Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Culture - Page 276

  • Rwanda : le pays où Dieu pleure peut-être encore

    IMPRIMER

    On commémore, ces jours-ci, le vingtième anniversaire de la tragédie rwandaise de 1994. Sans que la communauté internationale veuille ou puisse faire grand’chose, on a compté alors près huit cent mille morts, dans une guerre civile tournant au génocide déclenché en avril de cette année-là par le pouvoir hutu,  mais finalement gagnée trois mois plus tard par les Tutsis du front patriotique de Paul Kagame. Vingt ans après, les choses en sont toujours là : l’ordre règne à Kigali, sans qu’on puisse présumer d’une « revanche » possible. Mais nous sommes ici dans une séquence de l’histoire longue.

    Le mythe fondateur d’un ordre social

    rwanda_940x705.jpgDans un livre paru chez Fayard en 1983 (« Afrique, Afrique»), Omer Marchal, un ancien de l’Afrique belge, raconte cette légende : lorsqu’Imana, le Dieu qui fit le ciel et la terre, eût créé les mille collines rwandaises et les grands lacs qui les baignent, il en fut séduit au point de revenir doucement dans la nuit bleue constellée, caresser ce paysage d’éternel printemps qu’il avait si bien façonné.

    Un soir, alors que brillaient le croissant de la lune et Nyamuhiribona, l’Etoile du Berger, dans le silence à peine troublé par les grillons et les meuglements assourdis des vaches Inyambo aux longues cornes-lyres, Imana descendit de l’empyrée céleste pour confier une jarre de lait à chacun des trois ancêtres des « races » qui peuplent son pays préféré : Gatwa était le père des Batwa, Gahutu, celui des Bahutu et Gatutsi celui des Batutsi.

    A l’aube de cette nuit des temps, Il revint s’enquérir de son dépôt. Or, Gatura avait renversé le lait, dans son sommeil. Gahutu avait eu soif et l’avait bu. Seul Gatutsi veillait auprès de la jarre qui lui avait été confiée. « Tu n’aimes pas mon lait ? » lui dit Imana. « Si, Seigneur, mais je l’ai conservé pour Toi, répond-il, prends en bois ! ». Alors Dieu dit à Gatutsi : « Ganza ! », Règne !

    De la légende à l’histoire

    Vaches.jpgMaintenant que s’efface ou s’occulte dans la mémoire des Belges le temps où la région des grands lacs d’Afrique fut aussi la leur, je note, avec les miens, les souvenirs personnels et l’histoire mêlés que consignèrent, avec bien d’autres, Omer Marchal (« Pleure, Rwanda bien-aimé », Villance-en-Ardenne, 1994) et le prince Eugène de Ligne (« Africa », librairie générale, Bruxelles 1961) :

    La légende des jours anciens simplifie l’histoire. Celle-ci commence voici mille9327158.jpg ans lorsque, venus des confins du Nil, les premiers pasteurs batutsis, longues silhouettes félines drapées dans des toges blanches, installèrent leurs troupeaux de vaches pharaoniques sur les hauts-plateaux du Rwanda. « Seigneurs de l’Herbe », ils y construisirent une hiérarchie féodale, se mélangeant plus ou moins avec les Hutus et les Twas dans les lignages de douze ou treize clans génériques.

    Rwanda_20070011.jpgCar, à leur arrivée, le pays n’était pas vide : les pygmoïdes batwa y vivaient déjà de la chasse et de la cueillette à l’âge à l'âge néolithique, suivis, bien avant l’an mil, par les ancêtres du « Peuple de la Houe », les agriculteurs bahutu.

    Non sans abus, certes, ni ces cruautés inhérentes à la naturephoto27.jpg blessée de l’homme, une société s’organise ensuite autour de ce lieu fondamental : l’Umurenge – la Colline- avec son armée, l’Ingabo et ses guerriers Intore, dont les célèbres danses ressemblaient à des parades amoureuses, avec son artisanat, ses metiers, les abacuzi, les abashumba, les abagaragu…

    Protégé par son lignage, son chef d’armée, le chef des pâtures et celui des terres, leterrasse_en_cours.JPG paysan mène ses bêtes ou cultive l’Isambu, son champ. La plus petite Umurenge vit aussi sous un autre regard, celui du prince des nobles tutsis, le « Maître des Tambours », le mwami-roi représenté par les chefs locaux mais qui, lui-même, est loin d’être inaccessible. Le petit homme des collines peut monter jusqu’à lui. Et il en fut largement ainsi  jusqu’au sanglant avènement de « Démokarasi », un dieu femelle dont les blancs inspirèrent le culte au tournant des années soixante du siècle dernier.

