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Persécutions antichrétiennes - Page 16

  • L'ECLJ présente un nouveau rapport sur “La persécution des chrétiens ex-musulmans en France et en Europe”

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    Titre

    Madame, Monsieur,

    L'ECLJ (European Centre for Law & Justice) est fier de vous présenter son nouveau rapport sur “La persécution des chrétiens ex-musulmans en France et en Europe” (cliquez ici pour lire).

    Depuis mars 2021, l’ECLJ va à la rencontre d’anciens musulmans convertis au christianisme, en France et dans d’autres pays européens. Partout le constat est le même : si quitter l’islam est déjà difficile, se convertir au christianisme est encore plus dangereux.

    De nombreux convertis nous ont témoigné des menaces et violences qu’ils ont subies en raison de leur amour pour le Christ. Des convertis sont battus, des jeunes filles sont séquestrées ou renvoyées « au bled » pour y être mariées de force… Souvent, les liens familiaux sont rompus : le converti doit se résigner à tout quitter pour suivre le Christ : sa famille, son emploi, son quartier. Il sont plusieurs centaines chaque année à témoigner ainsi de leur foi, souvent dans l’indifférence des pouvoirs publics, mais aussi, trop souvent, des autres chrétiens.

    Un tel contrôle social et une telle violence ne sont pas acceptables en Europe: la liberté de quitter l’islam doit être garantie.

    Téléchargez et partagez ce rapport sur cette page de notre site internet.

    Signez notre pétition pour la défense de la liberté de religion

  • Une religieuse italienne victime du terrorisme islamique au Mozambique

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    D'Almudena Martínez-Bordiú sur CNA :

    Une religieuse missionnaire italienne tuée au Mozambique

    9 sept. 2022

    Sœur Maria De Coppi, une sœur missionnaire combonienne, a été assassinée par des terroristes islamistes mardi au Mozambique, où elle avait servi comme missionnaire pendant près de 60 ans. L'attaque au cours de laquelle Sœur Maria de Coppi, 83 ans, a été abattue a eu lieu dans la nuit du 6 septembre à Chipene. Lors de l'attaque de la mission, qui a duré cinq heures, les terroristes ont saccagé et brûlé l'église, l'école, le centre de santé, les logements, la bibliothèque et les véhicules de la mission.

    "Ils ont tout détruit", a déclaré l'évêque Alberto Vera de Nacala à l'organisation caritative pontificale Aide à l'Église en détresse. "Les assaillants ont brisé le tabernacle et vandalisé une partie de la sacristie, à la recherche de tout ce qu'ils pouvaient trouver - probablement de l'argent", a-t-il ajouté. 

    Le président mozambicain Filipe Nyusi a déclaré : "Le 6 septembre, à la suite d'attaques terroristes, six citoyens ont été décapités, trois kidnappés, six terroristes capturés et des dizaines de maisons incendiées dans les districts d'Erati et de Memba, dans la province de Nampula."

    Les terroristes fuyaient les soldats du Mozambique, du Rwanda et de la Communauté de développement de l'Afrique australe.

    La mission de Chipene comprenait deux prêtres missionnaires italiens, les pères Lorenzo Barro et Loris Vignadel, et au moins trois religieuses étrangères : deux Italiennes et une Espagnole. Tous, à l'exception de Sœur Maria, ont survécu à l'attaque. L'internat de la mission a été évacué de ses 35 élèves masculins et de la plupart de ses 45 élèves féminines, selon l'Aide à l'Église en détresse. Les religieux avaient accueilli des personnes déplacées fuyant les groupes terroristes islamistes.

    L'organisme de bienfaisance pontifical a rapporté que "selon les rapports de témoins oculaires ... les terroristes étaient arrivés au couvent des sœurs et les avaient forcées à partir. Les autres religieuses s'étaient enfuies avec les filles, mais Sœur Maria, qui était sur le point de quitter la maison, a soudainement pensé aux petits qui pouvaient encore être dans la maison et est revenue. C'est alors qu'ils l'ont abattue".

    Selon le Corriere del Veneto, Sœur Maria a laissé un message vocal à sa nièce, Gabriella Bottani, peu avant sa mort. Dans ce message, la religieuse explique à sa nièce que la situation s'est compliquée car "le groupe qu'ils appellent al-Shabaab, les insurgés, est très proche." "Vendredi, ils ont attaqué un endroit de notre paroisse et il semble qu'hier un groupe soit entré ici, et ils sont très proches. Il semble qu'ils soient armés, ils ont déjà enlevé des gens, ils ont tué des gens. Partout où ils passent, ils commettent des massacres", a expliqué Sœur Maria. Elle a ensuite déclaré que "tous les gens ici fuient, s'enfuient. Aujourd'hui, un Père m'a dit que les filles du [pensionnat] devaient rentrer chez elles et que les quatre aspirants comboniens devaient aussi rentrer à Nampula parce qu'il y a du danger". "La situation est triste, très triste", poursuit le missionnaire. "Tous les gens dorment dehors dans la forêt, parmi les plantes ; ceux qui le peuvent vont dans les villes d'Alua, de Mazua, et dans les centres où ils sont un peu plus protégés. Mais beaucoup de gens dorment encore dehors, dans les bois. C'est triste".

    Sœur Maria a répété plusieurs fois que c'est "une situation très triste" et que "tout le monde s'échappe : les infirmières, les prêtres, tout le monde." "Ils sont en train de tirer ici. Nous nous reverrons au paradis. Ils brûlent la maison. Si vous n'avez plus de nouvelles de moi, j'en profite pour m'excuser de mes manquements et pour vous dire que je vous aimais beaucoup. Souvenez-vous de moi dans la prière", a dit Sœur Maria. " J'ai pardonné à ceux qui me tueront ", a-t-elle ajouté. "Faites de même. Un câlin de ma part."

