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Persécutions antichrétiennes - Page 15

  • La Chine communiste fait arrêter un évêque fidèle à Rome

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    De Léo Kersauzie sur Média-Presse.info :

    La Chine communiste fait arrêter Mgr Shao Zhumin

    La chine communiste fait arrêter Mgr Shao Zhumin

    L’année 2024 a commencé pour les catholiques de Chine par une nouvelle arrestation de l’évêque de Wenzhou, Mgr Peter Shao Zhumin, dans la province orientale du Zhejiang. 

    Le prélat de 61 ans, non reconnu par le gouvernement chinois et détenu périodiquement par les autorités locales pour l’empêcher d’exercer son ministère au service de l’importante communauté catholique locale, a été arrêté par les forces de sécurité le nuit du 2 janvier.

    «On lui a ordonné d’emporter avec lui les vêtements qu’il porte au printemps, en été, en automne et en hiver – rapportent ses proches depuis Wenzhou – ». Il semble donc qu’il restera probablement en prison pendant longtemps. Les fidèles sont inquiets car ils ne savent même pas où il est détenu.

    Mgr Shao a été ordonné évêque coadjuteur en 2011 et a donc succédé à son prédécesseur, Mgr Vincent Zhu Wei-Fang, à sa mort en septembre 2016. Il a toutefois refusé de rejoindre les corps « officiels » imposés par le gouvernement de Pékin aux catholiques chinois et n’a jamais obtenu la reconnaissance des autorités, qui considéraient le diocèse comme « vacant » et en ont confié la direction à un prêtre membre de l’Association Patriotique, le P. Ma Xianshi.

    Mgr Shao est régulièrement arrêté pendant les fêtes liturgiques pour l’empêcher de présider les célébrations publiques. Cette année, cependant, les choses étaient un peu différentes. Quelques jours avant Noël, le 16 décembre, Mgr Shao a été emmené par les forces de sécurité mais relâché deux jours plus tard. Pendant la période de Noël, les 24 et 25 décembre, il a été transféré dans le comté de Taishun, afin de l’empêcher de célébrer la messe de Noël. Mais il affirmait toujours qu’il avait vécu l’un des Noëls les plus calmes de sa vie.

    Cependant, l’arrestation a eu lieu quelques jours plus tard, en raison d’une lettre que Mgr Shao a écrite au Père Ma le 31 décembre, estimant en conscience qu’il devait protester contre les décisions prises dans le diocèse sans respecter sa juridiction. «Je vous ai écrit – dit le texte rendu public par Mgr Shao – pour vous exprimer mon désir de vous rencontrer le plus tôt possible pour discuter de solutions à certains des problèmes complexes que connaît actuellement le diocèse. Il m’a été répondu que ce n’était pas pratique pour vous de me rencontrer. C’est pourquoi je vous écris à nouveau pour vous demander de transmettre mes écrits à mes confrères curés et paroissiens.»

    «En 2019, sans ma permission, une redistribution des paroisses et le transfert des prêtres de cette Église ont été effectués, une rétrogradation non autorisée du diocèse de Lishui en paroisse dépendante du diocèse de Wenzhou. Quatre ans plus tard, je relis qu’une division des paroisses et le transfert des prêtres (décidé par le Père Ma pour le 6 janvier, ndlr) ont été effectués sans l’autorisation de l’évêque. Je lui ai immédiatement écrit pour protester. Il en va de même pour l’ordination des séminaristes : selon le droit de l’Église, ils doivent être ordonnés personnellement par l’évêque du diocèse ou avec sa procuration. Le Code de droit canonique stipule que quiconque reçoit des ordres sacrés d’une personne dépourvue du pouvoir légitime d’ordination est automatiquement suspendu.»

    La lettre a provoqué une vive réaction de la part des organisations ecclésiastiques « officielles » de Wenzhou et aurait donné lieu à la nouvelle arrestation de Mgr Shao.

  • Les chrétiens sont toujours les plus persécutés à travers le monde

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    De Philippe Oswald sur La Sélection du Jour :

    Les chrétiens sont toujours les plus persécutés dans le monde

    Plus de 200 morts et 300 blessés, hommes, femmes, enfants… Multipliant les atrocités, les djihadistes ont choisi la nuit de Noël pour perpétrer cette tuerie dans une vingtaine de villages chrétiens de l'État du Plateau, dans le centre du Nigéria. De nombreux survivants ont été enlevés. « Certains habitants ont déclaré qu'il avait fallu plus de 12 heures avant que les services de sécurité ne répondent à leur appel à l'aide » rapporte Causeur (29 décembre). Les critiques redoublent contre le président fédéral, Bola Ahmed Tinubu, élu en mai dernier avec la promesse de mettre fin à ces attaques.

    Avec plus de 203 millions d'habitants, la République fédérale du Nigéria est le pays le plus peuplé d'Afrique. La population est à 53,5 % musulmane et à 45,9 % chrétienne. Mais malgré ce relatif équilibre numérique, les chrétiens sont des cibles privilégiées, pour des raisons à la fois religieuses et ethniques : dans les régions du centre et du nord-ouest, les Peuls, musulmans et éleveurs transhumants, s'opposent aux Biroms, chrétiens, et agriculteurs sédentaires. En outre, certains États du nord du pays, adeptes d'une charia radicale, pratiquent une discrimination légalisée.

    L'incendie islamiste qui embrase le Proche-Orient depuis l'intervention américaine en Irak, la guerre civile en Syrie, le terrorisme de Daech et les résurgences d'Al-Quaïda, a gagné l'Afrique. Des groupes armés djihadistes multiplient les razzias au Nigéria, au Burkina Faso, au Mali, au Niger. Avec le groupe Boko Haram, affilié à Daech, le Nigéria cumule des records d'exactions contre les chrétiens. Selon un rapport sur les « chrétiens martyrs au Nigéria », publié par la Société internationale pour les libertés civiles et l'État de droit, plus de 50 000 chrétiens ont perdu la vie au Nigéria depuis le début de l'insurrection de Boko Haram en 2009 ; 18 000 églises et 2 200 écoles chrétiennes ont été incendiées. D'après l'ONG protestante Portes Ouvertes, sur les 5.259 chrétiens enlevés dans le monde en 2022, 4.726 sont nigérians. Mais les musulmans n'embrassant pas la cause islamique n'ont pas été épargnés : 34 000 d'entre eux ont été tués au Nigéria.

