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Société - Page 160

  • Visite papale : l'île de Malte souffre d'une énorme indifférence à l'égard de la foi

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    De Courtney Mares sur le National Catholic Register :

    Face à la baisse de la fréquentation des messes, les catholiques de Malte espèrent que la visite du pape revitalisera la foi.

    La visite du pape François intervient juste avant la première semaine sainte en deux ans au cours de laquelle les églises catholiques seront ouvertes au public pour les liturgies.

    31 mars 2022

    La petite nation insulaire méditerranéenne de Malte fait remonter ses racines catholiques à près de 2 000 ans. Mais avec la baisse récente de la fréquentation des églises, les dirigeants catholiques locaux espèrent que la visite du pape François ce week-end aidera à revigorer sa foi vivante.

    Plus de 85 % de la population maltaise sont des catholiques baptisés, selon les statistiques publiées par le Vatican le 29 mars. Pourtant, la participation hebdomadaire à la messe dans ce pays traditionnellement catholique n'a cessé de diminuer au cours des 50 dernières années.

    Selon le père Alan Joseph Adami, prêtre dominicain de Malte, son pays d'origine a connu d'importants changements sociaux et politiques au cours de la dernière décennie, qui révèlent l'évolution de la place de l'Église catholique dans la société.

    "Depuis la dernière visite d'un pape en 2010, par le pape Benoît XVI, l'île a beaucoup changé, radicalement vraiment", a déclaré Adami dans une interview avec CNA le 29 mars.

    "Il y a eu plusieurs nouvelles lois laïques qui ont été introduites et cela a introduit un coin entre ces valeurs qui sont détenues par la société collectivement, la majorité, et les vues de l'Église et ses valeurs."

    Le gouvernement de Malte a légalisé le divorce sans faute en 2011, le mariage homosexuel en 2017 et la congélation d'embryons en 2018.

    Et si le gouvernement maltais reste le seul pays de l'Union européenne à interdire totalement l'avortement, le gouvernement travailliste récemment réélu s'est engagé à lancer une discussion nationale sur la légalisation de l'euthanasie.

    M. Adami a expliqué que, par le passé, l'Église catholique de Malte tenait pour acquis que le peuple maltais partageait ses valeurs concernant la famille, la vie et la dignité humaine.

    "Dans le contexte maltais, il n'y a jamais eu de séparation stricte entre l'État et l'Église, comme c'est le cas en France ou en Italie", a expliqué M. Adami.

    Mais en l'espace d'une décennie seulement, la société maltaise a changé très rapidement.

    "L'Église doit trouver une nouvelle façon de vivre et de proclamer l'Évangile dans ce nouveau contexte", a déclaré le prêtre.

    "L'île souffre d'une énorme indifférence à l'égard de la foi qui est devenue tellement identique à la culture qu'elle n'est plus discernable dans les fruits qu'elle produit", a-t-il ajouté.

    "Il est très difficile de voir quels sont les fruits de la vie chrétienne à Malte en 2022, car elle devient tellement mélangée aux activités culturelles."

    C'est une nouvelle phase dans la longue histoire catholique de Malte, qui a des racines apostoliques.

    Le pape François a repris une ligne du livre des Actes pour le thème de son voyage des 2 et 3 avril en République de Malte : "Ils nous ont montré une bonté inhabituelle" (Actes 28, 2).

    Le pape prévoit de se rendre à la grotte de Saint-Paul à Rabat pour prier dans la matinée du 3 avril. Selon la tradition, la grotte est le lieu où l'apôtre Paul a vécu et prêché pendant son séjour de trois mois sur l'île de Malte en 60 après Jésus-Christ.

    Le père Adami a expliqué que l'héritage chrétien de Malte se reflète même dans sa langue, le maltais, qui est une langue sémitique qui préserve linguistiquement d'anciens mots sémitiques chrétiens qui ont été perdus ailleurs dans le monde arabophone.

    "Pendant la conquête arabe de l'île, certains diraient que le christianisme a été éradiqué, effacé de l'île. Cependant, certains noms arabes chrétiens qui ont survécu jusqu'à ce jour attestent d'une sorte de continuation du christianisme sur l'île", a déclaré M. Adami.

