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Société - Page 390

  • En Espagne, on dépense dix fois plus pour les avortements que pour les grossesses

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    EN ESPAGNE, DES DÉPENSES DIX FOIS SUPÉRIEURES POUR LES IVG QUE POUR LES GROSSESSES

    de genethique.org

    La Fondation déplore par ailleurs que les aides aux femmes qui attendent un bébé soient soumises au seul critère de « situation d’exclusion sociale ». L’aide « n’est pas versée du fait de la grossesse, mais à cause de ses difficultés économiques, circonstances étrangères à sa décision de devenir mère ».Des mesures devraient être proposées « pour soutenir la maternité, que la femme se trouve ou non dans une situation vulnérable », explique Amaya Azcona, présidente de la Fondation.

    Sources: ABC.es, Laura Peraita (11/06/2019) - El Estado destina 34 millones de euros a financiar el aborto y 3,6 a la mujer embarazada

  • Vincent Lambert : un impardonnable silence de l'Eglise

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    Du site "Benoît et moi" :

    Vincent: Quel silence de l'Eglise!

    Du Pape aux évêques de France, plus un mot, plus une voix qui essaie de se faire entendre pour inverser son destin. Sauf celle du cardinal Burke. Article de Luisella Scrosati (8/7/2019)

    >>> Vincent: une voix française venue d'Italie

    VINCENT AGONISE DANS LE SILENCE DU MONDE (ET DE L'ÉGLISE)

    Luisella Scrosati - www.lanuovabq.it - 8 juillet 2019

    Ma traduction
    * * *
    Depuis une semaine, le Français handicapé de 42 ans est privé d'eau et de nourriture. Les médias sont maintenant presque muets, attendant que Vincent meure de faim et de soif pour répéter les mêmes mensonges pro-euthanasie. Aujourd'hui, les avocats des deux parents prendront la parole à Paris pour crier la vérité au monde entier. Les évêques français sont silencieux, et même le Pape François n'a pas voulu lancer un appel pour Lambert, tout comme Mgr Paglia, président de l'Académie pontificale pour la vie. Pourtant, l'Église devrait crier aux quatre vents qu'une injustice est commise contre la vie d'une personne sans défense, comme l'a rappelé le cardinal Burke dans une interview. Aussi parce que le salut des âmes est en danger.

    ---
    Nous en sommes au septième jour de barbarie autorisée contre Vincent Lambert et le récit médiatique est désormais presque muet sur le sujet. Quand Vincent - à Dieu ne plaise - mourra, ils parleront, ou plutôt vocaliseront à nouveau les choses habituelles jusqu'à plus soif, pour s'assurer que l'hébétude de l'opinion publique a atteint une bonne marge de sécurité. (...)

    Les évêques français sont désormais silencieux. Il est vrai qu'à l'occasion de la tentative d'euthanasie de Vincent, arrêtée par la Cour d'appel de Paris le 20 mai dernier, ils se sont fait entendre: d'abord les plus directement concernés, Mgr Eric de Moulins-Beaufort, évêque de Reims, et son auxiliaire, Mgr Bruno Feillet; et puis aussi l'archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit, et d'autres évêques. Mais il est vrai aussi que la condamnation a été répétée et que Vincent agonise depuis une semaine; il faudrait donc que l'épiscopat français compact dénonce à nouveau et avec plus de force qu'il s'agit d'un meurtre, dont les auteurs sont des hommes politiques, des médecins et des membres de famille qui ont des noms et prénoms bien précis; que c'est une volonté précise de faire entrer l'euthanasie par la fenêtre, puisque par la porte, c'est encore trop tôt (jusque quand?).

    Il faut aussi mobiliser les catholiques et toutes les personnes de bonne volonté pour résister, prier, et dénoncer la désinformation continue et martelante des médias. C'est le moins que l'on puisse et que l'on doive faire, pour soutenir le cri continu de la maman, Viviane et du papa, Pierre, cet homme de quatre-vingt-dix ans qui souffre de pathologie cardiaque, qui voit un fils handicapé tué, et qui, hier après-midi encore, en allant à l'hôpital de Reims pour rendre visite à son fils, disait au monde la vérité: «C'est un meurtre maquillé, une euthanasie».

    Malheureusement, rien n'est venu non plus du Saint-Père, qui a eu à sa disposition l'audience générale de mercredi dernier et l'Angélus d'hier pour lancer un appel qui tente d'arrêter la main du bourreau, ou du moins qui mette devant les yeux du monde le fait qu'en France, un homme est sur le point d'être tué, uniquement parce qu'il est handicapé, et que les normes élémentaires des droits humains sont violées, reconnues en paroles et ignorées dans les faits.

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  • Vincent Lambert : "c'est terminé..."

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    Communiqué des parents, frère et sœur de Vincent Lambert

    Chers amis qui nous avez tant soutenus tout au long de ces 6 ans,

    Cette fois, c’est terminé. Nos avocats ont multiplié ces derniers jours encore les recours et mené d’ultimes actions pour faire respecter le recours suspensif devant l’ONU qui bénéficiait à Vincent. En vain.
    La mort de Vincent est désormais inéluctable. Elle lui a été imposée à lui comme à nous. Si nous ne l’acceptons pas, nous ne pouvons que nous résigner dans la douleur, l’incompréhension, mais aussi dans l’Espérance.
    Nous voulions tous vous remercier de votre amitié, de votre amour, de votre soutien, de vos prières pendant toutes ces années. Il n’y a plus rien à faire sinon prier et accompagner notre cher Vincent, dans la dignité et le recueillement. Vous êtes avec nous tous par la pensée et la prière auprès de Vincent.

