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Patrimoine religieux - Page 123

  • Synode amazonien : la perspective théologique de Benoît XVI renversée

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    De Stefano Fontana dans la nuova bussola quotidiana, cet article traduit et publié aujourd’hui par et sur le site « Benoît et moi » :

    Benoît XVI sipa_00629540_000001.jpg

    « Ceux qui ont lu quelque chose de Joseph Ratzinger en tant que théologien, puis en tant que pape et maintenant en tant que pape émérite, ne peuvent s'empêcher d'observer l'énorme écart de perspective par rapport au contenu de l'Instrumentum laboris du prochain synode sur l'Amazonie, présenté il y a trois jours par le Cardinal secrétaire Baldisseri. Comparé aux considérations de Ratzinger sur les "religions du mythe" et sur la "religion du Logos", l'Instrumentum laboris est aux antipodes.

    Comme on le sait, Ratzinger-Benoît XVI soutenait que les religions du mythe, c'est-à-dire les religions païennes, étaient des formes humaines d'exorcisme du péril de l'existence, à travers la protection d'une divinité contre d'autres divinités. Pour ces religions, le monde était entre les mains de divinités et de pseudo-divinités souterraines, contradictoires entre elles, en perpétuel conflit, forces obscures et arbitraires terrifiant l'homme qui était à la merci de leurs tensions. C'est pourquoi l'humanité cherchait à obtenir la protection de l'un sur les autres, par des rites et des sacrifices (y compris d'êtres humains). C'était la religion de la peur, de l'obscurité, du mystère qui effrayait. L'homme se sentait à la merci de forces arbitraires, dans un monde absurde et conflictuel.

    Mais la religion chrétienne, disait Ratzinger-Benoît XVI, était au contraire la religion du Logos. Le christianisme ne se rattache à aucun des cultes païens de la Palestine de l'époque, mais se met en contact avec la philosophie grecque, qui cherchait le principe rationnel de toutes choses, et avec la religion juive elle-même qui croyait au Dieu unique, vrai et bon. Le monde n'était pas un lieu absurde et les hommes n'y étaient pas perdus, à la merci de dieux violents et arbitraires. Au commencement était le Logos, tout a été fait selon la Vérité, le monde est bon et la raison humaine peut se connecter avec la foi, qui n'est pas irrationnelle.

    Toute les recherches théologiques de Joseph Ratzinger portent sur ces sujets, ainsi que tout le magistère de Benoît XVI.

    C'est pour cela qu'il est incroyable qu'au contraire, dans l'Instrumentum laboris récemment publié, il y ait une véritable célébration du paganisme et de l'animisme des peuples amazoniens, un éloge du primitivisme religieux, et la description de ce monde culturel comme un paradis, où il n'y aurait ni violence ni désaccord et où tous vivraient en amitié et harmonie. On ne sait pas d'où le secrétariat du synode a tiré les arguments scientifiques à l'appui de ce point de vue. Il est certain qu'il il a dû renverser complètement les enseignements du Pape Benoît XVI lequel, à Ratisbonne, avait dit que «ce qui est contre la raison ne vient pas du vrai Dieu».

    L'Amazonie serait «pleine de vie et de sagesse»; ses cultures inspireraient «de nouveaux chemins, de nouveaux défis et de nouveaux espoirs»; ses peuples vivraient admirablement «l'harmonie des relations entre l'eau, le territoire et la nature, la vie communautaire et la culture, Dieu et les différentes forces spirituelles»; l'Amazonie est un lieu «de sens pour la foi, ou l'expérience de Dieu dans l'histoire... un lieu épiphanique... une réserve de vie et de sagesse pour la planète, une vie et une sagesse qui parlent de Dieu»; il émane d'elle «un enseignement vital pour une compréhension intégrale de nos relations avec autrui, avec la nature et avec Dieu»; en Amazonie «la vie est un chemin communautaire où tâches et responsabilités sont partagées pour le bien commun».

    C'est ce que dit l'Instrumentum laboris du synode, mais en réalité les religions des peuples indigènes ont toutes les caractéristiques que Ratzinger-Benoît XVI attribuait aux religions du mythe, construction d'idoles humaines pour exorciser la peur et implorer protection contre des forces obscures et colériques. L'animisme païen asservissait l'homme aux forces de la nature et aux autres hommes de la tribu. Ce monde n'était pas convivial et amical, mais violent et discriminatoire. La ritualité ancestrale n'élevait pas spirituellement à Dieu, mais mettait en communication avec les forces de la nature, considérées de manière panthéiste comme un tout, la grande Mère Terre. L'homme n'émergeait pas en dignité des autres éléments naturels, mais en était le sujet. Dans l'instrumentum laboris, c'est le retour du mythe rousseauiste du bon sauvage et de la nature originellement bonne , avant d'avoir été pollué par la civilisation. Mais c'est une hypothèse irréaliste et purement fonctionnelle qui sert de prémisse au système politique du contractualisme des Lumières du gouvernement de la volonté générale.