    Au cours de sa longue histoire, Malte a été conquise par les Phéniciens, les Grecs, les Carthaginois, les Romains, les Byzantins et les Arabes. Les Chevaliers hospitaliers de Saint-Jean, aujourd'hui souvent désignés sous le nom d'Ordre de Malte, étaient basés à Malte de 1530 jusqu'à l'invasion de Napoléon en 1798. L'île a également été sous domination coloniale britannique de 1813 à 1964.

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  • Nigeria : des prêtres et des villageois enlevés par des bandits

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AFRIQUE/NIGERIA - Un troisième prêtre enlevé au Nigeria en mars ; 44 autres personnes enlevées avec lui

    29 mars 2022

    Abuja (Agence Fides) - Le Père Leo Raphael Ozigi est le troisième prêtre catholique enlevé en mars au Nigeria. Le père Ozigi, curé de l'église Sainte-Marie, dans le village de Sarkin Pawa, dans la zone de gouvernement local de Munya, dans l'État du Niger (dans la Middle Belt, la zone centrale qui sépare le nord majoritairement musulman du sud majoritairement chrétien), a été enlevé avec 44 autres villageois par des bandits dans la soirée du dimanche 27 mars.

    "Le père Leo Raphael Ozigi a été enlevé alors qu'il rentrait à Gwada depuis Sarkin Pawa après l'office du dimanche", a confirmé le secrétaire de la section de l'État du Niger de l'Association chrétienne du Nigeria (CAN), le pasteur Raphael Opawoye.

    Le village où le prêtre a été enlevé avec d'autres villageois est l'un des six villages attaqués entre le samedi 26 et le dimanche 27 mars dans la zone de gouvernement local de Munya. Les bandits sont arrivés en grand nombre et ont envahi l'axe routier Kuchi/Chibani, attaquant et pillant les villages situés le long de la route, dont les habitants ont été contraints de fuir. Les attaques dans l'État du Niger se sont poursuivies hier, 28 mars, lorsque les bandits ont attaqué le village de Kabo dans la zone de gouvernement local de Gurara, où au moins trois personnes ont été tuées. Début mars, les autorités locales ont déclaré que plus de 200 bandits avaient été tués lors d'une série d'affrontements avec les forces de sécurité.

    Outre le père Ozigi, deux autres prêtres ont été enlevés au Nigeria en mars, tous deux dans l'État septentrional de Kaduna : Le père Joseph Akete Bako, pasteur de l'église St John, à Kudenda, dans la zone de gouvernement local de Kaduna Sud, enlevé dans la nuit du 8 mars lors d'un assaut contre la maison paroissiale au cours duquel une personne a été tuée (voir Fides 9/3/2022) et le père Felix Zakari Fidson, du diocèse de Zaria, enlevé le 24 mars (voir Fides 25/3/2022).
    (L.M.) (Agence Fides 29/3/2022)

  • Quand l'Organisation mondiale de la santé (OMS) veut imposer l'avortement illimité à tous les pays du monde

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    De Luca Volontè sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Avortement jusqu'à la naissance, la folle demande de l'OMS

    30-03-2022

    Dans ses nouvelles directives, l'Organisation mondiale de la santé demande aux pays membres d'abroger les lois anti-avortement qui fixent des "limites gestationnelles" et qui violeraient les droits des "femmes, des jeunes filles ou d'autres personnes enceintes" (sic !). L'OMS s'attaque également à l'objection de conscience. Les groupes d'avortement se réjouissent. Mais la compétence en la matière revient toujours aux États.

    Il n'y a plus de doute : l'Organisation mondiale de la santé (OMS) se consacre désormais massivement à tenter d'imposer l'avortement illimité à tous les pays du monde.

    Les nouvelles lignes directrices publiées par l'organisation des Nations unies basée à Genève, qui est largement contrôlée et conditionnée par le financement des multinationales pharmaceutiques et des fondations "philanthropiques" des célébrités habituelles, appellent les pays membres à légaliser l'avortement sans aucune limite de durée de gestation. Le titre lui-même fait frémir : "Abortion care guideline", l'avortement camouflé linguistiquement comme un remède pour les femmes, où le meurtre de l'enfant serait le seul moyen de "soins" pour les femmes enceintes. Ces derniers jours, le Daily Mail anglais a fait une analyse objective des directives publiées par l'OMS le 9 mars. Mais de l'autre côté de l'Atlantique, des voix se sont élevées pour exprimer un profond désaccord, tant sur la méthode utilisée pour rédiger le texte que sur son contenu inacceptable et indéfendable.

