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Structures ecclésiastiques - Page 3

  • Nomination d'un préfet du Dicastère pour les évêques : un premier sceau décisif de la gouvernance de Léon XIV

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    De "Silere non possum" :

    Fini le label « Made in Puglia ». Léon XIV confie les évêques à un canoniste.

    Cité du Vatican – Cent quarante et un jours ont suffi à Léon XIV pour marquer son pontificat d'un premier sceau décisif de gouvernance. Non pas un discours, mais une nomination. Et pas n'importe laquelle : le pape a choisi de commencer par le Dicastère pour les évêques, l'organisme qu'il a lui-même dirigé du 12 avril 2023 jusqu'à son élection à la papauté. Une décision qui en dit long, plus que mille mots : Prevost n'a pas cherché de personnalités extérieures à la Curie, préférant mettre en avant ceux qui, durant le pontificat précédent, avaient dû avaler bien des pilules amères.

    Le nom choisi est celui de l'archevêque Filippo Iannone, O. Carm., canoniste napolitain, jusqu'alors préfet du Dicastère pour les textes législatifs. Figure de droit et d'équilibre, Iannone est un homme qui, sous François, a appris à prendre du recul : à encaisser les coups, à se taire. Non pas par manque d'harmonie personnelle avec le pape régnant, mais parce qu'à cette époque, parler de normes et de droit risquait d'apparaître comme un corps étranger. « Rien n'est arrivé ici », était-il souvent contraint de répondre aux demandes de clarification de la Cité du Vatican et du reste de l'Église catholique. Même les textes des nouvelles dispositions – qui changeaient constamment, parfois du jour au lendemain – n'étaient pas examinés par le Conseil pontifical. L'aversion du pape argentin pour le code, ses schémas et ses procédures était bien connue. Ainsi, Iannone, bien que promu à la tête du Conseil pontifical pour les textes législatifs, resta en marge , confiné à un secteur que le pape considérait comme secondaire, presque superflu.

    Aujourd'hui, cependant, les cartes sont redistribuées. Léon XIV a décidé de confier à un canoniste – non pas extérieur, mais désormais membre de la Curie – la responsabilité d'indiquer au pape les futurs évêques. C'est un geste fort, qui suggère un style de gouvernement.

    Quelques pas, tranquillement

    Filippo Iannone prendra ses fonctions le 15 octobre 2025, assumant ainsi la direction du Dicastère pour les évêques et de la Commission pontificale pour l'Amérique latine . Parallèlement, Léon XIV a confirmé l'actuel secrétaire du Dicastère, Mgr Ilson de Jesus Montanari, pour un mandat de cinq ans, ainsi que Mgr Ivan Kovač, qui conservera le poste de sous-secrétaire. Cette décision révèle également le style de Prévost. Sa relation avec Montanari n'a en effet jamais été simple : durant son mandat de préfet, le secrétaire le contournait souvent, préférant s'adresser directement à Sainte-Marthe pour obtenir ce qu'il souhaitait. Avec François, Montanari jouissait d'une entente plus fluide qu'avec Prévost. Il n'est donc pas surprenant que lorsque Léon XIV quitta la chapelle Sixtine, Montanari ne portait pas le zucchetto rouge du cardinal élu, et personne n'y trouva de raison de s'étonner. Pourtant, contrairement à son prédécesseur, Léon XIV n'était pas mû par le ressentiment ou la vengeance. Son approche était différente : agir calmement, sans secousses soudaines. D'abord changer le préfet, et le reste suivra.

    Du droit au choix des pasteurs

    Pour comprendre l'importance de cette nomination, il faut s'intéresser au parcours de Iannone. Né à Naples en 1957, il entra jeune au Carmel et se forma au Latran et à la Rote. Canoniste pur jus, Iannone fut élevé au cœur des codes et des tribunaux ecclésiastiques. Défenseur du Lien, vicaire judiciaire, professeur de droit canonique et avocat de la Rote romaine : son CV est un condensé du monde juridique de l'Église. Mais parallèlement à cela, il possédait également une expérience pastorale : évêque auxiliaire de Naples, puis de Sora-Aquino-Pontecorvo, et vice-gérant du diocèse de Rome. C'est un homme familier des difficultés de l'Église et des questions cruciales de gouvernance.

    Sous Jean-Paul II et Benoît XVI, il fut remarqué et apprécié. C'est Jean-Paul II qui le nomma le plus jeune évêque d'Italie en 2001. C'est Benoît XVI qui l'appela à Rome comme vice-gérant. Puis, avec François, vint la présidence du Conseil pontifical pour les textes législatifs, qui, avec Praedicate Evangelium, devint un dicastère à part entière. Mais à cette époque, dominée par l'idée que le droit devait passer après la pastorale, le rôle de Iannone demeurait flou et peu visible. Pourtant, Praedicate Evangelium lui-même avait donné une visibilité considérable au dicastère qu'il dirigeait : interprétation authentique des lois, vigilance face aux pratiques illégitimes, promotion du droit canonique et assistance aux conférences épiscopales. Autant de tâches cruciales, mais souvent reléguées au second plan par le pontife régnant, qui préférait décider seul.

    Avec Léon XIV , la donne changea radicalement. Le choix de confier la direction du Dicastère pour les évêques à un canoniste n'est pas fortuit : le message est sans équivoque. Fini l'improvisation, place aux règles ; fini le favoritisme, place à des critères transparents. Dès le début, le nouveau Pontife a clairement indiqué qu'il ne souhaitait pas reproduire la « méthode Bergoglio ». En effet, la sélection des évêques est revenue à un processus ordonné : le préfet, en collaboration avec l'appareil du Dicastère, mène les enquêtes, recueille les avis, écoute les prêtres des diocèses d'origine et ceux susceptibles d'accueillir les nouveaux pasteurs ; enfin, il présente les noms des candidats au Pape. Le Pontife, quant à lui, n'est pas le marionnettiste qui choisit au hasard, mais le dernier à évaluer et à décider.

    C'est la fin d'une époque d' improvisation et de pratiques douteuses, où le lien avec le cercle de Sainte-Marthe suffisait à obtenir un diocèse. L'époque des « belles Pouilles » ou de la « belle Basilicate » est révolue.», des bassins où l’on pêchait non pas au mérite, mais aux amitiés et aux faveurs, peut-être garanties par ceux qui arrivaient avec le cadeau de pâtes fraîches dans les cuisines des hôtels.

