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Témoignages - Page 230

  • Benoît XVI se livre : « personne ne m’a fait de chantage »

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    Lu sur le site web « Diakonos.be » :

    pape émérite.jpg

     

    Ratzinger se confesse dans le livre-entretien « Dernières conversations » qui vient de sortir en Italie. « Décider n’était pas mon fort mais je ne me considère pas comme un raté ».

    C’EST MOI QUI AI ÉCRIT MA RENONCIATION
    Ce texte de renonciation, c’est moi qui l’ait écrit. Je ne peux pas vous dire quand avec précision mais c’était tout au plus deux semaines avant. Je l’ai écrit en latin parce qu’une chose aussi importante doit se faire en latin. En outre, le latin est une langue que je maîtrise au point de pouvoir écrire de façon élégante. J’aurais également pu l’écrire en italien naturellement mais au risque de faire l’une ou l’autre erreur.

    ON NE ME FAISAIT PAS CHANTER
    Je ne me suis pas retiré sous la pression des événements et ce n’était pas non plus une fuite devant des situations que je me serais senti incapable d’affronter. Personne n’a cherché à me faire chanter. Je ne l’aurais de toute façon pas permis. Si on avait essayé de le faire, je serais resté parce qu’il ne faut pas partir sous la pression. Ce n’est pas vrai non plus que j’étais déçu ou quelque chose de ce genre. En fait, grâce à Dieu, j’étais dans l’état d’âme tranquille de celui qui a dépassé la difficulté. L’état d’âme de celui qui peut passer sereinement le témoin à son successeur.

    JE SUIS CONTENT DE MON SUCCESSEUR
    Mon successeur n’a certes pas voulu porter la mozette rouge. Cela ne m’a pas ému le moins du monde. Ce qui m’a en revanche touché, c’est que même avant d’apparaître au balcon, il ait cherché à me téléphoner mais il n’a pas réussi à me joindre parce que nous étions justement devant la télévision. La façon avec laquelle il a prié pour moi, ce moment de recueillement et enfin la cordialité avec laquelle il a salué la foule ont fait que l’étincelle s’est faite immédiatement. Personne ne s’attendait que ce soit lui. Moi je le connaissait, bien sûr, mais je n’avais pas pensé à lui. En ce sens, il s’agissait déjà d’une grosse surprise. Je n’avais pas pensé qu’il puisse se trouver dans la liste restreinte des candidats. Quand j’ai entendu son nom, j’ai eu un moment d’étonnement mais quand j’ai vu comment il parlait à Dieu d’une part et aux hommes d’autre part, j’ai été vraiment content. Et heureux.

    L’ÉGLISE EST VIVANTE
    L’élection d’un cardinal latino-américain signifie que l’Eglise est en mouvement, elle est dynamique, ouverte avec devant elle des perspectives de nouveaux développements. Elle n’est pas figée dans des schémas : il arrive toujours bien un élément surprenant qui possède sa dynamique propre capable de la renouveler en permanence. Ce qui est vraiment beau et encourageant dans notre époque c’est justement que des choses auxquelles on ne s’attendait pas arrivent et nous montrent que l’Eglise est vivante et déborde de nouvelles possibilités.

    LES RÉFORMES NE SONT PAS EXCESSIVES
    Chacun a son propre charisme. François est l’homme de la réforme pratique. Il a été longtemps archevêque, il connaît le métier, il a été supérieur des jésuites et il également le caractère adapté pour entreprendre des actions de nature organisationnelle. Je savais que ce n’était pas mon point fort.

    SUR LE LOBBY GAY AU VATICAN
    On m’avait en effet indiqué un groupe que nous avons dissous entretemps. Il était en fait signalé dans le rapport de la commission des trois cardinaux qu’on pouvait identifier un groupe de quatre ou de cinq personnes. Nous l’avons dissous. Est-ce que d’autres se formeront ? Je ne sais pas. De toute manière, on ne peut pas dire que le Vatican pullule de cas de ce genre.

    L’ÉGLISE CHANGE
    Il est évident que l’église abandonne toujours davantage les anciennes structures traditionnelles de la vie européenne, qu’elle change donc de visage et qu’en elle vivent des formes nouvelles. Il est également clair que la déchristianisation de l’Europe se poursuit et que l’élément chrétien disparaît chaque jour davantage de notre tissu social. En conséquence, l’Eglise doit trouver de nouvelles formes de présence, elle doit changer sa façon de se présenter. Nous sommes en train de vivre en changement d’époque mais on ne sait pas encore à quel moment l’on pourra dire avec précision que l’une ou l’autre a commencé.

    JE NE SUIS PAS UN RATÉ
    L’un de mes points faibles c’est que j’ai du mal à gouverner et à prendre des décisions. Sur ce point je suis en réalité davantage un professeur, quelqu’un qui réfléchit et médite sur les questions spirituelles. Le gouvernement pratique n’est pas mon fort et c’est certainement une faiblesse. Mais je n’arrive pas à me considérer comme un raté. Pendant huit ans, j’ai effectué mon service. Il y a eu des moments difficiles, il suffit par exemple de penser au scandale de la pédophilie et au cas Williamson ou encore au scandale Vatileaks ; mais somme toute c’était aussi une période au cours de laquelle de nombreuses personnes ont trouvé un nouveau chemin vers la foi et il y a également eu un grand mouvement positif.

    JE ME PRÉPARE À LA MORT
    Il faut se préparer à la mort. Non pas dans le sens de prendre ses dernières dispositions mais plutôt de vivre en se préparant à affronter l’ultime examen face à Dieu. A abandonner ce monde et à se trouver devant Lui et devant les saints, les amis et les ennemis. A accepter, disons, la finitude de cette vie et à se mettre en chemin pour rejoindre Dieu. Je cherche de le faire en pensant toujours que la fin s’approche. J’essaye de me préparer à ce moment et à le garder surtout à l’esprit en permanence. L’important n’est pas de se l’imaginer mais de vivre en étant pleinement conscient que toute la vie tend vers cette rencontre. 

