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Société - Page 158

  • Ni le suicide médicalement assisté ni l’euthanasie ne sont des formes de solidarité sociale ou de charité chrétienne

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    D'Anita Bourdin sur zenit.org :

    « Ni le suicide médicalement assisté ni l’euthanasie ne sont des formes de solidarité sociale » (traduction complète)

    Réflexion du Dicastère romain pour la famille, les laïcs et la vie

    Un communiqué publié ce mercredi 16 février 2022, sur le site du Dicastère, en italien, en espagnol, en portugais et en anglais.

    Il s’agit d’une « charte » inscrite dans la conscience de tout une chacun: « La « charte de la citoyenneté humaine » – gravée dans la conscience civile de tous, croyants et non-croyants – contemple l’acceptation de sa propre mort et de celle des autres, mais exclut qu’elle puisse être provoquée, accélérée ou prolongée de quelque manière que ce soit. »

    Voici notre traduction rapide, de travail, d’après l’italien.

    AB

    « La vie est un droit, mais pas la mort »

    « Je demanderai compte de la vie de l’homme, à chacun de ses frères » (Gn 9, 5). La vie de chacun de nous est une question qui concerne tout le monde : une question qu’on ne peut éluder parce qu’elle est posée par Dieu lui-même dans le pacte d’alliance avec l’homme. Prendre soin, avoir à cœur la vie de ceux qui nous entourent n’est pas le choix de quelques-uns, mais la tâche de chacun, la responsabilité commune à laquelle nous devons faire face dans la société des hommes et, en définitive, face au Mystère d’où nous venons et auquel nous sommes destinés.

    Nous sommes entrés dans le monde par une famille parentale qui a pris soin de nous en premier, mais nous restons au monde dans une « famille sociale » dans laquelle chacun est père et mère, frère et sœur au quotidien. Une vie concrète qui est partage d’espaces physiques, de relations, d’affections, d’amitié, de pensées, de projets et d’intérêts. Le soin est une exigence du partage la vie et du partage de la vie naît du soin que nous lui portons. Sans soin pour notre vie et  celle des autres, il ne reste que l’étrangeté : la misérable condition d’être réciproquement des « étrangers ».

    Naître et mourir « étrangers de la vie » est la chose la plus triste que l’homme puisse faire l’expérience sur terre. Le premier droit de la citoyenneté est celui de la « citoyenneté humaine », de participer à la communauté des hommes et des femmes qui se reconnaissent les uns pour les autres la vie comme un bien pour eux-mêmes et pour tous à préserver, à promouvoir et à protéger. Et un bien reconnu et partagé est toujours un droit inaliénable.

    La mort fait partie de la vie terrestre et la porte de la vie éternelle. Si la vie dans le temps nous unit, celle dans l’éternité ne nous est pas étrangère. Prendre soin du dernier tronçon de route sur terre, celui qui nous rapproche de l’entrée dans l’autre vie, est un devoir envers nous-mêmes et envers les autres. Un devoir commun qui naît du premier des biens communs qu’est la vie.

    Récemment, le pape François a rappelé que « la vie est un droit, pas la mort, qui doit être acceptée et non administrée. Et ce principe éthique concerne tout le monde, pas seulement les chrétiens ou les croyants » (Audience générale9 février 2022). Il ne s’agit pas de revendiquer dans la société et dans les systèmes juridiques l’espace d’une norme morale qui a son fondement dans la Parole de Dieu et qui n’a cessé de s’affirmer dans l’histoire de l’Église, mais de reconnaître une évidence éthique accessible à la raison pratique , qui perçoit le bien de la vie de la personne comme un bien commun, toujours. La « charte de la citoyenneté humaine » – gravée dans la conscience civile de tous, croyants et non-croyants – contemple l’acceptation de sa propre mort et de celle des autres, mais exclut qu’elle puisse être provoquée, accélérée ou prolongée de quelque manière que ce soit.

    Les paroles de François rappellent celles de son prédécesseur saint Jean-Paul II, qui écrivait : « La question de la vie, de sa défense et de sa promotion n’est pas la prérogative des seuls chrétiens. Même si elle reçoit de la foi une lumière et une force extraordinaires, elle appartient à toute conscience humaine qui aspire à la vérité et qui a le souci attentif du sort de l’humanité. Il y a assurément dans la vie une valeur sacrée et religieuse, mais en aucune manière on ne peut dire que cela n’interpelle que les croyants: en effet, il s’agit d’une valeur que tout être humain peut saisir à la lumière de la raison et qui concerne nécessairement tout le monde » (Lettre encyclique Evangelium vitae, n.101).

    Si la voie des « soins palliatifs » apparaît comme une solution bonne et souhaitable pour soulager la douleur de la vie des malades qui ne peuvent être guéris par les protocoles thérapeutiques actuels ou de ceux qui voient s’approcher la fin de leur vie terrestre, il faut lever une équivoque, qui risque de véhiculer à travers l’aide à mourir sereinement un glissement vers « l’administration de la mort ». C’est encore le Saint-Père qui souligne ce danger: « Cette phrase du peuple fidèle de Dieu, des gens simples : « Laisse-le mourir en paix », « aide-le à mourir en paix » : quelle sagesse ! La deuxième considération concerne la qualité de la mort elle-même, la qualité de la douleur, de la souffrance. En effet, nous devons être reconnaissants pour toute l’aide que la médecine s’efforce d’apporter, afin que, grâce aux « soins palliatifs », toute personne qui s’apprête à vivre la dernière partie de sa vie puisse le faire de la manière la plus humaine possible. Cependant, il faut se garder de confondre cette aide avec des dérives inacceptables qui portent à tuer. Nous devons accompagner les personnes jusqu’à la mort, mais ne pas la provoquer ni favoriser aucune forme de suicide » (Audience générale9 février 2022).

    Ni le suicide médicalement assisté ni l’euthanasie ne sont des formes de solidarité sociale ou de charité chrétienne et leur promotion ne constitue pas une diffusion de la culture de la santé ou de la piété humaine. Autres sont les voies de la médecine des incurables et de la proximité aux souffrants et aux mourants. Comme celle qui descend de Jérusalem à Jéricho, parcourue par le Samaritain qui a pris soin du blessé, en ne l’abandonnant pas à son destin de mort, mais en se tenant à ses côtés et en apaisant autant que possible la douleur de ses blessures. On peut toujours accompagner quelqu’un vers le but ultime de sa vie, avec discrétion et avec amour, comme tant de familles, d’amis, de médecins et d’infirmiers ont pu le faire par le passé et continuent de le faire aujourd’hui. Sans instruments de mort, mais avec la science et la sagesse de la vie.