    Les chrétiens, toutes confessions confondues, sont les plus nombreux dans le monde (2,2 milliards de fidèles, soit près d'un tiers de la population mondiale, loin devant les musulmans,1,8 milliard). Ils sont aussi « les fidèles les plus persécutés » souligne Charlotte d'Ornélas dans le JDD (24 décembre, en lien ci-dessous). C'est une véritable épidémie : « En 30 ans, le nombre de pays touchés par la persécution des chrétiens a presque doublé » constate Portes ouvertes dans son « Index mondial des persécutions des chrétiens 2023 » : en 1993, année du premier index, 40 pays étaient concernés. Ils étaient 76 en 2023. Même constat de l'association catholique Aide à l'Église en détresse (AED) : « Les ennemis de l'Église sont nombreux et de plus en plus virulents », explique au JDD Benoît de Blanpré, directeur de l'AED. « Nous identifions trois menaces majeures : l'islamisme, les pouvoirs autoritaires et les nationalismes ethnoreligieux qui relèguent au rang de citoyens de seconde zone toute minorité. »

    En Asie, les lois anti-conversion et anti-blasphème sont une arme redoutable dont les chrétiens font particulièrement les frais. Notamment au Pakistan (le pays des « purs » musulmans). Si le monde a vibré pour Asia Bibi, cette humble mère de famille catholique qui a passé neuf ans de sa vie dans une cellule de condamnée à mort pour un prétendu « blasphème » avant d'être libérée et exilée avec sa famille sous la pression internationale, beaucoup d'autres chrétiens sont emprisonnés ou victimes d'émeutes dans l'indifférence générale. En août dernier encore, une quinzaine d'églises ont été attaquées et des centaines de maisons de chrétiens détruites par des musulmans fanatisés au Pakistan. Des exactions semblables se produisent au Bangladesh ou en Indonésie…N'oublions pas de mentionner la Chine où des persécutions ou discriminations plus subtiles se poursuivent malgré les efforts du pape François pour amadouer le régime.

    En Inde, ce sont des hindouistes non moins fanatisés que leurs ennemis musulmans qui persécutent les croyants d'autres religions avec le silence complice du Premier ministre Narendra Modi, un hindouiste nationaliste (Courrier International). En mai dernier, ils ont tué 185 chrétiens, chassé de leurs villages 100 000 catholiques, brûlé plus de 300 églises.

    Bien qu'essentiellement chrétiennel'Amérique latine reste en proie aux persécutions, naguère inspirées par des pouvoirs francs-maçons comme au Mexique, aujourd'hui par des narcotrafiquants (70 prêtres mexicains ont été tués au cours des trente dernières années pour s'être dressés contre leur domination) ou par des pouvoirs dictatoriaux plus ou moins badigeonnés de marxisme, comme à Cuba, dans le Venezuela du dictateur Maduro, ou au Nicaragua dirigé par le couple Ortega/Murillo (Le Monde) qui vient d'emprisonner un deuxième évêque (1000RCinfo). Si « le sang des martyrs est une semence de chrétiens » selon la célèbre formule de Tertullien (160 – 220), la fécondité chrétienne du XXIe siècle s'annonce exceptionnelle !

    Pour aller plus loin :

    Un chrétien sur sept est persécuté dans le monde : « Le martyre n’est pas qu’une histoire du passé »

    >>> Lire l'article sur : Le JDD

  • Voici où les chrétiens ont été persécutés en 2023

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    De Tyler Arnold sur CNA :

    Voici où les chrétiens ont été persécutés en 2023

    30 déc. 2023

    Les chrétiens ont été persécutés par des groupes adverses depuis l'époque des apôtres et, dans diverses parties du monde, ils continuent de faire face à des menaces existentielles de la part de gouvernements et d'autres entités.

    À l'occasion de la fête de saint Étienne, premier martyr chrétien mort en 34 après Jésus-Christ, le pape François a déclaré lors de l'Angélus que "2000 ans plus tard, nous constatons malheureusement que la persécution se poursuit".

    "Il y a encore ceux, et ils sont nombreux, qui souffrent et meurent pour témoigner de Jésus, tout comme il y a ceux qui sont pénalisés à différents niveaux pour le fait d'agir de manière cohérente avec l'Évangile, et ceux qui s'efforcent chaque jour d'être fidèles, sans ado, à leurs bons devoirs, alors que le monde se moque et prêche le contraire", a déclaré le souverain pontife. 

    La persécution s'aggrave 

    Selon de nombreux rapports, la liberté religieuse est en recul dans le monde. Un rapport du groupe de surveillance Open Doors a révélé que la persécution des chrétiens est à son plus haut niveau depuis trois décennies. Les pires pays pour les chrétiens sont la Corée du Nord, la Somalie, le Yémen, l'Érythrée, la Libye, le Nigeria, le Pakistan, l'Iran, le Soudan et l'Inde.

    Un rapport publié en juin par l'Aide à l'Église en détresse a révélé que plus de la moitié de la population mondiale vit dans un pays où sévit une grave persécution religieuse, qu'elle soit le fait du gouvernement ou d'autres entités. Parmi les pays les plus durement touchés, on retrouve certains de ces mêmes pays : Le Nigeria, le Pakistan, l'Afghanistan, la Somalie, l'Arabie Saoudite et la Corée du Nord, entre autres. 

    Dans 23 des 28 pays classés dans la catégorie "rouge", qui est la pire catégorie en matière de persécution religieuse, la situation s'est aggravée par rapport au rapport précédent. 

    Voici quatre exemples de pays où les chrétiens ont été victimes d'une persécution brutale en 2023 :

    Nigeria
    Les conflits ethniques et religieux au Nigéria ont fait de ce pays l'une des régions les plus dangereuses au monde pour les chrétiens. Au cours du week-end de Noël, près de 200 chrétiens ont été tués lors d'une attaque terroriste dans l'État nigérian du Plateau.

    "Pas moins de 17 communautés ont été complètement touchées et détruites par ces bandits et ces criminels", a déclaré le gouverneur du Plateau, Caleb Mutfwang, dans un communiqué publié à la suite des attentats. 

    "Ce fut un Noël terrifiant pour nous sur le Plateau", a ajouté M. Mutfwang. "Cette série d'attaques a été bien coordonnée avec des armes lourdes. 

    Trois mois auparavant, en septembre, des terroristes avaient enlevé un pasteur protestant et plus de 80 autres chrétiens lors d'attaques contre deux églises distinctes. L'une des églises est située dans le nord-ouest du Nigeria et l'autre dans le centre-nord du pays. 

    Plus de 5 000 chrétiens ont été tués dans des attaques au Nigéria en 2021 et au cours des trois premiers mois de 2022, mais les chiffres complets pour 2023 ne sont pas encore disponibles.

    Libye
    Prêcher le christianisme en Libye, en particulier encourager les musulmans à se convertir au christianisme, peut encore conduire les chrétiens en prison en Libye et dans de nombreux autres pays à majorité musulmane. En avril, six Libyens, deux Américains et un Pakistanais ont été arrêtés en Libye pour avoir prêché le christianisme.

