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Témoignages - Page 226

  • Orthodoxie : le métropolite Hilarion au sujet de l’élection de Donald Trump : «Avec son élection apparaît l’espoir de l’amélioration de tout le système des relations internationales»

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    Lu sur le website « Orthodoxie »  cette interview du président du département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou :

    « Le métropolite de Volokolamsk Hilarion a accordé une interview à l’agence russe « Interfax Religion » au sujet de l’élection de Donald Trump, que nous reproduisons intégralement ci-dessous :

    – Monseigneur, comment évaluez-vous la victoire de Donald Trump aux élections présidentielles aux États-Unis ?

    – Les élections présidentielles sont une affaire interne des États-Unis d’Amérique. Nous ne sommes ici que des observateurs extérieurs. Mais j’ai suivi avec grand intérêt le développement des événements, particulièrement lors des dernières heures avant l’annonce des résultats. La chaîne télévisée CNN a fait une retransmission en direct, et le ton des commentaires changeait au fur et à mesure que tous les États, les uns après les autres, donnaient leur préférence à Trump. Mais à quel point ces estimations étaient-elles objectives ? Lorsque les élections elles-mêmes ont commencé, un favori s’est dessiné depuis le début. Cela a amené les commentateurs de CNN à un certain embarras, et je dirais même, à un choc. Ils se sont efforcés de trouver une explication, et chacun le faisait à sa façon. L’un accusait de tout le directeur du FBI, l’autre en est arrivé à dire que la Russie était coupable de tout. Il a dit à peu près ce qui suit : « Ce sont les premières élections dans l’histoire de l’Amérique quand l’ennemi s’en mêle directement ». Et il a nommé la Russie. Or, le peuple américain, au cours de toute la campagne pré-électorale avait la possibilité d’observer les candidats, d’écouter leurs interventions, évaluer leur approche des problèmes internationaux. Et il a fait son choix en conséquence. La rhétorique de Mme Clinton n’a pas convaincu la majorité des électeurs, et même le soutien actif du président en exercice Obama ne lui a pas ajouté des voix.

    – Qu’est-ce qui, à votre avis, a été décisif pour les électeurs américains ?

    – Le choix n’était pas seulement entre deux personnalités. En fait, la question suivante était posée aux Américains : voulez-vous que tout reste comme tel, ou voulez-vous des changements ? Et le peuple américain a voté pour les changements.

    – Qu’est-ce qui est important, pour vous personnellement dans ces élections ?

    – Pour moi, en tant que président du département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, c’est la question du Moyen Orient qui m’a particulièrement intéressé. La politique de l’Amérique au Moyen Orient, à commencer par le renversement de Saddam Hussein et jusqu’aux derniers événements en Syrie, a été, de mon point de vue, à courte vue et erronée. Renversant les uns après les autres les régimes existants dans les pays du Moyen Orient, soi-disant au nom de la démocratie, l’Amérique n’a apporté ni celle-ci, ni la liberté à la région. Au contraire, elle a provoqué le chaos, l’exil massif de la population civile, le génocide des minorités ethniques et religieuses. Les terroristes de « l’État islamique » n’auraient pas eu un tel succès en Syrie et en Irak s’ils n’avaient reçu de soutien international. Trump a parlé de tout cela directement et sans ambiguïté. Il a critiqué le gouvernement américain pour sa politique moyen-orientale, pour son refus de relations d’alliance avec la Russie. Et le peuple américain l’a entendu.

    – Quelle doit être l’attitude des Russes envers l’issue des élections aux États-Unis d’Amérique ?

