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Persécutions antichrétiennes - Page 15

  • Nigéria : une association catholique affirme que le gouvernement aide les djihadistes à attaquer les chrétiens

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    Lu sur Crux (Ngala Killian Chimtom) :

    Un groupe nigérian affirme que le gouvernement aide les djihadistes à attaquer les chrétiens

    16 mars 2024

    YAOUNDÉ, Cameroun - Un groupe de chercheurs, de criminologues et d'activistes des droits de l'homme d'inspiration catholique au Nigeria accuse certaines autorités de planifier l'expansion des activités des djihadistes dans le sud-est fortement chrétien sous le couvert de projets d'élevage de l'État.

    Ces projets ont été présentés comme un moyen de moderniser l'agriculture et d'améliorer la gestion du bétail. L'idée est de créer des zones désignées où le bétail peut être élevé et pâturé, réduisant ainsi les conflits entre les éleveurs et les agriculteurs.

    En 2019, le gouvernement nigérian a lancé un plan national de transformation de l'élevage sur 10 ans visant à créer 119 ranchs dans plusieurs régions du pays afin d'"apaiser le conflit entre éleveurs et agriculteurs".

    La Société internationale pour les libertés civiles et l'État de droit (Intersociety), un groupe d'inspiration catholique, affirme que ce projet est une ruse pour peupler le Sud-Est de bergers musulmans qui terrorisent les communautés chrétiennes depuis des années.

    Intersociety affirme avoir minutieusement suivi l'évolution de la situation dans certaines communautés agricoles du Nigeria. Son enquête a révélé une tendance déconcertante : Les dirigeants locaux sont contraints de céder des parcelles de terre pour ces initiatives d'élevage. Cependant, Intersociety soutient que ces projets apparemment inoffensifs peuvent cacher un agenda plus inquiétant.

    Selon son rapport du 11 mars, les projets d'élevage sont un écran de fumée pour la réinstallation des bergers peuls.

    Le groupe ethnique des Fulanis, essentiellement musulman, est au centre de tensions de longue date au Nigeria, en particulier dans les régions où il s'oppose aux agriculteurs locaux, majoritairement chrétiens, souvent pour des questions de terres et de ressources.

    Ces conflits ont dégénéré en violence, entraînant la mort de milliers de chrétiens et le dépeuplement de communautés chrétiennes entières. L'une des attaques les plus flagrantes des Fulanis contre les chrétiens a eu lieu à Noël, lorsque quelque 200 chrétiens ont été massacrés.

    Selon Intersociety, au moins 52 000 chrétiens ont été tués au Nigeria depuis 2009.

    L'année dernière, les bergers peuls ont été responsables de la mort d'au moins 3 500 chrétiens, selon l'association.

    Intersociety a promis de s'opposer aux projets des gouverneurs des États d'Enugu, d'Anambra, d'Abia, d'Imo et d'Ebonyi, au Nigeria, visant à réinstaller les bergers peuls, accusés d'être à l'origine de ces attaques inspirées par le djihad.

    Selon Intersociety, l'inquiétude est particulièrement forte dans l'État d'Enugu, où les terres communautaires sont de plus en plus menacées d'être accaparées "pour l'élevage ou l'installation de bergers peuls".

    "Le gouvernement de l'État, sous la direction de Peter Mbah, a été fortement et largement accusé de contraindre certaines communautés de l'État possédant de vastes étendues de terres agricoles, de broussailles et de forêts à en céder ou à en abandonner une grande partie à des fins d'agriculture mécanisée ou d'élevage de vaches", indique Intersociety dans son rapport signé par le président de son conseil d'administration, Emeka Umeagbalasi.

    Il a décrit ce plan comme "un camouflage pour les implantations de Fulanis djihadistes" dans l'État.

    Le rapport note que les terres du sud-est qui sont maintenant ciblées par le gouvernement pour l'élevage sont "trop petites pour être accaparées par les Fulanis". Il affirme que les terres ont été cédées pour l'installation de Fulanis et qu'elles pourraient devenir des "colonies de Fulanis djihadistes" déguisées en ranchs pour le bétail.

    Dans sa déclaration, Intersociety a mis en garde les gouverneurs des États concernés et leur a demandé de renoncer à "tout déguisement ou camouflage visant à établir des colonies de bergers dans n'importe quelle partie de leurs États respectifs".

    "Ces mesures doivent être supprimées dans tout le Sud-Est ou faire l'objet d'une résistance légale et populaire", a déclaré l'organisation.

    Le projet d'élevage de bétail a également suscité des réactions négatives de la part des habitants qui ont souffert des attaques des Fulanis.

    Le chef Johnson Okolo, un agriculteur d'Enugu qui a perdu ses récoltes à cause du bétail et ses terres agricoles à cause des bergers fulanis en maraude, s'est insurgé contre le plan d'élevage de bétail.

    "Je suis une victime, j'ai perdu plus de 6 000 palmiers dans ma plantation d'Amofia Agu Affa dans le conseil d'Udi de l'État d'Enugu à cause des bergers peuls qui ont détruit la palmeraie et pris possession de l'endroit depuis plus de quatre ans maintenant", a-t-il déclaré aux médias.

    "Je ne suis pas allé dans ma palmeraie depuis quatre ans parce que les bergers se sont emparés de la plantation pour s'y installer", a déclaré M. Okolo, ajoutant que donner des terres aux bergers pour qu'ils s'installent dans la région, c'est tout simplement inviter les gens à avoir des problèmes.

    Le gouvernement d'Enugu a ouvertement reconnu son intention de créer des ranchs modernes dans le cadre de son programme de productivité agro-industrielle. Selon leur déclaration, ces ranchs serviront de mesure stratégique pour lutter contre les activités des kidnappeurs et autres criminels qui se déguisent en bergers.

    "Il est devenu nécessaire d'expliquer le projet d'utiliser le ranching, une méthode moderne utilisée dans le monde entier, pour élever le bétail", a déclaré le gouvernement.

    "Les récents messages viraux et les protestations de quelques personnes contre ce qu'elles considèrent comme l'intention du gouvernement de s'approprier (...) des terres et de les donner aux Fulanis sous le couvert de RUGA (établissements pour les Fulanis) sont la machination malheureuse de ceux qui souhaitent faire une montagne d'une taupinière pour des raisons politiques", a poursuivi le communiqué.

    "L'intention du gouvernement est claire à ce sujet. Des bandits armés et des kidnappeurs au nom de bergers profitent depuis longtemps de nos forêts et de nos terres agricoles pour commettre des crimes odieux, des enlèvements, des viols et des meurtres. Le gouvernement de l'État d'Enugu a décidé de mettre un terme à ces pratiques et d'introduire l'élevage en ranch, la méthode la plus moderne d'élever du bétail", explique le communiqué.

    "Une fois ce système mis en place, aucun éleveur ou marchand de bétail ne sera autorisé à parcourir des zones non désignées avec ses animaux pour les faire paître", précise le communiqué.

    Le Nigeria compte plus de 230 millions d'habitants, presque également répartis entre les chrétiens, principalement dans le sud, et les musulmans, principalement dans le nord.

    Alors que le pays est aux prises avec des problèmes sociopolitiques complexes, l'équilibre délicat entre le développement agricole, la sécurité et les droits de l'homme reste difficile à trouver.

    Les préoccupations du groupe catholique nous rappellent brutalement que des initiatives apparemment bénignes peuvent avoir des intentions cachées et que la vigilance est essentielle pour préserver le bien-être de tous les citoyens.