    "Les attaques contre notre vraie religion ne sont pas différentes des actes d'extrémisme et de terrorisme, et par le biais de la surveillance et de l'enquête, l'agence a surveillé l'augmentation des activités hostiles à l'islam véritable, ciblant nos jeunes des deux sexes, dont beaucoup ont quitté le pays", indique un communiqué de l'Agence de sécurité intérieure. 

    Mozambique
    Des rapports en provenance du Mozambique indiquent que les combattants de l'État islamique réduisent des femmes chrétiennes en esclavage sexuel et les forcent à se convertir à l'islam. Les terroristes tuent également ceux qui refusent de se convertir à l'islam. 

    Nicaragua
    La dictature du président Daniel Ortega a systématiquement persécuté l'Église catholique en fermant les écoles et les médias catholiques. Le régime a également arrêté des membres du clergé. 

    En décembre, juste après Noël, le gouvernement a arrêté quatre prêtres catholiques. Au total, la dictature a arrêté plus d'une douzaine de prêtres, dont l'évêque Rolando José Álvarez, qui est toujours emprisonné.

    Tyler Arnold est journaliste au National Catholic Register. Il a travaillé auparavant pour The Center Square et a été publié dans divers médias, dont The Associated Press, National Review, The American Conservative et The Federalist.

  • En 2023, 20 missionnaires ont été tués dans le monde

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    VATICAN - Missionnaires et Agents pastoraux tués en 2023

    30 décembre 2023

    Cité du Vatican (Agence Fides) - Les informations recueillies par l'Agence Fides indiquent qu'en 2023, 20 missionnaires ont été tués dans le monde : 1 évêque, 8 prêtres, 2 religieux non-prêtres, 1 séminariste, 1 novice et 7 laïcs entre hommes et femmes. Bien que les listes élaborées par Fides soient toujours susceptibles d'être mises à jour et corrigées, il y a eu 2 missionnaires tués de plus que l'année précédente. Selon la répartition continentale, cette année encore, le nombre le plus élevé est enregistré en Afrique, où 9 missionnaires ont été tués : 5 prêtres, 2 religieux, 1 séminariste, 1 novice. En Amérique, 6 missionnaires ont été assassinés : 1 évêque, 3 prêtres, 2 laïques. En Asie, 4 laïcs sont morts, tués par la violence. Enfin, en Europe, un laïc a été assassiné.

    Comme les années précédentes, l’Agence Fides utilise le terme ‘ missionnaire’ pour tous les baptisés, reconnaissant que « En vertu du Baptême reçu, chaque membre du Peuple de Dieu est devenu disciple missionnaire. Chaque baptisé, quelle que soit sa fonction dans l’Église et le niveau d’instruction de sa foi, est un sujet actif de l’évangélisation » (Pape François, Exhortation apostolique Evangelii gaudium, 120). Par ailleurs, depuis longtemps, la liste annuelle de Fides ne couvre pas seulement les missionnaires ad gentes au sens strict, mais prend en compte tous les baptisés impliqués dans la vie de l'Église qui sont morts de manière violente, même lorsque cela ne se produit pas expressément « en haine de la foi ». C'est pourquoi nous préférons ne pas utiliser le terme « martyrs », sauf dans son sens étymologique de « témoins », afin de ne pas entrer dans le jugement que l'Eglise peut éventuellement porter sur certains d'entre eux en les proposant, après un examen attentif, à la béatification ou à la canonisation.

    L'un des traits distinctifs que la plupart des agents pastoraux tués en 2023 ont en commun est sans aucun doute leur normalité de vie, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas réalisé d'actions sensationnelles ou d'actes hors du commun qui auraient pu attirer l'attention et les mettre dans le collimateur de quelqu'un. En parcourant les quelques notes sur les circonstances de leur mort violente, nous trouvons des prêtres qui étaient en route pour célébrer la messe ou pour exercer des activités pastorales dans une communauté éloignée ; des attaques à main armée perpétrées le long de routes très fréquentées ; des attaques contre des presbytères et des couvents où ils étaient engagés dans des activités d'évangélisation, de charité, de promotion humaine. Ils se sont retrouvés, sans en être responsables, victimes d'enlèvements, d'actes de terrorisme, impliqués dans des fusillades ou des violences de toutes sortes.

    Dans cette vie ‘normale’ vécue dans des contextes de pauvreté économique et culturelle, de dégradation morale et environnementale, où il n'y a pas de respect pour la vie et les droits de l'homme, mais souvent seulement l'oppression et la violence, ils étaient également unis par une autre ‘normalité’, celle de vivre la foi en offrant leur simple témoignage évangélique en tant que pasteurs, catéchistes, travailleurs de la santé, animateurs de la liturgie, de la charité…. Ils auraient pu partir ailleurs, s'installer dans des lieux plus sûrs, ou renoncer à leurs engagements chrétiens, voire les réduire, mais ils ne l'ont pas fait, même s'ils étaient conscients de la situation et des dangers qu'ils affrontaient chaque jour. Naïfs, aux yeux du monde. Mais l'Église, et finalement le monde, avancent grâce à eux, qui « ne sont pas des fleurs poussant dans un désert », et à tous ceux qui, comme eux, témoignent de leur reconnaissance pour l'amour du Christ en le traduisant dans des actes quotidiens de fraternité et d'espérance.

    Lors de l'Angélus en la fête de Saint Étienne, premier martyr de la communauté chrétienne, le Pape François a rappelé : « Il y a encore - et ils sont nombreux - ceux qui souffrent et meurent pour témoigner de Jésus, comme il y a ceux qui sont sanctionnés à différents niveaux pour avoir eu un comportement conforme à l'Évangile, et ceux qui luttent chaque jour pour rester fidèles, sans faire d'histoires, à leurs bons devoirs, alors que le monde se moque d'eux et prêche quelque chose d'autre. Ces frères et sœurs peuvent aussi apparaître comme des ratés, mais nous voyons aujourd'hui qu'il n'en est rien. Aujourd'hui comme hier, en effet, la semence de leurs sacrifices, qui semblait mourir, germe, porte du fruit, parce que Dieu, à travers eux, continue à faire des merveilles, à changer les cœurs et à sauver les hommes » (Angélus, 26 décembre 2023). (Agence Fides 30/12/2023)

  • 4 prêtres enlevés en deux jours par la dictature au Nicaragua

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    D'Andrés Henríquez sur aciprensa :

    4 prêtres enlevés en deux jours par la dictature au Nicaragua

    29 décembre 2023

    Quatre prêtres ont été enlevés en seulement deux jours au Nicaragua. Entre le 28 et le 29 décembre, le régime sandiniste, dirigé par Daniel Ortega, a enlevé les prêtres, dont on ne sait toujours pas où ils se trouvent.

