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Santé - Page 12

  • 21 mars : Journée mondiale de la trisomie 21

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    De Grégoire François-Dainville, Directeur de la Fondation Jérôme Lejeune :

    Chers amis,

    Cette année encore, la Fondation Jérôme Lejeune s’engage pour la journée mondiale de la trisomie 21. Elle propose, à cette occasion, une campagne pleine de pep’s, destinée à un public large et plutôt jeune qu’elle veut sensibiliser à la trisomie 21, pour permettre, à travers « un échange de regards », d’amorcer un dialogue.

    Pour atteindre cet objectif, la Fondation est descendue dans la rue, micro et caméra en main ; elle a interrogé passants, zoneurs et habitués du quartier des Halles à Paris. Une trentaine de personnes s’est prêtée au jeu des questions sur leur expérience de la trisomie 21. Les réponses, sincères, n’ont rien de formaté.

    « Maintenant, c’est à vous d’écouter les trisomiques », demande Théophile, 26 ans, les yeux plantés dans l’objectif de la caméra. Comme Alexis, 36 ans, et Maud, 29 ans, il a une trisomie 21. Tous les trois ont réagi aux réponses du micro-trottoir. Ils offrent à qui veut bien le recevoir, le témoignage d’une vie pleinement vécue, heureuse, avec ses aléas, ses difficultés, mais aussi ses petits pas et ses grandes victoires.

    Je suis heureux de partager avec vous la vidéo de la campagne avec le micro-trottoir et les réactions de Théophile, Alexis et Maud.  Vous pouvez les retrouver dès maintenant sur la page de la Fondation dédiée à la campagne.

  • La video de la conférence de l'Institut Européen de Bioéthique sur l'état des lieux de la bioéthique en Belgique

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    Procréation et fertilité, grosssesse et accueil de la vie, accompagnement et fin de vie, cette soirée du 13 février a été l'occasion de faire un état des lieux de ces sujets majeurs sur lesquels l'Institut Européen de Biotéhique travaille pour en éclairer les enjeux. 

  • La pratique de l'euthanasie et ses dérives inquiétantes

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    D'Aymeric de Lamotte, directeur de l'Institut Thomas More, dans la Libre de ce 24 février, p. 35 :

    Les dérives inquiétantes de la pratique de l’euthanasie

    La tendance contemporaine qui crée inlassablement de nouveaux droits individuels pousse le législateur à étendre la pratique de l’euthanasie et à vouloir banaliser celle-ci.

    Si autrefois, l’Europe, traversée d’anthropologie humaniste, défendait la vie jusqu’à son terme naturel, l’évolution moderne des mœurs a incité les États à légiférer sur l’assistance médicale au suicide. Ainsi, en 2002, le gouvernement Verhofstadt I a décidé de doter la Belgique d’une loi dépénalisant l’euthanasie et encadrant son exécution. En quinze ans, de 2004 à 2019, le nombre d’euthanasies déclarées chaque année a été multiplié par sept et dépasse les deux mille cas par an depuis 2015, sans compter un quart à un tiers d’euthanasies clandestines (en 2022, 2 966 euthanasies ont été déclarées à la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie, NdlR). Le récent témoignage d’Olympe, youtubeuse française de 23 ans, qui a exprimé le désir d’avoir recours à l’euthanasie en Belgique (notons que le cas d’Olympe ne tombe pas dans le périmètre de la législation belge, NdlR) nous invite à ausculter la pratique de l’euthanasie sur le sol belge vingt ans après sa dépénalisation.

    L’autonomie de l’individu, dans le respect de la volonté du médecin de pratiquer l’acte, est le pilier principal sur lequel repose le régime actuel. Seule une personne majeure capable - ou un mineur sans limite d’âge "doté de discernement" depuis 2014 -, se trouvant dans une situation médicale sans issue, peut être euthanasiée à condition que la demande soit "réfléchie et répétée". Aux termes de la loi, la personne adulte doit endurer une souffrance physique ou psychique constante et insupportable qui ne peut être apaisée. Le mineur, quant à lui, ne peut en théorie pas demander l’euthanasie pour seule souffrance psychique ou à un stade non terminal de la maladie. La pratique vingtenaire du cadre juridique ébauché dans ces lignes a été analysée de manière très complète par l’Institut européen de bioéthique dans un dossier récent (1). L’espace réduit de ce papier ne nous permet que d’ébaucher quatre dérives identifiées.

    D’une part, le contrôle a posteriori de la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie est défaillant. En effet, celuici ne se réalise que sur la seule base de la déclaration des médecins, sans être en mesure de vérifier les informations transmises. Par ailleurs, les médecins membres de la Commission pratiquant des euthanasies font face à de sérieux conflits d’intérêts : ils sont amenés à évaluer la conformité de leurs propres euthanasies. Enfin, la Commission admet que les moyens financiers et humains dont elle bénéficie l’empêchent d’effectuer un contrôle sérieux.

    D’autre part, la loi belge reconnaît la liberté de conscience du médecin ne souhaitant pas participer à une euthanasie quand celui-ci la considère incompatible avec la déontologie médicale et le serment d’Hippocrate. Néanmoins, une modification de la loi, votée le 15 mars 2020, contraint désormais les établissements de santé à accepter la pratique de l’euthanasie en leur sein. Cette modification est une atteinte inadmissible à la liberté constitutionnelle de s’associer et de déterminer sa mission. En outre, sur le plan individuel, cette modification entrave concrètement l’exercice du refus de donner la mort - et dès lors l’exercice de la liberté de conscience - pour tout médecin exerçant dans un hôpital ou une maison de retraite qui doit nécessairement autoriser l’euthanasie.