  • Un prêtre et trois moines orthodoxes assassinés en Afrique du Sud

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    Une dépêche de fides.org :

    AFRIQUE / AFRIQUE DU SUD - Un prêtre zambien tué en Afrique du Sud

    14 mars 2024
     

    Johannesburg (Agence Fides) - Un prêtre d'origine zambienne a été tué hier, 13 mars, en Afrique du Sud. Le Père William Banda, de la Société St Patrick pour les Missions Etrangères (Pères Kiltegan), a été abattu alors qu'il s'apprêtait à célébrer la Messe dans la cathédrale de Tzaneen.

    Selon les témoins, le matin du 13 mars, vers 7h45, alors que le Père Banda dirigeait la prière avant la messe de 8h, les fidèles présents ont vu entrer dans l'église une personne qu'ils n'avaient jamais vue auparavant, un Africain très bien habillé, qui s'est immédiatement dirigé vers le prêtre et s'est assis à côté de lui.

    Après avoir récité le chapelet, le père Banda s'est rendu à la sacristie pour se préparer à célébrer la messe du matin. L'étranger a encadré le prêtre et l'a escorté jusqu'à la sacristie. Alors que le prêtre s'apprêtait à entrer, le meurtrier a sorti un pistolet de sa poche et a abattu le père Banda d'une balle à l'arrière de la tête.

    Le meurtrier s'est dirigé vers la sortie de l'église, mais une fois arrivé sur le pas de la porte, il s'est retourné et s'est approché du corps du prêtre, tirant une deuxième balle dans la tête. Une fois sorti de l'église, des témoins rapportent que le meurtrier a sauté dans une voiture qui attendait, puis s'est enfui à toute vitesse.

    Le meurtre du prêtre catholique fait suite à celui de trois moines orthodoxes, la veille, le 12 mars, au monastère de Saint-Marc et de Saint-Évêque Samuel le Confesseur, à Cullinan, à environ 30 km à l'est de Pretoria,

    Dans un communiqué, l'Église copte orthodoxe a indiqué que les moines abattus étaient le père Takla El-Samouili, vicaire diocésain, le père Youstos Ava-Markos et le père Mina Ava-Markostre. (LM) (Agence Fides 14/3/2024)

  • De nouveaux bienheureux dont 15 religieuses martyrisées sous le communisme soviétique

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    De Vatican News :

    Parmi les futurs bienheureux, 16 martyrs tués en haine de la foi

    14 mars 2024

    Le Pape a autorisé le dicastère pour les Causes des saints à promulguer des décrets en vue de la béatification de 16 martyrs qui furent tués sous deux dictatures, nazie et soviétique, mais aussi du patriarche maronite Etienne II et du prêtre français Camille Costa de Beauregard. L’Eglise compte également 7 nouveaux vénérables.

    Lors d’une audience accordée ce matin au cardinal Marcello Semeraro, préfet du dicastère pour les Causes des saints, le Pape a autorisé la promulgation de décrets. Les prochains bienheureux seront au nombre de 19. L’Église compte également sept nouveaux vénérables.

    Un prêtre engagé pour la paix et l’œcuménisme

    Le prêtre allemand Max Josef Metzger fut victime de la dictature nazie. Engagé dans les mouvements pacifistes et œcuméniques, ce prêtre diocésain fonde en 1917 la Ligue universelle de la paix de la Croix Blanche et participe dix ans plus tard, en tant qu'observateur catholique, au Rassemblement de Lausanne, qui donnera naissance au Conseil œcuménique des Églises. Lors de l'avènement du nazisme, le fondateur de l'Institut séculier Societas Christi Regis ne craint pas de s'élever contre Adolf Hitler. Il est arrêté une première fois en 1939 et une seconde fois en 1943. Condamné à mort, il est guillotiné le 17 avril 1944 à la prison de Brandebourg-Görden. Il était conscient que son engagement pour la paix et l'œcuménisme, ainsi que son rejet du régime nazi au nom du Christ, pouvaient lui coûter la vie.

    15 religieuses martyrisées sous le communisme soviétique

    Sœur Christophora Klomfass et ses 14 compagnes, de la Congrégation des Sœurs de Sainte Catherine Vierge et Martyre, ont été tuées en 1945 par le régime communiste soviétique. Les 15 religieuses, d'origine allemande, résidaient en Prusse Orientale lors de l'invasion de l'Armée rouge. Elles sont toutes mortes entre janvier et novembre 1945, violées, torturées par les soldats soviétiques, ou mortes de privations, de mauvais traitements ou de maladies dans les camps de concentration en Russie. En signe de mépris féroce pour la religion chrétienne, leurs tortionnaires ont souvent coupé et déchiré leurs vêtements religieux.

    Etienne II, patriarche d’Antioche des maronites au XVIIe siècle

    Parmi les prochains bienheureux, on trouve une grande figure maronite. Le libanais Etienne Douayhy fut le 57e patriarche d'Antioche des maronites de 1670 jusqu’à sa mort en odeur de sainteté, en 1704. Sous son patriarcat, 27 églises furent construites, 14 évêques furent consacrés et de nombreux prêtres ordonnés. Homme érudit, attentif à l’éducation des jeunes, il œuvra au dialogue œcuménique entre l'Orient et l'Occident. Etienne II réforma notamment le monachisme maronite sur le modèle des ordres religieux de l'Église latine.

    Le père Camille Costa de Beauregard, «père des orphelins»

    Autre futur bienheureux, le français Camille Costa de Beauregard. Issu d’une famille noble de Chambéry, il perdit la foi dans sa jeunesse, jusqu’à sa conversion à l’âge de 22 ans. Après des études au Séminaire français de Rome, le jeune prêtre décide de se consacrer aux ouvriers de Savoie, avant que ne s’abatte le choléra sur sa ville natale. Il prendra alors en charge les orphelins, chez lui puis au Bocage, ce qui lui vaudra son surnom, le «père des orphelins». La fondation du Bocage, sous tutelle des salésiens de Don Bosco, poursuit encore son œuvre à Chambéry.

    Enfin, le vénérable José Torres Padilla, prêtre diocésain espagnol, cofondateur de la Congrégation des Sœurs de la Compagnie de la Croix (1811-1878).

    Les sept nouveaux vénérables sont :

    -       Geevarghese Thomas Panickaruveetil Mar Ivanios, archevêque de Trivandrum des Syro-Malabars, fondateur en 1919 des Congrégations de l'Ordre de l'Imitation du Christ Bethany Ashram et des Sœurs de l'Imitation du Christ Bethany Madhom, pionnier de l'œcuménisme en Inde et premier évêque de l'Église catholique syro-malankare.

    -       Le prêtre brésilien Liberio Rodrigues Moreira, qui, dans la première moitié du siècle dernier, a consacré sa vie aux malades et aux pauvres et a vécu les épreuves que la vie ne lui a pas épargnées avec un profond esprit chrétien, adorateur infatigable de l'Eucharistie.

    -       Le laïc profès Antonio Tomičić, membre croate de l'Ordre des frères mineurs capucins, qui, pendant les années du communisme, alors que le port de signes religieux en public provoquait moqueries et hostilité, n'a jamais retiré son habit, subissant les insultes publiques et persévérant, avec une foi ferme dans le Seigneur, dans sa tâche de mendier pour les besoins de ses frères.

    -       La laïque et mère de famille Maddalena Frescobaldi Capponi, fondatrice de la Congrégation des sœurs passionnistes de Saint-Paul de la Croix.

    -       Maria Alfinda Hawthorne, fondatrice des Sœurs dominicaines de Sainte Rose de Lima, née au milieu du XIXe siècle dans une famille protestante du Massachusetts et devenue catholique en Europe avec son mari, dont elle s'est séparée pour cause d'alcoolisme, se consacrant ensuite au service du Christ auprès des malades du cancer.

    -        Angelina Pirini, responsable laïque de l'Action catholique paroissiale de Celle di Sala di Cesenatico en Émilie-Romagne, décédée en 1940.