    Le 28 décembre, l'évêque auxiliaire de Managua, Mgr Silvio José Báez, a dénoncé sur le réseau social X (anciennement Twitter) l'enlèvement de trois de ces prêtres.

    Il s'agit du père Carlos Avilés, vicaire général de l'archidiocèse de Managua, du père Héctor Treminio, curé de l'église Santo Cristo de Esquipulas, dans le même archidiocèse, et du père Fernando Calero, curé de Nuestra Señora de Fátima Rancho Grande, dans le diocèse de Matagalpa.

    Mgr Báez, qui est en exil aux États-Unis en raison des persécutions de la dictature Ortega, a déclaré : "Je suis scandalisé par l'enlèvement injuste de trois prêtres bien-aimés de Managua par la dictature sandiniste criminelle".

    Le 29 décembre, la presse nicaraguayenne et l'avocate Martha Patricia Molina ont dénoncé l'enlèvement d'un autre prêtre, le père Marcos Diaz Prado, vicaire de l'église Santo Tomás Apóstol del Puerto de Corinto, dans le diocèse de León.

    Isidoro del Carmen Mora Ortega, évêque du diocèse de Siuna, a également été enlevé et emprisonné à la mi-décembre. En outre, deux séminaristes ont été enlevés en même temps que l'évêque Mora, et aucune autre information n'est disponible à leur sujet. Oscar Escoto, vicaire général du diocèse de Matagalpa, a également été enlevé pendant quelques heures.

    Un autre prêtre, le père Jader Guido, a été enlevé le 24 décembre, puis relâché.

    La persécution de l'Église catholique par le régime de Daniel Ortega et de son épouse et vice-présidente, Rosario Murillo, s'est intensifiée au cours des derniers mois. Le cas le plus emblématique est celui de Mgr Rolando Álvarez, évêque du diocèse de Matagalpa, enlevé et emprisonné en août 2022 et condamné en février de cette année à plus de 26 ans de prison pour "trahison".

    2023 : L'année des "nouvelles attaques" contre l'Église catholique au Nicaragua

    Le 28 décembre, M. Molina, également auteur de l'étude "Nicaragua : une Église persécutée", a déclaré à ACI Prensa que les personnes enlevées "sont des prêtres qui ont une longue vie pastorale et qui sont très aimés par les laïcs". Il a également déclaré que la dictature sandiniste les avait enlevés "sans raison, sans mandat d'arrêt et dans des véhicules privés appartenant à des paramilitaires".

    Outre les cas de disparitions forcées, 177 religieux ont été directement empêchés d'exercer leur ministère pastoral, ce qui les a contraints à l'exil.

    Molina a rappelé que le pape François s'est exprimé à plusieurs reprises sur la grave crise que traverse l'Église catholique au Nicaragua depuis avril 2018. Cette année, le Saint-Père a comparé le régime sandiniste aux dictatures "grossières" du début du XXe siècle. Il a également qualifié Daniel Ortega de personne souffrant d'un "déséquilibre".

    Le chercheur nicaraguayen a assuré que "le Saint-Siège poursuit ses négociations avec la dictature, mais ce qui se passe, c'est que la famille Ortega-Murillo veut avoir un contrôle absolu sur la nomination des évêques ou des cardinaux".

    Andrés Henríquez est un écrivain vénézuélien spécialisé dans la religion et la politique. Plus de 5 ans d'expérience dans les médias bilingues. Membre de la Fédération Regnum Christi.

  • 160 chrétiens tués au Nigéria pendant la période de Noël

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    Du site Decision (Magazine) :

    160 chrétiens tués au Nigéria pendant la période de Noël

    27 DÉCEMBRE 2023   

    Du 23 au 25 décembre, jour de Noël, des terroristes ont tué au moins 160 personnes et en ont blessé au moins 300 autres lors d'attaques coordonnées dans plus de 20 villages majoritairement chrétiens de l'État du Plateau, au Nigéria. Des centaines de maisons ont été détruites et la plupart des victimes étaient des femmes, des enfants et des personnes âgées. De nombreuses victimes se préparaient à participer aux programmes de Noël organisés par leurs églises et leurs pasteurs.

    Dawzino Mallau, un habitant du comté de Bokkos, a déclaré que les terroristes avaient tué de nombreux pasteurs et leurs familles dans la région. Selon Monday Kassah, chef du gouvernement local de Bokkos, 113 personnes ont été tuées et plus de 300 blessés ont été transportés dans les hôpitaux de Bokkos, Jos et Barkin Ladi. Un habitant, Solomon Musa, a déclaré que 26 chrétiens de la région du conseil de Bokkos avaient été enterrés le jour de Noël.

    "Les terroristes qui ont attaqué ces communautés chrétiennes étaient des centaines, et ils ont mené leurs attaques alors que les chrétiens infortunés se préparaient pour les programmes de Noël prévus par leurs pasteurs", a déclaré Mallau.

    Dans la région de Bokkos, 221 maisons ont été incendiées, ainsi que 27 motos et huit autres véhicules. Alfred Mashat, un habitant de Bokkos, a déclaré que des centaines de maisons ont été détruites et qu'environ 160 chrétiens ont été tués par les terroristes. "Nous pensons qu'ils mènent ces attaques aux côtés de bergers fulanis musulmans armés", a-t-il déclaré dans un texte transmis à Morning Star News.

    Les autorités locales ont confirmé les attaques lundi, précisant qu'au moins 160 chrétiens avaient été massacrés.

    Le Nigeria est devenu de plus en plus dangereux pour les chrétiens ces dernières années. En 2022, il était en tête du classement mondial des chrétiens martyrisés et maltraités. Le pays était numéro 6 sur la liste de surveillance mondiale 2023 de Portes Ouvertes pour la persécution chrétienne, alors qu'il était numéro 7 l'année précédente.

    Les assaillants majoritairement musulmans, décrits localement comme des "bandits", sont estimés à des dizaines de milliers et comprennent des bergers peuls. Selon Morning Star News, ils circulent à moto et sont armés d'armes sophistiquées obtenues auprès d'éléments criminels à l'extérieur du pays. Certains seraient des mercenaires venus du Tchad ou du Niger.