    Comment en est on arrivé là ?

    En 1896, un explorateur allemand, le comte von Götzen, fit tirer quelques coups de feu par ses ascaris zanzibarites puis plaça le pays sous protectorat du Reich, sans le dire au Mwami Rwabagiri, qui le reçut après mille ruses.

    Au lendemain de la Grande Guerre, la Société des Nations transféra le mandat à la Belgique, qui s’était d’ailleurs emparé de Kigali dès 1916. L’administration belge, suivant en cela les principes du maréchal Lyautey au Maroc, ne détruisit pas l’organisation traditionnelle de la société : elle s’y superposa (comme au Congo) pour combattre les pratiques barbares et les abus féodaux, développer un réseau économique moderne mais aussi social, hospitalier, éducatif. Elle fut secondée en cela par l’Eglise et, singulièrement, les Pères Blancs d’Afrique qui convertirent alors le royaume au Dieu de Jésus-Christ : «  Que ton Tambour résonne » sur la terre comme au ciel, chantait autrefois le Notre-Père rwandais.

    rw03.jpgEn 1931, la reine-mère Kanjogera et le mwami Musinga Yuhi V, dont l’immoralité n’avait d’égal que les outrages qu’il fit subir aux missionnaires, furent relégués à Kamembe (Cyangugu), proche de la ville congolaise de Bukavu sur l’autre rive du lac Kivu (photo) et de la Ruzizi : les « tambours sacrés ont alors été remis à l’un de ses soixante fils, Charles Mutara III Rudahingwa,  dont l’éducation avait été prise en main par les « abapadri rudahigwa_baudoin (1).jpg».

    Une image me revient à l’esprit : en 1955, sur une route bordée d’eucalyptus, un géant noir aux yeux en amandes, le nez fin et droit, s’avance appuyé sur sa houlette au milieu de ses vassaux. Un grand pagne blanc drape son corps comme une toge et, de haut en bas, sa coiffe en crinière est rehaussée de poils de singe. C’est Charles Mutara, quarante cinq ans, qui accueille le jeune Roi Baudouin.

    Péché mortel 

    Charles n’a pas d’enfants et il meurt quatre ans plus tard, en juillet 1959, dans les bras de son médecin blanc qui vient de lui administrer une piqûre : « mortelle » diront alors de mauvaises langues tutsies pressées de mettre fin à la tutelle coloniale  avant que celle-ci ne remette le pouvoir, au nom de la démocratie, au parti des hutus largement majoritaire.

    Sur les lieux mêmes de l’inhumation du Mwami Mutara, les féodaux écartent  son frère Rwigmera, partisan modéré des réformes, et, sous les yeux médusés  du Résident Général Harroy, proclament mwami Kigeri V, un demi-frère, fils parfaitement obscur de Musinga.

    Les événements suivront alors leur pente fatale : le « Parmehutu » de Grégoire Kayibanda monte en graine, soutenu par le lobby de la démocratie chrétienne, les Pères Blancs de Monseigneur Perraudin et le Colonel Logiest, résident militaire spécial de 1959 à 1962

    Car, tout commence à la Toussaint rouge de 1959. Les Hutus brandissent l’Umhoro. Sur à1393866731913.jpg la noblesse. Les tutsis répliquent à coup de flèches. Premier bain de sang. La Tutelle impose les élections. « Pour manger le royaume » accusent les Tutsis regroupés au sein de l’Unar. De fait, ils ne sont pas 25% de la population et, au petit jeu « one man, one vote », ils n’ont aucune chance : ils le refusent. La cause est alors entendue. Le « Parmehutu » s’installe au pouvoir communal en juillet 1960, puis national en septembre 1961. Le Mwami est déchu. Le Rwanda sera donc une république dont l’indépendance est fêtée le 1er juillet 1962 : Kayibanda préside à ses destinées. A ses côté un nouvel ambassadeur : l’ancien résident belge Guy Logiest.

