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Spiritualité - Page 119

  • Quand des catholiques croates déclenchent un tollé

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    De nombreux sites relaient des informations au sujet d'une initiative croate, notamment le site du journal Le Soir :

    « Soyez virils » : des catholiques déclenchent un tollé

    Ce mouvement d’hommes ultra-catholiques, appelé « Soyez virils », monte en puissance dans le pays des Balkans où l’Eglise catholique et les valeurs traditionnelles restent bien ancrées.

    Chaque mois, des centaines d’hommes s’agenouillent sur la place publique en Croatie. Ils prient contre l’avortement, pour l’autorité masculine et pour que les femmes s’habillent avec modestie.

    Ce mouvement d’hommes ultra-catholiques, appelé « Soyez virils », monte en puissance dans le pays des Balkans où l’Eglise catholique et les valeurs traditionnelles restent bien ancrées.

    Mais les idées de ces « agenouillés », comme les baptisent leurs contempteurs, franchissent la ligne rouge pour beaucoup de défenseurs des droits : ils prônent l’abstinence sexuelle avant le mariage, l’interdiction absolue de l’avortement et exigent que les femmes se vêtent avec modestie.

    Depuis octobre, les organisateurs du mouvement, qui pointent une prétendue « crise de la masculinité », enjoignent aux hommes catholiques croates de prier tous les premiers samedi du mois.

    Samedi 1er avril, à Zagreb, une centaine d’hommes se sont rassemblés, armés de chapelets, d’effigies de la Vierge Marie et de drapeaux croates.

    « Les femmes doivent s’assurer qu’elles n’incitent pas les hommes au péché par leur comportement et leurs vêtements », a déclaré en janvier à la télévision locale Bozidar Nagy, prêtre favorable au « projet Soyez virils ». Et de citer un théologien croate du XXe siècle qui estimait que « le fait de recouvrir les femmes dans l’islam est quand même une bonne chose ».

    Le mouvement a refusé de répondre aux questions de l’AFP, soulignant que les agenouillés se consacraient « exclusivement à la prière ».

    Ce groupe est dans le droit fil des nombreux courants conservateurs masculinistes ayant émergé ces dernières années à travers le monde pour dénoncer les droits LGBT+, le féminisme et le « wokisme », terme utilisé à droite pour dénoncer une supposée complaisance de la gauche envers les revendications des minorités.

    Des mouvements similaires sont apparus en Europe de l’Est, y compris en Pologne et en Serbie, pour exiger le retour aux valeurs traditionnelles et dénoncer les valeurs progressistes tout en réclamant l’interdiction de l’IVG.

    Malgré ses prières collectives, le groupe ne semble guère populaire en Croatie : selon un récent sondage, 75 % des Croates ne le soutiennent pas, contre 15 % de favorables.

    Voici comment le site officiel de ce mouvement présente la prière du premier samedi du mois :

    Ce samedi, des hommes prient le chapelet dans 10 villes croates

    Le 1er avril, le premier samedi du mois, une autre prière masculine du chapelet aura lieu à Zagreb, à laquelle nous attendons des hommes de tous âges.

    Elle débutera à 8h30 sur la place Ban J. Jelačić et des prières seront offertes aux fins suivantes :

    1. pour la patrie, la paix et la conversion du peuple croate,
    2. pour les hommes - devenir des autorités spirituelles dans la famille qui témoigneront courageusement et transmettront la foi catholique,
    3. pour une vie de chasteté avant le mariage, pour la chasteté vestimentaire et comportement et pour le renouvellement des mariages catholiques,
    4. pour la fin de l'avortement et l'ouverture des couples mariés à la vie,
    5. pour les pasteurs d'église authentiques et intransigeants et les nouvelles vocations spirituelles,
    6. pour les âmes du purgatoire,
    7. pour les intentions personnelles .

    En plus de Zagreb, les hommes prieront également le chapelet dans les villes croates suivantes :

    Karlovac , à 8h30, dans le vieux centre-ville (fondations de l'église Saint-Joseph)

    Osijek , à 10 heures, sur Trg sv. Jean-Paul II. (devant la co-cathédrale)

    Slavonski Brod , à 17h, sur Korzo (près des armoiries de la ville)

    Split , à 8h30, sur le Péristyle

    Šibenik , à 8h30, sur la place Krešimirova doma

    Trogir , à 8h30, sur Trg sv. Jean-Paul II.

    Vinkovci , à 8h30, sur la place centrale de la ville (près de la statue de la Sainte Trinité)

    Virovitica , à 8h30, au carrefour de Vojarna (en direction du hall Viroexpo)

    Zadar , à 8h30, devant la cathédrale St. Plus

    Nous invitons d'autres villes croates à prier avec nous ce premier samedi du mois.

    Nous encourageons tous les participants à participer à la sainte messe et de la présenter pour la bénédiction et le succès de la prière publique du chapelet. Nous encourageons également tous les participants à la prière et ceux qui ne peuvent pas participer à prier pour la bénédiction et le succès de la prière publique du chapelet, du vendredi à 22 heures au samedi à 10 heures, et à jeûner le vendredi à cette fin.

    LIRE  Qu'est-ce que la prière publique du chapelet et ce qu'elle n'est pas

    Nous avertissons par la présente les suppliants de ne pas faire de déclarations pour les médias, car nous ne sommes pas à la prière pour être des stars médiatiques, mais pour défendre notre peuple et l'Église.

    Cet événement pacifique et apolitique à Zagreb est organisé par la confrérie des "Chevaliers du Cœur Immaculé de Marie". Cette fois aussi, nous nous désolidarisons de tous les individus qui dérangeraient intentionnellement des pétitionnaires ou des passants, ou signaleraient des caractéristiques idéologiquement indésirables, ou participeraient en tant que représentants d'associations, et non en tant qu'individus.

    Rendez-vous le 1er avril sur la place Ban J. Jelačić, la place de tous les Croates, et dans d'autres lieux publics de toute la Croatie où le chapelet est récité !

  • Saint Anselme de Cantorbery, le "Docteur magnifique" (21 avril)

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    De BENOÎT XVI, lors de l'audience générale du mercredi 23 septembre 2009 (source) :

    Saint Anselme

    Chers frères et sœurs,

    A Rome, sur la colline de l'Aventin, se trouve l'abbaye bénédictine de Saint-Anselme. En tant que siège d'un institut d'études supérieures et de l'abbé primat des Bénédictins confédérés, c'est un lieu qui unit la prière, l'étude et le gouvernement, qui sont précisément les trois activités qui caractérisent la vie du saint auquel elle est dédiée:  Anselme d'Aoste, dont nous célébrons cette année le ix centenaire de la mort. Les multiples initiatives, promues spécialement par le diocèse d'Aoste pour cette heureuse occasion, ont souligné l'intérêt que continue de susciter ce penseur médiéval. Il est connu également comme Anselme du Bec et Anselme de Canterbury en raison des villes auxquelles il est lié. Qui est ce personnage auquel trois localités, éloignées entre elles et situées dans trois nations différentes - Italie, France, Angleterre - se sentent particulièrement liées? Moine à la vie spirituelle intense, excellent éducateur de jeunes, théologien possédant une extraordinaire capacité spéculative, sage homme de gouvernement et défenseur intransigeant de la libertas Ecclesiae, de la liberté de l'Eglise, Anselme est l'une des personnalités éminentes du Moyen-âge, qui sut harmoniser toutes ces qualités grâce à une profonde expérience mystique, qui en guida toujours la pensée et l'action.