    – Je ne pense pas que nous devions nous livrer à l’euphorie à l’occasion de la victoire du candidat républicain. Le temps montrera quel président il sera, s’il tient les promesses qu’il a données pendant la campagne électorale. Mais avec son élection apparaît l’espoir d’une amélioration de tout le système des relations internationales, pour la création d’une coalition du monde entier contre le terrorisme. »

    (source Interfax)

    Ref. le métropolite de Volokolamsk Hilarion au sujet de l’élection de Donald Trump : «Avec son élection apparaît l’espoir de l’amélioration de tout le système des relations internationales» 

     JPSC

  • La jeunesse a besoin d’exemples auxquels s’identifier avec force; offrons-lui ceux des saints

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    Une opinion de Martin Van Breusegem, jeune enseignant, sur le site de LaLibre.be :

    Pourquoi il faut parler des saints aux jeunes

    Hanouna, Benzema ou mère Teresa ? A côté des stars de la télé ou du ballon rond, l’Eglise propose des figures inspirantes et des modèles de vie pour chacun : les saints.

    Coincée entre Halloween, le 31 octobre, et le jour des Morts, le 2 novembre, la Toussaint est souvent éclipsée par ces deux fêtes. Tandis que la première occupe une grande partie de l’espace médiatique et commercial disponible, la seconde paraît se confondre confusément avec celle qui la précède. De nombreux Belges profitent en effet du jour férié qui leur est accordé le 1er novembre pour aller se recueillir sur les tombes des défunts de leur famille. Ils posent là un bel acte de fidélité envers leurs proches, inconnus du monde mais chers à leur cœur, qui sont peut-être pour eux, par certains aspects, des modèles de vie.

    A côté de ces familiers, ces personnes qui ne sont des exemples que pour nous seuls et que nous célébrons en fait le 2 novembre, l’Eglise nous propose d’autres modèles à la vie édifiante que nous fêtons la veille : les saints. Qu’est-ce que la sainteté ? "La sainteté, écrit sainte Thérèse de Lisieux, consiste à faire [la] volonté [de Dieu], à être ce qu’Il veut que nous soyons." Chacun est appelé à devenir saint, c’est-à-dire ce pour quoi Dieu l’a créé. La Toussaint ne célèbre pas des hommes et des femmes parfaits mais fait mémoire de personnes qui ont répondu positivement à cette invitation. Elles sont, de cette manière, devenues pleinement elles-mêmes.

    Sainte Thérèse ajoute que "les grands saints peuvent être comparés au lys et aux roses" mais que, dans le même jardin, il en existe aussi de plus petits, tels des "pâquerettes ou des violettes", sans lesquels "la nature perdrait sa parure printanière"ou sa diversité. La sainteté est donc bien l’affaire de tous. Cette vocation à la sainteté a des implications concrètes, non seulement dans la vie de ceux qui souhaitent y répondre mais, plus largement, dans leur entourage qu’elles sont appelées à illuminer.

    Dans la conduite de sa propre vie, il est bon de disposer de modèles. Le fils prendra exemple sur le père, l’élève sur le maître, la société tout entière sur ceux qui ont marqué son Histoire, parmi lesquels les saints, présentés en exemple par l’Eglise. En tant qu’enseignant, je côtoie des jeunes chaque jour. L’exercice de mon métier m’apprend que brandir abstraitement valeurs et idéaux, dans l’espoir de contribuer à la construction d’hommes et de femmes accomplis, est insuffisant. J’aurai beau répéter à mes élèves qu’il faut, par exemple, qu’ils s’engagent, qu’ils soient dévoués : rien n’y fera ou presque. Ces mots peuvent même susciter l’ennui, voire le mépris, dès lors qu’ils sont assénés à longueur de temps. Je pense que le don de soi et l’engagement, entre autres valeurs, n’auront vraiment de sens pour eux que si elles sont incarnées.

    Aussi, parlons-leur du père Damien qui a œuvré jusqu’à sa mort pour les lépreux. Canonisé en 2009, ce "martyr de la charité" ira jusqu’à donner sa vie pour les exclus parmi lesquels il vivait. Evoquons avec eux la figure de sœur Emmanuelle qui, partie de Belgique, passa sa vie entière au milieu des déshérités du Caire, s’engageant pour plus de solidarité. Comme l’écrit le philosophe français François-Xavier Bellamy, "à travers chacune de ces figures particulières, […] nous sommes conduits vers un enseignement dont la portée est universelle".