    Le Dicastère des évêques : le cœur battant de la Curie

    Le dicastère que Iannone s'apprête à diriger est l'un des plus délicats. Les normes de Praedicate Evangelium le décrivent précisément : il doit s'occuper de la constitution des diocèses, de la nomination des évêques et de leur formation, il doit soutenir les pasteurs dans leur gouvernement, organiser les visites ad limina, veiller à l'unité et au bon fonctionnement des Églises particulières, et même impliquer le peuple de Dieu dans la sélection des candidats. C'est, en d'autres termes, le cœur battant de la Curie. C'est ici que se décident ceux qui dirigeront les communautés catholiques du monde. Et donc, se décide également la forme future de l'Église : aura-t-elle des évêques attentifs à la doctrine ou prêts au compromis ? Seront-ils des pères bienveillants envers leurs prêtres ou des administrateurs despotiques ? Seront-ils des pasteurs de prière ou des gestionnaires de diocèses ? Feront-ils preuve d'un courage prophétique ou auront-ils une tendance à la médiocrité ?

    Une nomination en tant que programme gouvernemental

    La nomination d'aujourd'hui n'est donc pas un détail bureaucratique, mais un acte programmatique. Léon XIV a choisi de partir de là, et non par hasard. Car tout dépend de la qualité des évêques : catéchèse, liturgie, vie sacramentelle, gestion des ressources, proximité avec les pauvres, défense de la foi. Un épiscopat faible engendre des communautés désorientées. Un épiscopat fort, juste et enraciné, en revanche, devient signe d'espérance. À une époque où l'Église semble perdue, fragmentée, parfois même soumise aux modes du moment, le choix de confier les nominations à un homme de loi apparaît comme une réponse précise : on ne se sauve pas par l'improvisation, mais par le sérieux, la compétence et le respect des règles. 

  • Pourquoi Léon XIV a évité une tempête médiatique à la François lors de sa première interview

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    De Jonathan Liedl sur le NCR :

    Pourquoi Léon XIV a évité une tempête médiatique à la François lors de sa première interview

    ANALYSE : Comment la perception papale façonne ce qui est considéré comme une controverse

    Le pape Léon s'exprime lors de la messe du 21 septembre 2025, à l'église Sainte-Anne au Vatican.
    Le pape Léon XIV prononce un discours lors de la messe du 21 septembre 2025 en l'église Sainte-Anne au Vatican. (Photo : Francesco Sforza / Vatican Media)

    La première interview du pape Léon XIV a été accueillie sans trop de remous. Des médias grand public aux conservateurs catholiques (et même à certains traditionalistes), le principal message est que le pape se préoccupe avant tout de l'unité de l'Église et qu'aucun bouleversement majeur n'est à prévoir.

    Il convient de noter que cette réaction est très répandue.

    Ce n’est pas seulement parce que l’époque des bombes papales lâchées lors d’interviews ou de conférences de presse en vol, une caractéristique du pape François, semble révolue.

    Mais parce que lors de sa conversation avec Elise Allen de Crux , le pape Léon XIV a dit certaines choses qui, si elles avaient été prononcées par le pape François, auraient probablement généré une controverse généralisée.

    Et pourtant, quand Léon les a prononcés, ils ne l'ont pas fait. Et il convient de se demander pourquoi.

    Par exemple, considérez ce que le pape d'origine américaine a déclaré à propos de l'enseignement de l'Église sur la sexualité et le mariage : « Je pense que nous devons changer d'attitude avant même d'envisager de modifier la position de l'Église sur une question donnée. Je trouve très improbable, surtout dans un avenir proche, que la doctrine de l'Église concernant la sexualité et le mariage change. » 

    Si le pape François avait déclaré que des changements doctrinaux dans ces domaines étaient peu probables en raison de la nécessité de suivre un ordre ecclésial – et non en raison de l'immuabilité fondamentale de ces enseignements –, cela aurait provoqué une tempête médiatique. Les gros titres se seraient emparés de cette citation, soulignant que François était potentiellement ouvert au prétendu « mariage homosexuel », même si ce n'était pas « dans un avenir proche ».

    Mais à part les suspects habituels, comme le militant LGBTQ et père jésuite James Martin d'un côté et certains traditionalistes de l'autre, peu de gens semblaient intéressés à pousser la rhétorique du pape Léon dans cette direction.

    Pourquoi pas?

    Oui, Léon a dit beaucoup plus sur le sujet au cours de l’interview, affirmant l’idée que l’Occident est « fixé » sur l’identité sexuelle, que les personnes s’identifiant comme LGBTQ devraient être accueillies comme fils et filles de Dieu et non parce qu’elles s’identifient comme gays ou lesbiennes, et que l’Église doit continuer à se concentrer sur la « famille traditionnelle » et le mariage. 

    Mais un contexte similaire n'a pas empêché les médias de présenter la célèbre phrase du pape François de 2013, « Qui suis-je pour juger ? », comme une bombe laissant entrevoir des changements radicaux dans l'approche de l'Église en matière de moralité sexuelle — malgré le fait que François ait cité le Catéchisme approuvé par saint Jean-Paul II et son interdiction de discrimination injuste comme base de son commentaire et ait réaffirmé le caractère pécheur des actes sexuels entre personnes de même sexe.

    La différence de traitement de la rhétorique des deux papes est encore plus claire lorsque nous examinons la manière dont le pape Léon XIV a évoqué l’hypothétique « ordination des femmes » au diaconat dans sa récente interview. 

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  • Le Pape veut « la paix et l’harmonie » avec la Chine. Mais il sait que ça sera « très difficile »

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo, en français sur diakonos.be :

    Le Pape veut « la paix et l’harmonie » avec la Chine. Mais il sait que ça sera « très difficile »

    Dans la première interview qu’il a accordée en tant que Pape, en juillet dernier à Elise Ann Allen du journal américain « Crux », qui vient de sortir ce 18 septembre, Robert Francis Prevost a aussi été interrogé sur le sujet de la Chine.

