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Culture - Page 271

  • Quand le patron des Experts Manhattan raconte sa conversion au catholicisme

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    Un récit que l'on peut lire sur le site d'aleteia.org :

    Conversion : Gary Sinise, un expert témoigne de sa foi

    Acteur, réalisateur, musicien, philantrope et patriote, Gary Sinise a récemment témoigné de sa conversion au catholicisme.

    SUSAN E. WILLS (1)

    Il était l’invité surprise du dernier Congrès annuel des Chevaliers de Colomb, à Orlando, aux Etats-Unis : le célèbre patron des Experts Manhattan a notamment partagé avec les 2000 membres de cette association le récit de sa conversion.

    Le premier surpris de se retrouver là semblait d'ailleurs être Gary Sinise lui-même. L’acteur a avoué que « lui et sa famille étaient sans religion », jusqu’au jour où son épouse est revenue aux racines catholiques de sa mère, dont elle s'était éloignée au fil des années. Ensuite, lui-même a lentement suivi son propre chemin de conversion, jusqu’à sa confirmation en 2010. Gary Sinise avait déjà confié dans une interview il y a quelques années son soutien à la décision prise par sa femme, Moira, d'origine irlandaise.

    L'interprète des Experts Manhattan était en tournage en Caroline du Nord quand sa femme et ses trois enfants sont venus lui rendre visite, alors qu’un ouragan se déplaçait vers les côtes. Comprenant que les vols seraient annulés, il loua une voiture et les conduisit en direction de Charlotte, à travers des vents soufflant en tempête, une pluie battante et la foudre toute proche. À un moment donné, Moira s’est tournée vers lui et lui a annoncé que, dès son retour à Chicago, elle retournerait à l’Eglise catholique et que les enfants seraient désormais scolarisés dans des écoles catholiques. L'acteur en est resté stupéfait, et à vrai dire n'était pas particulièrement heureux de cette décision. La seule chose qu’il connaissait des écoles catholiques ? Les histoires terrifiantes que lui avaient racontées deux amis, des amis affligés par ailleurs d’un certain “complexe de culpabilité.” 

    Dix ans pour "traverser le Tibre"

    Gary Sinise avait alors répondu à sa compagne quelque chose comme : « Non, mais tu es folle ou quoi? ». Mais son épouse a fait comme elle avait dit, suivant le programme d'un "rite d’initiation chrétienne pour adultes" (RCIA, Rite of Christian Initiation of Adults) et inscrivant leurs enfants dans une école catholique. Deux ans plus tard, lors de la veillée pascale, elle recevait le baptême. Dans le même temps, l'école s'est avérée être le contraire de ce à quoi le célèbre acteur s’attendait. Gary Sinise a reconnu qu'il s'agissait d'un bon environnement pour ses enfants, et en est même devenu l'un des bienfaiteurs. Mais il lui aura fallu dix autres années avant de « traverser le Tibre », mais dix années remplies d’activités de bienfaisance.

    Peu de temps après les évènements du 11 septembre, le célèbre acteur et Expert avait été invité “en tant que célébrité” à rencontrer les premiers à être intervenus sur place, et à découvrir des héros comme le père Mychal Judge, aumônier de la brigade des pompiers de New York, mort en portant secours aux victimes lors de l'effondrement des Twin Towers.

    Pour les enfants d'Irak

    En 2003, Gary Sinise a par ailleurs cofondé  l’Opération Enfants d’Irak (“Operation Iraqi Children”). Pendant plus de neuf ans, il a ainsi levé des fonds et recueilli des dons en fournitures scolaires et en vêtements pour les enfants dont les écoles avaient été reconstruites par l’armée. Bilan de cette opération : pas moins de 358 763  kits de fournitures scolaires, des milliers d'animaux en peluche, des chaussures et équipements de sport, des centaines de boîtes de chaussures, vêtements, fournitures, produits alimentaires et d'hygiène et de jouets.

    La cause des vétérans blessés

    Enfin, via les 119 concerts de l’USO (United Service Organization) organisés pour les militaires américains et leurs familles avec le groupe de Gary Sinise, le Lt.Dan Band, l'acteur  s'est aussi dévoué pour la cause des vétérans blessés. Sa fondation s‘est lancée dans un programme de restauration de l’indépendance et de soutien de l’autonomie (RISE, Restoring Independence and Supporting Empowerment). L’objectif : construire des « maisons intelligentes » pour les anciens combattants gravement blessés. En partenariat avec les Chevaliers de Colomb, devant qui l'acteur et réalisateur témoignait, un ancien soldat d'infanterie de l'armée ayant perdu ses deux jambes et un bras dans une explosion en bordure de route en Afghanistan, peut désormais se déplacer seul dans une nouvelle maison high-tech, où il demeure avec sa femme. Gary Sinise a tenu lors de son intervention à exprimer sa gratitude pour la collaboration des Chevaliers à cette oeuvre, et pour leurs années d’« énorme travail caritatif, incroyablement généreux, et de mission ».

    (1) Susan E. Wills est éditrice Spiritualité de l’édition anglophone d’Aleteia

    Article traduit par Elisabeth de Lavigne 

  • Quand Pierre Ryckmans (Simon Leys) puisait son inspiration auprès d'un jésuite hongrois

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    Lu sur le site d'Eglises d'Asie (21/08/2014) :

    A propos de Pierre Ryckmans, alias Simon Leys, et des sources qui ont inspiré 'Les Habits neufs du président Mao'

    Le sinologue et écrivain belge Pierre Ryckmans est décédé en Australie à l’âge de 78 ans. Il s’est éteint le 11 août 2014, à Canberra, capitale fédérale australienne, où il vivait et enseignait depuis les années 1970.

    Pierre Ryckmans parlait peu des raisons de son exil en Australie, mais les années qu’il avait vécues Hongkong, auparavant, avaient été pour lui les plus marquantes et les plus fécondes mais aussi les plus éprouvantes.

