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Politique - Page 188

  • Le Saint-Siège prend la défense du rôle des parents dans l’éducation des enfants

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    De Marina Droujinina sur zenit.org :

    Le Saint-Siège défend le rôle des parents dans l’éducation des enfants 

    Ne pas opposer les «droits des parents» aux «droits des enfants»

    La délégation de la Mission permanente du Saint-Siège a participé à la 47e session du Conseil des droits de l’homme, le 2 juillet 2021, à Genève et s’est prononcée sur le rapport qui « aborde deux défis distincts, à savoir l’intelligence artificielle et la vie privée et, également, la vie privée des enfants ».

    Le Saint-Siège souligne qu’« une approche qui embrasse et soutient le rôle constructif … des parents dans la protection et l’éducation de leurs enfants » est nécessaire.

    La délégation exprime « sa profonde préoccupation face à l’approche négative adoptée par le Rapporteur spécial dans laquelle les droits de l’enfant s’opposent aux droits et responsabilités légitimes des parents ».

    Un système « qui traiterait les droits de manière abstraite, séparé des valeurs préexistantes et universelles, risque de saper leur raison d’être », souligne la délégation du Saint-Siège. « En d’autres termes, les enfants ont besoin de leurs parents. Les parents sont essentiels à leur développement humain intégral, les guidant à mesure qu’ils grandissent tant dans leur autonomie personnelle que dans leur responsabilité au sein de la famille. »

    Le Saint-Siège affirme que « la valeur fondamentale qui sous-tend les droits de l’enfant est le développement sain, holistique et intégral de l’enfant ». Le développement authentique « doit prendre en compte toutes les dimensions de la personne humaine, y compris les niveaux intellectuel, émotionnel, spirituel et moral ». C’est pourquoi la Convention relative aux droits de l’enfant (CDE), « reconnaît que les parents ont des responsabilités particulières, des droits et des devoirs, d’une manière compatible avec l’évolution des capacités de l’enfant, de fournir une orientation et des conseils appropriés dans l’exercice des droits reconnus dans la CDE, y compris le droit à la vie privée ».

    Il s’agit aussi de la sécurité numérique des enfants : « Il est de la plus haute importance d’aborder plus efficacement la protection de la dignité des enfants dans le monde numérique, lit-on, un effort qui appelle une véritable coopération et un engagement ferme de la part de chaque membre de notre société, des entrepreneurs aux éducateurs et surtout aux parents. »

    La capacité des parents « à surveiller et contrôler l’utilisation des appareils électroniques par les enfants – loin d’être une violation du droit à la vie privée des enfants – est un moyen essentiel de promouvoir et de protéger leur dignité et leurs droits », souligne le texte.

    Le Saint-Siège conclut « que le droit international ne reconnaît pas un soi-disant droit à ‘l’information et aux services sexuels en matière de reproduction’, ce qui implique l’accès aux services d’avortement et de planification familiale ».

    En outre, la « notification et/ou consentement parental obligatoire pour les contraceptifs prescrits et l’avortement ne constitue pas une atteinte au droit à la vie privée, mais plutôt le droit et le devoir du parent dans son évaluation du meilleur intérêt de leurs enfants ».

  • "Il existe une véritable entité spirituelle maléfique qui, de toutes les manières imaginables, attise le feu et s'empare de notre culture de façon magistrale"

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    De Paul Senz sur The Catholic World Report :

    Combattre Satan et échapper aux ténèbres du mal : Un entretien avec le père Robert Spitzer

    "Dieu nous a donné, dit l'auteur d'une trilogie de livres sur la réalité du mal et le défi du combat spirituel, à travers notre liberté, la capacité de participer à cette énorme lutte, où c'est le corps mystique du Christ contre le royaume de Satan, et nous sommes impliqués."

    5 juillet 2021  Livres, Dossiers, Interview 6Print

    Le père Robert Spitzer, S.J., est l'auteur de plusieurs livres, dont le plus récent est une trilogie sur le combat spirituel et la spiritualité catholique. (Images : Ignatius Press)

    Le père Robert Spitzer, SJ, président du Magis Center of Reason and Faith et du Spitzer Center, est connu pour ses livres et ses conférences sur la science et la spiritualité. Il a écrit une trilogie de livres - dont deux sont maintenant publiés par Ignatius Press - qui explorent les sujets redoutables du péché, du mal, de Satan et du combat spirituel. La lutte entre le bien et le mal, comme le souligne le père Spitzer, est une lutte à laquelle personne ne peut échapper, même si nous n'en sommes pas conscients. Le père Spitzer veut donc montrer comment l'Église nous aide à comprendre ce grand défi et nous montre comment nous battre dans cette bataille.

    La trilogie s'intitule Called Out of Darkness : Contending with Evil through the Church, Virtue, and Prayer (Appelé hors des ténèbres : Combattre le mal par l'Église, la vertu et la prière). Les deux premiers volumes, Christ Versus Satan in Our Daily Lives : The Cosmic Struggle Between Good and Evil (Christ contre Satan dans notre vie quotidienne : la lutte cosmique entre le bien et le diable) (Ignatius Press, 2020) et Escape from Evil's Darkness : The Light of Christ in the Church, Spiritual Conversion, and Moral Conversion (Échapper aux ténèbres du mal : La lumière du Christ dans l'Église, la conversion spirituelle et la conversion morale)  (Ignatius Press, 2021) sont maintenant disponibles.

