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Religions - Page 114

  • François Hollande : des vœux sélectifs ?

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    PHOd1c20024-ca29-11e3-aba3-226d678fc316-805x453.jpgSe retranchant derrière la laïcité, François Hollande n'a pas souhaité une bonne fête de Pâques aux catholiques français. On se souvient pourtant qu'il avait adressé ses vœux aux musulmans de France pour la fête de l'Aïd. Deux poids, deux mesures ? De Gérard Leclerc  sur « Figarovox » :

    François Hollande n'a pas souhaité une bonne fête de Pâques aux catholiques français. Rien d'étonnant à première vue, car la France est un pays laïque. Néanmoins, on se souvient qu'il avait adressé ses «vœux de bonheur, de santé et de réussite aux musulmans de France» pour la fête de l'Aïd qui clôture le ramadan. Que vous inspire ce deux poids, deux mesures?

     Gérard Leclerc: Le salut aux musulmans de François Hollande est de nature opportuniste et politique. C'est une clientèle électorale essentielle au Parti socialiste, qui est en train de lui échapper à cause des réformes sociétales, et qu'il s'agit de bien soigner.

    François Hollande s'est éloigné du catholicisme, pourtant prégnant dans sa famille, et retranché dans un agnosticisme fermé à l'égard de toute inquiétude religieuse.

    Cela témoigne-t-il d'une hostilité particulière que vouerait le président aux catholiques suite à l'affaire du mariage pour tous, ou plus généralement une indifférence de la classe politique française à l'égard des catholiques?

    Je pense qu'il s'agit d'un problème propre à François Hollande, mais qui rejoint également une tradition et une culture française. Comme l'a souligné Samuel Pruvot dans son livre François, Hollande, Dieu et la République (Salvator, 2013), François Hollande s'est éloigné du catholicisme, pourtant prégnant dans sa famille, et retranché dans un agnosticisme fermé à l'égard de toute inquiétude religieuse.

    Il rejoint ainsi une tradition française positiviste née avec les Lumières qui ont eu en France une tonalité bien particulière par rapport à d'autres pays européens, celle d'une philosophie antichrétienne et anticatholique qui a débouché sur la déchristianisation entreprise par laRévolution française. De là provient l'ambiguïté fondamentale de la notion de laïcité dont on ne sait pas si elle traduit une neutralité du pouvoir ou la promotion délibérée d'un athéisme d'État.

    Le premier à avoir manifesté son hostilité à la mention des «racines chrétiennes de l'Europe», c'est Jacques Chirac, dans la lignée du radical-socialisme plutôt que dans celle du gaullisme

    De l'autre coté de la Manche, David Cameron s'est fait tacler par des intellectuels pour avoir parlé de l'Angleterre comme d'un «pays chrétien». Selon vous, David Cameron a-t-il raison d'assumer le caractère chrétien de son pays?

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  • Le rouge et le noir

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    13-25.jpg« Le 2 mars le sanctuaire Notre Dame de Yagma accueillait son pèlerinage annuel. Mais l’évènement le plus attendu était bien évidemment la venue de Monseigneur Philippe Ouedraogo, créé cardinal à Rome par le pape François le 22 février dernier. . Par sa bonté et son humilité, il a permis aux burkinabè venus par milliers des quatre coins du pays de communier ensemble, dans la paix et l’amour du prochain. Récit de ce dimanche pas comme les autres. 

    Ce dimanche 2 mars fera décidément date dans l’histoire de l’Église du Burkina Faso. Des dizaines de milliers de fidèles catholiques, protestants, musulmans, adeptes de la religions traditionnelle venus de tout le pays ont convergé comme un seul homme vers le sanctuaire Notre Dame de Yagma où certains avaient déjà passé la nuit dans la fraternité et la ferveur. Que dire de cette foule, si ce n’est qu’elle incarnait parfaitement les qualités qu’on prête généralement aux burkinabè c’est-à-dire le calme, l’humilité, la piété et la tolérance. 

