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Religions - Page 33

  • Le président indien rend visite au pape mais sur place la situation des chrétiens s'aggrave

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    D'Anna Bono sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Inde, la persécution des chrétiens s'aggrave

    30-10-2021

    Le premier ministre indien Modi a rendu visite au pape ce 30 octobre pour montrer le bon côté de son gouvernement, mais la réalité est qu'il est de plus en plus difficile pour les chrétiens de vivre dans "son" Inde : rien que depuis le début de l'année, plus de 300 cas graves de persécution ont été signalés : attaques contre les églises et leurs biens, meurtres, harcèlement et abus, sous prétexte de "conversions forcées".

    Selon certains observateurs, la première rencontre du pape François avec le Premier ministre indien Narendra Modi, samedi 30 octobre au Vatican, pourrait ouvrir la voie au voyage tant attendu du pape en Inde (le dernier à s'y être rendu est Jean-Paul II en 1999). Des sources politiques indiennes suggèrent plutôt que l'événement pourrait être considéré comme une tentative de Modi de se rapprocher de la communauté chrétienne et de s'assurer son soutien lors des élections générales prévues en 2022 dans l'État de Goa, où les catholiques représentent un quart de la population (alors qu'ils sont à peine plus de 2 % au niveau national).

    Modi a toutes les raisons de s'inquiéter du vote des chrétiens. L'Inde est l'un des 13 États dans lesquels les chrétiens subissent des formes de persécution que l'organisation à but non lucratif Portes Ouvertes classe comme extrêmes dans sa liste de surveillance mondiale 2021. La faute en revient aux fondamentalistes hindous, qui se montrent de plus en plus intolérants et agressifs, surtout depuis 2014, lorsque le Bharatiya Janata Party (BJP), le parti nationaliste hindou dont Modi est le chef, a pris le contrôle du gouvernement fédéral et de ceux de plusieurs États.

    Bien que la Constitution indienne reconnaisse le droit de professer, de pratiquer et de diffuser librement sa religion, les épisodes d'intolérance, de violence et d'intimidation à l'encontre des chrétiens sont de plus en plus fréquents, comme en témoignent les dizaines d'articles publiés sur le blog "Persecuted Christians" de la Nuova Bussola Quotidiana. Selon un rapport élaboré par certaines organisations gouvernementales, publié le 21 octobre et intitulé "Christians under attack in India", plus de 300 cas graves ont déjà été signalés depuis le début de l'année 2021 : attaques contre des églises et des biens ecclésiastiques, meurtres, harcèlement et abus, parfois répétés au point de contraindre les victimes à quitter leur village, en perdant tous leurs biens et moyens de subsistance, et raids de groupes d'extrémistes hindous dans des maisons privées où se tiennent des réunions de prière. Dans l'ordre chronologique, la dernière victime de l'intolérance hindoue est la Christ Jyoti Senior Secondary School de Satna, dans le Madhya Pradesh. C'est une école catholique, appréciée, comme toutes les écoles fondées et administrées par des chrétiens, pour le haut niveau de l'enseignement dispensé. Ses plus de 3 000 étudiants sont presque tous hindous. Il n'y a qu'une cinquantaine de chrétiens. Le 25 octobre, les jeunes du Bajrang Dal, une organisation nationaliste, ont ordonné à la direction de l'école d'installer une statue de la déesse hindoue du savoir, Saraswati, dans un délai de 15 jours, menaçant de "troubles et de grèves parmi la population".

    L'un des moyens les plus courants de harceler les chrétiens consiste à accuser les religieux et les missionnaires d'extorquer des conversions au christianisme : par la force, par la tromperie, en offrant de l'argent, en promettant des avantages matériels. Elles sont appelées "conversions forcées" et neuf États de la Fédération ont déjà adopté des lois les interdisant et les punissant sévèrement. Dans le Madhya Pradesh, par exemple, la loi anti-conversion, entrée en vigueur le 8 mars dernier, prévoit de un à cinq ans de prison pour les contrevenants, et de deux à dix ans si la conversion "forcée" concerne un mineur, une femme ou une personne appartenant aux castes inférieures et aux communautés tribales. Depuis le début de l'année, des centaines de cas de violence résultant de fausses accusations de conversions forcées ont été enregistrés dans 21 États de la Fédération.

    Les accusations de conversions forcées contribuent au ressentiment et à la haine des chrétiens au sein de la population. En outre, ils créent un état d'insécurité croissant parmi les fidèles, qui est accru par le fait que, très souvent, les forces de sécurité et les autorités sont réticentes à défendre les chrétiens, même lorsque les accusations sont clairement prétextuelles et que les religieux accusés ont été victimes de violence et de vandalisme.

    Une vidéo qui circule actuellement sur les réseaux sociaux donne une idée du climat hostile qui entoure les chrétiens. Elle a été réalisée le 23 octobre lors d'une manifestation contre les conversions au christianisme et montre un chef religieux hindou du Chhattisgarh, le swami Parmatmanand, exhortant la population à "se défendre". "Gardez vos bâtons dans la maison", crie le swami à la foule rassemblée, ajoutant : "Les gens des villes ne font pas cela, mais dans nos villages, ils gardent aussi leurs haches". Décapitez-les quand ils viennent faire des conversions religieuses. Vous vous demandez peut-être pourquoi un saint comme moi parle de la violence. Vous direz : comment peut-il être un saint s'il allume le feu ? Il faut parfois allumer du feu, même Hanuman (une divinité hindoue, ndlr) l'a fait. Je vous le répète, quiconque vient se convertir dans votre maison, dans votre rue, dans votre quartier, dans votre village, ne doit pas être pardonné".

    L'agence Asia News, qui a rapporté la nouvelle, a souligné la gravité de la situation dans laquelle se trouvent les chrétiens, soulignant que des membres éminents du parti au pouvoir, le BJP, ont assisté à l'événement et ont applaudi les paroles du swami Parmatmanand, notamment Nand Kumar Sai, ancien président de la Commission nationale pour les castes défavorisées. En outre, après l'événement, le surintendant de la police d'une ville voisine a publié une déclaration à l'intention de tous les postes de police leur demandant, comme le rapporte The Wire, "de surveiller les missionnaires chrétiens et les tribus récemment converties pour mettre fin à ces activités "illégales"".