    Par ailleurs, le fait d’associer l’euthanasie au "droit de mourir dans la dignité" nous tend un piège en présentant une fausse alternative : le choix de l’euthanasie ou celui de la souffrance insoutenable. Or, les découvertes scientifiques jusqu’à aujourd’hui permettent pratiquement d’éradiquer toute forme de douleur physique et les soins palliatifs permettent une prise en charge efficace et globale des douleurs du patient. En outre, penser que la dignité suit la courbe ascendante ou descendante de l’état de santé de la personne alors qu’elle en est au contraire intrinsèque et inaliénable est une conception erronée.

    Enfin, la tendance contemporaine qui crée inlassablement de nouveaux droits individuels pousse le législateur à étendre la pratique de l’euthanasie et à vouloir banaliser celle-ci. À titre d’exemple, l’Open VLD plaide pour l’euthanasie sans motif lié à l’état de santé, fondé sur la seule "fatigue de vivre" de la personne. En réalité, cette évolution révèle surtout une sorte de fatigue relationnelle, une sorte d’abandon du plus faible qui se meurt dans sa solitude, une dégradation de notre rapport à la vulnérabilité et à la fragilité.

    (1) Institut européen de bioéthique, "L’euthanasie, 20 ans après : pour une véritable évaluation de la loi belge", mai 2022 - note réalisée par Léopold Vanbellingen, chargé de recherche.

  • L’Institut Européen de Bioéthique et un groupe de soignants belges rencontrent la ministre française Agnès Firmin Le Bodo à propos de la fin de vie en Belgique

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    L’Institut Européen de Bioéthique et un groupe de soignants belges rencontrent la ministre française Agnès Firmin Le Bodo à propos de la fin de vie en Belgique

    Communiqué de presse

    Alors que la France s’interroge sur une possible dépénalisation de l’euthanasie, plusieurs experts et professionnels de la santé de Belgique ont rencontré la ministre française Agnès Firmin Le Bodo, en charge du débat sur la fin de vie, ce mardi 21 février 2023 à la Fondation Universitaire (Bruxelles). Co organisé par l’Institut Européen de Bioéthique (IEB) et le Professeur Benoît Beuselinck, médecin oncologue à l’UZ Leuven-KULeuven, cet événement a permis de présenter la situation belge concernant la fin de vie à la ministre et à sa délégation.

    Comme a pu le préciser Léopold Vanbellingen, juriste de l’IEB, la loi n’a pas mis fin aux euthanasies clandestines et, vingt ans après sa dépénalisation, l’euthanasie n’est plus « une solution d’exception ». Au contraire, on constate une extension inquiétante de cette pratique - notamment vers les personnes qui ne sont pas en fin de vie -, dont témoignent les nouveaux chiffres record pour l’année 2022 (près de 3000 euthanasies officiellement déclarées).

    La ministre s’est d’ailleurs interrogée sur le pourcentage important d’euthanasies clandestines (25 à 35%) toujours constaté malgré la loi ainsi que sur les raisons invoquées pour accéder à l’euthanasie. Comme l’a souligné le professeur Beuselinck, le critère de «maladie grave et incurable » tend peu à peu à s’effacer, en pratique, devant celui d’absence de qualité de vie.

    Dans ce contexte, la question se pose de savoir comment encadrer une telle pratique. Les membres de la délégation française (ministre, députés et soignants) ont remercié les experts présents de leur avoir permis de s’informer au plus près de la réalité vécue par les patients et les soignants belges à ce sujet.

    Cette rencontre a été l’occasion de s’interroger sur le rôle du médecin et sur la possibilité de continuer à promouvoir l’accompagnement et les soins palliatifs, dans un contexte où la mort par euthanasie apparaît comme une solution de plus en plus évidente et efficace face à la souffrance. Interrogés par la ministre sur le fait de savoir si les soins palliatifs étaient assez développés en Belgique, plusieurs experts ont souligné que de nombreux progrès sont encore nécessaires dans ce domaine, mais aussi dans le soulagement de la souffrance psychologique et existentielle des patients.

    Alors qu’un des membres de la délégation française s’interrogeait sur la façon dont la population belge considérait l’euthanasie, médecins et infirmiers belges présents dans la salle ont témoigné avec force du fait que la promotion et la médiatisation régulières de l’euthanasie conduisent de plus en plus chaque citoyen à se demander s’il choisira ou non l’euthanasie pour sa fin de vie.

    Enfin, cette rencontre a permis d’aborder la question de la liberté de conscience du personnel soignant. Plusieurs médecins ont témoigné des pressions subies régulièrement de la part de collègues, de patients, ou de familles qui exigent l’euthanasie pour leur proche. L’exception à l’interdit de tuer que proposait la loi dépénalisant l’euthanasie semble, dans les faits, s’être inexorablement transformée en droit du patient à ce qu’un médecin mette fin à sa vie. Plusieurs experts présents ont ainsi invité les décideurs français à tenir compte de cette réalité au moment de légiférer sur la fin de vie.

    L’Institut Européen de Bioéthique continuera quant à lui à proposer son éclairage sur la prise en charge de la fin de vie en Belgique et en Europe, afin de soutenir les patients et les soignants, et d’informer au mieux les citoyens et les décideurs sur ces enjeux.

