours dit - est le thème central de l'accord secret, mais le processus de sinisation de l'Église catholique que le régime poursuit depuis au moins 2015 et qui devient de plus en plus étouffant et s'étend maintenant à l'Église de Hong Kong.

    Même si trois évêques ont été nommés plus tôt cette année - Thaddeus Wang Yuesheng pour Zhengzhou, Anthony Sun Weniun pour le nouveau diocèse de Weifang, Peter Wu Yishun pour la préfecture apostolique de Shaowu - avec l'approbation du pape et donc formellement selon les accords Chine-Vatican, en substance, il semble clair que le mécanisme fonctionne comme suit : le régime communiste décide et le pape donne son assentiment.

    En outre, même si nous voulons considérer la nomination des trois évêques avec l'accord du Vatican comme un fait positif, l'application de cette partie de l'accord ne met pas du tout fin à la persécution des prêtres et des évêques qui n'acceptent pas la subordination au parti communiste : Par exemple, début janvier, presque en même temps que les trois nominations épiscopales mentionnées ci-dessus, Monseigneur Peter Shao Zhumin, évêque de Wenzhou, non reconnu par le gouvernement, a été arrêté pour la énième fois, coupable de ne pas vouloir adhérer à l'Association patriotique des catholiques chinois (APCC), l'instrument utilisé par le régime pour "guider" l'Eglise catholique. Mais ces épisodes ne sont pas à prendre en compte, de même que les divers obstacles mis à la participation aux célébrations eucharistiques.

    Mais l'aspect le plus pertinent est le fait que le régime chinois, pour tout acte concernant l'Église catholique, ne mentionne jamais le Saint-Siège et le Pape, et encore moins les accords. Un aspect bien mis en évidence par un article récent et éclairant du père Gianni Criveller, missionnaire du PIME et directeur éditorial d'Asia News. C'est ce qui se passe lors de l'annonce des nominations d'évêques, mais "le silence sur le rôle de Rome" est encore plus évident dans le "Plan quinquennal pour la sinisation du catholicisme en Chine (2023-2027)", approuvé le 14 décembre dernier par la Conférence des évêques catholiques et l'Association patriotique (organismes tous deux sous le contrôle du Parti communiste).

    Comprenant l'équivalent de 3 000 mots, divisé en quatre parties et 33 paragraphes, le Plan, précise le Père Criveller, "ne mentionne jamais le Pape et le Saint-Siège, ni l'accord conclu entre le Vatican et la Chine. Au contraire, le dirigeant Xi Jinping est mentionné quatre fois. Cinq fois, il est répété que le catholicisme doit prendre des 'caractéristiques chinoises'. Le mot "sinisation" est le plus important : il revient pas moins de 53 fois. La sinisation signifie évidemment la subordination totale de l'Église aux directives du Parti communiste.

    Ce n'est pas seulement une question de fréquence des mots, ce qui est significatif, c'est "la fermeté et le langage péremptoire". "Comme s'il n'y avait pas eu, écrit le Père Criveller, de dialogue et de rapprochement avec le Saint-Siège ; comme si la reconnaissance accordée par le Pape à tous les évêques chinois n'avait servi à rien ; comme s'il n'y avait pas eu d'accord entre le Saint-Siège et la Chine qui donne au monde l'impression que le catholicisme romain a trouvé en Chine hospitalité et citoyenneté".

    Face à cette attitude du régime chinois, qui n'en fait évidemment qu'à sa tête, qui envisage la soumission totale de l'Eglise aux directives et aux exigences du Parti communiste, la position de la Secrétairerie d'Etat du Vatican apparaît incompréhensible.

    L'art de la diplomatie, qui doit procéder même à petits pas, est une chose ; c'en est une autre que de sacrifier la vérité et les fidèles catholiques à des logiques essentiellement politiques. Il est évident que pour maintenir vivante la possibilité d'un accord avec le régime chinois, le Saint-Siège et le Pape se taisent depuis des années sur l'escalade de la persécution anticatholique en Chine, sans un mot pour les catholiques de Hong Kong, qui sont de plus en plus dans le collimateur, notamment grâce à la nouvelle et infâme loi sur la sécurité nationale (voir ici et ici). Rappelons qu'à Hong Kong, l'évêque émérite, le cardinal Joseph Zen, a été arrêté et est toujours en procès, tandis que depuis trois ans, l'homme d'affaires catholique (converti) Jimmy Lai, éditeur d'un quotidien critique à l'égard de Pékin (aujourd'hui fermé), purge une lourde peine de prison et risque même la prison à vie dans un autre procès en cours.