    -       Elisabetta Jacobucci, religieuse professe de l'Institut des sœurs franciscaines tertiaires alcantarines, qui a vécu à la charnière des XIXe et XXe siècles. Toujours prête à accepter les tâches les plus subalternes, elle sut combiner l'aspect ascétique de la contemplation de la Passion avec un intense apostolat caritatif en faveur des orphelins et des personnes âgées.

  • En mars, le Pape François demande de prier pour les nouveaux martyrs

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    De Vatican News :

    En mars, le Pape François demande de prier pour les nouveaux martyrs

    Dans son intention de prière pour le mois de mars, le Saint-Père met en avant les nouveaux martyrs, témoins du Christ. François demande aux fidèles de prier pour les nouveaux martyrs de notre temps, afin qu’ils «fécondent l’Église de leur courage et de leur élan missionnaire». «Le courage des martyrs, leur témoignage, est une bénédiction pour tous», souligne le Saint-Père dans son message.

    Voici le texte de l’intention de prière du Pape:

    «Ce mois-ci, j’aimerais vous raconter une histoire qui reflète l’Église d’aujourd’hui. C’est l’histoire d’un témoignage de foi peu connu.

    Lors d’une visite dans un camp de réfugiés à Lesbos, un homme m’a dit: «Père, je suis musulman. Ma femme était chrétienne. Des terroristes sont arrivés dans notre pays. Après nous avoir regardés, ils nous ont demandé notre religion. Ils ont vu que ma femme portait un crucifix et lui ont demandé de le jeter par terre. Elle ne l’a pas fait et ils l’ont égorgée devant moi». Ça s’est passé vraiment !

    Je sais que cet homme n’éprouvait aucune rancune. Il se concentrait sur l’exemple d’amour de sa femme, un amour pour le Christ qui l’a amenée à accepter et à rester fidèle jusqu’à la mort.

    Frères et sœurs, il y aura toujours des martyrs parmi nous. C’est le signe que nous sommes sur le bon chemin. 

    Quelqu’un qui s’y connaît m’a dit qu’il y a aujourd’hui plus de martyrs qu’au tout début du christianisme.

    Le courage des martyrs, leur témoignage, est une bénédiction pour tous.

    Prions pour que ceux qui risquent leur vie pour l’Évangile, dans différentes parties du monde, fécondent l’Église de leur courage et de leur élan missionnaire. Et soyons ouverts à la grâce du martyre.»

  • L'Église est toujours la cible : pourquoi l'archevêque de San Francisco veut mettre l'accent sur les martyrs du communisme

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    Du Pillar :

    L'Église est toujours la cible : Pourquoi l'archevêque Cordileone veut mettre l'accent sur les martyrs du communisme

    29 février 2024

    L'archevêque de San Francisco a déclaré cette semaine au Pillar qu'il fallait faire plus pour marquer le témoignage des catholiques héroïques qui s'opposent aux régimes totalitaires dans des pays comme le Nicaragua et la Chine.

    Les remarques de l'archevêque Salvatore Cordileone sont intervenues alors que l'Institut Benoît XVI de l'archidiocèse de San Francisco lance un nouveau projet visant à commémorer les martyrs du communisme.

    Tout au long du XXe siècle, de nombreux cardinaux, évêques, prêtres, religieux et laïcs ont été persécutés par des régimes marxistes totalitaires. La persécution se poursuit aujourd'hui dans des pays comme la Chine et le Nicaragua, où le gouvernement impose des restrictions sévères à la pratique de la foi et emprisonne les catholiques qui témoignent de la liberté religieuse et de la dignité humaine.

    Alors que nombre de ces martyrs sont commémorés nation par nation, dans des catégories telles que les "martyrs de Chine", l'institut affirme que cette catégorisation, bien que logique, tend à enterrer ce que ces martyrs et autres héros ont en commun : ces hommes et femmes de foi se sont dressés face aux idéologies totalitaires qui se sont répandues à travers le monde aux 20e et 21e siècles.

    Dans un entretien accordé à The Pillar, l'archevêque de San Francisco Salvatore Cordileone explique pourquoi il estime nécessaire de reconnaître, de commémorer et de célébrer le témoignage des martyrs du communisme dans le monde entier, et ce qu'il pense qu'ils peuvent enseigner à l'Église sur la persécution.

    Monseigneur, vous lancez un projet de commémoration des "martyrs du communisme". Cela pourrait sembler à beaucoup de gens une sorte de chose du 20e siècle. S'agit-il de se souvenir du passé ?

    Le passé et le présent. Ces idéologies marxistes totalitaires prennent différentes formes, mais elles consistent toutes en un contrôle et une oppression par l'État des personnes qui émettent des objections. Le communisme en est la forme la plus explicite, mais il en existe d'autres. 

    C'est certainement ce qui se passe souvent dans le monde d'aujourd'hui. Vous voyez ce qui se passe en Chine, ce qui se passe au Nicaragua. C'est toujours d'actualité.

    Pensez-vous que cela ait un impact particulier sur l'Église, ou que l'Église ait un rôle particulier à jouer dans le témoignage contre ce type d'oppression ?

    Les deux à la fois. 

    L'Église est particulièrement touchée. L'Église est toujours la cible de ces régimes parce qu'elle est prête à donner une voix aux sans-voix et à défendre les pauvres. Et les pauvres ont tendance à avoir la foi et à faire confiance à l'Église. 

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  • Un évêque mozambicain dénonce l'oubli des violences antichrétiennes commises par les djihadistes

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    De Ngala Killian Chimtom sur Crux :

    Un évêque mozambicain met en garde contre l'ignorance des violences antichrétiennes commises par les djihadistes

    26 février 2024

    Un évêque mozambicain met en garde contre l'ignorance des violences antichrétiennes commises par les djihadistes.

    Face à l'escalade de la violence et à ce qu'il décrit comme un "exode de population" dû à une campagne djihadiste ciblant principalement les chrétiens, l'évêque catholique du nord du Mozambique avertit que le conflit meurtrier et la crise humanitaire risquent d'être ignorés alors que la communauté internationale se concentre sur d'autres points chauds tels que l'Ukraine et la bande de Gaza.

    "Le plus grand risque est que [les victimes] soient oubliées en raison d'autres guerres dans le monde", a déclaré l'évêque António Juliasse Ferreira Sandramo de Pemba, dans la province septentrionale de Cabo Delgado, au Mozambique.

    "Nous ne pouvons absolument rien faire", a déclaré Mgr Juliasse dans un récent message adressé à l'organisation caritative pontificale Aide à l'Église en détresse, précisant que dans son propre diocèse, des villages entiers ont été détruits, entraînant la fuite de milliers de personnes.

    Il a ajouté que des missionnaires se joignaient aux populations en fuite pour tenter de répondre à leurs besoins en exil.

    Selon l'Organisation internationale pour les migrations des Nations unies, une nouvelle flambée d'insurrection djihadiste à Cabo Delgado a déraciné au moins 14 000 personnes au cours des dernières semaines, dont de nombreux enfants fuyant la violence en bus, en canoë ou à pied. La plupart des violences ont été dirigées contre des cibles chrétiennes, dans un pays où le christianisme représente environ 60 % de la population.

    Juliasse a confirmé que la situation s'aggravait.

    "Les violences perpétrées dans ce district au cours des deux dernières semaines ont été telles qu'une douzaine de villages, dont certains très peuplés, ont été pris pour cible, avec la destruction de maisons et d'institutions", a-t-il déclaré. "Dans ces villages, toutes les chapelles chrétiennes ont été détruites.

    "Le point culminant a été l'attaque de Mazeze, le poste administratif du district de Chiúre, avec la destruction de nombreuses infrastructures publiques et sociales gérées par le gouvernement, ainsi que de notre mission, qui apportait un soutien social important aux habitants de la région", a ajouté Mgr Juliasse.