    Saint Anselme naquit en 1033 (ou au début de 1034), à Aoste, premier-né d'une famille noble. Son père était un homme rude, dédié aux plaisirs de la vie et dépensant tous ses biens; sa mère, en revanche, était une femme d'une conduite exemplaire et d'une profonde religiosité (cf. Eadmero, Vita s. Anselmi, PL 159, col. 49). Ce fut elle qui prit soin de la formation humaine et religieuse initiale de son fils, qu'elle confia ensuite aux bénédictins d'un prieuré d'Aoste. Anselme qui, enfant - comme l'écrit son biographe -, imaginait la demeure du bon Dieu entre les cimes élevées et enneigées des Alpes, rêva une nuit d'être invité dans cette demeure splendide par Dieu lui-même, qui s'entretint longuement et aimablement avec lui, et à la fin, lui offrit à manger "un morceau de pain très blanc" (ibid., col. 51). Ce rêve suscita en lui la conviction d'être appelé à accomplir une haute mission. A l'âge de quinze ans, il demanda à être admis dans l'ordre bénédictin, mais son père s'opposa de toute son autorité et ne céda pas même lorsque son fils gravement malade, se sentant proche de la mort, implora l'habit religieux comme suprême réconfort. Après la guérison et la disparition prématurée de sa mère, Anselme traversa une période de débauche morale:  il négligea ses études et, emporté par les passions terrestres, devint sourd à l'appel de Dieu. Il quitta le foyer familial et commença à errer à travers la France à la recherche de nouvelles expériences. Après trois ans, arrivé en Normandie, il se rendit à l'abbaye bénédictine du Bec, attiré par la renommée de Lanfranc de Pavie, prieur du monastère. Ce fut pour lui une rencontre providentielle et décisive pour le reste de sa vie. Sous la direction de Lanfranc, Anselme reprit en effet avec vigueur ses études, et, en peu de temps, devint non seulement l'élève préféré, mais également le confident du maître. Sa vocation monastique se raviva et, après un examen attentif, à l'âge de 27 ans, il entra dans l'Ordre monastique et fut ordonné prêtre. L'ascèse et l'étude lui ouvrirent de nouveaux horizons, lui faisant retrouver, à un degré bien plus élevé, la proximité avec Dieu qu'il avait eue enfant.

    Lorsqu'en 1063, Lanfranc devint abbé de Caen, Anselme, après seulement trois ans de vie monastique, fut nommé prieur du monastère du Bec et maître de l'école claustrale, révélant des dons de brillant éducateur. Il n'aimait pas les méthodes autoritaires; il comparait les jeunes à de petites plantes qui se développent mieux si elles ne sont pas enfermées dans des serres et il leur accordait une "saine" liberté. Il était très exigeant avec lui-même et avec les autres dans l'observance monastique, mais plutôt que d'imposer la discipline il s'efforçait de la faire suivre par la persuasion. A la mort de l'abbé Herluin, fondateur de l'abbaye du Bec, Anselme fut élu à l'unanimité à sa succession:  c'était en février 1079. Entretemps, de nombreux moines avaient été appelés à Canterbury pour apporter aux frères d'outre-Manche le renouveau en cours sur le continent. Leur œuvre fut bien acceptée, au point que Lanfranc de Pavie, abbé de Caen, devint le nouvel archevêque de Canterbury et il demanda à Anselme de passer un certain temps avec lui pour instruire les moines et l'aider dans la situation difficile où se trouvait sa communauté ecclésiale après l'invasion des Normands. Le séjour d'Anselme se révéla très fructueux; il gagna la sympathie et l'estime générale, si bien qu'à la mort de Lanfranc, il fut choisi pour lui succéder sur le siège archiépiscopal de Canterbury. Il reçut la consécration épiscopale solennelle en décembre 1093.

    Anselme s'engagea immédiatement dans une lutte énergique pour la liberté de l'Eglise, soutenant avec courage l'indépendance du pouvoir spirituel par rapport au pouvoir temporel. Il défendit l'Eglise des ingérences indues des autorités politiques, en particulier des rois Guillaume le Rouge et Henri I, trouvant encouragement et appui chez le Pontife Romain, auquel Anselme démontra toujours une adhésion courageuse et cordiale. Cette fidélité lui coûta également, en 1103, l'amertume de l'exil de son siège de Canterbury. Et c'est seulement en 1106, lorsque le roi Henri I renonça à la prétention de conférer les investitures ecclésiastiques, ainsi qu'au prélèvement des taxes et à la confiscation des biens de l'Eglise, qu'Anselme put revenir en Angleterre, accueilli dans la joie par le clergé et par le peuple. Ainsi s'était heureusement conclue la longue lutte qu'il avait menée avec les armes de la persévérance, de la fierté et de la bonté. Ce saint archevêque qui suscitait une telle admiration autour de lui, où qu'il se rende, consacra les dernières années de sa vie en particulier à la formation morale du clergé et à la recherche intellectuelle sur des sujets théologiques. Il mourut le 21 avril 1109, accompagné par les paroles de l'Evangile proclamé lors de la Messe de ce jour:  "Vous êtes, vous, ceux qui sont demeurés constamment avec moi dans mes épreuves; et moi je dispose pour vous du Royaume comme mon Père en a disposé pour moi:  vous mangerez à ma table en mon Royaume" (Lc 22, 28-30). Le songe de ce mystérieux banquet, qu'il avait fait enfant tout au début de son chemin spirituel, trouvait ainsi sa réalisation. Jésus, qui l'avait invité à s'asseoir à sa table, accueillit saint Anselme, à sa mort, dans le royaume éternel du Père.

    "Dieu, je t'en prie, je veux te connaître, je veux t'aimer et pouvoir profiter de toi. Et si, en cette vie, je ne suis pas pleinement capable de cela, que je puisse au moins progresser chaque jour jusqu'à parvenir à la plénitude" (Proslogion, chap. 14). Cette prière permet de comprendre l'âme mystique de ce grand saint de l'époque médiévale, fondateur de la théologie scolastique, à qui la tradition chrétienne a donné le titre de "Docteur Magnifique", car il cultiva un intense désir d'approfondir les Mystères divins, tout en étant cependant pleinement conscient que le chemin de recherche de Dieu n'est jamais terminé, tout au moins sur cette terre. La clarté et la rigueur logique de sa pensée ont toujours eu comme fin d'"élever l'esprit à la contemplation de Dieu" (ibid., Proemium). Il affirme clairement que celui qui entend faire de la théologie ne peut pas compter seulement sur son intelligence, mais qu'il doit cultiver dans le même temps une profonde expérience de foi. L'activité du théologien, selon saint Anselme, se développe ainsi en trois stades:  la foi, don gratuit de Dieu qu'il faut accueillir avec humilité; l'expérience, qui consiste à incarner la parole de Dieu dans sa propre existence quotidienne; et ensuite la véritable connaissance, qui n'est jamais le fruit de raisonnements aseptisés, mais bien d'une intuition contemplative. A ce propos, restent plus que jamais utiles également aujourd'hui, pour une saine recherche théologique et pour quiconque désire approfondir la vérité de la foi, ses paroles célèbres:  "Je ne tente pas, Seigneur, de pénétrer ta profondeur, car je ne peux pas, même de loin, comparer avec elle mon intellect; mais je désire comprendre, au moins jusqu'à un certain point, ta vérité, que mon cœur croit et aime. Je ne cherche pas, en effet, à comprendre pour croire, mais je crois pour comprendre" (ibid., 1).