    Monseigneur Philippe Cardinal Ouedraogo – car c’est ainsi qu’il faut l’appeler désormais – a littéralement irradié de bonté toute l’assistance venue des quatre coins du pays pour l’accueillir chaleureusement. Accompagné par des évêques du Burkina, du Niger et du Mali ainsi que par des représentants du corps diplomatique – dont le nonce apostolique à Ouagadougou 

    À la suite des différentes interventions, Msgr Philippe cardinal Ouedraogo a célébré6-108.jpg l’office du 8e dimanche du Temps ordinaire au cours duquel l’évangile de Mathieu répondait particulièrement bien à ses propos contre la corruption à tous les niveaux. « Nul ne peut servir deux maîtres à la fois […] vous ne pouvez pas servir Dieu et l’argent », explique le Christ à ses disciples. 

    Par ailleurs, il a, au cours de cette messe d’action de grâce, invité la population a prier pour la paix au Burkina et en Afrique ainsi qu’à plus de tolérance religieuse. Un discours parfaitement ancré dans l’actualité du continent qui voit trop souvent Chrétiens et Musulmans se déchirer comme c’est malheureusement le cas en République Centrafricaine, par exemple. Au Burkina, en tout cas, beaucoup de Musulmans et croyants d’autres confessions ont suivi avec intérêt l’élévation du cardinal Ouedraogo ; chacun s’accorde à dire que c’est « un très bon signe ». 

    Réf. Des dizaines de milliers de fidèles pour le nouveau cardinal

    Voir ici lefaso.net  Foi : Les périphéries ne sont plus celles qu’on prétend. JPSC

  • Manuel Valls, Dieu, la République, les religions

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    PHOca95c66e-bb06-11e3-9365-27ddaa68b2f5-805x453 (1).jpgLe nouveau premier ministre a été ministre des cultes. Quel est son rapport à la religion ? Quelle est sa conception de la laïcité ?

    Décryptage, sur le site Figarovox, avec le journaliste et écrivain Samuel Pruvot. Samuel Pruvot est rédacteur en chef du magazine Famille Chrétienne. Il est l'auteur de l'ouvrage François Hollande, Dieu et la République (Salvator, 2013).

    Extraits :

    Quelle est la conception de la laïcité de Manuel Valls?

    Il a théorisé une laïcité de dialogue en pratiquant parfois une laïcité de combat. Manuel Valls fait partie des rares politiques qui ont pris le temps de réfléchir sur la laïcité. Il a publié en 2005 La laïcité en face (Desclée de Brouwer), en réponse au livre de Nicolas Sarkozy.

    Il n'est pas, je crois, dans le même état d'esprit qu'un Vincent Peillon qui donne l'impression de vouloir ressusciter les pires heures de la IIIe République. Il ne s'agit pas d'abord pour Manuel Valls d'éradiquer toute influence de l'Eglise catholique dans la cité. Valls a une mystique républicaine proche d'un Jean-Pierre Chevènement. Il croit à la nation, à la République, en la matrice de la Révolution française. En dépit de ses connexions avec le Grand Orient, il n'est pas fondamentalement hostile aux religions et aux catholiques en particulier.

    Quelles furent ses rapports avec les responsables religieux?

    L'expérience de ses relations avec les catholiques le démontre: c'est un homme qui peut pratiquer, dans la filiation d'un Jospin, une laïcité de dialogue. Il n'a aucun problème à discuter avec les responsables religieux. Manuel Valls est prêt à dialoguer dès lors qu'il s'agit de questions de fonctionnement, (bâtiments, fiscalité, formation, etc). En revanche, quand ça touche des sujets de société comme l'euthanasie ou le mariage pour tous, il se fera le héraut d'une laïcité de combat. Il ne lâchera rien et fermera toutes les écoutilles. Par sa gestion crispée et très rude de la Manif pour tous, il s'est mis à dos une bonne partie de l'opinion catholique (…).

    Il a théorisé une laïcité de dialogue en pratiquant parfois une laïcité de combat. Par sa gestion crispée et très rude de la Manif pour tous, il s'est mis à dos une bonne partie de l'opinion catholique.Vous avez écrit « François Hollande, Dieu et la République », où vous tracez le portrait d'un président de la République «décroyant». Qu'en est-il du nouveau Premier ministre?

