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Politique - Page 132

  • Ce jeune catho tradi et facétieux croupit dans les geôles chinoises

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    De LAI MINGXIA sur Bitter Winter :

    Jacob Pius : Un "catholique traditionaliste" chinois reste en prison

    17/06/2022

    Un jeune catholique ayant le sens de l'humour a proposé d'établir une monarchie catholique traditionnelle dans une partie de la Chine. Le PCC n'a pas été amusé. Il a été arrêté en janvier 2021 et est toujours en prison.

    *Massimo Introvigne a fourni des détails sur les mouvements non chinois mentionnés par "Jacob Pius".

    Proposed coat of arms of the traditional Catholic monarchy of Yuyencia, designed by Jacob Pius. From Weibo.
    Proposition d'armoiries de la monarchie catholique traditionnelle de Yuyencia, conçue par Jacob Pius. De Weibo.

    "Viva Cristo Rey". Ce slogan était le symbole de l'insurrection Cristero de 1926 contre la République mexicaine anticléricale, et résonne encore aujourd'hui chez les catholiques conservateurs du monde entier. L'entendre répéter en Chine au 21e siècle est une toute autre affaire.

    En 2014, un jeune homme signant "Jacob Pius" a fait surface sur les médias sociaux chinois, plaidant pour l'indépendance d'un "pays" qu'il appelait Yuyencia (幽燕西亚), qui comprendrait une partie de l'actuel Hebei, Pékin et Tianjin. Il a étayé la création de Yuyencia par des théories sur la mythique première dynastie chinoise Xia.

    Ses arguments semblaient si farfelus que beaucoup soupçonnaient qu'ils étaient proposés de manière ironique, bien que le jeune homme aurait dû savoir que prôner le séparatisme en Chine n'est pas un sujet de plaisanterie mais un crime puni de lourdes peines de prison.

    Par la suite, "Jacob Pius" a expliqué que, même si d'autres religions seront tolérées, Yuyencia aura le catholicisme romain comme religion d'État et sera gouvernée selon le modèle des monarchies catholiques traditionnelles. "Jacob" a mentionné les théoriciens monarchistes français du 19e et du début du 20e siècle et la branche carliste traditionaliste du mouvement monarchiste en Espagne comme ses sources d'inspiration. Il a également déclaré que le catholicisme actuel est largement contaminé par "l'hérésie moderniste" et ne sera pas en mesure de fournir la doctrine officielle de l'État de Yuyencia. Il s'agira plutôt d'un catholicisme "traditionaliste". Là encore, c'est tout à fait inhabituel en Chine - et dangereux, puisque prôner des idéologies "contre-révolutionnaires" est également un crime.

    Proposed flag of the kingdom of Yuyencia.
    Proposition de drapeau du royaume de Yuyencia.

    Certains net-citoyens doutaient du sérieux de "Jacob Pius". D'autres pensaient qu'il avait tiré ses idées de Liu Zhongjing, apparu sur le web au début des années 2000 et connu sous le surnom de "Tante" (阿姨). Son idéologie, appelée "Tatieologie", s'inspire du philosophe nationaliste allemand Oswald Spengler, mort en 1936. Liu a théorisé que la Chine, depuis les Qing, était devenue un projet déchu, et qu'il serait préférable qu'elle se désintègre en États indépendants autonomes, dont les frontières peuvent être reconstituées sur la base de l'histoire ancienne de la Chine. Certaines de ses remarques étaient racistes et anti-islamiques, et Liu a exprimé son admiration pour les partis européens de droite et anti-immigration.

    Le fait qu'il n'ait pas été mis en prison et, bien que critiqué, qu'il ait même été invité à débattre avec des universitaires du PCC, témoigne de la tolérance limitée qui existait avant Xi Jinping - et en même temps du fait que l'extrémisme de droite de Liu n'était pas considéré comme réellement dangereux. Lorsque Xi Jinping est arrivé au pouvoir, Liu a été assez intelligent pour voir à temps ce qui s'écrivait sur les murs à temps et s'échapper aux États-Unis.

    "Jacob Pius", lui, est resté en Chine. "Gao Yang" est un militant catholique des droits de l'homme qui a été interviewé par des médias de Hong Kong et occidentaux en 2019 et 2020 sous ce nom d'emprunt, et a fourni des informations sur la persécution dans le Hebei des "objecteurs de conscience" catholiques qui ont rejeté l'accord Vatican-Chine de 2018. Bitter Winter a appris que "Jacob Pius" et "Gao Yang" sont une seule et même personne. Son vrai nom est Pang Jian, et il est né dans la ville de Baoding, dans la province du Hebei, en 1991. Il réside à Gaobeidian, une ville de niveau comté sous la juridiction de la ville de Baoding, et a publié sous le nom de "Gao Yang" des articles sur l'histoire et le folklore du Hebei.

    Pang Jian, aka “Jacob Pius.” From Weibo.
    Pang Jian, alias "Jacob Pius". De Weibo.

    Que Pang Jian alias Gao Yang alias Jacob Pius soit un catholique conservateur est vrai, bien que l'origine de sa passion pour le catholicisme monarchiste et contre-révolutionnaire européen reste obscure. Il est également difficile de distinguer les théories qu'il défend sérieusement, et celles qu'il propose simplement comme des paradoxes et des sortes d'expériences sociales.

    Sur ces questions, cependant, le PCC préfère toujours être du côté le plus sûr. Le 15 janvier 2021, Pang a été arrêté par la police de Gaobeidian et emmené au centre de détention de Gaobeidian. Le 28 janvier 2021, il a été officiellement arrêté et accusé de "séparatisme", un délit très grave. Ses amis n'ont aucune information sur son procès, s'il a lieu, mais on pense qu'il est toujours dans la prison de Gaobeidian.

    L'indépendance de Yuyencia était peut-être une blague. Mais la réaction du PCC est mortellement sérieuse.

  • Le roi Philippe au Congo : des regrets regrettables ?

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    De Bernard Lugan, historien, sur l'Afrique réelle (juin 2022) via artofuss.blog :

    Congo : les nouveaux regrettables « regrets » du roi des Belges…

    Le mardi 30 juin 2020, pliant à son tour sous l’air du temps, le roi des Belges avait présenté « ses plus profonds regrets pour les blessures infligées lors de la période coloniale belge au Congo ».