  • La lettre de Fernando Ocariz, prélat de l'Opus Dei, à l'issue du Congrès général extraordinaire

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    Lettre du prélat (17 avril 2023)

    Le prélat de l'Opus Dei remercie pour la prière et le travail de toutes les personnes qui ont contribué au Congrès général extraordinaire qui vient de se terminer.

    04/17/2023

    Mes chers enfants : que Jésus veille pour moi sur mes filles et mes fils !

    Le Congrès général extraordinaire vient de se terminer et je tiens à vous écrire pour vous remercier à nouveau de vos prières. Au cours de ces journées, nous avons demandé de manière particulière l'aide de l'Esprit Saint. Nous avons vu clairement une fois de plus les liens de filiation et de fraternité qui nous unissent, ainsi que l'amour pour l'Église et le Saint-Père. En même temps, dans les moments de la vie familiale, il était facile de remercier Dieu pour tant d'initiatives d'évangélisation et de service des âmes dans le monde entier. Avec la venue à Rome de personnes de tant de pays, il était également naturel de garder très présents tous les membres de l'Opus Dei, tous les coopérateurs et les amis, pour prier les uns pour les autres et, en particulier, pour ceux d'entre vous qui vivent dans des pays ravagés par la guerre, ou par diverses formes de pauvreté et de besoin.

    Ces derniers jours, vos sœurs et frères du Congrès ont pu approfondir les suggestions provenant de toutes les régions, et une proposition d'adaptation des Statuts a été élaborée, qui répond à la demande du Pape dans le motu proprio Ad charisma tuendum, qui sera envoyé au Saint-Siège dans les prochains mois.

    Comme je vous l'ai dit dans mon message précédent, les suggestions qui n'étaient pas applicables à ce que le Saint-Siège demandait maintenant pourront être étudiées au cours des prochaines semaines de travail et en préparation du prochain Congrès général ordinaire, qui se tiendra en 2025. Comme je vous l'ai également dit, contrairement à d'autres congrès au cours desquels certaines priorités apostoliques sont fixées, le seul objectif dans ce cas était de préparer la proposition susmentionnée. Par conséquent, le résultat final ne pourra être connu qu'après que le Saint-Siège, qui a le dernier mot, l'aura examiné.

    Dans le travail que nous avons accompli ces jours-ci, nous avons été guidés par deux critères fondamentaux : la fidélité au charisme que saint Josémaria a reçu le 2 octobre 1928 et l'adhésion filiale à la volonté exprimée par le Saint-Père. Comme l'a demandé le pape dans son motu proprio, on s'est efforcé d'exprimer plus clairement la dimension charismatique de l'Œuvre (cf. Ad charisma tuendum, n° 4), qui se vit et se réalise en communion avec les Églises particulières et avec les évêques qui les président. La prélature de l'Opus Dei est une famille qui résulte de liens de paternité, de filiation et de fraternité.

    Ces journées de congrès ont été marquées par une atmosphère de sérénité mais aussi de bonne humeur, et par la participation active de tous. Chacun a pu s'exprimer en toute liberté, tant dans les groupes de travail qu'en séance plénière. En outre, je tiens à souligner que, lors de l'étude des suggestions, une grande harmonie a été constatée entre de nombreuses personnes d'horizons très divers, de formation et de culture variées. C'est une manifestation éloquente de l'unité dans le " don de l'Esprit reçu par saint Josémaria " (Ad charisma tuendum, préambule).

    Dans la joie de Pâques, votre Père vous bénit avec toute son affection.

    Fernando Ocariz

    Rome, le 17 avril 2023

    Fernando Ocáriz est né à Paris, le 27 octobre 1944, au sein d'une famille espagnole exilée en France durant la Guerre civile (1936-1939). Il a été élu, puis nommé prélat de l'Opus Dei par le pape François, le 23 janvier 2017.

  • Briser le code du silence sur le divorce

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    De Joan Frawley Desmond  sur le National Catholic Register :

    Briser le code du silence sur le divorce

    Life-Giving Wounds aide les enfants adultes du divorce et de la séparation à exprimer leur souffrance, à savoir qu'ils ne sont pas seuls et à trouver la guérison dans la Miséricorde divine de Dieu.

    ‘Let the Children of Divorce Come to Me,’ original sacred art by artist Michael Corsini, was commissioned by Life-Giving Wounds ministry for reflection at retreats.
    Let the Children of Divorce Come to Me", œuvre d'art sacrée originale de l'artiste Michael Corsini, a été commandée par le ministère Life-Giving Wounds pour la réflexion lors des retraites. (photo : avec l'aimable autorisation de Life-Giving Wounds)

    15 avril 2023

    MENLO PARK, Californie - Hallie Colorado, psychologue clinicienne, a écrit sa thèse sur l'impact à long terme du divorce sur les enfants. Mais, jusqu'à récemment, cette mère de six enfants n'avait guère réfléchi à l'impact de la rupture de ses parents sur sa propre vie.

    "Mes parents ont divorcé quand j'étais petite, mais je ne pensais pas que cela m'affectait", a déclaré Mme Colorado au Register. 

    Mariée et heureuse dans son nouveau poste de directrice de l'action paroissiale à l'église catholique St. Raymond de Menlo Park, en Californie, Mme Colorado pensait avoir déjoué les pronostics et atteint ses objectifs.

    Mais après avoir accepté, par courtoisie professionnelle, de participer à une retraite pour les enfants adultes du divorce et de la séparation, parrainée par l'apostolat catholique Life-Giving Wounds, elle a été stupéfaite par les émotions qui ont surgi au fur et à mesure que les présentateurs partageaient leurs histoires. 

    "J'ai pleuré des larmes qui remontaient à 30 ans", s'est souvenue Mme Colorado. "C'était la première fois que je me trouvais dans une salle où tout le monde était comme moi, et je n'avais aucune idée de l'ampleur de la colère que je ressentais. 

    La retraite ne s'est pas contentée de confronter ces émotions enfouies.

    "Notre retraite est ancrée dans la miséricorde divine, non seulement en recevant la miséricorde, mais en la vivant de toutes les manières possibles, dont la principale est le pardon", a déclaré Dan Meola, président et cofondateur de Life-Giving Wounds, au Register.

    Chaque retraite de trois jours, qui attire généralement 20 à 30 personnes, est structurée autour des mystères pascals et encourage les participants à "découvrir les blessures" et à "mourir à soi-même", en prenant conscience de la manière dont leurs choix et leurs relations ont été façonnés par les traumatismes de l'enfance, a-t-il expliqué. 

    Ensuite, ils sont invités à inviter le Christ dans leurs blessures - "un moment de résurrection". 

    Enfin, ils commencent à marcher avec le Christ, à aller de l'avant dans une plus grande vertu, à se renouveler et à suivre le Seigneur d'une manière plus profonde.

    "Nous donnons aux gens un plan d'action qui comprend un plan de vie pour développer la vertu", a déclaré M. Meola. 