    Manuel Valls n'est pas un dévot ou un Tartuffe mais pas non plus un militant athée. Pendant la guerre d'Espagne, le grand père de Manuel Valls (républicain antifranquiste et anticommuniste), a pris le gros risque de cacher des prêtres et des objets précieux de la paroisse. C'est un épisode que Manuel Valls assume et revendique. Il n'est pas républicain au point d'éradiquer l'Eglise! Dans le livre Manuel Valls, les secrets d'un destin de Jacques Hennen et Gilles Verdez, sa sœur Giovana livre ce «Nous allions à la messe le dimanche, je me suis demandé si Manuel n'allait pas faire le séminaire»,Giovana, la soeur de Manuel Valls témoignage: «Manuel voulait combattre, il voulait réaliser quelque chose d'important (…) Nous allions à la messe le dimanche, je me suis demandé si Manuel n'allait pas faire le séminaire. Mais cela s'est arrêté, il est rentré au parti socialiste». Manuel a été servant de messe, il connait l'univers catholique de l'intérieur. Il a même parfois été accusé d'être philo-catho! Il a par exemple voulu assister en 2012 à la béatification du père Louis Brisson à Troyes. Le magazine Famille Chrétienne l'avait alors interrogé sur les racines de la France et voici ce qu'il avait répondu: «La laïcité, ce n'est pas le refus des religions, du sacré. C'est l'acceptation de croire et de ne pas croire. La religion catholique est ancrée dans notre histoire, dans nos paysages, dans cette belle cathédrale». L'Humanité avait titré ensuite «Le ministre de l'Intérieur au bord de la crise de foi».

    Valls a donc deux visages. D'un côté, il s'inscrit dans une tradition anticatholique par ses reflexes de gauche. Mais je crois qu'il est surtout rétif aux dogmes et aux contraintes que feraient peser sur lui une institution. Mais il n'est pas pour autant dans l'athéisme primaire: il se déclare agnostique et ne ferme pas complètement la porte à la grâce. Mais la politique d'abord, Dieu ensuite...

    Réf : Manuel Valls, Dieu, la République, les religions.  Valls, maurrassien? à moins que ce soit plutôt napoléonide. Il a déjà prévenu qu’au fond « socialiste » n’était qu’une étiquette.  JPSC.

     

  • Afrique centrale : le chaos continue

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    archeveque-bangui-centrafrique-360-x-200_article_large.jpgDans les années 1960, la France comme la Belgique a tout à coup jeté les populations d’Afrique centrale dans le bain de l’indépendance, un peu comme on jette les jeunes chiens à l’eau. L’idéologie « tiers-mondiste » était à la mode. Mais voilà, les hommes ne sont pas des chiens. Ils ont besoin d’apprendre. Après un demi-siècle de déconvenues et de régression sociale, le spectacle est désolant, de part et d’autre de l’Oubangui et de l’Uélé. L’archevêque de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalainga (photo), fait actuellement le tour des capitales européennes pour plaider la cause de la Centrafrique, en proie aux violences tribales sur fond de guerre de religions. Pour l’hebdomadaire « Famille Chrétienne », Jean-Claude Bésida l’a interviewé sur le présent chaotique de son pays  :

    Qu’êtes-vous venus demander aux Européens ?

    Je suis en Europe avec l’imam de Bangui pour demander l’intervention des Casques bleus. Et demander de l’aide humanitaire pour la République Centrafricaine. C’est ce que j’ai dit à tous mes interlocuteurs, que ce soit à Paris, Bruxelles, Londres, Rome ou La Haye. Tous m’ont écouté avec beaucoup d’attention. L’intérêt est là, indéniablement. Maintenant, nous avons besoin d’une aide au plan militaire, mais aussi aux plans financier et humanitaire.

    Comment jugez-vous l’opération Sangaris ?

    Sangaris, avec la Misca (mission africaine) a stabilisé la situation. Sans Sangaris, on aurait basculé dans le pire, c’est-à-dire le génocide. On sentait les cœurs des uns et des autres gorgés de vengeance et de haine. Au départ, la mission était de désarmer les ex-Séléka. Or, avec le 5 décembre, les données ont changé rapidement. Il y a eu en effet ce jour-là l’attaque coordonnée des anti-balakas, qui sont arrivés de partout avec machettes et couteaux sur Bangui. Tous ces jeunes ont commencé à pourchasser les ex-Séléka. Puis très vite, ils s’en sont pris à des familles musulmanes dans un élan de vengeance difficile à arrêter. Du coup, aujourd’hui, il faut beaucoup plus que 6 000 ou 7 000 hommes pour restaurer l’ordre dans le pays.

