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Société - Page 162

  • Italie : pourquoi la réélection de Sergio Mattarella n'est pas une bonne nouvelle

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    De Stefano Fontana sur le site de l'Observatoire International Cardinal Van Thuan sur la Doctrine Sociale de l'Eglise :

    La réélection de Sergio Mattarella
    Quelques considérations (inquiètes) sur l'Observatoire

    Samedi après-midi, 28 janvier 2022, Sergio Mattarella a été élu pour un nouveau mandat de sept ans à la présidence de la République italienne. Cet événement politique et institutionnel présente de nombreux aspects inquiétants pour l'avenir de notre pays, tant par la manière dont il s'est déroulé que par les résultats qu'il a produits. En y réfléchissant du point de vue de la Doctrine sociale de l'Église, nous entendons faire quelques considérations critiques dans les lignes qui suivent, afin de mettre en évidence le plus clairement possible les positions de notre Observatoire sur la situation actuelle.

    Un premier aspect à considérer est la création d'un axe Draghi-Mattarella capable d'exprimer une force considérable dans l'exercice du pouvoir politique et institutionnel dans un avenir proche. Samedi après-midi dernier, lorsque certains parlementaires ont commencé à voter pour Draghi en dehors de toute indication formelle de leurs groupes et partis respectifs, c'est Draghi lui-même qui a fait office de médiateur entre le Parlement et Mattarella pour demander à ce dernier de répondre à l'appel. On ne sait pas si les votes "spontanés" en faveur de Mattarella l'étaient vraiment ou s'ils ont été pilotés précisément pour débloquer les négociations officielles et donner à Draghi le signal d'intervenir. Il n'en reste pas moins qu'une intervention du gouvernement à ce moment-là représentait une violation de l'autonomie du Parlement et une hypothèque sur la présidence de la République, raison pour laquelle Mattarella aurait dû décliner l'invitation. L'acceptation aurait impliqué un assentiment à l'Axe dont nous parlons. L'existence d'un axe entre le gouvernement et la Présidence de la République mélange évidemment la politique et les institutions, compromettant leur indépendance mutuelle. Lorsque Mattarella a appelé Draghi à la présidence du Conseil des ministres, on a parlé d'un "gouvernement du président", puisque Draghi n'avait jamais été élu et ne représentait aucun parti politique. Maintenant, après le discours de Draghi samedi dernier et son résultat, il est possible de parler d'un " gouvernement du président ". Cette situation est très inquiétante et dangereuse en soi, mais aussi pour d'autres raisons que nous allons immédiatement mentionner.

    Notre pays sort de seize années de présidentialisme. Alors que le rôle constitutionnel de la présidence de la République est un rôle de garantie, tant Napolitano que Mattarella sont au contraire fortement intervenus dans la politique réelle. Fin 2011, Napolitano avait même décidé et mis en œuvre un changement de gouvernement entre Berlusconi et Monti. À plusieurs reprises, Mattarella est intervenu directement dans les politiques européennes et d'immigration, dans les mesures d'euthanasie et, ces deux dernières années, il s'est employé à valider les politiques anti-Covid du gouvernement. La liste devrait être beaucoup plus longue pour les deux, mais arrêtons-nous là. Le fait est que l'axe Draghi-Mattarella se situe dans ce cadre, qui ne correspond pas aux besoins de la démocratie italienne. Ajoutez à cela le fait que depuis deux ans, en raison de l'interminable urgence sanitaire, le parlement est bloqué, le gouvernement a souvent utilisé les décrets administratifs du Premier ministre, et toute possibilité de nouvelles élections a été exclue. Il suffit de dire qu'aucun des trois partis d'opposition n'a exprimé le profond mécontentement de tant d'Italiens face aux mesures autoritaires, illogiques et discriminatoires prises contre la pandémie. L'axe Draghi-Mattarella, c'est-à-dire une alliance de facto et tacite entre le Palazzo Chigi et le Quirinal, s'inscrit donc dans un contexte général de grande faiblesse de la démocratie : un système présidentiel déjà éprouvé dans la pratique, un parlement dépourvu de pouvoir que la solution Mattarella-bis dépouille encore davantage, et une opposition inexistante. Une telle concentration de pouvoir dans un contexte dépourvu de contrepoids parce que faible soulève de nombreuses inquiétudes. À notre avis, Sergio Mattarella aurait dû renoncer à l'appel à se représenter, précisément parce qu'il est né de ce contexte de faiblesse politico-démocratique. Entre-temps, Giuliano Amato, qui a des affinités culturelles et un bagage politique et idéologique, est devenu le troisième membre de ce triangle.

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  • Le cours de religion voué à disparaître ?

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    S'il est une question cruciale pour l'avenir du christianisme dans notre société, c'est bien celle de la transmission. Si les jeunes générations s'éloignent de la religion, c'est d'abord parce qu'elles ne la connaissent plus. Si nous sommes croyants, c'est grâce au relais familial et à la transmission dont nous avons bénéficié à l'école, au catéchisme et dans les mouvements de jeunesse. Que reste-t-il de tout cela aujourd'hui ? Les menaces qui pèsent à présent sur l'enseignement de la religion (mais qu'est-il devenu ?) confirment la tendance lourde à l'effacement du religieux dans notre société.

    Une chronique du chanoine Eric de Beukelaer sur le site de la Libre :

    La religion à l’école

    La question du cours de religion à l’école oppose deux conceptions de l’homme et de son éducation. Vu le rapport des forces politiques en présence, je crains pour sa survie.

    Depuis quelques années, le cours de religion est dans le viseur d’une certaine laïcité, soutenue par de puissants relais politiques. L’objectif à peine masqué, est de le supprimer du réseau officiel et ensuite, de l’évacuer du libre. Tant qu’à présent, notre Constitution freine cet élan en jouant son rôle de garde-fou, mais elle pourrait être modifiée. La conviction qui anime ce combat est que la religion est du domaine privé, alors que l’école appartient au domaine public. La religion n’aurait donc pas sa place à l’école, sauf à être étudiée de façon "neutre", comme tout phénomène humain. Pareille vision de l’homme est un héritage des Lumières. Ce qui rendrait libre, c’est la raison. D’où le credo : apprenez à un jeune à raisonner et vous en ferez un humain accompli. Cette façon de voir trouve un large écho dans une population où beaucoup se sont éloignés du catholicisme de leur enfance. Elle semble un moyen adéquat pour lutter contre la montée des fondamentalismes. Confiner la religion dans l’espace privé, voire la mettre en quarantaine, parait un enjeu de santé publique.