    Cette histoire a d'abord été publiée par ACI Prensa, le partenaire d'information en langue espagnole de CNA. Il a été traduit et adapté par CNA.

    Almudena Martínez-Bordiú est correspondante à Rome pour ACI Prensa et EWTN.

  • Le cardinal Zen, grand oublié du Consistoire

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    Du Sismografo :

    Le Cardinal Muller au Pape : "Le Cardinal Zen sera jugé par la Chine, que le Vatican ne le sacrifie pas à la raison d'Etat".

    Cardinal Joseph Zen Ze-kiun

    Le Cardinal Muller au sujet de la récente réunion des cardinaux au Vatican : "Peut-être étaient-ils trop occupés à chanter les louanges d'une constitution apostolique déjà en vigueur et désormais non modifiable, un texte qui n'a jamais été soumis à l'examen du Collège des Cardinaux. Je dis cela ironiquement, avec une pointe d'amertume. C'est comme si nous étions traités comme des étudiants du premier semestre, comme si nous avions besoin d'être endoctrinés, mais je ne veux pas faire de "polémique".

    (Franca Giansoldati - Il Messaggero) Le silence du Vatican sur le sort du cardinal émérite de Hong Kong, le Chinois Joseph Zen ze-Kiun, absent de Rome car assigné à résidence pour avoir élevé la voix contre Pékin en défendant les droits de l'homme tant à Hong Kong qu'en Chine, a pesé comme un rocher sur le consistoire qui vient de s'achever avec la quasi-totalité des cardinaux du monde - un événement qui ne s'était pas produit depuis 2014. "Le mois prochain, il y aura un procès injuste. Personne n'a soulevé la question très sérieuse de notre frère Zen. Ni par le doyen, le cardinal Re, ni par le secrétaire d'État, Parolin, ni par le pape. Il n'y a eu aucun document de solidarité, aucune initiative de prière pour lui".

    Dans une interview accordée à Il Messaggero, le cardinal Gerhard Muller, théologien renommé et ancien préfet de la Congrégation de la foi, rédacteur de l'opera omnia de Joseph Ratzinger.

    Pensez-vous que Zen a été abandonné à son sort parce qu'il est un personnage encombrant, puisqu'il défend les catholiques chinois appartenant à l'Église clandestine non alignée sur le parti communiste, ou y a-t-il autre chose qui se passe ?

    "J'espère qu'il ne sera pas abandonné. Le Consistoire extraordinaire aurait été l'occasion de déclarer la pleine solidarité avec Zen au nom de tous les cardinaux du Collège".

    Au lieu de cela, que s'est-il passé ?

    "Rien du tout. Il y a évidemment des raisons politiques de la part du Saint-Siège qui empêchent de telles initiatives. Je fais référence à l'accord pour le renouvellement des évêques signé récemment avec le gouvernement Xi. Je suis désolé de le dire, mais nous ne pouvons pas ne pas soumettre les intérêts du Saint-Siège et de l'État du Vatican à la dimension ecclésiale et à la vérité".

    Dans quel sens ?

    "Peut-être l'Église devrait-elle être plus libre et moins liée à la logique du pouvoir, mondain, et par conséquent plus libre d'intervenir et, si nécessaire, de critiquer les hommes politiques qui finissent par supprimer les droits de l'homme. Dans ce cas, je me demande pourquoi ne pas critiquer Pékin. Zen est un symbole et a été arrêté sous un prétexte, il n'a rien fait, c'est un personnage énergique, courageux et très craint par le gouvernement. Il a plus de 80 ans et nous l'avons laissé de côté".

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  • Inde (Punjab) : actes de vandalisme contre une église catholique

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/INDE - Actes de vandalisme contre une église catholique au Punjab

    31 août 2022 

    Patti (Agence Fides) - Des actes de vandalisme et d'intimidation ont pris place contre une communauté catholique dans l'état indien du Punjab, au nord de l'Inde. Une statue de la Vierge Marie a été endommagée et le véhicule d'un prêtre a été brûlé à Patti. Comme l'a expliqué à Fides le père Thomas Poochalil, curé de la paroisse, l'incident s'est produit dans les premières heures du 31 août 2022, peu après minuit, près de l'église catholique de l'Enfant Jésus, dans le diocèse de Jalandhar. Une foule de militants non identifiés a frappé la statue de la Pieta devant l'église, et a mis le feu à une voiture. La foule a lancé des slogans tels que : "Nous sommes Khalistanais". Le mouvement du Khalistan est un mouvement séparatiste sikh qui cherche à créer une patrie pour les sikhs en établissant un État souverain, appelé "Khalistan", dans la région du Pendjab.

    "Le personnel de la police a été informé et l'enquête est en cours. Nous demandons le soutien et la prière en ce moment choquant pour tous ceux d'entre nous qui resteront sur le campus", rapporte le père Poochalil. "Nous demandons l'intercession de notre patronne, Notre Dame Reine de la Paix, pour que la paix et la tranquillité règnent et que, dès que possible, les auteurs soient traduits en justice", ajoute-t-il.

    Ces dernières années, des violences ciblées contre les églises et leur personnel, tels que les prêtres, les religieuses, les pasteurs et les chrétiens, ont été signalées dans plusieurs États de l'Inde. Toutefois, le gouvernement fédéral nie l'existence d'"actes de violence ciblés" à l'encontre des chrétiens. Le United Christian Forum (UCF), un groupe de réflexion réunissant des chrétiens de diverses confessions, a recensé pas moins de 127 cas de violence contre des chrétiens au cours des 103 premiers jours de 2022 en Inde, alors que 486 cas d'attaques ont été documentés en 2021. En Inde, 2,3 % des quelque 1,4 milliard d'habitants sont chrétiens.