    La raison d'État ne peut justifier ce silence scandaleux qui condamne à la persécution les évêques, les prêtres et les laïcs fidèles à l'Église. Des évêques, des prêtres et des laïcs qui ont déjà payé cher leur fidélité à l'Église et qui se voient aujourd'hui abandonnés même par Rome. La détermination avec laquelle le cardinal Parolin - qui a le soutien total du pape sur ce point - conduit le Saint-Siège à embrasser le régime communiste est inquiétante. Et les conséquences ne concernent pas seulement l'Église chinoise.

  • Sur les écrans : un film sur la vie du cardinal polonais Wyszyński

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    De zenit.org (Anne van Merris) :

    sajeplus.fr

    France : Sortie du film « Opération prophète »

    Un film sur la vie du cardinal polonais Wyszyński

    24 avril 2024

    Réalisé en 2022 par le polonais Michal Kondrat, le film « Opération prophète » est disponible depuis le 16 avril 2024 en DVD dans toutes les librairies religieuses en France, et sur la plateforme de streaming SAJE+. Le film raconte l’histoire du bienheureux cardinal Stefan Wyszyński, primat de Pologne, rétabli en 1956 à la tête de l’Église catholique à Varsovie, après avoir vécu trois ans d’emprisonnement et de tortures aux mains du régime communiste. Chef spirituel et visionnaire, le cardinal Wyszyński a dialogué sans relâche, en pleine guerre froide, avec les autorités communistes pour négocier plus de droits pour l’Église et le peuple polonais opprimé. Il a ouvert la voie à son compatriote et grand ami Karol Józef Wojtyła, devenu le pape Jean-Paul II, et à la chute du communisme en Europe. Homme de courage et symbole de la résistance au communisme, le cardinal Wyszyński est mort le 28 mai 1981, à l’âge de 79 ans, quinze jours après que le pape Jean Paul II ait été victime d’une tentative d’assassinat. Dans ses notes de prison, il a écrit : « Le plus grand péché pour un apôtre est la peur ; la peur d’un apôtre est le premier allié de ses ennemis. » 

  • L’histoire méconnue des martyrs japonais : la vision poignante et digne de tout un peuple qui ranime notre foi

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    Couverture au Pas de la Vierge 11MB.jpg

    AU PAS DE LA VIERGE
    TAKASHI PAUL NAGAI

    ISBN : 9788831414-326
    Pages : 104 + 8 pages de photos
    Format : 210 x 145 mm
    Prix : 12 €
    Office librairie : 10 mai 2024

    POINTS FORTS
    - L’auteur du livre Les cloches de Nagasaki, considéré comme le « Ghandi japonais ».
    - Un récit historique qui nous fait toucher l’audace et la témérité des martyrs chrétiens japonais.
    - Le dernier livre de Takashi Nagai, dont la rédaction s’est achevée 3 jours avant sa mort.
    - Des témoignages poignants de sang versé et de vies données, qui ont conduit à la liberté de culte, après 3 siècles de persécutions violentes.

    THÈMES
    - L’histoire inédite des martyrs japonais.
    - Le récit de l’évangélisation au pays du soleil levant et la fin des persécutions au 19ème siècle.

    LE LIVRE

    Au pas de la Vierge retrace l’histoire émouvante de la foi et du don total de soi d’un petit groupe de paysans, derniers représentants de ce peuple que l’on appelait « les chrétiens cachés », qui a su garder et transmettre secrètement sa foi pendant plus de deux cents ans, échappant aux atroces persécutions de l’inquisition du gouvernement des samouraïs. Déportés au « Pas de la Vierge », colline près de Tsuwano et soumis quotidiennement à d’atroces tortures, 37 d’entre eux sont morts martyrs pour n’avoir jamais voulu renier leur foi. Le diocèse d’Hiroshima a ouvert leur procès en canonisation en 2013.