    L'évêque a parlé d'un "drame de la fuite" et d'un "véritable exode de la population", alors que les groupes armés continuent de frapper diverses communautés.

    "Les populations des villages déjà réduits en cendres fuient, tout comme les populations des villages qui risquent maintenant d'être attaqués. Beaucoup suivent un chemin dont on n'est sûr que du point de départ", a déclaré Mme Juliasse.

    "Ils partent à la recherche d'un lieu sûr. Je ne sais pas où ils le trouveront... peut-être, [simplement] le moins dangereux", a-t-il ajouté.

    L'évêque de 55 ans a noté que de nombreuses personnes fuient en portant "un baluchon sur la tête ou sur le seul vélo de la famille. C'est tout ce qui leur reste. La faim, la soif et la maladie ne tarderont certainement pas à arriver".

    Il a ajouté qu'ils fuyaient pour sauver leur vie, de peur de subir "le même sort que ceux qui ont été décapités et fusillés".

    L'ecclésiastique a décrit l'histoire d'une jeune mère, nièce d'un employé de la curie diocésaine, qui s'est enfuie en emportant son nouveau-né.

    "Entre la chaleur et la poussière, elle a bu l'eau qu'elle a trouvée, a eu des diarrhées et des vomissements et a succombé [à la maladie]. Le petit bébé s'est retrouvé sans mère, sans culpabilité et sans paix", a-t-il déclaré.

    Cette nouvelle vague d'attaques survient alors que les autorités mozambicaines, avec l'aide des troupes rwandaises et d'un contingent militaire de la Communauté de développement de l'Afrique australe, semblaient initialement avoir maîtrisé la situation. À la mi-décembre, l'armée mozambicaine a affirmé que 90 % du Cabo Delgado avaient été sécurisés, mais des analystes indépendants ont prévenu que les djihadistes n'avaient fait qu'opérer un repli tactique et qu'ils allaient riposter.

    Le président du Mozambique, Philippe Nyusi, a exprimé son inquiétude face à cette nouvelle vague d'attentats.

    "Il y a un nombre important de personnes qui se déplacent d'une région à l'autre et se plaignent du soutien dont elles bénéficient", a déclaré M. Nyusi à l'issue d'une réunion avec les commandants militaires du pays.

    "Les terroristes essaient de recruter dans cette province, c'est pourquoi nous voyons ces mouvements", a-t-il déclaré.

    Selon le HCR, au moins deux millions de personnes ont été contraintes de fuir leur domicile depuis que les combats ont éclaté dans la région en 2017. Au moins 5 000 personnes ont été tuées.

    La Commission européenne estime que quelque 3,5 millions de personnes sont désormais confrontées à la perspective d'une insécurité alimentaire aiguë dans le nord du Mozambique.

    Le 18 février, le pape François s'est exprimé sur la situation, offrant des paroles de réconfort à un peuple désespéré, souffrant et en fuite.

    "La violence contre les populations sans défense, la destruction des infrastructures et l'insécurité sévissent à nouveau dans la province de Cabo Delgado, au Mozambique, où la mission catholique de Notre-Dame d'Afrique à Mazezeze a également été incendiée ces derniers jours", a déclaré le pape François lors de la prière de l'Angélus.

    "Prions pour que la paix revienne dans cette région tourmentée", a-t-il ajouté. "N'oublions pas que la guerre est toujours une défaite : La guerre est toujours une défaite. Toujours", a-t-il ajouté.

  • Burkina Faso : plus de 15 morts dans l'attaque d'une église catholique

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    D'Arnaud Bevilacqua sur le site du journal la Croix :

    Burkina Faso : au moins quinze morts dans une attaque contre une église catholique

    Le diocèse de Dori, dans le nord-est du Burkina Faso, a fait état d’une attaque, dimanche 25 février, contre la communauté catholique du village d’Essakane, dans la région du Sahel, qui aurait fait au moins 15 morts.

    25/02/2024

    Au moins quinze morts et deux blessés. C’est le bilan provisoire, selon le diocèse de Dori, dans le nord-est du Burkina Faso, d’une attaque visant la communauté catholique du village d’Essakane, dans la région du Sahel, non loin des frontières du Mali et du Niger.

    « C’est dans la foi et dans l’espérance que nous portons à votre connaissance l’attaque terroriste dont a été victime la communauté catholique d’Essakane-Village ce jour 25 février 2024, alors qu’elle était réunie pour la prière du dimanche », a réagi le diocèse de Dori, au nom de son évêque, Mgr Laurent Dabiré.

    « En cette circonstance douloureuse, nous vous invitons à la prière pour le repos en Dieu de ceux qui sont morts dans la foi, pour la guérison des blessés et pour la consolation des cœurs éplorés, est-il écrit dans le communiqué. Prions aussi pour la conversion de ceux qui continuent de semer la mort et la désolation dans notre pays. Que nos efforts de pénitence et de prière en ce temps béni du Carême nous obtiennent la paix et la sécurité pour notre pays le Burkina Faso. »

    Des groupes terroristes qui contrôlent une partie du territoire

    Ce pays d’Afrique de l’Ouest est sous la menace de groupes terroristes armés depuis 2015, qui contrôlent de larges parties du territoire, principalement dans le Nord, à la frontière avec le Mali. Depuis le coup d’État du capitaine Ibrahim Traoré, en septembre 2022, l’armée mène une stratégie très offensive contre ces mouvements djihadistes. Les groupes islamistes armés commettent régulièrement des exécutions sommaires, des enlèvements et des pillages. Le conflit a entraîné le déplacement de plus de deux millions de personnes à l’intérieur du pays et fait plus de 16 000 morts – civils et militaires –, selon l’ONG Acled.

    Dans ce contexte sécuritaire dramatique, la population, dont une minorité de chrétiens, est prise en étau. Dans un entretien à La Croix, en juin 2023, Mgr Laurent Dabiré évoquait les chrétiens au Sahel où la situation est telle « que l’Église est en difficulté, et que des communautés chrétiennes ont disparu – ou se trouvent en passe de disparaître »« Alors que notre pays était très réputé auparavant pour sa tradition de dialogue et de cohabitation interreligieuse pacifiste, expliquait-il alors, ces groupes terroristes cherchent notamment à diviser la population, en jouant sur les différences ethniques et religieuses, pour propager partout leur vision d’un islam radical. Ils alimentent ainsi un climat de soupçons entre les communautés. »

  • Ils sont condamnés à mort pour leur conversion; la Libye réprime durement les chrétiens

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    Lu sur Avvenire :

    Ils sont condamnés à mort pour leur conversion. La Libye étouffe également les chrétiens

    23 février 2024

    Ils risquent la peine de mort pour atteinte à la sécurité de la Libye. Les accusés sont au nombre de six, tous libyens. Depuis un an, ils attendent de savoir quand ils seront pendus ou fusillés. En attendant, ils prient pour être graciés. Mais il s'agit aussi d'un crime. Car l'article 207 du code pénal de Tripoli punit toute tentative de diffusion d'opinions visant à "altérer les principes constitutionnels fondamentaux ou les structures de base de l'ordre social", voire à renverser l'État. Toute personne possédant des livres, des tracts, des dessins, des images, des slogans "ou tout autre objet" subversifs risque la peine de mort. C'est ce que dit la loi. Et c'est ce que disent les six hommes qui se sont convertis au christianisme et qui, pour le simple fait de ne pas avoir caché leur conversion, sont traités de la même manière que les terroristes locaux de Daesh.