    Mon avis est que cette vision des choses est borgne, en ce qu’elle occulte une part de la réalité. Oui, l’éducation au raisonnement permet de combattre le fanatisme obscurantiste. Ainsi, l’analyse historico-critique des textes sacrés de chaque religion, donne de les interpréter, en distinguant le cœur du message de son contexte de rédaction. Cependant, pas plus que la culture, la démarche spirituelle n’est privée. Elle est personnelle, voire intime, mais fait partie intégrante de notre humanité. Nos sociétés sécularisées sont-elles plus humaines, avec l’effacement progressif de la religion ? Le taux de burnout, de violences sexuelles, de suicides et autres signes de mal-être, démontre qu’il n’en est rien. Le témoignage du moine bouddhiste Matthieu Ricard est à cet égard éclairant. Né dans une famille non religieuse, d’un célèbre journaliste et d’une artiste-peintre reconnue, il rencontra dans sa jeunesse, chez ses parents, nombre de célébrités. Elles brillaient d’intelligence et avaient du succès, mais aucune ne lui semblait pleinement unifiée. Ainsi débuta sa quête spirituelle. Bien que docteur en génétique, Ricard a découvert que la raison seule ne suffit pas. L’humain est doté de deux parties de cerveau, dont une est davantage émotionnelle. Il s’agit donc d’également humaniser nos passions et désirs. Vaste chantier auquel s’attaquent le sport, les jeux, les loisirs, la culture, mais aussi la spiritualité - qu’elle soit d’origine religieuse ou non. Il est donc sain qu’un projet pédagogique intègre ces dimensions dans son offre éducative.

    La question du cours de religion à l’école oppose deux conceptions de l’homme et de son éducation. Vu le rapport des forces politiques en présence, je crains pour sa survie à terme. Seul un sursaut démocratique massif, soulignant l’attachement à ce cours, pourrait encore empêcher cela. Est-ce envisageable ? Soyons francs : la tentation est forte chez nombre de parents, d’écoliers et même d’enseignants, de considérer le cours de religion comme accessoire, comparé aux mathématiques, sciences et langues. Il est vrai que la compétence religieuse n’est guère prisée sur le marché de l’emploi. De plus, enseigner cette matière est ardu et ingrat, car cela fait autant appel à l’intelligence qu’à l’écoute et à la bienveillance. Et pourtant, ce cours offre au jeune de se construire, à travers le prisme d’une grande tradition religieuse, interrogeant non seulement des enjeux philosophiques, mais aussi ses désirs et passions. D’aucuns moquaient injustement l’enseignement qui est censé le remplacer, en l’appelant "cours de rien". Personnellement, si je devais trouver un surnom pour parler du cours de religion, je l’étiquetterais "cours du tout" sur le chemin de la maturité adulte.

  • A la rencontre de femmes qui proclament regretter leur avortement

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    De Katie Yoder sur Catholic News Agency :

    Rencontrez les femmes portant des pancartes " Je regrette mon avortement " lors de la Marche pour la vie.

    29 janv. 2022

    Des dizaines de milliers d'Américains pro-vie venus de tout le pays ont récemment participé à la Marche pour la Vie 2022 à Washington, D.C. Alors qu'ils passaient devant la Cour suprême - le point final de la marche - ils ont été accueillis par plus d'une demi-douzaine de femmes personnellement hantées par l'avortement. 

    Chacune tenait une pancarte sur laquelle on pouvait lire : "Je regrette mon avortement".

    "C'est pourquoi je m'exprime, dans l'espoir que d'autres personnes qui souffrent en silence brisent ce silence", a déclaré Leslie Blackwell, de Richmond, en Virginie, à CNA lors de la plus grande manifestation pro-vie annuelle du pays, le 21 janvier.

    Bravant les rigueurs de l'hiver, Leslie Blackwell et ses compagnes sont venus à la marche avec la campagne de sensibilisation Silent No More, qui sensibilise le public à la douleur de l'avortement et apporte la guérison à ceux qui en sont victimes. 

    En ligne, le groupe partage des milliers de témoignages de personnes lésées par l'avortement. Lors de la marche, les femmes ont partagé leurs histoires d'avortement en personne, dont trois qui ont parlé à l'AIIC. 

    L'une d'entre elles se souvient avoir voulu cacher son "péché sexuel". Une autre a raconté qu'elle avait été victime d'un viol lors d'un engagement dans l'armée. Et Mme Blackwell, 63 ans, a expliqué comment elle a choisi l'avortement pour le bien de sa carrière.

    "Aujourd'hui, on entend beaucoup dire : 'Je ne veux pas avoir de bébé, je veux une carrière'", a-t-elle déclaré à CNA. "Eh bien, c'est intéressant. J'ai dit que j'ai renoncé à mes deux bébés très tôt pour une carrière, et puis j'étais tellement déprimée et l'impact que cela a eu sur ma vie, je ne pouvais pas faire ma carrière."

    Une guérison progressive

    Blackwell a découvert qu'elle était enceinte pendant sa dernière année d'université. 

    "J'étudiais la télévision, j'ai obtenu le job de mes rêves en animant un talk-show matinal. Mais un peu avant, j'avais appris que j'étais enceinte et je savais juste qu'il n'y avait aucun moyen pour moi de faire une émission de télévision", se souvient-elle. "Je n'aurais plus de travail si on découvrait que j'étais enceinte".

    Alors, a-t-elle poursuivi, "je me suis débarrassée de ce "désagrément", j'ai continué et j'ai fait cette émission et tout s'est bien passé". 

    Enfin, c'est ce qu'elle pensait. Environ un an et demi plus tard, elle découvre qu'elle est à nouveau enceinte - et se fait avorter une deuxième fois.

    "Après ça, j'étais à peu près finie", se souvient-elle. "J'étais vidée, mais je ne comprenais pas pourquoi".