  • RDC: un détachement militaire belge attendu à Kindu (Maniema)

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    roi-philippe-690x450.jpgLe Roi des Belges Philippe et la Reine Mathilde effectueront une visite officielle en République démocratique du Congo le mois prochain, a annoncé le Palais mercredi.

    Cette visite, à l’invitation du président Félix Tshisekedi, se déroulera du dimanche 6 mars au jeudi 10 mars. Les Souverains seront accompagnés du Premier ministre Alexander De Croo, de la ministre des Affaires étrangères Sophie Wilmès et de la ministre de la Coopération au développement Meryame Kitir.

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    Ceci explique-t-il aussi cela : enfin la Belgique se mouille par ailleurs (un peu) dans la lutte contre l’interminable chaos meurtrier déstabilisant l’Est du Congo depuis les guerres transfrontalières de la fin du siècle dernier.

    « Un détachement militaire belge est attendu cette année à Kindu (la capitale de la province du Maniéma), annonce le gouvernement du Royaume de Belgique. La demande avait été formulée en octobre 2021 par le gouvernement congolais. Ces militaires seront aussi en mission à Kinshasa. « L’objectif ultime est de rendre les Congolais résilients afin qu’ils puissent résister de manière indépendante aux conflits dans leur pays », dit le ministère belge de La Défense.

     Au total, 25 militaires belges du Régiment d’Opérations Spéciales (SOR) s’installeront au camp de Lwama à Kindu où des militaires de la 31ème Brigade de Réaction Rapide sont formés afin d’apporter une réponse aux groupes terroristes. Ils instruiront les soldats congolais de la 31ème Brigade. De plus, deux officiers seront eux affectés à l’École de Commandement et d’État-Major (ECEM) de Kinshasa et un autre au quartier général de la MONUSCO pour établir « des liens avec les autorités locales et contribuera à l’élaboration de stratégies de sécurité ».

    Au camp de Lwama, «au cours des quatre premières semaines de la formation Train the Trainer, les soldats seront formés pour devenir des experts dans leur domaine. Au cours des huit semaines suivantes, les experts se transmettront mutuellement leurs connaissances », précise le ministère de La Défense belge.

    L’expertise militaire sollicitée concerne « les domaines des techniques d’orientation, de l’assistance médicale d’urgence sur le terrain (tactical combat casualty care) et des techniques de détection et de neutralisation des engins explosifs improvisés (counter-IED) ». 

    L’intention est qu’après trois mois, chaque instructeur de la 31ème Brigade ait une formation de base élargie et puisse être déployé presque n’importe où, précisent les autorités belges.

    Et d’ajouter:

    « La stabilité régionale est d’une grande importance, tant pour les Congolais que pour notre propre pays, en effet, l’instabilité sur le continent africain impacte notre sécurité (terrorisme) et notre économie (piraterie) ».

    Un autre détachement belge est attendu en septembre « afin de contribuer au suivi de la première mission. Au cours de cette phase, Coach The Trainer, trois bataillons seront formés. La formation sera alors désormais entièrement entre les mains des Congolais et continuera à bénéficier du soutien de la part de la Belgique ».

    Lire aussi: 

    Ref. RDC: un détachement militaire belge attendu à Kindu

  • Persécutions : cinq pays où la situation des chrétiens s’est dramatiquement dégradée

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    15 février 2022

    À l’approche de la 49e session du Conseil des droits de l’homme, l’ECLJ a soumis cinq déclarations écrites pour mettre en exergue les persécutions des chrétiens là où elles se sont le plus aggravées ces derniers mois. Des telles interventions devant cet organe des Nations unies permettent de pointer les défaillances des États qui se sont eux-mêmes engagés à respecter les droits fondamentaux des minorités religieuses devant ce même organe de l’ONU. L’ECLJ interviendra aussi oralement durant cette session du mois de mars.

    L’Afghanistan, la Birmanie, l’Inde, le Nigéria et le Pakistan sont les cinq pays que l’ECLJ a voulu pointer du doigt dans ses déclarations écrites envoyées au Conseil des droits de l’homme des Nations unies pour cette 49e session.

    Alors que la Corée du Nord figurait depuis longtemps en tête du classement international de Portes ouvertes sur les pires pays pour les chrétiens, l’Afghanistan vient de prendre la première place. Cela s’explique principalement par l’arrivée au pouvoir des Talibans qui, comme ils l’avaient promis, appliquent déjà la charia à la lettre et dans toute sa rigueur. On compte déjà des dizaines d’exécutions de chrétiens depuis le retrait des troupes américaines acté par Joe Biden. L’état catastrophique de l’économie du pays accentue encore la persécution et les difficultés matérielles, poussant par exemple certaines familles à vendre leurs propres enfants pour survivre.

    Au Pakistan, c’est la loi réprimant le blasphème contre l’islam qui demeure la principale source de persécution des chrétiens. Une équipe d’avocats sur place, affiliée à l’ECLJ, aide autant que possible ces chrétiens accusés abusivement de blasphèmes par des islamistes. Nous attirons l’attention de la communauté internationale sur un personne, Shahzad Masih, dont l’affaire illustre de manière emblématique cette persécution. Ce pauvre jeune garçon a été accusé de blasphème alors qu’il ne faisait que relater les propos d’un tiers. Il a été incarcéré à 17 ans, il est en prison depuis déjà quatre ans et n’a toujours pas été jugé. Depuis juillet 2021, il est censé enfin être jugé, mais chaque mois, on le torture un peu plus en repoussant son audience finale. Cela fait sept fois successives qu’il espère être acquitté tout en se préparant à être condamné et que le juge le reconvoque finalement pour une prochaine fois. S’il était condamné, il attendrait encore en prison pendant des années pour que sa procédure d’appel aboutisse. Ils sont des centaines à croupir en prison comme lui, attendant leurs audiences suite à des accusations d’islamistes, ou purgeant des peines sur le fondement de cette loi contre les blasphèmes.

    En octobre 2021, l’ECLJ avait organisé une conférence sur ce sujet au Parlement européen avec l’Intergroupe des Chrétiens du Moyen-Orient. Vous pouvez retrouver les détails de cette affaire et de cette conférence dans notre communiqué ici.