    La Libye s'est hissée à la troisième place dans le classement des pays où la persécution des chrétiens est la plus brutale. Le rapport annuel de Portes Ouvertes, l'organisation non gouvernementale nord-américaine qui surveille les attaques contre les communautés chrétiennes et les individus dans le monde, indique que la nation nord-africaine a malheureusement gagné "deux positions sur la World Watch List (le "baromètre" qui mesure la persécution, ndlr), avec la plus forte augmentation du nombre d'épisodes de violence signalés contre les croyants". Il est clair qu'il n'y a pas de zone de sécurité en Libye pour les croyants", peut-on lire dans le dossier de l'organisation.

    La législation et le gouvernement chancelant de Tripoli convergent dans un étau d'intolérance envers ceux qui n'adhèrent pas à la foi musulmane. Les migrants sont souvent pris pour cible parce qu'ils ne sont pas islamiques

    On estime qu'il y a un peu plus de 35 000 chrétiens en Libye, soit environ 0,5 % des 7,1 millions d'habitants, dont la majorité est musulmane. Une grande partie du pays vit dans une sorte d'anarchie perpétuelle, gouvernée par des milices. "L'année dernière en Libye, le recours à l'article 207 contre les membres les plus engagés de la société civile et des organisations internationales a augmenté", a déclaré Noura Eljerbi, une militante des droits de l'homme contrainte à l'exil après avoir reçu des menaces de mort pour son travail.

    Les six chrétiens arrêtés en mars 2023 avaient avec eux un missionnaire d'une église protestante américaine, qui a été relâché et rapatrié sain et sauf. L'Agence libyenne de sécurité intérieure (Isa) n'avait pas mâché ses mots en expliquant dans un communiqué qu'elle avait été contrainte d'intervenir avec force pour "mettre fin à une action de groupe organisée visant à inciter les gens à abandonner l'islam". Et pour le confirmer, elle avait mis en circulation des vidéos d'aveux.

    L'un des "subversifs", l'ingénieur Seyfao Madi, marié et père d'un enfant, a confirmé devant la caméra de la police qu'il s'était converti au christianisme en 2017 et qu'il tentait de convertir d'autres personnes. La preuve du crime était dans ses mots : "En 2016, un ami m'a présenté à d'autres personnes, y compris un chrétien des États-Unis. Nous avons parlé et discuté ensemble. L'année suivante, j'ai été baptisé".

    Selon l'organisation de défense des droits de l'homme Humanists International, la législation libyenne est largement fondée sur la religion. Une constitution provisoire, rédigée après l'éviction de l'ancien dirigeant Mouammar Kadhafi en 2011, garantit aux non-musulmans la liberté de pratiquer leur foi. Cependant, selon des organisations non gouvernementales chrétiennes telles que Middle East Concern (Mec), Open Doors et The Voice of the Martyrs, les musulmans qui se sont convertis à une autre religion subissent de fortes pressions sociales et économiques pour renoncer à leur nouvelle foi et revenir à l'islam.

    Les sources ont également indiqué que les convertis à d'autres religions, ainsi que les athées et les agnostiques, étaient confrontés à des menaces de violence ou de licenciement et à l'hostilité de leur famille et de leur communauté en raison de leurs croyances. Même une synagogue abandonnée à Tripoli a été utilisée comme centre religieux islamique sans aucune autorisation.

    Même le rapport annuel du département d'État américain sur la liberté religieuse reconnaît le mauvais traitement des migrants chrétiens, ciblés par des groupes extrémistes. Les chrétiens d'autres pays africains sont souvent kidnappés et, dans certains cas, sauvagement assassinés. Les chrétiens subsahariens sont davantage menacés. N'ayant pas le statut officiel de personnes déplacées ou de demandeurs d'asile, ils sont enlevés et font souvent l'objet de trafics.

    Les milices impliquées dans l'abus des migrants, comme le montrent plusieurs photos publiées par " Avvenire " ces dernières années, qui prouvent l'existence de camps de prisonniers dédiés exclusivement aux chrétiens, sont toutes affiliées aux autorités centrales de Tripoli.

    Ces dernières bénéficient d'accords internationaux, dont le protocole d'accord Italie-Libye, renouvelé trois fois depuis 2017, qui a permis à la Libye d'obtenir des fonds, des équipements et une légitimité internationale, sans améliorer substantiellement les conditions des droits humains fondamentaux, y compris la protection de la liberté religieuse. Sur la liste noire de Portes Ouvertes, Tripoli est précédé par la Corée du Nord et la Somalie et est suivi par l'Érythrée et le Yémen.

    "On pense que de nombreuses personnes, rapporte Portes Ouvertes, ont également été prises pour cible en raison de leur foi chrétienne. Depuis des années, des rapports en provenance de Libye font état de cas généralisés de trafic d'êtres humains, d'abus sexuels, de torture et d'extorsion. Leur foi rend les migrants chrétiens extrêmement vulnérables à de tels abus, ce qui oblige la plupart d'entre eux à garder secrète leur appartenance religieuse".

  • Adieu à l’Inde démocratique et multiculturelle où les chrétiens sont de plus en plus persécutés

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (Diakonos.be) :

    Adieu à l’Inde démocratique et multiculturelle. Où les chrétiens sont de plus en plus persécutés

    Les élections se rapprochent dans ce qu’on appelle encore « la plus grande démocratie du monde » et pour être certain de les remporter haut la main, le premier ministre Narendra Modi ne manque pas d’imagination.

    Pour ratisser les votes de la minorité chrétienne – 68 millions sur un milliard quatre cents millions, soit 5% de la population – il a multiplié les gestes de proximité avec les différentes Églises. À Pâques, l’an dernier, il s’est rendu en personne, pour la première fois, dans la cathédrale catholique de New Delhi, pour allumer un cierge devant la statue du Christ ressuscité. Quelques plus tôt, il rencontrait le chef de l’Église orthodoxe syro-malankare, tandis que d’autre membres du Bharatiya Jamata Party, le BJP, le parti hindouiste au pouvoir, rendaient visite aux diocèses du Kerala, l’État indien dans lequel les catholiques sont le plus représentés, ce qui lui avait d’ailleurs valu les éloges publics du cardinal George Alencherry.

    Dans le même temps, Modi entretient le terreau électoral de la bien plus importante minorité musulmane, forte de pas moins de 200 millions de personnes.

    Le nombre d’inscrits à la branche musulmane du Rashtriya Swayamsevak Sangh, ou RSS, l’organisation hindouiste d’extrême-droite qui constitue le berceau idéologique et le bras paramilitaire du BJP, dans lequel Modi a milité dans sa jeunesse, a augmenté en quelques années passant de 10.000 à un million de membres, et cette dernière vient récemment de mettre en œuvre une politique d’occupation systématique des postes à responsabilité dans les universités islamiques par des professeurs acquis à sa propre cause. Ces universités sont au nombre d’une douzaine et, sur leurs façades, les drapeaux de l’Inde ont fait leur apparition le jour de l’indépendance, le 15 août, une première. L’objectif électoral est de doubler les votes en faveur du BJP qui s’élevaient à 9% des électeurs musulmans aux dernières élections pour atteindre les 17% annoncés par les derniers sondages.

    Mais entretemps, derrière ces apparences de bon voisinage, la réalité est bien différente.

    Le National Council of Educational Research and Training a modifié les livres scolaires pour les étudiants de 11 à 18 ans pour la troisième fois depuis que le BJP est au pouvoir, à l’avantage exclusif des hindous. Il a réduit au minimum les références à l’empire Moghol, la dynastie musulmane qui a gouverné une grande partie de l’Inde entre le XVIe et le XIXe siècle. Quelques lignes à peine pour l’assassinat du Mahatma Gandhi, le leader qui a conduit le pays à l’indépendance à l’enseigne de la non-violence et de l’unité entre hindous et musulmans, tué en 1948 par un hindouiste fanatique issu du RSS. Et les violences de 2002 au Gujarat qui avaient fait un millier de victimes musulmanes, alors que Modi était à l’époque le premier ministre de cet État indien, sont totalement passées sous silence.