    L’apocalypse et après  

    kibeho_compund.jpgLe décor est ainsi planté pour l’exil ou la mort atroce, au gré des vagues sanglantes qui se succéderont pendant trente ans, pour aboutir au génocide déclenché par le meurtre du successeur de Kayibanda, Juvénal Habyiarimana, et la percée décisive du Front patriotique en 1994 : Interhamwe hutus contre Inkotanyi tutsis mais aussi tout un peuple sans défense. Deux millions de réfugiés, et plus d’un demi-million de morts au moins,  en quelques mois.

    Dans cette tragédie, l’Eglise elle-même fut  alors réduite au silence et sa hiérarchie décapitée avec le régime dont elle fut si (trop) proche, même si quelques étoiles scintillèrent dans la nuit.

    Quoi qu’on dise aujourd’hui, le Rwanda, terre catholique, a toujours (bien plus que deVierge_kibeho.jpg rééducations à la chinoise) un immense besoin sacramentel : celui du pardon et de la vraie réconciliation des âmes. A ce prix seulement, il deviendra une nation, l’Imbuga y’Inyiabutatu, le peuple des trois « races » qui ont fondé autrefois la terre des mille collines.

    En 1982 déjà, la Vierge Marie apparue de façon prémonitoire à Kibeho, lieu même d’épouvantables massacres en avril 1994, avait appelé au repentir et à la conversion des cœurs : un message que l’Eglise a authentifié en 2001. Il n’a nullement perdu son actualité.

    JPSC  

  • L’épiscopat français et l’appel au sacerdoce : la bonne méthode ?

    IMPRIMER

    Vu sur le site « Pro Liturgia », le mercredi 2 avril :

    Après la "Prêtres Academy", les évêques de France comptent sur l' "effet François" pour relancer les vocations . Cliquer ici.

    capture-d2019e0301cran-2014-04-02-a0300-15.06.31 (1).png

    Commentaire de Pro Liturgia : "Il y a actuellement 770 séminaristes (dont 90 membres de « communautés nouvelles » et 85 de la Communauté Saint-Martin). Ce qui fait une moyenne de 9 séminaristes par diocèse, soit environ un seul séminariste par année de formation... Chiffre qui serait encore à corriger puisque dans les 770 candidats à la prêtrise sont également comptés des séminaristes envoyés en stages de formation et qui figurent dans les effectifs tant qu’ils n’annoncent pas officiellement qu’ils ne reviendront plus. Par ailleurs, annoncer une moyenne de 9 séminaristes par diocèse est également à corriger puisqu’on sait que les diocèses les plus « classiques » (Fréjus-Toulon, Bayonne, Communauté Saint-Martin...) fournissent à eux seuls le gros des candidats à la prêtrise tandis que les diocèses « avant-gardistes » sur le plan de la pastorale n’ont plus aucun séminariste. 
    « Le manque de prêtres est une chance pour l’Eglise car ça obligera les laïcs à s’engager davantage dans les paroisses », entendait-on il y a quelques années. Est-il certain qu’on puisse encore tenir ce discours ? "

    JPSC

  • Civilisation : le mariage chrétien accomplit la personne humaine

    IMPRIMER

    Alors que le mariage est attaqué partout, et notamment par les législations des États, le Pape François a terminé le cycle de sa catéchèse sur les sacrements en évoquant, hier mercredi  lors de l’audience générale, le sacrement du mariage ...