    Le mercredi 8 juin 2022, en visite officielle à Kinshasa, le roi Philippe a une nouvelle fois fait repentance pour « les blessures infligées au Congo durant la période coloniale ». Une repentance qui n’a pas lieu d’être. Pour trois raisons principales :

    1) En 1885 quand fut internationalement reconnu l’État indépendant du Congo (EIC), les esclavagistes musulmans venus de Zanzibar avaient franchi le fleuve Congo, dépeuplant les régions de la Lualaba, de l’Uélé, du bassin de la Lomami, et ils avançaient vers la rivière Mongala. A cette époque, les Africains étaient enlevés par dizaines de milliers pour être vendus sur le littoral de l’océan indien ou sur le marché aux esclaves de Zanzibar. De 1890 à 1896, de courageux belges menèrent alors ce qui fut à l’époque baptisé de « campagne antiesclavagiste » ou « campagne arabe ».

    A la place de ces injustifiables et répétitifs « regrets », c’est donc tout au contraire la mémoire de ces hommes généreux que le roi des Belges devrait célébrer. Parmi eux, les capitaines Francis Dhanis, Oscar Michaux, Guillaume-François van Kerckhoven, Pierre Ponthier, Alphonse Jacques, Cyriaque Gillain, Louis Napoléon Chaltin, Nicolas Tobback et bien d’autres.

    Pour avoir voulu arracher les malheureux noirs aux esclavagistes, Arthur Hodister et ses compagnons ainsi que le lieutenant Joseph Lippens et le sergent Henri De Bruyne furent massacrés. Les deux derniers eurent, alors qu’ils étaient encore vivants, les mains et les pieds coupés par les esclavagistes.

    Certains fanatiques demandent que leurs statues soient déboulonnées. Cela se fera probablement tant, outre-Quiévrain comme partout ailleurs en Europe, l’ethno-masochisme est désormais sans limites.

    2) La Belgique n’a pas pillé le Congo. Et pourtant, cette colonie fut une de celles dans lesquelles  les profits  privés et ceux des consortiums furent les plus importants.  L’originalité du Congo belge était qu’il subvenait à ses besoins, le plan de développement décennal ainsi que les investissements étant financés par l’impôt des grandes sociétés qui était payé et investi sur place. La colonie s’autofinançait donc, un cas à peu près unique dans l’histoire coloniale de l’Afrique qui contredit à lui seul le postulat culpabilisateur.

    Mais, pour mettre en valeur cet immense territoire, il fallut commencer par y créer des voies de communication et notamment une voie ferrée reliant l’estuaire du Congo (Matadi), à la partie navigable du fleuve. En 1898, au bout de neuf années d’efforts surhumains, les 390 kilomètres de la ligne Matadi-Léopoldville furent achevés, mais 1800 travailleurs noirs et 132 cadres et contremaîtres blancs étaient morts durant les travaux. Rapportées aux effectifs engagés, les pertes des Blancs étaient 10 fois supérieures à celles des Noirs.

    En 1908, le Congo, propriété personnelle du roi Léopold II, fut repris par la Belgique. De 1908 à 1950, les dépenses engagées par Bruxelles dans sa colonie furent de 259 millions de francs-or et durant la même période, le Congo rapporta 24 millions de francs-or à l’Etat belge[1]. La Belgique n’a donc pas bâti sa richesse sur le Congo, même si des Belges y ont fait fortune, et parfois de colossales fortunes, mais ce n’est pas la même chose.

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  • Monde : des millions de chrétiens déplacés de force à cause de leur identité religieuse

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    Journée mondiale des réfugiés : plusieurs millions de chrétiens déplacés dans le monde selon un rapport

    17/06/2022

    Quelques jours avant la Journée mondiale des réfugiés (célébrée le 20 juin prochain), l’ONG chrétienne internationale Portes Ouvertes a publié un nouveau rapport intitulé « The Church on the run » (« l’Église en fuite ») sur la situation des populations chrétiennes déplacées et réfugiées. Ainsi, parmi les pays analysés par l’organisation via son Index mondial de persécution des chrétiens 2022, dans 58 pays sur 76, on compte des chrétiens affirmant avoir été déplacés de force à cause de leur identité religieuse.

    Des réfugiés Karen au bord du fleuve Salouen, le 29 mars à Mae Hong Son, Thaïlande.

    En amont de la Journée mondiale des réfugiés (célébrée le 20 juin par les Nations unies, à l’occasion du 50e anniversaire de l’adoption de la Convention du 28 juillet 1951 relative au statut des réfugiés), l’organisation internationale Portes Ouvertes, qui soutient les chrétiens persécutés, a publié un nouveau rapport via son Index mondial de persécution des chrétiens 2022. Le rapport, intitulé The Church on the run « l’Église en fuite » et qui porte sur les personnes déplacées internes et sur les réfugiés, croise ses chiffres sur la liberté religieuse avec ceux de l’UNHCR (Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés), qui a élevé récemment à 100 millions le nombre de personnes dans le monde forcées de fuir leur communauté.

    Il en résulte que dans 58 pays sur 76, on compte des chrétiens qui affirment avoir été déplacés de force de leur domicile à cause de leur identité religieuse. Parmi les déplacés internes – c’est-à-dire au sein des frontières de leur propre pays –, presque la moitié (46 %) viennent de cinq pays qui sont sur la liste des lieux où les chrétiens sont les plus persécutés (notamment en Afghanistan et au Yemen). Par ailleurs, 68 % des réfugiés (qui ont dû quitter leur pays à cause de la guerre ou de la violence) viennent de cinq pays considérés parmi le plus dangereux en termes de discriminations et de persécutions religieuses, notamment en Birmanie.

    « Pour bien comprendre la situation des persécutions religieuses, il faut regarder à la fois l’Église dans les pays d’origine et l’Église en fuite », commente Hélène Fisher, une experte de l’équipe de recherche de Portes Ouvertes« Diviser les communautés religieuses, cela fait partie d’une stratégie délibérée. Les déplacements ne sont pas qu’une conséquence des persécutions, mais dans beaucoup de cas, il s’agit de tentatives délibérées d’éradiquer le christianisme de leur communauté ou de leur pays. »

    L’instabilité politique a aggravé la situation des réfugiés internes en Birmanie

    En Asie, les principaux facteurs poussant les gens à quitter leur maison sont la famille et la communauté locale, avec de fortes pressions imposées à ceux qui se convertissent d’une autre religion au christianisme. La situation est particulièrement grave au Pakistan, où les minorités religieuses subissent des lois contre l’apostasie et le blasphème, ce qui veut dire que même au sein des familles, une conversion peut être vue comme une menace bafouant leur honneur. L’instabilité politique et la montée de l’extrémisme religieux sont d’autres facteurs alimentant les déplacements sur le continent asiatique, comme c’est le cas en Birmanie, particulièrement dans les États Karen, Chin, Kayah et Kachin.