    (Source : Il Corriere della sera)

    Ref. Benoît XVI se livre : « personne ne m’a fait de chantage »

    JPSC

  • Chine : les autorités multiplient les arrestations et les mises en garde après le décès de l’évêque de Wenzhou

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    L’agence EDA des missions étrangères de Paris  publie cette information illustrant la complexité de  la situation de l’Eglise en Chine :

    chine-eveque-zhu.jpg« Ce matin, Mgr Vincent Zhu Weifang (photo) est décédé. Agé de 90 ans, il était évêque de Wenzhou, dans la province du Zhejiang. Selon les informations dont nous disposons, ses obsèques, prévues pour être célébrées le 13 septembre, se préparent dans un climat de grande tension. La police multiplie en effet les mises en garde et les arrestations au sein de la communauté « clandestine » du diocèse et on est sans nouvelles de Mgr Shao Zhumin. Appartenant à la partie « clandestine » du diocèse de Wenzhou, Mgr Shao a été nommé en 2007 par Rome évêque coadjuteur du lieu ; à ce titre, d’un strict point de vue canonique, il doit prendre la succession de Mgr Zhu.

    La tension qui se fait jour à Wenzhou a, semble-t-il, été anticipée par les autorités. Le décès de Mgr Zhu, étant donné son état de santé, était prévisible et la police a très certainement pris les devants. En effet, Mgr Shao Zhumin a « disparu » depuis le 23 août dernier. On peut penser qu’il a été placé au secret par les autorités pour l’empêcher de présider la messe de funérailles de Mgr Zhu, une présence qui marquerait aux yeux de tous son autorité sur l’ensemble du diocèse. Outre Mgr Shao, le P. Paul Jiang Sunian, chancelier « clandestin » du diocèse, et un autre prêtre ont eux aussi « disparu ».

    Des obsèques qui se dérouleront sous haute surveillance

    Depuis l’annonce du décès de Mgr Zhu, des prêtres de la partie « clandestine » du diocèse ont par ailleurs été interpellés. D’autres ont reçu des coups de téléphone leur intimant l’ordre de ne pas assister aux obsèques de Mgr Zhu, mardi prochain.

    Selon une source locale citée par l'agence Ucanews, les autorités ont annoncé que l’assistance aux funérailles sera limitée à quatre cents personnes. « Même les prêtres « officiels » doivent obtenir une autorisation spéciale pour se rendre à Ma’ao, le village natal de l’évêque, où sa dépouille a été déposée dans une chapelle ardente », précise la même source.

    Ce climat de tension reflète la situation particulièrement complexe de l’Eglise en Chine, une tension sans doute aggravée par le fait que cette actualité se déroule à Wenzhou, ville où la présence chrétienne, protestante et catholique, est notablement importante et qui s’est trouvée au centre de la campagne d’abattage des croix placées au sommet des édifices religieux menée par les autorités depuis fin 2013 jusqu'au printemps 2016.

    Mgr Zhu appartient à cette génération de prêtres en Chine qui a connu la guerre mondiale, la guerre civile et l’emprise communiste sur le pays. Né le 10 décembre 1927 dans un district voisin de Wenzhou, Zhu Weifang a été ordonné prêtre en octobre 1954, cinq ans après la prise du pouvoir par Mao Zedong. Emporté par la persécution qui prépare la mise en place de l’Association patriotique des catholiques chinois, il est condamné à la rééducation par le travail et passe près de seize ans en camps, de 1955 à 1971. Il retournera en prison de 1982 à 1988 avant de recouvrer la liberté et de poursuivre son ministère de prêtre.

    Favoriser l’unité du diocèse

    En 2007, l’évêque « clandestin » de Wenzhou, Mgr Lin Xili, qui avait été ordonné à l’épiscopat dans la plus grande discrétion en 1992, est très âgé et affaibli par la maladie (il mourra deux ans plus tard, le 4 octobre 2009). En vue de favoriser l’unité entre les deux communautés « clandestine » et « officielle » de ce diocèse très dynamique, Rome décide de nommer comme ordinaire de Wenzhou, le P. Vincent Zhu Weifang, membre du clergé « officiel », avec comme coadjuteur le P. Shao Zhumin, membre du clergé « clandestin ». Le P. Zhu étant alors âgé de 81 ans et le P. Shao ayant 44 ans, il était entendu qu’à la mort de Mgr Zhu, Mgr Shao prendrait la direction du diocèse tout entier.

    En agissant ainsi, le Saint-Siège souhaitait favoriser l’unité de l’Eglise, dans un diocèse où les « clandestins » sont estimés à quelque 80 000 fidèles, les « officiels » étant moitié moins. L’unité recherchée par Rome s’est cependant heurtée aux méfiances des uns et des autres ainsi qu’aux manœuvres permanentes d’immixtion des autorités civiles dans la vie de l’Eglise. Ainsi, il y a quelques années, un administrateur, en la personne du P. Ma Xianshi, a été nommé au sein de la partie « officielle » afin d’assister Mgr Zhu, affaibli par l’âge. On ne sait si Mgr Zhu a procédé volontairement ou non à cette nomination, mais il est devenu clair que les autorités chinoises n’accepteraient pas que Mgr Shao prenne la succession de Mgr Zhu et qu’elles avaient leur candidat pour ce poste, à savoir le P. Ma, une personnalité qui par ailleurs ne fait pas l’unanimité au sein même de la partie « officielle » du diocèse.

    Un évêque « officiel » et indocile

    Aujourd’hui que Mgr Zhu est décédé, avant même que ses obsèques aient été célébrées, on ne peut que constater que les ingérences des autorités dans les affaires de l’Eglise se poursuivent, ainsi qu’en témoigne la « mise à l’écart » de Mgr Shao et les pressions exercées sur le clergé « clandestin ».

    Pour autant, Mgr Zhu et les prêtres de la partie « officielle » du diocèse pouvaient se montrer indociles envers le pouvoir. En juillet 2015, afin de protester contre la campagne d’abattage des croix, le vieil évêque avait publié, avec 26 de ses prêtres, une lettre ouverte pour appeler « les catholiques chinois et toutes les personnes animées par un sens de la justice à ne pas rester silencieux et à élever la voix ensemble ». Evoquant une « persécution qui se renforce », le prélat écrivait : « En tant que citoyens chinois, nous aspirons à une démocratie plus complète et à un véritable Etat de droit.» Avec plusieurs prêtres et derrière une banderole, Mgr Zhu était allé porter sa lettre aux autorités provinciales. En réponse, il lui avait été signifié qu’il devait se taire, faute de quoi lui et les catholiques de Wenzhou pourraient se retrouver en prison. 