    Le premier des deux synodes consacrés à la famille aura lieu à Rome en octobre prochain. A noter, dans cette perspective, la conférence qui sera donnée à l’église Saint-Jacques à Liège le lundi 26 mai prochain à 20 heures par Mgr Vincenzo Paglia, président du Conseil Pontifical pour la famille. Nous y reviendrons. JPSC

  • Verviers, Sainte-Julienne, 28 mars : concert par le King's School de Canterbury

    IMPRIMER

    Sans titre.png

    PROGRAMME

     

    Kyrie - Messe en si mineur                                 Bach 1685 -1750

    When David heard                                        Weelkes 1576 – 1623

    Sleep Fleshly birth                                        Ramsey 1590 – 1644

    Rejoice in the Lord                                        Purcell 1659 - 1695      

    Allemande –  4e suite pour violoncelle                Bach                    

    Dona nobis pacem - Messe en si mineur             Bach

    Ave Maris Stella                                         Monteverdi 1567 - 1643         

    Pulchra Es                                                     Monteverdi

    Lamentations part 1                                  Tallis 1505 - 1585          

    Pur ti miro                                                     Monteverdi         

    Beatus Vir                                                      Monteverdi          

  • Verviers, Saint-Remacle, 5 avril, concert par le Marienchor

    IMPRIMER

    Sans titre.png

  • Postmodernité, relativisme et vérité

    IMPRIMER

    De didoc.be :

    Comprendre le monde contemporain (4/10)

    par Jacques Leirens

    « Postmodernité, relativisme et vérité » est le quatrième d’une série de dix articles. Dans ces textes, différents auteurs tentent une réflexion sur les idées qui configurent le monde actuel de la philosophie, de la science et de la culture, sur les principes qui orientent aujourd’hui notre manière de voir et d’agir. Ils s’interrogent aussi sur les atouts et les défis du message chrétien dans une culture postmoderne.

    On peut étudier la philosophie en Belgique sans jamais entendre prononcer le mot « vérité ». Ce vocable est banni par la mentalité postmoderne, caractérisée par le relativisme. Dans cet article sont reprises certaines idées déjà publiées dans Christianisme, vérité et relativisme.

    1. Le problème du relativisme

    Par l’attitude de sa conscience face à la vérité, le « relativiste » se distingue de la personne qui se trompe.

    Qui se trompe n’adopte pas nécessairement une attitude inadéquate face à la vérité. Qui prétend par exemple que deux plus deux font trois peut défendre cette position parce qu’il en est convaincu, bien qu’en réalité il se trompe. Et, pour prendre un autre exemple, qui prétend que Jésus-Christ n’a jamais évoqué sa divinité, qu’il n’est qu’un brave rabbin moralisateur ou un opposant au régime romain, peut l’affirmer parce qu’il pense sincèrement que c’est vrai, même si ce ne l’est pas. Dans ces deux exemples, la personne part de la conviction que la vérité est connaissable : ceux qui l’atteignent ont raison, dans la mesure où ils l’ont atteinte, et ceux qui ne l’atteignent pas ont tort. Mais, dans les deux cas, avec ce genre de personne, on peut discuter.

    Lire la suite sur didoc.be

     

  • Artège a le vent en poupe

    IMPRIMER

    artege.jpgLe groupe Artège rachète Desclée de Brouwer et les Editions du Rocher

    Lu sur Le Monde.fr (Alain Beuve-Méry)

    L'édition religieuse en France a pour principales caractéristiques d'être ramifiée en autant de chapelles, cénacles et groupes qu'il y a de sensibilités au sein de l'Eglise catholique

    L'édition religieuse en France a pour principales caractéristiques d'être ramifiée en autant de chapelles, cénacles et groupes qu'il y a de sensibilités au sein de l'Eglise catholique. Et d'avoir a un poids économique faible : moins de 2 % des 2,77 milliards d'euros du chiffre d'affaires total des éditeurs. Mais elle a toujours intéressé de généreux mécènes.

    Mercredi 19 mars, le choix du tribunal de commerce de Paris de valider, la reprise du prestigieux groupe Desclée de Brouwer (DDB), fondée en 1877 - et qui fut un temps la propriété du Monde -, par les éditions Artège, peu connues du grand public, ressemble en quelque sorte à une tempête… dans un bénitier.

    Fondées en 2005 à Perpignan, par Bruno Nougayrède et Loïc Merian, deux chefs d'entreprise qui placent la foi catholique au coeur de leur démarche, Artège est présent dans la presse, l'édition et la vente par correspondance. Ce petit groupe, qui édite la revue Parole et Prière, diffusée à 25 000 exemplaires, emploie 15 salariés et réalise 3 millions d'euros de chiffre d'affaires par an.