    Par ailleurs, en Corée du Nord, où aucune religion n’est autorisée, ceux qui fuient recherchent une plus grande liberté en tentant de traverser la frontière, par exemple en rejoignant la Chine. Mais selon un expert régional, le Covid-19 a compliqué la situation alors que les hommes nord-coréens sont encore plus exposés aux dénonciations des employeurs chinois, et les femmes nord-coréennes risquent d’être victimes de trafics en Chine continentale.

    Portes Ouvertes conclut son rapport en appelant à prendre conscience de la présence de nombreux chrétiens parmi les personnes déplacées internes et les demandeurs d’asile, afin « de mieux les protéger dans leur exode ». « Il y a en fait des situations où leurs souffrances se poursuivent même dans les camps, justement à cause de violences religieuses, ce qui n’est pas suffisamment évoqué », explique l’ONG. « Dans certains cas », explique Eva Brown, analyste pour l’organisation, « les gouvernements et même des ONG internationales bien intentionnées peuvent malheureusement se montrer complices de discriminations contre les chrétiens déplacés ». « C’est pourquoi il est vital d’informer sur cette vulnérabilité à différents niveaux, pour mieux répondre aux besoins des déplacés et des réfugiés marginalisés. »

    (Avec Asianews)

  • Les chrétiens du Nigeria au coeur des ténèbres

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    De Philippe Oswald sur La Sélection du Jour :

    16 juin 2022

    Au Nigeria, les chrétiens sont au cœur des ténèbres

    Les persécutions islamiques redoublent au Nigeria, spécialement contre les chrétiens. Dernières exactions connues : le meurtre atroce d’une jeune fille et une attaque sanglante contre une église durant la messe de la Pentecôte.

    Il y a huit ans, dans la nuit du 14 au 15 avril 2014, le groupe terroriste islamique Boko Haram enlevait 276 lycéennes, chrétiennes pour la plupart, à Chibok, dans le nord-est du Nigeria. Ce rapt avait provoqué une émotion mondiale. 109 des lycéennes de Chibok n’ont toujours pas été retrouvées, et ne le seront sans doute jamais… « Selon les témoignages des rescapées, elles ont toutes été mariées de force, vendues, réduites à l’état d’esclaves sexuelles et domestiques » ( La Croix, 15/4/2022). Voit-on des manifestations pour exiger une enquête internationale sur cette abomination ? Où sont passées les féministes ? Depuis cet enlèvement collectif, plus de 1 500 élèves ont été victimes d’enlèvement au Nigeria sans susciter de notable regain d’émotion. L’opinion s’est habituée aux exactions et attentats islamiques sur tous les continents, en particulier en Afrique. Ils n’ont jamais cessé au Nigeria, le pays qui paie le plus lourd tribut aux massacres, enlèvements et viols de chrétiens (cf. LSDJ n°847).

    Le 12 mai, en réaction à un simple message WhatsApp où elle remettait en cause la légitimité de Mahomet, Deborah Samuel, une jeune étudiante dans l'État de Sokoto, a été lapidée par d’autres étudiants et son corps brûlé. Les meurtriers ont été arrêtés, mais leur arrestation a déclenché de violentes manifestations. Dans cet État au nord-ouest du Nigeria, la charia est en vigueur. Un couvre-feu a été décrété. Quelques jours plus tard, dans le Nord-Est du pays, une autre femme accusée elle aussi de blasphème, a été sauvée du lynchage par les tirs de sommation des policiers contre une foule déchaînée.

    Dimanche 5 juin, solennité de la Pentecôte, l’attaque de l'église catholique St Francis dans la ville d'Owo, dans le sud-ouest du Nigeria, une région habituellement épargnée par les djihadistes, a fait au moins 40 morts et une soixantaine de blessés. Un massacre perpétré par explosifs et mitraillage. Selon le ministre nigérian de l’intérieur, les terroristes appartiendraient au groupe État islamique en Afrique de l’Ouest (acronyme en anglais : Iswap). L’Iswap a été fondée en 2016 par Mohammed Yusuf après une scission de Boko Haram, groupe islamiste fondé en 2002 à Maiduguri. Il est d’ailleurs dirigé par Abou Moussab Al-Barnaoui, le fils aîné du fondateur de Boko Haram, Mohammed Yusuf. L’inspiration est la même : wahhabisme, stricte application de la charia Boko Haram, dictature islamique.

    Le président de la République fédérale du Nigeria, Muhammadu Buhari, a condamné ce « meurtre odieux de fidèles » tandis que le gouverneur de l'État d'Ondo, appelait les forces de sécurité à retrouver les assaillants après cette « attaque ignoble et satanique ». Mais Muhammadu Buhari, musulman, est originaire du nord-ouest du pays où a été lapidée Deborah Samuel. Son électorat se trouve dans cette zone, où 90% de la population vote pour lui, ce qui ne l’incite pas à prendre des mesures à la hauteur du mal qui ronge le pays depuis des années. Une insurrection djihadiste ensanglante depuis douze ans le nord-est du Nigeria, des gangs de pilleurs et de kidnappeurs terrorisent le nord-ouest et le centre, et le sud-est est le théâtre de mouvements séparatistes.

    L’ambiguïté des autorités se traduit en particulier par une double législation dans plusieurs États du Nigeria où ont été instaurés des tribunaux islamiques pour juger certaines affaires criminelles et civile, explique Benjamin Augé, chercheur associé à l'Ifri, dans un entretien au Figaro (en lien ci-dessous). Paradoxalement, c’est un chrétien (protestant) originaire du sud à majorité chrétienne, Olusegun Obasanjo, président de 1999 à 2007, qui a accepté l’instauration de ces tribunaux islamiques pour donner des gages au Nord où se concentre la majorité des musulmans du pays (sur 206 millions d’habitants, le Nigeria compte 53.5% de musulmans et 45.9% de chrétiens – dont environ 74% sont protestants ou évangéliques, et 25% catholiques).

