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Idées - Page 100
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Liège, 19 juin : "Eclipse de Dieu, éclipse de l'homme" avec Rémi Brague
Lien permanent Catégories : Actualité, Belgique, conférences, spectacles, manifestations, Débats, Eglise, Foi, Idées, Société 0 commentaire -
« Il faut purifier la sphère du débat public »
Lu dans « La Libre » de ce jour, sous la signature de Guy Haarscher, professeur de philosophie à l’Université libre de Bruxelles (ULB)
« Les catholiques français qui refusent le mariage pour tous (lequel n'enlève de droits à personne) cachent leurs préjugés sous des apparences démocratiques et libérales.
Parfois, votre adversaire - celui qui méprise les valeurs que vous défendez - utilise un langage clair. Il emploie le vocabulaire du fascisme, du racisme, du fanatisme religieux. Généralement, l’individu est dangereux, mais au moins ne contamine-t-il pas votre propre pensée. Vous voyez immédiatement qui il est et ce qu’il veut.
Mais souvent également, l’adversaire juge plus opportun d’utiliser votre propre langage afin d’introduire la confusion et d’apparaître comme un "ami". C’est ce que l’on peut appeler la stratégie du loup dans la bergerie : le prédateur se déguise en mouton, on le laisse entrer sans crainte, et une fois à l’intérieur il se livre au saccage que chacun peut imaginer.
Les manifestants contre le "mariage pour tous" ont bien sûr leur frange extrémiste, composée de gens qui parlent clair : les nervis de l’extrême droite et le groupe "Civitas", fer de lance de l’intégrisme catholique. Mais ils parlent aussi le langage de la démocratie, et même de la gauche : ils invoquent la "rue" contre une loi au pedigree démocratique impeccable ; ils parlent de "printemps" en référence aux révolutions égyptienne et tunisienne, ils invoquent un nouveau Mai 68. Ils se muent aussi en anthropologues, parlent de la famille nucléaire comme du socle naturel de notre civilisation, désormais en danger. Ils défendent, disent-ils, les droits de l’enfant, menacés par les couples d’homosexuels. Bref, leur intolérance et leur homophobie se dissimulent derrière un langage d’apparence progressiste.
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« Eclipse de Dieu, éclipse de l’homme »
Mercredi 19 juin 2013 à 18 heures
à l'Université de Liège
Place du XX août, 7, 1er étage (Salle des Professeurs)
Eclipse de Dieu, éclipse de l’homme
LUNCH-DEBAT
avec
Rémi BRAGUE
Professeur ordinaire à l'Université de Paris I Panthéon-Sorbonne et à la Ludwig-Maximilian Universität de Munich , Membre de l'Institut de France , Prix 2012 de la Fondation Ratzinger-Benoît XVI .
Salle des Professeurs dans le bâtiment du Rectorat de l’Université de Liège, Place du 20 Août, 7, 1er étage (accès par l’entrée principale, parcours fléché). Horaire : apéritif à 18h00 ; exposé suivi d’un lunch-débat : de 18h15 à 20h30.
Inscription obligatoire avant le 17 juin 2013. Téléphone 04.344.10.89 (Union des étudiants catholiques) ou e-mail info@ethiquesociale.org . P.A.F. : 10 €, à régler sur place.
Autres informations ici : Université de Liège, 19 juin 2013 : « Eclipse de Dieu, éclipse de l’homme »
Cette rencontre est organisée par le Groupe de réflexion sur l’éthique sociale et le Cercle inter-facultaire de l’Union des étudiants catholiques de Liège.
Rémi Brague vient de publier aux éditions Flammarion « Le propre de l’homme », un essai sur l’antihumanisme contemporain, ses causes, son histoire, ses origines et il s’interroge sur ce qui justifie un projet humaniste:
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Benoît XVI fait des émules
De Jean Mercier sur son blog “paposcopie” :
“Mgr Brunner, évêque de Sion (Suisse), tire sa révérence. Un événement qui évoque la renonciation récente de Mgr Lacrampe, et celle de Benoît XVI…
Il aurait encore dû travailler à la vigne du Seigneur pendant quatre années. Mais Mgr Norbert Brunner a dit “Stop”. A presque 71 ans, l’évêque de Sion, en Suisse, a décidé de remettre sa charge, arrivé à “ la conviction qu’il n’avait plus les forces nécessaires pour accomplir les tâches inhérentes au ministère épiscopal d’aujourd’hui et pour relever les défis qui en découlent” selon le communiqué du diocèse.