    Des aumôniers et des thérapeutes qui sont également des enfants de divorcés et qui ont participé aux retraites précédentes sont sur place. 

    Après la retraite, les anciens participants s'adressent à des groupes de soutien locaux et à une communauté en ligne qui les aident à cultiver des amitiés avec d'autres personnes confrontées à des problèmes similaires, ainsi qu'à des ressources pour un accompagnement spirituel et une aide psychologique continus. 

    "On ne peut pas guérir seul", a déclaré Mme Meola. "Si vous êtes marié, vous devez vous appuyer sur votre conjoint. Nous offrons de nombreuses possibilités de soutien.

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  • Le dimanche de la Divine Miséricorde

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    Nous lisons sur Evangile au quotidien :

    Deuxième dimanche de Pâques
    Dimanche de la Divine Miséricorde - Dimanche de saint Thomas

              Au terme de l'octave pascale - toute la semaine n'est considérée que comme un seul jour célébrant « la fête des fêtes » (saint Augustin) -, le deuxième dimanche de Pâques inaugure l'octave de dimanches qui mène jusqu'à la Pentecôte, comme aussi un jour unique de fête, un « grand dimanche » (saint Athanase) d'allégresse, manifestée par la flamme du cierge pascal qui brûle près de l'ambon.

            Ce dimanche a porté de nombreux noms :

    • ce fut le dimanche in albis (« en blanc ») car, ce jour-là, les baptisés de Pâques revêtent pour la dernière fois le vêtement blanc de leur naissance nouvelle.
    • Ce fut le dimanche de Quasimodo, du premier mot latin de l'antienne d'ouverture de la messe : « Comme des enfants nouveau-nés ont soif du lait qui les nourrit, soyez avides du lait pur de la Parole, afin qu'il vous fasse grandir pour le salut, alléluia ! »
    • Et, depuis le 30 avril 2000, le pape Jean-Paul II a demandé qu'il soit fêté comme le « dimanche de la Divine Miséricorde », selon la demande faite par le Christ à sœur Faustine Kowalska, canonisée ce jour-là : « Je désire qu'il y ait une fête de la Miséricorde. Je veux que cette image que tu peindras avec un pinceau, soit solennellement bénie le premier dimanche après Pâques, ce dimanche doit être la fête de la Miséricorde » (1931).

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  • Le pape n'est pas pour rien dans le malaise des prêtres

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro :

    Comment les jeunes prêtres veulent sortir l’Église de la crise

    Avec la baisse des vocations, leur charge de travail s’alourdit toujours plus et ils souffrent parfois d’un manque de soutien. Malgré tout, leur zèle reste intact.

    Il s’est passé à Paris un événement de faible impact médiatique mais de haute intensité spirituelle: le décès d’un jeune prêtre. Le 14 mars dernier, l’abbé Cyril Gordien mourait d’un cancer fulgurant. Il avait 48 ans. Il était curé de l’église Saint-Dominique, dans le 14e arrondissement. À ses obsèques, dans l’église Saint-Pierre de Montrouge, dont le haut clocher de pierres blanches marque l’entrée de Paris après la porte d’Orléans, étaient présents 6 évêques, 250 prêtres et près de 2000 fidèles. Sans parler des témoignages venus de toute la France puisque ce prêtre avait été aumônier national du mouvement des Scouts d’Europe.

    Cette messe d’adieu a, selon les témoins, marqué par sa densité ceux qui étaient présents. Plus large encore, son «testament spirituel», texte d’une quarantaine de pages écrit par cette âme de feu et intitulé «Prêtre au cœur de la souffrance», continue de rayonner sur internet et ne laisse personne indifférent. Il dénonce sans ambages «des prêtres et même parfois des évêques qui ne cherchent pas le bien et le salut des âmes, mais qui désirent d’abord la réalisation de leurs propres intérêts, comme la réussite d’une “pseudo- carrière”». Et énumère: «Ils sont prêts à tout: céder à la pensée dominante, pactiser avec certains lobbies, comme les LGBT, renoncer à la doctrine de la vraie foi pour s’adapter à l’air du temps, mentir pour parvenir à leurs fins. Le père Gordien confesse alors: «J’ai souffert par l’Église. Dans les différentes crises que j’ai traversées, je me suis rendu compte que les autorités ne prenaient pas soin des prêtres et les défendaient rarement.» Amer, il constate: «Comme prêtre, pasteur et guide de brebis qui vous sont confiées, si vous décidez de soigner la liturgie pour honorer notre Seigneur et lui rendre un culte véritable, il est peu probable que vous soyez soutenu en haut lieu face aux laïcs qui se plaignent».

    «Entièrement livré à son ministère»

    La charge est lourde. Ses propos ont ravi les uns et mis en colère les autres. Il n’est pas étonnant que ce «testament spirituel», dans lequel il dit également, à longueur de pages, sa joie d’être prêtre, mais sans éluder ses détresses, ait été très vite retiré du site de la Conférence des évêques, où il avait été publié par erreur… Cyril Gordien n’était pourtant pas un prêtre traditionaliste. Il célébrait la messe selon le rituel adopté par le concile Vatican II. Il avait, par exemple, institué une «adoration permanente de l’eucharistie» dans sa paroisse, ce qui avait provoqué l’ire d’un groupe de paroissiens qui ne cessèrent de le dénoncer, dans son dos, à l’archevêché.

    Un des amis proches du père Gordien, le père Luc de Bellescize, curé à Paris, a rédigé une lettre ouverte dans laquelle il écrit que son confrère était «excessif», qu’il ne prenait «jamais de repos» parce qu’il était «entièrement livré à son ministère». Il confirme aussi l’existence de «lettres de délation anonymes» reçues contre les prêtres à l’évêché où il a travaillé. «Un désaccord liturgique ou doctrinal, un souci de gouvernement ne constituent pas un crime», souligne le père Luc de Bellescize, avant de conclure: «Ces mots d’un prêtre au cœur de la souffrance doivent être pris au sérieux et invitent l’Église à examiner la manière dont elle prend soin de ses prêtres», car «la manière dont il a été traité parfois serait inadmissible dans une entreprise.»

    Un malaise chez les prêtres?

    Il y a quelque chose de ce genre dans l’Église de France. Beaucoup de ces hommes, qui ont donné toute leur vie à Dieu, sont troublés. Et ils n’ont pas toujours un évêque à l’oreille attentive. Un prêtre résume: «Il peut y avoir un gros malaise avec l’évêque: est-il un père? un patron? un délateur?» Les prêtres vivent en effet une surcharge structurelle avec la diminution des vocations. Les mêmes prêtres catholiques viennent d’essuyer, injustement, depuis le rapport Sauvé, l’opprobre de l’accusation d’être des pédocriminels en puissance alors qu’elle concernait, au plus fort de cette crise il y a quarante ans, 3 % à 4 % des prêtres et moins de 1 % d’entre eux aujourd’hui. Les évêques, tétanisés, n’ont pas su défendre leur honneur.

    Des chiffres calamiteux

    Depuis une dizaine d’années, ces hommes de terrain constatent une baisse des entrées dans les séminaires. Certains de ces établissements, comme à Lille ou à Bordeaux, ont dû fermer. La Conférence des évêques préfère ne pas donner les chiffres de la rentrée de septembre 2022 tant ils sont calamiteux. Le diocèse de Paris enregistrait seulement trois jeunes entrés en première année. L’Église connaît aussi des tensions liturgiques: un quart, au moins, des jeunes ordonnés au sacerdoce sont plutôt de sensibilité classique, voire traditionaliste. Les fidèles de la génération 1968, plutôt progressistes, ne le comprennent pas.