    Pour aller plus loin :

    «La radicalité religieuse, seule boussole» d'une partie de la population musulmane

    Lire l'article sur : Le Figaro

     

    Lire également :

    Nigéria : les causes de la dégradation de la situation des chrétiens

    Nigeria: la population d’Owo a toujours besoin d’aide

  • La politicienne pro-vie Mayra Flores remporte une élection importante au Texas

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    De kath.Net/News :

    Peut être une image de une personne ou plus

    La politicienne pro-vie Mayra Flores remporte une élection importante au Texas

    16 juin 2022

    Mauvaise nouvelle pour Joe Biden - Les démocrates perdent un siège à la Chambre des représentants, lors d'une élection partielle au Texas, qui votait démocrate depuis des décennies, au profit de la Mexicaine et militante pro-vie Mayra Flores.

    Bonne nouvelle pour les républicains américains et mauvais présage pour Joe Biden et ses démocrates. Lors d'une élection spéciale hier, la républicaine Mayra Flores a retourné un siège à la Chambre des représentants et l'a remporté pour les républicains, après qu'une ancienne représentante, qui avait occupé le siège pendant près de 10 ans pour les démocrates, a dû démissionner en mars. Née au Mexique, Flores a déménagé aux États-Unis avec sa famille à l'âge de 6 ans et est chrétienne et pro-vie. Elle a soutenu les groupes pro-vie locaux lors de l'élection. "En premier lieu, je remercie Dieu de m'avoir donné l'opportunité de servir les gens du 34e district du Congrès du Texas", a déclaré Mayra Flores à FoxNews après sa victoire. Mayra Flores est déjà qualifiée de "Rising Republican Star" par les médias américains et pourrait devenir l'un des futurs espoirs du parti républicain, le parti étant de plus en plus plébiscité par les Latinos.

    Cette élection est également remarquable pour les importantes élections de mi-mandat de novembre, car Flores a réussi à retourner une circonscription qui était démocrate depuis des décennies. Cela devrait être un signal important pour les élections au Congrès, lors desquelles les démocrates devraient très probablement perdre leur courte majorité à la Chambre des représentants. Dernièrement, un sondage Rasmussen ne les créditait plus que de 39 % d'opinions favorables, tandis que les républicains atteignaient déjà un taux record de 48 %. Au Sénat également, les républicains ne doivent retourner qu'un seul siège lors des élections pour que Biden ne puisse de facto plus gouverner à partir de novembre. En cas de "realclearpolitics", 47 sièges de sénateurs sont actuellement attribués aux républicains, 7 sont considérés comme des "toss ups", dont 4 doivent être conquis par les républicains. Trois d'entre eux sont actuellement détenus par les républicains, ce qui signifie qu'un seul siège démocrate doit être tourné, ce qui semble possible à l'heure actuelle. Les duels sénatoriaux en Géorgie, au Nevada et en Arizona seront donc particulièrement intéressants.

    Après les élections, c'est avant les élections. Mais l'évolution après les midterms devrait être particulièrement passionnante pour les États-Unis. Beaucoup s'attendent à ce que Donald Trump annonce sa candidature pour 2024. Si l'on en croit le CEO de Tesla, Elon Musk, et l'un des principaux influenceurs aux Etats-Unis, Ron DeSantis, le gouverneur populaire de Floride, pourrait également se présenter. Elon Musk lui-même a annoncé qu'il voterait républicain pour la première fois de sa vie. De Santis serait son premier choix pour 2024. D'ailleurs, Mayra Flores a également obtenu le vote d'Elon Musk. Biden lui-même devrait en principe être de l'histoire ancienne dès novembre 22, sa cote de popularité est déjà en dessous de la moyenne.

  • Vous avez dit : "interruption MEDICALE de grossesse" ?

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    De Michel Nodé-Langlois, philosophe, sur le site de gènéthique.org :

    (...) Ce qui est d’aujourd’hui, c’est la surveillance de la gestation par le recours à divers moyens de diagnostic prénatal, visant à s’assurer de la normalité de l’enfant porté par sa mère : échographie, amniocentèse, prises de sang, etc. La détection d’une malformation ou d’une anomalie chromosomique, annonciatrice d’une pathologie, est devenue le motif le plus fréquent de l’interruption dite médicale de la grossesse, soit de la suppression de l’enfant porté, dont le développement prénatal ne menace aucunement la vie de sa mère, mais dont on sait qu’il naîtra autre que ce que ses parents attendaient – ce qu’on ne peut savoir que depuis peu d’années, à l’échelle de l’histoire humaine.

    Cette « interruption médicale » est donc l’élimination d’un petit d’homme, qui se trouve malheureusement victime d’un accident pathogène – accident que la nature n’exclut pas en dépit de l’impressionnante régularité avec laquelle elle permet d’engendrer, avec succès, des individus qui ne présentent aucune pathologie particulière.

    Cet acte d’élimination est qualifié de « médical », en dépit de son évidente contradiction avec les principes ancestraux de la médecine, pour la raison qu’il met en œuvre des techniques dites « biomédicales », dont les utilisateurs sont des personnes formées à diverses branches de la médecine ou de la biologie, et qui sont rendues possibles par les progrès de l’industrie, ainsi que par les découvertes récentes des sciences du vivant.

    Il n’en est pas moins vrai que cet acte dit médical n’est pas médicinal, puisqu’il ne consiste aucunement à soigner quiconque, mais seulement à éliminer un individu dont on pense que sa vie postnatale sera peu supportable, ou insupportable, à lui-même et à son entourage. L’on juge donc que cet individu n’est pas digne de venir au monde, pour cause d’un déficit d’humanité consistant dans une altération accidentelle de sa constitution physique, et une limitation consécutive des compétences qu’il pourrait mettre en œuvre une fois né.

    Ainsi un enfant rendu hémiplégique en bas âge par un choc traumatique, ou altéré à vie par une poliomyélite, recevra l’assistance et les soins qui lui sont nécessaires pour continuer à vivre : c’est, comme on dit, une personne ‘diminuée’, tout autant qu’un adulte rendu aphasique par un accident vasculaire cérébral. Un handicap majeur et durable peut ainsi être contracté après la naissance, mais il entraîne alors un devoir de prise en charge spéciale, et éventuellement une suppléance médico-sociale des parents, lorsque ceux-ci se retrouvent en situation d’incompétence pour faire face à la situation. En revanche, lorsqu’un tel handicap durable est décelé chez un enfant avant sa naissance, il n’est plus toujours le motif d’une telle prise en charge, ni de sa préparation par l’anticipation de sa venue au monde : l’enfant est désormais l’objet possible d’une décision éliminatrice, que la loi civile autant que morale interdirait de prendre s’il s’agissait d’une personne non moins handicapée, mais déjà née.