    Il a répondu qu’à « court terme », il poursuivra la ligne suivie par le Saint-Siège ces dernières années mais que dans le même temps, il « chercher à mieux comprendre comment l’Église pourrait continuer sa mission », en tenant compte de la culture et des questions politiques « qui ont de toute évidence une grande importance », tout en étant à l’écoute d’un « groupe significatif de catholiques chinois qui, pendant de nombreuses années, ont vécu une sorte d’oppression ou de difficulté à vivre leur foi librement sans devoir prendre parti ».

    « C’est une situation très difficile », a déclaré le pape Léon. « À long terme, je n’ai pas la prétention de dire ce que je vais faire et ce que je ne vais pas faire », mais « j’ai déjà entamé des discussions à plusieurs niveaux sur le sujet ».

    La Chine n’est pas une terra incognita pour Léon. « Il s’est rendu en Chine à plusieurs reprises et il connaît la culture et la réalité chinoise », à déclaré à son sujet, peu après son élection, l’évêque de Hong Kong, le cardinal Stephen Chow Sauyan.

    Et le 25 mai déjà, à l’occasion de l’un de ses premiers « Regina Caeli » place Saint-Pierre, le nouveau pape avait demandé d’invoquer pour les catholiques chinois « la grâce d’être des témoins forts et joyeux de l’Évangile même au milieu des épreuves, pour promouvoir la paix et l’harmonie ».

    Ce qui s’est passé depuis lors confirme la démarche prudente, sans pour autant être résignée, de Léon sur le terrain miné des relations entre la Chine et le Saint-Siège.

    Un rapport dans lequel c’est indiscutablement Pékin qui mène la danse, comme le démontre la nouvelle qui a circulé pendant l’interrègne entre la mort de François et l’élection de Léon.

    Nous étions le 28 avril, et des sources fiables avaient informé « Asia News », l’agence de l’Institut pontificat des Missions étrangères, qu’une assemblée de prêtres, de religieuses et de laïcs inféodés au gouvernement avait été convoquée à Shanghai pour ratifier le choix d’un nouvel évêque auxiliaire en la personne de Wu Jianlin, actuel vicaire général du diocèse et non moins membre de la très officielle Conférence consultative du peuple chinois.

    C’est exactement ce qui s’était passé dans le diocèse de Xinxiang, où le nouvel évêque désigné était le prêtre Li Jianlin, un autre fantoche du gouvernement, au point d’avoir signé en 2018 l’ordonnance qui interdisait l’entrée dans les églises pour la messe aux mineurs de moins de 18 ans dans toute la province de Henan.

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  • Léon XIV, un pas à la fois

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    D'Andrea Gaglarducci sur Monday Vatican :

    Léon XIV, un pas à la fois

    L’image qui se dessine de Léon XIV n’est pas celle d’un pape qui fait des choix impétueux ou de grands gestes, mais celle d’un pape réfléchi qui pèse calmement chaque décision .

    Avec la nomination de Monseigneur Miroslaw Wachowski comme nonce en Irak, par exemple, Léon XIV a peut-être posé la première pierre de ce qui promet d’être un changement important, qui ne se produira pas soudainement mais au fil des années.

    Après douze ans de pape François, nous nous sommes habitués à l'impétuosité et aux gestes grandioses – souvent spectaculaires – et nous en sommes venus à attendre, voire à désirer, ce genre de choses . Pour les journalistes, elles font un excellent article. Pour l'Église, elles constituent l'exception plutôt que la règle de la gouvernance papale.

    Pourquoi la nomination des Wachowski est-elle si importante alors ?

    Wachowski était sous-secrétaire aux Relations avec les États du Vatican depuis 2019. Vice-ministre des Affaires étrangères très respecté, il a dirigé la délégation du Vatican lors des négociations avec la Chine et le Vietnam ces dernières années. Sa promotion au poste de nonce, surtout dans un pays clé comme l'Irak, n'est pas inattendue. Si François avait encore été pape, cette promotion aurait été attendue et n'aurait suscité aucun intérêt.

    Nous sommes cependant à l'époque de Léon XIV. Wachowski est le premier nom important de la Secrétairerie d'État à être réaffecté. Ainsi, une nomination, jusque-là passée sous silence, devient médiatisée, ne serait-ce que parce que le choix de Léon XIV pourrait aussi envoyer un signal clair à la Secrétairerie d'État, indiquer une direction et établir une ligne directrice.

    En termes simples, cette nomination est significative autant pour le poste qu’elle laisse vacant à la Secrétairerie d’État que pour le poste qu’elle occupe à la nonciature en Irak.

    Il faudra cependant au moins un mois au pape pour nommer un nouveau vice-ministre des Affaires étrangères. Tant que Wachowski sera en poste, cette nomination n'aura pas lieu. Et il en sera de même pour de nombreuses autres nominations auxquelles Léon XIV devra réfléchir.

    Michael Czerny, Arthur Roche, Kurt Koch, Marcello Semeraro et Kevin Farrell prendront leur retraite à l'âge de la retraite (ils ont tous entre 76 et 79 ans). Le pape devra également nommer un successeur au poste de préfet du Dicastère des évêques. En résumé, six postes clés de la Curie sont à pourvoir.
    Léon XIV prendra son temps pour décider . Cela ne signifie pas que tous les organes directeurs seront modifiés en même temps. Nombreux sont ceux qui parlent avec insistance de la destitution du secrétaire d'État, le cardinal Pietro Parolin. Une telle destitution, cependant, ne semble pas logique, compte tenu de la réputation diplomatique bien connue et respectée de Parolin .

    Nombreux sont ceux qui souhaiteraient voir les têtes des cardinaux défenseurs de la synodalité, à commencer par Mario Grech et Victor Manuel Fernandez . Mais pourquoi Léon XIV couperait-il des têtes sans discernement ? En définitive, aucun cardinal ne peut prendre de décisions importantes sans le consentement du pape.
    Tout porte à croire que le pontificat de Léon XIV absorbera la plupart des situations survenues sous le pontificat du pape François.

    C'est ce qui ressort également de la seule interview longue durée accordée jusqu'à présent par le Pape, pour le livre Léon XIV : Citoyen du monde, missionnaire du XXIe siècle.