    Quelle est en ce moment la situation sur place ?

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  • Quand les Belges ne savent plus à quel saint se vouer…

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    Tout le monde en parle. Le témoignage de notre ami Jean-Pierre Snyers :

    1061744760_B972230125Z.1_20140313230947_000_GS923RQU5.2-0.jpgA quoi attribuer l'illumination le soir venu de la désormais célèbre statue de la Vierge à Sart-Jalhay ? Pour expliquer rationnellement ce mystère, on aura tout entendu : radioactivité, ondes, panneaux photovoltaïques... Bref, il ne manque plus que l'influence de la lune, le passage des grues et le sifflement du TGV pour satisfaire les esprits les plus opposés au surnaturel.  Figurez-vous que je suis allé deux fois « voir sur place ». La première : en pleine journée.  J'ai pu regarder tant et plus  et prendre en mains cette statue de plâtre qui fait couler tellement d'encre. Une trentaine de centimètre, brunâtre, un peu abîmée par le temps. Rien de très spécial. La deuxième : le 16 mars, le soir.  Environ 1500 personnes. Deux heures de file d'attente. Avec une trentaine d'autres visiteurs, me voici  enfin à nouveau face à cette représentation de la Vierge (telle que je l'avais vue). Puis voici que quelqu'un éteint. Tout est plongé dans l'obscurité totale... sauf que deux secondes plus tard, la statue est, de la tête aux pieds, remplie d'une lumière blanche, extraordinaire. Comme tant d'autres, je vous avoue que je suis bouleversé. Une personne la retourne pour nous faire constater que le dos n'est pas éclairé, et la remet ensuite face à nous, toute illuminée. Quelqu'un rallume. Tout redevient normal. A deux reprises, nous avons assisté à ce test. Qu'en conclure ? Une chose est sûre :  à voir nos visages et nos gestes de piété après avoir vu, une telle expérience n'est pas prête d'être oubliée. Alors quoi ? Surnaturel ? L'avenir nous  dira peut-être  si ce phénomène qui a débuté le 17 janvier (date anniversaire de l'apparition de la Vierge à Pontmain -France), est d'ordre divin ou non.  Autre question : pourquoi les caméras et les appareils photos ne parviennent-ils pas à capter l'image de cette statue lorsqu'elle est illuminée ?  Serait-ce parce que cette lumière n'est pas de ce monde ? En attendant, souvenons-nous de ces mots du philosophe Jean Guitton : « Le surprenant, c'est la négation préalable des esprits qui se disent scientifiques . »

     Jean-Pierre Snyers ,

    auteur de 22 livres religieux

    adresse blog : http://jpsnyers.blogspot.be/

    Aux dernières nouvelles, la statue phosphorescente a finalement été transférée à l’Université de Liège pour expertise (un spécialiste de l’Université Libre de Bruxelles avait déjà rendu un avis péremptoire, excluant a priori toute cause inexplicable du phénomène) JPSC.

  • Pour comprendre les origines de la crise en Ukraine

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    Sur le site web de « La Vie », sous la signature de Corine Chabaud  (extraits) :

    « Si la foule est descendue dans la rue en Ukraine, c'est parce que le Président Viktor Ianoukovitch a refusé de signer l'accord d'association négocié avec l'Union européenne lors du sommet de Vilnius le 29 novembre 2013. Le rendez-vous lituanien devait lancer le Partenariat oriental de l'Union européenne, porté depuis 2009 essentiellement par deux pays : la Pologne et la Suède. Il s'agit de procéder à un rapprochement entre l'UE et six anciennes républiques soviétiques. L'Azerbaïdjan, l'Arménie et la Biélorussie, comme l'Ukraine finalement, ont refusé de le signer. En revanche, la Georgie et la Moldavie l'ont paraphé. A terme, ces pays espèrent adhérer à l'UE. Une perspective qui ne fait pas l'unanimité parmi les 28. Pour certains, dont la France, association ne signifie pas adhésion. A noter que l'accord d'association, qui impliquerait la création d'une zone de libre-échange, comporterait la nécessité pour l'Ukraine d'opérer des restructurations, synonymes de sacrifices.