    L'Instrumentum laboris du Synode sur l'Amazonie propose que l'Église «désaprenne» puis «apprenne» et «réapprenne» à partir des sollicitations des cultures indigènes amazoniennes, qui seraient une véritable «épiphanie» fruit de l'Esprit Saint et de la présence de semences de la Parole dans les cultures païennes. Comment il est possible que le Logos (Parole) sème des graines dans l'irrationalité des religions du mythe est difficile à comprendre. Comment on peut partir de l'idolâtrie païenne absurde et irrationnelle pour convertir la foi de l'Église qui, depuis deux millénaires, se comprend comme la vraie religion est encore plus incompréhensible.

    La régression de l'Église de cet Instrumentum laboris par rapport à l'Église du Pape Benoît XVI est évidente et impressionnante. »

    Ref. Synode amazonien : la perspective théologie de Benoît XVI renversée

    Le Père Daniélou considérait les religions naturelles comme autant de mains tendues confusément vers la transcendance et la révélation judéo-chrétienne comme la main de Dieu qui les attire à Lui en purifiant leur démarche: d’Abraham à Jésus c’est l’histoire emblématique du peuple élu accomplie dans l’unique Eglise qui clôt ce que l'histoire de ce peuple préfigure.

    JPSC  

  • France : belle croissance pour la Communauté Saint-Martin (CSM)

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    De Michel Janva, sur le site du « Salon Beige » :

    CSM thumbnail-1-1050x600.jpeg« Les 28 et 29 juin seront célébrées en la Basilique d’Evron (Mayenne) 20 ordinations sacerdotales et diaconales pour la Communauté Saint-Martin.

    Le 28 juin à 15h30, son excellence Mgr Emmanuel Delmas (évêque d’Angers) ordonnera 11 diacres.

    Le samedi 29 juin à 10h, son excellence Mgr Thierry Scherrer (évêque de Laval) ordonnera 9 prêtres.

    La CSM comptera ainsi 135 prêtres et diacres envoyés dans 23 diocèses : ils assureront la charge de 35 secteurs paroissiaux, 4 internats et 2 sanctuaires (Lourdes et Montligeon).

    Actuellement plus de 100 séminaristes suivent leur formation en la Maison Mère d’Evron. Don Paul explique :

    « Nous sommes choisis, consacrés et envoyés avec la conscience d’être des hommes aimés et pardonnés pour devenir des pasteurs à la manière de Jésus blessé, mort et ressuscité. Notre mission est de témoigner de la force de la résurrection dans les blessures de ce monde. »

    En septembre 2019, à l‘appel de Mgr Lalanne, la Communauté Saint-Martin s’implantera dans un nouveau diocèse, celui de Pontoise, afin de soutenir les missions d’évangélisation dans toutes les paroisses de Sarcelles.

    Ref. Belle croissance pour la Communauté Saint-Martin

    La CSM n’a pas d’implantation en Belgique. A notre connaissance, au moins deux démarches tendant à confier une responsabilité pastorale à des prêtres issus de cette Communauté dans deux diocèses belges ont été lancées mais rapidement exclues par les autorités ecclésiastiques concernées au motif que le profil de la formation dispensée à ces prêtres ne correspondrait pas aux exigences requises par les autorités précitées.

    JPSC

  • Après les élucubrations de l’instrumentum laboris du synode amazonien convoqué par le pape François

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     Lu sur le site Benoît et moi  (extrait):

    pape amazonie 1548924559385.png« Les élucubrations de l'"Instrumentum Laboris" m'ont fait revenir en mémoire le discours prononcé [par le Saint-Père Benoît XVI] au Sanctuaire de Notre-Dame d'Aparecida le 13 mai 2007, lors de la séance inaugurale des travaux de la CELAM (cf. w2.vatican.va). En voici un extrait, que les Pères synodaux seraient eux aussi bien inspirés de relire:

    La foi en Dieu a animé la vie et la culture de ces pays [d’Amérique latine] pendant plus de cinq siècles. De la rencontre de cette foi avec les ethnies originelles est née la riche culture chrétienne de ce continent exprimée dans l'art, dans la musique, dans la littérature et, surtout, dans les traditions religieuses et dans la manière d'être de ses peuples, unis par une même histoire et un même credo, en donnant ainsi le jour à une grande harmonie également dans la diversité des cultures et des langues. Actuellement, cette même foi doit affronter de sérieux défis, parce que sont en jeu le développement harmonieux de la société et l'identité catholique de ses peuples. A cet égard, la Vème Conférence générale se prépare à réfléchir sur cette situation pour aider les fidèles chrétiens à vivre leur foi avec joie et cohérence, à prendre conscience d'être disciples et missionnaires du Christ, envoyés par Lui dans le monde pour annoncer et témoigner de notre foi et de notre amour.