    TRANSFORMATION DANS LES ANNÉES 1980

    Or, dans la corbeille de la mariée, outre DDB, Artège a récupéré un chapelet de petites maisons religieuses : Le Sénevé, Lethielleux et François-Xavier de Guibert, mais aussi les Editions du rocher. Fondées en 1943 par Charles Orengo à Monaco, les Editions du rocher ont d'abord publié de la poésie, avant d'acquérir une certaine notoriété littéraire, puis de retourner dans un certain oubli.

    Lire la suite sur lemonde.fr

  • A propos de l'abrogation de la transmission automatique du patronyme

    IMPRIMER

    Une opinion de Joseph Junker sur LaLibre.be :

    Sans que personne ne lui demande quoi que ce soit, la chambre des représentants s’apprête à voter la fin de la transmission automatique du patronyme. Un compromis surréaliste qui a tout d’une bonne blague belge, mais aussi et surtout une loi inutile et génératrice de ce qu’elle prétend précisément combattre: le sexisme.

    Certes, cette différence de traitement en faveur de l’homme détonne un peu dans une société qui aime à se revendiquer égalitaire, voire égalitariste. Mais n’y voir qu’un relent de patriarcat, un symbole de domination masculine à abattre pour le plus grand bien de la société heureuse… qui n’avait rien demandé, et bien permettez-moi de trouver cela un petit peu court.

    Car on se demande bien de quelle égalité il est question ici ! Comme si la filiation de la mère et du père s'établissait de la même manière, comme si le lien entre l'enfant et le père était dès le premier instant de la vie le même que celui entre l'enfant et la mère, comme si le père pouvait donner vie à un enfant en sa propre chair plutôt que symboliquement en lui donnant son nom !

    Lire la suite sur le site de LaLibre.be

  • Benoît Mariage ou quand un cinéaste va à la messe...

    IMPRIMER

    Des Echos Sainte-Julienne (Salzinnes) - Dimanche n°2, mars-avril 2014 (version papier)

    Benoît Mariage, un cinéaste à la messe

    En pleine campagne promotionnelle de son film Les rayures du zèbre, Benoît Mariage évoque l'origine de son retour à la foi.

    Benoît Mariage, vous allez à la messe ?

    Benoît Mariage. Ça fait très longtemps que je n'y allais plus surtout. Plus de trente ans ! Pourtant, j'ai eu une éducation chrétienne, j'ai été enfant de chœur à la paroisse de Jambes Montagne, puis à l'adolescence, j'ai quitté l'église pour y retourner à cinquante ans...

    Qu'est-ce qui s'est passé ?

    En fait, j'ai très souvent ressenti une entrave profonde au bonheur, comme des blessures, des freins qui m'empêchaient d'être pleinement présent et d'avoir une vraie joie. Et je me suis dit : comment guérir de ces blessures ? Longtemps, j'ai consulté et ai été voir des thérapeutes. J'ai fait tout un travail psychologique où j'ai nommé les choses pour aller vers la vérité de mon histoire. Souvent, je me suis dit : «J'ai un cœur de pierre et qui va me guérir de ce cœur de pierre ?» Et je me suis tout doucement rapproché, par des lectures et des rencontres du spirituel, comme outil de guérison. Pour sauver, en quelque sorte ma peau... Aujourd'hui, très modestement, je prie et... je vais à la messe, malgré une vraie réticence de départ liée à un fort penchant à l'autonomie et l'individualité. Un ami m'a dit un jour : «Attends, être chrétien, ce n'est pas être seul dans son coin». Titillé par ces propos, je suis allé une première fois à la messe, et puis si j'y retourne aujourd'hui, c'est parce que l'office dégage beauté et profondeur. J'aime tout particulièrement la chorale, je suis sensible à la sensualité de cette messe...

    Lire la suite

  • Seul Nixon peut aller en Chine.