    Le Zhejiang est cette province qui vient d’accueillir, à Hangzhou, les 4 et 5 septembre, le sommet du G20, sommet au cours duquel le pouvoir chinois a mis en scène la puissance retrouvée du pays. La ville avait été préalablement nettoyée de tout élément jugé potentiellement perturbateur. Pour des « raisons de sécurité », les lieux de culte situés dans le district où se tenait le sommet avaient ainsi été fermés.

    Rome et Pékin négocient

    Le décès de Mgr Zhu intervient quelques semaines après celui de Mgr Vincent Huang Shoucheng, évêque « clandestin » de Mindong, un diocèse très vivant de la province du Fujian. Là encore, la succession promet d’être délicate : Mgr Guo Xijin, coadjuteur « clandestin » de Mindong, devrait lui succéder, mais les autorités ne le reconnaissent pas comme évêque et le diocèse, dans sa partie « officielle », est dirigée depuis l'an 2000 par Mgr Zhang Silu, un des huit évêques illégitimes car ordonnés sans mandat pontifical.

    Dans le cas du diocèse de Wenzhou comme dans celui de Mindong, la question de la succession épiscopale intervient alors même que Rome et Pékin ont mené, au cours du mois d’août à Rome, une nouvelle session de négociations, lesquelles pourraient déboucher sur un accord qui concernerait, entre autres choses, le mode de désignation des évêques de l’Eglise en Chine.

    Ref. les autorités multiplient arrestations et mises en garde après le décès, à l’âge de 90 ans, de l’évêque de Wenzhou

     Un « accord » négocié  entre le Saint-Siège et la Chine communiste dans un tel esprit peut-il être autre chose qu’un marché de dupes ?

    JPSC

  • Science et foi : une émission de KTO pour le cinquantenaire de la mort de Georges Lemaître

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    " La Foi prise au mot " propose de parler de science, et même d'histoire des sciences, en évoquant Georges Lemaître, un des pères de la théorie du Big Bang, disparu il y a tout juste cinquante ans. En effet, son explication des observations de Hubble et sa théorie de l'" atome primitif " influèrent de manière décisive sur les théories scientifiques sur l'origine de l'univers. Qui fut donc Georges Lemaître ? Qui se rappelle encore que ce scientifique belge né en 1894 était aussi un prêtre? Comment parvint-il à sa théorie de l'atome primitif et quelle influence exerça-t-elle sur l'élaboration des théories scientifiques du début de l'univers ? Et surtout, comment parvint-il à concilier son oeuvre de scientifique avec son état de prêtre ? Pour répondre à ces questions Régis Burnet s'entoure de deux spécialistes de Georges Lemaître, et comme lui, membres de l'académie pontificale des sciences : Pierre Léna, astrophysicien, membre de l'Académie des Sciences, et Dominique Lambert, philosophe des sciences, professeur à l'Université de Namur et membre de l'Académie royale de Belgique.

     

    JPSC

  • Du temple à l'Eglise, le récit de Serge Abad-Gallardo, une belle histoire de rédemption

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    Un ami nous transmet ce beau témoignage retraçant, insiste-t-il, "un cheminement de conversion inattendu, celui d'un "chrétien" qui a cherché longtemps des réponses sur Dieu et le sens de la vie dans la seule Raison éclairée par les Lumières et qui a fini par trouver la paix de l'âme et une réponse à tous ses questionnements dans la véritable découverte du Christ dans la prière, les sacrements et finalement dans la personne de chaque malade qu'il a l'occasion d'accompagner en fin de vie depuis qu'il s'est engagé comme bénévole dans cette belle oeuvre de miséricorde. Une belle histoire de rédemption qui ne s'adresse pas uniquement aux franc-maçons. C'est aussi une leçon pour chacun d'entre nous : on ne trouve pas l'idéal du Christ dans l’orgueil des raisonnements intellectuels, mais plutôt dans un esprit d'humilité nourri par la prière et les sacrements de l'Eglise, qui nous aidera à traverser toutes les épreuves et à accepter le mystère de la souffrance."

    Narbonne : un frère au confessionnal (source)

    Le récit de Serge Abad-Gallardo, ancien franc-maçon, haut-fonctionnaire en poste au Grand Narbonne.

    La scène se passe un soir de février à Bastia. Elle tient lieu de titre dans l'ouvrage de Serge Abad-Gallardo : "J'ai frappé à la porte du temple"... Cette séquence, datée de 1989, ouvre un récit intriguant, celui d'une entrée en franc-maçonnerie.

    Haut fonctionnaire actuellement en poste au Grand Narbonne, après avoir tenu les rênes de l'office public HLM de la collectivité, Serge Abad-Gallardo a choisi de relater son parcours de frère en pleine crise spirituelle, au terme de 20 ans d'évolution au sein des loges du Droit humain, une émanation du Grand Orient. Son témoignage, publié aux Éditions Pierre Téqui, offre plusieurs niveaux de lectures. L'approche philosophique, théologique et spirituelle pose une grande question, celle de la compatibilité des engagements maçonniques et catholiques, de leurs antagonismes.

    Derrière la porte du temple...

    Les devoirs. "Le premier est le silence sur tout ce que vous pourrez entendre ou découvrir parmi nous (...). Le deuxième est de secourir vos frères et vos sœurs quand ils en auront besoin et de les aider de toutes vos forces physiques, morales et spirituelles. Le troisième devoir est de progresser et persévérer dans la recherche de vous-même."

    Le code. "'Il pleut !' Cette phrase codée permet d’obtenir instantanément le silence ou un changement de sujet lorsqu’un profane s’approche de francs-maçons."

    Les signes de reconnaissance. La poignée de main des apprentis, le premier grade, "consiste à appuyer trois fois sur l’espace entre le pouce et l’index de la main de l’autre." La griffe du maître : "L’index est recroquevillé comme une griffe d’oiseau rapace et son extrémité vient appuyer sur le poignet de l’autre main (...) Outre les mots secrets, placés dans une conversation courante et destinés à “tester” l’appartenance d’inconnus, cette reconnaissance amène de facto une proximité bien utile parfois (...)"

    PS. "Il était courant que mes frères et sœurs de l’époque plaisantent au sujet d’une certaine loge du Droit humain de Narbonne, en faisant remarquer que c’était une 'annexe' du Parti socialiste local, tant ses francs-maçons étaient quasiment tous militants ou sympathisants de ce parti."

    Gouvernement. L’auteur rappelle les liens maçonniques prêtés - sans être démontrés - à des ministres tels que Jean-Yves Le Drian et Stéphane Le Foll, ainsi qu’à Manuel Valls. Le doute subsiste également s’agissant de Christiane Taubira. Celle-ci se serait en tout cas, selon ses sources, déplacée, en tant qu’invitée, dans une loge du Grande Orient à Narbonne.