    Les saints sont des modèles parce qu’ils offrent un exemple de vie vécue pour les autres. Or, pour grandir, la jeunesse a besoin d’exemples auxquels s’identifier avec force, de figures inspirantes et de références solides. Offrons-leur ! La Toussaint n’est pas la fête de la mort mais bien un appel à la vie adressé à tous ! Pas une demi-vie ou une vie boiteuse, mais une vie pleinement vécue. Celles d’hommes et de femmes accomplis, prenant appui sur les modèles de sainteté proposés par l’Eglise.

  • Le pape salue la mémoire de l'empereur Charles de Habsbourg

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    Du site web de Radio Vatican :

    Le Pape rencontre les Habsbourg et salue la mémoire de Charles

    Le Pape François et la famille des Habsbourg - OSS_ROM

    (RV) La mémoire de Charles de Habsbourg, dernier empereur d’Autriche-Hongrie (1916-1918), a été au coeur de l’audience que le Pape François a accordé aux membres de la famille des Habsbourg ce samedi 5 novembre 2016 dans la matinée, salle Clémentine. Charles, bienheureux de l’Église, montait sur le trône d’une des plus vieilles monarchies d’Europe il y a cent ans, en pleine Première Guerre mondiale. Il avait abdiqué et était mort en exil quelques années plus tard en 1922.

    « Charles fut d’abord et avant tout un bon père de famille, et comme tel, un serviteur de la vie et de la paix. Il avait connu la guerre, ayant été simple soldat au début de la Première Guerre mondiale. Parvenu au trône en 1916, et sensible à la parole du pape Benoît XV, il s’est engagé de toutes ses forces en faveur de la paix, au risque d’être incompris et raillé. En cela également, il nous offre un exemple très actuel, et nous pouvons l’invoquer comme intercesseur pour obtenir de Dieu la paix pour l’humanité » a ainsi déclaré le Pape aux descendants du dernier empereur d’Autriche-Hongrie.

    Les membres de cette famille autrichienne sont venus à Rome pour effectuer le pèlerinage jubilaire. Parmi eux, certains sont engagés dans des organisations de solidarité et de promotion de la personne humaine et de la culture, ainsi que dans la promotion de l’Europe comme « maison commune fondée sur des valeurs humaines et chrétiennes ». D’autres membres ont choisi d’entrée dans la vie religieuse, soit comme prêtres soit dans des instituts de vie consacrée. (XS)

  • Liège : une messe des artistes chaque premier dimanche du mois à l’église du Saint-Sacrement

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    En la Solennité de la fête de saint Hubert ce dimanche 6 novembre, à la messe dominicale de 10h à l’église du Saint-Sacrement (Boulevard d’Avroy, 132) la musique dédiée au culte sera une fois de plus mise à l’honneur: avec la messe grégorienne de saint-Hubert (schola ), des improvisations à l’orgue sur le plain-chant (Patrick Wilwerth, professeur au conservatoire de Verviers) et plusieurs duos pour violons de Vivaldi, Dancla et Haydn (interprétés par Anne Sylvie Primo et Frédéric Vandendunghen, membres de l’Ensemble Darius et de l’Orchestre de Chambre de Liège).

    Affiche-messe prem dimanche.jpg

     

    JPSC

  • Liège, 24 novembre : NightFever "Que veux-tu que je fasse pour toi ?"

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    Le grand rendez-vous des jeunes liégeois en quête de sens

    NightFeverLiege ce jeudi 24 novembre

    Le rendez-vous des jeunes liégeois en quête de sens

    Seconde NightFever de l'année, à l'église saint-Jean.
    La question t'es posée: "Que veux-tu que je fasse pour toi?"
    C'est aussi la demande de Jésus à l'aveugle Barthimée.
    L'eucharistie sera présidée par notre ami Thomas Sabbadini, récemment ordonné.