    (SD-PA) (Agence Fides 31/8/2022)

  • " Desiderio desideravi ", paix ou guerre liturgique ?

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    Roche images (6).jpgVers une guerre de cent ans? La « chasse aux tradis » et la volonté d’en découdre est obstinément à l’œuvre dans la curie romaine:

    Comme l’observe justement le mensuel « La Nef ,  « Desiderio desideravi, la Lettre apostolique du pape François, est une belle réflexion sur la liturgie, mais deux courts passages confirment en effet la dureté de son Motu Proprio «Traditionis custodes » au lieu d’en atténuer le trait :

    « Le pape François a publié le 29 juin dernier une Lettre apostolique, "Desiderio desideravi", « sur la formation liturgique du peuple de Dieu ».

    Après Traditionis custodes « écrit uniquement aux évêques », François a souhaité s’adresser « aux évêques, prêtres et diacres, aux personnes consacrées et aux fidèles laïcs » pour seulement partager « quelques réflexions sur la liturgie » sans chercher à être exhaustif et aborder la théologie de la messe comme Jean-Paul II l’avait fait dans Ecclesia de Eucharistia en 2003. Ces réflexions, où perce l’influence de Romano Guardini souvent cité, ne manquent pas de souffle.

    D’emblée, le pape explique que les premiers chrétiens, autour des apôtres et de la Vierge Marie, avaient conscience que la Cène du Seigneur n’était pas qu’une représentation : « Dès le début, l’Église avait compris, éclairée par l’Esprit Saint, que ce qui était visible en Jésus, ce qui pouvait être vu avec les yeux et toucher avec les mains, ses paroles et ses gestes, le caractère concret du Verbe incarné, tout de Lui était passé dans la célébration des sacrements » (n. 9). La liturgie est le lieu de rencontre par excellence avec le Christ : « Dans l’Eucharistie et dans tous les Sacrements, nous avons la garantie de pouvoir rencontrer le Seigneur Jésus et d’être atteints par la puissance de son Mystère Pascal. […] Le Seigneur Jésus qui, immolé sur la croix, ne meurt plus, et qui, avec les signes de la passion, vit pour toujours, continue à nous pardonner, à nous guérir, à nous sauver avec la puissance des Sacrements » (n. 11). C’est pourquoi le pape insiste sur la nécessité de l’émerveillement devant le mystère pascal qui doit être « l’émerveillement devant le fait que le dessein salvifique de Dieu nous a été révélé dans la Pâque de Jésus (cf. Ep 1, 3-14) dont l’efficacité continue à nous atteindre dans la célébration des “mystères”, c’est-à-dire des sacrements » (n. 25). Cela appelle à soigner la liturgie sans tomber dans le ritualisme : « La redécouverte continuelle de la beauté de la liturgie n’est pas la poursuite d’un esthétisme rituel qui ne prend plaisir qu’à soigner la formalité extérieure d’un rite ou se satisfait d’une scrupuleuse observance des rubriques. Il va de soi que cette affirmation ne vise nullement à approuver l’attitude opposée qui confond la simplicité avec une banalité débraillée, l’essentialité avec une superficialité ignorante, ou le caractère concret de l’action rituelle avec un fonctionnalisme pratique exaspérant » (n. 22).

    Le cœur du texte insiste sur « la nécessité d’une formation liturgique sérieuse et vitale », de façon à « retrouver la capacité de vivre pleinement l’action liturgique » qui « était l’objectif de la réforme du concile » (n. 27). Pour François, on n’approche pas du mystère du Christ par « une assimilation mentale d’une idée quelconque, mais en un engagement existentiel réel avec sa personne. En ce sens, la liturgie n’a pas pour objet la “connaissance”, et sa portée n’est pas essentiellement pédagogique, même si elle a une grande valeur pédagogique (cf. Sacrosanctum concilium n. 33). La liturgie est plutôt une louange, une action de grâce pour la Pâque du Fils dont la puissance atteint nos vies. La célébration concerne la réalité de notre docilité à l’action de l’Esprit qui opère par elle jusqu’à ce que le Christ soit formé en nous (cf. Ga 4, 19). La pleine mesure de notre formation est notre conformation au Christ » (n. 41).

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  • Six femmes chrétiennes indiennes arrêtées lors d'une fête d'anniversaire et accusées de conversions forcées

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    Du site Open Doors :

    Six femmes chrétiennes indiennes arrêtées lors d'une fête d'anniversaire et accusées de conversions forcées

    Veuillez prier pour six femmes chrétiennes qui ont été accusées de conversion forcée d'autres personnes par un groupe extrémiste hindou. Leur avocat pense qu'elles se sont vu refuser la liberté sous caution en raison de pressions politiques.

    Shivani, Inde

    Beaucoup des femmes arrêtées ont des familles qui dépendent d'elles - veuillez prier pour leur libération rapide.
    Six chrétiennes d'Azamgarh, dans l'État d'Uttar Pradesh, en Inde, ont été arrêtées après avoir été accusées de procéder à des conversions forcées. Les chrétiens sont de plus en plus harcelés et pris pour cible en vertu des lois anti-conversion, souvent à la suite de fausses accusations. 

    Les femmes ont été arrêtées le 30 juillet lors d'une fête d'anniversaire, à laquelle assistaient une centaine d'autres chrétiens. 

    Cependant, 15 membres du Vishwa Hindu Parishad (VHP), un groupe extrémiste hindou local, ont mal réagi à un si grand rassemblement de chrétiens. Ils ont fait irruption dans la fête et ont commencé à enregistrer les invités, leur prenant leurs bibles et leurs recueils de chants et les accusant de convertir les gens par la force. Elles se sont ensuite rendues au poste de police local pour déposer une plainte contre les croyants, en utilisant les bibles et la littérature chrétienne qu'elles avaient prises comme preuve de leurs accusations. 