    Léopold Vanbellingen, juriste pour l'Institut Européen de Bioéthique 

    La Ministre Agnès Firmin Le Bodo et les membres de la délégation française 

  • Belgique : le nombre d’euthanasies déclarées en 2022 a augmenté d'une dizaine de pour cent par rapport à 2021

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    D'Elise Legrand sur la Libre de ce 18 février, p. 12 :

    Près de 3 000 patients sont décédés par euthanasie en Belgique en 2022, un record

    Le nombre d’euthanasies déclarées a augmenté de 9,85 % par rapport à 2021.

    En 2022, 2 966 patients sont décédés par euthanasie, ressort-il des chiffres de la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie (CFCEE) publiés vendredi. Jamais autant d’euthanasies n’avaient été déclarées depuis l’entrée en vigueur de la loi dépénalisant la pratique, il y a vingt ans.

    Pour rappel, la loi du 28 mai 2002 permet à un médecin de réaliser une euthanasie à la demande du patient, à condition de respecter plusieurs critères. L’acte doit obligatoirement être pratiqué par un médecin (pas une infirmière ou une aide-soignante) et il ne peut en aucun cas s’agir d’un membre de la famille du patient. La demande d’euthanasie doit être formulée de manière volontaire, réfléchie, répétée et ne doit pas résulter d’une pression extérieure. Enfin, le patient doit présenter une pathologie grave et incurable, dont la souffrance physique ou psychique ne peut être apaisée.

    Avec 2 966 euthanasies en 2022, le chiffre a augmenté de 9,85 % par rapport à 2021. La proportion de décès par euthanasie déclarée en 2022 a été de 2,5 % (contre 2,4 % en 2021) de l’ensemble des décès dans notre pays.

    Concrètement, l’écrasante majorité (69,9 %) des patients décédés par euthanasie étaient âgée de plus de 70 ans, et 42,2 % avaient plus de 80 ans. L’euthanasie chez les patients de moins de 40 ans reste très peu fréquente (1,2 %). La moitié des euthanasies ont eu lieu à domicile (50,5 %), un chiffre en légère diminution par rapport à 2021.

    Le nombre d’euthanasies ayant lieu dans les maisons de repos ou de soins continue, lui, d’augmenter (16,4 %), alors que celles pratiquées dans les hôpitaux et les unités de soins palliatifs restent stables (31,8 %). Dans la grande majorité des cas (82,7 %), le médecin estimait que le décès du patient était prévisible à brève échéance.

    De plus en plus de francophones

    Concernant les affections, ce sont majoritairement des patients oncologiques (59,9 %) qui ont demandé l’euthanasie. En deuxième lieu vient le groupe de patients polypathologiques (19,6 %) - atteints de plusieurs affections chroniques. Puis des patients atteints de maladies du système nerveux (8,9 %), de l’appareil circulatoire (3,7 %) et de l’appareil respiratoire (3 %).

    Plus de deux tiers des demandes (70,4 %) ont été formulées en néerlandais, contre 29,6 % en français. Cette différence culturelle entre régions tend toutefois à s’amenuiser au fil des années. "Il y a clairement une tendance à la hausse des demandes francophones, analyse Jacqueline Herremans, avocate et membre de la CFCEE. Quand la loi est entrée en vigueur en 2002, on observait alors plus de 80 % de demandes néerlandophones." À noter également qu’au moins 61 patients résidant à l’étranger sont venus en Belgique pour recourir à l’euthanasie en 2022, pour la plupart (53) originaires de France, l’euthanasie dite "active" y étant toujours proscrite.

    Enfin, la Commission a estimé que toutes les déclarations reçues répondaient aux conditions essentielles de la loi. Aucune n'a donc été transmise au procureur du roi.

  • La pratique de l’euthanasie en Belgique sur la voie de dérives inquiétantes

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    "La pratique de l’euthanasie en Belgique est sur la voie de dérives inquiétantes"

    La tendance contemporaine qui crée inlassablement de nouveaux droits individuels pousse le législateur à étendre la pratique de l’euthanasie et à vouloir banaliser celle-ci.

    L’autonomie de l’individu, dans le respect de la volonté du médecin de pratiquer l’acte, est le pilier principal sur lequel repose le régime actuel. Seule une personne majeure capable — ou un mineur sans limites d’âge “doté de discernement” depuis 2014 —, se trouvant dans une situation médicale sans issue, peut être euthanasiée à condition que la demande soit “réfléchie et répétée”. Aux termes de la loi, la personne doit endurer une souffrance physique ou psychique constante et insupportable qui ne peut être apaisée. Le mineur, quant à lui, ne peut en théorie pas demander l’euthanasie pour seule souffrance psychique ou à un stade non terminal de la maladie. Précision capitale : la conformité à ce strict encadrement légal n’est que contrôlée a posteriori par la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie. La pratique vingtenaire du cadre juridique ébauché dans ces lignes a été analysée de manière très complète par l’Institut Européen de Bioéthique dans un dossier récent2. L’espace réduit de ce papier ne nous permet que d’en évoquer quatre : la défaillance du contrôle a posteriori de ladite Commission, la liberté de conscience en état de siège, le piège de l’expression “le droit de mourir dans la dignité” et le phénomène de banalisation de l’euthanasie.

    D’une part, le contrôle a posteriori de ladite Commission est défaillant. En effet, celui-ci ne se réalise que sur la seule base de la déclaration des médecins, sans être en mesure de vérifier les informations transmises. Par ailleurs, les médecins membres de la Commission pratiquant des euthanasies font face à de sérieux conflits d’intérêts : ils sont amenés à évaluer la conformité́ de leurs propres euthanasies. À cet égard, dans l’affaire Mortier contre Belgique, la Cour européenne des droits de l’homme a, pour la première fois, examiné la conformité du système belge à la Convention européenne des droits de l’homme, dans le cas d’une euthanasie pratiquée sur une personne dépressive. La Cour a condamné la Belgique en ce qu’elle a manqué à son obligation positive procédurale notamment en raison du manque d’indépendance de la Commission. Enfin, la Commission admet que les moyens financiers et humains dont elle bénéficie l’empêchent d’effectuer un contrôle sérieux.