    Des diocèses connaissent également des difficultés avec leur évêque. Depuis vendredi dernier, une pétition circule dans le diocèse de Strasbourg pour demander le départ de l’archevêque, Mgr Luc Ravel. Il y a, enfin, l’abandon du sacerdoce. Effectué dans la discrétion il y a encore trois décennies, chaque départ de prêtre est aujourd’hui médiatisé. «C’est dur de voir un frère prêtre partir», reconnaît l’un d’eux. Même si, en réalité, le nombre de ceux qui quittent le sacerdoce en France est relativement stable: 15 en moyenne par an depuis le début des années 2000, selon les chiffres officiels du Vatican, soit un pour mille. En France, le nombre de prêtres s’est réduit de moitié en vingt ans. Ils étaient 10.188 prêtres diocésains en 2020, pour 10.326 paroisses qui regroupent 45.000 églises. L’âge médian du prêtre est de 75 ans.

    Pour y voir clair, Le Figaro a sollicité douze prêtres. Douze apôtres. Douze pasteurs de moins de 50 ans, de tous lieux, ruraux et urbains. Ils disent être «très heureux» du choix de cette voie. Ils ne regrettent rien. Mais ils sont lucides. Au prix, pour certains, de parler sous anonymat strict.

    L’un d’eux nous raconte une anecdote terrible pour un homme de Dieu. Il exerce dans le sud de la France et totalise une dizaine d’années de sacerdoce. Prêtre diocésain, il n’a rien d’un ultra qui voudrait imposer sa foi. Lors du jeudi saint, fête du sacerdoce, il a reçu une «douche glacée». Alors qu’il évoquait «la mort et de la résurrection du Christ», thème pascal s’il en est, dans un lycée catholique, il s’est vu reproché de ne pas avoir parlé des «valeurs du christianisme, de la solidarité». Ce qu’il ne manque pourtant pas de faire à d’autres occasions. Il en déduit: «C’est à l’image de ce que vivent beaucoup de prêtres aujourd’hui. S’ils souffrent dans leur cœur de pasteur et dans leur vie, ce n’est pas pour leur ego, mais parce que la mission confiée par l’Église, celle d’annoncer clairement le Christ, n’est pas toujours partagée par l’Église elle- même!» «La mission, l’annonce du Christ, nous avons donné notre vie pour elle. Nous savons que notre choix de vie est incompris. Mais le malaise des prêtres vient de ce que l’on ne sait plus comment annoncer l’Évangile, constate-t-il. Nos communautés paroissiales vieillissent. Lors des funérailles, les gens n’attendent qu’une prestation de “service”. La majorité des couples que nous préparons au mariage n’ont pas la foi. En fait, les gens n’attendent pas ce que l’on souhaiterait leur donner…» D’où un risque de découragement: «Des prêtres ne voient plus le fruit de leur travail. Certains n’en peuvent plus. D’autant que les évêques nous laissent souvent seuls sur le terrain. Et, si nous sommes un peu incisifs, ils s’inquiètent. Ils préfèrent le consensus.»

    Un prêtre ose, lui, sortir de l’anonymat. Paul Benezit a 37 ans et totalisera bientôt une dizaine d’années d’ordination. Il confesse son tempérament «positif» qui cherche «toujours à voir le bon côté des choses». Prêtre en zone rurale, il a 28 clochers sous sa responsabilité et affirme: «Je suis tellement heureux dans mon ministère!» Il évoque, pêle-mêle, le contexte récent de son diocèse: l’épreuve du suicide d’un prêtre de 38 ans, il y a cinq ans, qu’il remplace, le procès d’un prêtre qui va bientôt avoir lieu et, en janvier dernier, l’annonce tonitruante du départ du curé de la cathédrale, parti avec une femme. «Nous avons une grosse charge de travail, tout est dans la façon de la vivre. Le malaise vient du manque d’effectifs, estime-t-il. On place des prêtres sans expérience à des postes trop difficiles. Si l’on répond que l’on ne peut pas assumer le travail de deux prêtres, voire de trois prêtres, on nous regarde avec bienveillance, mais il faut y aller quand même. Si on ne fixe pas une limite pour se reposer, lire, faire du sport, s’intéresser à autre chose, on tombe vite dans un surinvestissement lié à la spiritualité du sacerdoce, qui est un don total de soi. On accepte une mission toujours plus lourde, impossible à réussir entièrement, et c’est le début des problèmes. On tire sur la corde et on peut dégringoler: fuite, abandon du ministère, suicide.»

    Ce nageur de bon niveau, passionné de forêts, interroge: «On connaît la courbe des âges des prêtres, le nombre de postes à pourvoir, le peu d’entrées au séminaire. Au lieu de naviguer à vue, de gérer le quotidien, il serait bon de se poser sur une table et de conduire nos ressources humaines sur dix ans. Mais cela, je ne l’ai pas encore vu. Quand allons-nous penser une autre organisation que ce maillage intenable du territoire?» «Perte de confiance dans le pape François»

    Confronté à la même problématique dans le Lot, en zone encore plus rurale, le père Florent Millet, recteur du sanctuaire de Rocamadour, a longtemps été vicaire général du diocèse, numéro deux de l’évêque: «Quand j’étais vicaire général, j’ai vu des prêtres actifs, toujours prêts à aller partout, d’autres plus casaniers, d’autres toujours disponibles, d’autres toujours submergés. Les tempéraments et les caractères jouent, mais j’ai observé qu’un curé qui aime ses paroissiens est un prêtre heureux. Cela paraît simple, mais cela se vérifie. En revanche, si je ressentais un malaise aujourd’hui, il viendrait de la question liturgique. Nous étions arrivés à une situation paisible avec les prêtres traditionalistes et tout se passait bien. On peut comprendre que Rome veille à ne pas voir des chapelles particulières, mais les nouvelles restrictions nous compliquent les choses.»

    Il y a peu encore, les prêtres ne critiquaient jamais le pape. Il apparaît dans ce tour d’horizon que plusieurs d’entre eux – requérant l’anonymat – ne tiennent plus cette réserve. À l’évocation d’un possible «malaise», les prêtres parlaient uniquement de «regards noirs»,de «changements de trottoir» et d’«invectives désobligeantes» dans la rue. C’était il y a deux ans, au paroxysme de la crise de la pédophilie. Aujourd’hui, certains d’entre eux, qui ne sont pas des extrémistes, mettent en lumière «une immense perte de confiance dans le pape François». «Beaucoup de prêtres de moins de 50 ans sont décontenancés parce qu’ils ont l’impression que François sème le trouble, la division et qu’il est toujours dans la dénonciation du cléricalisme, confie l’un d’entre eux. J’ai tout abandonné pour suivre le Christ, pas pour exercer un pouvoir! Or, enseigner clairement l’Évangile serait devenu du cléricalisme? Certains fidèles nous reprochent d’être vieux jeu quand nous enseignons ce que l’Église professe. Le pape, objectivement, ne représente plus un signe de communion. Il y a un trouble chez les prêtres parce que nous vivons une crise de confiance.»