    Mais surtout, Modi a amorcé un tournant dans l’histoire de l’Inde moderne en officiant personnellement (voir photo) pour accomplir le rite de la consécration de l’image du dieu Rama enfant, le Ram Lalla, dans le sous-sol du nouveau temple grandiose construit en son honneur à Ayodha, qui est en train d’être construit sur les ruines d’une mosquée de l’époque Moghol rasée au sol par des extrémistes hindous en 1992, après des années de siège et d’assaut.

    « Ce 22 janvier 2024 marque le début d’une nouvelle ère » a déclaré Modi au beau milieu de la cérémonie, flanqué de Mohan Bhagwat, le chef suprême du RSS. « Rama est la foi de l’Inde. Rama est la fondation de l’Inde. Rama est la loi de l’Inde. Rama est le leader et Rama est la politique de l’Inde ».

    En lieu et place de ce qui était l’Inde démocratique et multiculturelle, on assiste donc à l’émergence, comme le veut Modi l’Hindou Rasthra, d’une Inde en tant que nation exclusivement hindoue. Une Inde dans laquelle les fidèles des autres religions indiennes, comme les sikhs, les bouddhistes, les jaïnistes et les animistes des populations tribales seront tolérés, mais pas ceux qui professent les religions des peuples envahisseurs, comme l’islam des empereurs Moghols et le christianisme des colons anglais.

    Et comme c’était prévisible, le début de cette « nouvelle ère » annoncée par Modi à Ayodha a déclenché une nouvelle vague de violences contre les chrétiens, comme le rapporte Carlo Buldrini, un observateur bien informé qui a été pendant de nombreuses années régent de l’Institut culturel italien  de New Delhi, dans le journal « Il Foglio » du 7 février :

    « Le jour qui a précédé la consécration de l’image de Rama était un dimanche. Dans les États du Madhya Pradesh et du Chhattisgarh, les militants de la droite hindoue ont attaqué des églises catholiques et évangéliques à l’heure de la messe et du culte communautaire en criant ‘Jai Shri Ram’. Nous avons reçu des informations d’attaques contre des églises et des communautés chrétiennes dans les bourgades de Dabtalai, Matasula, Uberao, Dhamaninathu et Padlawa dans le Madhya Pradesh et de Basudopur dans le Chhattisgarh. À Dabtalai, 25 jeunes ont encerclé le toit de l’édifice et ont hissé sur la croix un drapeau couleur safran sur lequel était imprimée l’image du nouveau temple d’Ayodhya. À Matasula, l’église catholique a été attaquée bien qu’on ait pendu au mur un grand poster en couleurs avec l’image de Rama et du nouveau à côté de celle de son évêque, Peter Ruman Kharadi. Le poster, rédigé en hindi, présentait des félicitations et des bons vœux pour la consécration du temple d’Ayodhya ‘de la part de toute la communauté du district de Jhabua au Madhya Pradesh’ ».

    Rien de bien nouveau dans ce compte-rendu. Voilà des années qu’en Inde, les agressions contre les chrétiens et les musulmans sont en augmentation constante, motivées par la haine religieuse, par l’hostilité entre ethnies ou entre castes, mais également à cause des lois anti-conversion qui sont déjà entrées en vigueur dans douze États pour protéger – soi-disant – la religion hindoue et qui sont utilisées contre des églises et des écoles chrétiennes, comme si chaque conversion y survenait sous la tromperie ou la contrainte.

    Il suffit à ce sujet de mentionner deux événements très récents. Le 7 février, à Lucknow dans l’Uttar Pradesh, le prêtre catholique Dominic Pinto a été arrêté avec l’accusation d’avoir cherché à « convertir des hindous pauvres » parce qu’il avait autorisé, dans le centre pastoral qu’il dirigeait, une rencontre de prière organisée par un groupe protestant ainsi que par le Khrist Bhakta, les « adorateurs du Christ », un mouvement de personnes qui, bien qu’ils ne se soient pas convertis au christianisme, suivent les enseignements de Jésus. L’évêque de Lucknow a protesté énergiquement contre cette arrestation, effectuée « sans aucune preuve et en détournant gravement la loi anti-conversion », dans un État comme l’Uttar Pradesh dans lequel les chrétiens représentent à peine 0,18% des plus de 200 millions d’habitants, dont 80% d’hindous.

    Le 27 janvier, dans l’État du Chhattisgarh, une énième cérémonie collective appelée Ghar Wapsi, « retour à la maison » s’est déroulée, il s’agit en fait de la reconversion à l’hindouisme – à grand renfort de subsides économiques – d’un millier de chrétiens appartenant à des castes inférieures ou sans caste, par le rite du lavement des pieds dans les eaux du Gange.

    Les musulmans aussi font naturellement aussi les frais des lois anti-conversion et des rites de reconversion à la religion hindoue. Ces derniers jours, ils ont été victime de la démolition de deux autres mosquées, à Haldwani dans l’État de l’Uttarakhand et dans le district Mehrauli de New Delhi, non pas à l’œuvre d’une bande d’agresseurs agités mais bien de fonctionnaires du gouvernement, sur base de décrets qui prétendant que les deux mosquées avaient été construites illégalement, alors que l’une d’entre elles, celle de Delhi, était vieille de six cents ans. Les démolitions ont provoqué des manifestations écrasées dans la violence, faisant cinq morts et plus de 80 blessés.

    Et une autre mosquée historique est menacée d’être transformée en u temple au dieu Shiva, à Varanasi, la ville sainte de l’hindouisme, sur le fleuve Gange.

    De plus, depuis le 10 février, une loi est entrée en vigueur dans l’État de l’Assam punissant les pratiques « magiques » de guérison, mais en réalité, elle vise – aux dires du premier ministre Himanta Biswa Sara – à « freiner l’évangélisation » de la part de ceux qui « utilisent la guérison pour convertir les populations tribales ».

    C’est en vain que l’archevêque de Guwahati, John Moolachira, et l’Assam Christian Forum qui réunit les différentes confessions chrétiennes de la région ont objecté que le soin des malades dans leurs dispensaires et leurs hôpitaux ne relève pas du « prosélytisme » mais est « une réponse de compassion face à la souffrance humaine » et que la prière qui accompagne les soins n’a rien de magique mais est une pratique universelle d’invocation à Dieu et d’amour, qui existe non seulement dans les églises et les mosquées mais également dans les temples hindous.

    Sandro Magister est vaticaniste à L’Espresso.
    Tous les articles de Settimo Cielo depuis 2017 sont disponibles en ligne.

  • Le Nigeria a connu en 2023 l'année la plus sanglante en matière d'attaques islamistes contre les chrétiens

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    De Ngala Killian Chimtom sur le Catholic Herald :

    Rapport : 8000 chrétiens nigérians assassinés au cours de la pire année en matière d'attaques islamistes

    Le 16 février 2024 à 8h55

    YAOUNDÉ, Cameroun - Le Nigeria a connu l'année dernière l'année la plus sanglante en matière d'attaques islamistes contre les chrétiens, selon un nouveau rapport.

    Plus de 8 000 chrétiens ont été tués en 2023, a déclaré la Société internationale pour les libertés civiles et l'état de droit (Intersociety).

    Le rapport publié le mercredi des Cendres donne des détails poignants sur les meurtres, les enlèvements et les disparitions forcées de populations majoritairement chrétiennes dans plusieurs régions du Nigeria.