    "On apprend des choses un peu occultes"

    Puisant dans son vécu, lui qui a effectué une semaine de retraite dans une cellule de l'abbaye de Lagrasse et est devenu visiteur de malades, l'auteur arrive à une conclusion : "Plus je revenais à la foi, plus elle me semblait contradictoire avec mon engagement en franc-maçonnerie. On peut concilier les deux de manière tiède, mais je pense qu'on ne peut avoir un engagement honnête en franc-maçonnerie et une foi authentiquement catholique. Moi, mon dieu, ce n'est pas un horloger."

    Ce regard mordant, teinté d'une subjectivité assumée, est nourri par ses désillusions et ses frustrations. "Le parcours maçonnique est assez long, on se pose un tas de questions, analyse-t-il, on cherche le secret, on apprend petit à petit des tas de choses mystérieuses, ésotériques, plutôt occultes. J'ai fait mon chemin, mais, en ce qui me concerne, en matière de spiritualité, je n'ai rien trouvé."

    Fascination et fantasmes

    Loin de tout esprit de revanche, Serge Abad-Gallardo pointe une parole maçonniquement correcte et une certaine idée de la tolérance, sans pour autant faire le procès des frères. "Je n'ai pas écrit ce bouquin pour faire de la délation, souligne-t-il, d'ailleurs il n'y a pas de noms."

    Il y a beaucoup plus. L'auteur lève un coin du voile, sur cette curieuse chaîne humaine, source de fascination et de fantasmes. "Vous rencontrez des gens que vous ne rencontreriez pas autrement, confie-t-il, j'ai croisé ministre, préfet, sous-préfet, etc. Je ne sais pas si ces liens sont sains, en tout cas, ils existent. Certains vont utiliser le réseau pour arriver à des fins professionnelles ou politiques. Mais on ne fait pas carrière en entrant en franc-maçonnerie. Les affairistes, j'en ai croisé, mais, heureusement pour la franc-maçonnerie, ils sont minoritaires."

    Une plume alerte

    La singularité de ce récit, l'un de ses intérêts, tient dans ce voyage initiatique offert au lecteur. Tenu en haleine par une plume alerte, il est entraîné sur les pas de ce jeune architecte progressivement promu aux différents grades, d'apprenti, puis compagnon à vénérable maître. Des temples de Corse, à ceux de la Guyane, de la région parisienne et la Côte d'Azur, jusqu'à Narbonne, terre maçonnique s'il en est, le voilà éclairé d'une lumière crue sur les codes, les valeurs, les rites étonnants de cette société qui cultive le secret. Avec ce livre, voilà le profane enfin aux premières loges.

    # "J'ai frappé à la porte du temple, parcours d'un franc-maçon en crise spirituelle", préfacé par le père Michel, de l'abbaye Sainte-Marie de Lagrasse, Éditions Pierre Téqui (200 pages, 16€). L'ouvrage est vendu notamment à Cultura, où la séance de dédicace de l'auteur a rencontré un vif succès samedi...

  • Internet : « faire du buzz pour Jésus ? »

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    Lui-même présent sur les réseaux sociaux, le pape François a reçu le 29 août dernier au Vatican, Mark Zuckerberg, président-fondateur de Facebook. À cette occasion, Famille chrétienne interrogé le père Pierre Amar, l’un des rédacteurs du Padreblog, auteur d’Internet : le nouveau presbytère1, à paraître prochainement.

    Est-il possible de rassembler des brebis avec des souris ? Si oui, comment 

    Bien sûr ! Et tous les compteurs placés en bas de nos écrans en sont la preuve. Pas une seule vidéo ou article qui ne signale le nombre de « like », de « RT », de « followers » ou de « fans » obtenus. Certains chiffres donnent même le vertige : Internet brasse des multitudes ! En outre, une information peut être communiquée en un instant à toute la planète. Cette dimension mondiale ne peut que faire le bonheur de l’Église ainsi invitée à être toujours plus catholique, c’est-à-dire universelle.

    Ce rassemblement se fait surtout au moyen du plus vieux média du monde : le bouche-à-oreille, la rumeur. En anglais : le buzz. Il est l’ingrédient principal d’Internet. La vraie question est donc la suivante : peut-il exister, et à quelles conditions, un « buzz catho » ? Une étude sérieuse des évangiles peut donner une première réponse à cette question : en effet, Jésus aussi a fait du buzz. Lorsqu’il demande par exemple à ses apôtres : « au dire des foules, qui suis-je? » (Luc 9, 18) il se positionne par rapport à la rumeur, une rumeur relancée par les miracles et les prodiges qu’il opère, les paraboles qu’il invente, les enseignements qu’il proclame. Bref, le défi est clair : il faut faire du buzz pour Jésus ! Le pape François dit « faire du bruit ». C’est exactement pareil. Et s’il a reçu dernièrement en audience privée le fondateur de Facebook, dont le moteur est le buzz, c’est certainement parce qu’il est convaincu de tout cela.

    Evangélise-t-on de la même façon sur Internet que dans la « vraie » vie ?

    Oui. Mais pour être honnête, je ne crois pas que l’on puisse se convertir sur Internet. Nous sommes chrétiens, c’est-à-dire disciples d’une rencontre incarnée, celle de Dieu avec les hommes. Lorsque Dieu a voulu sauver le monde, il a envoyé son fils, et pas une lettre, un message ou... un mail ! De la même façon, il n’y pas de baptême sans eau qui mouille, d’onction des malades sans huile qui coule, de communion sacramentelle sans hostie consacrée et d’ordination sans imposition des mains. Lorsqu’on regarde la messe à la télévision, même en direct, ce n’est pas la réalité : c’est une image de la réalité. Il semble pour autant délicat de conclure hâtivement qu’il ne se passe rien. Internet, considéré comme un lieu et un instrument, pourrait être un intermédiaire au service d’une certaine communion spirituelle. D’ailleurs, le Net n’est-il pas d’abord, littéralement, un « filet », une « toile » pour attraper du monde ?

    Peut-on envisager que des cyber-missionnaires se consacrent uniquement à l’évangélisation sur Internet ?