    L’interruption dite médicale de la vie intra-utérine comporte donc l’af­firmation implicite qu’un enfant est éliminable à la seule condition qu’il ne soit pas né, puisque, dès le moment de sa naissance, son élimination serait condamnée comme un infanticide.

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  • Nigeria : attendre le génocide pour intervenir ?

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    De Benoît de Blanpré sur le site du Figaro (Vox) :

    «Au Nigeria, ce sont les valeurs chrétiennes que les salafistes ont en ligne de mire»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - L'attaque terroriste d'une église en pleine messe de Pentecôte, qui a fait des dizaines de morts, n'est pas un événement isolé, clame le directeur de l'Aide à l'Église en Détresse, Benoît de Blanpré. L'Occident doit réagir avant le nettoyage ethnique des chrétiens du Nigeria, plaide-t-il.

    Benoît de Blanpré est le directeur de l'Aide à l'Église en Détresse (AED), une association catholique venant en aide aux chrétiens persécutés dans le monde.


    On connaît la terrible loi journalistique du « mort au kilomètre ». C'est-à-dire qu'un décès qui survient à un kilomètre de chez soi émouvra autant que 10 décès à 10 kilomètres de là. Mais si, en lisant la presse française, j'appliquais cette loi au Nigeria, je devrais en conclure que ce pays se situe quelque part sur la Lune...

    Ce qui s'est passé le 5 juin est un acte barbare, odieux. Les terroristes ont poussé le vice jusqu'à se positionner aussi à l'extérieur de l'église afin de pouvoir exterminer tous ceux qui arrivaient à s'enfuir par les fenêtres et les portes. Une véritable boucherie avec peu d'écho médiatique. La veille, un énième prêtre était enlevé, le père Christopher Itopa Onotu, dans l'État de Kogi, au cœur du pays. Auparavant, à Sokoto, une étudiante était massacrée par ses camarades, battue à mort, pour un message posté sur les réseaux sociaux. Juste après l'évènement, la ville a été le théâtre de violentes manifestations, non en signe de solidarité avec la victime, mais pour protester contre l'arrestation de deux suspects !

    Je ne parle que de l'actualité récente… Au mois de février, des terroristes ont pris d'assaut un train entier : 160 personnes ont disparu. Et tout cela dans une totale indifférence occidentale, que nos interlocuteurs sur place ne comprennent pas. Nous avons reçu, à l'AED, le témoignage de Monseigneur Matthew Ndagoso, archevêque de Kaduna, à la limite du Sahel : «Il faut être deux pour danser le tango. Nos dirigeants nous volent et emportent notre argent en Occident, en Suisse, à Paris, à Londres, à Francfort. Si l'Occident n'acceptait pas leur argent, ils le laisseraient au pays».

    Les bandits, les djihadistes, Boko Haram ou Ansaru (filiale d'Al Qaïda) ne sont que des symptômes, assure cet évêque. Les vrais responsables vivent à la tête de l'État. En particulier à la tête de l'armée, sous contrôle peul, qui demeure l'arme au pied quand des chrétiens sont massacrés par des djihadistes peuls eux aussi. Or, nos dirigeants occidentaux ainsi que des responsables de multinationales traitent avec cette administration.

    Pays pivot au Sahel

    Il faut ajouter à cela que le Nigeria n'a pas une situation anodine, il joue au contraire le rôle de pays pivot, entre Afrique Sub-saharienne et Sahel, pour le meilleur et pour le pire. Son chaos entretient nos désordres. Il est de notoriété publique que la drogue qui circule jusqu'en France transite depuis l'Amérique latine jusqu'au port de Lagos, la capitale économique du Nigeria, avant de traverser le Sahara avec la complicité de groupes armés djihadistes.

    Par ailleurs, nous connaissons bien les problèmes liés à l'afflux de migrants. Les jeunes Nigérians diplômés fuient, hypothéquant l'avenir du pays. Les plus pauvres, quant à eux, accablés par la misère, cherchent ailleurs un avenir radieux dans cet Occident qui agit tour à tour comme un repoussoir et un puissant aimant.

    À plus long terme, et d'une façon encore plus décisive, le Nigeria nous concerne car il s'agit d'un pays dont le poids ne va cesser de grandir. Il rassemble déjà plus de 200 millions d'habitants, et au regard de sa croissance démographique, il en fera le double en 2050. La jeunesse nigériane, si nombreuse, manque d'accès à l'éducation, aux soins, à un métier... Cette situation explique, à défaut d'excuser, que tant d'entre eux rejoignent des groupes armés qui leur promettent un statut social et de l'argent.

    Les valeurs chrétiennes en ligne de mire

    Ces groupes armés, souvent d'inspiration salafiste, voient l'Occident comme une menace, et si ce sont leurs compatriotes qu'ils tuent dans l'immense majorité des cas, ils n'en ont pas moins les valeurs chrétiennes qui subsistent dans nos institutions en ligne de mire. Le Groupe sunnite pour la prédication et le djihad que l'on surnomme « Boko Haram » vise dans le mille quand il prétend que « l'éducation occidentale est un péché ». C'est ce que signifient les termes tristement célèbres de cette sinistre organisation et ils révèlent la première cible des combattants qui la rejoignent. Eux voient bien que l'éducation des populations, en particulier celle des jeunes filles, représente un danger existentiel pour leurs activités terroristes.

    Au nord, dans les États régis par la charia, les chrétiens sont empêchés de construire des lieux de culte ou de réaliser des processions.

    Le Nigeria représente enfin un enjeu de première importance car il s'agit d'un pays partagé équitablement entre chrétiens et musulmans, et qu'il pourrait être un laboratoire de l'entente entre religions. Dans bien des régions, en particulier au centre et au sud du pays, des rapports apaisés entre chrétiens et musulmans existent. Mais ils sont menacés. Au nord, dans les États régis par la charia, les chrétiens sont empêchés de construire des lieux de culte ou de réaliser des processions. Et dans tout le pays, les échos d'attaques à connotation religieuse tendent les rapports entre les communautés.