    Nous demandons aux journalistes présents devant le CHU d’avoir la décence de respecter notre intimité familiale dans ces moments si douloureux.

    Pierre, Viviane, David et Anne.

    Communiqué des avocats des parents, frère et sœur de Vincent Lambert :

    Toute la semaine passée, nous avons multiplié d’ultimes actions pour tenter de faire respecter le recours suspensif dont bénéficiait Vincent devant le Comité des Droits des Personnes Handicapées de l’ONU. En vain.

    Nous n’avons plus aucun recours et c’est désormais trop tard. Vincent est en train de mourir. La situation dans laquelle l’a mis le docteur Sanchez est désormais médicalement irréversible. Ces moments sont très douloureux pour tous.

    L’heure est au recueillement, avec l’ensemble de la famille, par respect pour Vincent et autour de Vincent.

    Il n’y aura pas d’autres déclarations.

    Jérôme Triomphe – Jean Paillot
    Avocats des parents, frère et sœur de Vincent Lambert

  • La soutane de retour ?

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    Du site de "Valeurs Actuelles" :

    “Il faut être visible” : la soutane de retour chez les prêtres

    7 juillet 2019

    Pourtant non obligatoire depuis 1962, l’habit traditionnel est de plus en plus revêtu par de jeunes prêtres, désireux d’“assumer pleinement” leur identité.

    À l’heure où de nombreuses jeunes femmes choisissent de porter le voile pour exprimer leur appartenance à la oumma, la communauté musulmane, les prêtres catholiques connaissent eux aussi un renforcement de leur sentiment d’appartenance ecclésiastique. Aussi, les jeunes curés optent davantage pour le port de la soutane, à l’église comme en ville, qu’il y a quelques dizaines d’années, rapporte Le Parisien.

    Renoncement à la sécularisation

    Les prêtres, dont le nombre a diminué de moitié depuis 1995, ont trouvé une solution afin de demeurer visibles dans le paysage séculier français : le port de la soutane en dehors de l'église. Ce dimanche 7 juillet, quelques centaines de curés français, sur les 11 000 présents dans l’Hexagone, ont choisi de revêtir l’habit religieux catholique jugé le plus traditionaliste, voire ostentatoire. Un choix vestimentaire qui ne traduit pourtant pas de convictions religieuses rigoristes, assure au Parisien le père Simon Chouanard, 44 ans, de la paroisse du Cœur-Eucharistique-de-Jésus à Paris, qui se décrit comme « un prêtre parfaitement ordinaire » et « pas tradi ».

    Après avoir failli disparaître des presbytères, la robe noire, dont le port n’était plus obligatoire depuis 1962, est devenue peu à peu le signe distinctif des prêtres les plus intégristes. Ceux-ci sont maintenant rejoints par de jeunes curés désireux d’« assumer pleinement » leur « identité », estime Brigitte Hamon, fabricante de vêtements liturgiques interrogée par le quotidien. Elle a vendu 160 soutanes en 2018, contre 110 il y a dix ans. L’historien des religions Jean-François Colosimo y voit quant à lui « une restauration de la verticalité de la prêtrise », un renoncement à leur sécularisation ou encore « la marque d’une frontière entre l’Église et le monde ».

    « Outil d’évangélisation »

    Stéphane Duteurtre, supérieur du Séminaire de Paris, confirme la tendance. Il évoque « une vingtaine de prêtres généralement de moins de 40 ans sur un total de 450 » à revêtir la soutane, soit « plus qu’il y a 20 ans ». « Dans une société sécularisée, on a davantage besoin de signes, d'afficher clairement qui on est. L'habit ecclésiastique aide à dire qui je suis, aide à être celui que je suis appelé à être », justifie-t-il auprès du Parisien. Toutefois, la soutane peut s’avérer « très clivante » chez les clercs les plus âgés, qui se sont battus pour s’en débarrasser. 

    « C'est une question de génération », abonde l’abbé Stanislas Briard, 28 ans, ordonné en 2016. « Si on veut vivre, il faut être visible ». L’habit religieux serait également selon lui un formidable « outil d’évangélisation ». « C'est une manière très simple d'entrer en relation avec les gens. On est interpellé dans la rue. On peut avoir un échange très profond, une demande de confession au beau milieu d'un supermarché… », se réjouit-il. D’ailleurs, « les insultes anticléricales » sont rares, affirme Simon Chouanard. La soutane semble avoir de beaux jours devant elle.

  • Vincent Lambert : le chagrin et la colère...

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    Du Père Michel Viot sur son blog :

    Le chagrin et la colère !

     

    Oui, j’ai exclu le mot pitié qui figurait dans un titre de film célèbre, qui traitait de la vie des français pendant l’occupation allemande ! Pourquoi alors cette demie référence à cette époque ? Parce que, pendant cette période, on estime à 45 000 le nombre de handicapés mentaux mis à mort dans les hôpitaux psychiatriques de France par privation de nourriture et autres manques de soins, suivant les directives de l’occupant qui avait commencé ce sinistre plan chez lui dès 1939 (commémoration de ce crime odieux et précision de ce chiffre, par le président François Hollande le 10 décembre 2016). Et voici quels étaient les ordres allemands d’avant guerre « Ceux-ci (le Reichsleiter Bouhler et le médecin Brandt) pourront accorder une mort miséricordieuse (Gnadentod) aux malades qui auront été jugés incurables selon une appréciation aussi rigoureuse que possible. » signé Adolf Hitler. Ce beau mot de Gnade qui en allemand signifie effectivement miséricorde est aussi employé pour désigner la grâce, et quelle grâce ! Celle que nous obtient Jésus Christ par sa mort sur la croix. Qui peut oser se moquer autant de Dieu que Satan lui-même ? Hitler n’était-il pas un de ses plus zélés serviteurs ?