    La situation du Nigéria continue d’être très préoccupante. C’est un des pays les plus peuplé d’Afrique et qui devient de plus en plus coupé en deux. Les petits villages font l’objet d’attaques éclairs par les troupes de Boko Haram, qui tuent les villageois et brûlent leurs maisons et leurs églises. Nous citons dans notre déclaration quelques exactions parmi tant d’autres, qui montrent la régularité et la cruauté de celles-ci. Comme nous le pointons également dans notre déclaration, en à peine six mois, il y a encore eu plus de 200.000 personnes déplacées et la conférence des évêques du Nigéria affirme elle-même que « c’est la survie de la nation qui est en jeu », du fait de l’inaction du gouvernement à sévir contre les responsables. Le 19 février 2022, cela fera quatre ans que la jeune chrétienne Leah Sharibu est prisonnière de ses ravisseurs, qui l’ont depuis violée à de multiples reprises et qui a déjà accouché de deux enfants… Pour bien comprendre les raisons géostratégiques de la situation au Nigéria, vous pouvez consulter notre communiqué ici.

    En Inde, la persécution des chrétiens se fait principalement par l’application tout à fait fallacieuse d’une loi interdisant les conversions forcées. Alors que cette loi prétend garantir la liberté religieuse en interdisant strictement toute conversion forcée, elle est en fait appliquée contre les chrétiens, qui sont accusés pour le moindre geste chrétien de tenter de convertir des hindous. Par exemple, si un chrétien donne l’aumône à un pauvre, les nationalistes hindous pourraient accuser ce chrétien de tenter de convertir le pauvre en lui donnant de l’argent. Cet abus, joint au nationalisme hindou persistant, mène à des arrestations abusives et à des violences populaires régulières contre les chrétiens. En effet, les agresseurs jouissent d’une forme d’impunité : il leur suffit d’accuser les chrétiens d’avoir tenté de convertir quelqu’un pour justifier leur violence.

    Enfin, en Birmanie, les chrétiens souffrent de la persécution d’une armée qui a pris le contrôle du pays et qui revendique officiellement son appartenance au bouddhisme. Ce véritable putsch de l’armée effectué en février 2021, entraîne des restrictions de libertés pour tous, des centaines de morts et des milliers d’arrestations arbitraires. Les chrétiens, représentant moins de 8 % de la population, ne sont pas spécifiquement visés par ce régime militaire. Cependant, en tant que minorité, ils sont davantage exposés aux violations de leurs droits et aux brimades d’un régime dictatorial qui se maintient depuis un an.

    Soutenez l’action de l’ECLJ aux Nations unies en défense des chrétiens persécutés dans le monde en signant notre pétition.

    Pour la liberté religieuse : Lire le texte complet de la pétition

  • Avortement et droits des LGBT : les priorités des rapports de l'Union Européenne

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    De Luca Volontè sur le site de la nuova Bussola Quotidiana :

    Avortement et droits des LGBT, les priorités des rapports de l'UE

    16-02-2022

    Alors que les citoyens et les entreprises regardent avec inquiétude la hausse des prix de l'énergie et les rumeurs de guerre, le Parlement européen prépare plusieurs rapports, dont le plan d'action pour l'égalité des sexes III, afin de promouvoir la cause de l'avortement et des droits des homosexuels et de stigmatiser ceux qui s'y opposent. Les seules bonnes nouvelles viennent de Pologne, de Slovénie et de Hongrie.

    En ces jours de grande inquiétude européenne face à d'éventuels nouveaux conflits et aux difficultés que rencontrent les citoyens, les familles et les industries à cause des augmentations des prix de l'énergie, toutes largement attendues et évitables, le Parlement européen ne trouve rien de mieux que de voter plusieurs résolutions qui marquent des priorités absurdes : l'avortement et les droits LGBT en premier lieu.

    Ce sont les jours où la résolution sur le rapport annuel 2021 sur les droits de l'homme et la démocratie dans le monde est votée à Strasbourg. Dans le rapport, parmi les nombreuses préoccupations vagues et répétitives, pour la plupart reproduites dans le rapport de Human Rights Watch ces dernières semaines, on peut discerner les priorités européennes. Ainsi, le paragraphe 56 exprime une extrême "préoccupation quant à la détérioration du droit à sa propre sexualité, ainsi qu'à la santé et aux droits sexuels et reproductifs (DSSR), sans coercition ni discrimination, notamment en ce qui concerne l'accès libre et sûr à l'avortement légal" ; le paragraphe 60 condamne la "pratique commerciale de la maternité de substitution", mais se garde bien de condamner la maternité de substitution en soi. Le paragraphe 68 est consacré à la lutte contre la discrimination à l'égard des LGBT, dans laquelle l'Europe est invitée à jouer un rôle de premier plan, notamment en éliminant la "thérapie de conversion" ; et ce même si, plus loin, aux paragraphes 69 et 71, elle affirme vouloir défendre la liberté de religion, de conscience et de croyance et invite la Commission à nommer l'envoyé spécial européen pour la liberté de religion.

    Non contents de cela, les députés discutent actuellement avec le commissaire au budget Johannes Hahn de la conditionnalité de l'"État de droit" ainsi que des décisions de la Cour de justice de l'UE concernant les fonds budgétaires à envoyer aux États membres de l'UE. Un mécanisme qui, bien que n'étant pas encore unanimement partagé par les gouvernements, voit une fois de plus la gauche européenne et une grande partie du Parti Populaire se déchaîner en exigeant des sanctions sévères contre la Pologne et la Hongrie. Le mandat de ces journées que la résolution du Parlement, soutenue par une large majorité arc-en-ciel, assigne à la Commission et aux représentants européens en vue de la 66e session des Nations unies sur les droits des femmes, qui se tiendra à New York du 14 au 25 mars, est on ne peut plus clair : soutenir les droits reproductifs des femmes, les organisations qui les promeuvent et les minorités LGBT à grande échelle.

    Louis-Marie Bonneau, chercheur associé au Centre européen pour le droit et la justice (Eclj), a récemment présenté une analyse détaillée de ces organisations de promotion de l'avortement et de leur capacité à persuader et influencer les institutions européennes, y compris leurs financiers, dans le magazine français Valeurs Actuelles.

    Nous en aurons la énième preuve, à partir du 7 mars, en plénière du Parlement européen, où un rapport au titre emblématique "Plan d'action pour l'égalité des sexes III" sera voté et, sauf miracle, approuvé. Son communiqué de presse indique que "l'Union européenne doit faire de la santé reproductive et des droits sexuels et reproductifs une priorité de sa politique étrangère et internationale". Au nom de l'égalité, il faut "faire de la santé et des droits sexuels et génésiques une priorité" dans les programmes de financement externes. L'engagement en faveur de "l'accès universel à l'éducation sexuelle, à la contraception et à l'avortement sûr et légal" est donc une priorité. Autant d'initiatives pour lesquelles l'Europe "devrait être un exemple à suivre au niveau mondial" et "appeler les États membres à garantir l'accès universel à la santé sexuelle et reproductive sur leur territoire".