    Un autre, dans le même registre, ajoute: «Quand nous regardons vers Rome, qui a toujours été un cap, un phare, une terre ferme, on nous dit: “On ne veut plus de prêtre comme vous.” Il faut se justifier de porter un col romain. Le pape nous donne l’impression qu’il ne nous comprend pas et qu’il ne nous aime pas. Nous restons fidèles, comblés par les joies de notre ministère, mais nous sommes désemparés et beaucoup de catholiques le sont avec nous. Si nous tenons c’est grâce aux jeunes, très motivés, qui montrent l’arrivée d’une nouvelle génération bien dans son temps et qui n’a pas honte de se dire catholique. Pas identitaires, ils attendent qu’on leur parle de la foi chrétienne. Ce sont eux l’avenir.»

  • Le problème de notre temps ? L'absence de foi (testament spirituel de l'abbé Cyril Gordien)

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    Du site "Silere non possum" :

    LE PROBLEME DE NOTRE TEMPS ? L'ABSENCE DE FOI

    Le testament spirituel d'un prêtre parisien nous invite à réfléchir à quelques questions importantes.

    Les fêtes de Pâques, comme celles de Noël, sont une occasion propice pour les prêtres de "compter" les fidèles qui "pointent le bout de leur nez". Nombreux sont ceux qui se disent catholiques mais qui, tout au long de l'année, ne se rendent pas à l'église et ne font leur apparition qu'à l'occasion des fêtes de Noël et de Pâques ou pour le baptême de leurs petits-enfants.

    Dans le sud de l'Italie, en particulier, nombreux sont ceux qui assistent à des "représentations". S'il est une chose que nous avons encouragée ces dernières années, c'est une foi faite de talismans. Les gens y assistent s'il y a quelque chose de spécial, il ne leur suffit pas que le Christ s'immole, chaque jour, sur l'autel pour leur salut. Si vous distribuez des cendres sur la tête, l'église est pleine. Si vous croisez deux bougies et que vous les placez autour du cou des gens, l'église est pleine. Si vous célébrez une simple messe, c'est le désert. Nous avons formé des fidèles qui ont besoin d'émotions et qui vivent leur foi sur la vague de celles-ci.

    Bien qu'aujourd'hui nous soyons de plus en plus repliés sur nous-mêmes et que nous pleurions sur le manque de vocations, les abus dans le clergé, le manque d'intérêt pour les jeunes, la dénatalité et ainsi de suite, le vrai problème se résume à un seul : le manque de foi. Aujourd'hui, on ne croit plus en Jésus-Christ et en sa bonne nouvelle. Il suffit d'assister à un Angélus du Saint-Père pour se rendre compte que très peu répondent aux invocations ou s'agenouillent pour la bénédiction.

    Nous avons transformé l'Église en un centre social où les gens viennent pour se sentir moins seuls, pour manger ou pour occuper des postes de direction. Il est clair qu'aujourd'hui, nous nous retrouvons avec des laïcs autoritaires qui veulent nous enseigner ce qu'il faut faire. Après tout, si notre mission était de faire le bien, ils pourraient à juste titre le faire bien mieux que nous. Le problème, c'est que ce n'est pas la mission que le Christ a confiée à son Église.

    Retour aux sources

    En ces heures, notamment en France, circule un beau testament spirituel d'un prêtre décédé d'une grave maladie. Dans ce texte émergent des préoccupations qui animent de nombreux prêtres aujourd'hui.

    Le pontificat de François n'a malheureusement fait qu'exacerber un problème de plus en plus évident. Nous en avons parlé lors des funérailles du Saint Père Benoît XVI. La génération qui a vécu la révolution de 68′ est de plus en plus désillusionnée parce qu'elle a vu ses aspirations échouer. Au contraire, les jeunes hommes qui ont été ordonnés ces dernières années et ceux qui sont actuellement au séminaire sont orientés par un idéal plus conscient du prêtre, fort de sa propre identité. Les nouvelles générations de fidèles peuplent également les églises où il y a de jeunes prêtres qui célèbrent bien la Sainte Messe et s'occupent de la liturgie, de la prédication, etc. Cela crée plusieurs problèmes, en particulier avec les prêtres (et les évêques) plus âgés qui n'admettent pas qu'ils ont échoué et déversent leurs frustrations sur les jeunes. Il s'agit d'un véritable fossé générationnel qui cache de nombreux problèmes profonds.

    Dans le testament spirituel du Père Cyril Gordien, cet aspect de la vie sacerdotale apparaît également, à savoir un certain regret pour le comportement de certains évêques qui choisissent souvent la voie facile du consensus plutôt que de défendre leurs prêtres et, surtout, la mission de l'Eglise.

    Le texte révèle aussi la foi profonde qui animait ce prêtre et qui anime de nombreux prêtres dans le monde. Les aspects édifiants sont nombreux : dévotion à la Vierge Marie, amour pour Jésus dans le Saint-Sacrement, conscience de la gravité du ministère du prêtre et amour profond pour l'Église.

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  • La résurrection de Jésus : un témoignage massif et universel (Mgr Léonard)

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    De Mgr André-Joseph Léonard (via Aleteia.org) :

    Jésus, le seul Dieu ressuscité dans l’histoire des religions

     
    Le dessin de la figure de Jésus s’achève avec un trait absolument unique, lui aussi, à savoir le témoignage rendu à sa résurrection d’entre les morts. Il n’est aucun autre homme, dans l’histoire, duquel on ait affirmé sérieusement une chose pareille. Et la nature et le contexte de ce témoignage sont tels que la seule explication plausible du surgissement et du succès d’une telle affirmation est la réalité de son objet, à savoir l’événement réel — et, en ce sens, pleinement historique — de la résurrection.

    Un témoignage massif et universel

    Le témoignage du Nouveau Testament concernant la résurrection de Jésus est massif et universel. Les quatre Évangiles ont été rédigés à la lumière de la foi pascale et ne peuvent se comprendre qu’à cette lumière. On ne les saisit adéquatement qu’en les lisant en fonction de leurs derniers chapitres. Même le récit de Noël, dans l’Évangile de Luc, est écrit à la lumière de Pâques. Or, non seulement les Évangiles parlent chacun de la résurrection de Jésus dans leur conclusion, mais leur concept même, qui est d’être un eu-angelion (en grec), une « Bonne Nouvelle », serait impensable et contradictoire si le porteur et l’objet de cette « joyeuse annonce » n’avait abouti qu’à l’échec de la mort en croix, si Dieu avait définitivement abandonné celui qui se présentait comme son Fils, si le Royaume de Dieu annoncé par Jésus s’était éventé avec sa mort infamante. Quant au livre des Actes des Apôtres, il est tout entier consacré à l’annonce de la mort et de la Résurrection de Jésus depuis Jérusalem jusqu’à Rome en passant par toute la Palestine, l’Asie Mineure et la Grèce.

    Il en va de même pour saint Paul, dont les lettres sont toutes portées par la foi en la Résurrection, comme en témoigne éminemment le passage, célèbre entre tous, où il s’en prend à des hérétiques (déjà !) qui niaient la résurrection des morts (1Cor 15, 12-20). L’épître aux Hébreux, elle aussi, est tout entière suspendue à la foi pascale puisqu’elle célèbre le sacerdoce éternel du Christ qui, par sa résurrection, est devenu « un grand prêtre souverain qui a traversé les cieux » (Hé 4, 14). Le rôle de la résurrection est également central dans les épîtres catholiques (de Jacques, Pierre, Jean et Jude) et surtout dans l’Apocalypse, qui culmine dans la contemplation de l’Agneau pascal, immolé et ressuscité (Ap 5). Par sa résurrection, Jésus a été réhabilité, il a été glorifié et il a atteint sa pleine stature humaine.

