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Culture - Page 267

  • L'éradication du christianisme en Occident va bon train

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    Du Père Daniel-Ange (source)

    Non à l’extermination des chrétiens au Proche Orient - Oui à leur disparition en Occident : hypocrisie ? Double jeu ? Incohérence.

    Dans (un) précédent article, je mettais en parallèle la violence des djihadistes du Levant et celle des extrémistes d’Occident, ces derniers provoquant les premiers. Je veux rajouter ici une autre forme d’intolérance occidentale : celle d’une christianophobie agressive visant l’éradication ni plus ni moins de la culture et des valeurs chrétiennes, qui pourtant a été la matrice de cette civilisation occidentale, en voie rapide de disparition. Lente œuvre de sape, la foi chrétienne est tournée en dérision, ridiculisée, objet de sarcasme et d’ironie et même comme prostituée dans nombre de pubs commerciales. Ou encore blasphémée au cinéma, théâtre, musées ou expos. [1]

    Campagnes de dérision qui finissent par imprégner l’opinion dite publique jusqu’à complexer enfants et jeunes qui n’osent même plus s’avouer chrétiens (surtout pas cathos !) sous peine d’être objet de rigolade et de quolibets (ceci dans leur propre école, même officiellement catholique) ou pire, pénalisés aux examens. Et voilà ton môme chrétien traité de crétin.

    Types de campagnes ayant des précédents sinistres : celles des nazis préparant les pogroms des Juifs, ou du régime Mao préparant les atrocités de la « révolution culturelle ».

    En attendant, tout signe ou symbole explicitement chrétien est peu à peu évacué dans l’espace public : crèches détruites, calvaires rasés (jusque sur nos sommets alpestres), statues brisées ou tableaux religieux enlevés. [2]

    Dans certains quartiers, tout sigle simplement évoquant la croix y devient intolérable (pharmacies, montres suisses) comme pour telle hôtesse de l’air de British Airways pendant l’escale à Ryad ou Dubaï. Un innocent signe de croix par une enfant devient suspect [3]. Pas à Qaraqosh : à Narbonne ! Sans parler des fêtes chrétiennes supprimées ou re-baptisées (Toussaint : Halloween, Noël : fête du solstice Pas à Tirana en 1970 (où Noël était la. .. fête de l’électricité), à Oxford en 2010 (Winterlight feast)..

    Mais aussi cette fête hebdomadaire qu’est le Dimanche qu’il faut dé-chômer, banaliser, si ce n’est débaptiser (jour du Seigneur) certains veulent, comme au Quebec, supprimer le mot saint, désignant tant de cités et villages. Pas à S. Petersbourg, mais bientôt à S. Flour ?

    Corps des adorateurs profanés. Corps du Seigneur sacrilégié

    Mais il y a pire : les corps ou squelettes des baptisés déterrés de leur tombes plus nombreuses encore que les juives ou musulmanes. Et surtout nos églises et chapelles mises à sac, parfois incendiées, aux trésors dilapidés, mis en vente sur la toile ou sur un marché.

    Et dans les églises est visé en tout premier, ce qui est le trésor par excellence, entre tous, le cœur de notre cœur : le très saint Corps de Notre Seigneur Jésus, en personne, sans doute pour des « messes » sataniques. Pas à Homs ou Alep : à Toulon et Evry. [4]

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  • Il y a cent ans, la mort de Charles Péguy

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    Chronique de Gérard Leclerc (France Catholique) du septembre sur Radio Notre-Dame: 

    À la veille même du centième anniversaire de la mort de Charles Péguy à Villeroy, il n’y a vraiment qu’une façon de lui rendre hommage, c’est de le lire et de le relire. Le lire et le relire, comme il lisait lui-même, c’est à dire d’un œil neuf, toujours aux aguets, ne serait-ce que pour conjurer le spectre de ce qu’il redoutait : les pensées habituées, les pensées toutes faites. Pour cela, il convient de refuser à tout prix de lui accoler des étiquettes, de le faire entrer dans des catégories où il étoufferait. Ainsi, je viens de lire dans une notice qu’au dernier versant de sa vie, l’auteur duMystère de la charité de Jeanne d’Arc se serait rapproché du « conservatisme ». Rien de plus absurde à mon sens.

    Je sais bien que le conservatisme a des acceptions assez différentes dans la culture anglo-saxonne et dans la nôtre, avec des notes moins péjoratives. Que l’on se réclame de lui plutôt que du progressisme socialiste ou non, ne me gène nullement. Mais dans le cas de Péguy, son emploi conduit à l’impasse, et surtout au contre-sens. On peut, certes, alléguer sa formidable polémique contre le moderne, qui paraît invraisemblable, ahurissante, en une époque où on ne cesse de décliner la modernité sous les modes les plus laudatifs. Mais avec lui, il faut toujours creuser au plus profond, au plus décisif, sans peur des engouements du moment.

    Charles Péguy, ainsi que le montre un vrai lecteur comme Benoît Chantre, est d’abord un prodigieux écrivain, parce que dans ses textes s’affirment toujours l’exactitude et la beauté du verbe. Le procès qu’il dresse contre la modernité est celui d’un déni de profondeur, celle qui qualifie notre être intérieur. La littérature, la grande, la poésie, mais aussi la philosophie mettent à jour notre humanité, celle qu’efface ce positivisme dont voulait nous délivrer Bergson. Mais Péguy va encore plus loin dans son travail, avec son regard de théologien, qui le place, comme le veut Hans Urs von Balthasar, parmi les génies du christianisme. La veille où il mourut, Péguy alla fleurir la statue de la Vierge, signant ainsi son œuvre et sa vie, dans le mouvement d’une inextinguible espérance.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 4 septembre 2014.