    La police a ensuite arrêté les six femmes, dont la plupart sont issues de milieux financiers très pauvres.  

    Un avocat estime que les femmes se sont vu refuser la liberté sous caution en raison de "pressions politiques".

    "Nous pensons que c'est à cause de pressions politiques que les femmes n'ont pas été libérées sous caution".
    MUNISH CHANDRA, AVOCAT

    Munish Chandra, l'avocat représentant les femmes, a déclaré à The Wire : "La réalité du terrain est que les gens sont pris pour cible par des organisations fanatiques d'extrême droite soutenues par le gouvernement pour gagner en popularité ou en avantages politiques.

    "Les femmes étaient à leur domicile pour fêter un anniversaire", poursuit Mme Chandra. "Lorsqu'elles priaient, des membres du VHP ont déposé une plainte contre elles. Elles ont été emmenées au poste à 14 heures, mais le journal de la police indique qu'elles ont été arrêtées à 18 heures. Nous avons tenté d'obtenir leur libération sous caution, mais le tribunal de première instance n'avait pas le pouvoir de leur accorder cette libération. Nous pensons que c'est à cause de pressions politiques que les femmes n'ont pas été libérées sous caution.  

    "L'une des femmes est handicapée, le fils de l'une d'entre elles a un handicap différent et le reste de leurs familles souffre énormément car elles dépendent toutes de ces femmes", a-t-il ajouté. 

    De plus en plus de chrétiens harcelés par les lois anti-conversion

    De plus en plus de chrétiens indiens sont visés par des lois anti-conversion, qui ont été adoptées dans onze États - et ce nombre est susceptible d'augmenter. Ces lois sont censées protéger les hindous contre la conversion forcée, mais de plus en plus de chrétiens sont accusés de convertir de force d'autres personnes, même en l'absence de preuves.  

    La force motrice derrière tout cela est l'Hindutva, une idéologie qui considère les chrétiens indiens et les autres minorités religieuses comme de véritables Indiens parce qu'ils ont des allégeances qui se trouvent soi-disant en dehors de l'Inde, et qui affirme que le pays doit être purifié de leur présence. 

    Veuillez prier pour ces six femmes et leurs familles, afin qu'elles soient rapidement libérées et que leur procès soit mené de manière équitable et avec compassion. 

  • Chine : des églises domestiques attaquées et interdites dans plusieurs provinces

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    De Tao Niu sur Bitter Winter :

    Des églises domestiques attaquées et interdites dans plusieurs provinces

    24/08/2022

    À Pékin, dans le Shaanxi, le Shanxi, le Jilin et le Sichuan, des raids policiers ont visé les églises qui refusaient d'adhérer à l'Église des Trois-Autonomies, contrôlée par le PCC. Les ordres venaient de Xi Jinping lui-même.

    Les 3 et 4 décembre 2021, le Parti communiste chinois a organisé à Beijing une Conférence nationale sur le travail lié aux affaires religieuses, la première conférence de ce type depuis 2016. Xi Jinping a pris la parole lors de cette conférence, et a appelé à une campagne plus agressive contre les formes de religion "non sinisées" et "illégales".

    Au cours de cette année, des croyants chrétiens de diverses régions de Chine ont constamment signalé à Bitter Winter que les conditions des églises domestiques se détérioraient. Le plan de Xi Jinping, qui consiste à obliger tous les chrétiens protestants à rejoindre l'Église des Trois-Autonomies contrôlée par le gouvernement, sous peine d'être arrêtés et de voir leurs églises "liquidées" en tant que xie jiao ou groupes religieux "illégaux", est impitoyablement mis en œuvre. Il semble qu'en ce mois d'août, les autorités locales et la police subissent la pression du PCC pour réprimer davantage les églises de maison indépendantes.

    Le 11 août, Bitter Winter a rapporté que l'Église de l'Abondance (Fengsheng), une église domestique historique à Xi'an, Shaanxi, qui avait réussi à survivre et à fonctionner pendant une trentaine d'années, avait été victime d'une répression. Elle a été accusée d'être un xie jiao ou une "secte" (bien que sa théologie soit traditionnelle) et de collecter frauduleusement des dons.

    Le 19 août, l'Église de l'Abondance a été officiellement "liquidée", non pas en tant que xie jiao mais en tant qu'"organisation sociale illégale". L'interdiction visait également la China Gospel Association, qui fait partie du même réseau d'églises domestiques. L'Église doit cesser ses activités ou ses membres et pasteurs risquent d'être arrêtés et détenus. Pour l'instant, le pasteur Lian Changnian et son fils, le pasteur Lian Xuliang, ont été placés sous "surveillance résidentielle dans un lieu désigné."

    Le 19 août également, quelque 70 membres de la Covenant Home Church de Linfen, dans la province du Shanxi, participaient à un camp parents-enfants lorsqu'ils ont été encerclés par une centaine de policiers armés. Les adultes ont été placés en détention. La police a également perquisitionné les domiciles des membres de l'église Li Jie et de sa femme Li Shanshan, et Han Xiaodong, et a saisi des livres et des documents chrétiens.

    Le 21 août, un service de l'église réformée de Changchun Sunshine, une église domestique située dans la ville de Changchun, dans la province de Jilin, a été perquisitionné par la police. Comme le montrent les vidéos diffusées par les croyants, les personnes assistant au service ont été battues par les agents. Deux femmes ont eu des crises cardiaques et ont dû être hospitalisées.

    Neuf croyants ont été placés en détention. La police semblait particulièrement intéressée par le pasteur Guo Muyun, l'aîné Qu Hongliang et le frère Zhang Liangliang, accusés de diriger une organisation religieuse illégale.

    Le 14 août, la branche de Mentougou de l'Église de Sion à Pékin avait également été perquisitionnée. Des ordinateurs ont été confisqués, et le pasteur. Yang Jun, et neuf fidèles ont été placés en détention, bien qu'ils aient été libérés par la suite.