    D’autre part, la loi belge reconnaît la liberté de conscience du médecin ne souhaitant pas participer à une euthanasie quand celui-ci ne reconnaît pas son caractère médical, et plus fondamentalement, la considère incompatible avec la déontologie médicale et le serment d’Hippocrate. Néanmoins, une modification de la loi, votée le 15 mars 2020, contraint désormais les établissements de santé à accepter la pratique de l’euthanasie en leur sein. Sans parler du fait que les promoteurs de la loi en 2002 insistaient sans cesse sur le fait qu’il s’agissait d’une loi de liberté, cette modification est une atteinte inadmissible à la liberté constitutionnelle de s’associer et de déterminer sa mission. En outre, ce que l’on présente nonchalamment comme un fait anecdotique, est en réalité un bouleversement moral à l’orientation effrayante. En effet, sur le plan individuel, cette modification entrave l’exercice du refus de donner la mort pour tout médecin exerçant dans un hôpital ou une maison de retraite qui doit nécessairement autoriser l’euthanasie. Il est devenu impossible, pour un soignant, de trouver un travail dans une institution de soins qui exclut d’administrer la mort à ses patients ou résidents âgés. Un simple article de loi tente aujourd’hui de fracturer une des pierres d’angle qui font tenir debout la civilisation européenne au milieu d’un silence médiatique tonitruant. Comme il est de coutume en Belgique, les questions politiques fondamentales ne font pratiquement jamais l’objet d’un débat de fond et sont approuvées sans connaissance de cause. Une société qui tente de soumettre la conscience de ses citoyens peut-elle encore se qualifier de démocratique ?

    Par ailleurs, le fait d’associer l’euthanasie au “droit de mourir dans la dignité” nous tend en piège en présentant une fausse alternative : le choix de l’euthanasie ou celui de la souffrance insoutenable. Lorsqu’on interroge les gens à propos des raisons pour lesquelles ils sont plutôt favorables à l’euthanasie, ils répondent fréquemment le regard plein d’effroi : “Je ne veux pas souffrir. ” Ils ignorent souvent que les découvertes scientifiques jusqu’à aujourd’hui permettent pratiquement d’éradiquer toute forme de douleur physique et que les soins palliatifs permettent une prise en charge efficace et globale des douleurs du patient. En outre, penser que la dignité suit la courbe ascendante ou descendante de l’état de santé de la personne alors qu’elle en est au contraire intrinsèque et inaliénable est une conception erronée.

    Enfin, la tendance contemporaine qui crée inlassablement de nouveaux droits individuels pousse le législateur à étendre la pratique de l’euthanasie et à vouloir banaliser celle-ci. À titre d’exemple, l’Open VLD plaide pour l’euthanasie sans motif lié à l’état de santé, fondé sur la seule “fatigue de vivre” de la personne. En réalité, cette évolution révèle surtout une sorte de fatigue relationnelle, une sorte d’abandon du plus faible qui se meurt dans sa solitude, une dégradation de notre rapport à la vulnérabilité et à la fragilité. Christian Flavigny, chercheur associé à l’Institut Thomas More, évoque un “humanisme individualiste” dans un récent papier dans le Figaro et écrit, en parlant d’Olympe : “Cautionner (sa mort) ne traduirait pas notre empathie à l’égard de sa souffrance mais le fait de s’en désintéresser et de laisser la jeune femme se débrouiller avec elle-même. ” En outre, cette banalisation du recours à l’euthanasie présente un risque d’évoluer vers une société qui culpabiliserait ceux qui continueront à vouloir vivre jusqu’à leur mort naturelle.

    1 K. Chambaere et al., “Recent Trends in Euthanasia and Other End-of-Life Practices in Belgium”, The New England Journal of Medicine, 2015, vol. 372, p. 1180 ; S. Dierickx et al., “Drugs Used for Euthanasia : A Repeated Population-Based Mortality Follow-Back Study in Flanders, Belgium, 1998-2013”, Journal of Pain and Symptom Management, 2018, vol. 56, n° 4, pp. 551-559.

    2 Institut Européen de Bioéthique, L’euthanasie, 20 ans après : pour une véritable évaluation de la loi belge, mai 2022 — note réalisée par Léopold Vanbellingen, chargé de recherche.

  • Le message du pape François pour la XXXIème journée mondiale du malade (11 février)

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    MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS
    POUR LA XXXIème JOURNÉE MONDIALE DU MALADE

    11 février 2023

    « Prends soin de lui ».
    La compassion comme exercice synodal de guérison

    Chers frères et sœurs !

    La maladie fait partie de notre expérience humaine. Mais elle peut devenir inhumaine si elle est vécue dans l’isolement et dans l’abandon, si elle n’est pas accompagnée de soins et de compassion. Quand on marche ensemble, il arrive que quelqu’un se sente mal, qu’il doive s’arrêter en raison de la fatigue ou d’un incident de parcours. C’est là, dans ces moments-là, que l’on se rend compte de la façon dont nous cheminons : si réellement nous cheminons ensemble ou bien si l’on est sur la même route, mais chacun pour son compte, ne s’occupant que de ses propres intérêts et laissant les autres “s’arranger” comme ils peuvent. Par conséquent, en cette XXXIème Journée Mondiale du Malade, au beau milieu d’un parcours synodal, je vous invite à réfléchir sur le fait que c’est précisément à travers l’expérience de la fragilité et de la maladie que nous pouvons apprendre à marcher ensemble selon le style de Dieu, qui est proximité, compassion et tendresse.