    Le troisième volume de la trilogie actuelle, intitulé The Moral Wisdom of the Catholic Church : Principles of Personal and Social Ethics (La sagesse morale de l'Église catholique : Principes d'éthique personnelle et sociale), sera publié par Ignatius Press au début de l'année prochaine.

    Cette série fait suite à un quatuor populaire de livres publiés entre 2015 et 2017. Le quatuor était intitulé Happiness, Suffering, and Transcendence (Bonheur, souffrance et transcendance), et les volumes sont Finding True Happiness (Trouver le vrai bonheur) : Satisfaire nos cœurs agités (2015), The Soul's Upward Yearning : Clues to Our Transcendent Nature from Experience and Reason (Le désir d'ascension de l'âme : les indices de notre nature transcendante tirés de l'expérience et de la raison) (2015), God So Loved the World : Clues to Our Transcendent Destiny from the Revelation of Jesus (Dieu a tant aimé le monde : les clés de notre destinée transcendante à partir de la révélation de Jésus.) (2016), et The Light Shines on in the Darkness (La lumière brille dans l'obscurité;  Transformer la souffrance par la foi) (2017).

    Le père Spitzer s'est récemment entretenu avec Catholic World Report au sujet de ses derniers livres, et de la manière dont nous pouvons nous préparer à combattre dans cette lutte cosmique.

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  • Le cardinal secrétaire d'État du Vatican a exhorté le Vieux Continent à redécouvrir ses racines chrétiennes

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    De Catholic News Agency :

    Cardinal Parolin : l'Europe a besoin de la foi en Dieu alors qu'elle lutte contre "l'hiver démographique".

    5 juil. 2021

    Le cardinal Pietro Parolin a déclaré dimanche que l'Europe a besoin de la foi en Dieu alors qu'elle est aux prises avec un "hiver démographique".

    Prêchant lors de la messe dans la cathédrale de Strasbourg en France le 4 juillet, le secrétaire d'État du Vatican a exhorté le continent à redécouvrir ses racines chrétiennes. "L'Europe a besoin d'espoir si elle veut mettre fin à l'hiver démographique, qui n'est pas d'abord le résultat d'une crise économique ou sociale, mais de l'affaiblissement de l'espérance et du sens authentique de la vie et de l'existence", a-t-il déclaré. Il a poursuivi : "L'Europe a besoin de la foi en Dieu, qui est Père ; elle a besoin de la confiance dans ses potentialités, notamment spirituelles."

    Ses commentaires font suite à un discours du pape François en mai soulignant le faible taux de natalité de nombreux pays européens. Mgr Parolin célébrait une messe marquant les 1 300 ans de la mort de sainte Odile, patronne de l'Alsace, une région du nord-est de la France bordant l'Allemagne et la Suisse.

    En plus d'être le légat du pape à la célébration de cet anniversaire, le cardinal italien a ordonné Mgr Gilles Reithinger, ancien supérieur général de la Société des Missions étrangères de Paris, comme évêque auxiliaire de l'archidiocèse de Strasbourg.

    Dans son homélie, M. Parolin a souligné l'importance de la charité dans le renouvellement de l'Europe. "L'Europe a besoin de charité, pour mettre au centre de ses préoccupations ceux qui survivent en marge, dans la pauvreté ou dans l'exclusion, et pour gérer le phénomène migratoire avec sagesse et clairvoyance, afin de rendre possible une véritable intégration, qui devienne une source d'opportunités et de fraternité, et écarte le risque de séparations et de douloureux malentendus, spectres d'une culture qui nie que tous les êtres humains sont frères et sœurs, fratelli tutti", a-t-il déclaré, citant le titre de l'encyclique du pape François pour 2020.

    Le cardinal de 66 ans avait initialement prévu de se rendre à Strasbourg l'année dernière, mais il a été contraint d'annuler des voyages en juin et en novembre en raison de la pandémie de coronavirus. Il avait l'intention de visiter la ville située à la frontière franco-allemande pour marquer le 50e anniversaire de la présence du Saint-Siège en tant qu'observateur permanent au Conseil de l'Europe, une organisation de défense des droits de l'homme basée à Strasbourg.

    Il a commencé sa visite de deux jours par une réunion sur le thème de l'Europe. Dans une allocution, il a déclaré que le Saint-Siège avait manifesté "un intérêt fort et vif pour les travaux des institutions européennes" depuis leur création. Il a rappelé la visite de François à Strasbourg en 2014, au cours de laquelle le pape s'était adressé à la fois au Conseil de l'Europe et au Parlement européen, qui siège également dans la ville. "L'Europe est particulièrement chère au pape François, non seulement en raison de ses origines familiales, mais aussi en raison de son rôle central dans l'histoire de l'humanité", a déclaré Mgr Parolin, faisant référence à l'ascendance italienne du pape argentin. "Il souhaite que l'Europe puisse redécouvrir ses racines chrétiennes, en partant de ce chemin de fraternité, qui a sans aucun doute inspiré et animé les Pères fondateurs de l'Europe moderne, en commençant précisément par Robert Schuman", a déclaré le cardinal, mettant en avant l'homme d'État français déclaré "vénérable" par le pape le mois dernier.