    IMPRIMER

    Lu sur le « metablog » de l’abbé Guillaume de Tanouärn :

    images (7).jpg« Patrick Archbold est un contributeur régulier du National Catholic Register. C’est sur ce très important blog catholique conservateur américain qu’il a publié un billet (Pope Francis and the SSPX: An Opportunity - Le pape François et la FSSPX : une opportunité). Son texte a déplu aux responsables de NCR, et il faut aller sur Minority Reportspour le trouver, ou sur Rorate Caeli qui en reprend la plus grande part, avec des commentaires. Pour ceux d’entre vous qui ne savent pas assez d’anglais, voilà à grosses mailles de quoi il s’agit :

    Le pape François a rappelé à des protestants que c’est le péché qui nous sépare, ainsi qu’une longue suite d’incompréhensions mutuelles. Le pape Benoît disait déjà que les divisions viennent d’un manque d’effort d’unité, et qu’aux moments critiques de Son histoire, les responsables de l’Eglise n’en avaient «pas fait assez» pour éviter la division ou la guérir. 

    A notre époque par exemple, la rupture des contacts avec Rome accentue la marginalisation de la FSSPX. Bien sûr certains de ses leaders ont été durs et peu respectueux. Il n’en reste pas moins que François est le pape le plus à même d’opérer une réconciliation, de par son vrai souci d’unité des chrétiens. 

    L’Eglise devrait se montrer généreuse, sans insister sur une «adhésion dogmatique à l’interprétation d’un concile non-dogmatique». Il y a bien sûr des divergences mais elles doivent être traitées fraternellement, au sein de la même maison, et non devant une porte cadenassée. 

    François est suffisamment attaché au Concile de Vatican II pour que son geste puisse être interprété comme autre chose que de la pure générosité. Tel n’aurait pas forcément été le cas sous le pontificat précédent. 

    C’est cette générosité qui est la norme dans l’Eglise, et on ne demande pas à d’autres, qui la rejoignent, de «signer un exemplaire de Pascendi Dominici Gregis». Que l’Eglise ait cette même générosité envers la FSSPX, qui professe une doctrine qui, il y a 50 ans encore, était communément acceptée. 

    Cette générosité porterait des fruits, et le gros du travail a déjà été fait par le pape Benoît, il n’y a plus qu’à leur donner un statut canonique. Le Saint Père, par cette offre généreuse, peut éviter un division qui irait croissante, et faire qu’aucun de ses successeurs n’ait à regretter: «si seulement nous avions fait plus».

    Et Rorate Coaeli de commenter «Nixon goes to China», métaphore historique que les Américains utilisent pour dire que certaines décisions ne peuvent être prises que par un homme à la réputation assez établie dans son camp pour ne pas être suspecté de mauvaise manœuvre. Autrement dit, et dans le cas présent: que François est assez «à gauche» pour qu’une réintégration de tous les traditionalistes soit acceptée par les épiscopats et les opinions, sans qu'ils y voient la manip d’un krypto-intégriste faisant rentrer ses copains par la porte de derrière. »

     Ref. Seul Nixon peut aller en Chine.

    A lire les multiples réflexions incisives du pape régnant au sujet des « pélagiens » ou des « modes liturgiques », on est loin du compte. Faut pas rêver : cette Chine-là ne fait pas partie des « périphéries » de François . JPSC

  • Pape François/Benoit XVI : rupture ou continuité ?

    IMPRIMER

     

    mules-du-pape.jpgA l'occasion de l'anniversaire de l'élection du pape François, Philippe Maxence se demande dans quelle mesure ce pontificat est une rupture. Pour l'écrivain, loin d'être un pape révolutionnaire, François poursuit un processus de personnalisation de la charge pontificale à l'oeuvre depuis longtemps. C’est sur le blog « Figarovox » (extraitspapepompe (1).jpg) :

     (…) Il faudra du temps et du recul pour discerner les points de ressemblances et les dissemblances entre les deux pontificats. Mais, au fond, peu importe! Pour les catholiques, la vraie question consiste plus à évaluer dans quelle mesure le pape, hier Benoît XVI, aujourd'hui François, remplit la charge pontificale, non seulement au regard immédiat des critères qui ont présidé à son choix de la part des cardinaux au moment de son élection, mais aussi au regard de l'essence même de la papauté.