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  • Homélie pour le Vendredi Saint

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    Du Père Simon Noël sur son blog :

    Vendredi-Saint, homélie 

    Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? Ce cri de Jésus sur la Croix est une parole étrange pour le croyant. Dieu n'abandonne jamais ses amis. Tant de psaumes le disent, et en particulier ce psaume 21, que Jésus reprend ici, et qui se termine par une exultation pour la délivrance que Dieu apporte à son serviteur, au terme d'une épreuve qui ne dure qu'un moment.

    Nietzsche a été jusqu'à dire que Jésus à ce moment terrible avait perdu la foi et avait compris que sa mission n'était qu'une illusion. Nous ne pouvons pas être d'accord avec cette manière de voir les choses. Car après ce cri de détresse de Jésus, il y a sa dernière parole: Père, en tes mains je remets mon esprit. Oui, le cri de Jésus, se sentant abandonné, nous scandalise, et pourtant il est là mystérieusement.

    De nos jours, on a beaucoup parlé de la mort de Dieu. L'histoire du dernier siècle a été trop tragique. Les camps de concentration du goulag soviétique, ceux de l'Europe dominée par l'Allemagne, ceux de Chine, du Cambodge ou du Vietnam, tant de faits tragiques nous poussent à croire que Dieu n'est plus là. Et pourtant face au mystère du mal absolu, la liberté de l'homme subsiste. Dans les camps, on a vu des croyants perdre la foi et on a vu des athées trouver Dieu.

    Jésus a poussé ce cri, non en hébreu, la langue liturgique, mais en araméen, la langue de tous les jours, celle qu'on parle à la maison. Ce cri surgit donc de toute la profondeur humaine du Christ, c'est le cri d'un petit enfant à son papa. De ce cri, les assistants vont se moquer. Ils ont dû bien comprendre que c'est à Dieu, et non à Élie que ce cri s'adressait mais ils vont jouer sur les mots. Élie était dans la religion populaire de ce temps, le patron des causes désespérées, un peu comme sainte Rita aujourd'hui. Ils ont réagi comme le feraient de nos jours de cruels moqueurs devant un malheureux en détresse : même sainte Rita ne fera rien pour toi.

    Essayons maintenant de comprendre du point de vue de la foi ce que cela signifie. Les mystiques peuvent nous y aider. Je pense notamment à Marthe Robin, la stigmatisée. Chaque vendredi, elle revivait la passion de Jésus. Mais les douleurs physiques n'étaient rien en comparaison des douleurs morales. Marthe ressentait l'absence de Dieu, la coupure totale avec la source divine. Elle pensait que le malheur du XXe siècle était la séparation qu’avait faite l’humanité d’avec Dieu (sorte d’enfer sur terre) elle pensait qu’en éprouvant cette impression de déréliction et de condamnation elle représentait l’humanité entière, en ce XXe siècle à son déclin. Elle se tenait aux portes de l’enfer pour que l’enfer soit vide. Elle imaginait que c’était là son office principal, sa tâche, son métier.

    Saint Paul l'avait dit : le Christ s'est fait péché, malédiction pour nous. Il a pris sur la croix, non pas la culpabilité du péché, il est l'innocence en personne, mais la peine du péché. Comme l'a dit von Balthasar : il faut être Dieu pour comprendre vraiment ce que signifie être privé de Dieu.

    Jésus abandonné ?, mais ce thème est présent dans tout l’Évangile : Jésus incompris par sa famille, Jésus incompris par ses disciples, Jésus trahi par l'un des siens, lâché par ses apôtres, renié par Pierre, condamné par les grands prêtres, abandonné par son Père. Oui Jésus est bien seul. La solitude, voilà ce qui est au cœur de toute souffrance. Dans toute souffrance, il y la perte de Dieu.

    Et c'est justement en acceptant cela que nous allons comprendre le cœur de l’Évangile, bonne nouvelle du salut. Car ce salut concerne d'abord les plus malheureux et les plus souffrants, les âmes les plus abandonnées. La Croix de Jésus est scandale pour les Juifs et folie pour les Grecs. Comment reconnaître Dieu, sa présence et son salut, dans une épave humaine, abandonnée de tous, lors d'un échec lamentable ? Comment voir Dieu dans une vie ratée ?

    Eh bien pourtant, c'est là que nous trouvons Dieu. Tout est renversé dans la Croix du Christ. Dans sa déréliction absolue, il a voulu rejoindre les damnés de la terre, s'identifier à eux. Il est descendu dans notre enfer. Et c'est quand nous ressentons l'absence de Dieu que nous le trouvons le plus profondément. Quand pour nous la foi semble disparaître, quand la prière semble impossible, quand l'espérance semble ne plus être qu'une illusion, quand notre vie est complètement ratée, c'est le moment où nous pouvons enfin entrer dans la vérité de la vie. Un proverbe indien le dit: le moment le plus noir de la nuit est celui qui précède tout juste l'aurore. La consolation que nous apporte l’Évangile n'est jamais une consolation facile, faite de bonnes paroles, qui glissent sur celui qui souffre comme un peu d'air frais. Elle ne ressort pas de la langue de bois. Elle est affrontement face à face de nos ténèbres, mais dans cet affrontement, le Christ nous rejoint et nous sauve de l'intérieur.

    Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? C'est à ce moment que Jésus a le plus souffert. Mais aussi c'est quand il a le plus souffert, qu'il a le plus aimé.

  • Le Crucifié source d'espérance (pape François, 5 avril 2023)

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    Du pape François lors de l'audience générale de mercredi :

    Frères et sœurs, la Passion du Seigneur marque le terminus de l’espérance pour ses disciples, un échec public, la pire fin qui soit. Ce désespoir qui opprimait les disciples ne nous est pas étranger aujourd’hui, au milieu de nos pensées sombres et de nos sentiments de frustration. L’espérance semble parfois scellée sous la pierre du découragement. La croix symbolisait la fin de tout pour les disciples. Mais l’espérance de Dieu germe, naît et renaît dans les trous noirs de nos attentes déçues. Elle ne déçoit jamais. De la croix, le plus terrible instrument de torture, Dieu a tiré le signe le plus grand de l’amour. Ce bois de mort, devenu arbre de vie nous rappelle que les débuts de Dieu commencent souvent à partir de nos fins. Nous sommes appelés à regarder l’arbre de la croix pour que l’espérance germe en nous. Lorsque nous regardons le Crucifié, nous voyons Jésus dépouillé et blessé. L’humiliation de Dieu dépouillé est la voie de la rédemption. Jésus dépouillé de tout nous rappelle que l’espérance renaît lorsque nous vivons dans la vérité, lorsque nous abandonnons nos duplicités et nos faussetés. Jésus est blessé dans son corps et dans son âme. Dieu ne nous cache pas les plaies qui l’ont transpercé. À Pâques, un nouveau passage peut s’ouvrir : faire de ses blessures des brèches de lumière. Nos blessures peuvent devenir des sources d’espérance lorsque nous sommes ouverts aux autres en prenant soin d’eux.