    Les responsables de la mort programmée de Vincent Lambert et tous leurs complices (j’y inclus aussi ceux qui protestent mollement, de façon incompréhensible ou pire que tout, se taisent !) poursuivent l’Aktion T4, et les médecins français complices ne font que succéder à leurs confrères des années 1940-1944, en toute bonne conscience. Car Il est vrai qu’il y eu bien peu de pendus à la chute du IlIème Reich parmi ces médecins, criminels contre l’humanité. Deux ou trois je crois pour plus d’une centaine au moins de personnes incriminées.

    Certains purent même continuer leur activité médicale. Que voulez-vous, l’on vivait, malgré les apparences, dans la civilisation des droits de l’homme de 1789. Ses articles 1 et 3, pour faire bref, résument à eux seuls les fondements du pouvoir totalitaire. Article 1 « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. ». Un mensonge dans la première phrase et l’énonciation d’un crime contre l’humanité dans la seconde (quand on se donne la peine de lire attentivement le Bref Quod aliquantum du Pape Pie VI qui condamne ce texte en 1791, on verra que ce que je dis n’a pas échappé au Magistère). En effet les hommes ne demeurent pas libres et égaux en droit. S’ils ne restent pas participants de l’utilité commune, c’en est fait de leur égalité et de leur liberté. Cela peut se comprendre de criminels. Mais l’énoncé est à dessein beaucoup trop vague et va permettre ainsi de « sortir » de l’humanité quiconque ne sera pas utile à la communauté. Qui en sera juge ? Selon l’article 3, la Nation de qui émane le principe de toute souveraineté. Et selon la pensée de Siéyès, dont l’influence continue à s’exercer aujourd’hui, il faut entendre par Nation, ses représentants, uniquement ! Ainsi la Révolution française exclura progressivement de l’humanité tout ce qui s’opposera à ses progrès, à l’utilité commune, et ce, au gré du groupe dominant du moment,  capable, par la terreur, de rallier une majorité de représentants de la Nation, donc la Nation elle-même. On commencera par les opposants politiques et religieux ou jugés tels, pour en arriver au génocide vendéen. Et l’on y tuait plus des hommes, des femmes et des enfants, mais des brigands. Ils étaient ainsi tous qualifiés par les textes officiels de la République.

    En fait, c’est parce que Vincent Lambert est jugé par notre société de consommation comme inutile à ses semblables, et ce, au nom de la Nation et de la philosophie des Lumières qui l’a enfantée au XVIIIème siècle (voir le réquisitoire du procureur général près la cour de cassation, saisie par madame le ministre de la santé) qu’on va le laisser mourir de soif et de faim, ainsi qu’au au nom des droits de l’homme définis en 1789 et pourtant condamnés par l’Eglise catholique. Et il aura droit à une « mort miséricordieuse » pour finir, grâce à une savante préparation du Docteur Sanchez. La devise « la liberté ou la mort » prétexte à tous les crimes de la première république, a marqué toutes ses sœurs, jusqu’à la Vème y compris, de la tâche de sang qui rendit folle la meurtrière Lady Macbeth, qui elle, au moins, n’eut jamais d’illusion sur le pouvoir curatif «  des parfums d’Arabie »….

    Mais qu’importe la condamnation des prétendus droits de l’homme par l’Eglise catholique, notre État français, qui a présentement la forme d’une république,  est laïc. Ses cours de justice ont depuis longtemps ôté l’image du crucifié de leur honorable compagnie. Il avait beau avoir les pieds cloués, cela aurait pu être dangereux pour de nobles séants !

    De plus les parents de Vincent Lambert sont qualifiés ici ou là d’intégristes. C’est habile de la part de leurs opposants, mais personnellement, peu m’importe ! Ils sont parents et plaident pour garder leur fils vivant, et je suis prêtre catholique, donc forcément conciliaire et obéissant au Pape. Exerçant le ministère pastoral depuis 1968, j’ai vu de près de nombreux regards d’être humains qui étaient presque morts, ou censés le devenir rapidement. Ils n’étaient pas toujours inexpressifs, si du moins on prenait le temps de les regarder dans les yeux et de leurs parler. Et si expression il y avait, c’était toujours un appel de fraternité. Quand nous nous sentons en équilibre sur le filin de la vie nous avons besoin de soutien pour demeurer ou pour partir. Une présence miséricordieuse est toujours nécessaire.