    Lire aussi : Narendra Modi invite le pape François en Inde

  • Les six cultes reconnus seront bientôt soumis à de nouvelles modalités de financement de leurs activités cultuelles dans la capitale

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    D' sur cathobel.be :

    Financement des cultes: l’Eglise de Bruxelles va devoir « dépasser l’esprit de clocher »

    Les six cultes reconnus seront bientôt soumis à de nouvelles modalités de financement de leurs activités cultuelles dans la capitale. La Région bruxelloise deviendra leur interlocuteur principal pour combler, en partie, les déficits. Un article à découvrir cette semaine dans le journal Dimanche.

    Les fabriques d’église de la capitale, accompagnées par le service temporel de l’Eglise de Bruxelles, pourraient s’attendre à une année 2022 chargée en changements. La Région de Bruxelles-Capitale a entamé ces dernières semaines les discussions autour du projet de réforme du . Déjà passé en deuxième lecture en commission parlementaire, le texte est en bonne voie d’être adopté pour une entrée en vigueur en 2023.

    Par ces nouvelles dispositions, l’autorité régionale remettra en cause l’équilibre financier entre les cultes et leurs interlocuteurs locaux tel qu’il existe depuis le code Napoléon. Dès la mise en œuvre de cette réforme, la Région deviendra l’autorité compétente pour intervenir financièrement dans les déficits des églises, mosquées, synagogues et temples, à la place des communes. Signalons surtout que le comblement des déficits ne sera pas automatique, ni dans les mêmes proportions que l’intervention actuelle. « Pour un déficit ordinaire -ce qui concerne une petite moitié des fabriques d’églises actuelles-, explique Thierry Claessens, il sera couvert à 30% par la Région. Pour l’extraordinaire, ça se discutera dossier par dossier. » Les organes chargés des finances pour chaque lieu de culte seront donc amenés à rechercher près de 70% des financements. Avec une petite subtilité que nous détaille l’adjoint de Mgr Kockerols chargé du temporel: « si deux établissements s’associent et mettent leurs efforts en commun, sans fusionner, cela représentera moins de travail pour la Région. Son intervention financière pourra couvrir 40% du déficit, dans ce cas ». Rappelons que les déficits des fabriques d’église, tels qu’on les dénomme dans l’Eglise catholique, ne sont pas nécessairement liés à une bonne ou mauvaise gestion financière du moment, mais aux choix antérieurs qui ont pu être menés: restauration de l’église avant de trop gros dégâts, revenus liés au foncier ou à l’installation d’antenne GSM…

    Lorsque les lieux de culte seront confrontés à une baisse du financement public, il pourrait être judicieux de « dépasser l’esprit de clocher ». « Ça m’embêterait de fermer une église parce que sa voisine n’a pas voulu s’associer sur les questions financières », confie Thierry Claessens.

  • Les priorités du cardinal Scherer, archevêque de São Paulo, pour le Synode

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    De la Nuova Bussola Quotidiana (Nico Spuntoni) :

    Une interview du cardinal Scherer, archevêque de Sao Paulo :

    "Vie, famille, politique : mes notes pour le Synode".

    25-10-2021

    Le non à l'avortement et le oui à la vie, le témoignage chrétien dans un pays comme le Brésil, où même les politiciens catholiques pensent que la foi n'a rien à voir avec la politique, les catholiques qui se retrouvent dans le réseau pentecôtiste et la famille en désintégration. Mgr Scherer, archevêque de São Paulo, parle du Synode à la NBQ. 

    Le Brésil est le premier pays au monde pour le nombre de catholiques. Cette suprématie ne doit cependant pas tromper le lecteur, car même sous ces latitudes, l'Église se trouve confrontée à des défis qui ne sont pas faciles, tels que le boom des sectes, le mythe du consumérisme effréné, l'ignorance religieuse des fidèles. Le cardinal Odilo Pedro Scherer, originaire du Rio Grande do Sul mais descendant d'immigrés allemands, qui dirige l'archidiocèse de São Paulo depuis 2007 et sera vice-président du Conseil des évêques d'Amérique latine en 2019, le sait bien. La Nuova Bussola Quotidiana l'a rencontré à Rome, où il se trouve ces jours-ci pour l'ouverture du processus synodal de l'Église universelle.

    Votre Éminence, qu'attendez-vous de ce processus synodal ?

    C'est la première fois que cette méthodologie de large consultation du peuple de Dieu est utilisée. C'est une nouveauté dans l'Église moderne, car cela se faisait déjà au début : dans les Actes des Apôtres, nous trouvons des traces de ce type de conformation de la communauté chrétienne où chacun était appelé à s'impliquer et à jouer son rôle. Le Pape François s'est bien inspiré de cet appel à l'Eglise pour une large participation au parcours synodal. Je m'attends à un moment de réveil, à une nouvelle espérance dans l'Église parce qu'il y a un mouvement qui vient de la base vers le sommet. Puis, bien sûr, suivra le moment des décisions synodales et les évêques et le Pape parleront, mais l'Église comprise dans sa variété culturelle, ethnique et sociale sera entendue. Je crois que de ce processus synodal émergera une vision de l'Église beaucoup plus réelle qu'elle ne l'est actuellement.

    Vous avez dit un jour que "l'esprit du monde a en quelque sorte pénétré dans l'Église, alors que c'est l'Église qui doit faire pénétrer l'esprit de l'Évangile dans le monde". Comment pouvez-vous le faire au cours de ce voyage synodal et lors de la célébration finale du Synode des évêques en 2023 ?

    Faire pénétrer l'esprit de l'Évangile dans le monde est la mission que Jésus nous a donnée, à nous, ses disciples. À chaque moment de l'histoire, telle doit être la mission de l'Église. Il se peut que, parfois, cette mission principale ait été oubliée ou négligée. C'est l'occasion de se rappeler que nous devons être dans le monde, mais être des témoins de l'Évangile dans le monde. C'est ce que le Pape, avec le parcours synodal, nous appelle tous à faire pour que l'esprit de l'Évangile soit toujours plus présent dans le monde à travers notre témoignage et notre action.

    Il y a quelques semaines, vous avez présidé la messe de clôture de la Marche pour la vie au Brésil. Dans votre homélie, vous avez rappelé que "donner une valeur à la vie dépend aussi des politiques publiques" et vous avez exhorté les dirigeants à ne pas oublier que la vie est le plus grand bien. Dans le monde entier, les lois et les projets de loi en faveur de l'avortement et de l'euthanasie ne cessent de se multiplier.