    Par conséquent, comme déjà anticipé lors du débat de cette semaine au Parlement, ce rapport stigmatisera une fois de plus les ONG chrétiennes qui s'opposent à l'avortement et à l'idéologie LGBT, et demandera à la Commission d'allouer ses propres fonds uniquement aux ONG qui promeuvent l'avortement dans les pays européens, dans le cadre du Plan d'action III pour l'égalité des sexes. Tout cela se passe sous nos yeux, malgré la situation de souffrance énergétique et économique des citoyens et entreprises européens, causée en grande partie par les programmes et décisions "verts" de la Commission.

    Au moins une bonne nouvelle est apparue ces derniers jours. La ferme opposition des gouvernements de Hongrie, de Slovénie et de Pologne a empêché l'approbation de la proposition de la Commission européenne sur la reconnaissance mutuelle de la parentalité - y compris celle des couples LGBT - dans tous les pays de l'UE. L'opposition ferme est venue une fois de plus de ces pays chrétiens qui, depuis des années, comme ces jours le confirment également, sont lapidés par Bruxelles et compagnie. Ce n'est pas une coïncidence si les derniers rapports d'Ilga Europe (le lobby international des LGBT) et d'Epf (la branche européenne de la multinationale de l'avortement Ippf) placent la Pologne et la Hongrie au bas de leur classement...

  • Le nombre des catholiques dans le monde a augmenté en 2020

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    D'Hélène Ginabat sur zenit.org :

    Augmentation du nombre des catholiques dans le monde en 2020

    Ainsi que des religieux profès et des diacres permanents

    En 2020, le nombre des catholiques baptisés a augmenté d’1,2 %, avec une hausse significative en Asie et en Afrique. On observe également une hausse de 1% du nombre des diacres permanents, ainsi qu’une augmentation significative des religieux profès.

    En ce qui concerne le nombre des prêtres, diocésains et religieux, entre 2019 et 2020, des hausses importantes ont été enregistrées en Afrique (+1 004) et en Asie (+778).

    C’est ce qu’indique une étude publiée dans L’Osservatore Romano en italien et sur Vatican News du 10 février dernier. L’article se réfère aux années 2019 et 2020 et se base sur les données contenues dans l’Annuaire pontifical 2022 et dans l’Annuarium Statisticum Ecclesiae 2020, édités par le Bureau central des statistiques de l’Église, actuellement en vente dans les librairies, et publiés par la Maison d’édition du Vatican.

    Les catholiques baptisés dans le monde sont passés de 1344 millions en 2019 à 1360 millions en 2020, soit une augmentation absolue de 16 millions, équivalente à environ +1,2%. Si la présence relative des catholiques sur l’ensemble de la planète ne change pas, la situation diffère en fonction des continents : en Asie, on observe une augmentation significative de +1,8% (surtout dans le Sud-Est, et malgré la baisse au Moyen-Orient) et en Afrique une augmentation de +2,1%, tandis qu’en Europe, elle est de 0,3%.

    En Afrique, le nombre des catholiques est passé de 18,7% en 2019 à 18,9% en 2020 par rapport à l’ensemble du monde. Ceux d’Amérique représentent 48% du total mondial, dont 28% sont en Amérique du Sud. Sur le continent asiatique, qui représente 59% de la population mondiale, le pourcentage des catholiques reste stable, autour de 11%. La proportion mondiale des catholiques en Europe, en revanche, a diminué de 21, 2% entre 2019 et 2020. Quant à l’Océanie, le pourcentage de catholiques par rapport au reste du monde y reste stable, autour de 0,8%.

    Le nombre des évêques dans le monde a légèrement diminué, passant de 5 364 à 5 363 entre 2019 et 2020, le poids relatif de chaque continent restant stationnaire sur cette période, avec une plus grande concentration sur le total en Amérique et en Europe. En Afrique, les évêques représentent 13,4% de l’ensemble.

    En ce qui concerne le nombre des prêtres, diocésains et religieux, en 2020, s’il a surtout diminué en Europe (-1114) et en Amérique du Nord (-4374), des hausses significatives ont été enregistrées en Afrique (+1 004 unités) et en Asie (+778).

    En termes relatifs, l’Europe et l’Amérique (où vivent respectivement 40 et 29,3% des prêtres de la planète en 2020), restent en tête, suivies de loin par l’Asie (17,3%) et l’Afrique (12,3%) qui gagnent du terrain, et par l’Océanie (1,1%).

    Les diacres permanents constituent le groupe ayant la plus forte évolution dans le temps : ils sont passés de 48 238 en 2019 à 48 635 en 2020, avec une augmentation relative de près de 1%. C’est surtout sur le continent américain que s’observe cette dynamique soutenue : en 2019, ce continent comptait 31 668 diacres, tandis qu’en 2020, le nombre passe à 32 226.

    Une hausse significative est enregistrée pour les religieux profès non prêtres. En 2019, on en comptait 50.295 dans le monde et ils atteignent 50.569 en 2020. Il convient de noter que l’augmentation est concentrée en Afrique (+1,1%), en Asie (+2,8%) et en Europe (+4%).

    Quant aux religieuses professes, leur nombre a augmenté sur les continents les plus dynamiques, l’Afrique (+3,2%) et l’Asie (+0,2%), tandis qu’il a enregistré une baisse en Europe (-4,1%), en Amérique (-2,8%) et en Océanie (-5,7%).

    Le nombre des séminaristes, enfin, a augmenté de 2,8% en Afrique, passant de 32.721 à 33.628, mais il a baissé sur les autres continents. En 2020, les séminaristes sont dans le monde 111.855, l’Afrique et l’Asie représentant 59,3% de l’ensemble, tandis que l’Amérique et l’Europe en représentent 39,9%, l’Océanie restant à peu près stable.