    D’abord comme pasteur protestant puis ensuite comme prêtre, on m’appelait pour assurer une présence religieuse au moment où selon la science des hommes tout devait être fini. Et même si c’est après de longues années, on se souvient toujours de la première personne qu’on a administrée. Surtout quand cette dernière n’est pas morte, comme prévue et que c’est une autre personne, présente à cette triste veillée qui est partie avant elle, deux ans plus tard ! Je n’ai jamais cru que cela était lié à ma personne, bien que ce phénomène se soit reproduit quelques rares fois. Je sais en revanche que ces sursis ont toujours eu une signification, tant pour la personne qui aurait dû quitter ce monde de suite, que pour sa famille. Parmi ces cas, se trouvaient des gens plongés dans différentes formes de comas. La question d’arrêt de soins ne se posait, à l’époque, que pour des personnes âgées, n’étant maintenues en vie que par l’assistance de machines, et avec plus d’insistances si ces mêmes personnes étaient atteintes de maladies qui devaient immanquablement les tuer dans d’atroces souffrances. L’Eglise est contre l’acharnement thérapeutique et recommande la lutte contre la souffrance.

    Mais tout ce que je viens de décrire à propos des comas ne concerne pas Vincent Lambert. Tout le monde le sait, tout comme le fait qu’il ne se trouve pas dans un lieu médical approprié à son cas, ce qui ne comporte de ma part aucun jugement de valeur sur la compétence médicale des médecins qui l’entourent. Mais je m’interroge sur leur référents moraux et civilisationnels. Et à ce sujet je ne puis que rappeler l’avertissement de notre Archevêque Mgr Aupetit : choisir entre la civilisation du déchet ou de l’amour (réécouter son intervention du 21 mai 2019 radio Notre Dame).

    Personnellement, et très tôt dans ma vie, je me suis toujours souvenu de ce beau passage du prophète Isaïe : « Il ne brisera pas le roseau ployé, il n’éteindra pas la mèche qui s’étiole » (Isaïe 42 v3). Le prophète pense au Serviteur de Dieu qui s’occupera des plus faibles parmi les rescapés de la déportation à Babylone. Jésus en s’attribuant cette mission comme Messie (Matthieu 12 vv 15-21), la lègue à ses apôtres, à leurs successeurs et finalement à tous les chrétiens.

    C’est l’honneur du Christianisme que d’avoir réintégré la faiblesse dans l’humanité. Saint Jean Paul Il, à la fin de sa vie, l’avait hissée jusqu’au trône de Saint Pierre. Car Jésus en avait donné l’exemple suprême comme crucifié mourant, en restant roi jusqu’au dernier instant de sa lente agonie puisque qu’il a ainsi pu donner au bon larron sa promesse d’entrée dans son royaume. Et pourtant, Jésus avait plusieurs fois failli être tué avant ce moment là, il avait échappé à ceux qui lui voulaient du mal, ce n’était pas son heure ! Il devait encore sauver le bon larron. Et cela, Dieu Seul le savait, tout comme il sait quand doit se terminer la vie de Vincent Lambert. Par son handicap, il est ce roseau ployé, ce lumignon qui fume. Qui sont ils ceux qui prétendent le détruire ? Que savent-ils de « l’utilité » de sa vie pour lui-même, pour sa famille, pour la dignité morale de notre société, et de ses conséquences sur le sort des handicapés de toutes sortes, en particulier des personnes âgées subissant de plus en plus la maltraitance ?

    Je n’ai pas cité à dessein le v3 d’Isaïe. Je l’ai gardé pour ma conclusion : « A coup sûr, il fera paraître le jugement. ». Oui le Serviteur de l’Eternel, comme Messie est aussi un juge. Il sera sévère pour ceux qui ont usurpé sa place et enveloppé Vincent Lambert d’un linceul, même si celui-ci est recouvert de la toge rouge d’un magistrat !


    Illustration : Rogier van der Weyden, Polyptyque du Jugement Dernier (1445-1450), Hospices de Beaune, photographie lavieb-aile

  • Vincent Lambert : de quel côté est l'acharnement ?

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    Du site de Ouest France :

    « De quel côté est l’acharnement ? »

    Par Marie de Hennezel, psychologue

    Le docteur Claire Fourcade, vice-présidente de la société française des soins palliatifs, s’est exprimée sur ce qui lui paraissait « la moins mauvaise solution » dans l’affaire Vincent Lambert. À savoir l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation artificielle dont bénéficie ce patient, désormais condamné à mourir. Psychologue, ayant travaillé dix ans en soins palliatifs et enquêté sur les services qui accueillent des personnes en état végétatif chronique, j’aimerais exprimer ici mon désaccord. Selon moi, Vincent Lambert n’est pas en fin de vie et ne relève pas de la loi Léonetti. Une autre solution aurait pu être trouvée, puisque plusieurs services adaptés à son état acceptaient de le recevoir.

    À lire aussi. Affaire Vincent Lambert : cinq questions sur le nouvel arrêt des traitements

    La décision qui vient d’être prise fera jurisprudence. Elle aura des conséquences sur les 1 700 personnes cérébrolésées, leurs familles et les soignants qui prennent soin d’elles. Pourquoi y aurait-il du « cas par cas » ou du « sur-mesure » dans une société qui juge que la vie de certains ne mérite plus d’être vécue, qu’ils n’ont plus leur place dans la communauté des vivants, à partir du moment où leur cortex est détruit ? Le jour où peut-être notre société jugera que les soigner coûte trop cher ?

    Ce qui se joue autour du sort de Vincent Lambert est d’abord un enjeu éthique. On essaie de nous faire croire que le débat oppose croyants et athées, mais les questions éthiques concernant l’évaluation de l’obstination déraisonnable sont les mêmes pour tous. Au nom de quoi affirme-t-on - sans l’ombre d’un doute - qu’une personne est en obstination déraisonnable ? L’être humain se réduit-il aux connexions électriques du cerveau ? Comment les expertises scientifiques ont-elles pu passer sous silence le rôle du système limbique, parfois appelé cerveau émotionnel ?