    Les nouvelles lignes directrices indiquent que les lois empêchant l'avortement à n'importe quel stade de la grossesse risquent de violer les droits des "femmes, des jeunes filles ou des autres personnes enceintes". Notez le langage de déférence à l'idéologie transgenre et l'interdiction du mot "mère". Le texte recommande : la "dépénalisation totale de l'avortement" et la suppression des lois et règlements qui "interdisent l'avortement sur la base des limites gestationnelles" et "restreignent l'avortement" pour quelque raison que ce soit ; il indique qu'une série de 21 études différentes aurait évalué les limites législatives aux interruptions de grossesse tardives (du 3ème au 9ème mois) comme "incompatibles avec le respect des droits de l'homme internationalement reconnus".

    Ce n'est pas tout. L'OMS veut également limiter au minimum les droits à l'objection de conscience médicale ("s'il s'avère impossible de réglementer l'objection de conscience d'une manière qui respecte, protège et réalise les droits de ceux qui demandent un avortement, l'objection de conscience dans la fourniture d'avortements pourrait devenir indéfendable") et même autoriser l'avortement sélectif en fonction du sexe. En particulier, les États devraient : autoriser l'avortement en toutes circonstances ; permettre aux femmes de se passer de l'approbation d'un médecin ou d'une infirmière pour avorter ; autoriser les "pilules abortives par courrier", même si ce n'est qu'après un appel téléphonique ; limiter le droit des professionnels de la santé de refuser de participer à des avortements pour des raisons de conscience.

    Nulle part dans ce document de 210 pages (y compris les recommandations), il n'est fait mention des droits de l'enfant à naître, ni du fait que même de nombreux avorteurs considèrent qu'il est immoral d'avorter après 22-24 semaines, alors que le fœtus a de bonnes chances de survivre s'il est né prématurément. "Pouvoir obtenir un avortement sûr est un élément crucial des soins de santé", a déclaré Craig Lissner, directeur par intérim pour la santé sexuelle et génésique et la recherche à l'OMS, lors de la présentation du document. "Presque tous les décès et blessures résultant d'un avortement à risque sont entièrement évitables. C'est pourquoi nous recommandons que les femmes et les filles aient accès à l'avortement et aux services de planification familiale lorsqu'elles en ont besoin." Le concept de l'OMS est aussi clair que faux : les jeunes filles enceintes meurent des difficultés qu'elles rencontrent pour se faire avorter, alors sauvons-les en libéralisant le meurtre de leurs bébés. Ces directives montrent clairement que la préoccupation ici n'est pas celle des femmes, mais plutôt celle de l'expansion des politiques antinatalistes, eugéniques et malthusiennes, engraissant les comptes des multinationales de l'avortement.

    Parmi les voix critiques, Elyssa Koren, directrice d'Adf International à l'ONU, a dénoncé la façon dont "l'Organisation mondiale de la santé tente de tirer parti de son énorme influence et de son pouvoir budgétaire pour saper les dispositions internationales et établir un nouveau régime juridique qui entérine le 'droit' à l'avortement sans limites et sans droit à l'objection de conscience".

    Un bref coup d'œil sur les experts externes qui ont contribué à la rédaction du document montre clairement de quoi ils sont faits : sur les 12 experts responsables de la rédaction finale, énumérés à la page 158, huit font partie des multinationales de l'avortement International Planned Parenthood Federation, Marie Stopes International ou de leurs affiliés, d'autres viennent de gouvernements ou d'universités ultra-avortement. La soi-disant experte en droits de l'homme, Christina Zampas, est responsable de l'ONU de la multinationale avorteuse Center for Reproductive Rights à Genève. Aucun des experts n'a déclaré avoir un "conflit d'intérêts". Un pur scandale.

    Alvaro Bermejo, le directeur général de l'Ippf, exulte : il s'est engagé à "travailler en étroite collaboration" avec l'OMS pour mettre en œuvre les nouvelles directives, "tant au sein de l'Ippf qu'avec les gouvernements et les partenaires". Le réseau des avorteurs est déjà à l'œuvre et, quelques jours seulement après la publication de l'OMS, un tribunal kényan a statué que l'avortement est un droit humain et que - bien qu'il soit interdit par la Constitution - le gouvernement et le parlement doivent le libéraliser. L'OMS n'a aucune autorité juridique pour imposer l'avortement, qui relève de la compétence des États, et l'enfant à naître est reconnu par les conventions internationales comme une personne ayant des droits.