    "J'ai cru à beaucoup de mensonges dans les années 70 et à beaucoup de ce féminisme radical", a-t-elle déclaré à l'ANC. "Tout tournait autour de moi et de ma carrière !" Selon son témoignage en ligne, elle s'est identifiée comme féministe et a failli rejoindre le conseil d'administration de la Virginia League for Planned Parenthood. 

    Leslie Blackwell shared her post-abortion story with CNA at the 2022 March for Life in Washington, D.C. Katie Yoder/CNA
    Leslie Blackwell a raconté son histoire après l'avortement à l'ANC lors de la Marche pour la vie 2022 à Washington, D.C. Katie Yoder/CNA

    Après les avortements, Leslie Blackwell est devenue dépressive et s'est tournée vers l'alcool et les drogues. Elle a fini par démissionner de son précieux emploi et est retournée chez ses parents.

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  • "Ce n'est pas à l'Etat de payer les religions" (Vincent Van Quickenborne, ministre de la Justice)

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    Lu sur Sud Presse, 29 janvier, p. 17: 

    Changer la Constitution: « Ce n’est pas à l’État de payer les religions ! » 

    Le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open VLD) : “Comme libéral, je suis contre la subvention par l’État des religions. Je trouve que c’est plutôt un choix qui doit être fait par un individu et pas par l’ensemble des citoyens. …  Cette faute de l’histoire doit être corrigée. Je sais, il faudra changer la Constitution mais je trouve quand même incroyable que nous, nous devons payer pour les religions, pour l’islam, pour le catholicisme ou d’autres. La plupart des gens aujourd’hui dans notre pays n’ont pas une appartenance spécifique à une religion. Pourquoi on doit payer ça, c’est aberrant.” Vous demandez de changer la Constitution ? « Oui, nous inclurons ces articles-là dans la liste des articles de la constitution à réviser, avant les prochaines élections donc. On aimerait un système comme en Allemagne, le Kirchensteuer. Le citoyen peut indiquer, sur sa déclaration d’impôts, à quelle organisation, religieuse ou autre, il veut donner un peu d’argent. Actuellement, les religions coûtent plus de 150 millions d’euros par an rien qu’au niveau fédéral !

  • L'Église catholique gère 532 léproseries dans le monde

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    VATICAN - L'Église missionnaire pour les lépreux : 532 léproseries dans le monde

    28 janvier 2022

    Les pays qui comptent le plus grand nombre de léproseries sont les suivants : en Afrique : Madagascar (31), République démocratique du Congo (26), Égypte (24) ; en Amérique centrale : Mexique (3) ; en Amérique centrale-Antilles : Haïti (2) ; en Amérique du Sud : Brésil (18), Colombie (5), Chili (4) ; en Asie : Inde (216), Vietnam (15), Indonésie (9) ; en Océanie : Papouasie-Nouvelle-Guinée (2) ; en Europe : Ukraine (10), Belgique (8).

    La 69e Journée mondiale des lépreux est célébrée le dernier dimanche de janvier, cette année le dimanche 30. Elle a été créée en 1954 par l'écrivain et journaliste français Raoul Follereau, surnommé "l'apôtre des lépreux", qui luttait contre toutes les formes de marginalisation et d'injustice. Aujourd'hui, la lèpre figure sur la liste des maladies tropicales négligées (MTN) de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et, bien qu'elle soit guérissable, elle constitue toujours un problème de santé publique dans plusieurs pays d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine, où persistent des conditions socio-économiques précaires qui favorisent la transmission de la maladie et rendent le diagnostic précoce problématique.

    Comme le rapporte l'Aifo, l'association italienne des amis de Raoul Follereau, qui promeut la célébration de cette journée et d'autres initiatives tout au long de l'année, l'OMS a publié début septembre son traditionnel rapport sur la situation de la lèpre dans le monde. Le premier aspect à souligner est que seuls 127 pays (sur 221) ont fourni des données sur la lèpre pour 2020, contre 160 pays en 2019. Le nombre annuel de personnes diagnostiquées dans le monde est de 127 396 (38,6% de femmes), un chiffre bien inférieur à celui de 2019 (202 185 personnes), soit une réduction de 37,1%. Cette chute soudaine est sans doute due à une diminution de la collecte de données pendant la pandémie de Covid-19, et doit donc être interprétée avec prudence lors du calcul des tendances à long terme. L'Église missionnaire a une longue tradition d'assistance aux lépreux, qui sont souvent abandonnés même par leur propre famille, et leur a toujours fourni non seulement des soins médicaux et une assistance spirituelle, mais aussi des possibilités concrètes de guérison et de réinsertion dans la société. Dans de nombreux pays, ces patients font encore l'objet de graves discriminations en raison de l'incurabilité supposée de la maladie et des terribles mutilations qu'elle provoque.

    Parmi les instituts religieux qui, dans le cadre de leur mission évangélisatrice, se sont consacrés aux soins médicaux et à la réinsertion sociale des lépreux, dans le passé ou encore de nos jours, on peut citer les Camilliens (Ministres des malades, MI), les Franciscaines Missionnaires de Marie (FMM), les Filles des Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie fondées par le missionnaire salésien le Bienheureux Père Luigi Variara, les Mineurs Franciscains et Capucins, les Jésuites, les Missionnaires de la Consolata, les Missionnaires Comboniens, les Missionnaires PIME, les Missionnaires de l'Immaculée... .

    Plusieurs missionnaires béatifiés ou canonisés ont consacré leur vie à l'allègement des souffrances des malades de la lèpre. Parmi eux, le saint belge Jozef Daamian De Veuster SSCC, (1840-1889) universellement connu comme l'apôtre des lépreux de l'île de Molokai. Après avoir lui-même contracté la lèpre, il est mort à l'âge de 49 ans, après avoir passé 16 ans parmi les lépreux. "Damien était avant tout un missionnaire catholique", a déclaré le pape Benoît XVI dans son homélie pour sa canonisation. Le Père Damien est connu aujourd'hui comme un héros de la charité parce qu'il s'identifiait si étroitement aux victimes de la lèpre."

    Sainte Marianne Cope, O.S.F., (1838-1918) originaire de Hesse, est entrée dans la congrégation franciscaine du Tiers Ordre à Syracuse, a travaillé comme enseignante, puis comme infirmière dans les hôpitaux et, en 1883, est partie pour Hawaii, où elle a servi comme infirmière dans les léproseries de Honolulu et Molokai, travaillant pendant longtemps avec le missionnaire Damian de Veuster, dont elle a poursuivi l'œuvre. Elle est morte à Molokai en 1918, après avoir passé 35 ans parmi les lépreux.