    Pourquoi le président ukrainien n'a t-il pas voulu signer cet accord

    Le président ukrainien, suite à des menaces publiques du Kremlin, a opéré une volte-face, en refusant au dernier moment de parapher cet accord d'association. Il semble préférer un rapprochement avec la Russie de Vladimir Poutine, lequel fait pression pour garder ses anciens satellites dans son giron. Le but ? Former avec eux une Union douanière eurasienne d'ici 2015, soit une Union politique et économique. L'Ukraine, berceau historique de la Russie orthodoxe, en constituerait un élément clé (…)

    Qui est Viktor Ianoukovitch ?

    Viktor Ianoukovitch, 63 ans, à la tête du Parti des régions, a été élu président en 2010 (…).Celui dont les manifestants réclament la démission a grandi dans l'est de l'Ukraine, le Donbass industriel, une région russophone liée à Moscou. Ex-gouverneur de Donetsk, il avait initialement accédé à la fonction suprême en 2004, avant que n'éclate la Révolution orange, motivée par des soupçons de fraude électorale le concernant : le scrutin a été annulé et de nouvelles élections ont eu lieu.C'est finalement son rival Viktor Ioutchenko qui a accédé au pouvoir. Mais Viktor Ianoukovitch, élu dans les règles cette fois, lui a succédé en 2010. Aimant la chasse et les voitures de luxe, niant être un leader populiste, il a su transformer son image à grands coups de promesses de « justice sociale ». Président autoritaire, il a favorisé son fils Alexandre, dentiste devenu roi du charbon, à la tête d'une fortune de 100 millions de dollars et l'une des personnalités les plus influentes du pays. Le Président a également fait emprisonner sa rivale, la femme d'affaire charismatique Ioulia Timochenko, condamnée à sept ans de prison pour abus de pouvoir. Or l'Union européenne réclame sa libération.(…)

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  • Ukraine : ne pas ajouter une guerre de religion à la guerre civile…

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    3425513.jpgDans un communiqué diffusé mardi 19 février, l’Église orthodoxe ukrainienne du Patriarcat de Moscou appelle le pouvoir et l’opposition ukrainiens à engager un dialogue et à mettre un terme aux affrontements. Selon Antoine Arjakovsky, historien et enseignant au Collège des Bernardins à Paris, elle essaye de prendre la défense des manifestants.

    La Croix  (extraits):

    "Comment comprendre ce communiqué ?

    Antoine Arjakovsky : L’Église orthodoxe ukrainienne qui dépend du Patriarcat de Moscou (à ne pas confondre avec le Patriarcat de Kiev, autocéphale et non reconnu par les Églises orthodoxes, NDLR) essaye de s’exprimer en faveur de la paix et de la reconnaissance des opposants, mais elle n’est pas suivie par le Patriarcat de Moscou à Moscou

    En effet, le patriarche Kirill reste campé sur la ligne exposée dans le document du saint-synode (1) du 26 décembre dernier, à savoir que l’Ukraine appartient au monde russe, que l’Europe est un monde décadent, que les manifestants ukrainiens sont manipulés par l’Occident et que les manifestations n’ont pas lieu d’être (…)

    Mais n’y a-t-il pas des Églises qui font entendre une autre voix ?

    A. A. : En Ukraine, seuls le Patriarcat de Kiev et l’Église gréco-catholique ont clairement pris position pour soutenir les manifestants. Toutes les Églises chrétiennes cependant ont appelé le gouvernement de Victor Ianoukovitch au dialogue, mais sans effet jusqu’à présent (…). 

    Il n’y a donc guère de chance de voir l’Église orthodoxe se risquer à prendre la défense des manifestants ?

    A. A. : Non. Le Patriarcat à Moscou ne bougera pas : il est garant de la légitimité d’action du président russe Vladimir Poutine sur le président ukrainien Victor Ianoukovitch. (…). 

    En revanche, l’Église orthodoxe ukrainienne essaye d’adopter une position de neutralité, voire de se mettre du côté des opposants puisqu’une partie de ses fidèles est dans la rue.