    Je conclus en reprenant les mots de Mgr William Avenya, l'évêque du diocèse catholique de Gboko. Confronté au nettoyage ethnique de chrétiens au nord du pays, il interpelle chacun de nous : «N'attendez pas le génocide pour intervenir !»

  • Catholiques en chute libre en Argentine, catholiques réactifs aux Etats-Unis : 2 enquêtes

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, en traduction française sur Diakonos.be :

    Argentine : catholiques en chute libre. États-Unis : catholiques réactifs. Deux enquêtes

    Parmi les récentes enquêtes sociologiques sur les religions dans le monde, deux sont particulièrement intéressantes. La première enregistre le net recul du catholicisme en Argentine. La seconde enquête mesure les opinions des catholiques des États-Unis concernant l’avortement, au moment même où la Cour suprême s’apprête à révoquer le jugement Roe vs Wade qui a légalisé l’avortement dans tous les États en 1973, avec comme conséquence que les États pourront légiférer en la matière.

    En Argentine

    En Argentine, les « sans religion » s’élèvent à 22% de la population, alors qu’ils étaient pratiquement absents il y a un siècle. Et dans le même laps de temps, les catholiques sont tombés de 90% à 52%.

    C’est le biographe de Jorge Mario Bergoglio et vaticaniste Sergio Rubin qui relaye ces données, en citant Marita Carballo, fondatrice du centre de recherche argentin « Voices ! ».

    Les Argentins qui déclarent avoir confiance en l’Église catholique sont également en diminution : de 52% en 2017 à 31% aujourd’hui. Tout comme les avis positifs sur le Pape François, qui ont chuté dans le même temps de 62% à 52%.

    Et vice-versa, parmi ceux qui continuent à se dire chrétiens, les « evangelicals », les charismatiques et pentecôtistes sont en augmentation et représentent aujourd’hui 12% de la population argentine.

    En tout cela, l’Argentine reproduit une tendance qui se répand depuis des années en Amérique latine, où en 2018 déjà, les catholiques étaient passés sous la barre de la moitié de la population, l’Uruguay en tête, historiquement le plus irréligieux, suivi des autres États d’Amérique centrale.

    Mais aujourd’hui, même dans un géant tel que le Brésil, les catholiques sont descendus sous la moitié. Dans l’État de Rio de Janeiro, ils ne sont plus que 46%, avec des pics plus bas, inférieurs à un tiers, dans les favelas.

    En 2019, le Pape François a consacré tout un synode à l’Amazonie et il y a quelques jours, il a nommé cardinal l’évêque de la plus grande ville de la région, Manaus. Mais pendant que l’Église se bat pour la protéger la nature, le nombre des catholiques est en baisse constante. Aujourd’hui, ils ne représentent plus que 46% des 34 millions d’habitants du bassin amazonien.

    Au Chili également, les catholiques viennent de passer sous le seuil de la moitié de la population. Et l’Argentine, comme on l’a vu, s’en rapproche très fort, surtout qu’elle est orpheline de son compatriote le Pape qui n’y a plus remis les pieds depuis son élection et qui n’a aucune intention de le faire à l’avenir.

    Aux États-Unis

    Quant à l’opinion des catholiques américains en matière d’avortement, une récente enquête du Pew Research Center a récemment fait parler d’elle :

    > Like Americans overall, Catholics vary in their abortion views, with regular Mass attenders most opposed

    On retrouve aux deux extrêmes ces catholiques (13%) qui voudraient une légalisation totale de l’avortement, sans exceptions, et les autres (10%) qui voudraient à l’inverse qu’il soit toujours illégal, tandis qu’on retrouve au milieu ceux qui voudraient qu’il soit légal ou illégal « dans la majorité des cas ».

    Mais chez ceux qui vont à la messe tous les dimanches, les proportions changent sensiblement. Ceux qui voudraient que l’avortement soit toujours illégal montent à 24% et ceux qui voudraient qu’il soit illégal dans la majorité des cas s’élève à 44%. Au total, ils représentent les deux tiers des pratiquants réguliers, avec un minuscule pourcentage de 4% qui voudraient qu’il soit toujours légal et 26% qui voudraient qu’il soit légal dans la majeure partie des cas.

    Dans le cas où la vie ou la santé de la mère est en jeu, 69% des catholiques opte pour l’avortement légal et 13% s’y opposent, mais chez ceux qui vont à la messe tous les dimanches, le pourcentage de ceux qui sont en faveur de l’avortement légal chute à 49% et celui de ceux qui s’y opposent monte à 29%.

    En général, 44% des catholiques se déclarent d’accord avec l’affirmation que « la vie humaine commence à la conception, raison pour laquelle un fœtus est une personne avec tous les droits », mais ils sont 70% de ceux qui vont à la messe chaque dimanche à le penser.

    Aux États-Unis, l’opposition des catholiques pratiquants à la légalisation de l’avortement, toujours ou dans la majeure partie des cas, s’approche du taux record de 77% des protestants blancs « evangelical ».

    En revanche, chez les catholiques, les avis divergent davantage en fonction de leurs orientations politiques, indépendamment de la fréquentation de la messe.

    Les catholiques en faveur des républicains sont à 60% pour l’illégalité de l’avortement, toujours ou dans la majorité des cas, et à 59% pour l’affirmation selon laquelle « la vie commence avec la conception ».

    Tandis que les catholiques en faveur des démocrates sont à 73% pour l’avortement légal, toujours ou dans la plus grande partie des cas, et à peine 30% à soutenir l’affirmation que « la vie commence avec la conception ».

    Les opinions sur l’avortement des catholiques républicains sont très semblables à celles des républicains non catholiques.

    Dans le camp démocrate, en revanche, les opinions entre les catholiques et les non-catholiques divergent parfois un peu. Par exemple, 38% des catholiques démocrates n’admettent pas l’avortement au-delà des 24 semaines de grossesse, tandis que 27% des démocrates non-catholiques ne l’admettent pas. Et vice-versa, 24% des catholiques démocrates admettent l’avortement au-delà des 24 semaines contre 37% des démocrates non-catholiques.

    En publiant ces chiffres, le Pew Research Center omet de les comparer avec ceux des précédents sondages. Mais une chose est sûre : encore aujourd’hui, aux États-Unis, les catholiques sont bien plus sensibles et réactifs à la gravité de la question de l’avortement que ne le sont les catholiques d’Europe.