    Avant tout sinologue à la culture encyclopédique, il a traduit Lu Xun et Les Entretiens de Confucius mais il restera dans la mémoire des observateurs de la Chine comme celui qui a courageusement dénoncé, avant tous et presque seul contre beaucoup, les monstruosités de la Révolution culturelle lancée par Mao de 1966 à 1976 en Chine. Son livre publié en 1971, Les Habits neufs du président Mao, dénonçant la nature meurtrière du communisme de Mao, fit l’effet d’un véritable coup de canon dans le monde des « maoïstes européens », si nombreux à l’époque qu’ils monopolisaient les informations concernant la Chine.

    Ils accusèrent Pierre Ryckmans d’être un traitre et un faussaire, de colporter des ragots venus de Hongkong et des analystes de la CIA. Le fait d’avoir été si précoce dans sa dénonciation avait rendu ses propos inacceptables pour les sinologues de l’époque, admirateurs de Mao, qui refusaient de voir la véritable nature du régime chinois, habilement masquée par une intense propagande. C’est ce qui a probablement provoqué son exil en Australie. Pierre Ryckmans avait pris parti pour les victimes de la Révolution culturelle, y compris pour les milliers de chrétiens, protestants et catholiques, martyrisés par le régime.

    Ce qui est moins connu, à propos de Pierre Ryckmans, c’est l’influence qu’a eue sur lui le sinologue, savant et jésuite hongrois Laszlo (Ladislaus) Ladany (勞達一), qui dirigeait, à Hongkong, un centre qui rassemblait et analysait les informations sur la situation en Chine. Il publiait chaque mois un bulletin, China News Analysis, remarquablement bien informé et de très haut niveau. Les ambassades et consulats de la région y étaient tous abonnés malgré son prix exorbitant.

    Dès le début de la Révolution culturelle, le P. Ladany avait compris que cette agitation était un conflit de personnes et une immense lutte pour le pouvoir. Il a voulu le dire haut et fort. Cependant, ses affirmations n’atteignaient pas les intellectuels d’Europe et des Etats-Unis et le P. Ladany avait le sentiment de prêcher dans le désert, jusqu’à ce que Pierre Ryckmans s’intéresse à ses écrits et les répercute dans le monde entier. Ce dernier a reconnu bien volontiers avoir puisé dans China News Analysis, notamment ses numéros 759, 761, 762, 763 (mai à juillet 1969) pour écrire son livre. Le fait est que c’est le P. Ladany qui a inspiré à Pierre Ryckmans, lui qui était un spécialiste de la littérature classique chinoise, toute sa vision de la Révolution culturelle par le biais de China News Analysis.

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  • Tournai, du 31 août au 20 septembre : "Musiques à la Cathédrale"

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    Affiche_Musica2014_A4.jpg

    La 6e édition du festival "Musiques à la cathédrale" se déroulera du 31 août au 20 septembre 2014.

    Encouragés par le succès des saisons précédentes et l'accueil enthousiaste du public, nous proposons cette année encore une programmation de haut niveau qui fait la part belle à la musique vocale et instrumentale sans oublier l'orgue ni la trompette. 
    Découvrez vite le programme et les artistes sur notre site.

    A très bientôt dans la cathédrale de Tournai!

    L'équipe de musiCA

  • L'Apôtre, un film à découvrir

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    cheyenne_carron_interview_diocese_64.jpgRencontre avec la réalisatrice sur le site du diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron :

    Cheyenne Carron est une jeune réalisatrice, productrice et scénariste française. A l'occasion de la parution prochaine de son nouveau film, l'Apôtre, nous avons souhaité l'interviewer, ce qu'elle a gracieusement accepté de faire pour le site www.diocese64.org.

    Ce qui anime cette femme? la charité. Cette charité pousse le héros de son film à se convertir à la suite d'un événement bouleversant qu'elle même a réellement vécu ; et la mène aussi sur le chemin de son baptême qui aura lieu à Pâques.

    Silence...on tourne!propos recueillis par Thibault Luret pour le site www.diocese64.org

    Cheyenne, pourriez-vous présenter le film "l'Apôtre" dont vous êtes la réalisatrice?

    L'Apôtre est mon cinquième long métrage. Ce film raconte le récit d'un jeune musulman appelé à devenir imam, mais qui voit son identité bouleversée alors qu'il est touché par l'amour du Christ. Dans un chaos familial qui l'oppose à son frère, Akim tentera de se faire accepter par les siens. Lire l'interview complète réalisée sur le site officiel de Cheyenne Carron

    Pour les chrétiens, l'évangélisation est une mission fondamentale: étiez-vous, à l'origine du projet, animée par cette volonté de témoigner?

    L'origine du projet est marqué par un événement bouleversant que j'ai vécu lorsque j'avais 19 ans et dont j'ai voulu, par ce film, conserver la trace. La sœur du prêtre de mon village a été tuée. Étranglée par le fils de ses voisins. Je connaissais cette femme, elle était d’une bonté rare. Après le meurtre, le prêtre a dit qu’il souhaitait rester vivre auprès des parents du meurtrier de sa soeur, car sa présence les aiderait à vivre. C’était une famille musulmane d’origine marocaine. Ces paroles et ces actes m’ont profondément marquée.

    Cet acte de Charité si beau est, dans le film, le point de départ du désir de conversion de mon héros, Akim. Touché par ce message, il décide d’aller sur le chemin de la conversion.

    Le film l'Apôtre c'est avant tout pour moi une volonté de laisser le souvenir d'un saint homme anonyme que j'ai connu dans ma jeunesse. Il s'agit de ce prêtre. Des saints anonymes catholiques, il en existe beaucoup en France!

    Par ce film, j'ai voulu que le geste de ce prêtre à la mort de sa soeur soit pour toujours gravé quelque part, et qu'on ne l'oublie jamais.

    Pour vous, qu'est-ce-qu'un apôtre?

    Un héros. Car aujourd'hui, l'Eglise et les chrétiens sont régulièrement malmenés. Y compris en France!

    Un apôtre est quelqu'un qui témoigne de sa foi, au risque de ne pas suivre l'air du temps, la mode, ou la "bien-pensance".