    S’ils croient qu’ils vont convertir des foules, ils risquent d’attendre longtemps. Mais s’ils pensent que, par Internet, Jésus peut être connu, alors oui, je crois que le jeu en vaut la chandelle ! Entre nous, faire connaître le Christ n’est qu’une pure démarche informationnelle, de l’ordre du renseignement, le plus exact, le plus fidèle et le plus riche possible. Le web et sa capacité à rassembler des connaissances peut donc être mobilisé dans un seul but : connaître et faire connaître Jésus. Mais ce n’est que le début : car après la connaissance, vient ensuite la Rencontre et… l’amour ! Même Voltaire le reconnaît : « on ne peut désirer ce qu’on ne connaît pas » (Zaïre, acte 1, scène 1). On pourrait du coup conseiller deux étapes aux cyber-missionnaires que vous évoquez : quand, dans un premier temps, ils s’attachent à dire avec précision « oui, Jésus-Christ existe » puis, dans un deuxième temps, qu’ils se passionnent pour dire avec entrain, dynamisme et vigueur : « il peut exister pour toi », « toi qui lit cet article ou qui visite ce site ». 

    Vous parlez d’une « Pentecôte numérique » pour l’Église ? Qu’est-ce donc ? 

    Je pense qu’Internet bouleverse et continue de bouleverser la communication de l’Église, comme la Pentecôte a bouleversé les apôtres. Par exemple, de simples prêtres de terrain, curés de paroisses, animent aujourd’hui des communautés numériques importantes et donnent même le ton lors de polémiques d’envergure nationale. De simples laïcs qui ne cachent aucunement leur foi chrétienne bénéficient du même succès. Bien sûr, on se reconnaît ou pas, on aime ou on n’aime pas la tonalité des messages de ces figures numériques. Mais force est de constater que leurs réactions sont relayées, commentées, attaquées... renforçant significativement leur place dans le continent numérique. L’autre bouleversement, c’est que la notoriété numérique acquise par ces personnes – simples prêtres ou simples laïcs – s’est doublée en notoriété médiatique. Les médias scrutent leurs messages et leurs réactions, les insèrent parfois dans la rédaction d’un article de presse ou les invitent sur des plateaux télé et radio.

    Il me semble qu’une nouvelle forme d’apostolat est en train d’éclore pour l’Église qui est en France. Dans mon ouvrageje dresse un état des lieux, je relève quelques défis et j’appelle humblement à quelques conversions pour vivre au mieux cette Pentecôte. Comme il y a deux mille ans, elle a le même objectif : que chacun, dans sa langue, puisse entendre les merveilles du Salut offert par Jésus-Christ ! 

    Benjamin Coste

    1. Internet, le nouveau presbytère, Editions Artège, à paraître le 15 septembre 2016, 14,90€

    Ref. « Il faut faire du buzz pour Jésus ! »

    JPSC

  • Les femmes voilées en Belgique, un effet de mode ?

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    deuil lilian.jpgDans  la « Libre », Dorian de Meeûs pose trois questions sur le voile islamique en Belgique à Felice Dassetto, sociologue des religions, professeur émérite UCL et membre de l'Académie Royale de Belgique. 

    Le nombre de femmes voilées a-t-il augmenté en Belgique ces dernières années ?
     

    A ma connaissance, il n'y a pas de chiffres à ce sujet. Mais mon impression est plutôt en sens contraire. Le pic du port du foulard semble avoir été atteint dans les années 2010. Depuis lors, il me semble que la situation est stagnante. En regardant ces questions, il faut prendre en compte également la succession des générations. La population qui a été hautement concernée a été la première et surtout la deuxième génération. En raison de l'impact de la prédication salafiste et des Frères musulmans dans les années 2000. Après le 11 septembre 2001 et les interpellations mal ressenties par une jeunesse musulmane, un sursaut identitaire pieux, alimenté par les groupes cités a trouvé son expression féminine dans l'obligation du foulard. Les choses pourraient changer auprès des troisièmes, quatrièmes générations. C'est à suivre et cela demanderait des recherches ou du travail journalistique de fond, qui manquent. Il y a également des phénomènes en sens contraire, car certaines femmes commencent à comprendre qu'elles paient un prix cher -sur le plan de l'emploi- en suivant ces obligations, qui restituent la lettre plus que l'esprit. L'esprit étant celui de la pudeur et il concerne tant les femmes que les hommes. Malheureusement, de nombreux leaders musulmans pensent que la lettre prime sur l'esprit. 

    Comment expliquez-vous cette "mode" ou "tendance" depuis une dizaine d’années?
     

    La politisation et la médiatisation française autour du burkini, peut donner à penser qu'il y a là une surenchère nouvelle, ce qui ne me semble pas être le cas. Mais à condition de ne pas faire de la surenchère polémique de part et d'autre et de ne pas tomber dans des débats contreproductifs et, selon moi, erronés. Il peut y avoir un effet d'imitation, donc de mode. Mais l'impact plus grand est celui de la prédication, tant des salafistes que des Frères musulmans, qui ont fait de cet objet identitaire une marque de la "vraie" musulmane. Ils en ont également fait un drapeau: celui, avec les mosquées, de la présence de l'islam en Europe. Dans les discours saoudiens, à l'origine du salafisme, ce projet était et est, explicite. 

    En Belgique, le port du voile est-il un acte volontaire des femmes musulmanes ou est-ce le fruit d’une forte pression des hommes de la communauté musulmane ?
     

    L'analyse est la même partout en Europe ; il peut y avoir des cas d'injonction externe, mais je ne généraliserais pas. Je soulignerais plutôt que globalement, c’est un climat diffus au sein des communautés musulmanes, ainsi que dans l'ensemble du monde musulman, qui ont fait de cet objet un "absolu". Il faut ajouter également que pour une jeune musulmane de la deuxième génération, dans les années 2000, porter le foulard était parfois un condition pour trouver un "bon" mari. Enfin, il ne faut pas oublier que - aussi paradoxale que cela puisse paraître, porter un foulard dans certains quartiers à fort contrôle social, c'est également synonyme de liberté de mouvement sans être harcelés par des jeunes qui trainent aux stations de métro, par les rumeurs qui circulent dans la communauté. 

    Ref. Les femmes voilées en Belgique, un effet de mode ?