    Mais, qu'a signifié l'acceptation de la foi chrétienne pour les pays de l'Amérique latine et des Caraïbes? Pour eux, cela a signifié connaître et accueillir le Christ, le Dieu inconnu que leurs ancêtres, sans le savoir, cherchaient dans leurs riches traditions religieuses. Le Christ était le Sauveur auquel ils aspiraient silencieusement. Cela a également signifié qu'ils ont reçu, avec les eaux du Baptême, la vie divine qui a fait d'eux les fils de Dieu par adoption; qu'ils ont reçu, en outre, l'Esprit Saint qui est venu féconder leurs cultures, en les purifiant et en développant les nombreux germes et semences que le Verbe incarné avait déposés en elles, en les orientant ainsi vers les routes de l'Evangile.

    En effet, à aucun moment l'annonce de Jésus et de son Evangile ne comporta une aliénation des cultures précolombiennes, ni ne fut une imposition d'une culture étrangère. Les cultures authentiques ne sont pas fermées sur elles-mêmes ni pétrifiées à un moment déterminé de l'histoire, mais elles sont ouvertes, plus encore, elles cherchent la rencontre avec les autres cultures, elles espèrent atteindre l'universalité dans la rencontre et dans le dialogue avec les autres formes de vie et avec les éléments qui peuvent conduire à une nouvelle synthèse dans laquelle soit toujours respectée la diversité des expressions et de leur réalisation culturelle concrète.

    En dernière instance, seule la vérité unifie et la preuve en est l'amour. C'est pour cette raison que le Christ, étant réellement le Logos incarné, "l'amour jusqu'au bout", n'est étranger à aucune culture ni à aucune personne; au contraire, la réponse désirée dans le cœur des cultures est celle qui leur confère leur identité ultime, en unissant l'humanité et en respectant dans le même temps la richesse des diversités, en ouvrant chacun à la croissance dans la véritable humanisation, dans l'authentique progrès. Le Verbe de Dieu, en se faisant chair en Jésus Christ, se fit également histoire et culture.

    L'utopie de redonner vie aux religions précolombiennes, en les séparant du Christ et de l'Eglise universelle, ne serait pas un progrès, mais plutôt une régression. En réalité, il s'agirait d'un retour vers un moment historique ancré dans le passé.

    La sagesse des peuples originaires les conduisit, fort heureusement, à créer une synthèse entre leurs cultures et la foi chrétienne que les missionnaires leur offraient. C'est de là qu'est née la riche et profonde religiosité populaire, dans laquelle apparaît l'âme des peuples latino-américains:

    - L'amour pour le Christ souffrant, le Dieu de la compassion, du pardon et de la réconciliation; le Dieu qui nous a aimés jusqu'à se livrer pour nous;

    - L'amour pour le Seigneur présent dans l'Eucharistie, le Dieu incarné, mort et ressuscité pour être Pain de Vie;

    - Le Dieu proche des pauvres et de ceux qui souffrent;

    - La profonde dévotion à la Très Sainte Vierge de Guadalupe, l'Aparecida, la Vierge des diverses invocations nationales et locales. Lorsque la Vierge de Guadalupe apparut à l'indio saint Juan Diego, elle lui adressa ces paroles significatives: "Ne suis-je pas ici moi qui suis ta mère? N'es-tu pas sous mon ombre et mon regard? Ne suis-je pas la source de ta joie? Ne demeures-tu pas à l'abri sous mon manteau entre mes bras?" (Nica Mopohua, nn. 118-119).

    Cette religiosité s'exprime également dans la dévotion aux saints avec leurs fêtes patronales, dans l'amour pour le Pape et pour les autres Pasteurs, dans l'amour pour l'Eglise universelle comme grande famille de Dieu qui ne peut ni ne doit jamais laisser seuls ou dans la misère ses propres fils. Tout cela forme la grande mosaïque de la religiosité populaire qui constitue le précieux trésor de l'Eglise catholique qui est en Amérique latine, et qu'elle doit protéger, promouvoir et, lorsque cela est nécessaire, purifier également. »

    Ref.La foi chrétienne en Amérique latine

    JPSC

  • Nos diocèses : des figuiers stériles

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    parabole-figuier-sterile.jpgNos diocèses sont devenus stériles. En écho à l’article publié ici  par Belgicatho, notre excellent confrère diakonos.be écrit :

    « Nos collègues de Belgicatho s'interrogent. Il n'y a apparemment eu aucune ordination en Flandre cette année et seulement quatre pour toute la Belgique.

    Il faut bien sûr se réjouir et prier pour eux et pour les vocations plus que jamais.

    Mais ce qui est le plus frappant dans ce bilan, c'est qu'aucun de ces jeunes prêtres n'est issu du diocèse où il a été ordonné.

    Liège:
    - Un prêtre diocésain originaire de Côte d'Ivoire

    Arlon:
    - Un prêtre originaire du Vietnam pour les religieux du Sacré-Coeur

    Namur:
    - Un prêtre diocésain originaire du Bénin
    - Un prêtre diocésain originaire du diocèse de Malines-Bruxelles

    Comment comprendre qu'après tous ces efforts de nouvelles catéchèses, de refondations, de messes vivantes, ces milliers de jeunes passés par l'enseignement catholique, par les catéchèses modernes et existentielles, par les messes adaptées en paroisse, par les karaokés liturgiques, aucun diocèse n'ait été capable de susciter des vocations en son sein cette année ?