    Indéniablement pour ses adversaires (peu nombreux) comme pour ses supporters (la majorité), le pape François illustre une nouvelle manière d'incarner le ministère pétrinien. L'habitude s'est prise de l'analyser en terme de rupture. Mais, au fond, celle-ci ne constitue-t-elle pas plutôt un des moments, voir l'aboutissement, d'un processus de personnalisation extrême de la charge pontificale? (…)..

    En 1870, la papauté perd non seulement les États pontificaux, réduits désormais aux mètres carrés du Vatican, mais le pape devient un prince déchu au plan temporel. Malgré tout, l'Église continue alors d'affirmer son droit à une souveraineté temporelle. Cette réclamation incessante conduit finalement à la création de l'État du Vatican, né des Accords du Latran, signés avec l'Italie en règlement de la question romaine (…).

    La papauté opère alors un double mouvement qui, schématiquement, consiste d'une part en un renforcement de son rôle spirituel et d'autre part en une personnalisation croissante du pouvoir pontifical. Ce dernier point est alors facilité par la disparition concomitante des autres monarchies (…).Désormais, il reste le pape. Le Pape seul! Peu à peu, les pontifes romains en prennent conscience et cherchent un autre mode de rapport au monde. Cette évolution atteint certainement un haut degré d'incandescence avec le pontificat de Pie XII (…). Culmine alors concentration du pouvoir au sein de l'Église et personnalisation de la représentation papale.

    À sa manière, Jean-Paul II ira dans le sens d'une personnalisation de la représentation papale, mais dans un contexte différent. Pie XII s'était prêté, de plus ou moins bonne grâce, aux jeux médiatiques. Jean-Paul II l'utilise à fond afin de remettre l'Église au centre de l'actualité, c'est-à-dire au centre même du monde. De 1978 à 2005, il a ainsi incarné d'une manière extraordinaire cette papauté, lui donnant plus que jamais un visage et un nom, mais au risque, comme certains critiques l'ont dit souvent, que l'on vienne entendre le chanteur sans retenir la chanson. L'enthousiasme soulevé par la personne de Jean-Paul II est d'autant plus remarquable que son discours moral n'était globalement pas mis en pratique par ceux qui venaient l'écouter.

    Avec Benoît XVI, «humble ouvrier dans la vigne du Seigneur», comme il se définissait lui-même, on a assisté à une sorte de tentative de dépersonnalisation du pouvoir pontifical. Non pas que les foules n'aient été au rendez-vous: elles l'étaient. Non pas que Benoît XVI n'ait essayé de s'accommoder des gestes exigés par l'ère médiatique: ses premières tentatives dans ce sens, d'abord maladroites, sont devenus plus affirmées au fil du temps, jusqu'à ce que la fatigue et la maladie le ralentissent à nouveau. Mais il était visible que l'homme, de par sa nature et sa formation, se prêtait au jeu sans y croire vraiment (…).

    Loin d'apporter une rupture avec la personnalisation de la fonction papale, François lui a donné une nouvelle vigueur, avec un génie de la communication qui repose sur des phrases choc qui parlent au cœur de tous. Le Pape est ainsi audible. Est-il réellement entendu, au-delà de l'émotion première suscitée par son propos? C'est une autre question et il est trop tôt pour évaluer la portée de son discours .

    (…) On disait naguère de Pie XII qu'il avait fait disparaître sa personnalité dans sa charge, fidèle en cela à la conception classique du pouvoir. Mais n'est-ce pas aussi l'inverse qui s'est produit? Peut-on dire que, de son côté, François absorbe la charge dans sa personne? (…).

    Réf. Pape François/Benoit XVI : rupture ou continuité ?