    Même si dans l’état actuel de la science, on sait encore peu de chose sur ce néocortex, n’est-ce pas un peu péremptoire de qualifier de « réflexes » les réactions émotionnelles de Vincent Lambert, et de tenir pour négligeable la résistance qu’il oppose à la volonté des autres de mettre fin à sa vie ? (1) Lors d’une visite de l’hôpital maritime de Berck, j’avais rencontré les soignants qui prenaient soin de ces personnes cérébrolésées. J’en avais rendu compte dans mon livre Le souci de l’autre. Une infirmière m’avait rapporté que la vie des personnes qu’elle soignait avait un sens parce qu’elles comptaient pour quelqu’un. Cela pouvait être un conjoint, un parent, souvent la mère. « Savez-vous, m’avait-elle dit, que la personne cérébrolésée meure dans les 48 heures qui suivent le décès de la personne qui vient régulièrement la voir, sans que l’on ait à intervenir médicalement. Elle s’arrête simplement de respirer ». J’avais été particulièrement intéressée par cette observation, qui montre qu’un lien affectif profond, malgré la détérioration des fonctions cérébrales, donne du sens à la vie. Je savais, comme tous les psy, que des liens inconscients tissent les profondeurs de notre psyché, et peuvent être si puissants que la vie et le sens sont maintenus.

    Vincent Lambert aurait mérité une « solution » plus apaisante, digne de nos valeurs démocratiques d’humanité et de solidarité aux côtés des plus vulnérables, loin des enjeux politico-juridico-médiatiques. Pourquoi s’être acharné à refuser son transfert dans un service adapté à son état ? 

    (1) E.Hirsch, Le Figaro du 3 juillet.

  • Réponses à dix affirmations courantes favorables à l’euthanasie de Vincent Lambert

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    De Michel Janva sur le site "Le Salon Beige" :

    Réponses à 10 affirmations courantes favorables à l’euthanasie de Vincent Lambert

    Réponses à 10 affirmations courantes favorables à l’euthanasie de Vincent Lambert
  • La vérité médicale sur le cas de Vincent Lambert

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    Du site de Valeurs Actuelles :

    Le neurologue Xavier Ducrocq rétablit la vérité médicale sur le cas Vincent Lambert

    Xavier Ducrocq

    Mardi 2 juillet 2019

    Chef du service de neurologie du CHR de Metz-Thionville, le professeur Xavier Ducrocq rétablit la vérité médicale sur le cas Vincent Lambert : l'homme, dont l'euthanasie a débuté mardi matin, n'est pas en fin de vie ou en situation d'obstination déraisonnable. “Arrêter ses traitements”, c'est simplement le laisser mourir de faim.

    Vincent Lambert va mourir. Ainsi en ont décidé ses médecins - pour la quatrième fois en six ans, au CHU de Reims - et la “justice des hommes” rendue par la Cour de cassation, vendredi 28 juin. Au mépris des mesures provisoires de suspension de cette décision demandées par le Comité international des droits des personnes handicapées (CIDPH) de l'Onu, la seule instance spécialisée dans le domaine du handicap.

    Que lit-on et qu'entend-on à son sujet ? Citons quelques médias : « Vincent Lambert, symbole du débat sur la fin de vie », en « situation d'obstination déraisonnable »« arrêt des traitements »« en état végétatif irréversible » et même, de la bouche de la ministre des Solidarités et de la Santé : « Vincent Lambert n'est pas en situation de handicap » , expression reprise par le Dr Leonetti, auteur de la loi qui porte son nom. Vérités ? Non ! Pour nous qui avons pu approcher Vincent Lambert, mensonges.

    SUR LE MÊME SUJET : Affaire Vincent Lambert : ce que dit (vraiment) le rapport des experts

    Mais qui est Vincent Lambert ? Pourquoi nous annonce-t-on la date de sa mort, sinon parce qu'elle est programmée ? Ce que de rares pays voisins appellent “euthanasie” ?

    Qui peut croire à une fin de vie qui s'éternise depuis six ans ?

    Vincent Lambert n'est pas un « symbole » , mais une personne. Marié, père d'un enfant, sévèrement handicapé depuis un accident de voiture, en 2008. Il est lourdement paralysé et surtout en état de conscience altérée - c'est-à-dire que nous sommes incapables de préciser son niveau de conscience, parce qu'aucun code de communication fiable ne le permet. Pourtant, Vincent Lambert respire seul, il a des cycles de veille et de sommeil, tourne la tête, vocalise parfois, agite la jambe gauche. Il réagit à la présence de ses proches. Il est même capable de déglutir un peu de nourriture. En 2013, Vincent a résisté à trente et un jours de privation de toute nourriture, avec une hydratation minimale. Si bien que pour recommencer, dans quelques jours, on assortira cette privation d'alimentation d'une sédation profonde, jusqu'à ce que mort s'ensuive. Au nom de la loi !

    SUR LE MÊME SUJET : [Tribune] L'appel de cent juristes pour sauver Vincent Lambert

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  • Le Dalaï Lama a une nouvelle fois mis en garde l’Europe qui pourrait devenir « musulmane ou africaine »

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    Du site de Valeurs Actuelles :

    Migrants : le Dalaï Lama redoute que l’Europe devienne “musulmane ou africaine”

    Vendredi 28 juin 2019

    Le chef spirituel bouddhiste tibétain a ajouté, en interview sur la BBC, qu’un “nombre limité” de réfugiés devait être autorisé à rester.