    La mort du Lieutenant Charles Péguy

    Source : RTBF

  • Bientôt disponible : le DVD de Cristeros, un combat pour la liberté

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    2014_08_30_54018a72a9606.jpgCristeros un combat pour la liberté (voir ICI)

    Un film de Dean Wright

    SORTIE DU DVD LE 17 NOVEMBRE 2014.
    Pré-commande possible.
    Envoi prioritaire à la sortie du DVD. 

    Prix spécial DVD : 19.45 € 

    A commander à "Livres en Famille" : http://www.livresenfamille.fr/p10059-un_film_de_dean_wright_cristeros_....._pre_commande_possible..._envoi_prioritaire.html

  • France : une idéologue du genre à l'Education nationale

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    Sur son blog, Jeanne Smits commente la désignation de Najat Vallaud-Belkacem au ministère de l'Education nationale :

    Une idéologue du genre à l'Education nationale : Najat Vallaud-Belkacem

    On a toujours tort de penser qu'on a touché le fond. Après Vincent Peillon et sa religion laïque, après

    Benoît Hamon qui exécutait fidèlement son programme idéologique, voici Najat Vallaud-Belkacem, nouveau ministre de l'Education nationale. C'est un des postes majeurs de tout gouvernement socialiste, lieu stratégique de manipulation des esprits et de prédication capillaire des dogmes révolutionnaires. Cette nomination de l'ex-ministre des Droits des Femmes est une promotion de taille, qui récompense un sans-faute idéologique.

    Laissons de côté son parcours politique, socialiste forcément ; proche de Vincent Peillon et d'Arnaud Montebourg, la jeune femme d'origine marocaine s'approche depuis longtemps des centres de pouvoir. Ou de ce qu'il en reste dans une France prisonnière de l'Union européenne, une France mondialisée. On sait bien que les gouvernements changent et que la politique imposée à la France demeure : de ce point de vue-là, la nomination de NVB pourrait laisser indifférent.

    Mais voilà. Najat Vallaud-Belkacem est non seulement au service de cette pensée unique, elle en est une pasionaria. Notez que cela laisse ouverte la question de savoir si elle est elle-même une « penseuse » de la pensée unique. Seul importe ceci : elle la répand, la promeut, l'impose. Elle a fait de l'« égalité » un absolu, qui écrase tout sur son passage (ce qui est bien dans la nature de l'égalité révolutionnaire).

    A ce titre le poste de ministre des Droits des Femmes lui allait comme un gant. Elle était déjà chargée des droits LGBT au parti socialiste, et s'est engagée en faveur du « mariage » des homosexuels. En quoi elle ne fait qu'exprimer la ligne du parti, pourrait-on dire. Mais ses convictions l'ont menée à inscrire cette lutte dans un ensemble, qui va de la promotion de la parité à la direction d'une mission de lutte contre l'homophobie sous Ayrault ; c'était elle, l'instigatrice des ABCD de l'Egalité.

    Que ce soit elle qui prenne maintenant – et malgré les protestations qui ont abouti au « gel » de l'expérimentation autour de ces parcours dans certaines académies – la direction de la rue de Grenelle, c'est tout un symbole. Un pied de nez à ceux qui ont cru que le gouvernement faisait marche arrière.

    Najat Vallaud-Belkacem a participé à la révision des lois bioéthiques, qui a consacré le droit de recherche sur l'embryon. Elle a soutenu et promu l'avortement : que ce soit à travers son remboursement à 100 % mis en place comme une priorité par le premier gouvernement de François Hollande, par la création du site officiel sur l'« IVG » pour assurer une bonne « information » des femmes qui risqueraient de changer d'avis en tombant sur des sites parlant des inconvénients de l'avortement et des possibilités d'obtenir de l'aide pour garder leur enfant, et enfin par la suppression du mot « détresse » de a loi sur l'avortement légal dans la loi sur l'égalité promulguée symboliquement le 4 août dernier.

    Cette loi sur l'égalité « femmes-hommes » (respectez bien l'ordre, il y a désormais des égalités qui ne sont pas symétriques) a pour but de « changer les mentalités », comme elle l'a elle-même déclaré lors de ses derniers discours en faveur de ce texte qu'elle a porté. Elle a pour objectif de faire peu à peu disparaître les « stéréotypes de genre », que ce soit à la tête des entreprises du CAC 40 ou dans l'intimité des foyers.

    Elle a tué le « bon père de famille » : en chassant ces mots de tous les codes du droit français, la loi a signé l'aboutissement de la lutte contre toute autorité paternelle, sacralisé la haine du père.

    Retenez bien la dernière phrase de l'exposé des motifs de cette loi qui porte la marque de NVB : la politique pour l'égalité devra comporter « des actions visant à porter à la connaissance du public les recherches françaises et internationales sur la construction sociale des rôles sexués ». Les mots n'y sont pas, mais il s'agit bien de l'idéologie du genre. Oui, c'est une idéologue du genre qui présidera aux destinées de l'école française désormais.

    La nomination de Najat Vallaud-Belkacem au poste de ministre de l'Education nationale (et du décervelage, et de l'endoctrinement) n'est pas un pied de nez, pardonnez la faiblesse de l'expression. C'est un crachat à la figure des familles. Une déclaration d'intention totalitaire.