    RECUEILLI PAR CLAIRE LESEGRETAIN

    (1) Ou « concile » permanent, c’est-à-dire l’institution collégiale au sommet de la hiérarchie orthodoxe. »

     Tout l’article ici : « L’Église orthodoxe ukrainienne adopte une position de neutralité »

     Quand au pape François, prudent à l’issue de son audience générale du mercredi sur la place Saint-Pierre, il s’est dit  « préoccupé » par les troubles qui secouent l’Ukraine et a demandé à toutes les parties en présence de « cesser toute action violente »…

    JPSC.

  • Que reste-t-il des chrétiens d'Orient ?

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    C'est la question que soulève Sandro Magister :

    Ce qu’il reste des chrétiens d'Orient

    Dans les pays arabes ils sont de moins en moins nombreux et ils sont poussés à l’exode par une hostilité croissante. Une présentation mise à jour indique combien ils sont et qui ils sont, trois mois avant le voyage que le pape va effectuer en Terre Sainte...

    Lire la suite sur chiesa.espressonline.it

  • Amin Maalouf aux Grandes conférences catholiques à Bruxelles

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    Dans son dernier roman, "Les Désorientés" (Grasset, 2012), ce bâtisseur de passerelles entre Orient et Occident conte un retour d’exil dans cet Orient perdu, fantasmé.

    L’écrivain franco-libanais Amin Maalouf était lundi de passage à Bruxelles. Cet inlassable observateur du monde et des sociétés arabes - élu à l’Académie française en 2011, l’année même des révolutions arabes - était l’orateur d’un soir aux Grandes conférences catholiques. Dans son dernier roman, "Les Désorientés" (Grasset, 2012), ce bâtisseur de passerelles entre Orient et Occident conte un retour d’exil dans cet Orient perdu, fantasmé. Un "exil" qu’il connaît bien pour avoir quitté le Liban, en 1976, en raison de la guerre civile. Et qu’il prolonge souvent sur l’île d’Yeu, au large de la Vendée. La « Libre » l’a interrogé sur l’échec des « printemps » arabes (extraits) :

     «  (…) Les révolutions arabes ont remis ces sociétés - longtemps paralysées, étouffées par des régimes autoritaires ou despotiques - dans la marche du monde. A la lumière de ce qui s’est passé depuis trois ans, croyez-vous en la capacité des peuples arabes de se réinventer, de se moderniser ?

    Je pense que ces sociétés peuvent sortir de la grande impasse historique dans laquelle elles se trouvent aujourd’hui. Cependant, je dois vous avouer que l’espoir que j’ai eu en voyant ce qui se passait dans un certain nombre de pays arabes, il n’en reste aujourd’hui plus grand-chose. Je suis profondément déçu. Le seul pays où quelque chose d’intéressant s’est produit, c’est la Tunisie. Le reste, c’est plutôt lamentable. Mais il ne faut pas en tirer de conclusions pour l’avenir. Je crois que quelque chose est apparu il y a trois ans, qui révèle qu’il y a une certaine aspiration. Elle a été noyée, détournée, elle a été bafouée, écrasée dans certains pays, mais peut-être qu’elle reviendra.

    Que manque-t-il encore aux sociétés arabes, qui ont retrouvé la parole et le goût de la liberté, pour progresser dans la voie du développement ?

    Je crois qu’il n’y a pas de recette miracle. Il faut des institutions qui fonctionnent, une acceptation de l’égalité de tous les citoyens, quelle que soit leur appartenance religieuse, ethnique, ou autre. Je crois que c’est un monde qui n’est pas fondamentalement différent du reste de la planète. Ce sont les mêmes principes qui vont conduire au progrès, c’est-à-dire l’état de droit, la démocratie, une vie politique fiable, la séparation de la politique et de la religion, la séparation de l’identité, ou de l’aspiration identitaire, et de la religion. (…)

    L’islam paraît se mêler plus de la vie quotidienne dans ces sociétés...