  • Homélie du Père Abbé de Fontgombault pour le Jeudi Saint

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    Abril 09, 2017 - Evangelio de hoy - San Mateo 26,14-75.27,1-66 ...

    (source)

    archive du 9 Avril 2020

    + JEUDI-SAINT

    Homélie du Très Révérend Père Dom Jean PATEAU

    Abbé de Notre-Dame de Fontgombault

    (Fontgombault, le 9 avril 2020)

    "Hoc facite... in meam commemorationem. "

    Faites cela en mémoire de moi.

    (1Co 11,25)

    Chers Frères et Sœurs, Mes très chers Fils,

    Ce matin a débuté le Triduum sacré ; trois jours qui s’achèveront au matin de Pâques par l’annonce, apportée par quelques femmes aux disciples, de la découverte de la pierre roulée et du tombeau vide. Il est ressuscité. Ces jours sont au cœur de notre foi.

    Bien des années se sont écoulées depuis deux mille ans. Les pèlerins de Jérusalem, encore aujourd’hui, peuvent en désigner le lieu : c’est ici, dans cette ville, à cet endroit, qu’il est ressuscité. Mais ce lien avec le passé est-il le seul à avoir traversé les siècles ?

    Après les paroles de la consécration du pain et du vin, comme le rapporte l’épître de saint Paul aux Corinthiens, mais aussi saint Luc (cf. 22,19), le Seigneur a donné à ses apôtres un commandement : « Faites cela en mémoire de moi », instituant par ces mots le sacrement de l’Eucharistie.

    Cette demande du Seigneur peut paraître aujourd’hui paradoxale, alors que tant d’églises sont fermées en ces jours saints, et que tant de chrétiens, depuis des semaines, n’ont pu accéder aux sacrements de l’Eucharistie et de la pénitence.

    Au-delà de la période particulière que nous vivons, il faut ajouter le fait que dans nos pays de vieille chrétienté, les vocations sacerdotales se font rares. Comment fera-t-on pour répondre à cette demande du Seigneur dans 20, 10, ou peut-être seulement 5 ans ?

    Ce soir, nous faisons mémoire, de façon solennelle, de l’acte accompli par le Seigneur au milieu de ses disciples. Mais s’agit-il d’un simple repas dont le souvenir serait à perpétuer ?

    Ce que Jésus a vécu « la nuit où il était livré » est un mystère.

    En tant que tel, il comporte une face visible et une face cachée : une dimension facilement accessible aux sens, et une dimension spirituelle, en partie saisissable par l’intelligence, et en partie cachée, à recevoir dans la foi. Jésus donne donc cet ordre : « Faites cela en mémoire de moi. » Il s’agit bien d’un ordre : « Faites. » Il émane d’un homme, du Cœur Sacré de Jésus, de Dieu. Toute parole qui vient de ce Cœur ne peut qu’être l’expression d’un amour immense. L’invitation du Seigneur désigne donc le sacrement de l’Eucharistie comme le lieu privilégié où Dieu veut nous rencontrer. En le recevant, nous recevons non seulement la grâce, mais l’Auteur même de la grâce.

    Les prêtres obéissent à l’ordre donné par le Seigneur en demeurant assidus à la célébration quotidienne de la Messe, et les fidèles y répondent en recevant ce sacrement aussi souvent que possible. Mais Jésus n’a pas dit seulement : « Faites », il a dit : « Faites cela en mémoire de moi. » Trop souvent, notre agir se résume au « faire », au « faire pour faire ». Jésus a dit : « Faites cela en mémoire de moi. »

    Faire mémoire d’une personne ne peut se limiter à rappeler un moment convivial, tel qu’a pu être celui de la Cène pour le Christ et ses apôtres. Le contexte de l’événement n’est d’ailleurs pas celui d’un repas banal. C’est le repas pascal.

    Jésus accomplit le rite prescrit à Moïse et au peuple hébreu, au moment où celui-ci se préparait à fuir l’Égypte. Avec Jésus, ce rite prend une tout autre signification, ou plutôt, il reçoit sa signification plénière. Accompli pour quelques Hébreux retenus en Égypte, puis réitéré par leurs descendants en action de grâce pour la fidélité et la bonté de Dieu qui a libéré son peuple, ce rite devient, dans le Christ, l’expression de la miséricorde et de la tendresse de Dieu envers tous les hommes, pris dans les liens du péché et en quête d’un libérateur.

    La pâque des Hébreux avait débuté par la préparation d’un repas rituel. Elle s’était poursuivie dans la fuite vers la Mer Rouge, la descente à pied sec dans ses profondeurs et la remontée vers l’autre rive, pour s’accomplir enfin dans l’entrée en terre promise. La Pâque du Christ commence par le repas de la Cène ; elle se poursuit par sa mort sur la Croix, sa descente au séjour des morts et sa remontée triomphale dans la résurrection au matin de Pâques.

    De même que l’entrée dans la terre promise donnait son sens à la première pâque, de même la Résurrection du Christ donne son sens au dernier repas pris avec les disciples, à tout le mystère pascal, et par le fait même, à toute Messe et à toute communion. « Faites cela en mémoire de moi. »

    Au centre de ce mystère se trouve une personne : le Christ. C’est en son souvenir que les rites devront être accomplis. Mais s’agit-il simplement d’un souvenir ?

    Le Christ ne nous a pas laissé ces quelques mots comme le testament de quelqu’un qui bientôt ne pourra plus parler. Le Christ aujourd’hui n’est pas mort, mais il vit et il vivifie. La Pâque du Christ se poursuit et s’achève dans chacune de nos propres Pâques.

    La mort et la résurrection de Jésus sont le don suprême fait par Dieu à l’homme.

    Nous ne sommes pas abandonnés dans le pays des ombres et de la mort. Comme un berger, le Christ a pris la tête de son troupeau. Le premier, il a brisé les chaînes de la mort, et nous a ouvert le passage vers la vraie Vie. « Faites cela en mémoire de moi. »

    Par ces mots, le Christ indique l’unique chemin du salut : « Ceci est mon corps, qui est pour vous… Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang. » (1 Co 11,24-25) « Faites cela en mémoire de moi. »

    Le Christ invite tout homme à communier à sa vie : « Pour moi, vivre c’est le Christ » (Ph 1,21) affirmait saint Paul.

    Les paroles de Jésus s’adressent aussi à tous ceux qui, aujourd’hui, ne peuvent pas communier sacramentellement. De même qu’il donne son Corps, il offre aussi sa grâce en abondance, à qui veut la recevoir.

    Âme du Christ, sanctifiez-moi.

    Corps du Christ, sauvez-moi.

    Sang du Christ, enivrez-moi.

    Eau du côté du Christ, lavez-moi.

    Passion du Christ, fortifiez-moi.

    Ô bon Jésus, exaucez-moi.

    Dans vos blessures, cachez-moi.

    Ne permettez pas que je sois séparé de vous.

    De l’ennemi défendez-moi. À ma mort appelez-moi.

    Ordonnez-moi de venir à vous, pour qu’avec vos saints je vous loue dans les siècles des siècles.

    Amen.

  • Le Jeudi Saint

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    Lavement des pieds par Giotto (Padoue, Chapelle des Scrovegni)

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