    La vie doit toujours être défendue. L'Église ne pourra jamais changer d'attitude à cet égard ! L'Église s'engagera toujours à protéger la vie et à favoriser ce qui profite à la vie non seulement de l'enfant à naître, mais aussi des enfants nés, des pauvres, des malades et des personnes âgées. On ne peut jamais donner une valeur économique à la vie en comptant ce qu'elle rapporte et ce qu'elle ne rapporte pas. La vie humaine est la même chose que la personne humaine, et par conséquent la promotion, la défense et la protection de la vie doivent toujours être discutées, même si ce n'est pas la conviction de tout le monde.

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  • L'effacement du monothéisme et le retour du paganisme

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  • Rejet de la loi sur les conversions forcées : le Pakistan n'est pas prêt à s'attaquer sérieusement à la discrimination et à la violence contre les minorités religieuses

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    De Massimo Introvigne sur Bitter Winter :

    La loi sur la conversion forcée est rejetée au Pakistan : L'hiver amer de la démocratie

    20/10/2021

    La loi aurait mis fin à la pratique consistant à enlever, convertir à l'islam et marier à des hommes musulmans des jeunes filles hindoues et chrétiennes.

    Lorsque nous avons décidé d'appeler notre magazine "Bitter Winter", nous avons fait allusion au fait que la Chine connaît un hiver dur permanent où les droits de l'homme et la liberté religieuse sont gelés. Mais la liberté de religion et les droits de l'homme connaissent également un hiver amer au Pakistan.

    La semaine dernière, une commission parlementaire pakistanaise a rejeté un projet de loi qui aurait fait des conversions religieuses forcées un crime, passible d'une peine de 5 à 10 ans de prison. Un tel remède draconien était considéré par les minorités religieuses comme le seul moyen de mettre fin aux épidémies d'enlèvements, de conversions à l'islam et de mariages avec des musulmans de jeunes filles hindoues et chrétiennes, souvent mineures, ce que Bitter Winter a dénoncé à plusieurs reprises.

    Nous avons reconnu que, parmi des milliers de cas, il y en a peut-être quelques-uns où des jeunes filles issues des minorités religieuses tombent réellement amoureuses d'hommes musulmans plus âgés, créant ainsi une situation de Roméo et Juliette. Il y a beaucoup d'autres cas où la conversion et le mariage sont clairement le résultat de la violence. Même si les tribunaux sont bien intentionnés, ce qui n'est pas toujours le cas au Pakistan, le discernement est difficile. Les lois interdisant les conversions religieuses des mineurs, sauf lorsque leurs parents se convertissent également à une autre religion, et soumettant la conversion religieuse à des tests pour exclure raisonnablement qu'elle ait été forcée, sont le seul moyen de prévenir la violence et de protéger les minorités.

    Le rejet de la loi est apparu clairement en août, lorsque le ministère des Affaires religieuses a interrogé, sous l'égide du Conseil de l'idéologie islamique, des religieux de différentes écoles islamiques, qui ont affirmé qu'"il n'y a pas de conversions forcées au Pakistan." Les activistes des droits de l'homme des minorités ont noté que certains des clercs qui ont témoigné en tant qu'experts étaient eux-mêmes impliqués dans des cas de conversions forcées.

    Le ministre des Affaires religieuses, Sahibzada Noorul Haq Qadri, a en effet été la principale force derrière le rejet du projet de loi. Il a affirmé que les problèmes n'existaient que dans trois districts du Sindh et que les filles se convertissaient à l'islam parce qu'elles tombaient amoureuses d'hommes musulmans ou, plus fréquemment, parce qu'elles étaient pauvres et voulaient épouser des musulmans plus riches.

    Le sénateur Anwaar-ul-Haq Kakar, président de la commission qui a rejeté le projet de loi, a déclaré : "Quatre-vingt-dix-huit pour cent des cas de conversion forcée concernent des filles défavorisées, qui s'enfuient de chez elles. Il y a rarement eu de tels cas pour des femmes qui sont médecins ou ingénieurs, ou qui appartiennent à une classe sociale supérieure." D'autres membres de la commission ont joué la carte du nationalisme et ont qualifié le projet de loi de fruit de la tentative d'ingérence de l'Occident dans les affaires intérieures du Pakistan.

    Il s'agit d'une manière flagrante de blâmer les victimes. Si les chrétiennes ou les hindoues sont pauvres, et ne sont pas "médecins ou ingénieurs", il semble qu'elles devraient être heureuses d'être "prises" par des hommes musulmans plus riches, quels que soient leur âge et leur culture.

    Le rejet du projet de loi montre clairement que le Pakistan n'est pas prêt à s'attaquer sérieusement à la discrimination et à la violence contre les minorités religieuses. La communauté internationale devrait en prendre note.

  • Inde : une enquête de profilage des missionnaires qui inquiète l'Eglise

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    D'Agnès Pinard Legry sur Aleteia.org :

    En Inde, l’Église s’inquiète d’une enquête de profilage des missionnaires

    20/10/21

    Dans le Karnataka, État indien situé dans le sud-ouest du pays, les Églises chrétiennes s’inquiètent du profilage des missionnaires et du personnel employé par les Églises que le gouvernement a récemment commandé.

    L’inquiétude monte au sein des Églises chrétiennes de l’État indien du Karnataka. Une enquête spéciale et un profilage des missionnaires ainsi que du personnel travaillant dans les Églises a récemment été commandé par le Backward Classes and Minorities Welfare, l’organisme gouvernemental qui s’occupe « de la promotion et du développement des groupes les plus défavorisés ». Pour mémoire, Au Karnataka, les hindous représentent 84% des 61 millions d’habitants, tandis que les musulmans représentent 13% et les chrétiens 2%.

    « Pourquoi le gouvernement s’intéresse-t-il à une enquête sur le personnel religieux et les lieux de culte uniquement de la communauté chrétienne ? », s’est interrogé Mgr Peter Machado, archevêque de Bangalore, auprès de l’agence Fides. « Cet exercice est inutile et dangereux ». Avec en toile de fond l’ombre des prétendues conversions forcées et les sentiments antireligieux qui montent, il est dangereux de faire de telles enquêtes. Les lieux de culte de notre communauté, ainsi que les curés, pasteurs et religieuses, seront identifiés et pourront être pris pour cible. Nous avons déjà entendu parler d’incidents sporadiques dans le nord et dans le Karnataka », s’est inquiété l’archevêque de Bangalore.