  • Quand le patron des Experts Manhattan raconte sa conversion au catholicisme

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    Un récit que l'on peut lire sur le site d'aleteia.org :

    Conversion : Gary Sinise, un expert témoigne de sa foi

    Acteur, réalisateur, musicien, philantrope et patriote, Gary Sinise a récemment témoigné de sa conversion au catholicisme.

    SUSAN E. WILLS (1)

    Il était l’invité surprise du dernier Congrès annuel des Chevaliers de Colomb, à Orlando, aux Etats-Unis : le célèbre patron des Experts Manhattan a notamment partagé avec les 2000 membres de cette association le récit de sa conversion.

    Le premier surpris de se retrouver là semblait d'ailleurs être Gary Sinise lui-même. L’acteur a avoué que « lui et sa famille étaient sans religion », jusqu’au jour où son épouse est revenue aux racines catholiques de sa mère, dont elle s'était éloignée au fil des années. Ensuite, lui-même a lentement suivi son propre chemin de conversion, jusqu’à sa confirmation en 2010. Gary Sinise avait déjà confié dans une interview il y a quelques années son soutien à la décision prise par sa femme, Moira, d'origine irlandaise.

    L'interprète des Experts Manhattan était en tournage en Caroline du Nord quand sa femme et ses trois enfants sont venus lui rendre visite, alors qu’un ouragan se déplaçait vers les côtes. Comprenant que les vols seraient annulés, il loua une voiture et les conduisit en direction de Charlotte, à travers des vents soufflant en tempête, une pluie battante et la foudre toute proche. À un moment donné, Moira s’est tournée vers lui et lui a annoncé que, dès son retour à Chicago, elle retournerait à l’Eglise catholique et que les enfants seraient désormais scolarisés dans des écoles catholiques. L'acteur en est resté stupéfait, et à vrai dire n'était pas particulièrement heureux de cette décision. La seule chose qu’il connaissait des écoles catholiques ? Les histoires terrifiantes que lui avaient racontées deux amis, des amis affligés par ailleurs d’un certain “complexe de culpabilité.” 

    Dix ans pour "traverser le Tibre"

    Gary Sinise avait alors répondu à sa compagne quelque chose comme : « Non, mais tu es folle ou quoi? ». Mais son épouse a fait comme elle avait dit, suivant le programme d'un "rite d’initiation chrétienne pour adultes" (RCIA, Rite of Christian Initiation of Adults) et inscrivant leurs enfants dans une école catholique. Deux ans plus tard, lors de la veillée pascale, elle recevait le baptême. Dans le même temps, l'école s'est avérée être le contraire de ce à quoi le célèbre acteur s’attendait. Gary Sinise a reconnu qu'il s'agissait d'un bon environnement pour ses enfants, et en est même devenu l'un des bienfaiteurs. Mais il lui aura fallu dix autres années avant de « traverser le Tibre », mais dix années remplies d’activités de bienfaisance.

    Peu de temps après les évènements du 11 septembre, le célèbre acteur et Expert avait été invité “en tant que célébrité” à rencontrer les premiers à être intervenus sur place, et à découvrir des héros comme le père Mychal Judge, aumônier de la brigade des pompiers de New York, mort en portant secours aux victimes lors de l'effondrement des Twin Towers.

    Pour les enfants d'Irak

    En 2003, Gary Sinise a par ailleurs cofondé  l’Opération Enfants d’Irak (“Operation Iraqi Children”). Pendant plus de neuf ans, il a ainsi levé des fonds et recueilli des dons en fournitures scolaires et en vêtements pour les enfants dont les écoles avaient été reconstruites par l’armée. Bilan de cette opération : pas moins de 358 763  kits de fournitures scolaires, des milliers d'animaux en peluche, des chaussures et équipements de sport, des centaines de boîtes de chaussures, vêtements, fournitures, produits alimentaires et d'hygiène et de jouets.

    La cause des vétérans blessés

    Enfin, via les 119 concerts de l’USO (United Service Organization) organisés pour les militaires américains et leurs familles avec le groupe de Gary Sinise, le Lt.Dan Band, l'acteur  s'est aussi dévoué pour la cause des vétérans blessés. Sa fondation s‘est lancée dans un programme de restauration de l’indépendance et de soutien de l’autonomie (RISE, Restoring Independence and Supporting Empowerment). L’objectif : construire des « maisons intelligentes » pour les anciens combattants gravement blessés. En partenariat avec les Chevaliers de Colomb, devant qui l'acteur et réalisateur témoignait, un ancien soldat d'infanterie de l'armée ayant perdu ses deux jambes et un bras dans une explosion en bordure de route en Afghanistan, peut désormais se déplacer seul dans une nouvelle maison high-tech, où il demeure avec sa femme. Gary Sinise a tenu lors de son intervention à exprimer sa gratitude pour la collaboration des Chevaliers à cette oeuvre, et pour leurs années d’« énorme travail caritatif, incroyablement généreux, et de mission ».

    (1) Susan E. Wills est éditrice Spiritualité de l’édition anglophone d’Aleteia

    Article traduit par Elisabeth de Lavigne 

  • Quand Pierre Ryckmans (Simon Leys) puisait son inspiration auprès d'un jésuite hongrois

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    Lu sur le site d'Eglises d'Asie (21/08/2014) :

    A propos de Pierre Ryckmans, alias Simon Leys, et des sources qui ont inspiré 'Les Habits neufs du président Mao'

    Le sinologue et écrivain belge Pierre Ryckmans est décédé en Australie à l’âge de 78 ans. Il s’est éteint le 11 août 2014, à Canberra, capitale fédérale australienne, où il vivait et enseignait depuis les années 1970.