    Je pense que l’islam ne se mêle pas. Je pense qu’il y a beaucoup de gens qui utilisent la religion pour faire avancer leurs positions politiques. Mais dès que les gens ont la possibilité de réfléchir, il leur arrive de se révolter. On l’a vu en Tunisie, en Egypte. C’est une attitude qu’on peut retrouver dans tous les pays musulmans; des gens qui se disent : "Nous sommes de bons croyants mais nous ne pensons pas du tout que la religion ait vocation à gouverner tous les aspects de notre vie." Il est tout à fait possible d’avoir une place raisonnable pour la religion. »

     Réf. Amin Maalouf: "Il ne reste plus grand-chose de l’espoir"

     "Tout à fait possible" ? Amin Maalouf, qui est un adepte de la philosophie des « Lumières », sous-estime peut-être le rôle des identités religieuses traditionnelles dans ces sociétés où la sécularisation à l’occidentale ne signifie rien. JPSC. 

  • Si je t’oublie, chrétienté d’Orient…

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    article_000_Nic524337.jpgLu sur le blog de « La Nef » cet article rédigé par Annie Laurent le 01 février 2014 dans Religion :

    « L’exemple du conflit syrien montre la méconnaissance profonde du monde occidental de la dimension religieuse qui imprègne la vie dans les pays du Moyen-Orient. D’où les mauvaises réactions et les décisions partisanes dont souffrent les chrétiens. Tour d'horizon et enquête.

    La déception des chrétiens d'Orient

    Dans un récent entretien à la revue trimestrielle Politique internationale, un jeune député libanais maronite, Samy Gemayel (34 ans), confie sa déception face à la politique de l’Occident envers les chrétiens du Liban et du monde arabe.

    « Les chrétiens du Liban ne figurent pas sur la carte politique des pays occidentaux. Je peux comprendre leur point de vue : après tout, les chrétiens n’ont pas de valeur stratégique ; ils n’ont pas de rôle à jouer dans le conflit russo-américain ou le conflit chiites-sunnites. Mais au-delà des intérêts matériels, il y a aussi l’intérêt moral. Les chrétiens défendent, au cœur du Moyen-Orient, un mode de vie et des valeurs qui sont celles du monde occidental. En les abandonnant, c’est à ces principes qu’on renonce. C’est regrettable. » (N° 141, automne 2013.)

    L’auteur de ces lignes n’est pas le seul à s’exprimer de la sorte. Ces derniers mois, d’autres voix orientales se sont plaintes de l’oubli ou de l’incompréhension d’un Occident auquel l’histoire et la civilisation les ont attachées. Voici un aperçu de ces regrets.

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  • Centrafrique : un prêtre sauve 800 musulmans

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    52df65d13570ba3e183fcc17 (1).jpgCe que nous avions prévu ici: Afrique : folies meurtrières  le 22 novembre 2013 et là, le 13 décembre suivant :  Centrafrique : on n’est pas sorti du « poto-poto »au lendemain du débarquement  des mille paras Français à Bangui s’est évidemment vérifié.

    Est-il possible de remonter la pente d’un demi-siècle d’aberrations post-coloniales ? L'Eglise catholique locale, au cœur de cette Afrique noire pour laquelle la foi chrétienne n’est pas un vain mot, joue son rôle comme elle le fit en Europe dans la nuit des temps barbares.  

    Lire  dans « La Libre » d'aujourd'hui: Centrafrique: l’archevêque et l’imam donnent l’exemple, le beau témoignage de Mgr Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui recueillant chez lui l’imam local menacé, et cet autre que rapporte aujourd’hui le site de « La Vie » : Le témoignage de l'abbé Xavier Fagba:

     « Je viens d'avoir au téléphone, écrit Anne Guion ce 22 janvier 2014, l'abbé Xavier Fagba (photo), 32 ans,image.jpg prêtre de la paroisse Saint-Pierre apôtre de Boali, une ville à 95 km de Bangui en Centrafrique. Vendredi 17 janvier, il a ouvert les portes de son église à environ 800 musulmans de la ville. Et évité ainsi un massacre. Voici son témoignage. « Tout a commencé le vendredi 17 janvier dernier dans la matinée avec l'arrivée des forces françaises de l'opération Sangaris à Boali qui sont venus désarmer les milices anti-balakas et les hommes de la sélékas. Plus de 300 anti-balakas, des hommes et des femmes armés, en ont profité pour entrer dans la ville. Ils ont pillé, saccagé les trois mosquées de Boali et ont fait une dizaine de blessés. Les musulmans ont commencé à se regrouper pour fuir vers Bangui. Je me suis dit qu'il fallait tout faire pour empêcher un massacre certain. La tension était très forte. Le 2 décembre, il y a eu un grand soulèvement de la population musulmane contre les chrétiens. Tous les Chrétiens - les pentecôtistes, les adventistes, etc- ont accouru vers l'église pour se réfugier. J'ai moi-même négocié avec la Séléka. Ils m'ont menacé de mort. J'ai même été détenu pendant plusieurs heures. Finalement, j'ai obtenu que les gens puissent revenir chez eux. Mais depuis, les Chrétiens ont gardé de la rancoeur contre les musulmans.