    Vers une marginalisation des minorités religieuses

    Les responsables des différentes Églises voient dans cette enquête un élément d’un plan plus vaste promu par le Bharatiya Janata Party (BJP), parti pro-hindou au pouvoir dans l’État, qui vise à mettre en œuvre un programme politique pro-hindou marginalisant les différentes minorités religieuses, dont les chrétiens. Huit États indiens ont en ce sens déjà adopté des lois spécifiques interdisant les conversions religieuses. Ces lois, notent les Églises, vont à l’encontre de l’esprit de la Constitution indienne qui accorde la liberté de prêcher, de pratiquer et de professer sa religion.

  • Michael Nazir-Ali, ancien évêque anglican de renom et autorité en matière d'islam, reçu dans l'Église catholique

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    D'Edward pentin sur le National Catholic Register :

    Michael Nazir-Ali, ancien évêque anglican de renom, reçu dans l'Église catholique

    La décision de Lord Nazir-Ali est un geste d'une "proportion et d'une signification monumentales", déclare un autre ancien anglican et converti à l'Église catholique, Gavin Ashenden.

    14 octobre 2021

    Un éminent évêque retraité de l'Église d'Angleterre, autrefois pressenti pour devenir un futur archevêque de Canterbury, a été reçu dans l'Église catholique, devenant ainsi l'un des ecclésiastiques anglicans les plus en vue à faire le voyage à Rome, probablement depuis le père Ronald Knox en 1917. 

    Michael Nazir-Ali a été reçu dans l'Église le 29 septembre, en la fête de saint Michel Archange et de tous les anges, et sera ordonné prêtre catholique "en temps voulu", selon une déclaration publiée par l'Ordinariat personnel de Notre-Dame de Walsingham et la Conférence des évêques d'Angleterre et du Pays de Galles. 

    L'ancien évêque anglican a déclaré qu'il croyait que le "désir anglican d'adhérer à l'enseignement apostolique, patristique et conciliaire peut maintenant être mieux maintenu dans l'Ordinariat" et qu'il était "impatient de bénéficier des richesses d'autres parties de l'Église, tout en apportant peut-être une modeste contribution au maintien et à l'amélioration du patrimoine anglican au sein de la communauté élargie".

    "Le ministère dans l'Église du Pakistan, au Moyen-Orient en général, dans l'Église d'Angleterre et dans la Communion anglicane au sens large reste précieux pour moi et je vois cela comme une étape supplémentaire dans le ministère de notre Seigneur commun et de son peuple", a déclaré Nazir-Ali. "En ce moment, je demande des prières comme je continue à prier pour toutes les parties de l'Église".

    Benoît XVI a créé l'ordinariat personnel en 2010, une structure canonique par laquelle les anglicans souhaitant entrer en pleine communion avec l'Église catholique pouvaient le faire tout en conservant leur patrimoine anglican. 

    Mgr Keith Newton, l'Ordinaire de l'Ordinariat, a déclaré que lui-même et les autres membres de la structure canonique "se réjouissent de sa réception dans la pleine communion et de son ordination prochaine". 

    Il a ajouté que l'ancien évêque anglican "apporte une grande expérience de la communion anglicane et se trouve dans une position unique pour articuler ce patrimoine anglican, décrit par le pape Benoît XVI comme un trésor à partager, qui a maintenant une place honorée dans l'Église universelle".

    Une autorité en matière d'islam

    Marié et père de deux fils, possédant la double nationalité pakistanaise et britannique, Nazir-Ali a dirigé pendant 15 ans l'ancien diocèse de St John Fisher en tant qu'évêque anglican de Rochester en Angleterre, période pendant laquelle il s'est forgé une réputation de grand défenseur de la foi et de la culture chrétiennes et de défenseur des chrétiens persécutés. 

    Ses commentaires parfois francs, étayés par ce que l'ancien archevêque de Canterbury, Rowan Williams, a appelé son "énorme compétence théologique", l'ont parfois amené à se heurter aux pouvoirs séculiers, en particulier sur l'islam, sujet sur lequel il faisait autorité au sein de la Communion anglicane. 

    En 2008, un an avant son départ de Rochester, il a reçu des menaces de mort pour avoir déclaré à un journal dominical que les extrémistes islamiques créaient des "zones interdites" pour les non-musulmans en Grande-Bretagne. Il a également déclaré que l'Église ne faisait pas assez pour convertir les musulmans au christianisme et a mené des initiatives de dialogue entre la Communion anglicane et des institutions universitaires islamiques telles que l'université Al-Azhar au Caire et son équivalent chiite en Iran. 

    En 2009, il a déclaré que le comportement homosexuel était un péché et a appelé les homosexuels à "se repentir et à être changés". Plus tôt cette année, il a écrit un article dans The Spectator appelant l'Église d'Angleterre à se concentrer sur "l'aide aux personnes en difficulté de notre nation, le soutien de la vie familiale et l'encouragement des gens à revenir à l'église" au lieu de se consacrer à la "théorie critique des races". Il a également accusé l'Église d'Angleterre de "sauter sur les vagues à la mode" telles que la "cancel culture" et le "wokisme". 

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  • Interview de Guillaume Cuchet : Les tradis, « Un des pôles de l’Église »

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    Guillaume Cuchet, universitaire, professeur d'histoire contemporaine et spécialiste d'histoire desGuillaume-Cuchet-684x400.jpg religions, a publié en 2018 une analyse qui a fait date sur la crise dans l’Église : Comment notre monde a cessé d’être chrétien (1). Il commente ici l’enquête du mensuel « La Nef » sur le monde traditionaliste et développe son analyse de cette mouvance :

    « La Nef – Notre enquête recense pour la France environ 51 000 catholiques pratiquant régulièrement la forme extraordinaire au sein des diocèses (et environ 35 000 pour la Fraternité Saint-Pie X) : que vous inspirent ces chiffres ?
    Guillaume Cuchet
     – Le premier constat est qu’il y a plus de « traditionalistes » que d’« intégristes », pour reprendre un vocabulaire usuel. Par conséquent, si le but de Rome, en autorisant l’ancien rite, était d’éviter de voir trop se développer le schisme lefebvriste, on peut dire qu’il est atteint. Ensuite qu’on a affaire, même en comptant les sympathisants, à une petite minorité. Le taux de pratique hebdomadaire en France aujourd’hui est de 2 %, soit environ 1,3 ou 1,4 million de personnes qui vont à la messe tous les dimanches, sans parler des occasionnels. Les « tradis » ne pèsent donc que 5 à 6 % du total. Cela reste un petit monde, même s’il est dynamique et organisé, et qu’il peut peser localement d’un poids non négligeable, comme dans le diocèse de Versailles. Est-il cependant en croissance ? Il faudrait des points de comparaison antérieurs pour le dire mais si croissance il y a, elle est modeste. Il faut se méfier dans ce domaine des impressions que produit dans le catholicisme la miniaturisation tendancielle de ses effectifs, notamment en matière de vocations.