    Dans le Livre du prophète Ézéchiel, dans un grand oracle qui constitue un des points culminants de la Révélation, le Seigneur parle ainsi : « C’est moi qui ferai paître mon troupeau, et c’est moi qui le ferai reposer – oracle du Seigneur Dieu. La brebis perdue, je la chercherai ; l’égarée, je la ramènerai. Celle qui est blessée, je la panserai. Celle qui est malade, je lui rendrai des forces […] je la ferai paître selon le droit » (34, 15-16). L’expérience de l’égarement, de la maladie et de la faiblesse fait naturellement partie de notre chemin : ils ne nous excluent pas du peuple de Dieu, au contraire, ils nous placent au centre de l’attention du Seigneur, qui est Père et ne veut perdre en chemin pas même un seul de ses enfants. Il s’agit donc d’apprendre de lui, pour être véritablement une communauté qui chemine ensemble, capable de ne pas se laisser contaminer par la culture du rejet.

    L’Encyclique Fratelli tutti, comme vous le savez, propose une lecture actualisée de la parabole du Bon Samaritain. Je l’ai choisie comme point cardinal, comme pivot, pour pouvoir sortir des « ombres d’un monde fermé » et « penser et engendrer un monde ouvert » (cf. n. 56). Il existe, en effet, un lien profond entre cette parabole de Jésus et les nombreuses façons dont la fraternité est aujourd’hui niée. En particulier, le fait que la personne malmenée et volée soit abandonnée au bord de la route représente la condition où sont laissés trop de nos frères et sœurs au moment où ils ont le plus besoin d’aide. Il n’est pas facile de distinguer entre les assauts menés contre la vie et sa dignité qui proviennent de causes naturelles et ceux qui sont, en revanche, causés par les injustices et les violences. En réalité, le niveau des inégalités et la prévalence des intérêts de quelques-uns affectent désormais tous les milieux humains, de sorte qu’il apparaît difficile de considérer quelque expérience que ce soit comme étant “naturelle”. Toute souffrance prend place dans une “culture” et au milieu de ses contradictions.

    Ce qui importe, toutefois, c’est de reconnaître la condition de solitude, d’abandon. Il s’agit d’une atrocité qui peut être surmontée avant toute autre injustice, car – comme le rapporte la parabole – il suffit d’un instant d’attention, d’un mouvement intérieur de compassion, pour l’éliminer. Deux passants, considérés comme des religieux, voient le blessé mais ne s’arrêtent pas. Le troisième, au contraire, un Samaritain, un homme méprisé, est mû par la compassion et prend soin de cet étranger qui gît au bord de la route, le traitant comme un frère. En faisant cela, sans même y penser, il change les choses, il engendre un monde plus fraternel.

    Frères et sœurs, nous ne sommes jamais prêts pour la maladie. Et souvent nous ne sommes pas prêts non plus à admettre que nous avançons en âge. Nous craignons la vulnérabilité, et la culture envahissante du marché nous pousse à la nier. Il n’y a pas de place pour la fragilité. Et ainsi le mal, quand il fait irruption et nous assaille, nous laisse à terre, assommés. Il peut alors arriver que les autres nous abandonnent ou qu’il nous semble devoir les abandonner, pour ne pas être un poids pour eux. Ainsi commence la solitude et le sentiment amer d’une injustice nous empoisonne car le Ciel aussi semble se fermer. De fait, nous peinons à demeurer en paix avec Dieu, quand la relation avec les autres et avec nous-mêmes se détériore. Voilà pourquoi il est si important, notamment en ce qui touche à la maladie, que l’Église tout entière se mesure à l’exemple évangélique du Bon Samaritain, pour devenir un bon “hôpital de campagne” : sa mission s’exprime en effet en prenant soin des autres, particulièrement dans les circonstances historiques que nous traversons. Nous sommes tous fragiles et vulnérables ; nous avons tous besoin de cette attention remplie de compassion qui sait s’arrêter, s’approcher, soigner et soulager. La condition des malades est donc un appel qui interrompt l’indifférence et freine les pas de ceux qui avancent comme s’ils n’avaient ni frères ni sœurs.

    La Journée Mondiale du Malade, en effet, n’invite pas seulement à la prière et à la proximité envers les souffrants ; en même temps, elle vise à sensibiliser le peuple de Dieu, les institutions sanitaires et la société civile à une nouvelle façon d’avancer ensemble. La prophétie d’Ézéchiel citée au début contient un jugement très dur sur les priorités de ceux qui exercent un pouvoir économique, culturel et gouvernemental sur le peuple : « Vous vous êtes nourris de lait, vous vous êtes vêtus de laine, vous avez sacrifié les brebis les plus grasses, mais vous n’avez pas fait paître le troupeau. Vous n’avez pas fortifié les brebis chétives, soigné celle qui était malade, pansé celle qui était blessée. Vous n’avez pas ramené celle qui s’égarait, cherché celle qui était perdue. Mais vous les avez régies avec violence et dureté » (34, 3-4). La Parole de Dieu est toujours éclairante et contemporaine. Non seulement pour dénoncer, mais aussi pour proposer. De fait, la conclusion de la parabole du Bon Samaritain nous suggère que l’exercice de la fraternité, qui commence par une rencontre en tête-à-tête, peut être élargi à une prise de soin organisée. L’auberge, l’aubergiste, l’argent, la promesse de se tenir mutuellement informé (cf. Lc 10, 34-35) : tout cela fait penser au ministère des prêtres, au travail des agents sociaux et de santé, à l’engagement des familles et des volontaires grâce auxquels, chaque jour, dans chaque partie du monde, le bien s’oppose au mal.