    Pierre Ryckmans parlait peu des raisons de son exil en Australie, mais les années qu’il avait vécues Hongkong, auparavant, avaient été pour lui les plus marquantes et les plus fécondes mais aussi les plus éprouvantes.

    Avant tout sinologue à la culture encyclopédique, il a traduit Lu Xun et Les Entretiens de Confucius mais il restera dans la mémoire des observateurs de la Chine comme celui qui a courageusement dénoncé, avant tous et presque seul contre beaucoup, les monstruosités de la Révolution culturelle lancée par Mao de 1966 à 1976 en Chine. Son livre publié en 1971, Les Habits neufs du président Mao, dénonçant la nature meurtrière du communisme de Mao, fit l’effet d’un véritable coup de canon dans le monde des « maoïstes européens », si nombreux à l’époque qu’ils monopolisaient les informations concernant la Chine.

    Ils accusèrent Pierre Ryckmans d’être un traitre et un faussaire, de colporter des ragots venus de Hongkong et des analystes de la CIA. Le fait d’avoir été si précoce dans sa dénonciation avait rendu ses propos inacceptables pour les sinologues de l’époque, admirateurs de Mao, qui refusaient de voir la véritable nature du régime chinois, habilement masquée par une intense propagande. C’est ce qui a probablement provoqué son exil en Australie. Pierre Ryckmans avait pris parti pour les victimes de la Révolution culturelle, y compris pour les milliers de chrétiens, protestants et catholiques, martyrisés par le régime.

    Ce qui est moins connu, à propos de Pierre Ryckmans, c’est l’influence qu’a eue sur lui le sinologue, savant et jésuite hongrois Laszlo (Ladislaus) Ladany (勞達一), qui dirigeait, à Hongkong, un centre qui rassemblait et analysait les informations sur la situation en Chine. Il publiait chaque mois un bulletin, China News Analysis, remarquablement bien informé et de très haut niveau. Les ambassades et consulats de la région y étaient tous abonnés malgré son prix exorbitant.

    Dès le début de la Révolution culturelle, le P. Ladany avait compris que cette agitation était un conflit de personnes et une immense lutte pour le pouvoir. Il a voulu le dire haut et fort. Cependant, ses affirmations n’atteignaient pas les intellectuels d’Europe et des Etats-Unis et le P. Ladany avait le sentiment de prêcher dans le désert, jusqu’à ce que Pierre Ryckmans s’intéresse à ses écrits et les répercute dans le monde entier. Ce dernier a reconnu bien volontiers avoir puisé dans China News Analysis, notamment ses numéros 759, 761, 762, 763 (mai à juillet 1969) pour écrire son livre. Le fait est que c’est le P. Ladany qui a inspiré à Pierre Ryckmans, lui qui était un spécialiste de la littérature classique chinoise, toute sa vision de la Révolution culturelle par le biais de China News Analysis.

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  • Tournai, du 31 août au 20 septembre : "Musiques à la Cathédrale"

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    Affiche_Musica2014_A4.jpg

    La 6e édition du festival "Musiques à la cathédrale" se déroulera du 31 août au 20 septembre 2014.

    Encouragés par le succès des saisons précédentes et l'accueil enthousiaste du public, nous proposons cette année encore une programmation de haut niveau qui fait la part belle à la musique vocale et instrumentale sans oublier l'orgue ni la trompette. 
    Découvrez vite le programme et les artistes sur notre site.

    A très bientôt dans la cathédrale de Tournai!

    L'équipe de musiCA

  • L'Apôtre, un film à découvrir

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    cheyenne_carron_interview_diocese_64.jpgRencontre avec la réalisatrice sur le site du diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron :

    Cheyenne Carron est une jeune réalisatrice, productrice et scénariste française. A l'occasion de la parution prochaine de son nouveau film, l'Apôtre, nous avons souhaité l'interviewer, ce qu'elle a gracieusement accepté de faire pour le site www.diocese64.org.

    Ce qui anime cette femme? la charité. Cette charité pousse le héros de son film à se convertir à la suite d'un événement bouleversant qu'elle même a réellement vécu ; et la mène aussi sur le chemin de son baptême qui aura lieu à Pâques.

    Silence...on tourne!propos recueillis par Thibault Luret pour le site www.diocese64.org

    Cheyenne, pourriez-vous présenter le film "l'Apôtre" dont vous êtes la réalisatrice?

    L'Apôtre est mon cinquième long métrage. Ce film raconte le récit d'un jeune musulman appelé à devenir imam, mais qui voit son identité bouleversée alors qu'il est touché par l'amour du Christ. Dans un chaos familial qui l'oppose à son frère, Akim tentera de se faire accepter par les siens. Lire l'interview complète réalisée sur le site officiel de Cheyenne Carron

    Pour les chrétiens, l'évangélisation est une mission fondamentale: étiez-vous, à l'origine du projet, animée par cette volonté de témoigner?