    Parolin a déclaré que dans une Europe pluraliste, la tâche de l'Église était d'"élever l'homme" non seulement dans son corps, "mais aussi dans son âme et son esprit." "Sans le respect de l'homme dans sa dignité naturelle et surnaturelle d'être à l'image et à la ressemblance de Dieu, son Seigneur et Créateur, la société ne sera jamais meilleure", a-t-il dit.

  • Témoignage : du goulag à la liberté

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    De Christophe Geffroy sur le site de La Nef :

    Du goulag à la liberté

    Vient de paraître : « Des miradors à la liberté. Un Français-Russe toujours  en résistance » de Nikita Krivochéine (Life éditions) - Orthodoxie.com

    Né à Paris en 1934 dans une famille de la noblesse ayant fui le communisme, Nikita Krivochéine, en 1948, rejoint l’URSS avec ses parents qui pensent retrouver une Russie apaisée, ce qui lui vaudra de connaître le goulag avant de pouvoir revenir en France en 1971. Il raconte cela dans un livre poignant (1).

    La Nef – Vous avez eu un parcours inimaginable, naissance en France, puis départ pour l’URSS où vous connaîtrez le goulag et retour en France : pourriez-vous nous le résumer ?

    Nikita Krivochéine – Le Ciel a été clément, généreux : j’ai pu rentrer en France, m’y bien réintégrer, y faire revenir mes parents, fonder un foyer. Parmi les jeunes émigrés emmenés en URSS après la guerre, ceux qui ont eu cette chance se comptent sur les doigts d’une main. Il m’a été donné de voir de Paris l’effondrement du régime communiste, et cela sans que le sang soit versé ! Une grande vague de règlements de comptes meurtriers était plus que probable. Nous avons survécu en URSS corporellement ainsi que dans notre foi, notre vision. Mais combien de « rapatriés » ont préféré se faire « couleur muraille », se dépersonnaliser pour survivre. Mon retour en France a été et reste un très grand bonheur !

    Pourquoi vos parents sont-ils retournés avec vous en URSS en 1948, alors que le totalitarisme du communisme soviétique était manifeste ?

    Il avait, dans l’après-guerre immédiat, cessé d’être claironné et manifeste. À partir de 1943 Staline constatant que les Russes ne sont pas très chauds pour se faire tuer par la Wehrmacht au « nom du communisme, avenir radieux de toute l’humanité », change de disque et se met à invoquer « la grande Russie », ses militaires, sa culture, rouvre les églises. Il change d’hymne national et renonce à la devise « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! », fait renaître le corps des officiers. Pour, dès 1946, revenir à la répression de l’Église. Il lance en 1949 une très importante vague d’arrestations (dont celle de mon père). Mais pendant la guerre l’illusion d’un renoncement au communisme a fonctionné.

    Lire la suite sur le site de La Nef

    (1) Nikita Krivochéine, Des miradors à la liberté. Un Français-Russe toujours en résistance, Life Éditions, 2021, 192 pages, 22 €.

  • Quand une vidéo encourageant les femmes à refuser l'avortement devient virale

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    De Katie Yoder sur le National Catholic Register :

    Une vidéo virale encourage les femmes à refuser l'avortement : "Vous pouvez le faire".
    Bien que la narratrice reconnaisse que ses mots peuvent sembler durs, elle affirme : "Je ne vais pas vous mentir. Pas quand la vie de votre bébé est en jeu".

    5 juillet 2021

    Une vidéo virale met en cause la société et les médias qui font pression sur les femmes pour qu'elles choisissent l'avortement. Son message est simple : Les femmes ont une capacité incroyable, digne de Wonder Woman, de choisir la vie pour leur bébé à naître - et de réussir. Elles peuvent, en d'autres termes, choisir la vie pour deux.

    Le 29 mai, le groupe pro-vie canadien Choice42 a publié sa vidéo animée encourageant les femmes enceintes à choisir la vie. Le court-métrage suit une jeune femme effrayée, aux yeux écarquillés, qui fuit les sombres monstres de la pression sociale et s'efforce de gravir une montagne. La vidéo a attiré des centaines de milliers de vues sur les médias sociaux et a connu un tel succès que, le 28 juin, le groupe a publié une version en portugais, destinée à des pays comme le Brésil. Elle donne du pouvoir aux femmes en leur disant que, oui, "vous pouvez le faire".

    EWTN Pro-Life Weekly a mis en lumière un extrait de cette vidéo de deux minutes le 26 juin. 

    "Vous êtes donc enceinte. Vous ne l'aviez pas prévu. Vous ne l'avez pas voulu. Et maintenant, vous avez un choix à faire", dit le narrateur au début de l'animation. "Respirez. Vous pouvez le faire."

    "Peu importe ce qui se passe dans votre vie, vous pouvez vous lever et affronter tout ça", ajoute-t-elle. "Vous pouvez y arriver."

    Mais, prévient la narratrice, "je vais être franche avec vous".

    "Les choix que notre société et les médias vont vous présenter ne sont pas tous égaux", dit-elle. "En ce moment même, le cœur de votre bébé bat déjà. Cela a commencé environ 21 jours après la conception. Nous parlons ici d'un autre être humain, et pas de n'importe quel être humain. Votre bébé."