    Parmi eux se distingue avec éclat Yasutarō Jean-Baptiste Mori qui, enfermé dans une cage et abandonné pendant deux semaines dans le froid d’un mois de janvier enneigé, eut l’apparition de la Vierge Marie toutes les nuits jusqu’au jour de sa mort.

    Takashi Nagai a eu l’occasion de connaître directement certains des chrétiens qui ont survécu aux tortures de Tsuwano, notamment Jinzaburō Paul Moriyama, soumis à de dures supplices pendant sa détention. Son fils, le prêtre Matsusaburō Pierre Moriyama, joua un rôle central dans la conversion de Nagai au christianisme et c’est lui qui le baptisa, sous le nom de Paul, en 1934.

    L’histoire étonnante du « Pas de la Vierge » rend si particuliers ces lieux reculés. Aujourd’hui, on y trouve une petite église dédiée à la Sainte Vierge Marie et chaque année l’Église Catholique japonaise y célèbre son pèlerinage le plus populaire.

    L'AUTEUR

    Takashi Paul Nagai est un médecin radiologue qui a survécu à la bombe atomique de Nagasaki. Il passa les trois dernières années de sa vie alité à cause d’une leucémie, pendant lesquelles il écrivit des livres devenus des best-sellers et fut visité par de nombreuses personnalités du monde entier. Sa vie fut rendue célèbre par Paul Glynn et son roman Requiem pour Nagasaki. Son autobiographie paraîtra en octobre 2024 aux Éditions Chora, sous le nom de 'Ce qui ne peut mourir, un chemin d’homme'.

    EXTRAIT

    « Dès leur arrivée à Nagasaki, le père Petitjean et le père Laucaigne se sont dits convaincus de trouver dans la ville des familles de chrétiens, gardiens de la foi des siècles passés. Ils étaient sûrs que ces personnes allaient se précipiter pour se présenter à eux, dès que l’église serait prête... Mais en fait, ce ne fut pas le cas. De temps en temps, les deux prêtres se promenaient, seuls, dans Nagasaki, dans l’espoir de rencontrer quelqu’un qui, d’une manière ou d’une autre, montrerait qu’il était chrétien ou de voir une maison qui révèlerait la présence d’une famille de croyants. Parfois, ils essayaient d’offrir des bonbons aux enfants, pour voir s’ils faisaient le signe de la croix avant de les manger ; d’autres fois, ils simulaient une chute de cheval, pour voir si quelqu’un viendrait à leur secours, avec le soin que – pensaient-ils – un chrétien aurait certainement pour eux. Ils firent ces tentatives et toutes sortes d’autres, mais il ne semblait y avoir aucune trace de chrétiens !

    On dit que le sang des martyrs est la semence de la communauté chrétienne. Et c’est précisément parce que la ville de Nagasaki avait offert tant de martyrs que les deux prêtres s’attendaient à récolter les nombreux fruits de cette abondante semence. Cependant... en fait de chrétiens, rien du tout ! Peut-être les persécutions avaient-elles été trop dures – pensaient les pères – désormais prêts à abandonner tout espoir dans leur cœur.

    Au contraire, c’est dans les villages et les îles entourant la ville de Nagasaki que des dizaines de milliers de chrétiens se cachaient, vivant leur foi en secret, attendant seulement le moment où ils pourraient enfin sortir au grand jour. Il y avait un chant que ces gens se transmettaient depuis ces temps, maintenant si lointains, où les terribles persécutions avaient commencé. »

    L’histoire méconnue des martyrs japonais nous livre une vision poignante et digne de tout un peuple et ranime notre foi.

    ÉDITIONS CHORA

    Chora est une maison d’édition qui explore les domaines culturels, scientifiques, spirituels et philosophiques.
    Les publications variées s’inscrivent au cœur des questionnements et des débats contemporains, et s’engagent à promouvoir une culture de la Beauté et de l’Espérance.

  • En Iran, c’est le temps de la passion pour les chrétiens; mais le pape écoute les ayatollahs...