    "Les forces combinées des djihadistes islamiques protégés par le gouvernement et des forces de sécurité du pays (NSFc) sont directement et indirectement responsables de l'assassinat à la hache en 2023 de pas moins de 8 222 chrétiens sans défense - couvrant une période de 13 mois ou de janvier (2023) à janvier (2024)", indique le rapport, signé entre autres par le directeur d'Intersociety, Emeka Umeaglalasi.

    Les meurtres ont été perpétrés par diverses factions, notamment les bergers peuls djihadistes responsables d'au moins 5 100 décès de chrétiens, Boko Haram et ses alliés avec 500 décès, les bandits peuls djihadistes avec 1 600 décès et les forces de sécurité "inspirées par l'islam" avec 1 000 décès de chrétiens.

    Le rapport indique que les tueries de janvier 2023 à janvier 2024 ont été "les plus meurtrières de ces dernières années" et accuse le gouvernement nigérian et les forces de sécurité d'avoir échoué à "se montrer à la hauteur de la situation".

    Mais les meurtres perpétrés au cours de l'année écoulée s'inscrivent dans le cadre d'une guerre de longue date contre les chrétiens, qui remonte à 2009, lorsque Boko Haram a entamé sa campagne meurtrière dans le pays le plus peuplé d'Afrique.

    "Le Nigeria est devenu le deuxième pays génocidaire le plus meurtrier au monde, avec plus de 150 000 civils sans défense tués pour des motifs religieux depuis 2009", indique le rapport.

    Il indique qu'environ 100 000 chrétiens figurent parmi les 150 000 personnes tuées, tandis que les musulmans modérés représentent environ 46 000 personnes et les membres d'autres religions représentent les 4 000 civils sans défense restants.

    Le rapport indique que le nombre de morts au Nigéria n'est surpassé que par celui de la Syrie, qui est plongée dans une guerre civile dévastatrice depuis 2011, avec 306 000 civils tués sur environ 21,5 millions de citoyens.

    Selon le rapport, le meurtre systématique des chrétiens au Nigéria s'apparente à un "génocide silencieux", soulignant l'absence de couverture médiatique et l'indifférence de la communauté internationale.

    Le rapport indique également que les meurtres et les actes de violence horribles et atroces commis à l'encontre de personnes ou de groupes et de leurs biens sur la base de facteurs ethniques et religieux ont entraîné la destruction de dizaines de milliers de maisons de civils, de plus de 18 500 lieux de culte chrétiens, de 1 000 sanctuaires religieux et de 2 500 centres d'éducation chrétienne/traditionnelle. Au cours de la même période, plus de 59 000 kilomètres carrés de terres appartenant à des chrétiens et à des non-musulmans ont été accaparés et leurs habitants déplacés et expulsés.

    Le rapport cite des sources nationales et internationales pour affirmer que le groupe Boko Haram et ses affiliés sont responsables de l'enlèvement et de la disparition d'au moins 22 500 chrétiens, pour la plupart non armés, entre 2009 et 2014, période au cours de laquelle ils ont également démoli ou incendié 13 000 églises et 1 500 écoles chrétiennes, et contraint plus de 1,3 million d'autres à partir pour éviter d'être tués ou contraints de se convertir à l'islam.

    "Entre 2016 et 2023, soit sur une période de huit ans, plus de 30 000 civils sans défense ont été enlevés par des djihadistes islamiques et, selon certains, par des forces de sécurité "d'inspiration islamique" au Nigéria", indique le rapport.

    Selon l'Alliance internationale contre le génocide, le Nigeria figure sur la liste des quatorze génocides en cours dans le monde.

    Umeagbalasi a déclaré à Crux que le gouvernement de Muhammadu Buhari (2015-2023) et même le gouvernement de Bola Tinubu - qui est entré en fonction en 2023 - ainsi que les forces de sécurité nigérianes ont été complices de l'assassinat de chrétiens au Nigéria.

    "Ce gouvernement n'est pas différent du gouvernement Buhari", a-t-il déclaré.

    Le rapport insiste sur ce point avec encore plus de force.

    Le plus choquant dans tout cela, c'est que les bergers fulanis djihadistes opèrent librement et sans contestation, en toute impunité et avec un abandon insouciant ; les forces de sécurité nigérianes (NSF), largement accusées d'être "d'inspiration islamique", ferment les yeux ou regardent de l'autre côté, sauf lorsqu'il s'agit de protéger les vaches peules et leurs bergers ; ou d'arrêter les membres des communautés victimes et leurs dirigeants, en les qualifiant de "bandits"", indique le rapport.

    Selon M. Emeka, un "génocide silencieux" est en cours au Nigeria.

    "Si l'on examine la définition du génocide, on s'aperçoit qu'un génocide est déjà en cours au Nigeria : Un génocide anti-chrétien", a-t-il déclaré à Crux.

  • Cardinal Simoni : J'ai célébré dans des cellules et des égouts, Dieu m'a sauvé de la mort

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    De Salvatore Cernuzio sur Vatican News (it) :

    Cardinal Simoni : J'ai célébré dans des cellules et des égouts, Dieu m'a sauvé de la mort

    Entretien avec le cardinal albanais que François a cité mercredi dernier à l'audience générale comme un "martyr vivant", le remerciant pour son témoignage et son service à l'Église : "L'hommage du Saint-Père est une fleur pour toute l'Église". À 95 ans, il parcourt le monde pour célébrer des messes, visiter des sanctuaires et pratiquer des exorcismes : "On m'appelle même 50 fois par jour". Aux croyants persécutés d'aujourd'hui, il assure : "La souffrance deviendra joie. Nous sommes des voyageurs, de passage".

    Alors qu'il parle aux médias du Vatican dans une pièce de la Casa Santa Marta où il est invité, le téléphone du cardinal Ernest Simoni - le cardinal albanais qui a survécu aux persécutions du régime communiste et qui est aujourd'hui cité par le Pape lors de l'audience générale comme un "martyr vivant" - sonne au moins une douzaine de fois. "J'ai deux téléphones portables, explique-t-il, un pour l'Europe, un pour l'Amérique. On m'appelle du monde entier... Près de 120 appels par jour". Une cinquantaine sont des demandes d'exorcisme ou des prières de délivrance. Il les prononce en latin, la même langue qu'il utilisait pour célébrer la messe clandestinement depuis la cellule où il avait été enfermé parce qu'il était un "ennemi" de ce que le président de l'époque, Enver Hoxha, avait déclaré être le "premier État athée du monde".

    Le cardinal, franciscain conventuel, se souvient parfaitement de cette époque : messes à 2 heures du matin ou derrière des barreaux, avec du pain cuit sur la cuisinière et du vin pressé à partir de grappes de raisin, liturgies dans les égouts et "amis" musulmans qui pleuraient parce qu'ils étaient "attirés par l'Esprit Saint". Aujourd'hui, à l'âge de 95 ans, Simoni "continue à travailler pour l'Église", comme l'a dit le pape. Il le fait en priant - continuellement -, en pratiquant des exorcismes, en se rendant dans des sanctuaires (hier la messe avec les gardes suisses, demain il sera à Arezzo pour la Madonna del Conforto) en Italie, en Europe, aux Etats-Unis. Il n'est pas fatigué et ne s'attribue aucun mérite : "Tout est grâce et protection divine". Il aime parler et raconter, en gesticulant ou en serrant ses doigts noueux comme pour prier. Parfois, il semble parler avec difficulté, ne terminant jamais une phrase qui ne contienne pas une action de grâce à Jésus et à la Vierge ou une citation littérale de la Bible.

    Éminence, aujourd'hui, le pape vous a salué et remercié devant tous les fidèles dans la salle Paul VI, en vous qualifiant de "martyr vivant". Quel effet ces mots ont-ils sur vous ?