  • Les 10 religieuses polonaises tuées par l'Armée rouge en 1945 ont été béatifiées

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    De Vatican News (Roberta Barbi) :

    11 juin 2022

    Les religieuses tuées par l'Armée rouge en 1945 béatifiées

    Paschalis Jahn et neuf de ses compagnes ont vu ce samedi leur martyre en haine de la foi reconnu, pour avoir défendu leur chasteté. «J'appartiens à Jésus, il est mon époux», sont les derniers mots que sœur Paschalis a prononcés avant de mourir en 1945 en Pologne lors de l'invasion de l'armée soviétique.

    Maria Paschalis Jahn, au cœur plein d'amour ; Melusja Rybka, une femme forte ; Edelburgis Kubitzki, un exemple de pauvreté évangélique ; Adela Schramm, une vierge prudente ; Acutina Goldberg, une amoureuse de la justice ; Adelheidis Töpfer, un modèle de foi ; Felicitas Ellmerer, obéissante jusqu'au bout ; Sabina Thienel, au regard plein de confiance ; Rosaria Schilling, fortifiée dans la pénitence ; Sapientia Heymann, une vierge sage. Le cardinal Marcello Semeraro prononce leurs noms lentement, l'un après l'autre, en les articulant bien, afin de leur donner cette mémoire propre que la locution «et ses compagnes» ne donne pas, à la fin de son homélie lors de la messe de béatification, à Wrocław, de ces dix sœurs de la congrégation de Sainte-Elisabeth, invoquant leur intercession pour nous tous. Il le fait en demandant au Seigneur, à travers elles, que le monde ne manque pas de respect pour la féminité, l'égalité entre hommes et femmes dans la dignité, et la protection de la maternité : «Comment ne pas voir resplendir dans ces martyres la dignité de la femme, qui dans le plan de la Rédemption a en Marie Très Sainte la plus grande reconnaissance ?»

    Comme les 10 vierges sages de saint Matthieu

    Le cardinal compare ces dix religieuses martyres aux dix vierges sages de la parabole de l'Évangile de Matthieu, qui sont allées à la rencontre du Seigneur avec des lampes allumées. «En échange de leur fidélité et de leur persévérance jusqu'à l'effusion du sang, explique-t-il, Dieu leur a donné une couronne de gloire, pour laquelle nous aussi, aujourd'hui, nous nous réjouissons et nous célébrons. Car leurs âmes sont dans les mains de Dieu». Dans le récit de l'Évangile, cinq des vierges avaient sur elles la réserve d'huile nécessaire ; les cinq autres, en revanche, étaient folles car l'huile s'est épuisée pour elles. Selon l'interprétation de saint Basile le Grand, l'huile représente le fait d'être prêt chaque jour et chaque heure à accomplir pleinement la volonté de Dieu. «Contrairement aux vierges de la parabole, poursuit le préfet, elles, toutes les dix, avec le caractère et le trait propres à chacune, ont embrassé les atrocités de la souffrance, la cruauté de l'humiliation et sont allées à la mort. Maintenant que leur sainteté est reconnue par l'Église, elles nous sont données comme instruments d'intercession devant Dieu».

    L'amour fidèle à l'extrême

    En lisant les histoires de Paschalis et des autres sœurs, on comprend immédiatement que le don de soi pour ces religieuses ne consistait pas seulement dans le sacrifice extrême pour défendre leur consécration au Christ, mais commençait bien plus tôt dans le service : certaines dans les cuisines, d'autres comme infirmières, d'autres en s'occupant des enfants, d'autres en s'occupant des sœurs âgées. «C'était une charité si désintéressée et héroïque qu'elle les a retenues même lorsque la fuite leur aurait évité les plus grands risques», déclare le cardinal Semeraro. «Lorsque l'entrée des militaires russes dans Wrocław était imminente, de nombreux civils étaient confrontés au choix entre fuir ou rester, entre se sauver en fuyant ou affronter un grave danger en restant. Les sœurs élisabéthaines ont décidé de rester dans les villages envahis par les Soviétiques». Sur les quelque 4500 sœurs qui composaient la Congrégation après la Seconde Guerre mondiale, une centaine sont mortes dans différentes circonstances, certaines par le martyre. La guerre était terminée, mais l'Armée rouge avançait lentement, apportant avec elle la haine de la religion : les chapelles et les églises catholiques étaient profanées, les prêtres torturés et sauvagement assassinés, les religieuses violées et atrocement assassinées aussi. Le viol était devenu une arme d'humiliation, encore plus vicieuse si la victime était une religieuse consacrée au Seigneur.

    "Seulement de Jésus"

    Les dix nouvelles bienheureuses ont toutes été tuées par des soldats russes entre février et mai 1945 en Basse-Silésie, dans les territoires situés entre les rivières Oder et Nysa. Lorsque l'armée avançait vers Nysa, Paschalis et une autre sœur, qui étaient les plus jeunes du couvent, ont été envoyées au loin, tandis que les autres sont restées avec les malades et les personnes âgées qui ne pouvaient pas se déplacer. Après de nombreuses errances, elles sont arrivées à Sobotin, en République tchèque, où elles se sont courageusement mises au service de la paroisse. C'est là que, le 11 mai 1945, Paschalis a été surprise par un soldat russe qui, la menaçant d'une arme, lui a ordonné de le suivre. La religieuse a répondu qu'elle ne le ferait pas, qu'elle portait l'habit sacré et que elle appartenait donc seulement à Jésus, à Lui seul. Puis le soldat, pour tenter de l'effrayer et de la faire céder, a tiré un coup de feu qui a transpercé le plafond. En réponse, la religieuse s'est agenouillée et a commencé à prier : «Que ta volonté soit faite». Le deuxième tir a atteint son cœur. «C'est précisément à ce moment-là que son don de soi, avec un cœur sans partage, à Dieu et à son prochain, a trouvé sa plus haute expression», souligne le cardinal Semeraro.