    Comment comprendre que malgré le recrutement massif de prêtres africains, d'assistantes paroissiales, d'auxiliaires de l'apostolat et autres laïcs en responsabilité, personne n'ait voulu les imiter ?

    Nos évêques auront-ils le courage de remettre sérieusement en question la pastorale désastreuse de ces 50 dernières années, malgré la pression écrasante de la sécularisation ?

    Seront-ils capables de répondre à l'appel du pape François et de se consacrer corps et âme à l'évangélisation plutôt qu'à l'autopréservation de bâtiments devenus trop grands et de communautés vieillissantes et stériles à coup de chantiers diocésains que personne ne peut plus porter ?

    Seront-ils capables de lire les signes des temps ? Ceux des jeunes d'aujourd'hui et non pas les illusions de la génération passée ?

    Sont-ils capables de reconnaître les communautés qui sont fécondes aujourd'hui et où l'appel du Seigneur est entendu, même si ce ne sont pas toujours celles qui rencontrent leurs propres préférences ?

    Seront-ils capables de méditer cette parole de Jérémie ?

    "Revenez, fils renégats – oracle du Seigneur ; c’est moi qui suis votre maître. Je vais vous prendre, un par ville, deux par clan, et vous faire venir à Sion. Je vous donnerai des pasteurs selon mon cœur : ils vous conduiront avec savoir et intelligence."

    Selon "mon" coeur, dit le Seigneur… »

    Comme le poisson du proverbe chinois, l’ Eglise d’Occident périt par la tête, sous nos yeux, parce qu’elle a cessé  d’être une Eglise selon le cœur de Dieu. Aujourd’hui, les prophètes de la foi fidèle à l’Evangile viennent d’ailleurs mais le monde aux  cheveux blancs n’est plus en état de les entendre. Alors, loin de l’anthropologie mortifère de l’Occident tardif, passons aux barbares pour reconstruire depuis la source un monde nouveau .

    Loin des fausses périphéries, un air plus frais à découvrir :

    JPSC

  • La Fête-Dieu à Liège

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    Le jeudi 20 juin, la foule était au rendez-vous dans la basilique Saint-Martin pour la célébration de la Fête-Dieu. L'église était comble et les fidèles ont ensuite escorté le Saint-Sacrement en procession jusqu'à la cathédrale. Une galerie reprenant les photos de l'évènement est accessible ICI

  • Le cardinal Sarah : "Je suis persuadé que la civilisation occidentale vit une crise mortelle"

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    Le cardinal Robert Sarah © La Nef

    Soyons des bâtisseurs de cathédrale

    Le Cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des Sacrements, a prononcé une conférence à Paris en l’église Saint-François-Xavier le 25 mai 2019. Voici le texte intégral de cette remarquable conférence.

    Chers amis,

    permettez-moi de remercier tout d’abord Monseigneur Michel Aupetit, Archevêque de Paris et le Curé de cette paroisse saint François-Xavier, le Père Lefèvre-Pontalis pour leur accueil si fraternel.

    Je dois vous présenter mon dernier livre : Le soir approche et déjà le jour baisse. J’y analyse la crise profonde que vit l’Occident, crise de la foi, crise de l’Eglise, crise sacerdotale, crise d’identité, crise du sens de l’homme et de la vie humaine, l’effondrement spirituel et ses conséquences.

    Je voudrais ce soir vous redire ces convictions profondes qui m’habitent en les mettant en perspective avec l’émouvante visite que j’ai faite hier. Il y a quelques heures j’étais à la cathédrale Notre-Dame de Paris. En entrant dans cette église éventrée, en contemplant ses voûtes effondrées, je n’ai pu m’empêcher d’y voir un symbole de la situation de la civilisation occidentale et de l’Église en Europe.

    Oui, aujourd’hui de tout côté, l’Église semble être en flamme. Elle semble ravagée par un incendie bien plus destructeur que celui de la cathédrale Notre-Dame. Quel est ce feu ? Il faut avoir le courage de lui donner son nom. Car, « mal nommer les choses, c’est augmenter le malheur du monde. »

    Ce feu, cet incendie qui ravage l’Église tout particulièrement en Europe, c’est la confusion intellectuelle, doctrinale et morale, c’est la couardise de proclamer la vérité sur Dieu et sur l’homme et de défendre et transmettre les valeurs morales et éthiques de la tradition chrétienne, c’est la perte de la foi, de l’esprit de foi, la perte du sens de l’objectivité de la foi et donc la perte du sens de Dieu. Comme l’écrivait Jean-Paul II dans Evangelium Vitae : « Quand on recherche les racines les plus profondes du combat entre la « culture de vie » et la « culture de mort »… il faut arriver au cœur du drame vécu par l’homme contemporain: l’éclipse du sens de Dieu et du sens de l’homme, caractéristique du contexte social et culturel dominé par la sécularisation qui, avec ses prolongements tentaculaires, va jusqu’à mettre parfois à l’épreuve les communautés chrétiennes elles-mêmes… ce qui aboutit à une sorte d’obscurcissement progressif de la capacité de percevoir la présence vivifiante et salvatrice de Dieu »[1].