    L'origine du projet est marqué par un événement bouleversant que j'ai vécu lorsque j'avais 19 ans et dont j'ai voulu, par ce film, conserver la trace. La sœur du prêtre de mon village a été tuée. Étranglée par le fils de ses voisins. Je connaissais cette femme, elle était d’une bonté rare. Après le meurtre, le prêtre a dit qu’il souhaitait rester vivre auprès des parents du meurtrier de sa soeur, car sa présence les aiderait à vivre. C’était une famille musulmane d’origine marocaine. Ces paroles et ces actes m’ont profondément marquée.

    Cet acte de Charité si beau est, dans le film, le point de départ du désir de conversion de mon héros, Akim. Touché par ce message, il décide d’aller sur le chemin de la conversion.

    Le film l'Apôtre c'est avant tout pour moi une volonté de laisser le souvenir d'un saint homme anonyme que j'ai connu dans ma jeunesse. Il s'agit de ce prêtre. Des saints anonymes catholiques, il en existe beaucoup en France!

    Par ce film, j'ai voulu que le geste de ce prêtre à la mort de sa soeur soit pour toujours gravé quelque part, et qu'on ne l'oublie jamais.

    Pour vous, qu'est-ce-qu'un apôtre?

    Un héros. Car aujourd'hui, l'Eglise et les chrétiens sont régulièrement malmenés. Y compris en France!

    Un apôtre est quelqu'un qui témoigne de sa foi, au risque de ne pas suivre l'air du temps, la mode, ou la "bien-pensance".

    Comment être apôtre aujourd'hui?

    Je n'ai pas de "marche à suivre". Selon moi, chacun doit trouver sa voie. Ce qui est sûr, par contre, c'est que notre Église a besoin de fidèles courageux !

    Les relations avec les chrétiens sont régulièrement entachées par des actes de violence. Condamnez-vous ces actes anti-chrétiens?

    Les actes de violence contre les chrétiens sont le fait d'une minorité d'extrémistes qui ne sont réellement combattus par personne. Si tel était le cas, les massacres auraient déjà cessé ou tout du moins diminué.

    Étonnamment, en France, on a trop souvent tendance à défendre les "rebelles" syriens ou libyens alors que ce sont ceux-là même qui persécutent les chrétiens.

    Par ce film vous montrez malgré cela que le "pardon" coûte, mais qu'il sauve et guérit les blessures. Pardonnez-vous facilement? Acceptez-vous que Dieu puisse aussi vous pardonner?

    Le plus bel exemple de pardon, je l'ai eu en exemple par le prêtre de ma jeunesse. Ce prêtre m'a montré la grandeur de l'Amour qui anime les chrétiens, il est mon exemple.

    Il y a deux ans, j'ai commencé mon chemin vers le baptême. Je suis Catéchumène, et serai baptisée à la Veillée pascale 2014. Et pourtant je me sens encore bien loin d'atteindre un bon niveau de piété!

    Effectivement le pardon guérit de tout. Mais il y a des "pardons" que j'ai encore bien du mal à donner..

    Pour vous, un évêque doit-il, en pasteur, être à la tête des catholiques pour annoncer au monde ce qu'ils ont à lui dire?

    Absolument.

    Vous appartenez à l'univers du cinéma, de l'art et de la culture. Alors que beaucoup de vos confrères ont tendance à avoir un regard idéologique sur l'Eglise, vous apparaissez comme une exception. Le revendiquez-vous?

    Je ne "revendique" rien. Il en est ainsi et c'est tout. Moi j'aime l'Eglise, et je le dis, peu importe l'univers culturel qui m'entoure.

    Quelle est votre saint(e) préféré(e)?

    Sainte Clothilde ! Elle était l'épouse de Clovis, premier roi des Francs, qui s'est converti au christianisme. C'est elle qui l'a aidé dans son chemin de conversion. Elle était très pieuse. C'était une bonne reine, une bonne mère et la première reine catholique canonisée!

    Un petit mot pour les catholiques du Sud-Ouest?

    Pour les catholique du Sud-ouest, comme pour tous les autres: Soyons tous solidaires où que nous soyons. Et affirmons notre foi avec fierté, douceur et joie!

    Se procurer le DVD du film qui risque peu de passer sur vos écrans...

  • L’Eglise de Corée a-t-elle besoin d’un « aggiornamento » ?

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    Jean Mercier, sur le site de « La Vie », pointe ce qui contrarie, selon lui, l’Eglise du pape François (extraits) :

     « Que le christianisme soit la première religion parmi les Coréens - un tiers d'entre eux sont chrétiens, et 12% catholiques -, voilà qui constitue une mystérieuse anomalie si l’on considère l’incompatibilité qui existerait, a priori, entre la culture coréenne et les valeurs évangéliques (…) Même si le bouddhisme, et surtout le chamanisme - encore plus ancien - sont encore influents en Corée, c’est sans doute le système hérité du confucianisme qui marque le plus les rapports interpersonnels et les mentalités. »

    Selon le correspondant de « La Vie », les difficultés seraient les suivantes : trop de prêtres, trop d’esprit hiérarchique, trop de discipline, trop de déférence et trop de différences conceptuelles :

    « L’Eglise institutionnelle coréenne a vu gonfler ses rangs de centaines de milliers de convertis depuis le début des années 1980. Elle peut s’appuyer sur de très nombreux prêtres. Au-delà de l’image très positive de l’Eglise catholique dans la société (pour son rôle dans la démocratisation), le prêtre - contrairement à ce qui se passe en Occident - jouit d’un statut socialement valorisé, en raison des valeurs confucéennes qui renforcent son autorité. Le respect dû au supérieur renforce le respect dû au prêtre par son ordination (…). Ce phénomène a des conséquences négatives. En effet, il renforce l’architecture verticalisée de l’Eglise. La pléthore de prêtres et le nombre limité de paroisses implique que de nombreux jeunes prêtres se trouvent sous la coupe d’un curé tout puissant pendant de nombreuses années.(…)