    Les signes identitaires religieux ou autres n’ont plus la cote  dans le monde sécularisé.  Il fut néanmoins un temps, pas si lointain, où il convenait pour les femmes occidentales de mettre un chapeau pour sortir. Et les hommes eux-mêmes portaient des couvre-chefs. Question de mode vestimentaire et sans doute plus pour les dames qui se couvraient d’une mantille ou d’un « fichu » à l’église. Si vraiment le foulard des musulmanes gêne les sécularistes sectaires,  pour qu’il ne soit  plus un porte-drapeau, la meilleure façon de faire est de ne plus le critiquer. Une attitude libérale lui ôtera ses attraits militants ou transgressifs des dogmes de la modernité avancée.

    JPSC

  • Programmation spéciale Mère Teresa sur KTO

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    Programmation spéciale Mère Teresa sur KTO

    Dimanche 4 septembre 2016 à 10h30, KTO retransmettra en direct la messe et la canonisation de la bienheureuse Mère Teresa de Calcutta en direct de Rome.

    La fondatrice des Missionnaires de la charité a été béatifiée par Jean-Paul II en 2003. Le 15 mars dernier, le Saint-Père a signé le décret pour la canonisation de Mère Teresa. 

    FILM

    Un film inédit, Mère Teresa, sera diffusée sur KTO dimanche 4 septembre à 20h40 pour la première partie et lundi 5 septembre à 20h40, pour la seconde.

    Production Rai Fiction, Lux Vide. Réalisation Fabrizio Costa, Olivia Hussey.

    • 1ère partie : Inde, fin des années 1940. La domination britannique a pris fin, mais la nouvelle nation indienne ne trouve pas la paix. Une guerre civile éclate entre hindous et musulmans. Les problèmes sociaux accablent les autorités, la ville souffre, avec ses faibles, ses malades, ses oubliés. Au milieu de cette misère vit une religieuse qui se donne à aider les plus pauvres : Mère Teresa.
    • 2nde partie : Mère Teresa est confrontée à de nombreuses autorités, mais avec le soutien de quelques amis visionnaires et jeunes religieuses passionnées, elle parvient à fonder son propre ordre missionnaire, les Missionnaires de la Charité. Elle poursuit sa mission sans relâche et obtient une reconnaissance internationale pour son travail en 1979 : le prix Nobel de la paix. Jusqu’à la fin de ses jours, elle continue à parcourir le monde pour répandre son message d'amour et de charité.

    Cliquez ici pour accéder à la page de l'émission sur le site de KTO

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  • Quand un franciscain d'Alep apporte son témoignage sur le nettoyage religieux en Syrie

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    Le témoignage très émouvant d'un franciscain d'Alep, au meeting de Rimini (23/8/2016) 

    SYRIE: OUVRONS LES YEUX SUR LE NETTOYAGE RELIGIEUX

    Firas Lutfi 23/08/2016 www.lanuovabq.it traduit sur le site Benoît-et-moi :

    Le Père Firas Lutfi, 41 ans, originaire de Hama en Syrie, frère mineur conventuel, est le vicaire de la paroisse Saint-François et le Supérieur du Collège de Terre Sainte à Alep. Invité ces jours-ci du Meeting de Rimini, il est intervenu samedi au rosaire public organisé à Rimini par le Comité Nazarat pour les chrétiens persécutés , en mémoire du Père Jacques Hamel.

    (...) Le texte qui suit est constitué de passages de son témoignage a bracio de samedi dernier, sur ce qui se passe à Alep et plus généralement dans la guerre en Syrie, et la persécution des chrétiens en Syrie et dans le nord de l'Irak.

    Dans cette guerre, le nombre de morts est approximativement de 380 mille, pour moitié des enfants et des femmes. C'est le drame le plus immense du XXIe siècle. Par rapport au début, aujourd'hui les choses sont très claires: il y a un scénario de lutte internationale, de grands intérêts politiques et économiques qui se jouent sur ce terrain. Ceux qui en paient les plus lourdes conséquences, ce sont des femmes et des enfants, des innocents.

    Depuis que la dernière route d'accès a été interrompue, Alep est devenue une grande prison. Avant le conflit, la ville avait 3 millions et demi d'habitants. Nous assistons aujourd'hui à un nettoyage ethnique et religieux peut-être jamais vu dans l'histoire de l'humanité. Les chrétiens étaient 150 mille, aujourd'hui, ils sont moins de 30 mille. Et ceux qui sont restés sont vraiment le 'petit troupeau' et ce sont les plus pauvres. Notre présence en tant que Franciscains est de nous tenir à leurs côtés concrètement.

    [...] Les djihadistes quand ils attaquent, attaquent avec des dizaines de milliers de soldats, ils font vraiment peur. En Irak, quand l'Etat islamique est entré dans la grande vallée de Ninive, et a fait table rase de 150 mille chrétiens qui y vivaient depuis deux mille ans, ils ont marqué les portes des chrétiens avec la lettre nun (Nassarah, chrétiens, ndlr), pour dire: le chrétien qui veut rester - mais personne n'est resté - doit payer le prix de sa présence, il doit être toléré, parce que, selon la loi islamique, dans un état où elle est appliquée sine glossa, un chrétien ne jouit pas des mêmes droits .

    [...] Au père Jacques Hamel, on a coupé la gorge au nom d'Allah. Un autre martyr - et j'ai eu l'honneur de recueillir sa dépouille -, le père Murad, a été abattu. Le Père Frans Van der Lugt également, un autre jésuite hollandais qui était resté à Homs dans la vieille ville, à côté des musulmans et des chrétiens, a été liquidé avec deux balles dans la tête, la veille du jour où ils sont arrivés à un accord entre le gouvernement et les «rebelles» (i.e. les djihadistes!). Ce ne sont pas les seuls martyrs qui ont donné leur sang pour le Christ, pour la cause de l'Evangile, mais ce sont des centaines de milliers d'innocents qui meurent.

    Voilà, ce courage, le martyre du sang, n'est peut-être pas demandé à chacun d'entre nous. Cependant, le mot martyr, qui vient du grec, désigne effectivemnt à la fois le martyre de la vie - vivre héroïquement la foi, l'espérance, la charité - et la disponibilité à offrir sa vie pour le Seigneur.

    Eh bien, le terrorisme, le fanatisme, le fondamentalisme ne sont pas seulement vécus au Moyen-Orient, voilà une raison de plus pour vous encourager à persévérer dans la prière afin que ce fondamentalisme, ce fanatisme ne touche jamais cette terre belle et bénie d'Italie. Que ce sang versé pour le Christ soit vraiment la fin de toute la haine, la semence d'une chrétienté plus authentique, selon l'Evangile.