    Chers amis, la cathédrale Notre-Dame avait une flèche qui était comme un doigt tendu vers le ciel. Cette flèche semblait nous orienter vers Dieu. Au cœur de Paris, elle semblait dire à chacun le sens ultime de toute vie.

    Cette flèche symbolisait bien l’unique raison d’être de l’Église : nous conduire vers Dieu, nous orienter vers Lui. Une Église qui ne serait pas orientée vers Dieu est une Église qui meurt et s’effondre. La flèche de la cathédrale de Paris s’est effondrée : ce n’est pas un hasard ! Notre-Dame de Paris symbolise tout l’Occident. A force de se détourner de Dieu, l’Occident s’effondre.

    Elle symbolise la grande tentation des chrétiens d’Occident : à force de ne plus être tournés vers Dieu, à force de se tourner vers eux-mêmes, ils meurent.

    Je suis persuadé que cette civilisation vit une crise mortelle. Comme à l’époque de la chute de Rome, les élites d’aujourd’hui ne se soucient que d’augmenter le luxe de leur vie quotidienne et les peuples sont anesthésiés par des divertissements de plus en plus vulgaires.

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  • In nativitate sancti Joannis Baptistae

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    De ventre matris meae vocavit me Dominus nomine meo :
    et posuit os meum ut gladium acutum :
    sub tegumento manus suae protexit me,
    posuit me quasi sagittam electam.
     
    Dès le ventre de ma mère le Seigneur m’a appelé par mon nom ;
    et il a fait de ma bouche comme une épée tranchante :
    à l’abri de sa main il m’a protégé,
    il a fait de moi comme une flèche de choix.
  • Bruxelles, dimanche 23 juin : procession de la Fête-Dieu dans le quartier des Minimes

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    affiche FeteDieu2019.jpg

  • France : l'affrontement de deux catholicismes ?

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    On n'aura guère de mal à transposer ce qui suit dans notre contexte belge où la situation semble plus grave encore : le catholicisme institutionnel y a perdu toutes ses couleurs et la "contre-révolution catholique" y est quasiment inexistante...

    Du Salon Beige :

    Deux catholicismes se font face

    Deux catholicismes se font face

    Source [Le Salon Beige] De Jean-Pierre Maugendre, président de Renaissance catholique :

    À une semaine d’intervalle deux signaux, en apparence contradictoires, ont été émis par les catholiques de France.

    D’une part le score électoral très modeste de François-Xavier Bellamy aux élections européennes, même dans les isolats catholiques votant traditionnellement à droite de l’ouest parisien, atteste qu’une part notable de la bourgeoisie catholique accorde plus d’importance à la défense de ses intérêts matériels qu’aux principes moraux défendus par l’Église.

    D’autre part, la nouvelle progression très sensible du nombre de participants au pèlerinage de Pentecôte Paris-Chartres(14 000 participants, moyenne d’âge : 21 ans), atteste qu’une part significative, et la plus jeune, du catholicisme contemporain est capable de sacrifier trois journées de vacances pour prier, souffrir, être enseignée, vivre en autarcie une micro-chrétienté itinérante, participer à une liturgie sublime et immémoriale et écouter les paroles de feu et de combat d’un évêque, Mgr Léonard, archevêque émérite de Malines- Bruxelles qu’il n’aurait été possible d’entendre, il y a quelques décennies, que dans la bouche de… Mgr Lefebvre. Les fidèles de ce dernier rassemblant de leur côté 4 000 marcheurs dont 1 600 pour la colonne enfants-adolescents, aux mêmes dates, mais en sens inverse.

    Deux catholicismes se font face

    Deux catholicismes se font face. Un catholicisme vieillissant, sociologiquement installé, bourgeois, résiduel qui a d’autant plus pris son parti du monde tel qu’il est qu’il y a, confortablement, trouvé sa place. C’est le catholicisme institutionnel, dominant, de la conférence des évêques de France, de l’enseignement catholique, de la direction de l’ICES.