  • Une émission KTO sur la vie des diocèses : flash sur Liège avec son évêque, Mgr Delville (2022)

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    Prêtres, diacres, religieux, laïcs en mission : ils sont 500 acteurs pastoraux au sein du diocèse de Liège. Un enjeu prioritaire pour le diocèse qui a lancé il y a deux ans un vicariat dédié spécialement à leur accompagnement, sous forme individualisée. Il est placé sous la délégation d'une assistante sociale. Un autre enjeu mobilise l'Église du diocèse de Liège : le secours matériel et la reconstruction humaine après les terribles inondations de la mi-juillet 2021. Elles ont beaucoup touché la province de Liège. Encore aujourd'hui des centaines de familles sont dans des situations précaires.

  • « Croire que la science a réponse à tout, a raison sur tout, relève du dogmatisme » (Jacques Testart)

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Jacques Testart : « Croire que la science a réponse à tout, a raison sur tout, relève du dogmatisme »

    28 mars 2022
    « Croire que la science a réponse à tout, a raison sur tout, l’ériger en religion sans la critiquer, relève du dogmatisme et très peu de l’esprit scientifique. » Bien sûr il ne s’agit pas de refuser tout progrès technique ou scientifique. Mais pour le biologiste Jacques Testart, « la critique ou la contestation du progrès (…) rencontrent souvent des jugements hostiles et sommaires ». « Cette contestation serait le fait d’esprits obscurantistes qui prôneraient un retour à la chandelle dans la caverne. Or, on ne peut pas assimiler toute critique à un complot ou à de l’ignorance », affirme-t-il.

    Face au « caractère élitiste et autoritaire de la communauté scientifique, souvent imbue de ses prérogatives », le citoyen est « légitime » pour juger les institutions et ce qu’elles produisent, estime le scientifique. D’ailleurs « de nombreuses mobilisations et initiatives ont engagé une réaction démocratique, souhaitant un nouveau pacte social pour une science citoyenne, responsable et solidaire », se réjouit-il.

    « La noble démarche scientifique pour découvrir et comprendre le monde est très souvent sous-tendue par la volonté utilitaire de maîtriser et de mettre en marché, surtout depuis que la science est devenue technoscience au XXe siècle », souligne Jacques Testart (cf. Faut-il arrêter la recherche scientifique ?). Dès lors, face à « la marchandisation des savoirs et du vivant », il est « absolument légitime et urgent de soumettre la technoscience à un examen critique ». Avec « des procédures » validées afin qu’il revienne aux citoyens de décider « effectivement du bien commun » (cf. 40 ans du 1er bébé éprouvette : entre “puissance prométhéenne des chercheurs”, “ambitions mercantiles des industriels” et “exigences de certaines minorités”).

    Source : Largeur, Andrée-Marie Dussault (23/03/2022) – Photo : iStock

  • L'unité de l'Eglise catholique serait menacée

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    Du site d'Ouest France ( François VERCELLETTO) :

    28 mars 2022

    ENTRETIEN. Jean-Louis Schlegel : « L’unité de l’Église catholique est menacée »

    Le sociologue des religions, ancien directeur de la rédaction d’Esprit, Jean-Louis Schlegel analyse les raisons de la crise qui affecte une institution menacée, selon lui, « d’implosion », alors que le pape François fait l’objet de critiques virulentes de la part des courants traditionalistes. Entretien.

    Le catholicisme traverse une crise grave, quels en sont les symptômes ?

    En France et ailleurs en Europe, fût-ce à un degré moindre, on constate d’abord une baisse généralisée de la pratique religieuse. La pratique dominicale – en principe obligatoire ! – est aujourd’hui inférieure à 2 %. Tous les autres « signaux sacramentels » – baptêmes, confirmations, mariages –, mais aussi les inscriptions au catéchisme, les professions de foi, et même les enterrements religieux sont au rouge. Les vocations sacerdotales restent à l’étiage d’une centaine d’ordinations par an (pour 800 décédés ou partis), dont un quart issu de communautés « traditionnelles », comme la communauté Saint-Martin ou d’autres. Et il y a deux ans, une enquête de l’Ifop a montré que moins de 50 % des Français croyaient en Dieu.