    D'autre part, la détention du chrétien de Wenzhou Lin Xuesui, qui avait été arrêté par le Bureau de la sécurité publique de Sichuan Gulin le 14 juin pour "organisation et financement de rassemblements illégaux", a été officialisée en arrestation. Le "crime" de Lin était d'avoir prêché l'Évangile et aidé les villageois d'une région montagneuse reculée.

  • Nicaragua : quand la dictature cible l’Eglise catholique

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    De Philippe Oswald sur la Sélection du Jour :

    Au Nicaragua, la dictature cible l’Eglise catholique

    C’est un grand classique des dictatures et des pouvoirs totalitaires : quand le peuple regimbe, s’en prendre à l’Eglise. Au Nicaragua, le couple dictatorial Daniel Ortega/ Rosario Murillo qui s’est arrogé tous les pouvoirs en distribuant les postes clés à d’autres membres de la famille (chaînes de radio/télévision, réseau de publicité, de stations essence…), vient de franchir un nouveau cap en faisant arrêter l’évêque de Matagalpa, Rolando Alvarez. Courageux critique du régime, il avait notamment dénoncé la fermeture par les autorités de cinq radios catholiques de son diocèse, réclamé le « respect » de la liberté de culte et l’arrêt du « harcèlement » subi par l’Église catholique. Jugées « déstabilisantes et provocatrices » par le pouvoir, ses protestations lui ont valu d’être assiégé dans son évêché avec ses principaux collaborateurs pendant 15 jours. Depuis le 4 août, personne ne pouvait entrer ni sortir, pas même pour des ravitaillements. «  Ils n'ont reçu ni boisson, ni nourriture, ni médicament ; ils n'avaient plus que des haricots et du riz à manger » s'insurge Bianca Jagger, la fondatrice de l'ONG éponyme de défense des droits de l'homme.

    Finalement, à l’aube du vendredi 19 août, la police a fait intrusion dans l’évêché pour arrêter ses occupants. Mgr Alvarez a été assigné à résidence dans une maison familiale où le cardinal archevêque de Managua, Leopoldo Brenes a pu le rencontrer. « Sa condition physique s’est détériorée », a témoigné le cardinal, mais son « esprit et son moral sont forts ». Quant aux huit autres personnes arrêtées avec l’évêque de Matagalpa, cinq prêtres et trois laïcs, elles seraient détenues dans la sinistre prison d’El Chipote où croupissent de nombreux opposants politiques au régime (ils seraient plus de 180 emprisonnés dans le pays selon l’Union européenne).

    « Je suis attentivement, avec préoccupation et douleur, la situation créée au Nicaragua », a déclaré le pape François dimanche 21 août, après la prière de l’Angélus. 26 anciens chefs d’État et de gouvernement d’Espagne et d’Amérique latine avaient appelé le 17 août le pape François à prendre « fermement la défense du peuple nicaraguayen et de sa liberté religieuse », accusant le président du Nicaragua Daniel Ortega de « dictature primitive ». Le 20 août, le secrétaire général des Nations unies, Antonio ­Guterres, s'est dit «  très préoccupé par la grave obstruction de l'espace démocratique et civique au Nicaragua, et par les récentes actions contre les organisations de la société civile, y compris celles de l'Église catholique ». Il a demandé de garantir « la protection des droits de l'homme et de tous les citoyens, en particulier les droits universels de réunion pacifique, de liberté d'association, de pensée, de conscience et de religion ».

    Mais fort du soutien ancien de la Russie et de ses alliés (Cuba, Venezuela, Iran, Turquie), le couple Ortega semble totalement insensible aux condamnations internationales, qu’elles émanent des Nations unies ou de l’Organisation des États américains. Ex-guérillero sandiniste admirateur de Che Guevara, Daniel Ortega avait déjà dirigé le pays de 1979 à 1990. Il est revenu au pouvoir en 2007. Depuis, lui et son épouse, à la tête d’une oligarchie familiale, se sont arrogé tous les pouvoirs avec l’onction du Front sandiniste de libération nationale (FSLN). En 2018, la répression des manifestants contre la dictature dont certains avaient trouvé refuge dans des églises, a fait au moins 355 morts, 2 000 blessés, un demi-millier de prisonniers et des dizaines de milliers d’exilés. Daniel Ortega, 76 ans, a été réélu en 2021 pour un quatrième mandat consécutif à la tête du Nicaragua, lors d’un scrutin d’où étaient absents tous ses adversaires de poids, arrêtés ou contraints à l’exil. Pendant le premier semestre 2022, les autorités ont fermé plus de 1 200 organisations de la société civile. Le 6 mars, le Nicaragua expulsait le nonce apostolique. En définitive, l’Église catholique reste le seul opposant de poids dans le pays, d’où la multiplication des interdictions et des vexations contre des prêtres, jusqu’à cette attaque frontale contre l’évêché de Matagalpa. Celui-ci pourrait être contraint à l’exil comme le fut, en 2019, Mgr Silvio Jose Baez, évêque auxiliaire de l’archevêque de Managua. Le couple Ortega/Murillo a clairement un compte à régler avec l’Eglise catholique : en juillet 2021, dans une violente diatribe, le président Ortega assimilait les prêtres à de la « racaille » qui utiliserait le Christ « pour détruire la vie des peuples indigènes ». Et sa compagne, la vice-présidente Rosario Murillo, faisait chorus en dénonçant des « actions sataniques » (sic) commises par l’Église à l’encontre du régime.

    Pour aller plus loin :

    Le pape François « préoccupé » après l’arrestation d’un évêque au Nicaragua

    >>> Lire l'article sur : La Croix

  • 13 prêtres et une religieuse assassinés depuis le 1er janvier : qui sont-ils ?