Un tel événement n’est pas nouveau. Il fait écho à la démission présentée le 25 avril dernier par Mgr Lacrampe, lui aussi à 71 ans, cette fois pour raison de santé défaillante “ inconciliable avec les besoins de la mission et l’exercice de la responsabilité épiscopale”. L’archevêque de Besançon soulignait ce qui pesait sur ses épaules : la conduite d’un vaste diocèse, le pilotage d’une province apostolique de 6 diocèses + 2 diocèses concordataires, sans oublier ses responsabilités au niveau national. L’évêque évoquait l’exigence “de longs et fréquents déplacements” et le défi “d’une nouvelle évangélisation qui appelle une présence démultipliée de l’évêque”. Incompatible avec un corps fragile ou souffrant.
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La position inchangée de l'Eglise à l'égard de la franc-maçonnerie
CONGRÉGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI
DÉCLARATION SUR L’INCOMPATIBILITÉ ENTRE L’APPARTENANCE À L’ÉGLISE ET LA FRANC-MAÇONNERIE
On a demandé si le jugement de l’Eglise sur les associations maçonniques était changé, étant donné que dans le nouveau Code de droit canonique il n’en est pas fait mention expresse, comme dans le Code antérieur.
Cette Congrégation est en mesure de répondre qu’une telle circonstance est due au critère adopté dans la rédaction, qui a été suivi aussi pour d’autres associations également passées sous silence parce qu’elles sont inclues dans des catégories plus larges.
Le jugement négatif de l’Eglise sur les associations maçonniques demeure donc inchangé, parce que leurs principes ont toujours été considérés comme inconciliables avec la doctrine de l’Eglise, et l’inscription à ces associations reste interdite par l’Eglise. Les fidèles qui appartiennent aux associations maçonniques sont en état de péché grave et ne peuvent accéder à la sainte communion.
Les autorités ecclésiastiques locales n’ont pas compétence pour se prononcer sur la nature des associations maçonniques par un jugement qui impliquerait une dérogation à ce qui a été affirmé ci dessus, dans la ligne de la déclaration de cette Congrégation du 17 février 1981 (cf. AAS 73, 1981, p. 240-241: DC 1981, n° 1805, p. 349. Voir aussi la déclaration de l’épiscopat allemand du 12 mai 1980, DC 1981, n° 1807, p. 444-448).
Le Souverain Pontife Jean-Paul II, dans l’audience accordée au cardinal préfet soussigné, a approuvé cette déclaration, qui avait été délibérée en réunion ordinaire de la Congrégation, et en a ordonné la publication.
A Rome, au siège de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, le 26 novembre 1983.
Joseph, card. RATZINGER
Préfet
+ Fr. Jérôme Hamer, O.P.
Secrétaire
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Pourquoi on ne peut être chrétien et franc-maçon
Chrétien et franc-maçon : les raisons d'une incompatibilité
Une inscription interdite par l'Eglise
Source : Zenit.org
A l'occasion de la démission d'un prêtre du diocèse d'Annecy pour appartenance active à la Franc-maçonnerie, le diocèse publie cette réflexion sur les "raisons d'une incompatibilité" entre ces deux appartenances, notamment en rappelant les décisions de la Congrégation pour la doctrine de la foi (cf. http://www.diocese-annecy.fr/rubriques/haut/diocese/leveque/textes-officiels/quelques-notes-sur-la-fm.pdf).
Chrétien et franc-maçon :
les raisons d’une incompatibilité
Le Code de Droit canonique de 1983 ne fait pas mention expresse de la franc-maçonnerie, à la différence de celui de 1917. Ce fait a pu être interprété comme un changement de position de l’Église. Dans une note datée du 26 novembre 1983, La Congrégation pour la Doctrine de la Foi (CDF) précise que « le jugement de l’Église sur les associations maçonniques demeure inchangé... et l’inscription à ces associations reste interdite par l’Église », ceci en raison même de l’incompatibilité entre les principes de la Franc-Maçonnerie (FM) et ceux de la foi chrétienne. La CDF se situe au plan de la foi et de ses exigences morales, étant donné que le fait d’adhérer à la FM met en cause les fondements de l’existence chrétienne.