    Dans l'interview, la prudence de Léon XIV sur de nombreux sujets est évidente. Il ne nie pas l'accueil des personnes homosexuelles, mais affirme en même temps que la doctrine de l'Église ne changera pas . Il ne nie pas que des femmes occuperont des postes de direction au Vatican, mais il écarte de fait toute promotion des femmes diacres, soulignant que le diaconat doit encore être véritablement compris. Il ne nie pas la politique du pape François à l'égard de la Chine, mais il affirme clairement qu'il pourrait la modifier et souligne qu'il est également en contact avec les communautés chinoises « clandestines ».

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  • Le pape Léon XIV a l'opportunité de remodeler la hiérarchie ecclésiastique en Belgique

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    De Luke Coppen sur le Pillar :

    Le pape Léon XIV a l'occasion de remodeler la hiérarchie belge

    Quelques mois après le début de son pontificat, Léon XIV a l’occasion de renouveler la direction de l’Église catholique en Belgique.

    Archevêque Luc Terlinden de Malines-Bruxelles, Belgique. Philcotof/wikimedia CC BY-SA 4.0.

    Comme l'a souligné Mgr Luc Terlinden, archevêque de Malines-Bruxelles depuis 2023, dans une interview publiée le 15 septembre, les catholiques belges de trois des huit diocèses du pays attendent de nouveaux évêques.

    Il est rare qu'un pape puisse nommer des évêques dans près de la moitié des diocèses d'un pays si tôt dans son règne. C'est pourtant la perspective qui attend le pape Léon XIV. Ces nominations pourraient donner une idée plus précise des qualités que le premier pape né aux États-Unis recherche chez les candidats à l'épiscopat, tout en offrant une nouvelle orientation à l'Église belge.

    « Mon espoir est de voir des pasteurs selon le cœur de Dieu... des hommes d'unité qui s'engagent à proclamer l'Évangile pour aujourd'hui », a déclaré Terlinden à la chaîne de télévision française KTO.

    Terlinden, âgé de 56 ans et qui devrait diriger l'archidiocèse de Malines-Bruxelles pendant encore 20 ans, a noté que l'attente des nouveaux évêques « commençait à être un peu longue ».

    Mais il a encouragé les catholiques belges à garder espoir en attendant de nouveaux pasteurs, confiants « que nous accueillerons ceux que le Seigneur nous donnera par l'appel du Saint-Père ».

    Où sont les postes vacants dans l'Église belge ? Et quels types de candidats sont susceptibles de les occuper ?

    Carte des diocèses catholiques belges (noms en flamand et en français). Domaine public.

    Où sont les postes vacants ?

    Voici la situation actuelle des huit diocèses territoriaux de Belgique :

    Les trois diocèses qui attendent de nouveaux évêques sont Gand, Namur et Tournai, qui servent ensemble environ 2,3 millions de catholiques.

    L'évêque Lode Van Hecke, qui était le premier moine trappiste à être nommé évêque en Belgique, a initialement cherché à démissionner de son poste d'évêque de Gand en raison de problèmes de santé en mars 2025, mais le pape François était malade et incapable de répondre à la demande.

    Le pape Léon XIV a accepté la démission de Van Hecke peu de temps après son élection, permettant à l'évêque de retourner dans sa communauté de l'abbaye d'Orval et de se rétablir.

    Mgr Pierre Warin a présenté sa démission pour raisons de santé avant son 75e anniversaire. Le pape François a accepté sa démission en janvier 2023, nunc pro tunc (« maintenant pour plus tard »), ce qui signifie qu'elle prendra effet le jour de la nomination d'un nouvel évêque de Namur.

    Mgr Guy Harpigny a présenté sa démission comme évêque de Tournai à l'occasion de son 75e anniversaire en 2023. Il n'a pas caché son mécontentement face à la lenteur de Rome à nommer son successeur. Lors de la messe chrismale de 2025, Mgr Harpigny a exprimé sa frustration envers Mgr Franco Coppola, nonce apostolique en Belgique, qui avait critiqué l'état de l'Église en Belgique dans une récente interview et déclaré que la recherche de nouveaux évêques à Namur et Tournai était compliquée, car les diocèses étaient blessés et avaient besoin de nouveaux responsables capables de les guérir.

    Après avoir récité une longue liste de critiques de l’Église belge en paraphrasant Coppola, Harpigny a demandé : « Qui, sain d’esprit, accepterait de devenir évêque, honnêtement ? ».

    La suite de l'article est en accès payant.

  • Dans une interview avec le correspondant de Crux, le pape parle de l'Ukraine, de la synodalité, de la polarisation et de la Coupe du monde

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    De Crux :

    Dans une interview avec le correspondant de Crux, le pape parle de l'Ukraine, de la synodalité, de la polarisation et de la Coupe du monde

    14 septembre 2025

    Dans une interview avec le correspondant de Crux, le pape parle de l'Ukraine, de la synodalité, de la polarisation et de la Coupe du monde

    Note de l'éditeur : Voici les premiers extraits d'un entretien en deux parties entre le pape Léon XIV et la correspondante principale de Crux, Elise Ann Allen, contenus dans sa nouvelle biographie du pontife, León XIV : ciudadano del mundo, misionero del siglo XXI, ou « Léon XIV : citoyen du monde, missionnaire du XXIe siècle ». Le livre est publié en espagnol par Penguin Peru et sera disponible à l'achat en magasin et en ligne le 18 septembre. Les éditions anglaise et portugaise seront disponibles début 2026. 

    ROME – Dans une longue et vaste interview pour une nouvelle biographie de sa vie, le pape Léon XIV dévoile son propre parcours en tant que premier pape né aux États-Unis et premier pape à détenir la nationalité péruvienne, plaisantant sur qui il encouragerait lors d'une hypothétique Coupe du monde, ainsi que sur sa compréhension de la papauté et des sujets d'actualité tels que la paix en Ukraine, sa vision de la synodalité et la polarisation qui divise une grande partie du monde.

    S'adressant à Elise Ann Allen, correspondante principale de Crux, lors du deuxième entretien d'une heure et demie consacré à sa biographie, le pape Léon XIV a déclaré qu'il définirait le processus de synodalité du pape François comme « une attitude, une ouverture, une volonté de comprendre. » Si l'on considère l'Église aujourd'hui, cela signifie que chaque membre de l'Église a une voix et un rôle à jouer par la prière, la réflexion… à travers un processus.