    Un rapport de 2020 du groupe parlementaire multipartite du Royaume-Uni pour la liberté internationale de religion ou de conviction indique que ces bergers adoptent des stratégies similaires à celles du groupe terroriste Boko Haram et du groupe extrémiste de la province de l'État islamique en Afrique de l'Ouest (ISWAP), une scission de Boko Haram. Ils font preuve d'une "intention claire de cibler les chrétiens et les symboles de l'identité chrétienne tels que les églises". Les survivants des attaques ont rapporté que les bergers criaient des choses comme "Allahu Akbar" (une expression arabe signifiant "Allah est le plus grand"), "détruisez les infidèles" et "anéantissez les infidèles".

    "C'est inacceptable", a déclaré le gouverneur du Plateau, Caleb Mutfwang, le jour de Noël. "Trop c'est trop. Ces actes stupides, insensés et non provoqués doivent cesser". Il a promis de renforcer les agences de sécurité pour lutter contre l'insécurité dans l'État.

  • Agissons pour les chrétiens persécutés dans le monde entier, afin qu'ils puissent fêter Noël et toutes les autres fêtes dans la paix et la sérénité

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    Du site de l'ECLJ :

    Creche de Noel

    Madame, Monsieur,

    La fête de la Nativité apporte toujours une grande joie aux chrétiens, par cette visite extraordinaire de Dieu fait homme. En cette fin de l'Avent, nous avons plus qu'une pensée, nous continuons d'agir pour les chrétiens persécutés dans le monde entier, afin qu'ils puissent fêter Noël et toutes les autres fêtes dans la paix et la sérénité.

    Pétition pour la défense des chrétiens persécutés

    En Algérie d'abord, nous venons d'envoyer un courrier à la Rapporteuse spéciale des Nations unies sur la liberté de religion ou de conviction pour qu'elle visite officiellement l'Algérie. Ce pays fait tout pour limiter la liberté religieuse des chrétiens. Le 27 novembre 2023, le vice-président de l’Église protestante d’Algérie a été condamné en appel à un an de prison et 100 000 dinars d’amende pour avoir célébré un culte non autorisé, dans un édifice non permis à cet effet. Malgré la multiplication arbitraire des emprisonnements de chrétiens et des fermetures d’églises, la communauté évangélique autochtone se développe...

    Lire l'article complet sur le site Conflits "La loi algérienne contre la liberté religieuse des chrétiens"

    En Turquie ensuite, les attaques visant les sites chrétiens accusent une hausse significative depuis 2015, selon la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale. Cette Commission déplore que « dans de nombreux cas, la police n'appréhende pas les agresseurs, et dans les cas où les agresseurs sont arrêtés, ils bénéficient souvent d'un traitement indulgent de la part des tribunaux turcs ». La non-exécution par la Turquie des condamnations par la Cour européenne des droits de l’homme est de surcroît très élevée.

    Lire notre analyse complète sur notre site "L’inquiétante augmentation des attaques de sites chrétiens en Turquie"

    En Éthiopie où se déroule depuis trois ans le conflit le plus meurtrier de notre siècle, l'ECLJ agit auprès des Nations unies pour dénoncer les persécutions de "l'armé de libération Oromo" contre les chrétiens et leurs églises. Le mois dernier, nous avons écrit à la Directrice générale de l’UNESCO, Madame Audrey Azoulay pour lui demander d'agir conformément à son mandat pour la protection des églises de Lalibela, inscrites au patrimoine et d’appeler à leur sauvegarde.

    Lire l'article complet sur notre site "L'ECLJ demande à la Directrice générale de l’UNESCO d’agir pour la protection du patrimoine chrétien éthiopien"

    En Europe, nous dénonçons sans relâche la christianophobie institutionnelle.

    Le nombre de crimes de haine contre les chrétiens augmente d’année en année. Malgré cela, l’Union européenne a encore passé sous silence la haine antichrétienne dans sa communication du 6 décembre 2023  «Pas de place pour la haine: une Europe unie contre la haine» et refuse toujours de se doter d’un «coordinateur de la lutte contre la christianophobie». La Cour européenne des droits de l’homme quant à elle encourage clairement le blasphème antichrétien sous couvert de la liberté d’expression.

    Lire l'article complet sur notre site "«Pas de place pour la haine en Europe»… sauf celle contre les chrétiens"

    L'Église orthodoxe enfin est en proie à de graves difficultés internes en raison du conflit entre l'Ukraine et la Russie, mais aussi externes, particulièrement en Turquie. Ce sont deux des sujets que nous abordons longuement dans notre dernière vidéo avec le nouveau Président du Comité des directeurs de l'ECLJ, Andrew Ekonomou. Nous l'avons entièrement doublée en français afin que vous puissiez tous en profiter pleinement :

    Andrew Ekonomou : Interview du Président de l'ECLJ

    Toute l'équipe de l'ECLJ vous souhaite un très saint et joyeux Noël et vous remercie pour votre soutien:

    Pour la défense des chrétiens persécutés

  • De nouveaux martyrs et de nouveaux bienheureux et vénérables

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    De Vatican News (Alessandro De Carolis):

    Le Pape approuve des décrets pour de nouveaux bienheureux, dont six martyrs

    Au cours de l'audience accordée ce jeudi 14 décembre au cardinal Marcello Semeraro, préfet du dicastère pour les Causes des saints, le Pape a autorisé la promulgation des décrets en vue de porter aux autels plusieurs prêtres de diverses nationalités tués au XXe siècle en haine de la foi. Deux béatifications pour la reconnaissance d'un miracle et deux laïcs sont parmi les nouveaux Vénérables.

    Leurs histoires couvrent largement le XXe siècle, à l'exception de celle d'une religieuse qui a vécu entre le XVIe et le XVIIe siècle. Parmi les huit nouveaux bienheureux pour lesquels le Pape a approuvé la promulgation des décrets, six sont des martyrs victimes du fascisme et du communisme, tandis que pour les deux autres il y a eu la reconnaissance d'un miracle, attribué en particulier à l'intercession d'une religieuse carmélitaine et d'un fondateur d'un institut religieux.

    Les décrets mentionnent également les noms de trois nouveaux vénérables, ceux d'un franciscain capucin et de deux laïcs, une mère italienne et un père guatémaltèque.

    L'histoire des martyrs

    Les histoires dramatiques des six martyrs tués en haine de la foi concernent toutes des prêtres, des religieux et un séminariste.

    Don Giuseppe Rossi, né en 1912, était prêtre diocésain dans la vallée d'Ossola, dans le Piémont, lorsque ce territoire, quelques mois avant la fin de la Seconde Guerre mondiale, devint le théâtre d'un affrontement entre partisans et fascistes, qui firent des morts et des blessés. La milice de la Brigade noire de Ravenne, l'une des plus cruelles et des plus anticléricales, se déchaîna contre la population. Le 26 février 1945, le père Giuseppe fut enlevé, transporté au Vallone dei Colombetti, contraint de creuser sa propre tombe à mains nues, puis abattu par des miliciens fascistes.

