C'était à l'occasion du "Parvis des Gentils", à Paris, lors d'une communication faite à l'Institut de France, le 25 mars 2011 :
« J’ai interrogé la terre ; et elle m’a répondu : « Ton Dieu, ce n’est pas moi ». Et tout ce qui est en elle m’a fait la même réponse. « J’ai interrogé la mer et ses abysses, et les formes rampantes de la vie ; et ils m’ont répondu « Ton Dieu , ce n’est pas nous. Cherche au-dessus de nous ! »
« J’ai interrogé les souffles de la brise ; et l’espace de l’air avec ses habitants m’a dit : « Anaximène se trompe : je ne suis pas Dieu ».
« J’ai interrogé le ciel, le soleil, la lune, les étoiles ; et ils m’ont dit : «Nous ne sommes pas non plus le Dieu que tu cherches ».
« Et j’ai dit à tous les êtres qui entourent les portes de ma chair : « Dites-moi de mon Dieu – puisque vous ne l’êtes pas -, dites-moi quelque chose de lui. Et d’une voix forte, ils me clamèrent : « C’est lui qui nous a faits ». En fait, les interroger, c’était les regarder de tous mes yeux : écouter leur réponse, c’était voir leur beauté » (1).
« Bien tard je t’ai aimée, O Beauté si ancienne et si neuve. Bien tard, je t’ai aimée » (2).
L'évangile d'hier rappelait qu'"il y a de nombreuses demeures dans la maison du Père"; à parcourir de nombreux sites et blogs cathos intransigeants, on ne s'en douterait pas. Dans la confusion actuelle, chacun voudrait se faire "le" porte-parole de "la" vérité : jouer à être le pape en quelque sorte. Ce n'est pas le cas de Gérard Leclerc qui nous partage sa reflexion
En février dernier, Chantal DELSOL a publié "L'âge du renoncement". Observant l'effacement du christianisme et de la culture qui lui était associée, elle y voit la fin d'une longue période (2500 ans) marquée par la recherche de la vérité et par la foi qui préluderait à un retour à une vision païenne des choses. Son analyse est interpellante :
Nous ne cautionnons pas nécessairement tout ce qui se fait ou tout ce qui se dit au Collège des Bernardins, mais nos visiteurs sauront faire la part des choses. Il n'empêche, c'est une institution qui ne manque pas d'intérêt et qui permet d'approcher de nombreuses questions relatives à l'Eglise et à la société, avec des personnalités de premier plan comme Rémi Brague ou Chantal Delsol qui sont membre de son "conseil d'orientation".
Notre société est bouleversée et, face à ces bouleversements, nous sommes amenés à prendre position, et il est à supposer que nous le fassions loyalement, en toute honnêteté. Le fait que ces changements nous éloignent de plus en plus de ce que, a posteriori, nous qualifierions de « berges calmes » où nous nous sentions en sécurité pourrait nous conduire à « forcer » un peu nos positions. Ainsi pourrions-nous idéaliser à l’extrême des situations antérieures où cela ne se justifie pas ou rejeter des changements et des adaptations qui ne méritent pas tous d’être diabolisés. 