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (Diakonos.be) :

    En Iran, c’est le temps de la passion pour les chrétiens. Mais le pape écoute les ayatollahs

    17 avril 2024

    Dans la « guerre mondiale par morceaux » si souvent dénoncée par le Pape François, la République islamique d’Iran est l’un des protagonistes les plus aguerris et redoutés. Et pourtant, rien ne semblait pouvoir troubler les rapports tranquilles entre le régime de Téhéran et le Saint-Siège, avant l’attaque contre Israël d’il y a quelques jours.

    Quelques heures après l’attaque, le Pape François à déclaré pendant le « Regina Caeli » du dimanche 14 avril que « personne ne doit menacer l’existence d’autrui ». Avec une allusion transparent à la volonté ouverte de l’Iran de détruire « l’entité sioniste ».

    Mais il est difficile de savoir si ce sévère avertissement marquera un tournant dans les rapports entre le Saint-Siège et Téhéran. Parce que jusqu’à hier, rien ne semblait pouvoir les troubler, pas même les mauvaises nouvelles sur la manière dont les chrétiens y sont traités.

    Dans son message « urbi et orbi » de Pâques, tandis qu’il énumérait les foyers de conflits et de violence dans le monde, François n’a pas cité l’Iran. Et dans son discours de début d’année au corps diplomatique accrédité auprès du Saint-Siège, il n’en a fait mention que pour souhaiter un accord rapide sur la question du nucléaire iranien et se féliciter des soixante-dix années de relations diplomatiques avec Téhéran, établies en 1954 et sorties non seulement indemnes mais encore plus fortes de la révolution khomeyniste de 1979.

    Le 5 novembre dernier, au plus fort de la guerre entre Israël et le Hamas, le président iranien Ebrahim Raïssi a appelé le Pape François au téléphone et a eu avec lui une longue conversation, dont le contenu a été rendu public dans un compte-rendu officiel de Téhéran.

    Si l’on en croit ce compte-rendu, le président Raïssi aurait dénoncé le bombardement d’une église à Gaza comme exemple des « pratiques d’apartheid d’Israël non seulement contre les musulmans palestiniens mais également contre les autres religions divines » ; il aurait soutenu que défendre le peuple de Palestine opprimé était le « devoir de toutes les religions abrahamiques, en ce compris les chrétiens » ; il aurait demandé au Pape d’user de son autorité en Occident pour arrêter l’agression israélienne. Et François – toujours selon ce compte-rendu – aurait « apprécié » et partagé les positions exprimées par Raïssi.

    Mais, au cours de cette conversation téléphonique, le président iranien aurait également évoqué avec le Pape les relations entre l’Iran et le Saint-Siège, les définissant comme « très bonnes », en particulier en ce qui concerne la « latitude donnée aux chrétiens d’accomplir leurs pratiques religieuses et de jouir des mêmes droits que tous les citoyens », au point que « non seulement les chrétiens d’Iran, mais également ceux d’Arménie, d’Irak et de Syrie considèrent la République islamique d’Iran comme un refuge, parce que nous ne défendons pas seulement les droits des peuples musulmans mais également ceux des chrétiens ». Là encore, selon le compte-rendu, sans susciter aucune objection de la part de son interlocuteur.

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  • L'ONU condamne à nouveau le Pakistan pour les enlèvements, les conversions et les mariages forcés de jeunes filles chrétiennes et hindoues

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    De Massimo Introvigne sur Bitter Winter :

    L'ONU condamne à nouveau le Pakistan pour les enlèvements, les conversions et les mariages forcés de jeunes filles chrétiennes et hindoues

    04/16/2024

    Le 11 avril 2024, une déclaration énergique a exhorté les autorités pakistanaises à respecter leurs obligations internationales.

    Le 11 avril 2024, les Nations Unies ont exprimé pour la deuxième fois dans une déclaration officielle leur préoccupation concernant l'enlèvement, la conversion forcée à l'islam et le mariage forcé de jeunes filles appartenant à des minorités religieuses au Pakistan. Le premier document de l'ONU sur la question avait été publié le 16 janvier 2023.