    Les années de la pandémie ont augmenté notre sentiment de gratitude pour ceux qui œuvrent chaque jour pour la santé et la recherche. Mais il ne suffit pas de sortir d’une aussi grande tragédie collective en honorant des héros. La covid-19 a mis à dure épreuve ce grand réseau de compétences et de solidarité et a montré les limites structurelles des systèmes de bien-être (welfare) existants. Il faut donc qu’à la gratitude corresponde la recherche active de stratégies et de ressources, dans chaque pays, pour que tout être humain ait l’assurance d’avoir accès aux soins et que le droit fondamental à la santé soit garanti.

    « Prends soin de lui » (Lc 10, 35) : telle est la recommandation du Samaritain à l’aubergiste. Jésus la répète aussi à chacun de nous et, à la fin, nous exhorte ainsi : « Va, et toi aussi, fais de même ». Comme je l’ai souligné dans Fratelli tutti, « la parabole nous montre par quelles initiatives une communauté peut être reconstruite grâce à des hommes et des femmes qui s’approprient la fragilité des autres, qui ne permettent pas qu’émerge une société d’exclusion mais qui se font proches et relèvent puis réhabilitent celui qui est à terre, pour que le bien soit commun » (n° 67). De fait, « nous avons été créés pour une plénitude qui n’est atteinte que dans l’amour. Vivre dans l’indifférence face à la douleur n’est pas une option possible » (n. 68).

    Le 11 février 2023 aussi, tournons notre regard vers le Sanctuaire de Lourdes comme vers une prophétie, une leçon confiée à l’Église au cœur de la modernité. Il n’y a pas que ce qui a de la valeur qui fonctionne et il n’y a pas que celui qui produit qui compte. Les personnes malades sont au centre du peuple de Dieu qui avance avec elles comme prophétie d’une humanité où chacun est précieux et où personne n’est à exclure.

    Je confie chacun de vous, qui êtes malades, à l’intercession de Marie, Santé des malades ; vous aussi qui prenez soin d’eux en famille, par le travail, la recherche et le volontariat ; et vous qui vous engagez à tisser des liens personnels, ecclésiaux et civils de fraternité. J’envoie à tous ma bénédiction apostolique.

    Rome, Saint-Jean-de-Latran, 10 janvier 2023

  • Euthanasie : Quand la société nous dit qu’il faut « oser la liberté », de quelle liberté parle-t-on ?

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    Éric Vermeer est interviewé sur aleteia.org :

    Euthanasie en Belgique : « Oser la liberté, mais de quelle liberté parle-t-on ? »

    9/2/23

    Infirmier spécialisé en soins palliatifs, psychothérapeute et enseignant éthicien, Éric Veermer présente aux lecteurs d’Aleteia l’histoire et la pratique de l’euthanasie en Belgique, qui ne cesse de se banaliser. Il dénonce en particulier les pressions sur la conscience des soignants, les préoccupations financières et le manque de formation des médecins aux soins palliatifs.

    Présentée par le président Emmanuel Macron comme un « modèle », l’euthanasie est légale en Belgique depuis 2002. Prévue pour encadrer des situations exceptionnelles, le nombre d’euthanasies a explosé. Non seulement, les dérives se multiplient dans l’interprétation de la loi, mais son champ d’application n’a cessé de s’élargir. Les mentalités évoluent : dans les esprits, l’euthanasie n’est plus seulement un droit, elle est présentée aux médecins comme un devoir, aux dépens de la liberté réelle des patients et de leur famille, quand on prend soin de l’écouter réellement, comme l’explique Éric Veermer.

    Aleteia : En 2002, la Belgique a adopté une loi dépénalisant l’euthanasie dans certaines situations. Quel était l’objectif de cette nouvelle législation ?

    Éric Vermeer : L’objectif était de combattre les euthanasies clandestines. Aujourd’hui, une étude du British Medical Journal révèle que près de 50% des euthanasies se pratiquent encore de manière clandestine, ce qu’a confirmé le président de la Commission d’évaluation lui-même. Comment en est-on arrivé là ? L’argument médiatique, chargé de pathos, était le suivant : devant la souffrance inextricable, la seule manière de mourir dignement est de se faire euthanasier. Cela s’inscrit dans une société qui doit faire face à une augmentation de pathologies lourdes, pas seulement le cancer, mais aussi les maladies d’Alzheimer, les maladies cardiovasculaires, les AVC, les maladies neuromusculaires. 

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  • Vieillissement global : bye bye les pensions ?

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    De Luca Volontè sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Le vieillissement global, est-ce à dire : bye bye les pensions

    28-01-2023

    Un rapport des Nations unies souligne que la baisse du taux de natalité, associée à l'allongement de la durée de vie, fait augmenter la proportion de personnes âgées. Parmi les politiques suggérées figurent l'allongement de la vie professionnelle et le relèvement de l'âge de la retraite. Mais en Occident, de plus en plus de pays pensent à "économiser de l'argent" avec la culture de la mort en promouvant l'euthanasie.