    Mais ce tableau concerne les pays occidentaux. Il n’y a jamais eu autant de catholiques dans le monde…

    Oui, les statistiques publiées chaque année par le Vatican sont à la hausse, notamment pour le nombre de prêtres dans certaines régions du monde, comme l’Asie (l’Inde surtout) et l’Afrique. Mais dès que la modernité démocratique avec ses libertés et son individualisme consumériste s’impose, comme en Pologne ou en Croatie, les chiffres sont en baisse. Et si on y regarde de plus près, on voit de fortes disparités : les religieuses dites actives, par exemple, sont en net recul, en Afrique entre autres. Faut-il s’en étonner ?

    Cette tendance s’est-elle accélérée après les révélations sur les crimes sexuels ?

    Ce qui a fait vraiment vaciller l’Église, plus que tout le reste, c’est depuis trente ans la révélation des abus sexuels et spirituels « systémiques » de toutes sortes. Et nous ne sommes qu’au début des enquêtes sérieuses par pays. On n’a encore rien vu pour l’Italie ou pour l’Espagne, grands pays catholiques, peu pour la Pologne… Et qu’apprendront des enquêtes en Afrique, en Asie, en Amérique latine ? On peut s’attendre à des choses extrêmement attristantes.

    François, élu en mars 2013, avait soulevé beaucoup d’espoirs. Or, il est très violemment contesté…

    Oui, presque de suite, de la part de courants traditionalistes. Des attaques aussi contre sa personne, d’une ampleur et d’une violence inégalées. Peut-être plus que Jean-Paul II, Benoît XVI était le pape « selon leur cœur », et faire son deuil au profit d’un pape en rupture sur tout avec Benoît dépassait leurs capacités d’accueillir le nouveau. Il faut dire aussi que contrairement à Benoît, François a pris acte que les discussions pour les ramener dans le « giron » de l’Église du concile Vatican II ne servaient à rien. En revenant, l’été dernier, sur les facilitées accordées par son prédécesseur pour l’usage des rites anciens – la messe en latin pour simplifier –, François a mis fin à une fiction, et le feu aux poudres.

    Le différend dépasse la question du latin…

    Bien sûr. François est inquiet pour l’unité de l’Église. Il a constaté que la permission des rites anciens n’a pas servi à réconcilier, mais a au contraire renforcé la création d’une Église parallèle, traditionaliste, opposée au concile.

    Quels sont les principaux reproches des « tradis » vis-à-vis du pape ?

    Ils se présentent comme des fidèles exemplaires de la règle de foi et des exigences morales de « l’Église de toujours », contrairement aux conciliaires libéraux, qui, selon eux, « en prennent et en laissent ». Pour les « tradis », c’est la loi de Dieu et de l’Église qui « tient » les sociétés. Sinon, c’est l’anarchie. Ils se retrouvent donc sur la ligne de Jean Paul II, opposés à toutes les législations qui « permettent » (la pilule, l’IVG, le divorce, la PMA, la recherche sur les embryons…). Ne parlons pas du mariage gay !

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  • Quand la biologie devient une guerre contre la vie

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    Lu sur le Forum Catholique ("Ecclesiola"):

    29 mars 2022

    Un article de France Info et un reportage de France 3 Régions Occitanie du 12-09-2018, mis à jour le 12-06-2020, présentaient « Montpellier : 9 étudiants travaillent sur une bactérie révolutionnaire pour la contraception féminine ».

    Ces étudiants en master de biologie synthétique, encadrés par des enseignants-chercheurs, cherchent à élaborer un probiotique spermicide. Ils sont endoctrinés par le malthusianisme : « L’idée est venue quand nous avons parlé entre nous des problèmes de natalité et de surpopulation dans les pays [en voie] de développement », ils évoquent aussi les problèmes environnementaux et voient dans ce projet « une contraception naturelle simple » préférable à la consommation d’hormones contraceptives.

    Et on apprend, dans un article de France Info du 16-11-2018, mis à jour le 12-06-2020, et dans un article du Midi Libre du 31-10-2018, que ces 9 étudiants ont obtenu en octobre 2018 la médaille d’or, mention « Best education and public engagement », au concours international du MIT (Massachussets Institute of Technology) de Boston pour leur projet de contraception bactérienne « vagineering ». Il s’agit du concours international de biologie synthétique : International Genetically Engineered Machine (iGEM). Comme l’indique l’intitulé du concours en anglais, la transgénèse y est à l’honneur. Actuellement, le projet « vagineering » est toujours à l’étude.

    « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » quand la biologie, littéralement le discours sur la vie, devient une guerre contre la vie. Quelle horreur de faire travailler les meilleurs étudiants à cette entreprise malthusienne ! Quelle horreur de croire qu’il y aurait des êtres humains de trop sur terre ! Ce projet montre que, désormais, il y a des masters impossibles pour des étudiants catholiques respectant la vie.

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  • Ukraine : le revers du marché de la GPA

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    De Jeanne Emmanuelle HUTIN en éditorial sur le site de Ouest France :

    Éditorial. La sinistre mascarade du marché de la GPA

    La photo des nouveau-nés de GPA dans un abri anti-bombes en pleine guerre d’Ukraine a fait le tour du monde. Elle montre le revers du marché de la GPA. Présenté ici pour pallier le manque d’enfants, il repose sur l’exploitation des femmes et traite l’enfant en objet. En temps de guerre, leur vie est en danger.

    Le marché de la vente d’enfants s’offre une vitrine publicitaire tragique en Ukraine. Les officines de ce marché, 6 milliards de dollars dans le monde en 2019, se drapent dans la douleur des foyers sans enfant dont elles tirent leurs bénéfices, prétendant ôter la souffrance.

    Mais la souffrance de qui ? De l’enfant séparé de sa mère à la naissance ? De la mère laissée sous les bombes, signant en urgence l’acte d’abandon ? De ceux qui ne peuvent « récupérer » le nouveau-né ?

    La mise en scène de ces entreprises de l’esclavage est sans faille. Qui n’a été bouleversé par ces rangées de berceaux alignés dans un abri contre les bombes ? Qui n’a été ému par le dévouement des femmes au chevet de ces enfants sans nom, privés de la sécurité et de la tendresse maternelle ? Qui ne peut souhaiter qu’ils ne trouvent au plus vite un foyer aimant ? Ils n’ont pas à faire les frais de ce drame !

    Mais de quel droit leur fait-on courir de tels risques ? Comment ces entreprises de mères porteuses osent-elles exploiter tant de souffrance et de misère ? Car, l’Ukraine ne serait pas devenue le sinistre eldorado de la GPA (gestation pour autrui), s’il ne s’y trouvait tant de femmes en détresse.

    Fuyant l’occupation du Donbass et ses crimes, « de nombreuses femmes […] sont devenues mères porteuses pour nourrir leurs enfants. Les cliniques qui les utilisent prospèrent » , expliquait Ana-Luana Stoicea-Deram du Collectif pour le Respect des personnes (1). Cette tragédie appelle un sursaut d’humanité et non une exploitation mercantile et inhumaine, relayée par les géants du numérique. Sur des sites, on peut « choisir » une mère porteuse selon l’âge, la taille, le poids, la couleur des yeux, le visage… Mais elles n’ont plus de nom, elles portent un numéro !

    « Cette crise met en lumière la misère des mères porteuses, victimes de la marchandisation des corps, » explique la Députée LREM, Anne Genetet. Une marchandisation « totalement édulcorée » par les agences de la GPA qui « font passer ces demandes pour vertueuses alors qu’elles ne sont là que pour l’argent » (1).

    Beaucoup se laissent prendre à leurs boniments. Et pour cause, la promotion de la GPA auprès du grand public va bon train : du prix cassé d’un « black friday de la GPA » aux salons, livres, émissions, films, séries… Même des médias publics relayent cette propagande oubliant la loi : ceux qui passent des contrats avec des agences pour une GPA sont dans l’illégalité (1). Le capitalisme sauvage qui vend l’humain et une puissance publique qui veut transformer les mentalités trouvent ici un terrain commun.

    Ni l’appât du gain, ni une idéologie d’État ni même la souffrance de ne pas avoir d’enfants ne justifient qu’un enfant s’achète comme une chose, que le corps d’une femme soit loué comme un objet. Il ne peut donc exister de GPA éthique.

    Nous sommes tous les gardiens des plus fragiles et des principes qui les protègent. Au lieu de fabriquer de nouvelles misères, secourons les femmes en détresse et les enfants, orphelins ou perdus, menacés par la guerre en Ukraine mais aussi dans le monde.

  • Des milliers de personnes manifestent à Madrid contre l'avortement et l'euthanasie

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    Du site de La Voz de Galicia (Miguel Oses) :

    Des milliers de personnes manifestent à Madrid contre l'avortement et l'euthanasie

    La Marche pour la Vie 2022 a été convoquée par la Plateforme Oui à la Vie, qui regroupe plus de 500 associations.