    Les prêtres profès de la Pieuse société de saint François-Xavier pour les Missions étrangères, Luigi Carrara et Giovanni Didonè, avec Vittorio Faccin, religieux profès de la même société, et le prêtre diocésain Albert Joubert, sont morts le 28 novembre 1964 à Baraka et à Fizi, deux localités de la République démocratique du Congo qui, à cette époque, vivait une transition complexe du colonialisme franco-belge à un nouveau scénario socio-politique, caractérisé par des troubles qui impliquaient également l'Eglise, victime de pillages, de persécutions et d'exactions répétées. Alors que de nombreux missionnaires décident de quitter le pays, les Xavériens restent et, au début de l'après-midi du 28 novembre 1964, une jeep militaire s'arrête devant l'église de Baraka et le chef des rebelles opposés au pouvoir d’alors ordonne au frère Faccin de monter dans le véhicule et, face à son refus, il l'abat. Le père Carrara, qui se confessait, est sorti pour voir ce qui s'était passé et, au lieu de monter dans la jeep, il s'est agenouillé devant le corps de son frère et a été assassiné à son tour. La dépouille est horriblement profanée et promenée dans le village. L'un des miliciens qui s'est prêté à cette terrible exhibition se convertira par la suite. Le soir venu, le commando arrive à Fizi et le chef frappe à la porte de la mission, tuant de sang-froid l'abbé Didonè qui était venu ouvrir, et peu après l'abbé Joubert.

    Sur le continent européen, trois ans plus tard, la haine envers l'Église provoque la mort d'un séminariste slovaque de 37 ans, Ján Havlík, qui appartenait aux Missionnaires de Saint-Vincent-de-Paul. Comme de nombreux prêtres, religieux et religieuses, la persécution communiste l'a contraint à vivre sa formation dans la clandestinité, mais en 1951, il a été arrêté avec ses supérieurs et d'autres séminaristes, interrogé et torturé, et condamné à 14 ans de prison. Ce fut le début d'un calvaire fait d'emprisonnement et de travaux forcés, qui a gravement compromis sa santé, notamment en raison de l'administration de médicaments qui ont causé des dommages psychologiques. Trois ans après avoir recouvré la liberté, le 27 décembre 1965, il est décédé subitement à Skalica.

    Les miracles

    Plusieurs histoires amèneront sur les autels les deux bienheureux pour lesquels un miracle, dû à leur intercession, a été reconnu. Moisés Lira Serafín est un prêtre mexicain de la région de Puebla, membre des Missionnaires du Saint-Esprit. Pendant la persécution religieuse de 1926, il s'est distingué par son dévouement missionnaire, qu'il a partagé avec un groupe d'acolytes et de catéchistes, et plus tard, en 1934, il a également fondé la Congrégation des Missionnaires de la Charité de Marie Immaculée. Il est décédé à Mexico en 1950. C'est à son intercession qu'est attribuée la guérison miraculeuse d'une femme, Rosa María Ramírez Mendoza, qui était enceinte et découvrit à 22 semaines qu'elle souffrait d'une très grave anomalie fœtale. La femme refuse d'interrompre sa grossesse, comme le lui suggèrent les médecins, et s'en remet avec foi au père Moisés, dont elle lit alors le livre sur sa vocation sacerdotale, en invoquant sa guérison pendant neuf jours consécutifs. Lors d'une visite de contrôle au sixième mois de grossesse, le médecin informe la patiente, à sa grande surprise, que l'anomalie a disparu et que le fœtus est en bonne santé. Le 6 septembre 2004, Rosa María a donné naissance à Lissette Sarahí, une petite fille en parfaite santé.

    Bien plus ancienne est l'histoire d'Anne de Jésus, carmélite déchaussée espagnole née en 1545, qui entra en 1570 au monastère d'Ávila, où elle reçut l'enseignement de sainte Thérèse de Jésus elle-même. Avec elle, elle se rendit peu après à Salamanque et rencontra en 1570 saint Jean de la Croix, qui lui dédia le commentaire du Cantique spirituel. Plus tard, elle fonda de nouveaux monastères en Espagne, ainsi qu'en France et en Belgique. C’est au monastère de Bruxelles, qu'elle dirigea pendant 14 ans, qu’elle mourut en 1621, à l'âge de 75 ans. Le miracle attribué à son intercession concerne une jeune carmélite, sœur Jeanne du Saint-Esprit, qui l'a rencontrée au monastère de Bruxelles. Le 24 avril 1613, sœur Jeanne est prise d'une forte fièvre pendant une dizaine de jours et présente de premiers symptômes de paralysie des membres inférieurs. La maladie s'aggrave et, à la fin de l'année 1619, la religieuse devient complètement paralysée des jambes et reste alitée, privée de soins par les médecins car considérée comme incurable. Le 4 mars 1621, quatre heures après la mort d'Anne de Jésus, sœur Jeanne demande aux sœurs d'être amenées devant son corps. Alors qu'elle tente d'embrasser le corps avec l'aide de deux sœurs, sœur Jeanne est prise d'un tremblement soudain. Les sœurs, croyant qu'elle était tombée malade, la placèrent dans le landau dans lequel elles l'avaient portée, mais sœur Jeanne déclara aussitôt qu'elle se sentait guérie. Elle a commencé à marcher et s'est agenouillée devant le corps de la Vénérable Servante de Dieu et ce jour-là, elle a repris la marche et les activités de la vie quotidienne et communautaire normalement. Il ressort des témoignages que la Vénérable Servante de Dieu Anne de Jésus était très peinée de la maladie de sœur Jeanne du Saint-Esprit et, quelques jours avant sa mort, elle a exprimé l'intention d'intercéder, après sa mort, pour son rétablissement.

    Les nouveaux Vénérables

    Dans les décrets approuvés par le Pape, les vertus héroïques du religieux capucin Père Alberto Beretta (né le 28 août 1916 à Milan et décédé le 10 août 2001 à Bergame, frère de Sainte Gianna Beretta Molla) ont été reconnues. Il devint médecin et sentit le désir de devenir prêtre capucin et de partir comme missionnaire au Brésil, où il travailla pendant 33 ans. Une hémorragie cérébrale le ramène en Italie en 1982, et pendant près de 20 ans, il vit entre l'infirmerie capucine de Bergame, les hôpitaux où il est hospitalisé en raison de l'aggravation de sa situation clinique, et la maison de son frère, le père Giuseppe. Il a participé à la béatification de sa sœur par saint Jean-Paul II en 1994. Il est décédé à Bergame le 10 août 2001.