    Comment être apôtre aujourd'hui?

    Je n'ai pas de "marche à suivre". Selon moi, chacun doit trouver sa voie. Ce qui est sûr, par contre, c'est que notre Église a besoin de fidèles courageux !

    Les relations avec les chrétiens sont régulièrement entachées par des actes de violence. Condamnez-vous ces actes anti-chrétiens?

    Les actes de violence contre les chrétiens sont le fait d'une minorité d'extrémistes qui ne sont réellement combattus par personne. Si tel était le cas, les massacres auraient déjà cessé ou tout du moins diminué.

    Étonnamment, en France, on a trop souvent tendance à défendre les "rebelles" syriens ou libyens alors que ce sont ceux-là même qui persécutent les chrétiens.

    Par ce film vous montrez malgré cela que le "pardon" coûte, mais qu'il sauve et guérit les blessures. Pardonnez-vous facilement? Acceptez-vous que Dieu puisse aussi vous pardonner?

    Le plus bel exemple de pardon, je l'ai eu en exemple par le prêtre de ma jeunesse. Ce prêtre m'a montré la grandeur de l'Amour qui anime les chrétiens, il est mon exemple.

    Il y a deux ans, j'ai commencé mon chemin vers le baptême. Je suis Catéchumène, et serai baptisée à la Veillée pascale 2014. Et pourtant je me sens encore bien loin d'atteindre un bon niveau de piété!

    Effectivement le pardon guérit de tout. Mais il y a des "pardons" que j'ai encore bien du mal à donner..

    Pour vous, un évêque doit-il, en pasteur, être à la tête des catholiques pour annoncer au monde ce qu'ils ont à lui dire?

    Absolument.

    Vous appartenez à l'univers du cinéma, de l'art et de la culture. Alors que beaucoup de vos confrères ont tendance à avoir un regard idéologique sur l'Eglise, vous apparaissez comme une exception. Le revendiquez-vous?

    Je ne "revendique" rien. Il en est ainsi et c'est tout. Moi j'aime l'Eglise, et je le dis, peu importe l'univers culturel qui m'entoure.

    Quelle est votre saint(e) préféré(e)?

    Sainte Clothilde ! Elle était l'épouse de Clovis, premier roi des Francs, qui s'est converti au christianisme. C'est elle qui l'a aidé dans son chemin de conversion. Elle était très pieuse. C'était une bonne reine, une bonne mère et la première reine catholique canonisée!

    Un petit mot pour les catholiques du Sud-Ouest?

    Pour les catholique du Sud-ouest, comme pour tous les autres: Soyons tous solidaires où que nous soyons. Et affirmons notre foi avec fierté, douceur et joie!

    Se procurer le DVD du film qui risque peu de passer sur vos écrans...

  • L’Eglise de Corée a-t-elle besoin d’un « aggiornamento » ?

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    Jean Mercier, sur le site de « La Vie », pointe ce qui contrarie, selon lui, l’Eglise du pape François (extraits) :

     « Que le christianisme soit la première religion parmi les Coréens - un tiers d'entre eux sont chrétiens, et 12% catholiques -, voilà qui constitue une mystérieuse anomalie si l’on considère l’incompatibilité qui existerait, a priori, entre la culture coréenne et les valeurs évangéliques (…) Même si le bouddhisme, et surtout le chamanisme - encore plus ancien - sont encore influents en Corée, c’est sans doute le système hérité du confucianisme qui marque le plus les rapports interpersonnels et les mentalités. »

    Selon le correspondant de « La Vie », les difficultés seraient les suivantes : trop de prêtres, trop d’esprit hiérarchique, trop de discipline, trop de déférence et trop de différences conceptuelles :

    « L’Eglise institutionnelle coréenne a vu gonfler ses rangs de centaines de milliers de convertis depuis le début des années 1980. Elle peut s’appuyer sur de très nombreux prêtres. Au-delà de l’image très positive de l’Eglise catholique dans la société (pour son rôle dans la démocratisation), le prêtre - contrairement à ce qui se passe en Occident - jouit d’un statut socialement valorisé, en raison des valeurs confucéennes qui renforcent son autorité. Le respect dû au supérieur renforce le respect dû au prêtre par son ordination (…). Ce phénomène a des conséquences négatives. En effet, il renforce l’architecture verticalisée de l’Eglise. La pléthore de prêtres et le nombre limité de paroisses implique que de nombreux jeunes prêtres se trouvent sous la coupe d’un curé tout puissant pendant de nombreuses années.(…)

    Les valeurs évangéliques de fraternité et d’égalité abolissent, théoriquement, dans la même appartenance au corps du Christ, les différences d’origine sociale et les niveaux hiérarchiques. Si ce défi est déjà difficile à relever dans l’Eglise catholique occidentale, il se mue en totale utopie dans le système culturel coréen où les rapports humains sont d’emblée marqués par un rapport hiérarchique.(…)

    Cette déférence hiérarchique existe dans aussi dans le rapport que le croyant doit entretenir avec Dieu. “Quand on est européen, on est habitué à tutoyer Dieu, et il n’est pas toujours facile de conduire une prière et de s’adresser à Dieu comme à une sorte de “super Empereur” par delà les nuées”, témoigne Laurence Vasseur, missionnaire d’origine belge (…).

    Au-delà du conflit de fond entre christianisme et confucianisme, la rencontre est laborieuse entre la pensée asiatique et la théologie chrétienne, Le jésuite Paul Park, théologien de l’université de Sogang, à Séoul, est le premier à se lamenter de cette difficulté (…).  Le conflit fondamental entre le mode de pensée asiatique et la théologie chrétienne explique que, très souvent, séminaristes et catéchumènes mémorisent gentiment la doctrine que l’on enseigne sans réellement comprendre de quoi il s’agit, ni pouvoir réellement s’approprier le fond du christianisme, se limitant à une pratique rituelle et collective. Les plus lucides des prêtres et évêques coréens y voient un défi particulièrement exigeant pour l’avenir du catholicisme au Pays du matin calme.