    Le thème de cette nouvelle année : "NightFever Meets Jesus", ou comment Jésus a t'il rencontré ses contemporains ?

    Rejoignez sur Facebook l'évènement de ce jeudi 24 novembre

    Venez aussi allumer une bougie et prier pour la paix. Elle symbolise aussi votre intention, peu importe si c’est de la joie ou un remerciement, si vous êtes en deuil, si vous êtes soucieux, ou tout simplement bouleversé. De la bonne musique, adoration, ambiance feutrée, un vrai coeur à coeur avec Jésus.

    • 19h30: messe festive animée par les jeunes
    • 20h00: accueil et partage
    • 20h15: veillée NightFever (ambiance feutrée, adoration, chants, réconciliation)
    • 21h00: début de l'accueil & talk au "42"
    • 22h00: fin de la veillée

    Eglise Saint-Jean, Place Xavier Neujean, 4000 Liege

    Invitez vos amis et vrais amis à l'évènement de ce jeudi 24 novembre


    - Jasmine (21) : Beautiful! Nous reviendrons certainement. Je suis heureuse que vous apportiez Jésus et Dieu si proche.
    - Bexxi (19) : Je suis entrée pour la première fois dans l’église. La lumière dégage une puissance qui m’interpelle.
    - Stefanie (20): Une merveilleuse surprise, je viens de la gare … Le Night Fever était exactement ce que je cherchais depuis des semaines … comme un signe de Dieu. Je vous remercie!
    - Jose (44) : Je vous remercie de tout mon cœur, très impressionnant.

    Prochaines NightFever à St-Jean Liège:

    • Jeu 23/2, avec le père Rodney Barlathier, jeune prêtre salésien, rencontre du bon larron, "Jésus, souviens-toi de moi", Lc 23,39 
    • Jeu 27/4, avec l'abbé Vincent Jemine, Curé de Liège à Neupré-Sart-Tilman, rencontre de la samaritaine, "Donne moi à boire", Jn 4, 3
    • Jeu 15/6, Fête-Dieu, à la Cathédrale, depuis 1246... !!

    Nightfever 21h30-23h00

    A Liège, le projet NigthFever est porté par la plupart des groupes et communautés qui s’impliquent dans la pastorale des jeunes et des étudiants: SDJ, Emmanuel, Chemin Neuf, Dominicains, Salésiens, Jésuites, MEJ, Renouveau, Jesus Trip, Frères de Saint-Jean, etc.. Le team de Liège collabore avec les teams de NightFever Bruxelles, Leuven et à l'international. A Liège, la cité Ardente, nous avons souhaité combiner un module « causeries et rencontres » dans la cadre du pub le "42″ afin de favoriser et développer un réseau d’amitiés.

    Plus d'infos:

  • Qui êtes-vous, Jean-Frédéric Poisson ?

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    Jean-Frédéric Poisson - Avant, j'aimais pas la politique

  • La fille aînée d'Asia Bibi témoigne de l'état de santé de sa mère

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    Du site web de christianophobie.fr :

    Asia Bibi : entretien exclusif avec sa fille Eisham

    Le site MasLibres.org vient de diffuser un entretien exclusif avec Eisham Ashiq, la fille aînée d’Asia Bibi, qui a pu rencontrer sa mère voici deux mois. Elle donne beaucoup d’informations sur la santé délicate de sa maman qu’elle a trouvée très triste et qui nous appelle à la prière. Cette courte vidéo est sous-titrée en français.