    « C’est une attitude qui, je pense, peut enseigner beaucoup au monde d’aujourd’hui », a-t-il déclaré.

    Rendant hommage à sa vaste expérience au Pérou, il a exprimé l'espoir que le processus de synodalité, entamé « bien avant le dernier synode, du moins en Amérique latine – j'ai parlé de mon expérience là-bas. Certains membres de l'Église latino-américaine ont réellement contribué à l'Église universelle – je pense qu'il y a un grand espoir si nous pouvons continuer à nous appuyer sur l'expérience de ces deux dernières années et trouver des moyens d'être une Église ensemble. »

    Voici les premiers extraits de l'interview du pape Léon avec Elise Ann Allen, qui sera disponible dans son intégralité avec la publication de sa biographie du pontife le 18 septembre :

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  • Qui est réellement Léon XIV et que fera-t-il dans les faits en tant que chef de l’Église ?

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    D'Andrea Gaglarducci sur Monday Vatican :

    Léon XIV : dans l'attente des décisions de gouvernement

    S'il y a une chose que nous savons de Léon XIV, c'est que nous en savons encore peu sur lui. Lorsqu'on cherche une ligne de pensée, on tombe inévitablement sur une exception. Alors qu'on croit avoir trouvé une idée fondamentale, le pape s'oriente dans ce qui semble être la direction opposée.

    La vérité est que rien dans ce nouveau pontificat n’a encore été institutionnalisé.

    Les décisions gouvernementales sont restées conformes à celles du pape François, principalement en ce qui concerne le choix des évêques, et surtout parce que les décisions annoncées sont toujours celles prises en grande partie avant l'élection de Léon XIV. La politique relative aux nominations chinoises n'a pas non plus changé, à tel point que la semaine dernière, Léon XIV a supprimé deux diocèses chinois historiques, en créant un nouveau selon les critères du gouvernement chinois , et a mis à la retraite l'évêque de l'un des diocèses supprimés, car il avait 75 ans et que son expérience d'évêque clandestin aurait pu créer des problèmes.

    Rien de nouveau sous le soleil, en somme, même si les nouvelles plutôt fragmentaires des pourparlers sino-vaticans de juin parlaient d'une rencontre interlocutoire, et d'un Saint-Siège qui, sous l'impulsion de Léon XIV, était moins enclin à accepter les pressions indirectes de Pékin.

    L’impression est qu’il faudra du temps avant de voir prises de véritables décisions de gouvernance.

    Même la rumeur selon laquelle il aurait des colocataires vivant avec lui au Palais apostolique – une petite communauté de frères augustins, précisément – ​​a été démentie par le père Alejandro Moral, son successeur à la tête des OSA depuis 2013 – même si, en effet, on ne va jamais vivre seul au Palais apostolique.

    Il faut quelqu'un pour gouverner et assister au fonctionnement « ordinaire » de la maison. Moral lui-même, dans une autre interview, avait annoncé que le pape travaillait à sa première encyclique. Aujourd'hui, cette encyclique se présente davantage comme une exhortation – du moins selon les informations publiées par Reuters – et serait dédiée aux pauvres, avec un titre évocateur : Dilexit te – presque une paraphrase de la dernière encyclique du pape François, Dilexit nos, comme pour marquer simultanément une continuité et une discontinuité.

    Entre-temps, le pèlerinage jubilaire des chrétiens LGBTQ franchit la Porte Sainte, suscitant un vif intérêt médiatique, mais sans aucun soutien papal ni rencontre avec le Saint-Père, une différence notable avec les rassemblements officiels du Jubilé. L'impact de ce pèlerinage, initialement inscrit au calendrier officiel du Jubilé, s'en trouva ainsi atténué. Au même moment, Léon XIV rencontra le père James Martin SJ, promoteur du pèlerinage , mais Martin lui-même déclara que le pape ne parlerait probablement pas ouvertement des personnes LGBTQ, malgré sa profonde préoccupation à leur égard.

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  • À quoi ressemblera le leadership de Léon XIV ?

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    D'Andrea Gagliarducci sur Monday Vatican :

    Léon XIV : À quoi ressemblera son leadership ?

    8 septembre 2025

    Après cent jours de règne du pape Léon XIV, il y a de la curiosité, voire de l'inquiétude sur ce que sera l'évolution d'un pontificat encore très jeune. Ceux qui souhaitent un changement radical ne comprennent pas pourquoi le pape ne se débarrasse pas de ce qu'ils considèrent comme les vestiges du pontificat de François. Mais ceux qui ont vécu avec enthousiasme les années François plaident pour une interprétation de chaque action de Léon comme témoignant d'une continuité totale, bien que ce ne soit pas manifestement le cas et relève davantage d'un vœu pieux que d'une observation sincère.

    L’audience accordée par le pape Léon XIV au père James Martin SJ en est un exemple typique.

    Jésuite ayant placé la pastorale LGBT au cœur de son ministère, et ce, de manière très visible, Martin n'est pas étranger aux controverses. Il bénéficiait de la faveur du pape François et a su exploiter cette faveur pour accroître considérablement sa notoriété. C'est en grande partie pourquoi sa rencontre avec Léon XIV a sonné l'alarme chez beaucoup.

    Le magazine jésuite America a rapidement souligné que l'accueil du père Martin par le pape dans la bibliothèque apostolique était un signe clair d'estime et de soutien. Martin lui-même a rendu compte de la rencontre, affirmant que non, il n'y a pas de retour en arrière possible en matière de pastorale LGBT, car Léon XIV a fait preuve de la même sensibilité que le pape François.

    En réalité, le père Martin a également déclaré que le pape ressentait une urgence plus grande, à commencer par la paix mondiale, et qu'il ne serait donc pas surprenant qu'il ne fasse aucune déclaration en faveur de la population LGBT. L'important est que l'accueil reste garanti.

    Les conservateurs ne sont pas les seuls à s'inquiéter. Les progressistes, en revanche, ont été alarmés par l'audience accordée par Léon XIV au vice-Premier ministre italien Matteo Salvini, fervent défenseur des politiques anti-immigration et souverainistes, que le pape François n'avait jamais souhaité rencontrer. Là aussi, le seul compte rendu de cette rencontre provenait de Salvini, et il n'était pas triomphaliste.