    Les valeurs évangéliques de fraternité et d’égalité abolissent, théoriquement, dans la même appartenance au corps du Christ, les différences d’origine sociale et les niveaux hiérarchiques. Si ce défi est déjà difficile à relever dans l’Eglise catholique occidentale, il se mue en totale utopie dans le système culturel coréen où les rapports humains sont d’emblée marqués par un rapport hiérarchique.(…)

    Cette déférence hiérarchique existe dans aussi dans le rapport que le croyant doit entretenir avec Dieu. “Quand on est européen, on est habitué à tutoyer Dieu, et il n’est pas toujours facile de conduire une prière et de s’adresser à Dieu comme à une sorte de “super Empereur” par delà les nuées”, témoigne Laurence Vasseur, missionnaire d’origine belge (…).

    Au-delà du conflit de fond entre christianisme et confucianisme, la rencontre est laborieuse entre la pensée asiatique et la théologie chrétienne, Le jésuite Paul Park, théologien de l’université de Sogang, à Séoul, est le premier à se lamenter de cette difficulté (…).  Le conflit fondamental entre le mode de pensée asiatique et la théologie chrétienne explique que, très souvent, séminaristes et catéchumènes mémorisent gentiment la doctrine que l’on enseigne sans réellement comprendre de quoi il s’agit, ni pouvoir réellement s’approprier le fond du christianisme, se limitant à une pratique rituelle et collective. Les plus lucides des prêtres et évêques coréens y voient un défi particulièrement exigeant pour l’avenir du catholicisme au Pays du matin calme.

    Ref. La laborieuse rencontre entre la culture coréenne et le christianisme

    A lire cette analyse, on se prend à inverser la question posée : n’y aurait-il pas quelque valeur, dans la culture coréenne, dont l’ Occident "chrétien", ou postchrétien, pourrait tirer profit ?

    JPSC

  • La mort de Simon Leys

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    Nous apprenons la mort de Simon Leys (Pierre Ryckmans) dont, il y a deux ans, Frédéric Beibeder faisait l'éloge suivant à l'occasion de la publication du "Studio de l'inutilité" :

    Simon Leys, le Belge bondissant

    Les meilleurs écrivains français sont-ils tous belges? Georges Simenon, Henri Michaux, Félicien Marceau, Weyergans, Pirotte, Toussaint, Nothomb-ça-dépend-des-années... Dans son dernier livre, le Belge Pierre Ryckmans, dit Simon Leys, nous donne le secret de la supériorité de la «belgitude»: «S'il est une chose dont le Belge est pénétré, c'est de son insignifiance. Cela, en revanche, lui donne une incomparable liberté - un salubre irrespect, une tranquille impertinence.» Si les Belges sont meilleurs que nous, c'est parce qu'ils auraient développé un complexe d'infériorité par rapport à la langue française, vivant «à côté» de notre idiome. D'où leur souci d'écrire le plus clairement possible, avec l'autodérision élégante qui caractérise les habitants d'un pays en voie de disparition. (Ici, merci d'imaginer un sourire chinois.) Depuis Les Habits neufs du président Mao en 1971, Leys s'amuse à dire la vérité blessante avec une ironie belge et barbue. A 76 ans, il est devenu une sorte d'oracle émigré en Australie (comme son sosie, le Sud-Africain J. M. Coetzee), un prof de littérature idéal, un amateur d'art rigolo et érudit, gardant toujours à l'esprit l'adage de Chesterton: «Amusant n'est pas le contraire de sérieux, amusant est seulement le contraire de pas amusant.» Il existe un dragon de l'inutilité dans le Yi-King. Ne serait-ce pas la littérature, joie de l'intelligence et orgueil du temps volé aux importuns? Simon Leys bondit de Michaux à Orwell et de Conrad au prince de Ligne (dont il admire la définition de la noblesse comme «l'obligation de ne rien faire d'ignoble»), se moque du voyage en Chine de Roland Barthes (totalement aveugle sous la Révolution culturelle), et rappelle comment Camus soutint Czeslaw Milosz lors de son exil en France, contrairement à Sartre et Beauvoir. Comme dans son recueil précédent, Le Bonheur des petits poissons (Lattès, 2008), il cite, résume, compare, fourmille d'anecdotes et de citations originales: ce type est une mine d'or (de Shandong), un sinologue sinueux qui réunit la gourmandise de Bernard Frank, la précision de George Steiner et la curiosité de Jorge Luis Borges. Contrairement à ce que laisse entendre son titre, Le Studio de l'inutilité est un des livres les plus indispensables de l'année, au sens «emersonien»: «Les livres n'ont qu'une seule fonction: inspirer.» Ses textes stimulent, inspirent et émerveillent.

    Le Studio de l'inutilité, de Simon Leys, Flammarion, 291 p., 20 €.