    La vidéo poursuit en avertissant que "l'avortement va probablement être suggéré, voire poussé sur vous" également "par les personnes les plus proches de vous".

    Mais, insiste le narrateur, "vous êtes déjà la mère de ce bébé".

    "Cet enfant est déjà là dans le monde, il vit et grandit en vous", dit-elle. "Et ce que ces gens vous suggèrent, c'est de tuer votre propre bébé."

    Bien que la narratrice reconnaisse que ses paroles puissent sembler dures, elle ajoute : "Je ne vais pas vous mentir. Pas quand la vie de votre bébé est en jeu".

    Mais les femmes enceintes ne sont "pas seules, loin s'en faut".

    "Demandez de l'aide si vous en avez besoin", dit la narratrice. "Nous vous aiderons."

    En tant qu'organisation, Choice42 fait exactement cela : Elle existe pour exposer l'avortement pour ce qu'il est et pour donner aux femmes enceintes les moyens de choisir la vie en leur apportant un soutien émotionnel, des programmes éducatifs et une aide financière.

    La fondatrice et directrice, Laura Klassen, consacre son temps à la création de vidéos comme celle-ci et d'autres, dans lesquelles elle porte souvent sa perruque rose caractéristique. Celle-ci, dit-elle, a pris six mois à créer.

    Nous nous sommes dit : "Pourquoi ne pas en faire une vidéo", a-t-elle expliqué à EWTN Pro-Life Weekly. "Il s'agit d'une vidéo qui s'adresse principalement aux jeunes femmes et que nous diffusons afin de pouvoir transmettre notre message à un plus grand nombre de femmes, même si nous ne leur parlons pas en tête-à-tête."

  • Contre-ordre, il n’y a pas de guerre pour ou contre la communion à Biden. Ce sont les évêques qui le disent

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, en traduction française sur Diakonos.be :

    Contrordre, il n’y a pas de guerre pour ou contre la communion à Biden. Ce sont les évêques qui le disent

    Il aura suffi que le Pape François rencontre au Vatican le 28 juin le secrétaire d’État américain Antony J. Blinken pour raviver une fois encore – et ce ne sera pas la dernière – la virulente polémique sur le refus ou non de la communion eucharistique au président Joe Biden et à d’autres politiciens qui, comme lui, sont à la fois catholiques et « pro choice ».

    La chronologie de cette interminable polémique – qui remonte en fait à 2004 – a été résumée et détaillée sur Settimo Cielo fin mai, peu avant que l’assemblée plénière des évêques des États-Unis ne se réunisse pour délibérer afin de décider s’il fallait ou non procéder à la rédaction d’un document collectif sur le sacrement de l’Eucharistie.

    Le camp du oui en faveur de la rédaction d’un tel document a récolté 168 voix, bien plus que les 55 voix contre. Et ce vote a été compris presque universellement comme la victoire de ces évêques qui, dans le futur document, prévu pour novembre, pourraient faire éclater en forme explicite et officielle le refus de la communion à Biden et à d’autres politiciens catholiques pro-avortement.

    En réalité, ce n’est pas comme cela que les choses se présentent. Le 21 juin, une semaine avant que Blinken ne rencontre le Pape, le site officiel de la conférence des évêques catholiques des États-Unis a déclaré noir sur blanc que le futur document ne contiendra en rien cette sanction disciplinaire que tous semblent vouloir ou craindre. Mais en vain, puisque la polémique s’est poursuivie dans les médias du monde entier – sauf rares exceptions – comme si rien n’avait été éclairci.

    On trouvera ci-dessous dans son intégralité la note de la conférence épiscopale, sous forme de questions-réponses.

    Mais il est tout d’abord utile de préciser certains éléments-clés mis en lumière dans cette même note.

    Le premier, c’est que la motivation première du futur document sur l’Eucharistie n’est pas la sanction à appliquer ou pas aux politiciens tels que Biden mais bien l’exigence bien plus fondamentale de « raviver la foi eucharistique dans notre pays ».

    Ce n’est en effet un mystère pour personne que la foi dans ce sacrement, défini par Vatican II comme étant « le sommet et la source » de la vie chrétienne, est aujourd’hui en danger, et pas seulement aux États-Unis. La fréquentation des fidèles à la messe dominicale chute et la foi en la présence réelle du Christ dans le pain et le vin consacrés se fragilise.

    D’où la volonté de la conférence épiscopale de lancer un « projet de renaissance eucharistique s’étalant sur plusieurs années », dont le prochain document devrait fournir la trame.

    Deuxièmement, s’il est vrai que ce document comprendra une section sur la « responsabilité de chaque catholique » d’être cohérent « avec la vérité, la bonté et la beauté de l’Eucharistie », cette section – assure la note – ne sera pas « de nature disciplinaire » et « ni visera aucun individu ou classe de personne ».

    Troisièmement, aucune « ligne directrice commune nationale pour refuser la communion à certains politiciens » ne sera donnée, et cette option ne sera jamais mise au vote.

    Quatrièmement, en décidant de rédiger ce document sur l’Eucharistie, la conférence épiscopale américaine n’a désobéi à aucun véto du Saint-Siège.

    Il s’agit d’une allusion à la lettre que le cardinal Luis F. Ladaria, le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, a envoyée le 7 mai dernier au président de la Conférence épiscopale américaine José H. Gómez, l’archevêque de Los Angeles.

