Une dépêche de l'Agence Fides :
PAKISTAN - Sacrifier sa vie pour sauver celle des autres : la foi simple et forte du jeune Akash
"Nous n'avons pas besoin et nous ne voulons pas de guerre civile. Nous, chrétiens, sommes des hommes de paix. Ne laissons pas la douleur obscurcir notre regard : que ce soit toujours le regard du Christ et de son Évangile. Quel avenir voulons-nous construire pour le Pakistan ? Un avenir d'harmonie et de réconciliation". Tels sont les mots de l'Archevêque de Lahore, Son Exc. Mgr Sebastian Shaw, rapportés par l'Agence Fides, avec lesquels il s'est adressé à la foule de plus de 10 000 fidèles participant, le 17 mars 2015, aux funérailles des victimes de l'attentat contre l'église catholique Saint John et l'église protestante Christ Church à Youhanabad, une banlieue chrétienne de la périphérie de Lahore. Le double attentat, commis le dimanche 15 mars, avait fait 15 morts et plus de 80 blessés, dont certains sont décédés dans les jours qui ont suivi.
Parmi les victimes de l'attentat contre l'église Saint John, un jeune catholique pakistanais, Akash Bashir, est devenu le premier "Serviteur de Dieu" de l'histoire de l'Église du Pakistan, le 31 janvier 2022. Ce jeune homme de 20 ans faisait partie des volontaires chargés d'assurer la sécurité des fidèles à l'extérieur de l'église, compte tenu de la situation extrêmement tendue et de la succession d'attaques et de menaces à l'encontre des communautés chrétiennes. Akash avait assumé cette tâche avec un grand sens des responsabilités, et n'avait pas hésité à sacrifier sa vie pour sauver celle de centaines de personnes qui priaient à l'intérieur de l'église à ce moment-là : pour arrêter un terroriste kamikaze, il est mort avec lui.
Un geste qui n'est certainement pas attribuable à l'impulsion du moment, fruit et expression d'une foi simple, mûre et caractérisée par le témoignage, comme le souligne le père Pierluigi Cameroni, sdb, postulateur général : « Akash a vécu un engagement concret à partir de la foi pour faire croître la paix, la coexistence, la justice et la miséricorde, et étendre ainsi le Royaume de Dieu dans le monde. Dans le silence et l'anonymat, il a vécu pleinement l'Évangile, en vivant le présent avec dévouement et générosité ».
Né à Risalpur, au Pakistan, le 22 juin 1994, Akash était un enfant très fragile qui a à peine survécu à un climat défavorable, à la pauvreté de sa famille et à une mauvaise alimentation. Ces facteurs ont probablement influencé son développement : ce n'est qu'à l'âge de quatre ans qu'il a appris à marcher et à parler, et il a traîné un problème de bégaiement jusqu'à la préadolescence. Au lieu de l'abattre, ces difficultés ont contribué à renforcer son caractère. À Risalpur, Akash a reçu les sacrements du baptême, de la première communion et de la confirmation à l'église St. La proximité de Risalpur avec l'Afghanistan et la multiplication des attentats terroristes en 2007 ont poussé les parents d'Akash à émigrer vers l'est du Pakistan, au Pendjab, plus précisément à Lahore, dans le district de Youhanabad, près de la famille de la mère d'Akash. Le père d'Akash y a trouvé un emploi de peintre et, en 2008, toute la famille a été réunie à Lahore.
"À Lahore, explique le père Cameroni, Akash a fréquenté la St. Dominic High School pendant un an, à partir du 25 septembre 2008. Il a ensuite abandonné l'école en raison de ses mauvais résultats scolaires, puis s'est inscrit au RCCM - Community Boys Middle School - et enfin, en septembre 2010, au Don Bosco Technical and Youth Centre, fondé en 2000 pour accueillir les élèves rejetés par les écoles traditionnelles. Akash a fréquenté l'institut jusqu'au 24 février 2011, mais n'a pas réussi l'examen de promotion. Les Salésiens du district de Youhanabad gèrent un internat pour les enfants et les jeunes, une école primaire, une école technique, des ateliers pour les jeunes femmes et un cours du soir. Les Salésiens ont fondé leur première mission au Pakistan dans la ville de Quetta en 1998, et une autre à Lahore l'année suivante".