    Ref. La laborieuse rencontre entre la culture coréenne et le christianisme

    A lire cette analyse, on se prend à inverser la question posée : n’y aurait-il pas quelque valeur, dans la culture coréenne, dont l’ Occident "chrétien", ou postchrétien, pourrait tirer profit ?

    JPSC

  • La mort de Simon Leys

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    Nous apprenons la mort de Simon Leys (Pierre Ryckmans) dont, il y a deux ans, Frédéric Beibeder faisait l'éloge suivant à l'occasion de la publication du "Studio de l'inutilité" :

    Simon Leys, le Belge bondissant

    Les meilleurs écrivains français sont-ils tous belges? Georges Simenon, Henri Michaux, Félicien Marceau, Weyergans, Pirotte, Toussaint, Nothomb-ça-dépend-des-années... Dans son dernier livre, le Belge Pierre Ryckmans, dit Simon Leys, nous donne le secret de la supériorité de la «belgitude»: «S'il est une chose dont le Belge est pénétré, c'est de son insignifiance. Cela, en revanche, lui donne une incomparable liberté - un salubre irrespect, une tranquille impertinence.» Si les Belges sont meilleurs que nous, c'est parce qu'ils auraient développé un complexe d'infériorité par rapport à la langue française, vivant «à côté» de notre idiome. D'où leur souci d'écrire le plus clairement possible, avec l'autodérision élégante qui caractérise les habitants d'un pays en voie de disparition. (Ici, merci d'imaginer un sourire chinois.) Depuis Les Habits neufs du président Mao en 1971, Leys s'amuse à dire la vérité blessante avec une ironie belge et barbue. A 76 ans, il est devenu une sorte d'oracle émigré en Australie (comme son sosie, le Sud-Africain J. M. Coetzee), un prof de littérature idéal, un amateur d'art rigolo et érudit, gardant toujours à l'esprit l'adage de Chesterton: «Amusant n'est pas le contraire de sérieux, amusant est seulement le contraire de pas amusant.» Il existe un dragon de l'inutilité dans le Yi-King. Ne serait-ce pas la littérature, joie de l'intelligence et orgueil du temps volé aux importuns? Simon Leys bondit de Michaux à Orwell et de Conrad au prince de Ligne (dont il admire la définition de la noblesse comme «l'obligation de ne rien faire d'ignoble»), se moque du voyage en Chine de Roland Barthes (totalement aveugle sous la Révolution culturelle), et rappelle comment Camus soutint Czeslaw Milosz lors de son exil en France, contrairement à Sartre et Beauvoir. Comme dans son recueil précédent, Le Bonheur des petits poissons (Lattès, 2008), il cite, résume, compare, fourmille d'anecdotes et de citations originales: ce type est une mine d'or (de Shandong), un sinologue sinueux qui réunit la gourmandise de Bernard Frank, la précision de George Steiner et la curiosité de Jorge Luis Borges. Contrairement à ce que laisse entendre son titre, Le Studio de l'inutilité est un des livres les plus indispensables de l'année, au sens «emersonien»: «Les livres n'ont qu'une seule fonction: inspirer.» Ses textes stimulent, inspirent et émerveillent.

    Le Studio de l'inutilité, de Simon Leys, Flammarion, 291 p., 20 €.

    Frédéric Beigbeder

    Lire également : http://www.lexpress.fr/culture/livre/simon-leys-l-intellectuel-francais-ne-sait-pas-comment-on-ouvre-un-parapluie_1101597.html

  • La Chine veut créer sa propre «théologie chrétienne»

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    L'État chinois a décidé de construire sa propre «théologie chrétienne», sur fond de tensions entre les autorités et les communautés chrétiennes. Lu sur le site du « Figaro » :

    « La Chine entend établir une «théologie chrétienne» compatible avec la «culture chinoise» et le «socialisme». Le dirigeant de l'Administration d'État pour les affaires religieuses, Wang Zuo'an, a en effet déclaré dans le journal China Daily que sera construite une «théologie chrétienne chinoise […] adaptée aux conditions nationales», devant «intégrer la culture chinoise» et «être compatible avec le chemin du socialisme» défini par le Parti communiste.

    Cette annonce survient dans un contexte de tensions croissantes entre les communautés chrétiennes de Chine - protestantes et catholiques - et les autorités du pays. Actuellement, les autorités chinoises enquêtent notamment sur un couple de militants chrétiens canadiens engagé auprès des réfugiés nord-coréens et soupçonné d'espionnage.

    L'établissement d'un dogme chrétien officiel pourrait être l'occasion pour les dirigeants chinois d'intensifier leur encadrement - déjà très strict - des organisations religieuses, perçues comme des contre-pouvoirs potentiels.

    La religion chrétienne strictement encadrée

    En Chine, les pratiques cultuelles sont étroitement surveillées: seuls les lieux religieux reconnus officiellement par l'État chinois sont autorisés, et les forces de l'ordre dissolvent régulièrement des églises chrétiennes «souterraines». Ce contrôle rigoureux n'empêche pas le Parti communiste chinois de s'inquiéter du développement du christianisme dans le pays: en avril, une église monumentale pourtant reconnue par les autorités a été détruite dans la ville de Wenzhou, où résident un million de chrétiens, sur ordre du gouverneur local.

    Cette crispation des dirigeants chinois sur la question religieuse s'accompagne d'un essor bien réel de la population chrétienne. Actuellement, la Chine compte entre 23 et 40 millions de protestants et 12 millions de catholiques, appartenant à l'Église catholique reconnue par l'État ou à celle, souterraine, fidèle à Rome.

    Ces chiffres restent relativement faibles au regard de la population totale du pays, supérieure à 1,4 milliard d'individus. Toutefois, selon une étude de l'université de Purdue (Indiana) relayée par le Telegraph en avril, le nombre de fidèles du Christ en Chine pourrait dépasser 247 millions en 2030 - soit plus qu'au Mexique, au Brésil ou aux États-Unis.