    Une vie remplie de charismes et de dons mystiques mais vécue dans une humilité totale et un sens profond de la pauvreté, voilà ce qui caractérise l'existence de Francesca Lancellotti, originaire de la Basilicate où elle est née en 1917. Dès son plus jeune âge, elle travaille dans les champs, étudie jusqu’en deuxième année de l’école élémentaire et se consacre à une intense vie de prière, vénérant en particulier la Madonna della Purità du Sanctuaire du Belvédère à Oppido. Elle voulait devenir religieuse mais son père voulait qu'elle se marie et, en 1938, elle célébra son mariage avec Faustino Zotta, un sellier et agriculteur, dont elle eut deux enfants. Elle ouvre un bureau de tabac, un magasin d'alcools et un magasin d'alimentation, tout en continuant à cultiver sa vie spirituelle. À la suite d'une prétendue révélation privée en juillet 1956, après avoir vendu le commerce et la propriété, elle s'installe avec sa famille à Rome en 1960, d'abord dans le quartier de Primavalle, puis près du Panthéon et enfin sur Via del Seminario, où elle fréquente régulièrement l'église Saint-Augustin. Sa maison est devenue un point de référence pour les nécessiteux et pour ceux qui demandaient une aide spirituelle et matérielle. Elle est décédée en 2008 à l'hôpital San Giovanni Addolorata de Rome.

    Une histoire similaire en termes de valeurs évangéliques vécues avec intensité est celle d'un laïc et père de famille, le guatémaltèque Ernesto Guglielmo Cofiño Ubico, né en 1899. Il est devenu médecin et a créé et dirigé pendant 24 ans la chaire de pédiatrie de la faculté de médecine de l'université de San Carlos. En 1933, il épouse Clemencia Samayoa Rubio, avec qui il a cinq enfants. Il collabore avec diverses organisations pour l'éducation et l'instruction des paysans, des ouvriers, des femmes peu fortunées et pour la formation des jeunes universitaires, devenant également un défenseur tenace du droit à la vie des enfants à naître. En 1956, il rejoint l'Opus Dei et intensifie dès lors sa relation avec Dieu, à travers une profonde vie sacramentelle et la dévotion mariale. Le 8 décembre 1961, le pape Jean XXIII le décore de la médaille de chevalier de l'ordre de Saint Sylvestre. Veuf en 63, il intensifie son engagement dans l'Œuvre. Une tumeur à la mâchoire le conduit à la mort en 1991.

  • L'Europe délaisse les chrétiens pour protéger l'islam

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    De Luca Volontè sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    L'Europe oublie les chrétiens pour protéger l'islam

    La Commission européenne a présenté des mesures pour lutter contre les crimes de haine fondés sur la religion : l'absence de soutien réel aux catholiques, qui sont les plus touchés selon les données de l'OCDE et de l'OIDACE, est inquiétante. 

    13_12_2023

    Un peu plus tard que les initiatives irrationnelles et insensées de la Maison Blanche, ses vassaux européens de la Commission européenne ont présenté le 6 décembre une série de mesures et de recommandations pour contrer les crimes de haine à travers l'Europe, en particulier contre les communautés juives et musulmanes, mais sans oublier les communautés LGBTI. Si ces mesures apparaissent tardives mais justifiées au regard des menaces et dangers croissants que subissent les communautés juives dans certains pays européens comme l'Allemagne, la France, l'Autriche et la Belgique, elles sont franchement injustifiables à l'égard des communautés musulmanes, tandis que l'absence de soutien réel aux communautés catholiques et aux fidèles chrétiens est inquiétante.

    Encore plus indigeste et à courte vue est la décision de ne pas avoir envisagé explicitement des mesures contre la violence, les crimes de haine et les menaces contre les communautés catholiques et chrétiennes européennes, les bâtiments et les fidèles, qui, selon le rapport annuel de l'OIDACE, ont augmenté de 44% en Europe au cours de l'année écoulée. L'Observatoire de l'intolérance et de la discrimination envers les chrétiens en Europe (OIDAC Europe), basé à Vienne, a dénoncé dans son rapport annuel le fait que "les principaux pays pour les crimes de haine anti-chrétiens sont l'Allemagne, l'Italie, la France, l'Espagne et la Pologne, le Royaume-Uni et l'Autriche", documentant "en 2022, 748 crimes de haine anti-chrétiens dans 30 pays différents, allant des incendies criminels, graffitis, profanations et vols aux agressions physiques, insultes et menaces".

    Des chiffres également confirmés par ceux enregistrés par l'OSCE, l'Organisation intergouvernementale pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui "a recensé 792 crimes de haine anti-chrétiens dans 34 pays européens", ce qui "fait des chrétiens le groupe religieux le plus visé après les croyants juifs". Ainsi, tant les plaintes que les incidents de l'année écoulée montrent une prévalence dramatique de la violence et des menaces contre les croyants, les lieux de culte et les personnes appartenant aux religions judéo-chrétiennes, mais pour la Commission, comme pour M. Biden au début du mois de novembre dernier, la protection doit concerner les communautés islamiques et contrer l'islamophobie, et certainement pas protéger les Juifs, les Chrétiens et les Catholiques. Pour la Commission, l'Autriche a enregistré une augmentation de 300% des incidents antisémites par rapport à 2022, tandis que les Pays-Bas ont observé une augmentation de 800% par rapport à la moyenne mensuelle précédente, tandis que dans la seconde moitié d'octobre, le nombre d'incidents antimusulmans en Allemagne a augmenté avec 10 attaques contre des mosquées et un "nombre élevé de cas non détectés".

    La Commission, qui a présenté ses initiatives lors d'un point presse des vice-présidents Vera Jurova et Margaritis Schinas, complétera son fonds pour la protection des lieux publics et des lieux de culte de 30 millions d'euros en 2024, dont 5 millions d'euros seront spécifiquement affectés à la lutte contre l'antisémitisme. L'Association juive européenne (EJA) a salué le "sérieux et la diligence" de la communication de la Commission, en particulier l'augmentation du financement de 5 millions d'euros pour protéger les lieux de culte juifs et l'ouverture anticipée des demandes pour le Fonds de sécurité intérieure à 2023 au lieu de 2024.