    Dans Comment notre monde a cessé d’être chrétien, vous expliquez que Vatican II n’a pas créé la crise mais a amplifié la vague : que pensez-vous des études réalisées par les traditionalistes qui font du concile le principal responsable de la crise ?
    Il y a une part de vérité dans cette thèse mais une part seulement, et à condition de s’entendre sur ce qui dans le concile a pu provoquer ce genre d’effets. J’ai proposé de parler de rupture de pente pour désigner ce qui s’est passé au milieu des années 1960 en matière de pratique religieuse. Il y avait une pente, légèrement déclive, tirée par de puissants facteurs socioculturels, même si l’après-guerre a connu un petit boom religieux et que les situations locales étaient très variées. On le voit bien à Paris par exemple où l’on dispose d’une belle série d’enquêtes pour 1954, 1962 et 1975. Les résultats de 1954 ont paru plutôt bons à l’époque ; or la situation n’avait pas bougé en 1962 ; l’enquête de 1975, en revanche, a révélé une chute de la pratique de 47 % ! Une rupture s’est donc produite, chez les jeunes en particulier dont il ne faut pas oublier qu’ils faisaient largement les taux dans les régions ou les quartiers déchristianisées du fait de la communion solennelle (80 % de la génération). Moyennant quoi, les facteurs religieux de cette rupture sont bien, pour une part, liés au concile et à tout ce qu’il a ébranlé dans le catholicisme français : la réforme liturgique, sans doute, mais davantage encore la sortie de la culture de la pratique obligatoire, la réforme de la communion solennelle, le silence sur les fins dernières, la redéfinition de l’excellence chrétienne alignée sur les critères de l’Action catholique chère à l’épiscopat français, etc. Bref, le concile a non pas provoqué la rupture en ce sens qu’elle n’aurait pas eu lieu sans lui (puisqu’elle a eu lieu aussi bien dans l’Angleterre anglicane, peu de temps auparavant), mais il l’a déclenchée, c’est-à-dire qu’il lui a fixé son calendrier tout en lui donnant une intensité particulière. Ce n’était pas prévu au départ mais l’histoire a parfois de ces ironies.

    Vatican II a « déclenché » la crise, mais a été cependant nécessaire, écrivez-vous : pouvez-vous expliquer ce paradoxe ?
    Nécessaire parce que je crois qu’on ne pouvait pas faire l’économie de la modernisation du catholicisme dont le concile a été le vecteur, même si on peut toujours spéculer sur ce qu’aurait pu donner la poursuite d’une politique de réformisme prudent à la manière de Pie XII. Une réforme de ce genre est nécessairement compliquée mais l’opération devient franchement périlleuse quand, comme ce fut le cas, elle coïncide avec une révolution culturelle majeure qui fait souffler dans ses voiles des vents puissants difficilement contrôlables.

    Qu’est-ce qui a fondamentalement créé la résistance des traditionalistes : Vatican II, la réforme liturgique de 1969 ou d’autres raisons ? Et comment expliquer son succès depuis maintenant un demi-siècle ?
    Les causes sont multiples et, pour une part, antérieures au concile (la question du latin, par exemple, à des racines qui remontent à la Réforme). Mais Vatican II, qu’est-ce à dire ? La réforme liturgique, le texte sur la liberté religieuse, parfois interprété comme une sorte de dépénalisation implicite du bricolage croyant ou d’allergie à l’égard des moyens « sociologiques » de transmission de la foi, le parti pris de l’ouverture large de Gaudium et spes (le plus français des textes du concile), l’optimisme candide qui pousse à croire qu’il suffit de se montrer aimable avec les modernes et se rapprocher des normes ambiantes pour convertir le monde, etc. ? À noter que la réforme liturgique ne date pas de 1969. C’est la date du nouvel Ordo de la messe mais la réforme elle-même a commencé dès 1964 (pendant le concile) et la messe de 1965 était déjà sensiblement différente de celle de 1962.
    Quant aux causes du succès du traditionalisme (assez relatif en réalité et plus sensible sur le plan des vocations que de la pratique), il faudrait voir quelle est la part en lui de la croissance « interne », liée à la vitalité démographique des familles et à leur capacité de transmission de la foi, et « externe », par ralliement d’éléments venus de la forme ordinaire ou de plus loin. Sans oublier bien sûr l’effondrement général des indices depuis les années 1960 : dans un tel contexte, celui qui parvient à seulement défendre ses positions voit mécaniquement sa part relative s’accroître.

    Dans notre société très sécularisée, il semble que la foi se transmette mieux dans le monde traditionnel qu’ailleurs : comment expliquez-vous ce phénomène ?
    C’est un constat que font tous les sociologues de la religion et qui ne concerne pas que le catholicisme. On en devine assez facilement les causes : le soin mis à transmettre la foi, une sociabilité sélective, l’intensité des convictions (seuls les convaincus sont vraiment convaincants et l’incertitude se transmet mal), l’insistance sur la pratique, etc. Un peu de « bunkérisation » ne nuit pas à la persévérance dans les conditions du monde actuel, même si elle a tout de même intérêt à être intelligente si elle ne veut pas produire des crises de sortie carabinées.

    On observe chez les jeunes catholiques français une porosité bien plus grande entre traditionalistes et catholiques conservateurs attachés à la forme ordinaire du rite romain que chez leurs aînés : comment analysez-vous ce phénomène et laisse-t-il présager à terme un effacement du monde traditionaliste absorbé dans la mouvance conservatrice catholique plus large… ou l’inverse ?
    Il y a de fait un phénomène de « traditionalisation » diffuse dans une partie du catholicisme, notamment dans ce monde des « observants » de la frange conservatrice (comme les appelle Yann Raison du Cleuziou) pour qui les « tradis » font un peu figure d’influenceurs. Mutatis mutandis, on pourrait faire le parallèle avec les liaisons, longtemps interdites, entre électeurs de l’ex-Front national et de la droite dite « républicaine » : dans l’Église, la digue a en partie sauté (pas complètement). Le fait qu’il existe dé­sormais en son sein une aile traditionaliste reconnue, l’éloignement temporel par rapport aux conflits nés du concile, la vitalité relative du milieu en matière de vocations religieuses et sacerdotales (la jeunesse va à la jeunesse), le développement de l’enseignement hors contrat, etc., favorisent ce métamorphisme spirituel de droite, visible à l’œil nu dans les assistances dominicales.