    Là-contre, émerge, chaque jour plus puissant, un catholicisme que dans un passionnant essai intitulé Une contre-révolution catholique. Aux origines de la Manif Pour Tous le sociologue Yann Raison du Cleuziou a qualifié de « catholicisme observant ». Ce catholicisme observant, autrefois on aurait dit « intransigeant », se fixe comme objectif prioritaire la transmission intégrale de la foi catholique et n’a pas renoncé à féconder la société civile des valeurs de l’Évangile. Il est un fait que depuis une cinquantaine d’années les deux structures privilégiées de transmission de la foi qu’étaient l’Église et l’école catholique ont largement renoncé à leur mission. Le catéchisme n’est plus enseigné, une liturgie désacralisée fait l’impasse sur la transcendance de Dieu et ses mystères, etc. N’ont réussi à transmettre le dépôt sacré de la foi, sauf exceptions, que les familles qui ont trouvé en elles-mêmes les ressorts moraux, intellectuels et spirituels de la transmission. A l’aune de ce constat, le catholicisme s’est réduit à une partie de la bourgeoisie catholique, accompagnée par quelques prêtres, qui avait les moyens intellectuels de résister à l’apostasie immanente des « nouveaux prêtres » selon l’expression de Michel de Saint-Pierre. Yann Raison du Cleuziou, comme avant lui Guillaume Cuchet dans Comment notre monde a cessé d’être chrétien confirme que seules ces familles observantes ont transmis et transmettent encore la foi. Le catholicisme de gauche est mort, même si son cadavre bouge encore dans les officines épiscopales.

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  • La Fête-Dieu 2019 à l’église du Saint-Sacrement à Liège (Boulevard d’Avroy, 132)

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    Huit jours durant (du 16 au 23 juin 2019) l’Eglise de Liège exprimera sa foi dans la présence réelle du Corps et du Sang du Christ dans l’Eucharistie illustrée par une fête aujourd’hui universelle : la Fête-Dieu ou Fête du Saint-Sacrement, est née dans ce diocèse en 1246 sous l’impulsion de sainte Julienne de Cornillon et de la bienheureuse Eve de Saint Martin. 

    L’église du Saint-Sacrement au boulevard d’Avroy (la seule à Liège qui soit consacrée sous ce vocable) participe activement à la réalisation du programme présenté sous le patronage du Doyenné de la Ville:

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    Une célébration exceptionnelle présidée par Mgr Jean-Pierre Delville

    Dans ce contexte, le samedi 22 juin à 18h00,  Mgr Jean-Pierre Delville, évêque de Liège, célébrera à l’église du Saint-Sacrement  la messe solennelle de la Fête-Dieu selon la forme extraordinaire du rite romain. Deux chorales de grande qualité prêteront  leur concours à cette célébration : le chœur grégorien de Paris (voix féminines), le jeune Ensemble polyphonique liégeois  « Gaudete ».  A l’orgue : le non moins jeune et excellent organiste Jean-Denis Piette.

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    L’agenda complet de la semaine eucharistique  à l’église du Saint-Sacrement

    A  noter aussi parmi les activités de la semaine eucharistique organisées à l’église du Saint-Sacrement :

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    Le concert qui aura lieu à l’église du Saint-Sacrement le dimanche 23 juin débutera à 17 heures (au lieu de 16h00 comme annoncé précédemment). P.A.F. 10 € .

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    Plus de renseignements :

    Tel. 04 344 1089

    Email sursumcorda@skynet.be

    ___________________

    Restauration_depliant - Copie.jpgFaire un don pour la restauration de l’église du Saint Sacrement ?  Pour aider à la sauvegarde de ce joyau de l’art néo-classique, vous pouvez faire un don fiscalement déductible en versant le montant de votre choix au compte de projet : IBAN BE10 0000 0000 0404 – BIC BPOTBEB1 de la Fondation Roi Baudouin, rue Brederode, 21, 1000 Bruxelles, avec, en communication, la mention structurée (indispensable) : 128/2980/00091.  

    Pour en savoir plus sur les enjeux de cette importante opération, cliquez ici : Restauration de l'église du Saint-Sacrement à Liège . L'évêque s'implique. Et vous ?

    Tous renseignements : Tel. 04 344 10 89.

  • La Fête-Dieu, fête du Saint-Sacrement

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    La Fête-Dieu, fête du Saint-Sacrement (source)

    Histoire

    Le pape Urbain IV en 1264 rendit la fête du Saint-Sacrement obligatoire pour l’Église universelle, mais cette fête a eu de la peine à s’imposer chez les évêques et les théologiens. Puis elle est devenue une fête très populaire, très célèbre en Espagne. Elle a été supprimée dans les pays protestants, mais cependant gardée par l’Église anglicane. Cette fête était appelée fête du Corpus Christi ou Fête du Saint-Sacrement. Le nom de Fête-Dieu n’existe qu’en français.

    6 juin 2010 : Procession pour la fête Dieu appelée aussi Solennité du Saint Sacrement : paroisse et ville de La Farlède (83), France.

    6 juin 2010 : Procession pour la fête Dieu appelée aussi Solennité du Saint Sacrement : paroisse et ville de La Farlède (83), France.

    Le pape Jean XXII en 1318 a ordonné de porter l’eucharistie, le jour de la Fête du Saint-Sacrement (Fête-Dieu), en cortège solennel dans les rues et sur les chemins pour les sanctifier et les bénir. C’est à ce moment qu’apparaît l’ostensoir. Elle se répand dans tout l’occident aux XIV° et XV° siècles. Le concile de Trente (1515-1563) approuve cette procession de la Fête-Dieu qui constitue une profession publique de foi en la présence réelle du Christ dans l’eucharistie. Le défilé du Saint-Sacrement est encore très populaire en Italie et en Espagne. Mais en France, la procession de la Fête-Dieu se fait rarement, sauf dans de nombreux villages du Pays Basque.