    Non, le Dalaï Lama n’a pas pris sa carte au Rassemblement national. Mais il pourrait s’y trouver fort à l’aise à entendre ses dernières déclarations fracassantes sur l’immigration. Le chef spirituel bouddhiste, qui vit comme réfugié en Inde depuis qu’il a fui le Tibet en 1959, a une nouvelle fois mis en garde l’Europe, qui pourrait devenir « musulmane ou africaine » si les migrants arrivés sur le continent ne sont pas renvoyés dans leurs pays d’origine. Lui pense, au contraire, qu’un « nombre limité » d’entre eux doivent être autorisés à rester.

    Au cours de cette interview à la BBC, le Dalaï Lama a précisé que les migrants nécessiteux devraient pouvoir être formés avant de s’en retourner chez eux. « Les pays européens devraient accueillir ces réfugiés et leur procurer éducation et formation, le but étant qu’ils retournent dans leurs pays avec certaines compétences », a ainsi déclaré le leader religieux de 83 ans. Interrogé sur ceux qui voudraient rester en Europe, il a ajouté : « Un nombre limité, ça va. Sinon, toute l’Europe deviendra un jour musulmane ou africaine, c’est impossible. »

    « Chaque pays a sa propre culture »

    Relancé par le journaliste de la chaîne britannique sur son statut de réfugié, le Dalaï Lama l’a répété : « L’Europe est pour les Européens. » Avant de poursuivre : « Eux-mêmes sont mieux sur leurs propres terres. » Ce n’est pas la première fois que le chef spirituel bouddhiste, très respecté et populaire dans le monde occidental, prononce des propos aussi iconoclastes, rappelle le Dailymail. L’année dernière, à Malmö en Suède comme à Rotterdam aux Pays-Bas, il avait déjà affirmé au cours de conférences : « L’Europe appartient aux Européens. »

    « Chaque pays a sa propre culture, sa propre langue, son propre mode de vie, et il est mieux pour chacun de vivre dans son propre pays. C’est mon opinion », a souligné le Dalaï Lama sur la BBC, alors que 4,4% de la population de l’Union européenne (512 millions d’habitants) ne sont pas citoyens du continent et que 2,4 millions de migrants sont entrés dans l’UE en 2017. Décidément peu politiquement correct, ce féministe revendiqué avait même déclaré, en 2015, à propos de sa succession : « Si c’est une femme, elle devra être plus attirante. »

  • Quelle immigration africaine d'ici trente ans ?

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    Quelle immigration africaine d'ici 30 ans ? (source)

    Le professeur en études africaines à la Duke University tord le cou à certaines idées reçues sur la réalité de l'immigration africaine à destination de l'Europe.

  • 30 juin 2019 : le Congo « indépendant » fête son 59e anniversaire à coup de fimbo

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    Lu sur le site  de la libre Afrique :

     « Ne pas confondre démocratie et anarchie », avait prévenu le nouveau président de la République démocratique du Congo Félix Tshisekedi: la police a dispersé dimanche à Kinshasa la première marche interdite de ses anciens amis de l’opposition depuis son investiture et l’ »alternance » du 24 janvier. 

    Les forces de l’ordre ont fait preuve d’imagination en crevant les pneus de la voiture qui transportait le leader du rassemblement interdit, l’ex-candidat à la présidentielle Martin Fayulu, 62 ans.

    Plus classique, la police a tiré des lacrymogènes et chargé les manifestants, au nombre de quelques centaines et très déterminés.

    Le président Tshisekedi avait soutenu l’interdiction de la marche des opposants prononcée par le gouverneur de Kinshasa, Gentiny Ngobila, membre de la famille politique de son prédécesseur Joseph Kabila.

    « Depuis que je suis là, je n’ai interdit aucune manifestation. Les droits et les libertés des citoyens sont garantis. Mais nous avons comme l’impression qu’il y en a qui confondent démocratie et anarchie », avait prévenu samedi le président Tshisekedi.

    « Il n’y aura pas de répression », avait promis le chef de l’Etat, lui-même issu du parti historique d’opposition Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).

    « Le peuple veut que sa volonté et sa souveraineté soient respectées », a réagi Martin Fayulu, qui revendique la victoire à l’élection présidentielle du 30 décembre. L’opposant accuse le président Tshisekedi d’être une « marionnette » entre les mains de son prédécesseur et partenaire Joseph Kabila.

    « Le peuple que voit-il aujourd’hui? Kabila est là au pouvoir, aux commandes, il a une marionnette qui fait tout ce que M. Kabila lui demande de faire », a poursuivi M. Fayulu, blessé en septembre 2016 et brièvement arrêté en novembre 2017 lors de précédentes manifestations interdites aux dernières heures du régime du président Kabila.

    Arborant une casquette blanche « Fayulu président », M. Fayulu a défié la police avec un autre opposant, l’ex-Premier ministre Adolphe Muzito. Les deux opposants ont eu à peine le temps de saluer et haranguer leurs supporteurs sur le boulevard Lumumba, dans le chaudron des quartiers populaires de Ndjili.

    Heurts à Goma

    Leur voiture a par la suite été immobilisée par une cinquantaine de policiers. Au moins trois pneus ont été crevés à la baïonnette par des policiers, a constaté un journaliste de l’AFP.