    27 Mar 2022

    Des milliers de personnes, dont de nombreux jeunes, ont traversé le centre de Madrid ce dimanche en scandant "oui à la vie" et en la défendant "de la conception à la mort naturelle", avec des proclamations et des banderoles contre l'avortement et l'euthanasie.

    Comme le rapporte Efe, la Marche pour la vie 2022, organisée par la plateforme Oui à la vie, qui regroupe plus de 500 associations, a une nouvelle fois célébré la Journée internationale de la vie, qui est commémorée le 25 mars. Elle a été soutenue par plusieurs députés nationaux et régionaux de Vox.

    La marche est partie de Colón et a emprunté la Calle Serrano jusqu'à Cibeles, où un manifeste a été lu et plusieurs personnes ont pris la parole en faveur de la vie, dont le président du Collège des médecins de Madrid, Manuel Martínez-Sellés.

    Des milliers de personnes, environ 9 000 selon la délégation gouvernementale et jusqu'à 20 000 selon les organisateurs, ont participé au rassemblement, dont de nombreux enfants et jeunes, ainsi que des familles entières. La plupart portaient des ballons avec le slogan "oui à la vie" et d'autres des banderoles contre l'avortement ou l'euthanasie.

    Le Dr Martínez-Sellés, qui a participé aux réunions des années précédentes à titre personnel, a été invité à prendre la parole à cette occasion et a expliqué que "la médecine défend la vie" et que tant le code de déontologie des médecins espagnols que l'Association médicale mondiale "interdisent clairement l'euthanasie, même à la demande expresse du patient".

    L'une des participantes à la manifestation, María San Gil, actuelle vice-présidente de la Fondation Villacisneros et ancienne présidente du PP basque, a expliqué à Efe que le soutien à cette marche "est fondamental, et encore plus cette année, alors que la tristement célèbre loi sur l'euthanasie est en train d'être approuvée et que l'on parle d'une réforme bien pire de la loi sur l'avortement".

    Elle a exprimé l'espoir qu'il y aurait des centaines de jeunes à la manifestation "qui pourraient peut-être renverser cette situation".

    Vox était représenté par les députés nationaux Georgina Trías, Roció de Meer, Cristina Esteban et José María Sánchez, ainsi que par les députés régionaux Gádor Joya, José Luis Ruiz Bartolomé, Ignacio Arias et Mariano Calabuig, comme l'a confirmé le parti.

  • Etats-Unis : la bataille de l'avortement mobilise Etats et entreprises

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Etats-Unis : Etats et entreprises s’engagent dans la bataille de l’avortement

    28 mars 2022

    La semaine dernière l’Idaho est devenu le premier Etat des Etats-Unis à adopter une loi similaire à celle du Texas (cf. Avortement : l’Idaho dans les pas du Texas). L’Oklahoma a aussi adopté un projet de loi « inspiré de la loi texane » (cf. L’Oklahoma en passe d’interdire l’avortement). Ce ne sont pas les seuls Etats à avoir légiféré récemment en matière d’avortement.

    Des lois pour protéger la vie

    Mercredi 23 mars, le gouverneur du Dakota du Sud, Kristi Noem, a signé un projet de loi restreignant l’avortement médicamenteux (cf. USA : le Dakota du Sud encadre l’avortement médicamenteux). La mesure ne prendra toutefois pas effet immédiatement « en raison d’un litige ». L’administration de l’Etat a fait appel.

    En vertu de cette loi, une femme souhaitant recourir à l’avortement devra se rendre dans un centre afin de se procurer les produits abortifs. Trois visites seront nécessaires a minima. Les produits ne pourront pas être envoyés par courrier.

    En Arizona, les législateurs ont approuvé jeudi l’interdiction « de la plupart des avortements après 15 semaines de grossesse ». La loi doit encore être signée par le gouverneur Doug Ducey. Seuls les avortements pour « urgence médicale » resteront autorisés.

    Dans l’Etat de Virginie occidentale, le gouverneur, Jim Justice, a signé lundi 21 mars un projet de loi interdisant l’avortement pour cause de handicap. La loi entrera en vigueur au mois de juin. Elle prévoit des exceptions en cas d’« urgence médicale » ou si le fœtus est « non viable sur le plan médical ».

    Des actions contraires

    En Californie, le gouverneur, Gavin Newsom, a signé mardi une loi qui supprime les frais à la charge des femmes qui recourent à l’avortement.