    Description de la procession de la Fête-Dieu

    Pendant la procession de la Fête-Dieu, le prêtre portait l’eucharistie au milieu des rues et des places richement pavoisées de draperies et de guirlandes. On abritait le Saint sacrement sous un dais somptueux porté par quatre notables. On faisait aussi une station à un reposoir, sorte d’autel couvert de fleurs. L’officiant encensait l’eucharistie et bénissait le peuple. On marchait sur un tapis de pétales de rose que des enfants jettent sur le chemin du Saint-Sacrement. Cela constituait un vrai spectacle.

    L’ostensoir

    Un prêtre portait l’eucharistie dans l’ostensoir sous un dais souvent tenu par quatre personnes. Parfois l’ostensoir était sur un char tiré par deux chevaux. Au reposoir, l’officiant encensait l’eucharistie et bénissait le peuple avec l’ostensoir. L’ostensoir est un objet liturgique destiné à contenir l’hostie consacrée, à l’exposer à l’adoration des fidèles et à les bénir.

    Le reposoir de la Fête-Dieu

    Le reposoir de la procession de la Fête-Dieu est un temps fort de l’adoration du Saint-Sacrement. Le cortège de la Fête Dieu fait une station à un reposoir, sorte d’autel décoré ou couvert de fleurs. Au reposoir, l’officiant encense l’eucharistie et bénit le peuple avec l’ostensoir. Le reposoir peut être situé en plein air ou dans une salle. Sur le trajet il y en a parfois plusieurs. Après une station à un reposoir, on se rendait à un autre reposoir.

    Quel est le sens de la Fête du Corps et du Sang du Christ ?

    Depuis la réforme liturgique du concile Vatican II, la Fête Dieu est appelée « Fête du Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ ». La Fête du Corps et du Sang du Christ commémore l’institution du sacrement de l’eucharistie. Elle est un appel à approfondir le sens de l’eucharistie et sa place dans notre vie. Cette fête est la célébration du Dieu d’amour qui se révèle en donnant son corps et son sang, en se donnant à nous comme nourriture de vie éternelle. Le sens de la fête du corps et du sang du Christ est un peu différent de celui de la Fête Dieu qui était plus centrée sur l’adoration de la présence réelle du Christ.

    Messe de la Fête du Corps et du Sang du Christ

    19 juin 2014 : Mains d'un prêtre tenant un ciboire lors de la messe en la solennité du Corpus Domini, Vatican, Rome, Italie. June 19, 2014: A priest holds a ciborium during the Corpus Domini Mass outside St. John at The Lateran Basilica to mark the feast of the Body and Blood of Christ in Rome, Italy.
    19 juin 2014 : Mains d’un prêtre tenant un ciboire lors de la messe en la solennité du Corpus Domini, Vatican, Rome, Italie

    La messe de la Fête du Corps et du Sang du Christ (fête de Corpus Christi) est dite en ornement blanc. La procession a presque complètement disparu. Au cours de la messe, on est habituellement invité à communier au corps et au sang comme le Jeudi saint. On fait souvent la première communion le jour de la Fête du Corps et du Sang du Christ.

    Date de la Fête du Corps et du Sang du Christ

    La date de la Fête du Corps et du Sang du Christ (fête de Corpus Christi), comme la date de la Fête du Saint-Sacrement ou la date de la Fête-Dieu, est en principe le jeudi qui suit la fête de la Sainte-Trinité c’est-à-dire soixante jours après Pâques. Mais en France, depuis le concordat de 1801 et dans plusieurs pays, la Fête du Corps et du Sang du Christ est repoussée au dimanche qui suit la Sainte-Trinité en vertu d’un indult papal pour permettre la participation de tous les fidèles. En effet ce jeudi n’est pas un jour férié en France alors qu’il l’est dans certains pays comme la Belgique, la Suisse, certaines parties de l’Allemagne, l’Autriche, la Pologne, le Portugal, l’Espagne.

    Source : Cybercuré
    Dossier complet à retrouver sur le site Cybercuré

  • Notre simple existence est un défi pour le monde

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    De Samuel Pruvot et Théophane Leroux, avec Erwan de Botmiliau sur le site de Famille Chrétienne :

    Rémi Brague : « Notre simple existence est un défi pour le monde »

    Entretien avec le philosophe Rémi Brague, pour qui la Passion reste la profanation majeure.

    Qu’est-ce qu’un sacrilège ?

    On ne peut pas faire pire que crucifier Dieu. Tout sacrilège perd son pantalon par rap­port à la Passion ! Tout sacrilège est ridicule par rapport à ce qui s’est réellement passé.