    Ce ne sont là que les deux derniers exemples d'une série infinie d'actions et de situations envisagées, dans l'attente d'une décision du pape qui, au moins, témoignerait d'une position ferme. Mais – et c'est là le problème – cette décision pourrait ne jamais venir.

    Avec le pontificat de Léon XIV, une page de l'histoire s'est tournée. Nous nous trouvons face à un pape d'une nouvelle génération, éloigné des débats du Concile, des positions idéologiques et parapolitiques, et même de l'idée de devoir concéder quoi que ce soit à l'opinion publique.

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  • Les premières nominations de Léon XIV : une continuité nuancée

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    D'Infovaticana :

    Les premières nominations de Léon : une continuité nuancée

    L'annonce récente des nominations de nouveaux membres et consulteurs au Dicastère pour le Clergé offre un aperçu assez clair des lignes qui continuent de façonner la vie de la Curie romaine. D'un côté, l'empreinte de la continuité avec le pontificat de François se renforce, mais, dans le même temps, des noms apparaissent, apportant des nuances plus prometteuses en termes d'équilibre et de diversité des profils.

    La continuité de François

    Nombre des nouveaux membres s'intègrent parfaitement au style de gouvernement de François : des cardinaux comme Luis Antonio TagleJean-Marc Aveline et José Tolentino de Mendonça représentent un mouvement ecclésial proche de la vision pastorale du pontificat actuel, qui met fortement l'accent sur le dialogue culturel, l'ouverture et la mission vers les périphéries. La présence de Mario Grech, secrétaire général du Synode, et d'Arthur Roche, préfet du Culte divin, garantit également que la ligne de travail définie ces dernières années – synodalité et réforme liturgique – aura un poids spécifique au sein de l'organisme en charge du clergé.

    Dans le domaine des consultants, on peut également observer des profils similaires à cette sensibilité : des spécialistes en psychologie et en sciences humaines, comme le jésuite Stanisław Morgalla ou le prêtre Stefano Giacomo Guarinelli, reflétant l’insistance à aborder les défis du clergé à partir de perspectives plus interdisciplinaires.

    Des voix qui apportent l'équilibre

    Cependant, à côté de ces nominations clairement cohérentes, certaines personnalités pourraient apporter des nuances. Parmi elles, Mgr Frank Leo, archevêque de Toronto, se distingue par son parcours plus classique et sa solide approche doctrinale, qui pourrait devenir une voix modératrice au sein de la dynamique curiale. Tout aussi significative est l'arrivée de Mgr Erik Varden, OCSO, évêque de Trondheim : un moine trappiste doté d'une grande profondeur spirituelle et d'une grande capacité de réflexion, qui apporte le témoignage d'une vie marquée par la tradition monastique et le renouveau intérieur.

    Ces profils, ainsi que ceux d'autres évêques diocésains issus de milieux moins prestigieux mais avec de solides carrières pastorales, comme l'évêque Jesús Vidal Chamorro en Espagne ou l'évêque Egidio Miragoli en Italie, suggèrent une tentative de tenir compte de voix qui ne sont pas toujours reflétées dans l'agenda dominant de Rome.

    Une composition diversifiée

    Le résultat est un Dicastère pour le Clergé qui combine deux esprits : celui de la continuité du pontificat de François, avec son engagement pour la synodalité, la centralité du soutien psychologique et la dimension culturelle ; et celui d'une Église qui continue à reconnaître le besoin de formations spirituelles plus traditionnelles, d'intellectuels solides et de pasteurs ayant une véritable expérience diocésaine.

    La diversité géographique – avec des membres originaires des Amériques, d'Afrique, d'Asie et d'Europe – est un autre élément marquant, reflétant le souci de François de souligner l'universalité de l'Église. Cependant, au-delà de la carte du monde, l'essentiel sera d'observer comment s'articulent concrètement les différentes sensibilités qui convergent désormais au sein d'un même dicastère.

  • Le pape Léon, la Chine et le « jeu des relations »

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    D'Ed. Condon sur le Pillar :

    Le pape Léon, la Chine et le « jeu des relations »

    Les progrès futurs avec la Chine semblent devoir dépendre des relations personnelles et non des négociations diplomatiques.

    Le cardinal Stephen Chow de Hong Kong a rencontré le pape Léon XIV le 2 septembre pour leur première conversation approfondie depuis l'élection du pape plus tôt cette année.

    Le pape Léon XIV rencontre le cardinal Stephen Chow au Palais apostolique. Crédit photo : Vatican Media.

    Selon le cardinal, la rencontre a été l'occasion pour le pape de « se faire une idée plus complète et de mieux comprendre l'état actuel des relations entre la Chine et le Vatican » alors qu'il est aux prises avec les relations diplomatiques les plus complexes et les plus controversées du Vatican.

    Le pape « reconnaît l’importance du dialogue entre l’Église et les autorités de la Chine continentale et considère une communication respectueuse comme la priorité pour relever les défis des relations sino-vaticanes », selon Chow, qui a également souligné que le pape « n’ignore pas totalement l’existence de l’Église en Chine, car il a déjà recueilli des informations auprès de multiples sources et grâce à l’accord sino-vatican ».

    Compte tenu des tensions actuelles entre le Saint-Siège et le gouvernement de la Chine continentale au sujet de la nomination des évêques et du redécoupage de la carte ecclésiastique des diocèses chinois, Léon XIV voudra sans aucun doute recueillir autant d’informations que possible.

    Alors que l'accord entre le Vatican et la Chine sur la nomination des évêques du continent approche de son septième anniversaire, Léon est confronté à une liste croissante de mesures techniquement non conciliables de la part du gouvernement du continent pour réorganiser l'Église locale.

    La manière dont il gérera cet arriéré d’irrégularités déterminera probablement non seulement l’avenir de l’accord Vatican-Chine, mais aussi la trajectoire immédiate de l’Église en Chine — soit vers une communion plus étroite avec Rome, soit vers une sorte d’Église franchisée sous la direction du Parti communiste.

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  • La voie synodale en Allemagne est-elle en train de se terminer ou ne fait-elle que commencer ?