    Des mesures anti-islam dans le Xinjiang

    La religion chrétienne n'est pas la seule à préoccuper Pékin. L'islam fait également l'objet d'un contrôle particulier de la part des représentants de l'État, allant parfois jusqu'à l'interdiction de coutumes et d'usages vestimentaires liés à cette religion.

    La ville de Karamay, dans le Xinjiang (nord-ouest de la Chine), a par exemple décidé de prohiber le temps d'une compétition sportive locale le port du voile islamique - le niqab, couvrant tout le visage hormis les yeux, mais également le hijab, couvrant les cheveux et le cou. Cette année, au début du ramadan en juillet, les autorités dans cette région ont également fortement limité la possibilité pour les musulmans d'observer certains rites: les fonctionnaires, enseignants et étudiants se sont vu interdire de pratiquer le jeûne durant la journée en se forçant à se rendre à la cantine, et l'accès aux mosquées a été restreint.

    Ces mesures anti-islam sont justifiées par les autorités chinoises par la lutte contre les revendications indépendantistes d'une partie des Ouïghours - une ethnie musulmane turcophone qui compte entre neuf et dix millions d'individus dans la région. Pékin accuse les militants ouïghours d'être responsables des attentats sanglants commis ces derniers mois dans le Xinjiang. Dernièrement, lundi 28 juillet, des affrontements ont causé la mort de 59 «terroristes» et 37 civils.

    Thomas Eustache »

     Ref. La Chine veut créer sa propre «théologie chrétienne»

    Sale temps pour les chrétiens sur la planète. Il leur manque aujourd’hui une grande voix prophétique pour les confirmer dans la foi reçue du Seigneur. Demeure la petite fille Espérance, dont a si bien parlé le poète Péguy mort au front, voici juste un siècle,  à l’aube d'une guerre qui fit des millions de morts...

     JPSC

  • Quand de jeunes réfugiés chrétiens d’Irak découvrent en Europe un monde relativiste et indifférent

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    Lu sur le site de l’hebdomadaire  Famille chrétienne  sous le titre  « Réfugiés en France, les chrétiens d’Irak se heurtent à l’indifférence ». Extraits.

    Réfugiés politiques en France depuis l’attentat contre la cathédrale syriaque de Bagdad, en octobre 2010, trois jeunes Irakiens racontent sans concession la manière impersonnelle, voire glaciale, dont ils ont été accueillis en France.

    Leur parole est franche envers le pays qui les a accueillis en octobre 2010, après l’attentat perpétré contre la cathédrale syriaque de Bagdad. La France, Pierre, Mariam et Benoît, jeunes réfugiés politiques irakiens, lui doivent énormément. Ils le savent. Le mouvement de solidarité qui s’est mis en place ces dernières semaines pour soutenir les chrétiens d’Orient les touche. « Je veux dire merci aux chrétiens, ici, en France, qui organisent des manifestations. Si elles ne changent rien à la situation en Irak, au moins elles ont le mérite de dire : on ne vous oublie pas. C’est très important », témoigne Pierre.

    Comme Michèle Alliot-Marie l’avait fait en 2010, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, et son homologue de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, ont proposé le 28 juillet l’asile aux chrétiens irakiens. « Si Mgr Sako a raison de dire que les chrétiens d’Irak doivent rester sur leur terre historique, explique Benoît, les familles doivent aussi prendre une décision pour sauver leur vie ! La meilleure solution pour les chrétiens, aujourd’hui, c’est de partir », poursuit le jeune hommene cachant pas les faibles chances qu’il a un jour de revoir son pays.

    Mariam, jeune lycéenne qui vient de passer son bac de français avec un brillant 19 à l’oral, se montre plus sceptique :« La France accepte de les accueillir. Mais comment pourront-ils venir ici ? », s’interroge-t-elle. Et surtout, comment seront-ils réellement accueillis ?

    Car pour eux, comme pour de nombreuses autres familles irakiennes, arriver à Paris à l’automne 2010 ne fut pas simple. Loin de là. Ce fut, d’abord, le choc de découvrir une France qui n’est pas celle où ils avaient cru se réfugier. Non pas une société chrétienne, mais multiculturelle et athée. « J’avais imaginé la France et quand je suis arrivé à Paris, j’ai trouvé tout autre chose… », témoigne Benoît.

    Ce choc, dont ils parlent volontiers, cache une autre amertume : celle de ne pas se sentir accueillis par les Français, particulièrement les chrétiens. Sur place, ils ont trouvé le traitement de l’administration française « froid et compliqué ». Aucune structure performante n’était présente pour les aider à s’insérer. Mariam se souvient : « On a trouvé de l’aide auprès des Arabes, qui croyaient que nous étions musulmans. Mais quand ils apprenaient que nous étions chrétiens, ils partaient ».

    Est-ce plus difficile pour un chrétien de s’installer en France ? « Nous rencontrons beaucoup de difficultés, alors que nous sommes chassés de notre pays », répond la lycéenne. « Nous ne sommes pas venus par envie, mais parce que nous y étions obligés. Les Algériens, les Marocains, les Turcs viennent ici pour trouver un travail, et ils sont presque mieux traités par l’État », dénonce-t-elle sans concession.

    Alors, quand ils entendent certains discours politiques, comme la réaction de Louis Aliot (FN) à la proposition de M. Fabius d’ouvrir l’asile aux chrétiens orientaux, les jeunes Irakiens voient rouge. « Selon lui, il n’y a plus de place en France pour les immigrés. Il nous a comparés à la misère, alors que nous n’étions pas pauvres dans notre pays. Étrangement, il y a toujours de la place pour les autres mais pas pour les chrétiens, alors qu’eux, ils ont vraiment besoin de se réfugier. J’ai toujours de la famille en Irak : ils sont morts de peur, et ne savent pas quoi faire. » (…)

    Les beaux discours sont aussi souvent synonymes, ensuite, d’abandon. C’est l’avis d’Arnaud Duroyaume, qui s’occupe d’aider les Irakiens chrétiens. « Combien de fois on leur a dit : « On s’occupe de vous » ? Mitterrand a fait la même chose avec les Libanais : « Venez dans les hôpitaux ». Et après, c’était « Débrouillez-vous ». Combien de Libanais se sont retrouvés à la rue, alors qu’on leur avait fait miroiter un vrai accueil ? » Selon lui, cette froideur s’explique par une gêne envers les Arabes chrétiens.