    Le bienheureux Jan Beyzym, S.I., (1850-1912) né dans l'actuelle Ukraine, à l'âge de 48 ans, avec le consentement de ses supérieurs, part à Madagascar pour le "service des lépreux". Il a donné toutes ses forces, tous ses talents et tout son cœur aux malades abandonnés, affamés et marginalisés. Il s'est installé parmi eux, pour être avec eux jour et nuit. Il a réalisé un travail de pionnier, qui a fait de lui le précurseur de la prise en charge actuelle des lépreux. Avec les dons recueillis auprès de ses bienfaiteurs et de ses compatriotes, il a construit un hôpital à Marana pour 150 malades, pour les soigner et leur donner de l'espoir, et il existe toujours aujourd'hui.

    (SL) (Agence Fides 28/01/2022)

  • Don Bosco à l'honneur sur France Catholique

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    Au sommaire de France Catholique

    Aymeric Pourbaix présente le dernier numéro de France Catholique sur le thème : « Don Bosco : un maître éducateur. »

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    Église : retrouver l’éducation

    par Gérard Leclerc

    Selon l’expression de Jean XXIII, l’Église est à la fois « mater et magistra  ». Sa maternité spirituelle ne va pas sans mission éducatrice.
     
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    Don Bosco : un phare pour la jeunesse

    de notre envoyé spécial, Matteo Ghisalberti

    La tendresse et l’attention envers les jeunes ont été les clefs de voûte de l’œuvre de saint Jean Bosco. Les valeurs qui ont façonné la mission du grand éducateur demeurent vivantes, en particulier à Turin. Reportage.
     
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    « L’éducation : œuvre de Salut »

    propos recueillis par Constantin de Vergennes

    Enseigner, éduquer et guider les enfants vers le Ciel : Jean Bosco et Jean-Baptiste de La Salle, à eux seuls, tracent le portrait de l’éducateur chrétien.

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    Un triptyque essentiel et mystérieux

    par le P. Jean-François Thomas, s.j.

    Parmi les nombreuses grâces et dons particuliers dont bénéficia saint Jean Bosco se trouvent une multitude de  révélations. La plus célèbre d’entre elles donne à méditer sur l’essentiel de la foi : les Trois Blancheurs.
     
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    Une triomphale tournée en France

    par Anne Bernet

    Pour financer le projet colossal de la basilique du Sacré-Cœur de Rome, saint Jean Bosco n’a pas hésité à passer la frontière, en 1883, pour solliciter les dons des Français.

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    Don Bosco : l’ami des jeunes

    par Défendente Genolini

    Saint Jean Bosco, communément appelé Don Bosco, était «  l’ami légendaire des jeunes sans amis  ».
     
  • Le transhumanisme : une détestation de l’humain

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    François-Xavier Bellamy : « Le transhumanisme est d’abord une détestation de l’humain »

    « La volonté de tout transformer atteint aujourd’hui sa dernière frontière : l’homme lui-même. » C’est le constat de François-Xavier Bellamy, philosophe et député européen, dans un entretien à l’Osservatore Romano.

    « Si rien ne nous convient dans le réel, l’homme lui-même doit être transformé », décrypte-t-il. Car « le rêve du transhumanisme n’est rien d’autre que le projet de ce changement appliqué à l’auteur du changement lui-même : il s’agit de vaincre les frontières qui limitent son mouvement, d’éliminer les rigidités, les pesanteurs de la vie humaine. » (cf. Le sens des limites)

    Deux grandes limites : le sexe et la mort

    « Les deux grandes limites que nous tentons de dépasser sont celles que les humains ont expérimentées, et qui les ont éprouvés, depuis la nuit des temps : le sexe, et la mort », explique le philosophe. « La première frontière est le sexe, parce que l’altérité sexuelle fait que je ne peux pas être le “tout” de l’humanité, que je ne peux pas donner la vie seul. Et la seconde est la mort – il ne s’agit plus de la repousser par la médecine, mais d’abolir définitivement la mort organique, la mort du corps. »

    « Le transhumanisme est d’abord une détestation de l’humain », juge François-Xavier Bellamy. Car « vouloir tout changer, c’est haïr ce que nous sommes, ce que nous avons reçu ». « Cet espoir d’un progrès n’est en réalité que le symptôme du mépris que nous exprimons envers l’être humain, analyse-t-il, si un humain 2.0 est nécessaire, c’est parce que l’humain 1.0 n’est pas assez bon. »

    L’échec annoncé du transhumanisme

    « La guerre de l’homme contre l’humain qu’est le transhumanisme est vouée à l’échec, prévient le député, car elle ne s’arrêtera jamais. Si nous n’avons plus précisément un but à atteindre, nous ne pourrons qu’être structurellement insatisfaits du point où nous sommes arrivés – après l’humain 2.0, nous aurons l’humain 3.0, tout comme nous avons eu la première version de l’iPhone, avec lequel on était admiré de tous il y a quinze ans, et qui nous rendrait aujourd’hui ridicules ».

    « La technologie remplace constamment ses propres produits et crée ainsi une insatisfaction structurelle, rappelle-t-il, il en sera de même pour l’humain. Nous n’en aurons jamais assez, nous ne serons jamais comblés, et nous ne serons plus capables d’habiter l’expérience qui nous a été donnée ».

    Gérer l’inéluctable ou défendre une réforme parce qu’elle est juste ?

    « Ce qui me frappe au Parlement européen, explique François-Xavier Bellamy, c’est qu’il n’y a pas de débat sur les finalités. » Il n’y est question que de « gérer ce qui est toujours décrit comme “inéluctable“ ».

    Pourtant, « on ne devrait pas défendre une réforme parce qu’elle s’impose », rappelle le député, « mais on devrait défendre une réforme parce qu’elle est juste, parce qu’elle est bonne, parce qu’elle sert une idée de l’homme, de son bonheur, de son bien ». « La question que nous devrions nous poser n’est pas de savoir si nous devons avancer ou non, mais vers où aller, quel est notre but, interpelle-t-il. La politique commence là. » (cf. Présidentielles 2022 : premières prises de position en matière de bioéthique).