    La nouvelle déclaration est signée par Tomoya Obokata, rapporteur spécial sur les formes contemporaines d'esclavage, y compris leurs causes et leurs conséquences ; Siobhán Mullally, rapporteur spécial sur la traite des êtres humains, en particulier des femmes et des enfants ; Nicolas Levrat, rapporteur spécial sur les questions relatives aux minorités ; Nazila Ghanea, rapporteuse spéciale sur la liberté de religion ou de conviction, ainsi que par les membres du groupe de travail des Nations unies sur la discrimination à l'égard des femmes et des filles, Dorothy Estrada Tanck (présidente), Claudia Flores, Ivana Krstić, Haina Lu et Laura Nyirinkindi.

    La situation ne s'est pas améliorée par rapport à 2023, indique le texte. "Les filles chrétiennes et hindoues restent particulièrement vulnérables à la conversion religieuse forcée, à l'enlèvement, à la traite, au mariage précoce et forcé, à la servitude domestique et à la violence sexuelle. L'exposition des jeunes femmes et des filles appartenant à des communautés religieuses minoritaires à ces violations odieuses des droits de l'homme et l'impunité de ces crimes ne peuvent plus être tolérées ou justifiées".
    Le document note que "les mariages forcés et les conversions religieuses de filles appartenant à des minorités religieuses qui ont été obtenus sous la contrainte sont validés par les tribunaux, qui invoquent souvent le droit religieux pour justifier le maintien des victimes auprès de leurs ravisseurs au lieu de les autoriser à les rendre à leurs parents. Les auteurs échappent souvent à toute responsabilité, la police rejetant les crimes sous prétexte de "mariages d'amour".

    "Bitter Winter" a couvert plusieurs cas de ce type, où les filles enlevées étaient mineures, alors que les tribunaux pakistanais affirmaient que leurs certificats de naissance étaient "incorrects" et qu'elles avaient en fait un "âge biologique" supérieur à 18 ans. Le document des Nations unies mentionne le cas de la chrétienne "Mishal Rasheed - une jeune fille qui a été enlevée sous la menace d'une arme à feu alors qu'elle se préparait à aller à l'école en 2022. Rasheed a été agressée sexuellement, convertie de force à l'islam et contrainte d'épouser son ravisseur". Un autre cas, ajoute le texte, s'est produit le 13 mars 2024, lorsqu'"une jeune chrétienne de 13 ans aurait été enlevée, convertie de force à l'islam et mariée à son ravisseur après que son âge ait été enregistré comme étant de 18 ans sur le certificat de mariage".

    Mishal Rasheed. From X.

    Mishal Rasheed. De X.

    Les autorités pakistanaises doivent promulguer et appliquer rigoureusement des lois garantissant que les mariages ne sont contractés qu'avec le libre et plein consentement des futurs époux, et que l'âge minimum du mariage est porté à 18 ans, y compris pour les filles. Toutes les femmes et les filles doivent être traitées sans discrimination, y compris celles qui appartiennent aux communautés chrétienne et hindoue, voire à d'autres religions et croyances.

    Les Nations unies demandent instamment au Pakistan "de traduire les auteurs en justice, d'appliquer les protections juridiques existantes contre les mariages d'enfants, les mariages précoces et forcés, les enlèvements et la traite des filles appartenant à des minorités, et de respecter les obligations internationales du pays en matière de droits de l'homme".

  • Nigeria : les catholiques dénoncent les raisons religieuses des violences actuelles

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    De R. Cavanaugh sur le Catholic World Report :

    Les catholiques nigérians dénoncent les raisons religieuses des violences actuelles

    Les médias occidentaux rapportent continuellement des incidents violents au Nigeria, mais la plupart d'entre eux évitent de mentionner les aspects religieux de la violence.

    9 avril 2024

    Année après année, les extrémistes islamiques perpètrent des massacres au Nigeria. Et, année après année, les grands médias occidentaux ont tendance à présenter ces incidents comme des actes de banditisme ou des luttes foncières liées au changement climatique entre des éleveurs majoritairement musulmans et des agriculteurs majoritairement chrétiens.

    Cependant, une série d'attaques meurtrières contre des chrétiens nigérians pendant les vacances de Noël 2023 n'a laissé pratiquement aucun doute quant à la présence d'une motivation religieuse.