    Et en effet, cette lettre – reproduite intégralement sur Settimo Cielo tout comme la précédente et similaire note du cardinal Joseph Ratzinger de 2004 – mettait en garde les évêques des États-Unis contre la tentative de décider collectivement d’un éventuel refus de la communion eucharistique aux politiciens catholiques « pro choice ». Tout en n’excluant pas que chaque évêque puisse poser un « jugement prudentiel » en la matière, avec ses propres fidèles.

    Cela pourrait par exemple être le cas de l’intransigeant archevêque de San Francisco, Salvatore Cordileone, dont le diocèse abrite la présidente du Congrès Nancy Pelosi, catholique et « pro choice ».

    Mais c’est déjà comme cela que la controverse s’était conclue en 2004 : la conférence épiscopale s’était à l’époque bornée à appeler les catholiques à la cohérence entre vie et foi tout en laissant à chaque évêque la responsabilité du jugement pratique sur les personnes. Depuis Rome, Ratzinger avait totalement approuvé ce choix.

    Et aujourd’hui encore, tout laisse à penser que cette controverse s’achèvera de la même manière. Comme demandé par Rome et comme la conférence épiscopale des États-Unis l’a déjà assuré par écrit dans la note qui suit.

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  • Port du voile : faut-il faire évoluer des valeurs fondamentales au nom de l’évolution démographique ?

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    Du site de 7 sur 7 :

    “Comment décline-t-on la séparation de l’Église et de l’État avec un changement démographique?”: la sortie d’Ihsane Haouach fait bondir le MR et DéFi

    Les propos d’Ihsane Haouach, commissaire du gouvernement auprès de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes, tenus dans le journal Le Soir ce week-end, ne passent pas auprès du MR et de DéFi. Les deux partis, favorables à une neutralité exclusive, comptent interpeller la Secrétaire d’État à l’Égalité des chances Sarah Schlitz.

  • Jean Paul II avait raison : Il n'y a pas de liberté sans vérité

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    De Monika Jablonska sur le National Catholic Register :

    Jean Paul II avait raison : Il n'y a pas de liberté sans vérité

    "Il ne peut y avoir d'État de droit (...) que si les citoyens et surtout les dirigeants sont convaincus qu'il n'y a pas de liberté sans vérité." Le pape Jean-Paul II

    4 juillet 2021

    L'homme est appelé à la liberté et à la vérité. La vérité est donnée à l'homme comme un fondement inébranlable. "Alors seulement, il pourra se réaliser pleinement et même se dépasser." Il n'y a pas de liberté sans vérité. Les deux sont des phénomènes intégrés, fondus en un seul.

    La splendeur de la vérité resplendit dans toutes les œuvres du Créateur et, de façon particulière, dans l'homme, créé à l'image et à la ressemblance de Dieu (Genèse 1, 26). Selon Karol Wojtyła, "la vérité éclaire l'intelligence de l'homme et façonne sa liberté, en le conduisant à connaître et à aimer le Seigneur." 

    Seule la liberté issue de la vérité engendre le bien. Sinon, la liberté peut être une force du mal car elle dégénère en licence. Telles sont mes réponses à deux questions fondamentales : Qu'est-ce que la liberté ? La liberté peut-elle exister sans la vérité ?

    Selon Aristote, "la liberté est une propriété de la volonté qui se réalise par la vérité. La liberté est donnée à l'homme comme une tâche à accomplir". L'auto-réalisation de la liberté humaine dans la vérité commence dans "l'expérience du sujet moral." Saint Thomas d'Aquin fait sien le système aristotélicien des vertus : prudence, justice, force d'âme et tempérance. "Le bien qui doit être accompli par la liberté humaine est précisément le bien des vertus". Mais saint Thomas fait un pas de plus et ajoute à la morale d'Aristote " la lumière qu'offre l'Écriture Sainte ". La plus grande lumière vient du commandement d'aimer Dieu et le prochain. Dans ce commandement, la liberté humaine trouve sa pleine réalisation."

    L'enracinement de la liberté dans la vérité a également été un thème central dans les écrits du pape saint Jean-Paul II. Le thème de la liberté humaine est au cœur de ses documents magistériels. Le pape l'a défini ainsi :

    "La liberté ne consiste pas à faire ce qui nous plaît, mais à avoir le droit de faire ce que nous devons". 

    " L'homme est appelé à la liberté ", a-t-il dit. Il entendait par là une liberté fondée sur des valeurs et des attitudes éthiques. La liberté repose également sur quatre fondements principaux : la vérité, la solidarité, le sacrifice et l'amour.

    La vérité : "Les libres forces créatrices de l'homme ne pourront se développer pleinement que si elles se fondent sur la vérité, qui est donnée à tout homme comme un fondement inébranlable. Ce n'est qu'à cette condition qu'il pourra se réaliser pleinement et même se dépasser. Il n'y a pas de liberté sans vérité."

    Solidaire : "La liberté vécue dans la solidarité s'exprime dans l'action pour la justice dans les domaines politique et social, et oriente le regard vers la liberté des autres. Il n'y a pas de liberté sans solidarité."