  • Inde : persécution des chrétiens

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    Varanasi-1-758x423.jpgLe nationalisme religieux de l’Inde s’est toujours méfié du Christianisme et, au lendemain même de l’indépendance (1947), les tracasseries administratives, - telles que l’organisation de quotas d’accès des Jésuites (florissants à l'époque) au sous-continent indien- n’ont pas manqué. Quoi d’étonnant à ce que, des années plus tard encore dans ce monde très identitaire, « depuis l’élection de Narendra Modi en 2014, les chrétiens subissent des pressions croissantes de la part de l’administration hindoue. Début 2022, les Missionnaires de la Charité, la Congrégation de Mère Teresa, en a fait les frais ». Point de la situation par Syvain Dorient dans le mensuel La Nef (février 2022) :

    « Les Missionnaires de la Charité ont passé un triste Noël. Le gouvernement indien leur refusait le renouvellement de la licence qui leur permettait de recevoir des dons de l’étranger. Un coup dur pour cette Congrégation vieille de plus de 70 ans, comptant 5000 Sœurs, qui peut se mettre au service des plus pauvres grâce aux ressources financières apportées par les donateurs occidentaux. Le 24 décembre 2021, le ministre de l’Intérieur, Shri Amit Shah, affirma que la Congrégation ne remplissait plus les conditions pour que lui soit accordée la licence lui permettant de recevoir ces dons, la FCRA (Foreign Contributions Regulation Act).

    La décision fut vivement critiquée internationalement en raison de la stature de sainte Teresa de Calcutta. Le gouvernement britannique s’est fendu d’une lettre demandant très diplomatiquement « de plus amples informations sur cette décision étonnante ». Lors d’un débat à la Chambre des Lords, Harries de Pentregarth s’étonnait : « Quelle raison pourrait invoquer le gouvernement pour entraver le travail des Missionnaires de la Charité, reconnu dans le monde entier ? […] Je crains qu’il ne répercute les pressions du nationalisme hindou, de peur que des gens n’entrent en contact avec des chrétiens et finissent par se convertir. »

    Le 10 janvier 2022, les Missionnaires de la Charité retrouvaient leur licence, peut-être grâce aux pressions internationales. Mais près de 6000 autres Organisations non-gouvernementales (ONG) connaissent des difficultés comparables. L’administration indienne, puissante et tatillonne, exige que les ONG désirant recevoir des fonds de l’étranger renouvellent chaque année une demande de FCRA. Cette pratique, antérieure à l’élection de Narendra Modi, puisqu’elle a été instituée en 2010, s’est considérablement durcie en 2020. Le ministre de l’Intérieur, Shri Amit Shah, imposa un amendement qui permettait de surveiller les membres des ONG, en prenant leurs empreintes digitales, et en autorisant des enquêtes à leur sujet.

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  • Comment il faut voir l'avenir de l'Europe

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    Lire l'article d'Emmanuel Berretta.

  • Monseigneur Gänswein retrace l'histoire de la réponse de Benoît XVI au rapport sur les abus de Munich

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    De Daniel Ibáñez sur le National Catholic Register :

    L'archevêque Gänswein raconte l'histoire de la réponse de Benoît XVI au rapport sur les abus de Munich.

    Dans une interview exclusive diffusée ce soir sur EWTN, le secrétaire personnel de Benoît XVI a défendu les actions du pape retraité, le qualifiant de "père de la transparence".

    L'archevêque Georg Gänswein est le secrétaire personnel du pape émérite Benoît XVI.

    14 février 2022

    CITE DU VATICAN - L'archevêque Georg Gänswein a raconté comment le pape émérite Benoît XVI a répondu à un rapport critiquant sa gestion de quatre cas d'abus lorsqu'il dirigeait l'archidiocèse allemand de Munich et Freising.

    Dans une interview exclusive avec le chef du bureau du Vatican d'EWTN, Andreas Thonhauser, le secrétaire personnel de Benoît XVI a défendu les actions du pape retraité, a décrit son travail de pionnier dans la lutte contre les abus cléricaux malgré la résistance du Vatican, et a parlé du fort soutien personnel du pape François à son prédécesseur. L'interview complète sera diffusée le 14 février à 18h30 dans un épisode spécial du programme Vaticano d'EWTN.

    L'interview a été réalisée le 11 février, quelques jours après que Benoît XVI ait personnellement demandé pardon aux survivants d'abus, suite à la publication du rapport couvrant son mandat d'archevêque de Munich de 1977 à 1982.

    Le pape retraité de 94 ans a déclaré dans une lettre que sa douleur était d'autant plus grande qu'il avait "porté une grande responsabilité dans l'Église catholique." 

    La lettre était accompagnée d'une réfutation de trois pages des critiques du rapport, signée par quatre conseillers du pape émérite.  

    Une erreur a été commise

    Dans l'interview, Mgr Gänswein a reconnu la controverse suscitée par une déclaration de 82 pages soumise au nom de Benoît XVI aux enquêteurs chargés de compiler l'étude.

    L'un des quatre cas mis en lumière par le rapport concerne un prêtre nommé Père Peter Hullermann, qui est accusé d'avoir abusé d'au moins 23 garçons âgés de 8 à 16 ans entre 1973 et 1996. 

    La déclaration signée par le pape retraité indique qu'il n'était pas présent à une réunion en 1980 au cours de laquelle le transfert du prêtre du diocèse d'Essen à l'archidiocèse de Munich a été discuté.

    Mais quelques jours après la publication du rapport par le cabinet d'avocats munichois Westpfahl Spilker Wastl, le pape émérite a reconnu qu'il avait assisté à la réunion. 

    Cette correction a provoqué un tollé en Allemagne, les détracteurs de Benoît XVI l'accusant de dissimuler sa présence à la réunion, tandis que ses partisans soulignaient que sa présence était déjà de notoriété publique.

    L'archevêque Gänswein a expliqué que l'erreur s'est produite lorsque le pape retraité révisait une ébauche de sa déclaration. 

    Il a rappelé que Benoît XVI a dit : "Cette réunion, la fameuse, le 15 janvier 1980, je ne m'en souviens pas. Mais s'il est dit que j'étais absent, alors cette absence est prouvée - ou était prouvée à l'époque - grâce à un document de la réunion." 

    "Et c'est là que l'erreur s'est produite", a déclaré l'archevêque de 65 ans.

    Mgr Gänswein a déclaré avoir été "choqué" d'apprendre après la publication du rapport qu'il existait des preuves montrant que Benoît XVI avait assisté à la réunion. 

    "J'en ai parlé au pape Benoît, et il a dit : 'Nous devons dire immédiatement que c'était une erreur de notre part'. Ce n'était pas intentionnel, donc ce n'était pas un mensonge - les mensonges arrivent exprès - c'était une erreur." 

    L'archevêque a déclaré que Benoît XVI avait décidé d'écrire une lettre personnelle à la suite du rapport, mais qu'il avait demandé qu'elle soit accompagnée "d'une réponse aux accusations portées contre moi, et pas seulement aux accusations, mais aussi aux insinuations, sur la base des pièces du dossier."