    Les violences entre chrétiens et musulmans au Nigeria remontent au début des années 1950, mais sont devenues plus fréquentes dans les années 1980.

    Dans la majeure partie du nord du Nigeria, le gouvernement est peu présent et la loi est pratiquement inexistante. Ceux qui disposent d'une puissance de feu suffisante sont largement libres de se livrer à leur guise. Ils peuvent commettre des actes de banditisme ou des enlèvements contre rançon. Ils peuvent aussi attaquer des gens au nom du djihad.

    Entre 2009 et 2023, plus de 50 000 chrétiens ont été assassinés par des extrémistes musulmans au Nigeria, où plusieurs milliers de musulmans modérés ont également été tués.

    Les violences actuelles ont entraîné le déplacement d'environ 5 millions de chrétiens nigérians.

    Il est sans doute encore plus frappant de constater que près de 90 % des chrétiens tués pour leur foi dans le monde sont nigérians.

    En raison de la violence au Nigeria, "les martyrs sont plus nombreux à notre époque qu'aux premiers siècles", comme l'a déclaré le pape François en 2023.

    Pourtant, en 2021, le département d'État américain a retiré le Nigeria de la liste des "pays particulièrement préoccupants" pour violation de la liberté religieuse. Le Nigeria ne figure pas non plus sur la liste la plus récente.

    Il semble qu'il y ait un décalage, à moins que l'actuelle administration américaine ne souhaite déclarer que les attaques en cours au Nigeria n'ont rien à voir avec la religion.

    "Je reconnais que le changement climatique et l'explosion démographique font partie des causes des crises, mais ces réalités n'affectent pas seulement le Nigeria", déclare Mgr John B. Bakeni, évêque auxiliaire du diocèse catholique de Maiduguri, situé dans l'État de Borno, au nord-est du Nigeria, où les attentats sont fréquents.

    Le père Bakeni cite d'autres pays des régions du lac Tchad et du Sahel qui sont également touchés par le changement climatique et la croissance démographique. Mais en termes de violence, ces autres pays "ne vivent pas ce que vit le Nigeria", affirme-t-il.

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  • Les incidents de violence et de persécution contre les chrétiens augmentent en Inde

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    Par Anto Akkara sur CNA :

    Les incidents de violence et de persécution contre les chrétiens augmentent en Inde

    Bangalore, Inde, 27 mars 2024

    Un groupe de vigilance qui surveille les violences commises à l'encontre des chrétiens en Inde a publié une étude faisant état de 161 crimes de ce type au cours des 75 premiers jours de 2024.

    Ces chiffres pourraient sous-estimer le nombre de crimes et d'actes de persécution commis contre les chrétiens en Inde, selon A.C. Michael, catholique et coordinateur du United Christian Forum (UCF), qui a publié le rapport. 

    "Ces chiffres sont basés uniquement sur les plaintes enregistrées sur notre ligne téléphonique gratuite (1-800-208-4545) pour signaler les incidents de violence anti-chrétienne. Les chiffres réels seront certainement beaucoup plus élevés", a déclaré Michael à CNA le 27 mars.

    "Nous nous sentons frustrés par le fait qu'en dépit de la documentation et de la publication régulière de ces données choquantes, il n'y a eu aucune réaction de la part du gouvernement et aucun effort n'a été fait pour réduire le nombre sans cesse croissant d'incidents violents", a-t-il ajouté.

    En classant les 161 incidents, Michael a répertorié 71 cas de détention/arrestation par la police, 18 cas d'ostracisme social, 72 cas de violence physique, 15 cas de "reconversion" forcée, un cas de mise sous scellés d'une église et un autre cas d'incendie d'une église, la violence collective étant à l'origine de la plupart de ces incidents.

    La violence et la persécution contre les chrétiens minoritaires, qui ne représentent que 2,3 % des 1,41 milliard d'habitants de l'Inde (dont près de 80 % sont hindous), sont en constante augmentation depuis que le parti nationaliste hindou Bharatiya Janata Party (BJP) a accédé au pouvoir sous la direction du Premier ministre Narendra Modi après avoir remporté les élections nationales de 2014. En mai 2019, le BJP a été réélu avec une majorité accrue.