    Rapport de l'ONU

    En 2050, selon un récent rapport des Nations unies, le nombre de personnes âgées de 65 ans et plus dans le monde doublera par rapport à 2021 (761 millions), pour atteindre 1,6 milliard, soit environ 16 % de la population de la planète prévue au milieu du siècle.

    La baisse de la fécondité et de la mortalité accélère le vieillissement général de la population dans presque tous les pays du monde. D'ici le milieu du siècle, la plupart des pays bénéficiant encore d'un dividende démographique positif (plus de jeunes que de vieux) se trouveront en Afrique subsaharienne, selon les données publiées dans le rapport des Nations unies intitulé "Leaving No One Behind In An Ageing World", présenté le 12 janvier. Sur d'autres continents, en Asie, en Europe et en Amérique latine, les gouvernements devront engager des dépenses importantes pour la prise en charge des citoyens âgés et vulnérables. Très peu de pays dans le monde ont commencé à procéder aux changements sociaux, politiques et structurels nécessaires. Pourtant, les données sur les taux de natalité et de vieillissement fournissent aux gouvernements et aux spécialistes des sciences sociales des décennies de tendances sur la manière dont la population pourrait évoluer, et donc une conception planifiée à long terme serait bien plus fructueuse que des interventions hypothétiques.

    Tous les pays ont besoin, selon le rapport des Nations unies, de nouvelles politiques sociales et économiques ; ils doivent investir non seulement dans les soins, mais aussi dans les personnes, dans leur capital humain, tout au long de leur vie. L'ONU a appelé tous les pays à prendre diverses mesures politiques pour réduire les impacts négatifs du vieillissement de la population, notamment : la réforme des systèmes de retraite, le relèvement de l'âge de la retraite et l'extension de la couverture des pensions à toutes les personnes âgées ; l'élimination des obstacles à la participation des personnes âgées à la vie active et le soutien à leur apprentissage tout au long de la vie et au développement de leurs compétences ; la création de possibilités d'emploi formel pour les femmes et d'autres groupes traditionnellement exclus du marché du travail formel, comme les personnes handicapées ; et l'élaboration de stratégies intégrées de soins de longue durée fondées sur une réglementation appropriée, la formation et le soutien des professionnels de la santé, ainsi que sur des mécanismes tels que l'accréditation et le contrôle pour garantir la qualité.

    À cela s'ajoutent les prescriptions du Fonds monétaire international, qui a récemment publié une étude suggérant, entre autres, d'investir dans le capital humain, de renforcer les programmes de formation et de qualification, y compris pour les mères et les personnes âgées, d'élargir le choix de l'âge de la retraite et d'encourager l'épargne individuelle en vue de la retraite, de promouvoir les secteurs économiques offrant des possibilités aux travailleurs âgés, de développer et de renforcer les systèmes de soins de longue durée et de promouvoir la prévention des maladies et le diagnostic précoce.

    N'oublions pas que l'Assemblée générale des Nations unies a déclaré la période 2021-2030 "Décennie des Nations unies pour le vieillissement en bonne santé" et a demandé à l'OMS de diriger sa mise en œuvre. Le plan des Nations unies pour la "Décennie" appelle à une collaboration mondiale entre les gouvernements, la société civile, les agences internationales, les professionnels, les universités, les médias et le secteur privé afin de promouvoir une vie plus longue et plus saine pour tous, de réduire les inégalités en matière de santé et d'améliorer la vie des personnes âgées, de leurs familles et de leurs communautés en agissant dans quatre domaines : "Changer la façon dont nous pensons, ressentons et agissons à propos de l'âge et de l'âgisme [calqué sur l'anglais, pour signifier les préjugés à l'encontre des personnes âgées, ndlr] ; développer les communautés de manière à favoriser les capacités des personnes âgées ; fournir des soins intégrés centrés sur la personne et des services de santé primaires aux personnes âgées ; et fournir aux personnes âgées un accès à des soins de longue durée de qualité." Jusqu'à présent, c'est ce que l'ONU suggère.

    Mais attention : aujourd'hui, surtout en Occident, le nombre décroissant de jeunes travailleurs ne peut financièrement maintenir en équilibre un système où le nombre de retraités âgés augmente. Ainsi, de plus en plus de pays occidentaux, au lieu d'adopter des politiques ambitieuses et respectueuses de l'être humain, légitiment l'euthanasie. La "solution" consistant à promouvoir l'euthanasie comme antidote aux "coûts du vieillissement" de notre société se répand donc en Occident et surtout, comme l'a récemment dénoncé le Français Michel Houellebecq, en Europe (ici aussi un aperçu par Euronews). Au Canada, grâce à l'euthanasie et au suicide assisté, l'État aurait économisé 87 millions de dollars en soins médicaux en 2021. Pendant ce temps, au Royaume-Uni et en Écosse, où le débat sur la légalisation de la fausse "mort douce" se poursuit, les économies réalisées par le système de santé publique sont discutées.

    En 1922, le poème de T. S. Eliot, The Waste Land, a été publié : cent ans plus tard, nous pouvons dire que c'est une terre qui rejette l'humanité.

    Lire aussi : Après l’âgisme qui progresse, l’euthanasie ?

  • La vraie cause de la renonciation de Benoît XVI divulguée ?

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    Du site BFM TV :

    BENOÎT XVI A RÉVÉLÉ AVANT SA MORT QUE SES "INSOMNIES" AVAIENT ÉTÉ LE "MOTIF CENTRAL" DE SA DÉMISSION

     
  • Quand le pape répond aux critiques : la dernière interview fleuve de François

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro :

    Le pape François répond aux critiques sur son pontificat

    Réponses de François : « La critique permet de grandir et d'améliorer les choses ». Le pape préfère d'ailleurs qu'elle s'exprime même si elle « dérange un peu » et perturbe « la tranquillité ». Il préférerait qu'il « n'y ait pas de critiques » mais « elles signifient qu'il y a une liberté de parole ». Et même si elles ne sont que des « éruptions cutanées », les voix contraires sont un antidote à « la dictature de la distance, quand l'empereur est là et que personne ne peut rien lui dire ».