    Sacrifice : "La liberté est une valeur extrêmement précieuse, pour laquelle il faut payer un prix élevé. Elle exige de la générosité et une disposition au sacrifice ; elle exige de la vigilance et du courage face aux forces internes et externes qui la menacent. ... Il n'y a pas de liberté sans sacrifice."

    L'amour. "Laissez la porte ouverte en ouvrant vos cœurs ! Il n'y a pas de liberté sans amour".

    Karol Wojtyla connaissait le véritable prix de la liberté. Il a vécu sous la menace de mort des nazis, et a vu sa chère Pologne lutter sous les communistes. Il était donc l'un des plus puissants ambassadeurs de la liberté et de la vérité dans son propre pays et dans le monde entier. En 1996, le pape polonais a lancé un appel aux "nations qui se voient encore refuser le droit à l'autodétermination, ces nombreuses nations, et elles sont effectivement nombreuses, dans lesquelles les libertés fondamentales de l'individu, de la foi et de la conscience ainsi que la liberté politique ne sont pas garanties". Ainsi, le manque de vérité se traduit par un manque de liberté. 

    Dans sa première encyclique Redemptor Hominis, Jean-Paul II a cité les paroles du Christ sur la force libératrice de la vérité. Puis il a ajouté :

    "Ces paroles contiennent à la fois une exigence fondamentale et un avertissement : l'exigence d'un rapport honnête à la vérité comme condition d'une liberté authentique, et l'avertissement d'éviter toute liberté illusoire, toute liberté unilatérale superficielle, toute liberté qui n'entre pas dans la vérité entière sur l'homme et sur le monde." 

    En effet, étant donné le pluralisme, l'agnosticisme et le relativisme sceptique contemporains, l'avertissement de Jean-Paul II concernant la "crise de la liberté et de la vérité" sonne comme une prophétie. Il nous a mis en garde contre le fait que tout écart par rapport à la vérité entraîne une perte d'ancrage de la liberté et expose l'homme à la violence des passions et à la manipulation. 

    La crise contemporaine de la liberté est à la base une crise de la vérité. Dans Veritatis Splendor, Evangelium Vitae et ailleurs dans ses enseignements officiels, Jean-Paul II a affirmé que nier le lien entre liberté et vérité pouvait conduire au totalitarisme. Et dans Mémoire et identité, il a expliqué :

    "L'abus de la liberté provoque une réaction qui prend la forme d'un système totalitaire ou d'un autre. C'est la corruption de la liberté que nous avons connue au 20e siècle et dont nous connaissons un peu la forme aujourd'hui."

    À la suite d'Aristote, de saint Thomas d'Aquin et de Jean-Paul II, nous répétons qu'"il n'y a pas de liberté sans vérité". Il est clair que le lien entre la liberté humaine et la vérité est d'une importance capitale. Par conséquent, la compréhension de la pensée de nos philosophes et de la théologie de la vérité et de la liberté de Jean-Paul II dans le contexte individuel, social et politique nous aide à répondre correctement aux défis de l'époque actuelle. 

    C'est l'occasion de vous rappeler la parution de l'incontournable "Plaidoyer pour le Vrai" de Paul Vaute : voir Paul Vaute présente son livre "Plaidoyer pour le Vrai"

  • Le Bien commun, questions actuelles et implications politico-juridiques

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    Le nouveau département Hora Decima des éditions de l'Homme Nouveau est fier de vous présenter son premier livre : "le Bien commun, questions actuelles et implications politico-juridiques".

    Ce livre comble un manque. Il s’avère, en effet, que la conception classique du bien commun a été déformée et sa compréhension obscurcie. Sa nature est devenue extrêmement floue, le terme vidé de tout sens précis. C’est donc à l’impérieuse nécessité d’un travail de définition, d’exhumation historique et philosophique, que les textes réunis dans ce volume cherchent à répondre en s’attachant à retrouver la conception traditionnelle du bien commun, à mettre en évidence les idéologies qui l’ont dénaturée et, enfin, à expliquer les conditions de sa mise en œuvre. Avec une préface exceptionnelle de Guillaume Bernard

    Il est en précommande jusqu'au 15 août sur le site de l'Homme Nouveau. https://hommenouveau.aboshop.fr/commo...

    Les 100 premiers exemplaires seront numérotés !

    Hora Decima est un département des Editions de l'Homme Nouveau conçu pour un public exigeant, soucieux de découvrir des essais, des livres d'histoire, de théologie politique ou des productions universitaires accessibles, en écho aux problématiques d'aujourd'hui.

    ...

  • L'histoire de la destruction des communautés chrétiennes par le nationalisme turc au début du XXe siècle

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    De

    «Des Jeunes-Turcs à Mustafa Kemal, l'histoire de la destruction des chrétiens de l'Empire ottoman»

    FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Dans son dernier ouvrage, La Turquie aux Turcs, Yves Ternon, spécialiste du génocide arménien, retrace l'histoire de la destruction des autres communautés chrétiennes par le nationalisme turc au début du XXe siècle.

    2/07/2021

    Mustafa Kemal inspectant ses troupes lors de la guerre gréco-turque qui met fin à la présence des Grecs - une des communautés chrétiennes - dans l'Empire ottoman.
     