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  • Au risque de l’histoire : heurs et malheurs des missions en Asie

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    De KTO TV sur youtube (Au risque de l'histoire) :

    Le journaliste Christophe Dickès, et ses invités se penchent sur des moments-clés de l'Histoire de l'Eglise, pour en exposer, de manière aussi claire que précise, les enjeux et les faits :

    30/11/2023 : L’histoire des missionnaires envoyés en Asie évoque souvent des destins lumineux, marqués par de violentes persécutions. Les témoignages abondent sur les tortures infligées aux chrétiens en Chine ou au Japon. Le cinéma récent (« Silence » de Marti Scorsese) s’est lui-même emparé du sujet relayant l’image d’une Asie hermétique à la foi chrétienne. Mais qu’en est-il vraiment ? Le message chrétien est-il à ce point étranger aux mentalités des peuples d’Asie ? « Si des chrétiens sont persécutés, c’est surtout parce qu’ils passent pour des agents de l’étranger, pour une menace d’invasion provenant de l’extérieur », explique Françoise Buzelin, chercheuse aux Missions étrangères de Paris. « Il n’y a pas eu de vague de persécutions. Des martyrs oui, mais qui reste très minoritaires. Les gouvernements de l’époque n’avaient aucun intérêt à susciter des martyrs et évitaient à tout prix de le faire », complète Pierre-Emmanuel Roux, maître de conférence à l’Université Paris Cité. Par-delà les lieux communs, ce numéro d’Au Risque de l’Histoire invite à (re)découvrir la véritable histoire des missions en Asie.

  • Soudan : la destruction des églises à l'ordre du jour

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    De Vatican News (Jean-Benoît Harel) :

    Au Soudan, «la destruction des églises, c'est presque l'ordre du jour»

    Depuis avril 2023, le Soudan connait une guerre sanglante entre l’armée soudanaise et un groupe paramilitaire, les Forces de soutien rapide (FSR). Plus de 6 millions de personnes ont été déplacées selon l’ONU. Un prêtre missionnaire dans le sud du pays décrit les difficiles conditions de vie des déplacés et l’importance de la place de l’Église dans le soutien humanitaire et spirituel.

    «Il y a de la peur parce que nous ne savons pas quand nous serons attaqués.» C’est dans ce climat d’inquiétude permanente que vit le père Jean*, missionnaire dans le sud du Soudan. Des dizaines de milliers de déplacés ont afflué dans le sud du pays, trouvant un abri dans les écoles et les églises. Le père Jean témoigne du rôle de l’Église dans cette tragédie humanitaire: «De nombreuses personnes ont été traumatisées par des conflits armés dans les différents coins du Soudan. Notre rôle c’est avant tout la disponibilité pour accueillir les gens qui fuient pour les recevoir et les assister, financièrement et spirituellement.»

    Une situation humanitaire intenable

    Pour les déplacés soudanais, les structures d’aides sont peu nombreuses alors que la situation politique reste extrêmement volatile et dangereuse. Le conflit déclenché le 15 avril entre le chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, et son adjoint devenu rival, le général Mohamed Hamdane Daglo, a fait plus de 10 000 morts selon une estimation de l'ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled), considérée comme largement sous-évaluée.

    Alors que les bombardements continuent de toucher durement des habitations civiles, le prêtre missionnaire depuis six ans dans le pays, affirme que seules l’Église, et quelques ONG n’ayant pas quitté le pays, peuvent répondre à la détresse des déplacés.  

    Toutefois, le conflit entre l’armée et les forces paramilitaires n’est pas le seul au Soudan. «Dans l’Ouest du Soudan, c'est devenu une sorte de conflit tribal: les populations d’origine arabe chassent ceux qui sont noirs» explique le père Jean.

    «Les églises ont été attaquées, pillées, vandalisées»

    Dans ce contexte difficile, les chrétiens ne sont pas épargnés. Comme lieu de rassemblement pouvant contenir des richesses, «les églises ont été attaquées, pillées, vandalisées» raconte l’homme d’Église. «Le système en lui-même persécute les chrétiens: sur le plan politique, c'est impossible d'avoir les chrétiens dans les hauts niveaux, et sur le plan éducatif, aucun chrétien n’enseigne dans les écoles de l'État».

    Les écoles n’ont pas ouvert leurs portes depuis le début du conflit, et la vie paroissiale est également bouleversée puisque certains déplacés sont logés dans les églises. Le missionnaire appelle à prier «pour que la paix puisse revenir au Soudan, parce que les gens sont fatigués. Notre souhait est que les belligérants puissent s'asseoir et discuter ensemble d’une solution possible pour le Soudan de demain».

    Témoignage d'un missionnaire au Soudan sur les exactions dont sont victimes les églises.

    *le prénom du père a été modifié pour des raisons de sécurité.

  • Nigeria : de plus en plus de religieux sont kidnappés

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    Lu sur le Tagespost :

    Nigeria : de plus en plus de religieux sont kidnappés

    Dans ce pays africain, 23 prêtres, religieuses et séminaristes ont été kidnappés en 2023, soit plus que dans tout autre pays.
    Le séminariste Na'aman Danlami
    Le séminariste Na'aman Danlami a été tué lors d'une attaque contre le presbytère du village de Fadan Kamantan, dans l'État de Kaduna.

    Selon les informations dont dispose l'organisation humanitaire, il ne se passe pas un mois sans au moins un enlèvement depuis avril. L'un des incidents les plus récents s'est produit le 3 novembre lorsque le pasteur Andrew Anana a été enlevé à Godogodo, dans l'État de Kaduna. Il a pu s'enfuir au bout de quelques heures. Le prêtre avait déjà été kidnappé une fois en 2021. Quelques jours plus tôt, des hommes armés avaient enlevé trois religieuses, un séminariste et leur chauffeur. Ils ont été libérés au bout d'une semaine.

    Bien que la plupart des personnes enlevées ne soient entre les mains de leurs ravisseurs que pendant une courte période, il existe des exceptions tragiques. L'un des cas les plus dramatiques s'est produit le 17 octobre, lorsque Godwin Eze, un novice bénédictin , et deux candidats monastiques ont été enlevés à Eruku, dans l'État de Kwara, à l'ouest du Nigeria. Alors que les deux postulants étaient libérés, le frère Godwin a été abattu et son corps jeté dans une rivière, selon le monastère.

    Un séminariste meurt dans un incendie criminel

    Le 7 septembre, il y a eu deux agressions contre des aspirants prêtres, dont une mortelle. A cette époque, le séminariste Ezekiel Nuhu avait été enlevé dans l’État de Kaduna. Il a été libéré au bout de deux mois. Le même jour, le séminariste Na'aman Danlami a été tué lors d'une attaque contre le presbytère du village de Fadan Kamantan, dans l'État de Kaduna. Deux prêtres ont réussi à s'enfuir pour se mettre en sécurité, mais Danlami est mort brûlé vif dans le bâtiment qui a été incendié.

    « Church in Need » documente les cas de membres du clergé catholique assassinés, kidnappés ou emprisonnés à tort dans le monde entier depuis 2022. Les chiffres seront publiés à la fin de l'année. L'année dernière, il y a eu 118 incidents individuels, dont 16 prêtres et religieuses tués à cause des persécutions.