    Le pape récuse tout « lien » entre la mort de Benoît XVI et la dernière salve de critiques en date. Il les attribue plutôt « à l'usure d'un gouvernement de 10 ans ». Le 13 mars 2023, François fêtera en effet le dixième anniversaire de son élection. Il observe que « quand certains ont commencé à voir (ses) défauts, ils ne les ont pas aimés. » Et ne « demande qu'une chose » : que l'on s'exprime « en face » et non dans son dos. À ce titre, il rend hommage au cardinal Pell, qui ne mâchait pas ses mots. « C'était un type formidable, génial » dit-il du prélat à qui il avait confié la réforme des finances du Vatican. « Il avait le droit » de le critiquer, car « la critique est un droit humain ».

    «Etre homosexuel n'est pas un crime »

    Les récentes charges conduiraient-elles François à renoncer ? Il répète que s'il avait à le décider, ce qui n'est pas à l'ordre du jour, il se ferait appeler « évêque émérite de Rome » et non « pape émérite » et qu'il habiterait dans une maison de prêtres du diocèse. Il juge par ailleurs prématuré le fait de statuer juridiquement sur la situation d'un pape retraité. À ce titre, il rend un hommage appuyé à Benoît XVI, qui fut comme un « père » pour lui. « Si j'avais un doute, je demandais une voiture et je montais le consulter » révèle-t-il. « C'était un seigneur, à l'ancienne ». Il ajoute : « certains voulaient l'utiliser, il s'en défendait ».

    François s'est montré en revanche très critique sur l'actuel synode de l'Église allemande, mené, selon lui, par « l'élite » et non par « le peuple de Dieu » : « le danger est que quelque chose de très, très idéologique s'infiltre » alors « le Saint-Esprit rentre chez lui car l'idéologie l'emporte sur le Saint-Esprit ». Et ouvert sur l'homosexualité : « Être homosexuel n'est pas un crime, mais un péché ». Il faut distinguer « entre un péché et un crime » espérant que les évêques qui soutiennent des législations anti-homosexuelles « injustes » aient « un processus de conversion » car «Dieu nous aime tel que nous sommes ».

    Le pape a par ailleurs livré une série de détails sur lui-même. François se dit « en bonne santé » mais reconnaît que la diverticulose pour laquelle il fut opéré dans l'intestin le 4 juillet 2021 est « revenue », assurant toutefois que « tout est sous contrôle ».

  • Cardinal Sarah : "Personne ne peut nous interdire de célébrer l'Eucharistie"

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    De Riccardo Cascioli sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    UN NOUVEAU LIVRE

    Sarah : "Personne ne peut nous interdire de célébrer l'Eucharistie".

    24-01-2023

    Dans le nouveau livre qu'il a publié - Catéchisme de la vie spirituelle (Cantagalli) - le cardinal Robert Sarah indique un itinéraire de conversion à travers les sacrements comme moyen de construire une relation forte avec Dieu et de servir une Église en crise de foi. Placer l'Eucharistie au centre, sans laquelle nous ne pouvons pas vivre. 

    Si, depuis des années, l'Église vit dans la confusion, pour ne pas dire l'apostasie, ces derniers mois, nous avons assisté à une accélération qui ne peut que créer désorientation et amertume chez les simples fidèles. On parle beaucoup de la lutte contre les abus sexuels, puis on assiste impuissant à une méga-opération au plus haut niveau de l'Église pour protéger le père Marko Rupnik, jésuite et artiste, déjà reconnu coupable d'abus et dont l'excommunication a été mystérieusement levée en un temps record. Entre-temps, nous sommes confrontés à la possibilité réelle qu'un évêque qui épouse des thèses hérétiques devienne même le gardien de l'orthodoxie catholique : il s'agit de l'Allemand Heiner Wilmer, qui, en décembre, semblait destiné à diriger la Congrégation pour la doctrine de la foi, une nomination " freinée " par l'intervention auprès du pape d'une vingtaine de cardinaux, mais qui semble aujourd'hui à nouveau possible. Et encore, le triste spectacle qui se dégage du procès en cours au Vatican pour l'affaire du palais londonien au centre d'opérations financières très douteuses, dans lequel c'est l'image du pontife régnant lui-même qui est clairement écornée.

    Et ce ne sont là que quelques exemples de ce qui se passe - auxquels on pourrait ajouter la honte de la " voie synodale " allemande, la guerre contre la liturgie qui appartient à la tradition de l'Église, une préparation plus qu'ambiguë du Synode sur la synodalité, les révélations et dénonciations contenues dans les témoignages de ces semaines de Monseigneur Gänswein, des cardinaux Müller et Pell - et qui donnent l'idée d'une Église transformée en champ de bataille.

    Alors comment un simple croyant, mais aussi un consacré, un évêque et même un cardinal ne se laisserait-il pas entraîner dans des diatribes qui risque d'être toute " horizontales " ? Ne pas se laisser décourager par une Église qui semble obscurcir la présence du Christ au lieu de la révéler, dans laquelle la "trahison des apôtres", leur "souillure", comme l'a dit un jour le cardinal Ratzinger, est dramatiquement d'actualité ?

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