    Source : ACI Prensa, 2 novembre

  • Le membre fantôme de l’Eglise en Chine

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    En Chine populaire, sur le continent, les monastères catholiques de vie contemplative sont à ce jour encore officiellement interdits. Seule l’Eglise diocésaine a droit de cité. On peut toutefois noter que la première abbaye trappiste à avoir été fondée en Asie l’a été en Chine. C’était en 1883, lorsque Notre-Dame de Consolation fut fondée à Yangjiaping, au nord-ouest de Pékin, qui essaima en 1928 avec le monastère Notre-Dame de Liesse, installé près de Zhengding, dans la province du Hebei. Dispersées après 1949, ces communautés se replièrent en partie à Hongkong où, en 1950, elles fondèrent Notre-Dame de Joie, sur l’île de Lantau, un monastère qui a été élevé au rang d’abbaye en 1999. Plus récemment, en 2010, des trappistines venues d’Indonésie ont fondé une communauté à Macao. Cette absence relative des ordres contemplatifs en Chine populaire interroge. De Michel Chambon sur le site « Eglises d’Asie » :

    "Les éternelles négociations qui se poursuivent entre Rome et Pékin révèlent en contraste une approche de l’Eglise en Chine qu’il serait temps de questionner. Du fait d’une focalisation sur la nomination des évêques en Chine, on est tenté de penser que l’Eglise est uniquement une affaire de diocèses et d’évêques. De même, les multiples analyses et statistiques sur l’Eglise en Chine se préoccupent d’abord du nombre d’évêques, de prêtres, de séminaristes, de religieuses, du découpage des diocèses et des paroisses, ou encore du développement et de l’impact des services sociaux portés par l’Eglise. Mais toutes ces informations laissent dans l’ombre une partie de l’Eglise à laquelle la Tradition accorde pourtant la plus haute importance : la présence monastique.

    Il est surprenant de constater combien la majorité des réflexions sur l’Eglise en Chine considère le corps du Christ uniquement sous son angle séculier. Les seuls religieux évoqués sont les religieuses apostoliques, toutes engagées dans l’administration des paroisses et les services sociaux (maisons de retraite, jardins d’enfants). Dès lors, le risque est que l’Eglise apparaisse seulement comme une administration encadrant des populations – ce qui ne peut qu’inquiéter l’administration officielle et légitime : le gouvernement chinois. 

    Où est donc passée l’Eglise régulière ? Pourquoi la vie monastique en Chine préoccupe si peu nos analystes et responsables ? 

    Du côté de l’Eglise catholique universelle, les impulsions données par le Concile de Trente puis par Vatican II ont massivement orienté l’Eglise romaine à se structurer sur une base territoriale et administrative. Contrairement à l’Eglise grégorienne qui donnait la priorité aux réseaux des monastères conçus tels des centres de rayonnement spirituel attirant les croyants (tradition encore vive chez certaines Eglises orthodoxes et orientales), l’Eglise catholique moderne est devenue une entité soucieuse de couvrir des territoires, de tenir des registres détaillés et d’encadrer les populations via de multiples services sociaux. 

    En Europe, et particulièrement en France, cette restructuration du catholicisme n’a pourtant pas provoqué la disparition des monastères. Aujourd’hui encore, à l’heure où les clergés diocésains sont en crise profonde, les monastères attirent, rayonnent et fécondent bien au-delà de leur clôture.

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  • Face à la déchristianisation de l’Europe : plaidoyer pour un christianisme à deux vitesses

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    Dans un livre d’entretiens avec Monseigneur Léonard réalisé récemment par le philosophe agnostique Drieu Godefridi (1), on peut notamment lire (pp.137-141) ces réflexions de l’ancien primat de Belgique sur la « pastorale » pratiquée aujourd’hui par l’Eglise, du haut en bas de sa hiérarchie :

    Drieu Godefridi :

    godefridi.jpgQuand on regarde l’évolution des choses dans la société européenne contemporaine, au-delà même des questions démographiques, on ne peut pas nier un phénomène qui est la déchristianisation, y compris dans des terres qui sont restées catholiques très longtemps, telle que la Flandre il y a encore trente ou quarante années. Je sais que vous avez une conception qualitative en quelque sorte du catholicisme. Vous préférez un catholique fervent, cohérent et intense, plutôt qu’une dizaine de personnes qui, finalement, sont dans le simulacre du rite. Mais est-ce que, dans le cadre européen, ce recul quantitatif massif de l’Eglise catholique est à caractériser comme un échec, fut-il ponctuel et temporaire, ou pas ?