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    De Luke Coppen sur le Pillar :

    La voie synodale en Allemagne est-elle en train de se terminer ou ne fait-elle que commencer ?

    Bien qu’officiellement terminé il y a deux ans, le projet est sur le point d’entrer dans une période cruciale.

    Le projet de chemin synodal allemand est sur le point d’entrer dans une phase décisive.

    Les lecteurs qui n'ont pas suivi les moindres rebondissements de l'initiative pourraient être surpris. Ils se souviendront peut-être que la voie synodale a officiellement pris fin en 2023.

    Alors comment peut-on se rapprocher d’un moment critique maintenant ?

    Bien qu’il ait été officiellement conclu il y a deux ans, le projet est sur le point d’entrer dans une période cruciale au cours de laquelle le sort de ses nombreuses résolutions – en particulier son appel à la création d’un organe synodal permanent – ​​sera probablement décidé.

    Examinons de plus près ce qui attend l’Église en Allemagne dans les mois à venir.

    C'est quoi la voie synodale, encore ?

    Avant d’examiner les développements à venir, un rapide aperçu de l’initiative de la voie synodale pourrait être utile.

    Au milieu d'une crise dévastatrice d'abus, la conférence des évêques allemands et le Comité central laïc des catholiques allemands (connu sous ses initiales allemandes, ZdK) ont annoncé en 2019 le lancement d'un « Synodale Weg » (chemin ou voie synodale).

    La voie synodale n'était pas un synode au sens du droit de l'Église, mais un projet unique au statut ambigu. Alors que ses partisans déclaraient que ses résolutions seraient contraignantes pour les diocèses allemands, le Vatican insistait sur le fait qu'il n'avait aucune autorité de ce type.

    La voie synodale a réuni les évêques allemands et des laïcs sélectionnés lors de cinq assemblées entre 2020 et 2023. Les participants ont approuvé 150 pages de résolutions qui comprenaient des appels aux femmes diacres, un réexamen du célibat des prêtres, la prédication laïque aux messes, un rôle plus important des laïcs dans la sélection des évêques et une révision du Catéchisme de l'Église catholique sur l'homosexualité.

    La résolution la plus importante appelait peut-être à la création d'un organe temporaire composé d'évêques et de laïcs, appelé « comité synodal ». Ce comité surveillerait la mise en œuvre des résolutions synodales dans les diocèses et ouvrirait la voie à la création d'un « conseil synodal » permanent d'ici mars 2026.

    Cet organe permanent, composé également d'évêques et de laïcs, remplacerait l'organe existant connu sous le nom de Conférence conjointe , qui réunit périodiquement depuis 1976 des représentants de la conférence épiscopale et du ZdK.

    Selon la résolution approuvée en 2022, le conseil synodal « prendrait des décisions fondamentales d’importance supra-césaine sur la planification pastorale, les perspectives d’avenir de l’Église et les questions financières et budgétaires de l’Église qui ne sont pas décidées au niveau diocésain ».

    La démarche synodale dans son ensemble – et la proposition de concile synodal en particulier – a suscité une série d' interventions du Vatican . Elles ont abouti en 2024 à l'engagement des évêques allemands de développer l'initiative « conformément à l'ecclésiologie du Concile Vatican II, aux exigences du droit canonique et aux résultats du synode mondial, et de la soumettre ensuite à l'approbation du Saint-Siège ».

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  • Léon gouverne, mais pas tout seul; le cas exemplaire de Gaza

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (en français sur diakonos.be) :

    Léon gouverne, mais pas tout seul. Le cas exemplaire de Gaza

    On remarque une curieuse nouveauté dans la méthode de gouvernement du pape Léon. Il s’agit de son envoi fréquent de télégrammes rédigés « au nom du Saint-Père » mais signés par le secrétaire d’État, le cardinal Pietro Parolin.

    Ils sont rendus publics intégralement en majuscules, exactement comme les télégrammes ordinaires, mais avec la ponctuation et les passages à la ligne des écrits normaux. Et ils sont insolitement longs, à l’opposé de la concision télégraphique habituelle.

    Le premier télégramme de ce type à avoir fait parler de lui est celui du 18 août aux évêques d’Amazonie. Il ne s’agissait en aucun cas d’un message de circonstance, mais bien d’une exhortation d’une part à ne pas faire passer les batailles politiques avant l’annonce de la foi, car c’est « là où l’on prêche au nom du Christ » que « l’injustice recule proportionnellement », et d’autre part à prendre soin des biens naturels « qui parlent de la bonté et de la beauté du Créateur » sans se soumettre à ces derniers « comme un esclave ou un adorateur » : avec une référence corrective évidente aux deux pierres d’achoppement du synode sur l’Amazonie qui s’est tenu à Rome en 2019.

    Il a ensuite été suivi, le 20 août, d’un télégramme destiné à un congrès de théologie morale en cours à Bogotá, dans lequel le pape a exhorté à prendre saint Alphonse Marie de Liguori comme exemple d’équilibre « entre les exigences de la loi de Dieu et la dynamique de la conscience et de la liberté de l’homme ».

    Et puis encore un télégramme sur l’arrivée en Inde au XVIIe siècle d’un grand missionnaire, le jésuite lituanien Andrius Rudamina, qui a su conjuguer l’annonce de Jésus avec le dialogue culturel et interreligieux.

    Bref, derrière ces télégrammes, et d’autres encore, envoyés au nom du pape par le cardinal Parolin, il y a une volonté évidente de Léon de restituer de l’importance au rôle du secrétaire d’État non seulement en tant que responsable de la diplomatie, mais surtout avec « la mission de rester aux côtés du Saint-Père pour l’aider à prendre soin de l’Église universelle », comme le spécifie la grande réforme de la Curie réalisée par Paul VI après le Concile Vatican II, dans la constitution apostolique de 1967 « Regimini ecclesiae universae ».

    Et l’estime que Léon accorde à Parolin est également confirmée par l’affiliation à l’Ordre de Saint-Augustin — dont le pape a été le prieur général — qui a été conférée au cardinal le 27 août, jour de la fête de sainte Monique, la mère de saint Augustin, dans la basilique romaine portant le nom de son fils, pour les « mérites dont il a fait preuve envers l’Ordre ».