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Quand la foi a disparu, reste l’idéologie
Lu parmi les matinales de “La Vie” :
L’essayiste et historien d'extrême droite Dominique Venner, qui s’est suicidé le 21 mai devant l’autel de Notre-Dame de Paris, a manifestement voulu poser un dernier acte politique. Il avait expliqué dans son dernier post mis en ligne le même jour sur son blog qu’il voulait entamer « une reconquête de la mémoire identitaire française et européenne, dont le besoin n’est pas encore nettement perçu ». Ainsi faudrait-il des « gestes nouveaux, spectaculaires et symboliques pour ébranler les somnolences, secouer les consciences anesthésiées et réveiller la mémoire de nos origines ».
Dans ce message, comme dans la lettre que Dominique Venner avait posée sur l’autel juste avant de se tirer une balle dans la bouche, figurent essentiellement des motivations liées à des enjeux de « civilisation ». Dans sa dernière lettre, lue quelques heures après le drame sur Radio Courtoisie – où il intervenait régulièrement - il évoque notamment « les désirs individuels envahissants qui détruisent nos ancrages identitaires et notamment la famille ».
« Alors que je défends l'identité de tous les peuples chez eux, écrit-il, je m'insurge aussi contre le crime visant au remplacement de nos populations ». Venner combattait l’immigration extra-européenne et particulièrement l’influence de l’islam en Europe. Il soutenait aussi la lutte contre la loi Taubira sur le mariage pour tous, qu’il qualifiait, dans son dernier post, de « loi infâme ».Spécialiste des armes, d’inspiration païenne et européiste, ce théoricien de l’extrême-droite de 78 ans, mais aussi bon lecteur de Gramsci et même de Lénine, n’avait pas de motivations religieuses. Ses messages ne permettent pas non plus de conclure qu’il s’est suicidé uniquement pour dénoncer le mariage gay. Selon son éditeur Pierre-Guillaume de Roux, interrogé par l’AFP, « cela va bien au-delà ». Cet acte extrême revêtrait « une puissance symbolique extrêmement forte qui le rapproche de Mishima ».
L’écrivain japonais s'était suicidé en 1970 pour dénoncer une société qui ne respectait plus les valeurs traditionnelles des samouraïs. D’ailleurs, Venner devait publier un ouvrage en juin, intitulé Un samouraï d'Occident, le bréviaire des Insoumis. Marine Le Pen est une des rares personnalités politiques à avoir rendu hommage à Venner. Sur son compte twitter, elle a évoqué un acte politique. Une petite manifestation de solidarité a eu lieu mardi soir dans la cathédrale pour lui. Une vingtaine de militants issus essentiellement du Front national avaient fait le déplacement.
Ici: Dominique Venner, le suicide comme "acte politique"
Est-ce tellement différent, à l'idéologie près, du récent suicide "assisté" du professeur Christian de Duve, prix Nobel de médecine: un post-chrétien dont l'enterrement laïc a été célébré, dans une église, par le vice recteur émérite de l'Université (catholique)de Louvain, l'abbé Gabriel Ringlet ? Sans mot dire de la hiérarchie ecclésiastique.
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Révolutionnaire, le pape ?
Sandro Magister consacre une note à François, "révolutionnaire à sa manière" :
Bergoglio, révolutionnaire à sa manière
Les théologiens de la libération sont élogieux à son égard, mais, entre lui et eux, il y a un abîme. Les progressistes estiment qu'il est l'un des leurs, mais il garde ses distances par rapport à eux. Le véritable François est très différent de ce que certains imaginent.
Le pape François - qui vit avec l’opinion publique une lune de miel persistante - a reçu des éloges même de la part du plus révolutionnaire des théologiens franciscains, le Brésilien Leonardo Boff : "François va donner une leçon à l’Église. Nous sortons d’un hiver rigoureux et sombre. Avec lui, c’est le printemps qui arrive".