    Mesurer la gravité des actes

    Pour le Catéchisme de l’Église catholique, il ne faut pas sous-estimer, d’un point de vue moral, la gravité des actes de profanation même si l’intention des profanateurs n’est pas toujours claire. « Il y a des actes qui par eux-mêmes et en eux-mêmes, indépendamment des circonstances […], sont toujours illicites en raison de leur objet : ainsi le blasphème et le parjure, l’homicide et l’adultère » (§ 1756).

    Les actes antichrétiens ont augmenté de plus de 220 % en dix ans… Les vols dans une église, c’est une vieille histoire : de simples larcins, avec peut-être un petit frisson blasphématoire. Les tags, profanations, etc., restent de l’ordre de la bêtise. La recrudescence de ces dix dernières années est curieuse : qu’est-ce qui a pu se passer dans le cerveau de certains détraqués dans les années 2010 ?

    Les chrétiens sont-ils persécutés sous nos latitudes ?

    Il y a une persécution mais qui est soft, ou plutôt une décision de la part des gens qui ont le pouvoir politique ou médiatique de ne pas nous écouter : nous comptons pour du beurre. Toute mention de ce qui est chrétien est accompagnée d’un ricanement. Que faire contre ? Peut-être montrer que nous sommes plus malins qu’eux et que nous avons à dire quelque chose de plus intéressant. Ça suppose que nous soyons deux fois meilleurs pour réussir à nous faire pardonner le fait que nous sommes chrétiens.

    ▶︎ À LIRE AUSSI. Rémi Brague : « Le christianisme déculpabilise »

    Pourquoi le christianisme suscite-t-il la haine ?

    Jésus l’a dit : le disciple n’est pas plus grand que le maître. Il est tout à fait normal que ce qui arrive au maître arrive aux disciples. Notre simple existence est un défi pour le monde : la transgression que représente l’idée d’un Dieu incarné est énorme. Cela gêne moins de supposer une sorte de division du travail comme dans le psaume : le Ciel est à Dieu, la Terre est aux hommes (1). Les religions païennes – dont l’islam – respectent cette division. Le christianisme, lui, suppose une aventure de Dieu avec l’humanité, laquelle est rendue à son tour capable d’une caractéristique divine : la sainteté. Le paganisme, c’est le refus de l’alliance entre Dieu et son peuple, qui culmine dans l’Incarnation. Et c’est l’usage idolâtrique du divin qui en fait le miroir de nos propres désirs : être tout-puissant, écraser ses ennemis, etc. C’est le rêve de chaque homme pécheur, donc notre rêve à tous si on n’y fait pas attention.

    N’y a-t-il pas aujourd’hui une perte du sens du sacré ?

    C’est un phénomène intéressant de la culture contemporaine : il devient de plus en plus difficile de blasphémer. Où trouver quelque chose de sacré dont on pourrait se moquer ? Toutes les différences sociales étant arasées, il n’y a plus rien d’inviolable.

    Le christianisme passe pour être l’un des derniers lieux du sacré, par contresens, puisqu’il est le lieu de la sainteté, pas de la sacralité. Les chrétiens sont considérés comme étant les seuls à pouvoir être choqués. C’est devenu un fonds de commerce.

    Les chrétiens sont considérés comme étant les seuls à pouvoir être choqués. C’est devenu un fonds de commerce.

    Quelle est la différence entre le sacré et le saint ?

    Le sacré, c’est ce par quoi vous vous soumettez à quelque chose qui demande votre vie. On le reconnaît à ce qu’il se nourrit de sang : la Nation, le prolétariat, la race… Les dieux ont soif. Le saint, c’est ce qui fait vivre, ce qui vous donne la vie, pas ce qui vous la prend. Nous employons le mot « sacré » tous les jours, mais ce qui est vraiment visé, c’est plu­tôt le saint. Le sacré se concentre dans l’individu et ne fait que le ramener à sa vérité de pécheur, puisque ce que je cherche dans l’idole, c’est l’idéal de ce que je devrais être. Cet individu qui n’a d’autres points de fuite que lui-même se trouve obligé de tourner en rond si la contemplation devient impossible : « Circulez, y’a rien à voir… »

    C’est la liberté individuelle qui devient sacrée…

    Nous nous imaginons libres, mais la liberté de l’homme moderne, c’est celle de l’esclave. Aristote dit que les hommes libres sont plus liés que les esclaves. Lorsque le fouet du garde-chiourme s’éloigne, les esclaves font ce qu’ils veulent. Les hommes libres ont la responsabilité, une conscience, un code d’honneur, les règles de la chevalerie et de la courtoisie, etc. Certaines choses se font et d’autres ne se font pas : d’une certaine manière, ils sont moins libres, puisqu’ils ne peuvent pas faire n’importe quoi. Une autre image, c’est la liberté du taxi : un taxi libre est vide, ne va nulle part et peut être pris d’assaut par ceux qui peuvent payer.

    Samuel Pruvot et Théophane Leroux, avec Erwan de Botmiliau

    (1) «  Le Ciel, c’est le Ciel du Seigneur ; aux hommes, Il a donné la Terre  » (Ps 113b, 16).