    Frédéric Beigbeder

    Lire également : http://www.lexpress.fr/culture/livre/simon-leys-l-intellectuel-francais-ne-sait-pas-comment-on-ouvre-un-parapluie_1101597.html

  • La Chine veut créer sa propre «théologie chrétienne»

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    L'État chinois a décidé de construire sa propre «théologie chrétienne», sur fond de tensions entre les autorités et les communautés chrétiennes. Lu sur le site du « Figaro » :

    « La Chine entend établir une «théologie chrétienne» compatible avec la «culture chinoise» et le «socialisme». Le dirigeant de l'Administration d'État pour les affaires religieuses, Wang Zuo'an, a en effet déclaré dans le journal China Daily que sera construite une «théologie chrétienne chinoise […] adaptée aux conditions nationales», devant «intégrer la culture chinoise» et «être compatible avec le chemin du socialisme» défini par le Parti communiste.

    Cette annonce survient dans un contexte de tensions croissantes entre les communautés chrétiennes de Chine - protestantes et catholiques - et les autorités du pays. Actuellement, les autorités chinoises enquêtent notamment sur un couple de militants chrétiens canadiens engagé auprès des réfugiés nord-coréens et soupçonné d'espionnage.

    L'établissement d'un dogme chrétien officiel pourrait être l'occasion pour les dirigeants chinois d'intensifier leur encadrement - déjà très strict - des organisations religieuses, perçues comme des contre-pouvoirs potentiels.

    La religion chrétienne strictement encadrée

    En Chine, les pratiques cultuelles sont étroitement surveillées: seuls les lieux religieux reconnus officiellement par l'État chinois sont autorisés, et les forces de l'ordre dissolvent régulièrement des églises chrétiennes «souterraines». Ce contrôle rigoureux n'empêche pas le Parti communiste chinois de s'inquiéter du développement du christianisme dans le pays: en avril, une église monumentale pourtant reconnue par les autorités a été détruite dans la ville de Wenzhou, où résident un million de chrétiens, sur ordre du gouverneur local.

    Cette crispation des dirigeants chinois sur la question religieuse s'accompagne d'un essor bien réel de la population chrétienne. Actuellement, la Chine compte entre 23 et 40 millions de protestants et 12 millions de catholiques, appartenant à l'Église catholique reconnue par l'État ou à celle, souterraine, fidèle à Rome.

    Ces chiffres restent relativement faibles au regard de la population totale du pays, supérieure à 1,4 milliard d'individus. Toutefois, selon une étude de l'université de Purdue (Indiana) relayée par le Telegraph en avril, le nombre de fidèles du Christ en Chine pourrait dépasser 247 millions en 2030 - soit plus qu'au Mexique, au Brésil ou aux États-Unis.

    Des mesures anti-islam dans le Xinjiang

    La religion chrétienne n'est pas la seule à préoccuper Pékin. L'islam fait également l'objet d'un contrôle particulier de la part des représentants de l'État, allant parfois jusqu'à l'interdiction de coutumes et d'usages vestimentaires liés à cette religion.

    La ville de Karamay, dans le Xinjiang (nord-ouest de la Chine), a par exemple décidé de prohiber le temps d'une compétition sportive locale le port du voile islamique - le niqab, couvrant tout le visage hormis les yeux, mais également le hijab, couvrant les cheveux et le cou. Cette année, au début du ramadan en juillet, les autorités dans cette région ont également fortement limité la possibilité pour les musulmans d'observer certains rites: les fonctionnaires, enseignants et étudiants se sont vu interdire de pratiquer le jeûne durant la journée en se forçant à se rendre à la cantine, et l'accès aux mosquées a été restreint.

    Ces mesures anti-islam sont justifiées par les autorités chinoises par la lutte contre les revendications indépendantistes d'une partie des Ouïghours - une ethnie musulmane turcophone qui compte entre neuf et dix millions d'individus dans la région. Pékin accuse les militants ouïghours d'être responsables des attentats sanglants commis ces derniers mois dans le Xinjiang. Dernièrement, lundi 28 juillet, des affrontements ont causé la mort de 59 «terroristes» et 37 civils.

    Thomas Eustache »

     Ref. La Chine veut créer sa propre «théologie chrétienne»

    Sale temps pour les chrétiens sur la planète. Il leur manque aujourd’hui une grande voix prophétique pour les confirmer dans la foi reçue du Seigneur. Demeure la petite fille Espérance, dont a si bien parlé le poète Péguy mort au front, voici juste un siècle,  à l’aube d'une guerre qui fit des millions de morts...

     JPSC

  • Quand de jeunes réfugiés chrétiens d’Irak découvrent en Europe un monde relativiste et indifférent

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    Lu sur le site de l’hebdomadaire  Famille chrétienne  sous le titre  « Réfugiés en France, les chrétiens d’Irak se heurtent à l’indifférence ». Extraits.

    Réfugiés politiques en France depuis l’attentat contre la cathédrale syriaque de Bagdad, en octobre 2010, trois jeunes Irakiens racontent sans concession la manière impersonnelle, voire glaciale, dont ils ont été accueillis en France.

    Leur parole est franche envers le pays qui les a accueillis en octobre 2010, après l’attentat perpétré contre la cathédrale syriaque de Bagdad. La France, Pierre, Mariam et Benoît, jeunes réfugiés politiques irakiens, lui doivent énormément. Ils le savent. Le mouvement de solidarité qui s’est mis en place ces dernières semaines pour soutenir les chrétiens d’Orient les touche. « Je veux dire merci aux chrétiens, ici, en France, qui organisent des manifestations. Si elles ne changent rien à la situation en Irak, au moins elles ont le mérite de dire : on ne vous oublie pas. C’est très important », témoigne Pierre.