    Lorsque les anti-balakas sont arrivés, vendredi 17 janvier, les Chrétiens ont voulu se venger. Il n'y avait absolument personne pour protéger les musulmans, personne pour les secourir. Depuis deux mois, il n'y a plus aucune présence de l'Etat centrafricain dans la ville. Le sous-préfet, le maire et son adjoint ont tous fui vers Bangui. Même le commandant de brigade de gendarmerie est parti. Il reste juste son suppléant qui, avant l'arrivée des Français, travaillait pour les hommes de la Séléka. Avec l'abbé Boris Wiligale, le diacre stagiaire qui me seconde, nous sommes devenus les seules autorités morales de la ville : les habitants -chrétiens comme musulmans- venaient nous voir pour tout ce qui concerne leur vie quotidienne. Nous jouions tous les rôles : même celui de psychologue ou de juriste. Je ne pouvais pas les laisser à leur sort.

    Ce vendredi, certains qu'un massacre se préparait, nous avons, l'abbé Boris et moi revêtu notre soutane et nous sommes allés chercher les musulmans pour les convaincre de venir se réfugier dans l'église. Nous avons d'abord fait le tour des mosquées. Puis fait du porte à porte, aidés d'une vingtaine de jeunes de bonne volonté. Pourquoi ces gens m'ont-ils suivi ? Parce qu'ils me font confiance. Avant de devenir prêtre, j'ai vécu deux années à Boali. Je m'y suis fait beaucoup d'amis parmi les musulmans. Avec les Chrétiens, aujourd'hui l'église accueille environ 1000 personnes qui dorment par terre. La paroisse est protégée par les forces françaises de l'opération Sangaris, mais nous manquons de vivres et d'eau potable. Pendant les messes, j'ai demandé aux chrétiens de se mobiliser et certains apportent de la nourriture, malgré les menaces et les coups des anti-balakas. Aucune ONG n'est venue nous aider à part le CICR qui a juste évacué les blessés.

    Pourquoi ai-je agi ainsi ? Je n'ai pas réfléchi. J'ai agi comme cela. Je devais le faire. Et s'il faut le refaire, je le referais. Un prêtre doit tenter d'imiter le Christ à la perfection. Or, Jésus s'est sacrifié sur la croix pour l'humanité entière et pas simplement pour les Chrétiens. J'ai fait cela au nom de ma foi. Jamais je n'aurais pensé me retrouver un jour dans cette situation. J'y vois un signe de Dieu, Dieu a voulu que je sois là pour être son témoin et sa voix. »

    Réf. CENTRAFRIQUE : un prêtre sauve 800 musulmans

    Cette foi en action me parle en vérité beaucoup plus que les grands discours sur l’Eglise des pauvres  ou de la révolution. En Afrique noire, quelles qu'en soient les faiblesses humaines, l’Eglise est une force de civilisation plus authentique qu’ailleurs.  JPSC

  • Une prière oecuménique en lieu et place de l'Eucharistie dominicale ?

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    couvertureb.jpgLa Semaine pour l'Unité des Chrétiens va bientôt se dérouler. Fort bien, mais de quel droit des responsables paroissiaux peuvent-ils décréter qu'à cette occasion la messe dominicale sera remplacée par une séance de prière inter-confessionnelle ? Depuis quand une prière oecuménique est-elle censée remplacer la messe dominicale et dispenser de l'obligation d'y prendre part ? Il faut en effet savoir qu'il s'agit de la seule messe célébrée le dimanche soir dans l'agglomération verviétoise et qu'il a été clairement annoncé que les fidèles ne devaient avoir aucun scrupule à assister à cette prière oecuménique en lieu et place de la messe du dimanche. Cela se passe à Verviers (Notre-Dame des Récollets) dans le diocèse de Liège...