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  • Italie : le suicide assisté au cœur de sombres controverses

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    De gènéthique magazine :

    En Italie, le suicide assisté au cœur de sombres controverses

    14 février 2022
     

    Le Parlement italien doit voter ce mois ci sur une proposition de loi visant à dépénaliser le suicide assisté. Un débat qui intervient alors que les pressions s’accumulent, et que deux membres de l’Académie pontificale pour la vie sèment le trouble. Jean-Marie Le Méné réagit à ces actualités dans une tribune pour le Figaro.

    Sous pression, le Parlement italien débat du suicide assisté

    Interdit par la loi, cet acte y est puni de 5 à 12 ans de prison. Mais ces dernières années, plusieurs pressions s’exercent sur le Parlement pour revenir sur cet interdit.

    En premier lieu, une décision de la Cour constitutionnelle : saisie en 2017 au motif que la pénalisation de l’aide au suicide était contraire au droit à l’autodétermination, la Cour avait, en 2018, donné au Parlement un délai d’un an pour légiférer sur la question. Arrivé à échéance, aucun débat n’ayant eu lieu, la Cour avait alors rendu un arrêt en 2019, dans lequel elle posait les conditions de la dépénalisation du suicide assisté (cf. Italie : la Cour constitutionnelle estime licite l’euthanasie alors que la loi la punit).

    Par ailleurs, en fin d’été dernier, une pétition en faveur de la légalisation de l’euthanasie a atteint 750 000 signatures, dépassant le seuil des 500 000 indispensables pour l’organisation d’un référendum. Ce dernier doit avoir lieu en 2022 (cf. Le débat sur l’euthanasie de retour en Italie).

    Enfin en novembre, un comité d’éthique a autorisé un premier cas de suicide assisté ; une décision largement médiatisée (cf. En Italie, un comité d’éthique autorise un premier cas de suicide assisté.)

    Dans ce contexte, les parlementaires ont débuté mi-décembre l’examen d’une proposition de loi visant à dépénaliser le suicide assisté (cf. Italie : le suicide assisté devant le Parlement). Le vote doit avoir lieu ce mois-ci.

    Le suicide assisté, mauvaise solution

    En Allemagne et en Autriche, des procédures similaires ont abouti à la dépénalisation du suicide assisté : un recours introduit par l’association suisse Dignitas se conclut par un arrêt de la Cour constitutionnelle en faveur du suicide assisté. Le Parlement est alors sommé de légiférer sous peine de laisser un « vide juridique » une fois le délai fixé par la Cour écoulé.

    Mais l’autodétermination invoquée justifie-t-elle la légalisation du suicide assisté ? (cf. GPA, don d’organes, suicide… Est-ce que mon corps m’appartient ?« On pense, du moins du côté du parti euthanasique, que ce qui est donné aux uns restera confiné, ne concernera que ceux qui souhaitent bénéficier de ce doit à ‘mourir dans la dignité’. Les autres resteront à l’écart. Les autres ne seront pas concernés. Là est, je crois, une erreur de taille qui ne tient pas compte d’une loi profonde des sociétés, surtout si elles sont anomiques, la loi des sourdes injonctions morales du groupe qui vient faire pression sur tout un chacun et ce avec une douceur puissante », analyse Damien Le Guay. Par ailleurs, « cette primauté politique de la volonté, cette souveraineté de ma seule décision de moi sur moi, me contraint plus qu’elle ne me libère. Une nouvelle morale s’instaure : celle de l’abnégation sociale, de ma mort au profit du collectif. (…) Vais-je être égoïste jusqu’à continuer, au-delà du raisonnable, à coûter cher, à creuser les déficits, à être à la charge des autres ou, au contraire, retenu par rien d’autre que ma volonté ? C’est cette logique de la décision, d’une mort qui se décide, qui nous fera passer, j’en suis sûr, d’une décision individuelle, dont je n’ai pas à rendre compte, à une décision partagée avec des éléments plus ou moins objectifs et, pour finir, stade ultime, à une décision décidée, pour ne pas dire imposée, par le Système hospitalo-assurantiel ».

    Controverse italienne alimentée par le journal La Croix

    Lors de l’audience générale du 9 février, le Pape François a dénoncé clairement euthanasie et suicide assisté (cf. Pape François : « La vie est un droit, non la mort »). Alors que quelques jours plus tôt, deux membres de l’Académie pontificale pour la vie avaient « semé le trouble » dans deux articles de presse distincts. Tous deux estiment que légaliser le suicide assisté pourrait être un moyen de faire obstacle à la légalisation de l’euthanasie. Sur cette base fallacieuse, le journal La Croix a alors rapidement conclu à un « tournant stratégique du Vatican sur la bioéthique », créant le malaise.

    Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune et membre de l’Académie pontificale pour la vie, réagit dans le Figaro : « l’académie [pontificale pour la vie] ne saurait par définition soutenir des propositions contraires au magistère de l’Église dans un domaine où – de surcroît – elle ne fait que transmettre une sagesse millénaire. En effet, le respect de la vie humaine repris par l’Église est une règle d’or très largement antérieure à la Révélation chrétienne. Le commandement négatif de ne pas tuer remonte au Décalogue pour les croyants. Il existe aussi pour les non-croyants. Que l’on songe par exemple au serment d’Hippocrate (- 400 ans av. J.-C.). Ne pas tuer son semblable fait partie des lois non écrites mais inscrites au cœur de l’homme. Pas plus l’académie que l’Église catholique n’ont le moindre pouvoir sur cet interdit fondateur ».

  • Quand deux membres de l'Académie pontificale pour la vie prennent l'institution en otage

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    De Jean-Marie Le Méné sur le site du Figaro (via Le Salon Beige) :

    L’Académie pontificale pour la vie prise en otage par deux de ses membres

    Deux textes sèment le trouble sur le suicide assisté qui fait débat en Italie en ce moment. Le premier est un article du père Carlo Casalone, jésuite, paru le 15 janvier dans la revue La Civilta cattolica, sous le titre « La discussion parlementaire sur le suicide assisté ». Le second est une tribune de Mme Marie-Jo Thiel publiée dans un quotidien. Pourquoi ces articles apportent-ils de la confusion ? Leurs signataires sont tous les deux membres de l’Académie pontificale pour la vie et conviennent que leurs propos respectifs sont en contradiction avec la doctrine de l’Église. D’un article à l’autre, le cas italien conduit à une généralisation qui anticiperait un revirement de l’Église universelle sur le suicide assisté. Il n’en faut pas davantage pour que le journal La Croix titre : « Suicide assisté, le tournant stratégique du Vatican sur la bioéthique ». Comme si l’affaire était entendue. L’article n’hésite pas à affirmer : « L’Académie pontificale pour la vie s’est montrée récemment favorable à ce que l’Église italienne ne s’oppose plus à la législation sur le suicide assisté. » Or le fait que des personnes s’expriment à titre personnel est une chose. Le fait que leurs positions engagent officiellement l’Académie pontificale pour la vie en est une autre.