    Mustafa Kemal inspectant ses troupes lors de la guerre gréco-turque qui met fin à la présence des Grecs - une des communautés chrétiennes - dans l'Empire ottoman. Commons Wikimedia

    Docteur en histoire habilité à diriger des recherches, Yves Ternon étudie l'histoire des génocides du XXe siècle depuis cinquante ans. Après avoir consacré de nombreux ouvrages au génocide arménien, il publie La Turquie aux Turcs. Destruction des communautés chrétiennes de l'Empire ottoman: nestoriens, chaldéens, syriaques et grecs (1914-1924) (Cerf, 2021).


    FIGAROVOX. - Après avoir beaucoup écrit sur le génocide des Arméniens, vous consacrez un ouvrage aux persécutions des autres communautés chrétiennes de l'Empire ottoman. Avez-vous le sentiment qu'elles ont été négligées par l'historiographie jusqu'alors?

    Yves TERNON. - Oui, j'ai ce sentiment qu'elles ont été négligées par l'historiographie, et surtout par l'historiographie du génocide des Arméniens. Pendant près d'un demi-siècle, j'ai consacré mes travaux uniquement au génocide des Arméniens, et j'avais conscience que les autres communautés chrétiennes avaient été elles aussi victimes de violences qui, selon moi, ne semblaient pas être de même nature que celles qu'ont subies les Arméniens de l'Empire ottoman. Donc quand j'entendais parler du «génocide des Arméniens et des chrétiens d'Orient», ou bien du génocide des Assyriens, chaldéens, syriaques, Grecs et Arméniens, il me semblait qu'on n'était pas dans la même situation criminelle.

    Il y avait à peu près 4,5 millions de chrétiens en Anatolie et dans la Thrace orientale en 1900 ; ils ne sont plus que quelques milliers à peine en 1924. Que sont-ils devenus et dans quelles circonstances?

    Yves Ternon

    Je suis toutefois parti d'un chiffre éloquent: il y avait à peu près 4,5 millions de chrétiens en Anatolie et dans la Thrace orientale en 1900 ; ils ne sont plus que quelques milliers à peine en 1924. Que sont-ils devenus et dans quelles circonstances? C'est notamment en faisant des recherches sur la ville chrétienne de Mardin que j'ai constaté que d'autres communautés comme les syriaques orthodoxes et les syriens catholiques avaient aussi été victimes de violences.

    Contrairement à d'autres historiens comme Benny Morris, Dror Zeevi ou, en France, Joseph Jacoub, vous ne qualifiez pas les massacres perpétrés contre ces communautés chrétiennes-ci de l'Empire ottoman, parfaitement avérés, de «génocide», à la différence du génocide des arméniens. Pourquoi?

    Étant vraiment historien des génocides du XXe siècle, je suis très exigeant pour qualifier un meurtre de masse de génocide. Il est apparu que la destruction de chrétiens ne correspondait pas exactement au crime de génocide. Dans les destructions de chrétienté en Anatolie, il y avait une différence dans la nature du crime. Il fallait donc analyser groupe par groupe, moment par moment, lieu par lieu, les circonstances de ces massacres.

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  • La chute de la natalité et celle à venir de la population mondiale représenteront le phénomène majeur du XXIe siècle

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    « La planète va se vider de sa population, changeons nos idées reçues »

    Pour Darrell Bricker et John Ibbitson, la chute de la natalité et celle à venir de la population mondiale représenteront le phénomène majeur du XXIe siècle. L’enjeu majeur du XXIe siècle ne sera pas la surpopulation, mais le déclin de l’humanité. Dans le passionnant Planète vide (publié aux Arènes), les Canadiens John Ibbitson, grand journaliste au Globe and Mail (quotidien de tendance libérale et progressiste), et Darrell Bricker, PDG d’Ipsos Public Affairs, montrent que la natalité est déjà en chute libre sur presque tous les continents, et que cela aura des conséquences vertigineuses sur les plans géopolitique, économique ou de l’immigration. Depuis la parution de leur livre en 2019, les données ou l’épidémie du Covid-19 n’ont fait que confirmer cette thèse qui bouleverse toutes nos idées reçues. Extraits d’un entretien de ces deux auteurs paru dans L’Express.

    — Dans un monde moderne et technologique, n’avons-nous pas tendance à sous-estimer l’importance de la démographie ?

    Darrell Bricker — Comme l’a dit Auguste Comte, « la démographie, c’est le destin ». Plus jeune dans ma carrière, en tant que sondeur, j’ai sous-estimé son influence, en pensant que le plus important était les comportements et les opinions des personnes. Mais si vous changez la structure de la population, cela bouleverse tout. J’ai ainsi compris que Comte était en avance sur son temps. Un grand nombre d’événements historiques peuvent s’expliquer à travers la démographie. Pourquoi les pays font-ils la guerre ? Eh bien, il y a une forte corrélation entre le bellicisme d’une nation et le fait d’avoir une population jeune, à l’image de la France de Napoléon. [Voir Gunnar Heinsohn : jeunesse de la population et index de belligérance] Pourquoi y a-t-il aujourd’hui moins de conflits sur la planète ? Parce que nous n’avons plus autant de jeunes hommes pour combattre…

    — Vous rappelez par exemple que le conflit israélo-palestinien est aussi une bataille démographique, les deux populations ayant des taux de fécondité identiques et élevés de 3,1…

    D.B. — En plus, le taux naturel fait qu’il y a en moyenne près de 105 garçons qui naissent pour 100 filles. Quand une population a une moyenne d’âge peu élevée, cela renforce la frustration des jeunes hommes, comme on peut le voir en Palestine. Ce n’est bien sûr pas le seul facteur, mais c’est une des explications.