À vrai dire, cela fait longtemps que Boff a abandonné l’habit monacal. Il s’est marié et il a remplacé l’amour pour Marx par un amour écologiste pour Mère Terre et Frère Soleil. Et pourtant il est toujours le plus connu et le plus cité des théologiens de la libération.
Lorsque, trois jours à peine après avoir été élu pape, Jorge Mario Bergoglio a appelé de ses vœux "une Église pauvre et pour les pauvres", son inclusion dans les rangs des révolutionnaires semblait chose faite.
En réalité, il y a un abîme entre la manière de voir des théologiens latino-américains de la libération et celle de ce pape argentin.
Bergoglio n’est pas un auteur de livres prolifique, mais les écrits que l’on a de lui suffisent et aident à comprendre à quoi correspond, dans son esprit, son insistance à se mêler au "peuple".
La théologie de la libération, il la connaît bien, il l’a vue naître et se développer, y compris chez ses confrères jésuites, mais il a toujours montré qu’il était en désaccord avec elle, même au risque de se trouver isolé.
Ses théologiens de référence n’étaient pas Boff, Gutierrez ou Sobrino, mais Juan Carlos Scannone, un autre jésuite argentin, connu de très peu de gens. Celui-ci, qui avait été son professeur de grec, avait élaboré une théologie non pas de la libération mais "du peuple", fondée sur la culture et la religiosité des gens ordinaires, au premier rang desquels les pauvres, avec leur spiritualité traditionnelle et leur sensibilité à la justice.
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Dominique Lambert, un scientifique et un philosophe aux convictions fortes
Sur le site de l'Académie Royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique :
La philosophie comme médiatrice d'un dialogue libre et sans renoncement entre science et théologie. Entretien avec Dominique Lambert
Il semblait acquis, au point d'en devenir évident, qu'une conviction ne pourrait composer avec l'objectivité scientifique qu'une démarche bancale. Le statut même d'une croyance, d'une foi, d'une adhésion à une « vision du monde » semblait les rendre étrangères au champ de la recherche scientifique et exiger l'évitement mutuel de l'expérience personnelle et de l'expérience scientifique. La traditionnelle méfiance des physiciens, biologistes, chimistes ou mathématiciens envers les domaines humains, trop humains que sont par exemple le droit ou la morale, semblait en outre créer à bon compte une unité de façade dans la diversité de ces disciplines scientifiques. La réalité est toute autre. Et Dominique Lambert, physicien et philosophe, « pour comble » féru de théologie, va nous le démontrer.
Né à Namur il y a cinquante-trois ans, Dominique Lambert n'avance pas à cloche-pied : après une licence en physique théorique à l'UCL (en 1984), il décroche une licence en philosophie dans la même université (en 1986), où il fait ensuite un doctorat... de sciences physiques (1988), avant d'obtenir un autre doctorat en... philosophie en 1996. Il a reçu plusieurs prix, tant en philosophie (le Prix Dopp 1998, un Concours annuel 1999 de la Classe des Lettres de l'Académie royale de Belgique) qu'en sciences (Prix de la Fondation Lemaître) ou encore pour ses travaux de liaison entre science et théologie (Prix 2000 de l'ESSSAT - European Society for the Study of Science and Theology). Il est aujourd'hui professeur à l’Université de Namur, en faculté des Sciences... et en faculté de Philosophie et Lettres (pour l'épistémologie).
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Rousseau ou les clairs-obscurs d'une existence
Du Cardinal Paul Poupard dans l'Osservatore Romano :
«Cher Jean-Jacques, sommes-nous vraiment si bons? Titrait en couverture, La Vie, pour «2012 L’Année Rousseau». Qui de nous n’a en mémoire son aphorisme fameux: «La nature a fait l’homme heureux et bon, mais la société le déprave et le rend misérable». Vaste sujet de confrontation et de discussion! A des années de distance, je viens de relire l’œuvre polémique du philosophe Jacques Maritain, Trois réformateurs, Luther ou l’avènement du moi, Descartes ou l’incarnation de l’ange, Rousseau ou le saint de la nature (Plon, 1925).