    Mgr Léonard :

    Léonard.jpg« Il y a beaucoup de chose à répondre sur une telle question. C’est un échec et en même temps c’est une chance. Dans les décennies qui ont précédé, où nous avons connu dans pas mal de pays d’Europe, notamment la Belgique , un catholicisme très marquant dans la société, faisant même parfois un peu la pluie et le beau temps – et parfois un peu trop –cela avait ses avantages – on avait une société qui était très imprégnée de la foi et des valeurs chrétiennes, mais il manquait peut-être une conviction très personnelle. On était mis sur des rails dès l’enfance : la paroisse, l’école, la famille, les mouvements de jeunesse. C’était beau, mais qu’y avait-il  derrière, dans les profondeurs du cœur et de l’âme humaine ? Aujourd’hui, dans cette situation que l’on peut qualifier d’échec, car marquée par un recul quantitatif, il y a l’aspect positif que, si quelqu’un  désormais est catholique, il le sera davantage par un choix personnel. Cela, c’est un gain. Donc, oui, il y a un échec, mais un échec qui correspond aussi à une chance qui est offerte.

    Maintenant, d’où vient cet échec ? Il y a des causes multiples. Mais, du point de vue même de l’Eglise, je pense que la stratégie que l’on a adoptée, dans la foulée du concile Vatican II –je n’incrimine pas le concile comme tel, mais la lecture que l’on en a fait- n’était pas la bonne. On a cru que c’était en horizontalisant la foi et la pratique chrétiennes, en s’adaptant au monde ambiant, qu’on allait toucher les masses. Je pense que cette idée d’un christianisme un peu plus polyvalent, un peu plus édulcoré, ou bien, comme dans la série Assimil, un christianisme sans peine, ce nétait pas le bon calcul. La foi doit être à certains égards à contre-courant. Elle doit s’inculturer bien sûr dans le monde présent, mais elle doit aussi toujours attester une différence, comme Paul l’écrit  Aux Romains, au chapitre douzième : ne vous modelez pas sur le monde présent. Pourtant, Paul était bien présent au monde de son temps, il employait tous les moyens disponibles pour toucher les gens et il avait une bonne culture grecque en plus de sa culture juive. Mais, en même temps, il y avait chez lui le tranchant d’une différence. Et, à long terme, cela me semble plus efficace. Cela attire, cela touche, cela bouleverse les cœurs. Je crois que l’on a trop visé un christianisme gentil, un christianisme de connivence, sympathique, qui ne tranche pas trop, qui ne veut pas trop effrayer, complice de ce que vit le monde – et pas assez, comme l’aurait dit Dietrich Bonhoeffer, ce grand résistant protestant face à l’idéologie nazie, un christianisme confessant, qui s’affiche et qui ne cache pas son identité. Je crois qu’à long  terme c’est plus performant.