    Source : Osservatore romano, Alessandro Vergni (20/01/2022)

    Lire également : 

    Michel Onfray : « Seule une morale pourrait arrêter l’inhumanisme du posthumanisme »

  • L’intégration de l’avortement à la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne : une réelle menace ?

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    De Gènéthique magazine :

    L’avortement peut-il menacer l’Europe ?

    27 janvier 2022

    Le 19 janvier dernier, Emmanuel Macron s’est prononcé devant le Parlement européen pour présenter les objectifs de la Présidence française de l’Union Européenne (PFUE) récemment ouverte. Alors qu’il avait annoncé en décembre la construction d’une «  Europe humaine » il a fait peser mercredi dernier une lourde menace sur le droit à la vie (cf. Intégrer le droit à l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l’UE ?).

    La reconnaissance du droit à l’avortement derrière la lutte pour l’Etat de droit

    Dès l’ouverture de sa déclaration, le président de la République a précisé sa volonté de promouvoir les valeurs de l’UE, notamment en intégrant à la Charte des droits fondamentaux la reconnaissance du droit à l’avortement.

    « La présidence française sera une présidence de promotion des valeurs qui […], à force d’être considérées comme des acquis ont peut-être fini ces dernières années, par se fragiliser. Nous sommes cette génération qui redécouvre la précarité de l’Etat de droit et des valeurs démocratiques ». Par ces allégations, Emmanuel Macron vise particulièrement des Etats pointés du doigt depuis quelques années, considérés par beaucoup de responsables politiques français comme les « vilains petits canards » de l’Europe car trop conservateurs sur l’enjeu de l’avortement notamment. Sont visés sans équivoque la Pologne et la Hongrie (cf. Avortement : la Pologne toujours dans la ligne de mire de l’Europe).

    Sans sourciller, Emmanuel Macron fait le lien entre la lutte pour l’Etat de droit et la concrétisation du droit à l’avortement comme valeur de l’Europe.

    « La fin de l’Etat de droit, c’est le règne de l’arbitraire. La fin de l’Etat de droit, c’est le signe du retour aux régimes autoritaires, au bégaiement de notre histoire. Oui, derrière tout cela, il y a un combat idéologique. Ce combat est d’ailleurs porté par plusieurs puissances autoritaires à nos frontières et il revient chez plusieurs de nos pays. Nous voyons cette révolution à l’œuvre qui vient saper les fondements mêmes de notre histoire ».

    « Dans cet esprit, je souhaite que l’on consolide nos valeurs d’Européens qui font notre unité, notre fierté et notre force. Vingt ans après la proclamation de notre Charte des droits fondamentaux, qui a notamment consacré l’abolition de la peine de mort partout dans l’Union, je souhaite que nous puissions actualiser cette charte, notamment pour être plus explicites sur la protection de l’environnement ou la reconnaissance du droit à l’avortement ».

    A croire que les « fondements de notre histoire » sont la promotion et la survalorisation du droit à l’avortement. Malheureusement, le président semble oublier que l’avortement n’a aucun rapport avec l’Etat de droit, qu’il faut bien sûr conserver en Europe. Au contraire, ce qui a réuni et pourra réunir les Etats européens, c’est d’abord la protection de la vie humaine. Le droit à la vie est d’ailleurs consacré à l’article 2 de la Charte des droits fondamentaux, mais qu’en est-il du droit de supprimer des vies in utero ? Jamais aucun pays n’a fondé une alliance sur un tel principe.

    L’intégration de l’avortement à la Charte des droits fondamentaux : une réelle menace ?

    Déclaration choc d’Emmanuel Macron, mais est-ce une proposition concrètement réalisable ? Pour y répondre, il convient de préciser plusieurs éléments.

    La Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne est devenue juridiquement contraignante le 1er décembre 2009[1]. Par conséquent, la Charte fait partie du droit primaire de l’Union : en tant que telle, elle permet de contrôler la validité du droit dérivé de l’UE et des dispositions prises par les Etats membres.

    Pour modifier la Charte des droits fondamentaux, comme le propose Emmanuel Macron, il faut passer par ce qu’on appelle la « procédure de révision simplifiée », c’est-à-dire obtenir l’unanimité du Conseil européen (qui se compose de tous les chefs d’Etat des Etats membres de l’UE) après consultation de la Commission et du Parlement. De telles modifications n’entrent en vigueur (donc ne sont contraignantes) que si elles ont été ratifiées par tous les pays de l’UE.

    Il s’agit donc d’une procédure exigeante, puisqu’il faut l’unanimité des Etats membres, d’autant plus qu’on sait le désaccord important de certains pays de l’UE sur ces questions éthiques liées à l’avortement.

    En effet, la position de la Pologne, de la Hongrie et de Malte ne sont pas à prouver quant au droit à l’avortement (cf. Avortement à Malte : le président prêt à démissionner) ; et il suffirait d’un seul refus pour voir cette ambition d’Emmanuel Macron s’évaporer.

    Néanmoins, la menace n’est pas si facilement éloignée :

    D’une part, le Parlement peut tout-à-fait parvenir à l’unanimité : il faut compter sur le jeu de pression des échanges politiques et économiques des Etats entre eux. Les pays susceptibles de s’opposer à cette modification sont suffisamment pointés du doigt et risquent de telles sanctions financières sur d’autres points qu’il n’est pas impossible de les faire changer d’avis. Ils ne sont pas en position de force (cf. Loi sur le genre : La Hongrie et la Pologne mises en demeure par l’Europe).

    D’autre part, les Etats membres peuvent ratifier un changement de traité tout en maintenant pour eux un droit de réserve. C’est déjà le cas pour Malte par exemple. Ainsi, les quelques pays qui refuseraient de se voir imposer le droit à l’avortement comme valeur fondamentale de l’UE peuvent y opposer un droit de réserve. Aucun obstacle ne se dresserait donc plus devant l’intégration de l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l’UE : elle se situe d’abord là, la menace pour l’avenir de l’Europe.

    Il faut donc prendre au sérieux ces propos puisque, au-delà de la force symbolique de cette proposition, la promotion de l’avortement ne s’arrêtera pas à la perspective de son intégration dans la Charte des droits fondamentaux.