    Du coup, les Irakiens souffrent de vivre dans un contexte très éloigné du leur, déspiritualisé et parfois violent, comme les banlieues. Pour Arnaud Duroyaume, la solution consiste à sortir du ghetto communautaire, à s’ouvrir à la diversité dans l’Église. « Les Irakiens envoyés dans les banlieues, s’ils ne vont pas à la messe à côté de chez eux, au bout d’un moment, ils n’y vont plus. Je vois plein de jeunes livrés à eux-mêmes. Le père de famille, dans la culture orientale, est très important. Il y a un gros problème d’adaptation : soit le père verrouille tout, et ce n’est pas bon dans la société où l’on vit, soit il abandonne. Il y a beaucoup de jeunes qui sont livrés à eux-mêmes, et commencent à avoir des comportements choquants. » Et Mariam de confirmer : « On était dans un pays avec énormément de règles. Vivant en France, je découvre qu’en fait, les règles, j’aimais bien ».

    Quand Arnaud Duroyaume est allé à la rencontre des rescapés de la cathédrale, il a réalisé qu’il était l’un des seuls chrétiens non orientaux à avoir eu cette démarche. L’accueil dans les paroisses n’a pas été non plus à la hauteur. « J’ai essayé de les intégrer dans diverses structures comme le scoutisme ou les Béatitudes, mais ça n’a pas marché », regrette-t-il. Ceux qui les reçoivent souvent et avec joie font partie de la frange la plus traditionnelle, comme la paroisse Saint-Eugène, le centre Saint-Paul ou encore la communauté Saint-Martin. « Au pèlerinage de Chartres, je me suis dit : enfin, je suis en France. Je me suis sentie intégrée ! On est mieux accueillis chez les traditionnalistes qu’ailleurs », confirme Mariam. « Je ne sais pas pourquoi, mais on a senti quelque chose de différent. » (…) . Pauline Quillon.

    Ref. Réfugiés en France, les chrétiens d’Irak se heurtent à l’indifférence

    C’est que la mentalité « traditionaliste » est, comme dirait Monsieur de la Palice, la plus proche de celle des chrétientés traditionnelles…

    JPSC 

  • Revisiter Péguy (1873-1914)

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    4133_peguy_440x260 (1).jpgLu sur le site du « monde des religions ». Questions au philosophe Camille Riquier  (extraits) :

    Il y a cent ans mourait Charles Péguy (1873-1914). Camille Riquier, agrégé de philosophie, docteur en philosophie et maître de conférences à l’Institut Catholique de Paris, oriente actuellement ses recherches sur la figure de l’écrivain, socialiste sincère et catholique passionné (…)

    Comment caractériser en quelques mots les rapports de Péguy à la foi et à la religion ? On le présente souvent comme un écrivain « catholique ». Peut-on dire qu’il était un mystique ?

    Ces rapports sont complexes comme le reste ; et en lisant l’œuvre de Péguy, l’athée comme le croyant trouveront de quoi ébranler leurs siennes convictions plus encore que celles de leur adversaire. On m’a rapporté un jour d’un vieux péguyste qu’il disait n’avoir pas de religion, à moins, ajoutait-il, qu’on ne l’entende au sens de la religion de Péguy ! Péguy s’est converti d’abord au socialisme et baigna dans un climat familial et culturel qui favorisait la libre-pensée. La maison Baudouin/Péguy avait accueilli l’anarchiste féministe Louise Michel comme l’une des leurs et vivait encore du souvenir de la Commune. Parce qu’il rejetait l’Église et son autorité, Péguy pensait devoir rejeter le christianisme et la foi, sans s’apercevoir encore combien le combat qu’il mena avec les dreyfusards et plus généralement combien ses convictions de jeunesse étaient portés par un élan d’enthousiasme qui le rapprochait bien plus de la religion que de la politique.

    Le socialisme était alors un mouvement d’idées et de sentiments si intenses que Péguy investissait spontanément un vocabulaire religieux pour s’exprimer. Par la suite, après avoir trouvé la foi, entre 1905 et 1909, il dira de son socialisme et de son dreyfusisme qu’ils étaient déjà une mystique, et que ce ne fut qu’au bout du socialisme qu’il avait trouvé le christianisme – par « voie d’approfondissement », – non pas en rebroussant chemin. Aussi, peut-on dire naturellement de Péguy qu’il est un mystique, qu’il fut un mystique, mais au sens qu’il a lui-même donné au mot, à prendre dans une acception très large que d’aucuns ont fini par dire vague, puisqu’à ses yeux il existait autant de mystiques qu’il y avait d’idées : une mystique républicaine, une mystique royaliste, une mystique hébraïque, une mystique chrétienne, etc. Par mystique, il entend moins un contenu de pensée que le moment inaugural de sa venue dans le monde, accompagné de l’émotion qu’il suscite. Pour Péguy, seul le commencement est digne, parce qu’il est jeune, frais et vif tout à la fois.

    Une mystique indique un mouvement d’idées ou de sentiments à son point de naissance, quand les idées, encore incandescentes, brûlent des hommes qui s’apprêtent à mourir pour les défendre. Elle déborde donc très largement la religion confessionnelle, et loin de s’opposer à elle, la mystique s’oppose bien plus généralement à la politique, aux politiques qui vivent de leur mystique propre, comme des parasites : « Tout commence en mystique et finit en politique », retient-on de Notre jeunesse (1910). Et parce qu’il voulait rester fidèle au commencement, à tous les commencements, Péguy fut bien au bout un catholique, mais il fut avant tout et pour tout un mystique, de bout en bout.