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    De Pierre Jova sur le site de La Vie :

    Qui sont les 13 prêtres et la religieuse assassinés depuis le 1er janvier 2022 ?

    Les meurtres de ces consacrés catholiques sont survenus dans des pays où percussions et violences règnent, en Afrique, en Amérique latine et en Haïti.

    12/08/2022

    C’est un décompte macabre qui inspire la tristesse et la révolte. Depuis le 1er janvier 2022, 13 prêtres catholiques et une religieuse ont été assassinés dans le monde : sept en Afrique, cinq en Amérique latine, un au Vietnam, et une sœur en Haïti.

    Ces meurtres sont-ils tous le fait des persécutions antichrétiennes, qui toucheraient, selon l’ONG protestante Portes ouvertes, près de 360 millions de personnes dans le monde ? Pas si simple… Par exemple, le prêtre dominicain Joseph Tran Ngoc Thanh, poignardé le 29 janvier 2022, alors qu’il entendait des confessions dans l’église de Dak Mot, au centre du Vietnam, a été la cible d’une personne présentant des désordres psychologiques. Son agresseur, issu d’une famille catholique, souffrait de paranoïa et battait son entourage.

    Une partie de ces meurtres relèvent cependant de persécutions, en particulier au Nigeria, qui a vu quatre prêtres trouver la mort entre avril et juillet 2022. Le pays est miné depuis des décennies par un conflit sanglant entre les États du Nord et ceux du Sud, qui mêle des causes agraires, tribales et religieuses.

    Ces dernières années, des bandes armées mafieuses, qui se parent souvent de l’islamisme, se sont spécialisées dans les enlèvements de chrétiens contre rançon. Dans l’État de Kaduna, dans le nord-ouest du pays, 140 lycéens d’un pensionnat baptiste ont été enlevés en juillet 2021, puis relâchés au compte-gouttes jusqu’en janvier 2022, en échange d’une forte somme.

    Enlèvements et assassinats en Afrique

    C’est dans cet État que trois prêtres ont été assassinés : Joseph Aketeh Bako, 48 ans, enlevé en mars 2022, puis exécuté en captivité entre le 18 et le 20 avril 2022 ; Vitus Borogo, 50 ans, mis à mort le 25 juin 2022 ; et John Mark Cheitnum, tué le 19 juillet 2022, alors que lui et un confrère, Donatus Cleophas, tentaient de s’évader après leur enlèvement. Ce dernier est parvenu à s’échapper et retrouver les siens. Le quatrième prêtre nigérien à avoir perdu la vie est Christopher Odia, 41 ans, assassiné le 26 juin 2022, le jour de son kidnapping dans l’État d’Edo.

    Le 30 juin 2022, en marge des funérailles du père Borogo, l’archevêque catholique de Kaduna, Matthew Man-oso Ndagoso, élevait vers le ciel une lamentation digne des pages les plus sombres de la Bible : « Nous n’avons plus les larmes aux yeux parce que la source de nos larmes s’est tarie à cause des pleurs constants. Nous avons aussi perdu nos voix parce que quand vous parlez, personne ne vous écoute. Vous pleurez, personne n’entend votre cri mais nous ne perdrons pas espoir. Un jour, Dieu essuiera nos larmes. »

    Ailleurs en Afrique, deux prêtres ont trouvé la mort en République démocratique du Congo. Richard Masivi Kasereka est tombé le 2 février 2022 par des hommes armés à Vusesa, dans le Nord-Kivu, une région dans l’est du pays en proie à une guérilla du groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda voisin.

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  • Chine : Le cardinal Zen sera jugé en septembre pour son rôle au sein du Fonds pro-démocratie

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    Le procès du 19 au 23 septembre se déroulera en chinois, avec les plaidoiries finales en anglais. Lu sur le National Catholic Register :

    « Le cardinal Joseph Zen doit être jugé le mois prochain, avec quatre autres personnes, en lien avec son rôle d'administrateur d'un fonds juridique pro-démocratie. Il semble qu'il n'ait pas été inculpé en vertu de la loi sur la sécurité nationale de Hong Kong, qui aurait entraîné des sanctions beaucoup plus graves. 

    Le cardinal Zen, 90 ans, est l'évêque émérite de Hong Kong, un ardent défenseur de la liberté religieuse et de la démocratie, et un critique acerbe de l'accord du Vatican de 2018 avec Pékin sur la nomination des évêques. 

    Les autorités de Hong Kong ont arrêté le cardinal Zen le 11 mai et il aurait été libéré sous caution du poste de police de Chai Wan plus tard dans la journée. À l'époque, il semblait qu'il serait inculpé en vertu de la loi sur la sécurité nationale de Hong Kong, la mesure imposée par Pékin qui criminalise les définitions larges de la sédition et de la collusion avec des forces étrangères. Le cardinal Zen a été arrêté aux côtés de plusieurs autres personnalités pro-démocratie, dont l'avocate Margaret Ng et la chanteuse-activiste Denise Ho. 

    Tous sont ensuite inculpés pour non-enregistrement du 612 Humanitarian Relief Fund , qui a aidé les manifestants pro-démocratie à payer leurs frais juridiques jusqu'à sa dissolution en octobre 2021. Les avocats des accusés font valoir qu'ils avaient le droit de s'associer en vertu de La loi fondamentale de Hong Kong - essentiellement la constitution. 

    En plus des cardinaux Zen, Ho et Ng, le chercheur en études culturelles Hui Po-keung et l'ex-législateur Cyd Ho sont accusés de ne pas avoir demandé l'enregistrement de la société locale pour le fonds entre le 16 juillet 2019 et le 31 octobre 2021, le Hong Kong Free Press (HKFP) a rapporté. Tous les accusés ont plaidé non coupables ; Cyd Ho est déjà emprisonné pour une autre accusation. 