    Le second point est le plus important. On permettra à l’auteur de ces lignes, membre de l’Académie pontificale pour la vie, de lever le doute. Il est clair que les académiciens n’ont pas été consultés, et c’est heureux. Voulue par Sa Sainteté le pape Jean-Paul II et créée avec le professeur Jérôme Lejeune, qui en a assuré la première présidence, l’académie ne saurait par définition soutenir des propositions contraires au magistère de l’Église dans un domaine où – de surcroît – elle ne fait que transmettre une sagesse millénaire. En effet, le respect de la vie humaine repris par l’Église est une règle d’or très largement antérieure à la Révélation chrétienne. Le commandement négatif de ne pas tuer remonte au Décalogue pour les croyants. Il existe aussi pour les non-croyants. Que l’on songe par exemple au serment d’Hippocrate (– 400 ans av. J.-C.). Ne pas tuer son semblable fait partie des lois non écrites mais inscrites au cœur de l’homme. Pas plus l’académie que l’Église catholique n’ont le moindre pouvoir sur cet interdit fondateur.

    Il reste à dire un mot sur ces deux textes. L’article du père Casalone croit pouvoir trouver dans le suicide assisté un moyen de faire obstacle à la légalisation de l’euthanasie. Prétexter le moindre mal pour échapper au pire. La suite est inéluctable. Quand on tolère, il est déjà trop tard. Le comble est d’invoquer le pape François, qui a toujours été clair. Le 9 février, à l’audience générale, il a encore rappelé : « Nous devons accompagner jusqu’à la mort, mais non provoquer la mort, ni aider à quelque forme de suicide. » Par ailleurs, il est fallacieux de donner une interprétation personnelle de ce que l’Église enseigne en matière de « lois imparfaites ». L’encyclique Evangelium vitae (article 73) précise que le vote d’une loi plus restrictive est légitime pour remplacer une loi plus permissive mais seulement si cette loi est déjà en vigueur. Il n’y a ainsi aucune collaboration à une loi inique mais, au contraire, une limitation de ses effets. Dans le cas du suicide assisté, le raisonnement ne fonctionne pas puisqu’il s’agirait de créer délibérément une loi mauvaise pour en éviter une autre, à venir, qui serait plus mauvaise. Or, l’assistance au suicide est déjà une forme d’euthanasie. Et la loi qu’on prétend éviter arrivera encore plus vite. Rien ni personne n’empêchera de prolonger la transgression initiale qui invite la médecine à procurer la mort. Comme l’encadrement de l’avortement débouche, on le voit, sur sa reconnaissance comme droit fondamental, l’euthanasie suivra le même chemin.

    Quant à la tribune de Mme Thiel, elle apporte un soutien français à l’ingérence du jésuite dans la politique italienne et stigmatise « les partisans de la sacralisation absolue de la vie (qui) s’en donnent à cœur joie pour critiquer et condamner ». Tandis que le père Casalone ne mentionnait pas son appartenance à l’Académie pour la vie, Mme Thiel croit devoir apporter cette précision pour lui et pour elle. Il eût été plus respectueux de ne pas compromettre l’Académie pontificale pour la vie. Ses membres, statutairement défenseurs de la vie, ne souhaitent pas que l’on puisse imaginer l’Église posant la première pierre de l’euthanasie en Italie. Ni ailleurs.

  • France : l’avortement à 14 semaines voté en 3ème lecture par une poignée de députés

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    De Philippe Oswald sur La Sélection du Jour :

    L’avortement à 14 semaines voté en 3ème lecture par une poignée de députés

    La proposition de loi Gaillot visant à « renforcer le droit à l’avortement » a été votée en 3ème lecture, jeudi soir, 10 février. Ce texte a été adopté par 46 voix contre 16… après 4 heures de débats dans l’hémicycle très clairsemé de l’Assemblée nationale.

    Mise à part la clause de conscience spécifique du personnel de santé heureusement préservée (contrairement à la clause dite générale, cette clause spécifique n’est restreinte par aucune exception d’urgence), toutes les dispositions de la proposition de loi Gaillot sont donc adoptées, sans amendement notable. Elles consistent essentiellement à : – allonger le délai légal de l’IVG à 14 semaines de grossesse ; – autoriser les sages-femmes à pratiquer les IVG instrumentales ; – utiliser la téléconsultation pour les parcours d’IVG ; – supprimer le délai de réflexion de deux jours après l’entretien psychosocial ; – mettre à disposition le registre de praticiens pratiquant l’IVG. Bref, c’est une porte d’entrée béante au « tout IVG » (cf. LSDJ n°1445).

    Signalons parmi quelques interventions courageuses de députés opposés à ce texte, celle d’Emmanuelle Ménard (NI) : « Faire croire que l’émancipation de la femme trouverait son achèvement dans l’extension du délai d’avortement est une erreur et un mensonge à l’égard de toutes ces femmes ». Ou encore cette question pertinente – mais généralement systématiquement éludée – de Marie Tamarelle-Verhaeghe (LREM) : « Le processus de vie qui habite notre corps de femme peut-il être considéré comme notre propre corps ? »

    Le 16 février prochain, ce sera au tour des sénateurs d’examiner ce texte pour la troisième fois. Divisés, ils l’avaient rejeté les deux fois précédentes sans le discuter. De toute façon, comme le veut la Constitution, l’Assemblée nationale aura le dernier mot. Sa lecture définitive est annoncée pour le 23 février prochain. Ce serait le sombre aboutissement, en pleine campagne présidentielle, d’un an et demi d’un parcours parlementaire chaotique quoique sans cesse ranimé par un groupe de militants minoritaires mais déterminés à l’emporter face à une majorité de parlementaires sans réelles convictions ou tétanisés par le « droit à l’avortement ». Rappelons qu’Emmanuel Macron lui-même s’était prononcé à plusieurs reprises contre l’allongement du délai de l’IVG, évoquant « le traumatisme que c’est d’avorter » avant que le gouvernement ne reprenne ce texte à son compte par surprise, en décembre dernier.

    La PPL Gaillot votée en 3e lecture : dialogue de sourds à l’Assemblée nationale

  • Adèle serait-elle transphobe ?

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    De Robert Siedlecki sur International Family News (IFAM) :

    Adele accusée d’être “transphobe” après son discours aux British Music Awards

    La chanteuse britannique proclame aux BMA's "J'aime vraiment être une femme !". Si elle a bien reçu le mémo indiquant que la cérémonie de remise des prix est devenue "neutre en termes de genre", les woke lui ont rappelé que le non-respect de cette règle ne restera pas impuni.