    Avec le Saint-Père, nous nous sommes retrouvés hier soir pour dîner, ici, pour nous saluer, et nous avons discuté de questions de foi. Aujourd'hui, sous une forme à laquelle je ne croyais pas, cet hommage... Mais c'était une fleur pour l'Église, le peuple et Jésus qui est le père de tous les hommes. C'est lui qui m'a sauvé de la mort d'une manière particulière. Je suis vivant grâce à Dieu. Même quand j'étais curé dans les montagnes d'Albanie, très loin, j'ai risqué quatre fois de basculer à mille mètres de l'abîme à cause de la glace. Et j'ai été sauvé... Tout est providence divine, tout est grâce divine.

    Vous avez connu l'horreur de l'emprisonnement, de l'isolement, de la persécution et de la torture. Quel souvenir gardez-vous de cette époque, de cette longue période ?

    Je ne veux pas m'éterniser, mais beaucoup de choses... Deux fois avant mon arrestation, nous avons célébré la messe à deux heures du matin, par exemple, et les deux fois, de nombreux fidèles ont vu une statue de saint Antoine en train de pleurer. Ensuite, toujours grâce au Seigneur qui m'a gardé et protégé, j'ai pu célébrer la messe clandestinement en prison, de mémoire, en latin. Je connais le latin comme la langue albanaise, nous avions une méthode à l'allemande pour apprendre les langues classiques. À la messe, il y avait des musulmans qui pleuraient : des amis, de très bons amis, avec de grosses larmes parce que l'Esprit Saint les attirait. Un très gentil professeur musulman et sa femme prenaient des raisins dans le réfrigérateur. Nous les pressions pour faire du vin.

    Et le pain ?

    Nous avions des petits réchauds pour manger en prison et avec le pain qu'on nous donnait, nous faisions des hosties. Nous célébrions dans les conditions possibles... J'ai aussi célébré des messes dans les égouts, devant 200 personnes. Si on m'avait accusé, on m'aurait pendu. C'était la protection divine sous toutes ses formes. Aucun mérite de ma part.

    Vous avez immédiatement pardonné à vos bourreaux. Pourquoi ?

    La foi catholique ! Jésus avec un amour infini a aimé et aime tous les hommes et dit que la plus grande joie au ciel sera pour un seul pécheur qui se convertit et est sauvé et non pour des milliards d'anges et de saints. "Je suis venu pour les pécheurs...". Celui qui a un cerveau pur doit faire passer Jésus en premier.

    À ceux qui, comme vous, souffrent aujourd'hui de la persécution - le pape a parlé ce matin de tant de martyrs -, quel encouragement voudriez-vous donner ?

    Jésus a dit : "Comme ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront aussi. Mais attention, votre souffrance se transformera en joie. Cette joie, personne ne pourra vous l'enlever. Tout est là, parce que nous sommes des voyageurs, des passagers....

    Au contraire, en ce moment historique du monde meurtri par les guerres, qu'avez-vous envie de dire ?

    Fraternité, fraternité, amour fraternel. Prêchez l'amour ultime pour l'humanité. Le paradis nous attend tous. Je parle de l'amour infini de Dieu et de Jésus pour tous les hommes, de toutes les confessions, de tous les peuples du monde. Il est le père de tous, il a versé son sang pour tous.  

    Vous avez 95 ans et vous continuez à servir l'Eglise, comme l'a dit le Pape...

    C'est toujours par la grâce de Dieu que je peux aller en Italie, en Europe, en Amérique. Je suis allé 25 fois en Amérique, j'ai célébré de nombreuses messes, 700 000 catholiques albanais y vivent. J'ai été ordonné pendant 55 ans, je n'ai jamais pensé que je serais cardinal, je remercie le Seigneur parce qu'il m'a donné la grâce spéciale d'être proche des âmes, de les réconcilier spirituellement. Je remercie aussi toujours la Vierge, Padre Pio et Jean-Paul II qui m'aide dans les exorcismes : certains m'ont dit qu'ils l'avaient vu... Comme le dit saint Augustin, il ne se passe pas un jour sans qu'il y ait un trait, un doigt, pour la vie éternelle. Pour la santé ? L'âge se compte avec les années mais la santé est entre les mains du Seigneur. On pleure la mort de quelqu'un mais la matière meurt, l'esprit est immortel.

  • Malgré de nouvelles consécrations épiscopales, des évêques chinois sont toujours portés disparus

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    D'Alix Champlon sur le site du journal La Croix :

    Malgré des ordinations, des évêques chinois toujours portés disparus

    Alors que les ordinations d’évêques chinois s’enchaînent, plusieurs autres, non reconnus par Pékin, sont toujours portés disparus. Dernière en date : Mgr Pierre Shao Zhumin, évêque du diocèse de Wenzhou, arrêté le 2 janvier.

    Certains diocèses chinois accueillent de nouveaux évêques, ordonnés d’un commun accord entre le Vatican et Pékin, le 25 janvier à Zhengzhou, le 29 janvier à Weifang, ou encore le 31 janvier à Shaowu. Une accélération spectaculaire, puisqu’en tout, ils sont neuf à avoir été choisis par les deux parties depuis 2018, date de l’accord entre le Vatican et la Chine sur la nomination des évêques, Pourtant, dans le même temps, d’autres fidèles chinois sont toujours sans nouvelles des leurs évêques, disparus depuis plusieurs semaines, si ce n’est plusieurs années.

    Récemment encore, le diocèse de Wenzhou, dans la province côtière du Zhejiang, à l’est de la Chine, a vu son évêque arrêté et « amené dans une propriété de l’État pour être placé en résidence surveillée », assure une source de La Croix à Hong Kong. Quand les autorités chinoises sont venues chez Mgr Pierre Shao Zhumin, le 2 janvier, l’évêque de 60 ans n’en était pas à sa première arrestation.

    Un évêque à la tête d’un diocèse « turbulent »

    Ordonné évêque de Wenzhou en 2016, Mgr Shao a connu plusieurs périodes de détention en 2017 et il était régulièrement inquiété à l’approche des fêtes liturgiques. Aux yeux du régime, Wenzhou est un diocèse « turbulent » souligne un observateur. La diaspora des chinois de Wenzhou étant importante, notamment en France, elle dote, en effet, la région d’une ouverture plus prononcée sur le monde extérieur.

    S’il est reconnu par Rome, Mgr Shao refuse de signer son adhésion à l’« Association patriotique des catholiques chinois ». Soumise au régime, l’Association représente officiellement l’Église nationale catholique et est indépendante du Vatican.

    Des évêques non reconnus par Pékin

    Peu de temps avant sa disparition, l’évêque aurait exprimé sa consternation quant aux décisions prises par le père Ma Xianshi. Ce prêtre de l’Association patriotique catholique, à qui le régime a attribué le même diocèse de Wenzhou – considéré comme vacant par Pékin – aurait transféré plusieurs prêtres et déclassé le diocèse voisin en simple paroisse. Compte tenu de ses protestations publiques, il est probable que Mgr Shao soit aujourd’hui « soumis à des cours de politiques ou des lectures pour le faire adhérer à la politique religieuse chinoise », explique un observateur, précisant que « personne ne sait combien de temps la captivité actuelle de l’évêque peut durer ».

    Car si les fidèles de Wenzhou sont sans nouvelles de leur évêque depuis un mois, au moins trois autres diocèses chinois ont un évêque porté disparu depuis plusieurs années : Mgr Joseph Zhang Weizhu, évêque de Xiangxiang et arrêté le 21 mai 2021 ; l’évêque de Xuanhua, Mgr Augustine Cui Tai, sorti des radars au printemps 2021 et enfin Mgr Zhimin, arrêté en 1996 et qui serait aujourd’hui âgé de 91 ans. Leur point commun ? Être reconnu par Rome, mais pas par l’État chinois.