    Comment envisagez-vous l’avenir du catholicisme en France, et en particulier du monde traditionaliste ?
    L’avenir n’est pas la période favorite de l’historien… Les tendances ne sont pas bonnes mais le produit est excellent et l’avenir dure longtemps. Le monde traditionaliste est un des pôles de l’Église et il n’est pas sans mérite d’avoir su persister dans l’être dans des conditions si adverses. Mais vos chiffres le montrent bien : il ne détient pas la solution des problèmes généraux du catholicisme. La distance à franchir est trop grande pour la masse des Français ordinaires auquel cet univers est devenu très étranger et à qui l’Église est bien obligée de trouver le moyen de parler la langue qui lui rendra accessible le « Dieu inconnu ».

    Propos recueillis par Christophe Geffroy

    • Seuil, 2018, réédité en poche chez Points-Histoire, 2020, 320 pages, 8,90 €. Il a depuis publié Une histoire du sentiment religieux au XIXe siècle(Cerf, 2020) et vient de sortir Le catholicisme a-t-il encore un avenir en France ? (Seuil, 2021).

    Ref. Les tradis : « Un des pôles de l’Église »

    Il serait intéressant d'élargir la réflexion à l'ensemble d'un pôle qui ne se limite pas à la France

    JPSC

  • RDC: toujours aucun accord entre confessions religieuses sur la composition de la Céni

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    Lu sur le site web de la « Libre Afrique » :

    ceni-690x450.jpg« Deux mois et demi après la date-butoir initialement fixée, la République démocratique du Congo (RDC) est toujours privée, faute d’accord entre les acteurs directement concernés, de toute direction à la tête de la Commission électorale qui doit organiser les scrutins prévus fin 2023 – dont la présidentielle et les législatives -, dans un contexte de méfiance entre les confessions religieuses, au risque d’entraîner un « glissement » de élections. La loi congolaise reconnaît à huit confessions religieuses la prérogative de proposer le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Il s’agit de désigner le successeur de Corneille Nangaa Yebeluo, dont le mandat a expiré l’an dernier après avoir organisé les élections générales contestées du 30 décembre 2018.

    Depuis des mois, le processus de désignation de son successeur est bloqué en raison du rejet par deux des plus importantes confessions religieuses en RDC – la puissante Église catholique et l’Église du Christ au Congo (ECC, protestante) – de deux candidatures considérées comme étant techniquement les meilleures mais ne remplissant pas les exigences d’éthique, de réputation et de l’indépendance.

    Le candidat président de la Céni proposé par les six autres, Denis Kadima Kazadi, est ainsi soupçonné par les catholiques et les protestants d’être trop favorable au président de la République, Antoine Félix Tshisekedi Tshilombo.

    Le dernier rebondissement en date remonte à jeudi, avec le rappel, lors d’une conférence de presse à Kinshasa de la Conférence épiscopale du Congo (Cenco, catholique) et de l’ECC, de leur opposition à la candidature de M. Kadima. Les deux confessions religieuses ont évoqué un dossier entaché de plusieurs irrégularités dont des « menaces » et des « tentatives de corruption », affirmant détenir des enregistrements des discussions entre les huit confessions religieuses.

    Ce qui a fait bondir les six autres confessions religieuses – l’Eglise kimbanguiste, la Communauté islamique en RDC, l’Eglise du Réveil, l’Union des Eglises indépendantes du Congo et l’Armée du Salut -, qui ont, dans un communiqué conjoint, dénoncé les enregistrements comme étant un « acte illégal » passible de peine de prison et « qui ne reflète pas l’éthique tant vantée par la Cenco  et l’ECC ».

    Le groupe de six a réitéré samedi son choix, de M. Kadima, affirmant qu’il ne « cédera pas aux caprices des catholiques et des protestants ». « Nous avons désigné six confessions contre deux, ces dernières ont rejeté un principe élémentaire de la démocratie, c’est cela aussi, savoir s’incliner quand on a perdu », ont ajouté leurs représentants.

    Face à cette impasse, et en mettant un peu d’eau dans leur vin, l’Eglise catholique et l’ECC ont émis jeudi dernier le souhait de voir l’équipe actuelle de la Céni amorcer les préparatifs techniques en attendant la désignation des nouveaux membres de la centrale électorale, afin d’éviter le glissement du calendrier électoral.

    Les deux principales confessions ont été rejointes par le secrétaire permanent adjoint du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD, la formation de l’ancien président Joseph Kabila Kabange), Ferdinand Kambere. Il a, durant le week-end, appelé Corneille Nangaa – pourtant décrié pour l’organisation des élections de 2018 – à entamer les préparatifs des prochains scrutins en attendant la mise en place du nouveau bureau de la Céni.

    Ref. RDC: toujours aucun accord entre confessions religieuses sur la composition de la Céni

    À elles seules, l’Eglise catholique et l’Eglise du Christ (protestants) représentent l’immense majorité des Congolais : près de cinquante pourcents pour les catholiques et un peu plus de trente pour les protestants (les proportions n’ont guère varié depuis l’époque coloniale) : c’est dire si ces deux puissantes confessions sont financièrement moins manipulables ou corruptibles que les sectes islamiques, kimbanguistes ou autres églises du réveil approchées par l’establishment politique de la RDC.

    JPSC

  • Des extrémistes hindous s'en prennent à des religieuses et à des fidèles catholiques

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/INDE - Des religieuses et des fidèles catholiques attaqués par des extrémistes hindous pour de prétendues "conversions forcées"

    12 octobre 2021

    Lucknow (Agence Fides) - Des religieuses et des fidèles catholiques ont été attaqués par un groupe d'extrémistes hindous dans l'État d'Uttar Pradesh, au nord de l'Inde. Comme l'a appris l'Agence Fides, les militants ont harcelé des religieuses et une cinquantaine de chrétiens pieux dans le district de Mau le 10 octobre. Des membres des groupes hindous radicaux "Bajrang Dal" et "Hindu Yuva Vahini" ont emmené de force sept fidèles chrétiens au poste de police voisin, où ils ont passé la nuit en détention. Parmi les sept personnes figurent trois femmes et le pasteur chrétien évangéliste Abraham Shakil, accusé d'avoir procédé à de prétendues " conversions religieuses forcées ", rapporte à Fides le père Anand Mathew, prêtre et promoteur des droits de l'homme, notant que " ces attaques sont basées sur des prétextes pour harceler et abuser des chrétiens ".