    Quant à Israël, il a le taux de fécondité le plus élevé des pays du monde développé, le double de la majorité des nations occidentales. C’est même le seul pays à ma connaissance qui a réussi à remonter ses taux de fécondité, passant de 2,70 enfants par femme au début des années 1990 à plus de 3 aujourd’hui. [Note du carnet : la fécondité en Algérie est passée de  2,4 enfants par femme en 2000 à 3,1 enfants par femme en 2015. Cela s’explique généralement par la réislamisation de la société alors que les conditions économiques ne sont, paradoxalement, pas améliorées pour former des ménages et accueillir plus d’enfants.] 

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  • "L’Union européenne ne s’assume pas comme puissance et se renie comme civilisation" (Boualem Sansal)

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    Du site du Figaro via artofuss.blog :

    Boualem Sansal: «Où va l’Europe?»

    TRIBUNE – Le grand écrivain algérien, réputé pour son indépendance d’esprit, et qui vit en Algérie envers et contre tout, est tourmenté par le destin du Vieux Continent. L’Union européenne ne s’assume pas comme puissance et se renie comme civilisation, juge-t-il.

    2 juillet 2021.

    Auteur de plusieurs dizaines d’ouvrages, Boualem Sansal a été révélé par Le Serment des barbares (Gallimard, 1999) et a ensuite publié, notamment, Le Village de l’Allemand ou Le Journal des frères Schiller (Gallimard, 2008), couronné par quatre prix, 2084. La Fin du monde (Gallimard, 2015), grand prix du roman de l’Académie française, et Le Train d’Erligen ou La Métamorphose de Dieu (Gallimard, 2019). Dernier roman paru: Abraham ou La Cinquième alliance (Gallimard, coll. «Blanche», 2020, 288 p., 21 €).


    Avant de chercher cela, demandez-vous d’abord: qui la pilote? Comme j’ai eu moi-même à le constater, vous ne tarderez guère, chers amis de là-bas, à découvrir que personne autour de vous ne le sait et ne sait même comment le trouver pour apprendre de lui ce qu’il voudra bien vous révéler: quel est son nom, qui l’a mandaté, où vous mène-t-on et s’il le sait lui-même, qu’il le dise: c’est quoi l’Europe et à quoi elle sert dans le schéma mondial dominé par l’équipe gagnante du millénaire, les onze vraies grandes puissances: les USA, la Chine, l’Allemagne, la Russie, le Royaume-Uni, Israël, la Turquie, l’Iran, le Qatar, l’Arabie, la Corée du Nord. La volonté de puissance et de domination est un cardinal essentiel de leur personnalité.

    Les questions sont ainsi, une fois lâchées, elles se hèlent les unes les autres avec une urgence fiévreuse dans le ton.

    À un certain niveau d’ignorance et de déception, on est condamné à imaginer le pire et le pire n’a pas de fin. Dans ce territoire perdu situé entre le Maroc et la Tunisie, d’où je vous adresse cette alerte, je peux vous le dire, le pire est passé par-là et n’a rien laissé derrière lui, rien. Chacun doit au moins savoir cela pour sa gouverne: c’est quoi, le pire chez lui et à quel stade il est?

    On peut en disputer encore et encore mais à un moment il faut s’arrêter et reconnaître la réalité: l’Europe a toutes les apparences d’une chose qui n’existe pas, n’a jamais existé, comme Europe, la déesse aux grands yeux de la mythologie grecque qui lui a donné son nom. Soit dit en passant, Arès, le dieu de la guerre, eût été tout désigné pour l’accompagner, il aurait transmis un peu de vigueur aux enfants de la belle. La guerre et la gloire, il n’y a que ça de vrai et tout l’art du guerrier est de ne la faire que pour gagner, et en cas de doute quant à son issue, la rendre impossible jusqu’à ce que le vent tourne à son avantage.

    C’est rageant de s’être tant questionné pour au final se voir moins avancé qu’au départ où au moins on avait des illusions et le plaisir d’y croire.Dans ce territoire perdu situé entre le Maroc et la Tunisie, d’où je vous adresse cette alerte, je peux vous le dire, le pire est passé par-là et n’a rien laissé derrière lui, rien. Chacun doit au moins savoir cela pour sa gouverne : c’est quoi, le pire chez lui et à quel stade il est ?

    Oublions cette Europe, la mythique, enlevée et abusée par Zeus puis offerte en cadeau de mariage à un mortel qui n’avait rien de fameux, le roi de Crète, et l’historique, trahie par les siens et livrée au moloch de Wall Street, et regardons un peu cette chose pénible, bien réelle elle, l’Union européenne, une colonie marchande inféconde, sans peuple ni mythologie mais avec un drapeau et un hymne, des institutions dans tous les coins et des démembrements à tous les étages, le tout actionné à hue et à dia par des officiers de la coloniale insipides et arrogants: «Je vous administre de loin, je n’ai pas à venir vous visiter et manger le même pain que vous.» Avez-vous entendu cela? Moi, si, et ça m’a rappelé un temps que les moins de 20 ans…

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