    Le procès du 19 au 23 septembre se déroulera en chinois, avec les plaidoiries finales en anglais, a rapporté HKFP. Sans l'acte d'accusation en vertu de la loi sur la sécurité nationale, les accusés ne pourraient encourir qu'une amende. 

    Le cardinal Zen a offert la messe après sa comparution devant le tribunal en mai et a prié pour les catholiques de Chine continentale qui font face à la persécution. 

    « Le martyre est normal dans notre Église », a-t-il dit. "Nous n'aurons peut-être pas à le faire, mais nous devrons peut-être endurer de la douleur et nous armer de notre loyauté envers notre foi."

    Hong Kong est une région administrative spéciale de Chine avec son propre gouvernement, et ses citoyens jouissent historiquement d'une plus grande liberté de religion que sur le continent chinois, où les croyants religieux de tous bords sont régulièrement surveillés et restreints par le gouvernement communiste. Mais ces dernières années, Pékin a cherché à renforcer le contrôle sur les pratiques religieuses à Hong Kong sous prétexte de protéger la sécurité nationale. En 2020, une loi radicale sur la sécurité nationale est entrée en vigueur, criminalisant les libertés civiles auparavant protégées sous les rubriques de « sédition » et de « collusion étrangère ».

    Des millions de citoyens de Hong Kong, dont de nombreux catholiques, ont participé ces dernières années à des manifestations pro-démocratie à grande échelle à Hong Kong, qui ont culminé à l'été 2019. Des personnalités catholiques pro-démocratie telles que le cardinal Zen, le magnat des médias Jimmy Lai et l'avocat Martin Lee ont tous attiré l'attention des médias pour leur arrestation par les autorités chinoises. 

    Un prêtre de Hong Kong a déclaré à EWTN en avril que le Parti communiste chinois utilisait des tactiques idéologiques telles que la rééducation et la propagande pour saper la liberté de religion à Hong Kong. Un rapport de Reuters de fin décembre a documenté une réunion d'octobre 2021 au cours de laquelle des évêques et des chefs religieux chinois ont informé de hauts ecclésiastiques catholiques de Hong Kong de la vision du président Xi Jinping d'une religion aux "caractéristiques chinoises". 

    Le Vatican a évité de critiquer publiquement la répression des manifestations démocratiques à Hong Kong depuis qu'il a conclu un accord provisoire avec la Chine en 2018. Cet accord visait à unifier les 12 millions de catholiques du pays, divisés entre l'Église clandestine et les communistes. -administré l'Association catholique patriotique chinoise et ouvert la voie à la nomination d'évêques pour les diocèses chinois. Malgré l'accord, la persécution de l'Église clandestine s'est poursuivie et, selon certains, s'est intensifiée. »

    Ref. Le cardinal Zen sera jugé en septembre pour son rôle au sein du Fonds pro-démocratie

     

  • En mémoire du cardinal Jozef Tomko, témoin courageux de l'Église persécutée

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    Du Père Raymond J. de Souza sur le National Catholic Register :

    En mémoire du cardinal Jozef Tomko, témoin courageux de l'Église persécutée
    Le berger slovaque, décédé à 98 ans, a vécu sa vocation en exil dans la Ville éternelle.

    11 août 2022

    La mort du cardinal Jozef Tomko lundi - à 98 ans, il était le plus vieux cardinal vivant - a rappelé une période difficile, mais héroïque, de la vie de l'Église. 

    Il était le dernier des cardinaux indomptables de la guerre froide, vivant derrière le rideau de fer. Il était également l'un des derniers géants du pontificat de Jean-Paul II. Les cardinaux Francis Arinze, Camillo Ruini et George Pell sont parmi les quelques anciens survivants - et, bien sûr, Benoît XVI lui-même.

    Lors de ses funérailles, jeudi, à la basilique Saint-Pierre, le cardinal Giovanni Battista Re, doyen du Collège des cardinaux, a rappelé comment le jeune séminariste slovaque avait été envoyé à Rome pour ses études à la fin de la Seconde Guerre mondiale. En raison de "l'opposition du gouvernement communiste à l'Église catholique", Tomko n'a pas pu retourner dans son diocèse d'origine, Košice, en Tchécoslovaquie. Il a été ordonné prêtre à Rome en 1949 et a servi à Rome par la suite. Le père Tomko a commencé son sacerdoce en exil.

    Trente ans plus tard, a rappelé le cardinal Re, saint Jean-Paul II a nommé Tomko secrétaire général du synode des évêques et a décidé de le consacrer personnellement évêque. Là encore, les communistes sont intervenus, n'autorisant qu'un petit nombre de membres de la famille et d'amis de l'évêque élu Tomko à se rendre à Rome. Le Saint-Père a donc déplacé l'ordination de la vaste basilique Saint-Pierre vers la chapelle Sixtine, beaucoup plus petite, ce qui n'était pas un mauvais lot de consolation - et un signal clair.

    L'ordination de 1979 a été réalisée avec une grande solennité, a déclaré le cardinal Re, "parce que le pape voulait souligner sa proximité avec la Slovaquie et toute l'Église du silence en ce moment très difficile pour les catholiques vivant derrière le rideau de fer."

    L'Église du silence

    Lors de son élection en 1978, on a demandé à Jean-Paul II ce que son pontificat signifierait pour l'"Église du silence", comme on avait fini par appeler les chrétiens persécutés sous la domination soviétique.

    La réponse de Jean-Paul II fut que l'Église persécutée n'était plus silencieuse : "Elle parle avec ma voix."