    [1] Article 6§1 TUE : « L’Union reconnaît les droits, les libertés et les principes énoncés dans la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne […], laquelle a la même valeur juridique que les traités ».

  • Le directeur éditorial du Dicastère pour la communication évoque la lutte du cardinal Ratzinger contre les abus

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    De zenit.org :

    La lutte de Joseph Ratzinger-Benoît XVI contre les abus, par Andrea Tornielli

    « Le premier pape à rencontrer les victimes d’abus »

    Par Andrea Tornielli, directeur éditorial du Dicastère pour la communication

    Après la publication de l’enquête sur les abus commis entre 1945 et 2019 dans le diocèse de Munich-Freising en Allemagne, les années de l’épiscopat bavarois du Pape émérite sont sous les feux de la rampe. Il est juste de rappeler le combat de Benoît XVI contre la pédophilie cléricale et sa volonté, durant son pontificat, de rencontrer et d’écouter les victimes et de leur demander pardon.

    Les mots utilisés lors de la conférence de presse de présentation du rapport sur les abus dans le diocèse de Munich-Freising, ainsi que les soixante-douze pages du document consacrées au bref épiscopat bavarois du cardinal Joseph Ratzinger, ont rempli les pages des journaux la semaine dernière et suscité des commentaires très vifs. Le Pape émérite, aidé de ses collaborateurs, n’a pas éludé les questions du cabinet d’avocats chargé par le diocèse de Munich de rédiger un rapport qui porte sur une très longue période: de l’épiscopat du cardinal Michael von Faulhaber à celui de l’actuel cardinal Reinhard Marx. Benoît XVI a répondu en 82 pages, après avoir pu examiner une partie de la documentation dans les archives diocésaines. Comme on pouvait s’y attendre, ce sont les quatre années et demie passées par le cardinal Joseph Ratzinger à la tête du diocèse bavarois qui ont monopolisé l’attention des commentaires.

    Certaines des accusations émises étaient connues depuis plus de dix ans et avaient déjà été publiées par de grands médias internationaux. Il y a désormais quatre affaires portées à l’encontre de Joseph Ratzinger. Son secrétaire particulier, Mgr Georg Gänswein, a annoncé que le Pape émérite fera une déclaration détaillée après avoir examiné le rapport. Mais d’ores et déjà, il faut réitérer avec force la condamnation de tels crimes, toujours soutenue par Benoît XVI, et retracer ce qui a été fait dans l’Église ces dernières années, depuis le début de son pontificat.

    Les abus à l’encontre des mineurs sont de crimes terribles. Les abus à l’encontre de mineurs commis par des membres du clergé peuvent être considérés comme des crimes encore plus révoltants, et cela a été répété sans cesse par les deux derniers Papes: il est terrible aux yeux de Dieu que les prêtres ou religieux à qui les parents confient leurs enfants pour qu’ils soient éduqués à la foi, commettent des abus. Il est inacceptable qu’ils se retrouvent victimes de prédateurs sexuels se cachant derrière l’habit ecclésiastique. Les paroles les plus éloquentes à ce sujet restent celles de Jésus: il vaudrait mieux qu’on lui mît une pierre de meule autour de son cou, et qu’il fût jeté dans la mer, que de scandaliser un seul de ces petits.

    Il ne faut pas oublier que le cardinal Ratzinger, en tant que Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, avait déjà combattu le phénomène dans la dernière phase du pontificat de saint Jean Paul II, dont il avait été un proche collaborateur ; et qu’une fois devenu Pape, il a promulgué des réglementations extrêmement sévères contre les clercs auteurs d’abus, de véritables lois spéciales pour combattre la pédophilie. En outre, Benoît XVI a témoigné, par son exemple concret, de l’urgence du changement de mentalité si important pour combattre le phénomène des abus: écouter et être proche des victimes auxquelles il faut toujours demander pardon. Pendant trop longtemps, les enfants victimes d’abus et leurs proches ont été tenus à distance au lieu d’être considérés comme des personnes blessées à accueillir et à accompagner sur des chemins de guérison. Souvent, malheureusement, ils ont été éloignés et même désignés comme des «ennemis» de l’Église et de sa bonne réputation…

    C’est Joseph Ratzinger lui-même qui fut le premier pape à rencontrer les victimes d’abus à plusieurs reprises au cours de ses voyages apostoliques. Tout comme c’est Benoît XVI, même contre l’avis de nombreux «ratzingeriens» autoproclamés, qui, au milieu de la tempête de scandales en Irlande et en Allemagne, a proposé le visage d’une Église pénitente, qui s’humilie en demandant pardon, qui ressent la consternation, le remords, la douleur, la compassion et la proximité.

    C’est précisément dans cette image pénitentielle que se trouve le cœur du message de Benoît XVI. L’Église n’est pas une entreprise, elle n’est pas sauvée par les seules bonnes pratiques ou par l’application, bien qu’indispensable, de règles strictes et efficaces. L’Église doit demander pardon, de l’aide et le salut à Celui qui peut les donner, au Crucifié qui a toujours été du côté des victimes et jamais du côté des bourreaux.

    Avec une extrême lucidité, dans l’avion qui le conduisait à Lisbonne en mai 2010, Benoît XVI a reconnu que «les souffrances de l’Église viennent précisément de l’intérieur de l’Église, du péché qui existe en son sein. Cela aussi a toujours été connu, mais aujourd’hui nous le voyons d’une manière vraiment terrifiante: que la plus grande persécution de l’Église ne vient pas d’ennemis extérieurs, mais naît du péché à l’intérieur de l’Église et que l’Église a donc un profond besoin de réapprendre la pénitence, d’accepter la purification, d’apprendre le pardon d’une part, mais aussi le besoin de justice. Le pardon ne remplace pas la justice». Des mots précédés et suivis de faits concrets dans la lutte contre le fléau de la pédophilie cléricale. Tout cela ne peut être ni oublié ni effacé.

    Les reconstitutions contenues dans le rapport de Munich, qui – rappelons-le – n’est pas une enquête judiciaire et encore moins un jugement définitif, contribueront à la lutte contre la pédophilie dans l’Église si elles ne se réduisent pas à la recherche de boucs émissaires faciles et à des jugements sommaires. Ce n’est qu’en évitant ces risques qu’elles pourront contribuer à la recherche de la justice dans la vérité et à un examen de conscience collectif sur les erreurs du passé.