    Si vous deviez conseiller un seul livre de Péguy à quelqu’un qui ne l’aurait jamais lu, lequel choisiriez-vous et pourquoi ?

    L’œuvre de Péguy présente de nombreuses poignées pour s’y accrocher et autant de portes par où y entrer, tant les sujets abordés sont nombreux et variés. Malheureusement, peu de ses ouvrages sont encore disponibles en poche, ce qui limite également le choix de celui qui veut la découvrir. L’édition Pléiade, bien souvent, consacre l’homme mais enterre l’œuvre, désormais à prendre ou à laisser, d’un bloc. Celle de l’œuvre en prose, réalisée par Robert Burac (en trois volumes), n’en est pas moins remarquable à tous points de vue et très vite indispensable, chacun de ses livres nous invitant à ouvrir les autres et à la fin à étreindre l’homme lui-même qui se raconte en tous. L’édition des œuvres poétiques et dramatiques viendra en septembre prochain la rejoindre avec bonheur.

    S’il faut désigner un ouvrage néanmoins, Notre jeunesse (1910) ressort, souvent désigné comme son chef-d’œuvre, y compris par ses amis, par les frères Tharaud, par l’historien Daniel Halévy lui-même contre qui il l’avait pourtant été écrit – sursaut d’orgueil de Péguy, fier du combat qu’il avait mené pour l’innocence de Dreyfus et réagissant aux remords qui assaillaient Halévy et beaucoup d’autres anciens dreyfusards. Publié en « Folio », accessible même en ligne, le texte est plus qu’un plaidoyer pro domo. En parlant de lui-même et de sa maison (« Les Cahiers de la Quinzaine »), il offre également à cette période de l’histoire de France – la fin du XIXe siècle et le début du XXe – l’un de ses témoignages les plus émouvants et passionnés. Péguy y a la même puissance évocatrice que Jules Michelet, le modèle du vrai historien à ses yeux, l’auteur de Ma jeunesse à qui il rendait par son titre indirectement hommage.

    Pour aller plus loin 

    > « Charles Péguy, l’éternel marginal », un article d'Henri de Monvallier paru dans Le Monde des Religions de juillet-août 2014, p. 58-61.
    Charles Péguy, Camille Riquier (dir.), Éditions du Cerf, « Les Cahiers du Cerf », 300 p., 29 €.

    Ref. : Lire Péguy aujourd’hui : trois questions au philosophe Camille Riquier

    Elève admirateur du philosophe Henry Bergson et apprécié lui-même par son maître, Péguy, poète mystique, retrouve la foi de son enfance en 1907. Le 16 janvier 1910 paraît Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc, qui manifeste publiquement sa conversion. La réaction du public catholique est plutôt méfiante, même si La Croix fait une critique élogieuse de l'ouvrage. Son intransigeance et son caractère passionné le rendent suspect à la fois aux yeux de l'Église, dont il attaque l'autoritarisme, et aux yeux des socialistes, dont il dénonce l'anticléricalisme ou, un peu plus tard, le pacifisme, pour lui inopérant et, qui plus est, à contre-sens, quand l'Allemagne redevient menaçante.

    En 1912, touché par la maladie de l'un de ses enfants, il part en pèlerinage à Chartres, du 14 au 17 juin, parcourant 144 kmen trois jours ; Alain-Fournier l'accompagne sur une partie du chemin. Il fait à nouveau ce pèlerinage en 1913, du 25 au 28 juillet. Il écrit : «… J'ai tant souffert et tant prié… Mais j'ai des trésors de grâce, une surabondance de grâce inconcevable… ». Pourtant, il ne devient pas catholique pratiquant. En effet, Charles Péguy n'aurait jamais communié adulte et n'aurait reçu les sacrements qu'un mois avant sa mort sous l’uniforme, au champ d’honneur de la « Grande Guerre », tué d'une balle au front, le samedi 5 septembre 1914  à la veille de la première bataille de la Marne.,.

    Qui de nous n’a jamais lu ces vers célèbres, qui font écho aux Béatitudes :

    « Heureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle/Mais pourvu que ce fût dans une juste guerre. (…)

    Heureux ceux qui sont morts dans les grandes batailles/Couchés dessus le sol à la face de Dieu (…)

    Heureux les épis mûrs et les blés moissonnés. »

    "Profondément antimoderne, l'œuvre de Péguy célèbre avec flamme des valeurs qui pour lui sont les seules respectueuses de la noblesse naturelle de l'homme, de sa dignité et de sa liberté : d'abord, son humble travail, exécuté avec patience, sa terre, cultivée avec respect, sa famille : « Il n'y a qu'un aventurier au monde, et cela se voit très notamment dans le monde moderne : c'est le père de famille », écrit-il. Ce sont là ses valeurs essentielles, liées à son patriotisme et à sa foi dans une République qui serait enfin forte, généreuse et ouverte. Et c'est précisément là, pour lui, que dans une action résolue, se rencontre Dieu. À ce titre Péguy peut apparaître comme un théologien, chantre des valeurs de la nature créée par un Dieu d'amour. D'où aussi son attachement profond à Marie : il aurait passé la nuit précédant sa mort à fleurir la statue de la Vierge dans la petite église du village où stationnait son unité" (Charles Péguy, Wikipedia)

    JPSC

  • Le transhumanisme n'est plus de la science-fiction

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    De la synthèse de presse de Gènéthique.org (16 juillet) :

    [INTERVIEW] Daniela Cerqui : le transhumanisme n’est plus de la science-fiction

    Daniela Cerqui définit le transhumanisme comme "une idéologie portée par différents courants des sociétés occidentales affirmant qu’il est du devoir de l’homme d’utiliser toutes les avancées possibles des sciences et des technologies pour augmenter ses performances". Son but est de perfectionner l’homme pour qu’il reste "jeune et en bonne santé", "quitte à parvenir à un point de rupture évolutif au-delà duquel nous ne pourrons plus parler d’humain mais de post-humain". L’hybridation homme-machine "a déjà commencé",comme le montrent les Google Glass.L’anthropologue suisse Daniela Cerqui, de l’Université de Lausanne, donne une interview au site Rue89 dans laquelle elle montre comment le transhumanisme devient une réalité dans notre société. "Quand nous serons tous des cyborgs, il sera trop tard". Un appel à la réflexion. 