    Prenons l’exemple de la récente cérémonie musicale des Brit Awards qui s’est tenue à Londres le 8 février 2022. Afin d’apaiser la communauté LGBT radicale, la cérémonie a décidé cette année de supprimer les catégories “hommes” et “femmes” et de les remplacer par des catégories neutres. Par exemple, il n’y aurait plus de prix pour le “meilleur artiste masculin” et le “meilleur artiste féminin”, mais seulement un prix pour “l’artiste de l’année”.

    Pourquoi ont-ils fait ce changement ? Pour s’assurer que les personnes qui ne s’identifient ni à un homme ni à une femme ne soient pas “exclues” de l’attribution des prix. Comme l’explique le site web des Brit Awards :

    “Les BRIT confirment que pour le spectacle de 2022, ils abandonneront les catégories féminine et masculine, et lanceront de nouveaux prix pour l’artiste de l’année et l’artiste international de l’année, célébrant les artistes uniquement pour leur musique et leur travail, plutôt que sur la façon dont ils choisissent de s’identifier ou sur la façon dont les autres peuvent les voir, dans le cadre de l’engagement des BRIT à faire évoluer le spectacle pour qu’il soit aussi inclusif et pertinent que possible.”

    Maintenant que l’événement a éliminé les catégories fondées sur le sexe et que le lobby LGBT radical semble avoir été apaisé, plus rien ne peut offenser les woke, n’est-ce pas ?

    Et bien non!

    Et pourquoi ? Parce que la cérémonie ne savait pas à l’avance que les lauréats pourraient dire quelque chose d’apparemment inoffensif qui pourrait néanmoins offenser les militants transgenres radicaux. Et quelle était la déclaration offensante d’Adele, une superstar britannique elle-même appartenant au courant woke, qui a remporté les prix de la chanson de l’année, de l’album de l’année et de l’artiste de l’année ? En acceptant son prix d’artiste de l’année, elle a déclaré :

    “Je comprends pourquoi le nom de ce prix a changé, mais j’aime être une femme et être une femme artiste – vraiment ! Je suis très fière de nous, vraiment, vraiment, je le suis.”

    Juste après qu’Adele a prononcé ces mots, la foule transgenre radicale est entrée en action pour l’attaquer parce qu’elle osait dire qu'”être une femme” signifie en fait quelque chose, qu’une “femme” est en fait quelque chose d’unique et de spécial. Un militant transgenre qui se décrit comme un “féministe convaincu” a immédiatement attaqué Adele pour avoir été une TERF (une féministe radicale trans-exclusive) :

    “S’il vous plaît, non ADELE ne peut pas être une TERF “

    Un autre activiste transgenre radical a tweeté:

    “Qui aurait cru que #Adele était une transphobe et utiliserait sa plateforme pour appeler à la destruction de la communauté trans. Surtout les adolescents désorientés.”

    Heureusement, et c’est inhabituel en cette ère de wokisme, les gens ont ignoré leurs craintes de la foule woke et ont pris la défense d’Adele. La féministe et militante pour les réfugiés Ohjali Rauf a tweeté:

    Debbie Hayton, journaliste et enseignante, a défendu Adele dans le Spectator. Hayton a d’abord abordé le fait qu’Adele soit traitée de TERF :

    “Adele a été qualifiée de Terf, ou féministe radicale trans-exclusive, sur Internet. Terf, bien sûr, est l’insulte lancée aux femmes qui défendent leur sexe… JK Rowling, Rosie Duffield, Kathleen Stock et d’autres femmes ont également été étiquetées ainsi. Ces femmes talentueuses ont été poursuivies et persécutées sans pitié, simplement pour avoir défendu leur sexe. J’ai dit “femmes” délibérément. Quoi que la police de la pensée veuille nous faire croire, elle sait certainement faire la différence entre les hommes et les femmes lorsqu’elle déclenche ses attaques.”

    Bien qu’Adele ait probablement des jours difficiles devant elle, Mme Hayton l’a exhortée à rester ferme dans la défense des femmes :

    “Les jours à venir risquent d’être difficiles pour Adele. La tentation de s’excuser pour des idées apparemment fausses pourrait être énorme. Mais les critiques de la police du genre ne seront probablement pas satisfaites par des excuses, il est donc vital qu’elle tienne bon : Le message d’Adele aux femmes et aux jeunes filles était inspirant. Une femme – qui a vendu des dizaines de millions d’albums – a dit au monde qu’elle était fière d’être une femme. C’est quelque chose à célébrer, pas à condamner.”

    La célèbre artiste Birdy Rose, qui s’est publiquement opposée à la compétition sportive entre hommes biologiques et femmes, a critiqué les détracteurs d’Adele :

    La meilleure chose à propos de la situation d’Adele est qu’elle montre que tout ce qu’une femme doit faire pour être traitée de “terf” est de reconnaître son propre sexe. Cela montre à quel point la barre est basse et à quel point le prix à payer est élevé pour une femme qui dit la vérité sans se demander d’abord si des hommes dérangés sont d’accord avec elle.

    Dans le magazine Evie, c’est Gina Florio qui a le mieux résumé cette non-question concernant Adele :

    “Ce n’est que dans une société à l’envers où nous avons jeté le genre au bord de la route dans un accès de folie que nous verrions une artiste féminine sous le feu des critiques pour avoir simplement déclaré : “J’aime être une femme”. Adele n’a pas encore répondu à la controverse, mais nous espérons qu’elle ne le fera jamais, parce qu’en fin de compte, c’est un non-sujet qui ne mérite même pas une minute de son attention. C’est une artiste féminine, point final. Et il n’y a absolument rien de mal à embrasser cela et à l’apprécier.”

    Nous y sommes. Une cérémonie britannique de remise de prix musicaux, qui s’est complètement transformée en wokisme en abandonnant les catégories masculines et féminines, est toujours attaquée par la foule LGBT radicale pour le commentaire d’un lauréat qui a reconnu le caractère unique des femmes. Et ironiquement, la personne qui a fait ce commentaire est une partisane connue d’une grande partie du programme LGBT. Mais nous sommes dans un monde “à l’envers” où la réalité est niée de manière flagrante par les militants woke. Espérons qu’Adele reste forte et refuse de céder au lynchage des LGBT. Les femmes sont importantes. Les femmes sont uniques. Les femmes ont besoin d’être valorisées. Nous ne devons jamais oublier ces vérités.