    L'UCF n'avait enregistré que 147 incidents de violence contre des chrétiens en 2014, a déclaré Michael. Le nombre d'incidents est passé à 177 en 2015, 208 en 2016, 240 en 2017, 292 en 2018, 328 en 2019, 279 en 2020, 505 en 2021, 599 en 2022 et 731 en 2023.

    La déclaration de l'UCF souligne également la victimisation des chrétiens dans l'État du Chhattisgarh, gouverné par le BJP, dans le centre de l'Inde, qui a signalé "des incidents où la dignité des droits à l'inhumation a été refusée aux familles chrétiennes".

    "Chhattisgarh, un État notoirement connu pour son ostracisme social à l'égard des chrétiens, est le premier État en termes d'agressions contre les chrétiens, avec 47 incidents de violence signalés", souligne l'UCF.

    "Les chrétiens se voient refuser l'accès à l'eau des puits communautaires du village. Malheureusement, même les chrétiens décédés ne sont pas épargnés, car nombre d'entre eux n'ont pas été enterrés conformément aux rituels chrétiens. Les villageois [fondamentalistes hindous] locaux ont menacé d'incinérer les corps en guise d'acte final de reconversion", déplore l'UCF.

    Selon Michael, ces attaques flagrantes contre les chrétiens sont enracinées dans la rhétorique antichrétienne des dirigeants du BJP. Il a noté que le ministre en chef du Chhattisgarh, Vishnu Deo Sai, a accusé "les missionnaires chrétiens de procéder à des conversions religieuses sous couvert de fournir des services d'éducation et de soins de santé, tout en lançant un avertissement pour mettre fin à cette pratique".

    Cependant, Michael a souligné que les chrétiens du Chhattisgarh ne représentent que 2 % des 25 millions d'habitants de l'État.

    La déclaration de l'UCF souligne également la persécution des chrétiens dans le nord de l'Uttar Pradesh, gouverné par le BJP, qui compte 231 millions d'habitants et se classe au deuxième rang des États où les citoyens indiens sont persécutés pour avoir pratiqué le christianisme. 

    "Il existe des preuves évidentes du harcèlement des chrétiens par l'État dans cet État, car la police dépose de fausses allégations de conversion contre les pasteurs, même pour avoir prié lors de fêtes d'anniversaire et d'autres rassemblements sociaux. Le service d'assistance téléphonique de l'UCF a enregistré plus de 30 incidents d'arrestations et de détentions de pasteurs en vertu de la loi sur la liberté de religion de l'UP", note le Forum chrétien.

    CNA a rapporté en détail comment le père Babu Francis, directeur des services sociaux du diocèse d'Allahabad dans l'État d'Uttar Pradesh, a été emprisonné pendant plus de 80 jours après avoir été arrêté pour fausse conversion au début du mois d'octobre. 

    De même, CNA a rapporté que le père Dominic Pinto, directeur du centre pastoral du diocèse de Lucknow, a été arrêté en février sur la base d'une accusation de fausse conversion. Le père Pinto a été libéré sous caution le 13 mars. 

    Sur les 161 incidents enregistrés au cours des 75 premiers jours de 2024, l'UCF a souligné : "Il y a 122 chrétiens qui ont été soit détenus, soit arrêtés sur la base de fausses allégations de conversions."

    Les données de l'UCF ont été publiées à la veille de la Journée nationale de prière du 22 mars, à laquelle la Conférence des évêques catholiques de l'Inde (CBCI) a appelé à la suite de l'augmentation des atrocités contre les chrétiens et de la polarisation religieuse dans le pays. 

    Des milliers d'églises à travers le pays ont organisé des prières spéciales ce jour-là, avec des heures sacrées, des rosaires et des chemins de croix, en réponse à l'appel de la CBCI pour "la paix et l'harmonie".

    Dans le même temps, le rapport annuel 2023 de la Commission de la liberté religieuse de l'Alliance évangélique de l'Inde a exprimé son angoisse face à "l'augmentation alarmante du nombre d'incidents violents à l'encontre de la communauté chrétienne".