    Fayulu et Muzito sont sortis de leur voiture pour discuter avec le patron de la police de Kinshasa, Sylvano Kasongo. Des manifestants tentaient de nouveau de se regrouper autour d’eux. Nouveaux tirs de gaz lacrymogènes.

    « Tout attroupement de plus de 10 personnes sera dispersé ce dimanche 30 juin 2019 », avait prévenu samedi le général Sylvano Kasongo.

    Les deux opposants ont finalement poursuivi leur chemin à bord d’une autre voiture jusqu’à l’hôtel que possède M. Fayulu dans un quartier bien plus paisible de la capitale.

    Au moins une personne a été arrêtée et tabassée par les policiers lors de ces incidents, a constaté l’AFP, qui a aussi vu un policier blessé.

    A l’autre bout du pays, des heurts ont eu lieu à Goma (est) où la police a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser des petits groupes de 10 à 15 jeunes, a constaté un correspondant de l’AFP qui a aussi vu des pierres sur la chaussée.

    L’opposition proteste contre l’invalidation de l’élection d’une vingtaine de ses députés prononcée début juin par la Cour constitutionnelle.

    « Il y a eu des choses inacceptables », a reconnu le président Tshisekedi. « Lorsque j’ai reçu le président de la Cour Constitutionnelle, c’était pour en savoir plus sur ces arrêts qui étaient pour certains scandaleux ».

    Le président a assuré qu' « il y a au sein même de la Cour constitutionnelle une procédure en réparation d’erreurs matérielles comme ils disent ».

    L’appel à manifester avait été signé par cinq opposants: MM. Fayulu et Muzito, mais aussi Moïse Katumbi, Jean-Pierre Bemba et Freddy Matungulu. Seuls deux d’entre eux ont manifesté à Kinshasa.

    Ref. RDC: première dispersion d’une manifestation interdite sous Tshisekedi

    P.S. Aux dernières nouvelles, de source privée, le blocage de la délivrance des passeports aux Belges en partance pour Kinshasa semble continuer aussi comme aux plus beaux jours de la Kabilie: lukuta et hypocrisie  en prime, cherchez la différence…

    JPSC

  • Comme un problème au royaume du progressisme triomphant

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    Pourquoi la génération la plus prospère, la plus libre et la mieux protégée de l’histoire est-elle en train de sombrer dans des pulsions d’euthanasie à cause de l’écologie ?

    Alors que notre génération est probablement l'une de celles vivant dans la plus grande prospérité, l'une des plus protégées et des plus libres, un sentiment de pessimisme, fortement lié au sentiment d'urgence écologique, la traverse...

    Pour « Atlantico », Eddy Fougier et Chantal Delsol  dialoguent sur ce phénomène:

    Atlantico : Alors que notre génération est probablement l'une de celles vivant dans la plus grande prospérité, l'une des plus protégées et des plus libres, un sentiment de pessimisme, fortement lié au sentiment d'urgence écologique, la traverse. Quelles sont les causes d'un tel pessimisme ambiant ? A quel point est-il intrinsèquement lié au sentiment d'urgence écologique ?

    Chantal Delsol : C’est la France qui est pessimiste et dépressive. Toutes les études sociologiques le montrent. Les Français se rendent compte que la mondialisation et l’ouverture à tous les vents leur fait perdre leur système social spécifique, très avantageux. Un Etat colbertiste n’est plus possible dans un pays moderne à l’époque de la mondialisation. Fait aggravant : le président de la République lui-même, élu et soutenu par l’élite cosmopolite et mondialisée, s’attache à mettre en cause le vieux modèle protecteur et colbertiste. Il y a pour le Français de quoi se révolter. D’où les gilets jaunes. Et je n’ose penser à ce qui se passera quand on voudra réformer les retraites ! Tout cela laisse comprendre le paradoxe : nous avons le pays le plus protecteur et redistributeur du monde, et nous sommes constamment mécontents, aigris et vindicatifs. C’est que nous sentons que ce système, on est en train de le rogner par tous les bouts.

    L’écologie joue un grand rôle parce qu’en l’absence désormais de religions, elle est devenue la seule religion partagée et conquérante, d’abord dans la jeunesse. Comme toutes les religions elle a ses clercs, ses prières, ses dogmes, ses grands-messes, ses grands mensonges qui fonctionnent très bien (regardez l’histoire des rats de Seralini en 2012), et son intolérance rituelle (on ne discute pas avec des euro-sceptiques: on les injurie). Il y a surement des vérités scientifiques dans le discours écologique. Mais il y a aussi des excès, des calembredaines, et même des tromperies conscientes faites pour affoler les fidèles croyants. On est encore dans une idéologie de type religieux. C’est pourquoi il est si difficile de savoir qui croire et ce qui est vrai.

    Eddy Fougier : Il y a effectivement, d'un point de vue objectif, quelque chose d'incompréhensible à l'échelle mondiale : l'amélioration d'un certain d'indicateurs, c’est-à-dire le niveau de vie, la mortalité infantile, l'espérance de vie, les indices liés à la malnutrition, la pauvreté également en baisse. D'un point de vue objectif, on a l'impression que les choses s'améliorent. Mais d'un point de vue subjectif, on a l'impression que les choses empirent, notamment pour les jeunes générations. Pour ces derniers, sûrement que cette de l'urgence climatique–qui est la chape de plomb de la lutte écologique - explique qu'on a du mal à se projeter dans le futur de manière optimiste, que la plupart des activités humaines sont entachés d'une sorte de péché, de culpabilité collective, qui fait que ces activités –industrielles, agricoles, animales- aboutissent à être l'origine de ce changement climatique. On est face à ce grand paradoxe où on n'a jamais aussi bien vécu à l'échelle mondiale, et pourtant le futur demeure incertain.