    Donc, j’ai toujours plaidé -mais j’emploie une expression qui peut provoquer une réaction de défense –pour un christianisme à deux vitesses. Dès qu’ils entendent cette expression, les gens vous soupçonnent d’élitisme, d’aristocratisme. Mais je pense que nous devons, dans la pastorale de ce temps, d’une part accueillir le tout-venant, les gens comme ils sont, qui nous demandent des services, des sacrements, des cérémonies, avec une motivation chrétienne parfois très limitée. Il faut les accueillir et faire un bout de chemin avec eux.  D’autre part, il faut qu’il y ait aussi une proposition plus exigeante, pour une minorité sans doute, mais qui sera un peu comme le sel de la terre ou le levain dans la pâte. Elles sont révélatrices, ces paroles de Jésus, quand il dit : n’aie pas peur, petit troupeau. Et, d’autre part, il emploie la comparaison du sel dans les aliments et du levain dans la pâte. La pâte ne peut pas être tout entière du levain. Le levain est une petite partie incorporée dans la pâte. Et dans les aliments, il n’y a pas que du sel. Il y a les aliments et le sel qui leur ajoute une saveur. Jésus parle donc d’une minorité. Il n’a pas l’air d’imaginer une société qui est tout entière le sel de l’Evangile, tout entière le levain dans la pâte. Il s’agit bien d’une minorité, mais qui est significative. C’est ce que j’entends par une pastorale, une attitude ecclésiale, à deux vitesses

    On accueille le tout-venant, on le respecte et on fait un bon chemin avec lui. Et, d’autre part, on a aussi une pastorale plus pointue, plus centrée sur l’essentiel, minoritaire peut-être, mais qui peut représenter une saveur supplémentaire.

    Or, on a adopté globalement beaucoup trop une pastorale de l’ouverture tous azimuts. Mais, quand on ouvre toutes les portes et toutes les fenêtres, le parfum de l’Evangile risque de s’éventer. Il faut trouver le bon équilibre entre ces deux dimensions. Il me semble que l’on a trop misé, dans la foulée d’un Vatican II réinterprété, sur l’ouverture : ne pas trop accentuer les différences, chercher d’abord à rejoindre les gens, à se faire bien voir, etc.  A long terme, je crois que ce n’est pas payant et que cela renforce l’échec évoqué dans votre question ».

     (1) Un évêque dans le siècle, Monseigneur Léonard interrogé par Drieu Godefridi, préface de Richard Miller, 195 pp., les éditions du CEP (Créations-Europe-Perspectives), 2016.

    JPSC

    Lire aussi : monseigneur-leonard-un-eveque-dans-le-siecle

  • Quand un Président de la République consacre son pays aux Sacrés Coeurs de Jésus et de Marie

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    Le 21 octobre dernier, le président du Pérou, Pedro Pablo Kuczynski, a consacré son pays aux Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie (source

    « Moi, Pedro Pablo Kuczynski, Président de la République du Pérou, avec l’autorité qui m’a été conférée, je fais un acte de consécration de ma personne, de ma famille, en présence de mon épouse, et de la République du Pérou à l’amour et à la protection de Dieu tout-puissant par l’intercession du Sacré-Cœur de Jésus et du Cœur Immaculé de Marie.

    « Je remets entre Ses mains amoureuses mon gouvernement avec tous les travailleurs et citoyens qui sont sous ma responsabilité. J’offre à Dieu tout-puissant mes pensées et décisions comme Président afin que je les utilise pour le bien de notre pays et que je sois toujours conscient dans ma gouvernance des dix commandements. Je demande à Dieu qu’à travers l’intercession du Sacré-Cœur de Jésus et du Cœur Immaculé de Marie, Il écoute et accepte mon acte de consécration et couvre notre pays de Sa protection particulière.

    « En faisant cette demande je demande pardon à Dieu pour toutes les transgressions qui ont été commises dans le passé, toutes celles qui ont été faites sous la République et pour toutes les décisions qui ont été prises en opposition à Ses commandements et je lui demande Son aide pour changer tout ce qui nous sépare de Lui.

    « Moi, Pedro Pablo Kuczynski, en tant que Président de la République du Pérou, je proclame ce serment solennel devant Dieu et les citoyens de notre pays, aujourd’hui, 21 octobre 2016. »

  • Peter Seewald témoigne de la foi de Benoît XVI

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    Lu sur Terredecompassion.com :

    La foi de Benoit XVI, témoignage de Peter Seewald 

    Le 21 octobre dernier, le biographe de Benoît XVI évoquait ses longs entretiens avec le pape émérite, publiés sous le titre de « Dernières conversations ». Dans le grand amphithéâtre de l'université Catholique du Sacré-Cœur de Milan, il proposait une « promenade dans la vie d'un géant de la pensée, doté d'une simplicité contagieuse ». Extraits de sa conférence.  