    Avec ces télégrammes papaux signés par Parolin, entre autres choses, Léon veut donner l’image d’un gouvernement de l’Église non pas monocratique, avec un pape monarque absolu et solitaire, mais davantage « synodale » — pour ceux qui aiment ce vocable – ou à tout le moins fondée dès le départ sur le consensus de celui qui occupe le rôle de premier assistant du pape.

    *

    Mais ce n’est pas tout. La choralité de la méthode de gouvernement du pape Léon a été confirmée ces derniers jours précisément dans un domaine où, sous le précédent pontificat, le désordre a été le plus manifeste et dommageable : celui des guerres.

    Pour bien comprendre cette nouveauté, il suffit de s’en tenir à la séquence des faits :

    Le 22 août, Léon a promulgué une journée de prière et de jeûne pour tous ceux qui souffrent à cause des guerres et, le jour même, un message envoyé par le pape et signé par le cardinal Parolin est envoyé au Meeting pour l’amitié entre les peuples, organisé à Rimini par Communion et Libération.

    Dans ce message, le pape faisait l’éloge du témoignage des martyrs d’Algérie, massacrés dans les années 1990 pour avoir refusé de se soumettre à l’injonction d’abandonner cette terre. Et le jour suivant, le 23 août, en recevant au Vatican un groupe de réfugiés de l’archipel des Chagos dans l’Océan indien, contraints à l’exil il y a des années pour faire place à la base militaire anglo-américaine Diego Garcia mais autorisés à rentrer sur les îles par un accord signé à Londres le 22 mai dernier, le pape saisissait l’occasion pour déclarer que « tous les peuples, même les plus petits et les plus faibles, doivent être respectés par les puissants dans leurs identité et dans leurs droits, et en particulier le droit de vivre sur leurs propres terres, et personne ne peut les contraindre à un exil forcé ».

    On voit tous bien dans cet avertissement de Léon une référence notamment à la population de Gaza, sous pression pour quitter leur terre. Et c’est certainement ce que pensent les chrétiens qui vivent sur ce territoire, comme le prouve la déclaration conjointe publié le 26 août par les patriarches catholique et orthodoxe de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa et Théophile III (sur la photo AFP), qui citent textuellement les paroles prononcées trois jours plus tôt par Léon aux réfugiés des îles Chagos, pour dire eux aussi, qu’il « ne peut il y avoir de futur basé sur la prison, le dépeuplement des palestiniens ou la vengeance ».

    C’est dans la ville de Gaza, d’où le gouvernement d’Israël veut chasser tous les habitants pour l’occuper militairement, que vivent les deux petites communautés chrétiennes de la Bande, la catholique et l’orthodoxe, qui donnent refuge à des centaines de civils, même musulmans, dont nombre d’entre eux sont affaiblis et en en état de malnutrition. « Quitter la ville de Gaza et chercher à fuir équivaudrait à une condamnation à mort », écrivent les deux patriarches. Et « pour cette raison, les prêtres et les sœurs ont décidé de rester et continuer à prendre soin de tous ceux qui se trouveront dans les deux complexes ».

    C’est la même réponse que celle que les martyrs d’Algérie avaient donnée à ceux qui voulaient les forcer à l’exil. Et c’est ce que le pape Léon a répété mercredi 27 août au terme de l’audience générale, s’associant explicitement à la déclaration des patriarches de Jérusalem : « Je supplie que tous les otages soient libérés, que l’on parvienne à un cessez-le-feu permanent, que l’on facilite l’entrée en tout sécurité de l’aide humanitaire et que le droit humanitaire soit intégralement respecté, en particulier l’obligation de protéger les populations civiles et l’interdiction des punitions collectives, de l’usage indiscriminé de la force et du déplacement forcé des populations ».

    Ce même 27 août, quelques heures plus tard, le cardinal Parolin lui-même, interrogé par des journalistes, s’associait aux déclarations du pape et des deux patriarches concernant l’expulsion des habitants de la ville de Gaza.

    Il est difficile d’entendre un message plus choral et plus unanime que celui exprimé par ces voix. Et sur un sujet aussi brûlant. Mais pour Léon – c’est désormais une évidence – c’est ainsi que l’autorité de gouvernement de l’Église doit être et apparaître.

    *

    On peut ajouter qu’en rendant de l’importance et de l’autorité à la secrétairerie d’État, le pape Léon a en fait marginalisé le rôle joué par la Communauté de Saint’Egidio en matière de relations internationales sous le pontificat de François.

    La rivalité entre Sant’Egidio et la Secrétairerie d’État était flagrante en particulier sur le sujet de la guerre en Ukraine, où leurs positions respectives étaient très éloignées l’une de l’autre, et où François partageait ouvertement l’option philo-russe de la Communauté.

    Une autre preuve du changement de cap mis silencieusement en œuvre par le pape Léon a été le peu d’importance donné le 26 juillet à la visite au Vatican du métropolite Antoine de Volokolamsk, numéro deux du patriarcat de Moscou et président du département pour les relations internationales.

    Au cours de l’été 2023, à l’occasion d’une précédente visite à Rome du métropolite Antoine puis de l’envoi à Moscou du cardinal Matteo Zuppi , membre historique de Sant’Egidio, en tant que délégué de François, il y avait eu bien plus de publicité, avec une insistance particulière sur les rapports amicaux entre le patriarche Antoine et les responsables de la Communauté, le fondateur Andrea Riccardi et le vice-président Adriano Roccucci, responsable des relations avec la Russie.

    Aujourd’hui, le Saint-Siège parle à nouveau d’une seule voix sur la guerre en Ukraine. Et il s’agit de la voix pro-européenne et atlantique exprimée clairement et unanimement par Léon et la Secrétairerie d’État, une voix qu’apprécie enfin l’héroïque Église grecque catholique d’Ukraine ainsi que son archevêque majeur Sviatoslav Chevtchouk, qui n’est à présent plus obligé de subir, en plus de l’impitoyable agression russe, les dégâts  collatéraux du « pacifisme » de Sant’Egidio et des incohérences du pape François.

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    Sandro Magister est le vaticaniste émérite de l'hebdomadaire L'Espresso.
    Tous les articles de son blog Settimo Cielo sont disponibles sur diakonos.be en langue française.

    Ainsi que l'index complet de tous les articles français de www.chiesa, son blog précédent.