    "L'appareil politique indien, ses forces de l'ordre et son système judiciaire, en particulier au niveau des villages et des petites villes, ont été jugés insuffisants et lents dans leurs réponses, malgré les appels à l'aide urgents des victimes, des responsables d'Eglise et de la société civile", déplore le rapport.

    Anto Akkara est un journaliste de Bangalore, en Inde. Il est correspondant régulier du National Catholic Register. Outre ses reportages internationaux, Anto Akkara a écrit des livres et produit des documentaires racontant l'histoire des martyrs du Kandhamal. Il a reçu le prix St. Titus Brandsma pour le journalisme.

  • Jimmy Lai, persécuté par la Chine, abandonné par le Vatican

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    De Patricia Gooding-Williams sur le Daily Compass :

    INTERVIEW/PÈRE SIRICO

    "Jimmy Lai, persécuté par la Chine, abandonné par le Vatican"

    Alors que Hong Kong durcit sa loi sur la sécurité nationale, le célèbre dissident catholique risque d'être emprisonné à vie. Le père Robert Sirico a assisté à la dernière audience de son procès : "Il m'a vu, je l'ai béni et il a été ému". Un crucifix dessiné en prison est aujourd'hui exposé à l'Université catholique de Washington. La proximité du cardinal Zen, le silence de Rome et l'Eglise de Hong Kong. 

    21 mars 2024

    Jimmy Lai taken to court

    "J'ai pris l'avion pour Hong Kong en janvier dernier pour assister au procès de Jimmy Lai. Il était détenu dans un box vitré, gardé par trois policiers. Il m'a vu et je l'ai béni avec le signe de la croix. Cela l'a ému aux larmes".

    Le père Sirico, fondateur de l'Institut Acton pour l'étude de la religion et de la liberté, parle de son ami Jimmy Lai, 76 ans, le prisonnier de conscience le plus célèbre de Hong Kong. Les critiques virulentes de Lai à l'égard du régime totalitaire chinois lui ont coûté plus de 1 500 jours d'isolement dans la prison de Stanley. Emprisonné pour des condamnations liées à la gestion de son entreprise de médias et à sa participation à une veillée organisée pour commémorer le massacre de la place Tiananmen en 1989, Lai purge actuellement une peine de cinq ans et neuf mois.

    Parallèlement, M. Lai est inculpé de deux chefs d'accusation pour "conspiration en vue d'une collusion avec des forces étrangères" en vertu de la loi de 2020 sur la sécurité nationale imposée par la Chine, ainsi que pour "conspiration en vue de publications séditieuses" en vertu d'une loi sur la sédition datant de l'ère coloniale. S'il est reconnu coupable, Lai pourrait passer le reste de sa vie derrière les barreaux. C'est à cette audience que le père Sirico a assisté pour soutenir son "vieil" ami.

    Jimmy Lai, millionnaire et franc-tireur, est devenu l'ennemi public n° 1 de Pékin après que Hong Kong, ancienne colonie britannique, a été rétrocédée à la Chine en 1997 dans le cadre de l'accord "un pays, deux systèmes", censé garantir les droits et les libertés absents sur le continent. Lorsque la Chine a commencé à violer l'accord, M. Lai a entrepris de défendre les valeurs de Hong Kong et de demander des comptes à Pékin par l'intermédiaire de son journal, l'Apple Daily.

    Ce journal aujourd'hui disparu, fondé et financé par Lai en 1995, a été nommé d'après le fruit défendu dans le jardin d'Eden de l'Ancien Testament. Son couplet rimé - "Une pomme par jour, aucun menteur ne peut tenir le haut du pavé" - a porté ses fruits. Le journal est un succès et son tirage atteint 500 000 exemplaires à son apogée.

    C'est peu de temps après qu'Apple Daily se soit frayé un chemin sur le marché très fermé des médias que le père Robert Sirico et Jimmy Lai se sont rencontrés pour la première fois, il y a près de 30 ans. Le prêtre catholique américain et le magnat des médias Lai partagent un intérêt commun : lier la théologie morale à une bonne compréhension de l'économie. Le Daily Compass a interviewé le père Sirico lorsqu'il était à Rome la semaine dernière pour une conférence organisée par l'Acton Institute.

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