    Source: Vatican News 

  • Liturgie : nouvelles attaques du Pape François contre les « rigidités » qui selon lui menacent l’Eglise

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    pape (1).jpgLe dialogue avec le pape actuel n’est pas pour demain : dans son homélie de la messe de la Parole de Dieu du 23 janvier, François a blâmé une nouvelle fois les « tentations perverses de rigidité » présentes selon lui dans l’Église. Lu sur le site web de l’hebdomadaire « Famille Chrétienne » :

    « Durant la messe, le pape François a, dans son homélie, dénoncé vigoureusement les rigidités qui menacent aujourd’hui l’Église. Mettant d’abord en garde contre la « tentation de nous enfermer dans une religiosité sacrale qui se réduit à un culte extérieur », il a insisté sur le fait que Jésus n’était pas venu « remettre une liste de normes ni présider une cérémonie religieuse ». Au contraire, il est « descendu dans les rues du monde pour rencontrer l’humanité blessée ».

    Il a alors fustigé les « tentations de rigidité », une véritable « perversion » selon lui. Puis il a considéré que les personnes pensant trouver Dieu en étant inflexibles suivaient en réalité une idole. « Et une idole, ce n’est pas Dieu », a-t-il insisté, invitant à écouter la Parole de Dieu qui « transforme ».

    En improvisant largement, il a également dénoncé une autre tentation présente dans l’Église, celle de la « spiritualité angélique », ces mouvements spirituels « gnostiques » qui proposent une « Parole de Dieu qui vous met “en orbite” et ne vous laissent pas toucher la réalité ». Or l’Évangile « nous place dans la vie, dans les situations quotidiennes, dans l’écoute des souffrances de nos frères et sœurs ». Le pape avait quelques instants auparavant déploré avec douleur le fait de voir « nos frères et sœurs mourir en mer parce qu’ils ne sont pas autorisés à débarquer ».

    En conclusion, le chef de l’Église catholique a appelé les chrétiens à remettre la Parole de Dieu « au centre » de la vie de l’Église. « Ainsi, nous serons libérés de tout pélagianisme rigide, de toute rigidité, et nous serons libérés de l’illusion des spiritualités qui vous mettent ‘en orbite’ sans se soucier de nos frères et sœurs ».

    Ref. Le pape fustige les « tentations de rigidité » qui menacent l'Église

  • Une défense du pape Benoît XVI sur les abus et l'esprit du temps

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    De kath.net/news :

    Une défense du pape Benoît XVI sur les abus et l'esprit du temps

    26 janvier 2022

    "En tant que biologiste évolutionniste, baptisé catholique mais resté incroyant toute sa vie (il a quitté l'Église en 1982), je suis horrifié, irrité par la campagne de diffamation actuelle contre le pape émérite Benoît XVI"

    Commentaire du professeur Ulrich Kutschera

    En tant que biologiste évolutionniste baptisé et confirmé dans la foi catholique, mais resté incroyant toute ma vie (il a quitté l'Eglise en 1982), je suis horrifié et irrité par la campagne de diffamation actuelle contre le pape émérite Benoît XVI. Bien que, en tant que "darwiniste", je ne sois pas d'accord avec l'éminent catholique sur le plan de la vision du monde, je tiens à défendre ci-après en termes clairs cet homme droit, que j'apprécie en tant que philosophe de la religion et auteur de livres.

    J'ignore les présentations faites dans les médias grand public (par exemple Stern.de, 20.1.2022 : "...le pape émérite a menti... et détruit l'image de sa vie") et j'ai préféré consulter les sources originales. Celles-ci donnent une autre image.

    Des représentants du cabinet d'avocats munichois WSW ont présenté leur "expertise sur les cas d'abus dans l'archevêché de Munich et Freising" lors de l'émission "Phoenix in Ort-Live - 20.1.2022". Selon ce rapport, l'ancien pape s'est exprimé le 14 décembre 2021 sur l'accusation de dissimulation d'abus sur des enfants dont il aurait eu connaissance de la part d'ecclésiastiques ayant des dispositions à cet effet dans son domaine de responsabilité.

    Il ne se souviendrait plus d'une discussion qui aurait eu lieu il y a plus de 40 ans ( !). A l'époque, le 15 janvier 1980, il s'était occupé, entre autres, de l'affaire du professeur Hans Küng (1928-2021) ; le cas du prêtre pédocriminel X, également traité comme point de discussion, ne lui revient plus en mémoire, et une preuve contraire à cette déclaration sans équivoque du pape émérite n'a pas encore été apportée.

    Comme l'a expliqué l'avocat Dr. U. Wastl, ce prêtre agresseur X a été condamné en 1986 à une peine légère pour abus sexuels sur des garçons, le juge ayant "reconnu sa pédophilie comme un facteur de réduction de la culpabilité". Dans l'expertise sur les abus, nous lisons à la page 62 que "l'esprit du temps est au pouvoir sur les enfants", et c'est là que commence ma défense du catholique sincère Ratzinger.

    Le pape Benoît XVI a été archevêque de Munich de 1977 à 1982 en tant que cardinal Josef Ratzinger. Conformément à l'esprit de l'époque, les relations érotiques de personnes adultes, en particulier d'hommes gays avec des garçons mineurs, étaient encore largement considérées comme des "peccadilles" : c'était exactement la période où les activistes pédosexuels étaient par exemple tolérés et encouragés par les représentants des "Verts" (voir lien : "Scandale pédophile : bilan de l'horreur verte").

    D'un point de vue actuel, la minimisation de la violence sexuelle envers les enfants à l'époque est condamnée à juste titre, mais pendant les années 1970-80, d'autres "mœurs" étaient encore en vigueur. On croyait à l'existence d'une "sexualité infantile", qui pouvait alors logiquement être "satisfaite" (voir "Homosexualité : faits et mythes en conflit" et "Troisième sexe"). Le pape émérite a probablement commis une erreur à l'époque ; il aurait dû prendre au sérieux et poursuivre les quatre cas d'abus dont il avait peut-être connaissance, commis pour la plupart par des auteurs homophiles masculins ("boylover").