    Après le martyre du Père Hamel, il y a eu le dimanche suivant la visite des [musulmans dans les] églises. Ces gestes sont bienvenus. Mais malheureusement, une dénonciation claire des grandes écoles de l'Islam, sur l'Isis et ses œuvres, n'a jamais eu lieu, il y a donc tout un chemin à faire. Nous encourageons à parvenir à ce courage de dire: plus jamais de violence au nom de la religion, au nom d'Allah.

    Allah dans l'Islam est le Dieu de miséricorde, le Dieu de la paix, et donc une lecture fondamentaliste du Coran porte un discours vraiment tragique, sanglant, exclusiviste. Donc, aidons nos frères musulmans à comprendre aussi le vrai visage de ce Dieu, qui est un Dieu vraiment miséricordieux, il n'est pas égoïste, c'est un Dieu qui est 'charité', c'est-à-dire relation, un amour qui se donne et ne pense pas seulement à lui-même.

    Il est clair que pour nous, cet amour infini a été manifesté à travers la personne de Jésus-Christ. Mais n'ayons pas peur de le dire! Tant de fois, au nom du pacifisme ou d'une peur de l'autre, nous nous refermons en nous-mêmes. Au lieu de cela, le geste du diocèse auquel appartient le Père Jacques, qui avait offert le terrain pour construire la mosquée, a malheureusement a été payé avec le martyre.

    C'est un discours vraiment brûlant, aujourd'hui, mais une façon de ne pas avoir peur est aussi de revenir aux racines de notre foi. En Orient, nous n'avons pas peur de dire la vérité, et même de donner notre sang suivant l'exemple du Père Jacques, du Père Mourad, du Père Van der Lugt. Si le Seigneur le veut, nous n'avons pas peur de le faire, parce que dans ces terres il y a les racines du christianisme: l'Évangile, la vie apostolique, la vie de Jésus, de la Vierge Marie, la vie missionnaire de saint Paul, de Barnabé et de Luc qui a écrit le troisième évangile sont là, à Antioche, Jérusalem, en Syrie. Eh bien, si on coupe les racines de ce grand arbre du christianisme, le reste de l'arbre dessèche et finalement il meurt. Voilà pourquoi il est important de nous unir tous aux souffrances, à la douleur de nos frères chrétiens, de nos sœurs qui souffrent la persécution, la faim, la soif.

    Au nom de toute la communauté du petit troupeau resté à Alep, je voudrais sincèrement et avec toute la chaleur de mon cœur vous dire merci pour votre présence, pour ce que vous faites pour nous.
    Paix et bien.

  • Les 33 jours de Jean-Paul Ier, un témoignage inéluctable de ce qui est le fondement authentique de la vie dans l’Église et pour l’Église

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    De Marina Droujnina sur zenit.org :

    Jean-Paul Ier, « un expert des blessures de l’homme moderne », par le cardinal Parolin

    À l’occasion du 38e anniversaire de l’élection du pape

    Jean-Paul Ier

    Jean-Paul Ier

    Le pape Jean-Paul Ier fut « un expert des blessures de l’homme moderne et des besoins de la grande multitude des marginalisés qui vivent en dehors de l’opulence », a déclaré le cardinal Pietro Parolin le 25 août 2016.

    Le secrétaire d’État du Saint-Siège participait à la présentation d’un numéro spécial de la revue « Le Tre Venezie » publiée à l’occasion du 38e anniversaire de l’élection de Jean-Paul Ier, en Vénétie. Le cardinal Parolin en a écrit une des deux préfaces, tandis que l’autre est signé par le préfet de la Congrégation pour le Clergé, le cardinal Beniamino Stella, postulateur de la cause de béatification de Jean-Paul Ier.

    L’Osservatore Romano  rapporte des extraits de l’intervention du cardinal Parolin, rendant hommage au pape qui régna 33 jours et confiant sa « dévotion particulière » pour lui.

    En élisant le 26 août 1978 le cardinal Albino Luciani au siège de Pierre, les cardinaux se sont prononcés pour un homme « qui avait vécu au milieu du troupeau et pour le troupeau, a dit le cardinal Parolin, qui avait partagé la douleur de son peuple et en particulier des pauvres et des migrants, qui avait accompagné les chemins difficiles des prêtres de son temps ».

    Les cardinaux ont élu « le prêtre qui croit en la puissance de la prière, capable de défier l’indifférence avec amour », « un père, nourri de la sagesse humaine et sereine et de fortes vertus évangéliques ».  En laissant de côté les stratégies « politiques », les cardinaux se sont prononcés « uniquement selon un critère ecclésial qui met au centre la plus importante qualité de l’évêque : être pasteur ».

    C’est dans le « petit monde de la Vénétie », a poursuivi le cardinal Parolin, un monde rural marqué par le « sacrifice du travail », la recherche d’une « rédemption sociale » et les problèmes de l’émigration, que le pape Jean-Paul Ier a formé « sa sensibilité chrétienne, son ouverture humaine et culturelle, son intelligence pastorale et sociale ».

    Pour le secrétaire d’État, l’Eglise du pape Jean-Paul Ier « ne brille pas avec sa propre lumière, mais par (…) la lumière du Christ (lumen Christi) ». D’où le choix de porter « les vêtements de la pauvreté et de la simplicité », a expliqué le cardinal, non pas de la « pauvreté du populisme » qui alimente « l’histoire romantique et paternelle du modeste curé de campagne », mais de la pauvreté « historique et existentielle ».

    Dans la figure de Jean-Paul Ier il y avait « une coïncidence absolue entre ce qu’il enseignait et comment il vivait », a fait observer le cardinal Parolin.  En lui se conjuguait « le visage de douceur et celui de la fermeté, de la compréhension et de la rigueur, de la miséricorde et de la sécurité de la doctrine ».

    C’est pourquoi les 33 jours du pape Jean-Paul Ier ne furent pas une «parenthèse» ou «un court chapitre de l’histoire des papes », a noté le cardinal, mais plutôt « un témoignage solide et inéluctable de ce qui est l’essence, le fondement authentique de la vie dans l’Église et pour l’Église ».

  • A propos de la Liturgie : s’agenouiller a-t-il encore un sens ?