    Cette peur qui peut aller jusqu'à la volonté de ne pas faire d'enfant ou de s'euthanasier a une symbolique quasi-religieuse. Peut-on considérer que l'on fait face à un néo-millénarisme écologique ?

    Chantal Delsol : Les humains font des enfants pour deux raisons : soit parce qu’ils n’ont pas de moyens de contraception et donc souvent malgré eux, soit parce qu’ils ont une forme ou une autre de spiritualité, c’est-à-dire qu’ils valorisent quelque chose qui les dépasse. A une époque où nous avons la contraception sans la spiritualité, il n’y a plus grande raison de se reproduire. C’est pourquoi Raymond Ruyer disait que dans les cent prochains siècles, on était au moins sûrs d’une chose : les humains encore présents seraient religieux d’une manière ou d’une autre.

    Eddy Fougier : Effectivement. Quand j'ai vu monter la théorie de la collapsologie, j'avais un projet d'ouvrage que je souhaitais nommer ainsi. De même, il y a une dimension néo-religieuse dans ce qui se passe. On l'a ressenti en 2000 avec le bug qu'on prévoyait mais aujourd'hui ce sentiment est multiplié avec la crainte du grand effondrement à l'horizon 2030, 2040. Avec cette idée que seuls les "purs", ceux qui respectent la Terre-mère, Gaïa, pourront survivre. Et cette religion a ses prophètes, notamment suédois [ndlr. Greta Thunberg]. Ce sentiment ne sera que grandissant à mesure qu'on accumulera les preuves de l'impact de l'homme sur la terre. Mais ceci se trouvera également de plus en plus exploité par des marchands de peurs. Cela existe à l'échelle nationale avec les courants populistes. Mais ça pourra transparaître également dans des mouvements de nature religieuse, sectaire, voire idéologique, qui vont exploiter cette crainte de l'avenir et de l'effondrement de la civilisation.

    Le sentiment de déclin qui parcourt le monde occidental et à fortiori la France joue-t-il une part importante dans ce ressenti ? En quoi ce sentiment millénariste est-il associé au progressisme ?

    Chantal Delsol : Le sentiment de déclin est d’abord du au fait du déclin de notre modèle social dont j’ai parlé plus haut. Mais aussi au fait que la seule religion que nous ayons, la religion écologique, est une religion de catastrophe et non d’espérance: elle a restitué le temps circulaire des anciens paganismes, elle a renoncé au temps fléché du monothéisme judéo-chrétien. Le temps circulaire ne peut produire que du pessimisme : l’espoir y est vain.

    Eddy Fougier : Il y a un clivage de plus en plus fort entre les populations de pays développés et les pays émergents. Du côté de ces derniers, ils considèrent que leur vie s'améliore.  C'est le contraire pour les premiers qui estiment que les générations futures vivront moins bien que les générations actuelles. C'est un ressenti subjectif basé en terme de croissance, de niveau de chômage, d'insécurité économique et sociale, qui explique cette fracture. L'idée qu'il y a un jeu à somme nul où les pays émergents se sont développés au détriment des pays développés est finalement assez courante dans l'opinion publique. 

    Pour autant, je ne pense pas que le sentiment de déclin de l'Europe se retrouve lié à la collaspologie et à ses adeptes. Pour ces derniers, l'effondrement est lié à la diffusion d'un modèle occidental. Le bruit ambiant fait effectivement pourtant en sorte qu'il y a cet amalgame, comme on l'a vu chez les gilets jaunes qui y associent un déclin collectif de la civilisation occidentale et une incapacité à se projeter sans peur dans le futur. Pour résumer, pour ceux de la génération de Greta Thunberg à Pablo Servigne, l'Occident mourra de ses péchés.

    Le progressisme de l'autre côté –celui qui prône la décroissance- se retrouve également associé à cette chape de plomb du changement climatique. L'idée est un retournement du concept thatchérien "il n'y a pas d'alternative". C’est-à-dire que la seule alternative possible est en réalité la décroissance; c'est réduire de façon drastique les émissions de gaz à effet de serres par exemple ou mettre fin à notre système agro-alimentaire actuel. Donc remettre en cause de façon radical notre mode de développement, notre modèle économique à l'échelle individuelle et collective et éventuellement envisager un régime plus autoritaire pour imposer ce passage d'une abondance à une pénurie par anticipation de ce que pourrait être ce grand effondrement.

    Ref. Comme un problème au royaume du progressisme triomphant :

    Après la "religion" des droits de l’homme voici celle de l’écologisme et, en prime, une certaine Eglise déboussolée qui lui court après mais pour un chrétien, pas de quoi s’agiter: saint Paul nous avait déjà prévenus. Et la logique y ajoute le point de vue de la raison: la société occidentale est devenue mortifère. C’est pourquoi, en forçant un peu le trait, on peut en déduire, avec Rémi Brague et Raymond Ruyer, que les humains qui seraient présents d’ici quelques siècles dans nos contrées seront religieux d’une manière ou d’une autre…

    JPSC