Le paysan de la Garonne ne cesse de lancer ses flèches aiguisées, et elles sont nombreuses, contre la duplicité de Jean-Jacques: «La raison chez un tel homme a un double rôle. Tantôt elle se met au service de la passion, déployant alors une prodigieuse virtuosité dans l’argumentation sophistique, c’est le Jean-Jacques moraliste, stoïcien, plutarquien, tout guindé de vertu, réprobateur des vices de son siècle, le Rousseau des Discours, de la Lettre à d’Alembert et du Contrat social. Tantôt la raison, comme une lampe impuissante, assiste aux ivresses du mauvais désir, elle en discerne avec perspicacité la malice; mais, comme elle se garde d’intervenir, demeurant toute au spectacle, elle ne fait en réalité qu’en augmenter l’attrait en lui donnant je ne sais quelle saveur de perversité intelligente et artistique, puisqu’il appartient à l’artiste, selon le mot d’Aristote, de rester artiste quand il pèche en le voulant. C’est l’indolent Jean-Jacques, le vrai Jean-Jacques qui s’abandonne au plaisir et qui voit qu’il fait mal, et qui garde les yeux levés vers l’image du bien, et qui prend à la fois ses délices dans le bien qu’il aime sans le faire et dans le mal qu’il fait sans le haïr. L’homme de Rousseau est l’ange de Descartes qui fait la bête. Rousseau a introduit dans la littérature, et dans la réalité de notre vie, ce type d’innocent, qui n’est que la débâcle mentale d’une humanité qui s’abandonne. Autant dire qu’il n’y a chez Jean-Jacques aucune rectification de la volonté, de là ses actions viles et sa veulerie morale. C’est essentiellement par cette lâcheté devant le réel que s’explique l’abandon de ses cinq enfants et ses crises passionnelles, ses ruptures d’amitié, ses impuissantes frénésies, le narcissisme équivoque de ses sentiments, toutes les hontes et toutes les misères de sa vie. Il est un exemple pour l’humanité, un professeur de vertu, un réformateur des mœurs, et c’est à ce moment même que le futur auteur de l’Emile fait l’abandon de son troisième enfant. Rousseau est un tempérament religieux. C’est l’Evangile, c’est le christianisme qu’il manie en les corrompant.
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Le conflit philosophique qui sépare adversaires et partisans du mariage gay
C'est Jeanne Smits qui traduit sur son blog un article du plus haut intérêt paru sur un site australien :
Le chemin vers le « mariage » des homosexuels a été pavé par Rousseau
Ière partie : La philosophie grecque et le réalisme d'Aristote
Un remarquable article sur les questions philosophiques qui sous-tendent l’affaire du « mariage » des couples de même sexe vient d’être publié par le site australien MercatorNet. Son auteur est Robert R. Reilly, ancien membre de l’administration de Reagan, spécialiste des affaires internationales et de l’islam. La deuxième partie sera mise en ligne la semaine prochaine.Il s’agit de comprendre, en effet, ce qui sépare fondamentalement les partisans et les adversaires du « mariage pour tous », et de préciser les notions de nature et de « contre-nature » de manière à mieux aborder les débats, les conflits et pire qui vont se multiplier dans les mois qui viennent.Cette première partie aborde la philosophie classique et réaliste. La deuxième montrera comment Rousseau – et les « Lumières » – ont modifié le sens du mot nature. – J.S.Inéluctablement, le problème des droits « gay » dépasse largement la question des pratiques sexuelles. Il s’agit, comme l’a proclamé la militante homosexuelle Paula Ettelbrick, de « transformer le tissu même de la société (…) et de réaménager de manière radicale la manière dont la société considère la réalité ».Etant donné que notre perception de la réalité est en jeu dans ce combat, la question suivante se pose inévitablement : quelle est la nature de cette réalité ? Est-elle bonne pour nous, en tant qu’êtres humains ? Correspond-elle à notre nature ? Chaque partie dans ce débat prétend que ce qu’elle défend ou propose correspond à la nature.Les adversaires du mariage des couples de même sexe disent qu’il est contre-nature ; ses partisans affirment qu’il est « naturel » et que donc ils y ont « droit ». Mais les réalités visées par chaque camp ne sont pas seulement