    Un approfondissement inatendu 

    « Je pensais qu'après la démission du pape ma carrière de journaliste auprès de Ratzinger finissait là. Au contraire la réalité fut tout autre, puisque mes visites au Vatican et les rencontres avec Benoit XVI se sont intensifiées. Je me suis rendu compte qu'avec ces entretiens je possédais un trésor. J'avais dans les mains un texte historique et il n'était pas juste que le monde ne le connaisse pas. »

    « Benoit XVI ne voulait pas qu'une biographie sorte avant sa mort mais j'ai beaucoup insisté, et le pape émérite l'a permis à une seule condition : que le pape François accepte. »

    « Je me suis rendu compte combien s'était répandue une fausse image de Ratzinger et de son pontificat. Et que cela allait contre la vérité historique. En effet, il a été dit que le choix de l'élection du pape était une erreur et que du coup sa démission le confirmait. »

    Pour Seewald la thèse n'est pas seulement fausse, elle est aussi dangereuse car elle nous empêche de nous ouvrir à son message. Selon le journaliste, Benoit XVI est un géant de la pensée, non content d'une œuvre théologique qui aurait déjà suffi à marquer l'histoire, son pontificat a eu un très grand succès, si l'on en juge ne serait-ce que par le tirage astronomique de ses encycliques.

    Une foi poétique et musicale 

    « C'est un livre très personnel, explique Seewald, dans ce livre je n'ai pas voulu parler du magnifique théologien, ni du grand intellectuel, cela je l'ai fait dans mes autres livres, ici j'ai voulu m'intéresser à cette personnalité si charismatique, qui par exemple est prête à faire des choses que personne n'a jamais faites. J'ai aussi voulu montrer combien cette personne est humble. Comme en témoigne le fait qu'il n'a jamais vu sa vie comme une carrière mais plutôt comme un chemin. »

    « Sa foi, explique le journaliste, est extrêmement belle, poétique et musicale, Il y a une musique dans sa manière de parler. Benoit XVI possède une capacité de compositeur impressionnante. Ses paroles n'arrivent pas seulement à la tête mais aussi au cœur ».

    « C'est dommage que vous n'ayez pas eu la chance comme moi de le rencontrer tant de fois et de voir de près la sainteté qui s'exprime de manière si simple et contagieuse. Avec lui on rit beaucoup. Sur toute chose il a beaucoup d'humour. »

    La foi d'un enfant

    « En rencontrant le pape émérite on a l'impression d'avoir devant nous un homme qui vit déjà dans l'autre monde. Quand récemment je lui ai demandé s'il était content de fêter ses 90 ans, il m'a répondu : "Oh non, je n'espère pas !" »

    « Ce livre est une promenade dans la vie d'une personne qui n'a pas de précédent et qui est totalement accomplie dans la Foi » conclut le journaliste. Pour lui, « Benoit XVI est le catholicisme à l'état pur ! »

    « Qui lit ce livre se trouve immergé dans la joie et la paix » observe don Stefano Alberto, modérateur de la soirée. Seewald répond : «  A la fin de sa vie il reste le grand penseur et un grand maitre, mais il a la foi d'un enfant ».

    « Aujourd'hui, alors que nous vivons une période historique particulièrement obscure dans laquelle nous ne savons pas où nous allons, nous pouvons nous agripper à ce livre. Benoit XVI est la pierre sur laquelle nous pouvons construire l'Eglise du futur ».

    Source : Luca Fiore, La fede Bella di Benedetto, tracce.it, 21/10/2016

    Traduit de l'italien par Guénaëlle Rondot

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