    Aujourd’hui comme hier, la guerre fait des martyrs

    «La richesse spirituelle des nouvelles bienheureuses nous provoque et nous édifie», a poursuivi le cardinal, «leur martyre nous fait penser aux circonstances que nous vivons aujourd'hui dans l'Europe du XXIe siècle. Ce sont des circonstances dans lesquelles, face à des scènes de violence perpétrée, de cruauté féroce, de haine injustifiée, nous ressentons le besoin de nourrir le désir de paix et la construction de la concorde par des gestes de charité, d'ouverture, d'accueil et d'hospitalité». On ne peut que penser à l'Ukraine et au besoin de paix du monde, une paix qui «se construit par des gestes concrets de charité désintéressée, qui se sert du dévouement et de la fidélité quand on nous demande de prendre soin des autres. C'est la réponse concrète que, à côté de la prière, chacun de nous peut offrir face à tant de cruauté, de barbarie et d'injustice dont nous sommes témoins», a conclu le préfet, citant les paroles de remerciement du Pape François au peuple polonais qui, le premier, a pris soin des réfugiés ukrainiens, imitant l'exemple des dix nouvelles bienheureuses qui, à partir d'aujourd'hui, rendent l'Église de Pologne encore plus fière.

  • La famille fondée sur le mariage est la première cellule de nos communautés et doit être reconnue comme le lieu naturel des premières relations et de la génération

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    D' sur zenit.org :

    Le pape plaide pour des politiques familiales «fondées sur l’intérêt des familles»

    Audience de la Fédération des Associations familiales catholiques en Europe

    « Les politiques familiales ne doivent pas être considérées comme des instruments du pouvoir étatique », affirme le pape François ; « elles sont avant tout fondées sur l’intérêt des familles elles-mêmes ».

    Le pape François a reçu en audience les membres de la Fédération des Associations familiales catholiques en Europe (FAFCE), à l’occasion des 25 ans de sa fondation, ce vendredi 10 juin 2022, dans la Salle Clémentine du Palais apostolique.

    Le pape a souligné que « les États ont pour mission d’éliminer les obstacles à la générativité des familles et de reconnaître que la famille est un bien commun à récompenser, avec des conséquences positives naturelles pour tous ».

    Il a dénoncé la gravité de « l’hiver démographique », le « fléau de la pornographie », « la pratique inhumaine » de la location d’utérus et la « pandémie de la solitude » :  Il existe « un lien très étroit », a-t-il souligné, « entre cette pauvreté génératrice et le sens de la beauté de la famille ».

    Encourageant la fédération pour son « service précieux », le pape François estime qu’il est « urgent que les Eglises locales, en Europe et au-delà, s’ouvrent à l’action des laïcs et des familles accompagnatrices ».

    La FAFCE compte 19 organisations membres dans 14 pays et 8 membres associés, ce qui signifie une présence dans 21 des pays membres de l’UE, peut-on lire sur son site.

    Elle « assure une représentation politique des familles tant auprès de l’Union européenne que du Conseil de l’Europe. Elle base son travail sur la Doctrine sociale de l’Église catholique, et promeut la beauté de la famille, sa richesse et la dignité de chacun de ses membres. La FAFCE possède un statut participatif auprès du Conseil de l’Europe et est membre de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne ».

    Voici notre traduction du discours du pape François.

    Chers frères et sœurs, bonjour et bienvenue !

    Je remercie le Président pour ses salutations et son mot d’introduction. Cette rencontre est un jubilé : vous fêtez vos 25 ans, et il est bon de célébrer et de rendre grâce. Malheureusement, en ce moment, l’Europe, et je dirais surtout les familles d’Europe, vivent un moment qui pour beaucoup est tragique, et pour tous dramatique, en raison de la guerre en Ukraine. Je m’associe à votre déclaration : « Les mères et les pères, quelle que soit leur nationalité, ne veulent pas la guerre. La famille est l’école de la paix » (Conseil de présidence de la FAFCE, 6 mai 2022). Les familles et les réseaux familiaux ont été et sont toujours en première ligne pour accueillir les réfugiés, notamment en Lituanie, en Pologne et en Hongrie.

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  • Belgique : la dépénalisation de la prostitution, un modèle inspirant ?

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    Du site d'Alliance Vita :

    La Belgique dépénalise la prostitution, un modèle qui inspire ?

    Parmi les arguments avancés pour cette réforme par le personnel politique ou des associations de prostituées, sont souvent cités les mots :  “donner un cadre à une activité dans l’ombre”, “faire évoluer la loi aux problématiques actuelles”, ou encore “criminaliser c’est créer des zones de non-droits”.

    L’Allemagne, terrain expérimental de la légalisation de la prostitution.

    Sur la question de l’encadrement d’une activité existante et de ses bénéfices potentiels, l’exemple de l’Allemagne peut éclairer le débat. Une réforme législative portée par le parti des Verts en 2002 et votée au Parlement fédéral supprimait l’interdiction générale de la promotion de la prostitution et permettait aux prostituées d’obtenir des contrats de travail. Dans une interview à Public Sénat, la Sénatrice et ancienne ministre Laurence Rossignol rappelle que le marché de la prostitution a été multiplié par 4 en 10 ans dans ce pays (2003-2013). La légalisation avec encadrement a entraîné en fait une forte hausse de la demande. La hausse de la demande nécessitant une hausse de l’offre, il ne semble pas que l’objectif de combattre la traite humaine en supprimant les “zones de non-droits” selon l’expression des promoteurs de la légalisation, soit atteint. Une étude approfondie datant de 2012 et portant sur 150 pays a conclu que l’effet de la légalisation de la prostitution sur la traite humaine était négatif. Selon les termes des économistes auteurs de l’étude, l’effet d’échelle, c’est-à-dire la hausse de la demande, l’emporte sur l’effet de substitution, qui verrait une préférence des clients pour des prostituées “légales” réduire la demande pour des prostituées en situation illégale. “En moyenne, les pays où la prostitution est légale expérimente des flux plus importants de traite humaine” selon les termes de l’étude.

    La dignité humaine, irréductible à une approche marchande.

    Les facteurs conduisant aux situations de prostitution sont complexes. L’approche choisie par la Belgique est d’inspiration néo-libérale : “laissez faire” afin que l’offre et la demande trouve un “équilibre”, la légalisation de ce “marché” solutionnant magiquement la question des trafics illégaux.

    Ce choix de la Belgique va à l’opposé de celui de la France qui reste dans une approche abolitionniste. La loi du 13 avril 2016 visant à “renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées” a institué une pénalisation des clients. La notion de non-marchandisation du corps humain, entre autres, soutient la philosophie de cette loi.  La dignité humaine n’est tout simplement pas compatible avec une approche marchande. Criminaliser les atteintes à la dignité humaine, ce n’est pas favoriser des trafics, c’est fonder en droit et garantir le combat contre ces atteintes.

  • Quand l'Europe se renie elle-même...

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