différentes, mais opposées : chacune est la négation de l’autre. Que signifie véritablement le mot « nature » dans ce contexte ? Les mots peuvent être les mêmes, mais leurs significations sont directement contradictoires, selon leur contexte. Il est donc d’une importance vitale de comprendre les contextes plus larges où ils sont utilisés, et les visions plus larges de la réalité dont ils font partie, puisque le statut et la signification du mot « nature » seront décisifs pour la suite.Revoyons donc brièvement comment la loi naturelle voit la « nature » et les distinctions qu’une vue objective de la réalité nous permet de faire par rapport à notre existence en général et à la sexualité en particulier. Le point de départ doit être que la nature est ce qui est, indépendamment de ce que quiconque désire ou abhorre. Nous en faisons partie, et nous y sommes assujettis. Elle ne nous est pas assujettie. Ainsi nous verrons comment, une fois le statut objectif de la nature perdu ou renié, nous perdons la capacité de posséder une quelconque véritable connaissance de nous-mêmes et de la manière dont nous devons être en relation avec le monde. Cette discussion pourra sembler parfois un peu décalée par rapport aux questions qui nous préoccupent directement, mais elle ne l’est pas. Elle en est le cœur et l’âme. Sans elle, le reste de notre discussion n’est plus qu’une bataille d’opinions.Lire la deuxième partie (Aristote ou Rousseau ?) -
La démocratie en crise
"... les démocraties traversent une crise profonde un peu partout dans le monde, à commencer par la France. Cette crise se traduit par une perte de confiance des citoyens à l’égard du personnel politique mais aussi à l’égard d’un Etat qui a perdu le souvenir de sa double légitimité. La démocratie de l’âge moderne en effet repose non seulement sur le pouvoir du peuple mais aussi sur le rapport de la nation à l’Etre suprême. Voici ce que déclaraient les députés de l’Assemblée nationale en 1789 au moment de la proclamation des droits de l’Homme et du Citoyen : « L'Assemblée Nationale reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l'Etre suprême, les droits suivants de l'Homme et du Citoyen ».
Pour avoir perdu le souvenir de sa légitimité spirituelle, les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité en sont venues à s’opposer et à se diluer. Les « libéraux », qui privilégiaient la liberté, en sont venus à s’opposer aux « socialistes », qui mettaient l’accent sur l’égalité, tandis que la valeur de fraternité, coupée de toute référence à la paternité et transformée en valeur de « solidarité », a progressivement disparu. Or en l’absence d’un référent symbolique il n’est plus possible de parler de vertu, à commencer par celle d’honnêteté. D’où l’échec de toutes les réformes de moralisation de la vie politique et des différentes tentatives de réintégrer du religieux et de la morale à l’école. Le principal reproche qu’on puisse faire au récent rapport Jospin est que pas à un moment il n’y est question de vertu personnelle ni d’éthique publique ni même de projet républicain. Tout se passe comme si la réforme de la démocratie pouvait avoir lieu de façon mécanique et institutionnelle sans participation des êtres humains. Il est logique que la Commission Jospin se préoccupe du contrôle entre autres institutions de l’autorité de la concurrence et des marchés financiers. Mais pour lutter contre la corruption elle ne parle pas à un seul moment de la vertu d’honnêteté. Elle se contente d’enfoncer la tête sous la terre du jargon administratif en condamnant la « situation d’interférence entre un intérêt public et des intérêts publics ou privés de nature à compromettre l’exercice indépendant, impartial et objectif d’une fonction. »
Mais le « qui » démocratique ne peut se passer d’une réflexion de fond sur le « quoi » républicain. ..."C'est ICI, extrait de la présentation d'un colloque intitulé "La démocratie, valeur spirituelle", organisé à Paris au collège des Bernardins, les 19 et 20 avril 2013. Antoine Arjakovsky, codirecteur du département « Société Liberté Paix » au Collège des Bernardins présente cette rencontre.
http://www.zenit.org/fr/articles/la-democratie-une-valeur-spirituelle