    Dans le Colorado, un projet de loi stipulant qu’« une femme enceinte a le droit fondamental de poursuivre sa grossesse et de donner naissance [à son enfant], ou d’avorter et de prendre des décisions sur la manière d’exercer ce droit » a été adopté par les députés et les sénateurs. Le gouverneur, Jared Polis, a annoncé son intention de signer le texte.

    Le Sénat du Maryland a rejeté vendredi une proposition de loi similaire. Si le texte avait été voté par les 3/5e du Sénat, les électeurs auraient eu à se prononcer en novembre sur l’inscription du « droit à l’avortement » dans la constitution. En 1991, cet Etat a approuvé « une loi prévoyant une protection [du “droit à l’avortement“] si la Cour suprême devait un jour restreindre les avortements ».

    Les sénateurs du Maryland ont par ailleurs approuvé une loi visant à autoriser les infirmières et les sages-femmes à pratiquer des avortements. Un budget de 3,5 millions de dollars par an pour assurer leur formation a également été voté.

    Les entreprises privées prennent position

    Au milieu de ce foisonnement législatif, des entreprises prennent parti. Ainsi, de grandes entreprises telles que CitigroupAppleBumble et Hewlett Packard proposent à leurs employées de couvrir leurs frais de déplacement si elles souhaitent se rendre dans un autre Etat pour avorter.

    Laura Spiekerman, cofondatrice de la start-up new-yorkaise Alloy, s’est déclarée « surprise » que davantage d’entreprises ne fassent pas de même. La société ira jusqu’à couvrir la moitié des frais judiciaires [1], si un ou une de leurs employés « devait faire face à des problèmes dus à des lois anti-avortement ». La société fera figurer ces prestations dans tous les rapports financiers internes comme « avantage “bien-être des employés” ».

    De leurs côtés, les sociétés Lyft et Uber Technologies ont annoncé qu’elles couvriraient les frais de justice des conducteurs poursuivis en vertu de dispositions « rendant légalement responsable toute personne ayant encouragé un avortement ».

    A l’inverse, aux Etats-Unis, « environ 10 % des employés » sont couverts par une assurance santé subventionnée par leur entreprise, pour laquelle l’employeur a demandé à son assureur « d’exclure l’avortement de son plan de santé ».

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    [1] Jusqu’à 5000 dollars

    Sources : CNN, Veronica Stracqualursi (25/03/2022) ; Fox, Associated Press (26/03/2022) ; Philadelphia Inquirer, Kelsey Butler (25/03/2022)

  • RDC : Interview de Mgr Donatien Nshole, secrétaire général de l’influente Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO)

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    Une mentalité et un franc parler qui détonnent avec ceux des milieux cléricaux usuels en Europe et ailleurs:

  • Les évêques de France, la persécution des juifs et le Vatican

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    De , docteur en histoire contemporaine, sur le site de la Revue Catholica :

    L’Église de France, la persécution des juifs et le Vatican (1940-1944)

    22 mars 2022

    La grande majorité de l’Église de France, surtout la hiérarchie épiscopale, accueillit avec enthousiasme et espoir les propositions de « rénovation nationale » énoncées par le maréchal Pétain, chef du gouvernement de Vichy. Dès le lendemain de sa constitution, le nouveau régime édicta quelques décrets qui laissaient clairement présager ses intentions concernant les juifs. La hiérarchie catholique, à quelques exceptions près, n’a pas encouragé l’antisémitisme officiel du régime de Vichy. Par tradition, l’Église affirme que l’obéissance à l’autorité est pour les fidèles une obligation de conscience. Si la majorité des évêques ont été concrètement fidèles à Pétain, certains ont distingué entre la légitimité de l’État et la validité de sa législation, et encouragé leurs fidèles, en particulier les religieuses et les prêtres de leurs diocèses, à agir pour secourir des juifs, et ceci bien avant l’été 1942. Face aux rafles des juifs en été 1942, six évêques ont riposté publiquement, chacun avec un style différent.

    Ce qui est intéressant, c’est que d’autres prélats restés silencieux ne sont pas restés passifs dans leur diocèse. « Les évêques avaient su maintenir intactes les exigences de la conscience chrétienne sur les enjeux fondamentaux concernant la personne humaine et notamment la persécution antisémite », a précisé le cardinal Lustiger[1].

    Lire la suite sur le site de la revue Catholica