    Pour Daniela Cerqui, il y a nécessité d’entamer une réflexion pour tenter de maîtriser cet "engrenage". En effet, plusieurs facteurs laissent penser que la marche vers l’homme augmenté ne s’arrêtera pas d’elle-même.

    • D’abord, parce que la logique améliorative (l’homme perfectionné) est la continuité de la logique thérapeutique (l’homme réparé). 
    • Ensuite parce que certains transhumanistes ont des positions influentes, ce qui leur permet de diffuser leurs idées. A titre d’exemple, Ray Kurzweil qui a fondé la Singularity University, établissement privé financé par Google et la Nasa, est également membre du conseil d’administration du MIT (Massaschusetts Institute of technology, l’un des plus célèbres centres de recherches du monde) et membre de l’Army Science Advisory Board, chargé de conseiller l’armée américaine dans les domaines scientifiques et techniques. 
    • Enfin, parce que nous sommes "prêts à devenir un être bionique". Elle donne comme exemple le pacemaker, ce dispositif permettant d’allonger la vie de certains cardiaques.
    Elle s’inquiète des conséquences pour la société, remarquant que notre tolérance face à la vieillesse et au handicap s’affaiblit de plus en plus : "le cas de la trisomie 21 est également assez éloquent. À l’heure du diagnostic prénatal, la possibilité de laisser venir au monde un enfant trisomique est de moins en moins acceptée par la société. Résultat : la naissance d’un enfant atteint est considérée comme un échec". Si à titre individuel, "on ne peut que se réjouir des avancées techno-scientifiques", le transhumanisme n’est pas souhaitable collectivement.
    Lire l’interview dans son intégralité. 
  • Apocalypse du Progrès

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    Salué par l'abbé de Tanoüarn (Au crépuscule de nos idoles) comme "un livre étonnant d’intelligence, un essai comme il n’en paraît que deux ou trois tous les dix ans…", l'ouvrage de Pierre de la Coste intitulé "Apocalypse du Progrès" invite à une réflexion en profondeur sur ce qu'il advient de cette "religion du progrès" qui semble aujourd'hui bien compromise. Présentation sur le blog de l'auteur :

    D’Hiroshima aux OGM, de Tchernobyl aux fichages numériques des populations, de Fukushima au changement climatique, le Progrès nous inquiète. De l’extase progressiste de Jules Verne et de Victor Hugo, il ne nous reste rien, sinon une vague angoisse. Le moment est de toute évidence venu de se dire que le Progrès, comme mouvement inéluctable de l’Humanité vers le Bien, qui fut peut être une religion de substitution, est devenu un rêve aujourd’hui transformé en cauchemar.

    Devant la crise de la croyance dans le Progrès, il faut s’interroger sur notre dernier grand récit. D’où nous vient cette croyance aussi inébranlable que notre foi religieuse d’antan ? Pourquoi s’inverse-t-elle sous nos yeux ? Vers quelle catastrophe peut-elle nous conduire ?

    Constater la faillite du Progrès-croyance, c'est s'attaquer au mythe fondateur de la modernité, clé de la domination de l'Occident sur le reste du monde.

    Cet ouvrage propose une lecture nouvelle du Progrès. L’ADN du Progrès comme la plupart des grands récits de l’Occident se trouve dans le christianisme et dans les soubresauts de la pensée chrétienne à travers les siècles depuis saint Augustin.  C’est à travers cette histoire revisitée que l’auteur nous guide dans un monde « plein d'idées chrétiennes devenues folles »  comme l’écrivait le grand écrivain catholique anglais G. K. Chesterton.

    Pierre de La Coste, né en 1962, fut journaliste (Valeurs actuelles, Le Figaro) et « plume » de plusieurs ministres. Il est auteur de romans, de nouvelles, et d’un essai : L’Hyper-République. Il collabore à différents blogs, au média citoyen Agoravox.fr, aux Rendez-vous du futur et à la Revue du Cube. Il travaille actuellement à la direction de la Recherche d’un grand groupe français du numérique.


    Pierre de la Coste : Apocalypse du Progrès par webtele-libre

  • Quand un catholique conciliaire examine la pensée de Pierre Hillard

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    Que penser de la pensée de Pierre Hillard ? l’avis d’un catholique conciliaire (27 mn). (Cet avis n’engage que l’auteur de cette vidéo). Par Arnaud Dumouch, agrégé en Sciences religieuses, juillet 2014 1° Comprendre sa pensée eschatologique et millénariste : « Ce monde vit une lutte eschatologique entre le Christ (porté par l’Eglise catholique pré-Vatican II) et l’Antéchrist (porté par l’Israël talmudique) en vue d’établir une domination spirituelle et politique sur la terre. Il existe un complot des Juifs talmudiques pour éliminer des obstacles : 1° le nouvel Israël qui est l’Eglise (par le moyen de Vatican II et des papes qui l’ont appliqué) ; 2° le bras de sa royauté qui fut la France catholique et royale (par le moyen de la Révolution Française). La FSSPX et Monseigneur Lefebvre, dernier reste des catholiques, est actuellement divisée par « le serpent », Benoît XVI et sa ruse de « l’herméneutique de Vatican II dans la continuité des autres conciles ». » 2° Quatre critiques concernant la pensée de Pierre Hillard : 1° Son erreur millénariste sur la royauté du Christ et de l’Eglise (voir CEC 676) ; 2° Son oubli théologique de la mission sainte et eschatologique d’Israël à la fin du monde (voir Rm 11, 29) ; 3° Sa théorie du complot (voir Eph 6, 12) ; 4° Son erreur sur la destruction de la foi et du sacerdoce ministériel par le Concile Vatican II. Pierre Hillard doit indiquer de nouveau le Ciel (voir Ap 12, 4)."