    Peu d'Européens centraux et orientaux travaillaient au sein de la Curie romaine dans les années 1970. Le cardinal croate Franjo Šeper était le plus en vue, en tant que préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi ; l'évêque polonais Andrzej Deskur et Mgr Tomko jouaient des rôles plus mineurs. Ils seront nommés cardinaux ensemble en 1985, dans le cadre de la détermination de Jean-Paul II à mettre en lumière le témoignage courageux de l'Église persécutée et à l'encourager en honorant ses pasteurs.

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  • Pakistan : pour l'arrêt des conversions forcées et de toute discrimination sociale et religieuse

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/PAKISTAN - Le 11 août est la Journée des minorités : la société civile soulève la question des droits

    10 août 2022

    Islamabad (Agence Fides) - " Commençons par la question des conversions forcées, un fléau qui pèse sur la vie des minorités religieuses du Pakistan. Des facteurs extrêmement inquiétants se cachent derrière cette mauvaise mentalité, tels que la violation des droits humains fondamentaux, la discrimination, la pauvreté et l'absence d'État de droit. L'inaction du gouvernement sur cette question encourage les auteurs de crimes qui utilisent la foi pour dissimuler des crimes contre les femmes des minorités. Les membres de la communauté religieuse minoritaire, faibles et pauvres, ne sont pas en mesure de se défendre pour obtenir justice " : c'est ce qu'a déclaré dans une interview à l'Agence Fides le laïc catholique Peter Jacob, célèbre défenseur des droits de l'homme au Pakistan, à l'occasion de la Journée des minorités au Pakistan, célébrée chaque année le 11 août.

    M. Jacob, qui a été secrétaire exécutif de la Commission catholique pour la justice et la paix (NCJP) au sein de la Conférence des Evêques catholiques du Pakistan pendant près de 30 ans et qui dirige aujourd'hui le Centre pour la justice sociale (CSJ), note : "Il est nécessaire de reconnaître et d'aborder la question de l'abus des droits des minorités par le biais d'une législation appropriée, afin de prendre des mesures spécifiques pour la protection des femmes issues de minorités religieuses. Des programmes de sensibilisation et d'éducation sont nécessaires de toute urgence pour renforcer la protection et la prise de conscience de la société pakistanaise quant au statut vulnérable et marginalisé des minorités dans le pays. Nous continuerons à élever la voix jusqu'à ce que l'État promeuve la justice et que le peuple pakistanais en prenne conscience".

    Selon les données recueillies par la CSJ, en 2021, 78 adolescentes issues de communautés religieuses minoritaires (39 femmes hindoues, 38 chrétiennes et 1 femme sikhe) ont été enlevées et converties de force à l'islam, soit une augmentation de 80 % du nombre de cas par rapport à l'année 2020. Il faut donc dire que ces cas sont ceux qui sont officiellement enregistrés, et que beaucoup d'autres ne sont pas signalés. À l'occasion de la Journée des minorités, les groupes de défense des droits de l'homme s'inquiètent de l'absence de garanties juridiques pour protéger les minorités au Pakistan. Dans le cas des conversions forcées, notent-ils, des crimes tels que l'enlèvement, la falsification de documents et les violences sexuelles sont commis et restent impunis.

    À l'occasion du 11 août, le président de l'ONG "Voice for Justice", Joseph Jansen, s'adressant à l'Agence Fides, cite le message du fondateur du Pakistan, Muhammad Ali Jinnah, dans son discours historique du 11 août 1947, qui a inspiré le choix de cette date comme "Journée des minorités". Jinnah a déclaré : "Nous sommes tous des citoyens et des citoyens égaux d'un État. Je pense que nous devons garder cela à l'esprit en tant qu'idéal et comprendre qu'au fil du temps, les hindous cesseront d'être hindous et les musulmans d'être musulmans. Non pas au sens religieux, car il s'agit de la foi personnelle de chaque individu, mais au sens politique, en tant que "citoyens de l'État". Il a ajouté : "Vous êtes libre. Libre à vous de vous rendre dans vos temples, vos mosquées ou tout autre lieu de culte dans cet État du Pakistan. Vous pouvez appartenir à n'importe quelle religion, caste ou croyance : cela n'a rien à voir avec les affaires de l'État".

    Joseph Jansen rapporte : "À l'occasion de la Journée nationale des minorités, Voice for Justice, ainsi que d'autres organisations, observeront des moments de silence et des commémorations, avec des lectures et des manifestations publiques exhortant le gouvernement pakistanais à introduire des garanties concrètes pour la protection des minorités religieuses, en mettant en œuvre la vision de Muhammad Ali Jinnah". Il est nécessaire "de reconnaître et de sanctionner tous les actes de discrimination, notamment sur la base de la religion et des convictions, afin que l'égalité et la liberté religieuse soient garanties, comme le stipule la Constitution du Pakistan", conclut Jansen.

    La société civile pakistanaise se souvient notamment de la figure du ministre catholique Shahbaz Bhatti (1968 - 2011), tué lors d'une attaque terroriste à Islamabad et qui fut un martyr de la justice. Bhatti a laissé un précieux héritage spirituel ainsi que des réalisations civiles et politiques telles que l'instauration de la Journée des minorités le 11 août. Le ministre a salué l'anniversaire du discours historique d'Ali Jinnah à la nation pakistanaise, dans lequel il a proclamé l'égalité des droits pour tous les citoyens, indépendamment de leur origine ethnique ou religieuse. La Journée des minorités, créée à l'initiative de M. Bhatti en 2009, est un héritage de l'engagement chrétien et humain de Shahbaz Bhatti, qui a ainsi voulu donner un signe tangible de reconnaissance du rôle des minorités au Pakistan et honorer leur contribution à la construction de la nation depuis l'indépendance. Les thèmes qui caractérisent cette journée depuis lors sont : la justice, le travail, l'éducation, le respect des droits, l'arrêt des conversions forcées et de toute discrimination sociale et religieuse.

    (AG-PA) (Agence Fides 10/8/2022)