    Dans un autre incident, deux religieuses franciscaines ursulines ont été emmenées de force au poste de police et détenues pendant six heures. Les nonnes étaient au terminal de bus de la ville. Après l'intervention d'un officier de police de Lucknow, la capitale de l'État d'Uttar Pradesh, les religieuses ont été libérées. Les religieuses sont Sœur Gracy Monteiro et Sœur Roshni Minj. Elles se trouvaient à la gare routière car Sœur Minj devait prendre le bus pour rendre visite à son père malade dans l'État indien de Jharkhand. Lorsque Sœur Minj a simplement demandé l'horaire du bus, les deux personnes ont été arrêtées, agressées verbalement et emmenées de force au même poste de police où les chrétiens et le pasteur étaient détenus. "Nous avons été choqués lorsque nous avons été emmenés au poste de police sous prétexte que nous faisions partie d'une communauté chrétienne impliquée dans des conversions religieuses forcées. C'est complètement faux", a déclaré Sœur Monteiro.

    La plainte déposée par Radheshyam Singh, un hindou, affirme que les chrétiens "n'ont pas suivi les mesures sanitaires contre le Covid-19" et les accuse "d'être impliqués dans la conversion d'autres personnes au christianisme par des moyens illicites tels que la fourniture de main-d'œuvre et d'argent".

    "Ces accusations et ces incidents", note Patsy David, représentante de l'ONG ADF International, "font partie d'un plan organisé visant à opprimer les chrétiens de l'Uttar Pradesh. Selon l'ADF, 374 cas de violence contre les chrétiens ont été documentés dans l'Uttar Pradesh depuis 2017. Les agressions sont en augmentation depuis que le gouvernement de l'Uttar Pradesh a adopté la "loi anti-conversion" en septembre 2020. Dans la plupart des cas, les groupes extrémistes attaquent les salles de culte ou les maisons des chrétiens et interrompent leurs réunions, endommagent leurs biens, leur mobilier, leurs bibles et leurs publications, et les conduisent à la police. Après les attaques des extrémistes hindous et les arrestations, les fidèles sont confrontés à un intermède juridique tortueux, avec des demandes de libération sous caution auprès des tribunaux. En conséquence, de nombreux pasteurs et fidèles chrétiens sont remplis de crainte, même lorsqu'ils célèbrent un culte ou prient ensemble.

    L'Uttar Pradesh, un État à prédominance agricole de 230 millions d'habitants, est le plus grand État de l'Inde. Selon le recensement de 2011, les chrétiens sont une infime minorité, environ 350 000.

    (SD-PA) (Agence Fides 12/10/2021)

  • L'appel du muezzin retentira dans le ciel de Cologne

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    De Delphine Nerbollier sur le site du journal la Croix :

    La ville de Cologne autorise l’appel à la prière musulmane

    La cité rhénane lance un projet pilote de deux ans et suscite une vaste polémique.

    13/10/2021

    Les muezzins peuvent désormais appeler les fidèles à la prière du vendredi, la plus importante de la semaine pour les musulmans, dans un créneau prévu entre 12 heures et 15 heures, et sans dépasser la durée de cinq minutes.DORIS.H/

    L’appel à la prière pour les musulmans est officiellement autorisé à Cologne. Les autorités de la cité rhénane ont annoncé, le 6 octobre, la mise en place d’un projet pilote, en concertation avec les représentants des 35 mosquées de la ville. Les muezzins peuvent désormais appeler les fidèles à la prière du vendredi, la plus importante de la semaine pour les musulmans, dans un créneau prévu entre 12 heures et 15 heures, et sans dépasser la durée de cinq minutes.

    Chaque mosquée devra en faire la demande auprès des autorités, adapter le niveau sonore et informer au préalable les habitants du quartier. Autre condition : chaque communauté devra designer une personne chargée de répondre aux possibles plaintes. Dans deux ans, le projet devra être évalué pour être éventuellement prolongé.

    Valoriser la diversité religieuse

    Pour la maire de Cologne, Henriette Reker, sans étiquette politique, ce projet est un « signe d’acceptation mutuelle des religions ». « Nous prenons en compte les intérêts religieux légitimes des nombreux musulmans de notre ville cosmopolite », a déclaré cette élue, victime en 2015 d’une attaque au couteau de la part d’un extrémiste de droite. « Lorsque nous entendons l’appel du muezzin en plus des cloches des églises de notre ville, cela montre que la diversité est valorisée et vécue de manière concrète à Cologne », a-t-elle ajouté dans un communiqué. Connue pour son imposante cathédrale et comme le siège du plus grand évêché catholique d’Allemagne, la cité rhénane compte 120 000 musulmans, soit 12 % de sa population.

    Cette annonce a suscité la satisfaction des principales associations musulmanes, à commencer par l’Union des affaires turco-islamiques (Ditib) qui a financé la plus grande mosquée de la ville. « Cette mesure est l’expression de l’implantation des musulmans qui vivent depuis des générations en Allemagne », estime cette institution, bras droit en Allemagne du ministère turc des affaires religieuses. Bülent Ucar, directeur de l’institut de théologie islamique à l’université d’Osnabrück, juge cette décision « tardive » mais conseille de ne pas utiliser de haut-parleurs « afin de ne pas trop déranger le voisinage ».

    Un « acte symbolique naïf » pour des opposants

    Car le projet divise la société. Serap Güler, ministre régionale de l’intégration en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, membre du parti conservateur CDU et d’origine turque, estime ne « pas avoir besoin de l’appel à la prière pour exercer son droit à la religion ». Sa collègue Lale Akgün, du parti social démocrate, y voit une manière pour l’association Ditib d’imposer ses vues sur les opposants au régime turc. « C’est un coup de poing dans le visage de tous les dissidents d’Erdogan », écrit-elle sur le réseau social Twitter. Quant au psychologue Ahmad Mansour, il estime que cet « acte symbolique naïf »«ne renforce pas l’acceptation envers les musulmans mais mène à plus de divisions au sein de la société ».« Dans une société laïque, il ne doit pas être question de présence de la religion dans la sphère publique mais de liberté de croyance » ajoute-t-il.

    L’extrême droite vent debout

    Sans surprise, le parti d’extrême droite, Alternative pour l’Allemagne (AfD) est vent debout. L’appel à la prière « est l’expression d’une revendication politique de pouvoir, de soumission et d’islamisation. L’AfD rejette cela », résume la députée Beatrix von Storch.