    Absorber la charge dans sa personne ou effacer sa personne dans la charge, le « munus » pétrinien ? Benoît XVI, naturellement simple et réservé, voulait manifestement se fondre, comme un basileus byzantin,  dans  l’icône  -vêtures, gestes, attitudes- de sa haute fonction : une sorte d’aura sacrée émanait de lui, en toutes circonstances publiques. François, de ce point de vue, est sa vivante antithèse. JPSC

  • Belgique : Les gauches laïques entretiennent leur mainmise sur l’opinion

    IMPRIMER

    5320907835701fd1bccbdacf (1).jpgVous avez dit un synode à Rome sur la famille ? En Belgique, après l’extension emblématique de l’euthanasie légale aux mineurs d’âge, les gauches laïques belges, tous sexes (linguistiques) confondus s’en prennent au patronyme familial multiséculaire. Le petit Poucet cdH se rebiffe, sous les sarcasmes les Lalieux (PS), Gerkens (Ecolo) et autres Bacquelaine (MR) : que du bonheur avant les élections du 25 mai.  Lu dans « La Libre » de ce jour  sous la signature de A. C. (Clevers Antoine) :

    « PS, MR et Ecolo n’en veulent pas. " Un retour au patriarcat ! " , dit l’écologiste Muriel Gerkens.

    Le CDH fait l’unanimité contre lui. Catherine Fonck (photo), la cheffe du groupe humaniste à la Chambre, annonçait hier dans "La Libre" la volonté de son parti de rouvrir le débat sur le nom de famille de l’enfant. Elle va déposer, lors de la séance plénière de la semaine prochaine, un amendement au texte de loi afin d’imposer d’office le double nom, avec le nom du père inscrit en premier lieu. Les parents n’auraient de facto plus la liberté de choix - entre le nom du père, de la mère ou les deux (dans l’ordre qu’ils veulent) - comme le prévoit le projet de loi de la ministre de la Justice Annemie Turtelboom (Open VLD) adopté mardi en commission à la Chambre.

    "Après avoir enlevé aux parents le libre choix de l’école pour leur enfant (NdlR, via le décret inscription en Communauté française), le CDH voudrait enlever aussi aux parents la liberté de choix du nom de famille de leur enfant en imposant le double nom. Décidément, le CDH n’aime pas la liberté", a vivement réagi hier Daniel Bacquelaine, chef de groupe MR à la Chambre.

    Ecolo voit dans l’amendement du CDH "un retour au patriarcat", selon les termes de Muriel Gerkens, cheffe du groupe Ecolo/Groen à la Chambre. Selon l’idée du CDH, on prendrait le premier nom de chacun des parents pour la génération suivante. Donc du grand-père du nouveau-né. Qui persisterait au fil du temps.

    "C’est le système à l’espagnole, le plus rétrograde qu’il soit parce que ce n’est jamais que le nom du père qui sera transmis", appuie Karine Lalieux, députée PS. Pour Mme Gerkens, "Ils (NdlR, les partis sociaux-chrétiens) nous refont le coup de 2003. A l’époque, les travaux en commission avaient permis d’aboutir à un résultat plus ou moins comparable à celui d’aujourd’hui. Puis, il y avait eu une descente de conservateurs mâles visant à protéger les lignées aristocratiques représentées par le nom du père… C’était inacceptable à l’époque. Ça l’est encore maintenant car on ne rencontre plus l’exigence de l’égalité entre hommes et femmes."

    L’amendement rejeté jeudi prochain

    "C’est à croire que le CDH n’a pas l’égalité des chances dans ses compétences" (qui est entre les mains de la vice-Première CDH Joëlle Milquet), ironise Mme Lalieux. Si les deux députées reconnaissent une certaine complexité à la nouvelle réglementation (quatre possibilités de nom à la première génération, dix à la deuxième…), elles refusent catégoriquement la piste des humanistes. "Notre proposition était de rendre obligatoire le double nom, mais en laissant le choix de l’ordre entre le père et la mère", commente la socialiste. "Les libéraux réclamaient, eux, la liberté totale de choix. Très bien. Il y a eu un accord gouvernemental en ce sens, derrière lequel s’est rangée Joëlle Milquet…"

    MR, PS et Ecolo ont annoncé qu’ils n’ont nullement l’intention de cosigner l’amendement du CDH. Il en va de même pour les libéraux, socialistes et écologistes flamands. Le texte sera discuté en séance plénière mercredi prochain et soumis au vote le lendemain. Il sera rejeté. Sans aucun doute.

    A. C. » 

    Réf. Veto unanime contre la proposition du CDH sur le double nom de famille