    Comme Michèle Alliot-Marie l’avait fait en 2010, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, et son homologue de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, ont proposé le 28 juillet l’asile aux chrétiens irakiens. « Si Mgr Sako a raison de dire que les chrétiens d’Irak doivent rester sur leur terre historique, explique Benoît, les familles doivent aussi prendre une décision pour sauver leur vie ! La meilleure solution pour les chrétiens, aujourd’hui, c’est de partir », poursuit le jeune hommene cachant pas les faibles chances qu’il a un jour de revoir son pays.

    Mariam, jeune lycéenne qui vient de passer son bac de français avec un brillant 19 à l’oral, se montre plus sceptique :« La France accepte de les accueillir. Mais comment pourront-ils venir ici ? », s’interroge-t-elle. Et surtout, comment seront-ils réellement accueillis ?

    Car pour eux, comme pour de nombreuses autres familles irakiennes, arriver à Paris à l’automne 2010 ne fut pas simple. Loin de là. Ce fut, d’abord, le choc de découvrir une France qui n’est pas celle où ils avaient cru se réfugier. Non pas une société chrétienne, mais multiculturelle et athée. « J’avais imaginé la France et quand je suis arrivé à Paris, j’ai trouvé tout autre chose… », témoigne Benoît.

    Ce choc, dont ils parlent volontiers, cache une autre amertume : celle de ne pas se sentir accueillis par les Français, particulièrement les chrétiens. Sur place, ils ont trouvé le traitement de l’administration française « froid et compliqué ». Aucune structure performante n’était présente pour les aider à s’insérer. Mariam se souvient : « On a trouvé de l’aide auprès des Arabes, qui croyaient que nous étions musulmans. Mais quand ils apprenaient que nous étions chrétiens, ils partaient ».

    Est-ce plus difficile pour un chrétien de s’installer en France ? « Nous rencontrons beaucoup de difficultés, alors que nous sommes chassés de notre pays », répond la lycéenne. « Nous ne sommes pas venus par envie, mais parce que nous y étions obligés. Les Algériens, les Marocains, les Turcs viennent ici pour trouver un travail, et ils sont presque mieux traités par l’État », dénonce-t-elle sans concession.

    Alors, quand ils entendent certains discours politiques, comme la réaction de Louis Aliot (FN) à la proposition de M. Fabius d’ouvrir l’asile aux chrétiens orientaux, les jeunes Irakiens voient rouge. « Selon lui, il n’y a plus de place en France pour les immigrés. Il nous a comparés à la misère, alors que nous n’étions pas pauvres dans notre pays. Étrangement, il y a toujours de la place pour les autres mais pas pour les chrétiens, alors qu’eux, ils ont vraiment besoin de se réfugier. J’ai toujours de la famille en Irak : ils sont morts de peur, et ne savent pas quoi faire. » (…)

    Les beaux discours sont aussi souvent synonymes, ensuite, d’abandon. C’est l’avis d’Arnaud Duroyaume, qui s’occupe d’aider les Irakiens chrétiens. « Combien de fois on leur a dit : « On s’occupe de vous » ? Mitterrand a fait la même chose avec les Libanais : « Venez dans les hôpitaux ». Et après, c’était « Débrouillez-vous ». Combien de Libanais se sont retrouvés à la rue, alors qu’on leur avait fait miroiter un vrai accueil ? » Selon lui, cette froideur s’explique par une gêne envers les Arabes chrétiens.

    Du coup, les Irakiens souffrent de vivre dans un contexte très éloigné du leur, déspiritualisé et parfois violent, comme les banlieues. Pour Arnaud Duroyaume, la solution consiste à sortir du ghetto communautaire, à s’ouvrir à la diversité dans l’Église. « Les Irakiens envoyés dans les banlieues, s’ils ne vont pas à la messe à côté de chez eux, au bout d’un moment, ils n’y vont plus. Je vois plein de jeunes livrés à eux-mêmes. Le père de famille, dans la culture orientale, est très important. Il y a un gros problème d’adaptation : soit le père verrouille tout, et ce n’est pas bon dans la société où l’on vit, soit il abandonne. Il y a beaucoup de jeunes qui sont livrés à eux-mêmes, et commencent à avoir des comportements choquants. » Et Mariam de confirmer : « On était dans un pays avec énormément de règles. Vivant en France, je découvre qu’en fait, les règles, j’aimais bien ».

    Quand Arnaud Duroyaume est allé à la rencontre des rescapés de la cathédrale, il a réalisé qu’il était l’un des seuls chrétiens non orientaux à avoir eu cette démarche. L’accueil dans les paroisses n’a pas été non plus à la hauteur. « J’ai essayé de les intégrer dans diverses structures comme le scoutisme ou les Béatitudes, mais ça n’a pas marché », regrette-t-il. Ceux qui les reçoivent souvent et avec joie font partie de la frange la plus traditionnelle, comme la paroisse Saint-Eugène, le centre Saint-Paul ou encore la communauté Saint-Martin. « Au pèlerinage de Chartres, je me suis dit : enfin, je suis en France. Je me suis sentie intégrée ! On est mieux accueillis chez les traditionnalistes qu’ailleurs », confirme Mariam. « Je ne sais pas pourquoi, mais on a senti quelque chose de différent. » (…) . Pauline Quillon.

    Ref. Réfugiés en France, les chrétiens d’Irak se heurtent à l’indifférence

    C’est que la mentalité « traditionaliste » est, comme dirait Monsieur de la Palice, la plus proche de celle des chrétientés traditionnelles…

    JPSC