    Polémique, ce projet n'est toutefois pas une première outre Rhin. La région de la Hesse et d'autres villes de Rhénanie-du-Nord-Westphalie comme Munster autorisent déjà l'appel à la prière. Du ressort des autorités locales, aucune réglementation fédérale n’est à attendre sur ce sujet.

  • Un record en Inde : 13 épisodes de violence antichrétienne en un seul jour

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/INDE - Nombre record de violences en un jour contre des communautés chrétiennes

    5 octobre 2021

    New Delhi (Agence Fides) - En une seule journée, le 3 octobre, au moins 13 épisodes de violence et de menaces ont été perpétrés par des membres de groupes hindous radicaux à l'encontre de communautés chrétiennes dans les états de Uttarakhand, Haryana, Uttar Pradesh, Chhattisgarh et Madhya Pradesh et à New Delhi, capitale du pays. C'est ce qu'apprend l'Agence Fides auprès de la Commission pour la liberté religieuse de l'"Evangelical Fellowship of India" (EFI), une organisation qui regroupe des communautés et des dénominations de groupes chrétiens évangéliques. Au cours de divers incidents, en criant des slogans louant le dieu hindou Ram, des foules en colère ont frappé les fidèles rassemblés en prière, détruit des meubles, des photographies et des instruments de musique, et dévasté plusieurs salles de culte, selon des responsables chrétiens.

    "Nous condamnons sans équivoque les attaques déplorables contre les églises et les chrétiens. Les membres du Sangh Parivar (groupe extrémiste hindou) responsables de ces actions criminelles, doivent être immédiatement traduits en justice et recevoir une punition appropriée, afin qu'ils cessent de se livrer à des activités violentes et anticonstitutionnelles", déclare à l'Agence Fides le Père jésuite Cedric Prakash, promoteur des droits de l'homme et de la liberté religieuse. "Personne n'a le droit d'utiliser la loi à sa guise. De plus, selon la Constitution, chaque citoyen a le droit fondamental de prêcher librement la religion de son choix", a-t-il expliqué. Le jésuite note que dans les régions du nord de l'Inde, "la violence augmente : les victimes sont toujours des minorités religieuses et des communautés marginalisées, comme les agriculteurs et les Dalits".

    Selon la liste envoyée à l'Agence Fides par l'EFI, les violences physiques et psychologiques (avec des accusations de conversion) perpétrées le 3 octobre sont les suivantes : à Maharajganj, Uttar Pradesh, le pasteur Durgesh Bharti dirigeait une réunion de prière dans la maison d'autres chrétiens du village de Nasirabad. Des fanatiques sont arrivés, ont commencé à les maltraiter et à les menacer. Après un certain temps, ils ont appelé la police. La police est arrivée et a placé le pasteur Durgesh en détention au poste de police de Paniyara. À Jaunpur, dans l'Uttar Pradesh, le pasteur Prem Singh Chauhan a été arrêté : une fausse plainte pour conversion forcée avait été déposée contre lui.

    Dans le village de Hasanpur Baru, dans le district de Hathras, en Uttar Pradesh, le pasteur Suraj Pal a été informé par le poste de police de Sadabad qu'une plainte pour conversion forcée avait été déposée contre lui. Après un interrogatoire, le pasteur a été libéré, les accusations s'étant révélées infondées. Dans le village de Chak Gordhan, à Bijanaur, également dans l'Uttar Pradesh, le pasteur Dinesh a été arrêté lorsqu'il rentrait chez lui après avoir conclu une prière dominicale.Les deux policiers lui ont ordonné de se présenter au poste de police local le lendemain. À Maharajganj, toujours dans l'Uttar Pradesh, la réunion de prière du pasteur Shrinivas Prasad a été interrompue par des violences. Alors qu'elle protestait contre cette interruption, une jeune fille chrétienne a également été attaquée et battue. À Azamgarh, dans le même État de l'Uttar Pradesh, le pasteur Nandu Nathaniel et sa femme ont été arrêtés en vertu de la "loi anti-conversion" de l'Uttar Pradesh, sur la base d'une plainte déposée par des personnes vivant à proximité de leur salle de culte.

    Dans l'État de Chhattisgarh, dans le village de Kusumi, des chrétiens ont été attaqués à deux reprises par des villageois : une fois le matin et une autre fois l'après-midi, selon les informations du " Chhattisgarh Christian Forum ". Les villageois sont entrés dans la petite salle servant de chapelle, l'ont détruite et ont battu un garçon de 12 ans qui s'y trouvait. À Bhilai, également dans le Chhattisgarh, le pasteur Santosh Rao a été convoqué au poste de police, où il a été accusé de procéder à une conversion religieuse illégale.

    À Karnal, dans l'État d'Haryana, une chrétienne et environ 25 à 30 autres croyants ont été attaqués par des membres d'un groupe extrémiste pendant une liturgie dominicale. Ils ont été menacés, battus, mis en fuite et la maison où les chrétiens priaient a été saccagée.

    À Roorkee, dans l'Uttarakhand, environ 500 extrémistes ont fait irruption dans une salle où 15 fidèles s'étaient réunis pour la prière du dimanche. Des femmes et des hommes ont été attaqués et battus par les extrémistes. Cinq chrétiens ont été blessés et l'un d'entre eux, Rajat Kumar, est dans un état critique. À Jwalapur, dans l'Uttarakhand, des groupes hindous radicaux, également accompagnés de quelques policiers, ont interrompu un service religieux, menaçant les chrétiens présents. Vipin Kumar, pasteur de la communauté, a déclaré que les fidèles ont été effrayés et n'ont pas porté plainte.

    À Hoshangabad, dans le Madhya Pradesh, des extrémistes ont interrompu le culte d'un groupe de croyants, accusant les chrétiens de convertir les gens au christianisme. Enfin, à Asola Fatehpur Beri, dans la région de la capitale New Delhi, 12 hommes se sont rendus au domicile du pasteur Santosh Dan et l'ont menacé pour avoir proclamé l'Évangile, l'accusant d'essayer de convertir les gens par la tromperie ou des moyens illégaux. Ils lui ont ordonné de ne laisser entrer aucun Hindou dans sa maison, quelle que soit la raison.

    (SD-PA) (Agence Fides 5/10/2021)

    Lire aussi : ASIE/INDE - Dirigeants catholiques : "La politique incite à la haine religieuse, la violence est orchestrée"