    De même, il aurait été de la responsabilité des décideurs politiques des autorités scolaires de dénoncer à temps les viols massifs de jeunes garçons commis par le directeur pédosexuel de l'école d'Odenwald en Hesse, Gerold Becker (1936-2010). Les méfaits homosexuels de Becker sont encore aujourd'hui minimisés par son ancien compagnon, le pédagogue réformateur Hartmut v. Hentig (né en 1925), mais dans ce cas, le tollé médiatique ne se fait pas entendre (voir "Strafsache Sexualbiologie", en ligne sur www.evolutionsbiologen.de/media/files/flyer-final.pdf).
     
    L'actuelle "affaire de l'ex-pape" concerne autre chose : conformément à l'esprit du temps actuel, des "hommes blancs" célèbres sont régulièrement humiliés par "la faction médiatico-politique du genre", avec la tentative de détruire leurs mérites durement acquis.
     
    Que le pape émérite Benoît XVI se console en apprenant que d'éminents athées, tels que les scientifiques de l'évolution Charles Darwin (1809-1882 ) ou Ernst Haeckel (1834--1919), ainsi que le fondateur de la biologie moléculaire, le prix Nobel James D. Watson (né en 1928), sont "traînés dans la boue" de la même manière par les bien-pensants modernes - dans ces cas, les trois biologistes condamnés par les médias seraient soudain des "racistes". C'est tout aussi absurde que l'affirmation selon laquelle l'"image de vie" extraordinairement positive du pape émérite aurait été détruite d'un seul coup en raison d'une faute possible, mais nullement prouvée, qui, selon l'esprit pro-pédophile de l'époque, était sans doute d'importance secondaire.

    Le professeur Ulrich Kutschera est un biologiste de l'évolution et un physiologiste de renommée internationale. Il est professeur émérite de l'Institut de biologie de l'Université de Kassel et visiting scientist à Stanford/Californie.

  • Le coming out des gays catholiques allemands : vers l'épreuve de force finale ?

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    De Luca Volontè sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Allemagne, les gays catholiques font leur coming out; une épreuve de force

    26-01-2022

    125 prêtres et employés de l'Église catholique en Allemagne ont fait leur coming out en tant que personnes homosexuelles et ont appelé à la fin de la discrimination institutionnelle à l'encontre des personnes LGBTQ. Le documentaire diffusé sur la télévision publique présente des prêtres, un évêque et des responsables de structures ecclésiastiques telles que Caritas et la Curie. Le moment de la diffusion coïncide avec les accusations d'abus portées contre le pape Benoît XVI. Et maintenant, l'Église Lgbt veut l'épreuve de force finale. 

    Ce n'est pas par hasard, mais dans le cadre du complot qui a été déclenché contre le pape Benoît ces derniers jours, le 24 janvier, 125 prêtres et employés de l'Église catholique en Allemagne ont fait leur coming out en tant que personnes homosexuelles et ont exigé la fin de la discrimination institutionnelle à l'encontre des personnes LGBTQ et l'élimination des "déclarations obsolètes de la doctrine de l'Église" en matière de sexualité et de genre.

    Le documentaire a été diffusé sur la télévision publique allemande Ard. Les protagonistes sont des fonctionnaires de Caritas, des employés de la curie de différents diocèses, des prêtres, des moines, des religieuses, des éducateurs, des enseignants, des médecins et des infirmières de cliniques catholiques allemandes. Parmi eux figuraient le prêtre jésuite Ralf Klein, curé de paroisse en Forêt-Noire, le frère franciscain Norbert, des enseignants catholiques, deux religieuses lesbiennes qui ont quitté l'habit et l'évêque d'Aix-la-Chapelle, Helmut Dieser, qui a déclaré que la demande de modification du droit canonique pour permettre aux gays, aux lesbiennes, aux bisexuels et aux transsexuels de travailler pour l'Église était "justifiée" et a présenté ses excuses à toutes les personnes blessées et incomprises par l'Église en raison de leur orientation sexuelle.

    Dans l'autonomie accordée par la loi allemande à l'Église, il existe une clause de loyauté qui oblige les employés de l'Église catholique à vivre et à se comporter selon la doctrine catholique, les protagonistes du documentaire risquent donc d'être licenciés. Ces mêmes membres LGBTI de l'Église ont publié sept demandes sur les médias sociaux dans le cadre de l'initiative "OutInChurch".

    Les demandes vont de personnes homosexuelles exigeant l'accès à toutes sortes d'activités et de professions dans l'Église sans discrimination, à d'autres demandant à l'Église de réviser ses déclarations sur la sexualité sur la base de "découvertes théologiques et humaines-scientifiques". L'Église devrait également assumer la responsabilité de la discrimination à l'encontre des personnes LGBTI qui a eu lieu tout au long de l'histoire.  

    Le moment de la diffusion du documentaire (après cinq ans d'enquête et d'interviews) a certainement été influencé par les attaques dont le pape Benoît XVI a fait l'objet ces derniers jours et par les longs silences incompréhensibles qui accompagnent depuis plus d'un an les extravagances schismatiques de l'église allemande (au moins deux évêques allemands, dont le cardinal Reinhard Marx de Munich, se sont montrés favorables à une sorte de bénédiction "pastorale" des unions homosexuelles).

    Les accusations bestiales et les silences loquaces de ces derniers jours à l'égard du Pape Benoît XVI démontrent, comme l'affirme Stefano Fontana dans La Bussola et dans l'interview de Monseigneur Massimo Camisasca dans le Corriere della Sera du 22 janvier, non seulement l'agacement à son égard, mais aussi le désir obstiné de l'effacer au plus vite.

    La délectation avec laquelle la presse de gauche du monde entier a exhibé les excuses du pape Benoît XVI après la publication du rapport indépendant sur les abus commis dans le diocèse de Munich est emblématique de la méchanceté à l'égard de Ratzinger. "L'ex-Pape Benoît XVI était au courant des abus sexuels et n'a rien fait", tel était le titre reproduit tel quel que l'on pouvait lire le 20 janvier dans les colonnes des réseaux de médias de masse du monde entier : BBC au Canada, ABC, CNN et NYT aux États-Unis, Reuters et Associated Press, DW en Allemagne, Aljazeera au Moyen-Orient, etc.

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