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    procession Benoit XVI.jpgDans les liturgies réformées, ce geste a pratiquement disparu. A la consécration,  même le fait de se lever se raréfie, et ceux qui prennent au moins la peine de s’incliner à la communion, reçue debout, ne sont sûrement pas les plus nombreux. Mais pourquoi? Prostration, agenouillement, inclination : ces trois attitudes liturgiques apparentées ont cependant des racines profondes dans toute l’histoire de nos rites religieux. Lu sur le site de la revue « Item » :

    Benoît XVI , dans son livre  « l’esprit de la liturgie »,  parue aux éditions « ad solem »,  parle dans le chapitre 2 du livre 4 de la « gestuelle » liturgique. Il parle de la « participation active » ; du « signe de la croix » ; de « l’agenouillement et de l’inclination » ; puis de la station debout et assise » ; puis il revient sur « l’inclination » dans son § 5 consacré à certains « gestes » liturgiques ; enfin il parle des paroles et du silence liturgique. Son exposé théologique et liturgique est fort intéressant. J’extrais, pour votre lecture de vacances, ce qu’il écrit sur « l’agenouillement et l’inclination ». Je crois que l’on peut difficilement faire une meilleure présentation de ces gestes liturgiques :

    ΩΩ

    On voudrait aujourd’hui nous détourner de l’agenouillement. Ce geste ne serait plus adapté, paraît-il, à notre culture, il ne conviendrait plus au chrétien adulte qui doit faire face à Dieu, debout ; ou encore il ne s’accorderait pas avec le statut de l’homme sauvé, car l’homme libéré par le Christ n’aurait plus à s’agenouiller. Les historiens nous rapportent que les Grecs et Romains considéraient l’agenouillement comme indigne de l’homme libre. Envers les dieux partiaux et querelleurs que nous décrivent les mythes, cette attitude se justifiait sans doute : à l’évidence ces dieux n’était pas « Dieu » même si l’on dépendait de leur pouvoir capricieux et qu’il importait de s’assurer leur faveur. Pour Plutarque et Théophraste l’agenouillement était le fait du superstitieux ; quant à Aristote, il qualifiait les prosternements de pratiques barbares (Rhétorique 1361, a, 36). Dans une certaine mesure, saint Augustin leur donne raison : ces faux dieux n’étaient que les masques des démons enfermant l’homme dans l’amour de l’argent, la servilité intéressée, l’égoïsme et la superstition. Seule l’humilité du Christ, nous dit-il, son amour jusqu’à la Croix, ont pu nous libérer de ces puissances. C’est précisément devant cette humilité que nous nous agenouillons. En effet l’agenouillement des chrétiens n’est pas une forme d’assimilations des mœurs ambiantes, c’est au contraire l’expression de la culture chrétienne qui à son tour transforme la culture existante à partir d’une connaissance et d’une expérience de Dieu nouvelles et plus profondes.

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  • Toulon, samedi 8 - dimanche 9 octobre 2016: la Bonne Nouvelle annoncée aux musulmans

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    JÉSUS LE MESSIE  

    La Bonne Nouvelle du Christ annoncée aux musulmans

     
     

    PROCHAIN FORUM à TOULON samedi 8 et dimanche 9 octobre 2016

    Annoncer l'Évangile aux musulmans

    Dans l'unité avec nos frères protestants

    8ème édition - Espace saint Jean Paul II - Domaine de la Castille - 83260 La Crau

    Intervenants :
    Monseigneur Dominique REY (évêque de Fréjus Toulon),
    Saïd OUJIBOU (pasteur évangélique),
    Mohamed Christophe BILEK (fondateur de ND de Kabylie et de ND de l'Accueil),
    Mustapha KRIM (ancien président de l'Église protestante d'Algérie)
    Abbé Fabrice LOISEAU (fondateur des missionnaires de la miséricorde divine)
    Père Pierre AGUILA (fondateur de la fraternité Jean Paul II)
    Père Paul-Elie CHEKNOUN (fraternité Jean Paul II)

    Je m'inscris au forum...

    Conférences, Tables Rondes,
    Ateliers, Témoignages,
    nombreux Stands d'associations, groupes de prière...

    Entrée gratuite - Inscription obligatoire

    Informations et vidéos sur notre site : Le forum, Les stands, Les interventions , Le programme 

     

    JPSC

  • Dans les pays slaves, la foi chrétienne est vivante

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    Pour « Famille chrétienne », Jean-Marie Dumont a interviewé Dom Samuel fondateur de la trappe de Novy Dvur en Tchéquie :

    Novy Dvur.jpg

    comme-un-feu-devorant_full_guide.jpgEXCLUSIF MAG - Dom Samuel, entré au monastère de Sept-Fons en 1983, a été l’un des fondateurs de l’abbaye de Novy Dvur, en République tchèque. Il vient de publier Comme un feu dévorant.  Nous l’avons interrogé lors de son récent passage en France.

    Comment se porte la trappe que vous avez contribué à fonder il y a quinze ans en République tchèque ?

    La fondation est devenue prieuré, puis abbaye. Des jeunes nous ont rejoints. Certains d’entre eux sont des convertis. Ils viennent de République tchèque, Slovaquie, Croatie, Slovénie, Pologne, Hongrie… Des pays qui sont parfois considérés avec une pointe de condescendance par l’Europe de l’Ouest, mais qui ont conservé certaines valeurs, fondements d’une société équilibrée, contestées pourtant dans la partie occidentale de l’Europe.

    La République tchèque est très déchristianisée…

    Deux personnes m’ont dit ce matin : « Vous venez du pays le plus déchristianisé d’Europe. » J’ai répondu : « Oui, mais après la France ! » C’était une sorte de provocation… Les catholiques, en République tchèque, sont une minorité, mais une minorité vivante.

    Dans le diocèse de Plzen, où nous sommes installés, il y a soixante-dix prêtres, dont la moyenne d’âge n’atteint pas 50 ans. Dans les pays slaves, la vie chrétienne est vivante et la société bienveillante à son égard, sans cette impression de découragement qu’on perçoit quelquefois dans l’Hexagone. Il ne faut pas idéaliser. Dans l’Église en France, il y a aussi de la vitalité. Mais vu de loin, on a l’impression d’un pays qui s’essouffle. Je n’ai pas cette impression en Europe centrale.

    Ce relatif « succès » de votre monastère a-t-il un lien avec les persécutions de l’époque communiste ?

    Le succès n’est pas une notion chrétienne. La vie du Seigneur fut-elle un succès ? Ce qui est vrai, ce que je crois profondément, c’est que Dieu continue à appeler des garçons et des filles à Le servir, dans l’Église. Si nous avons réussi à enraciner la communauté de Novy Dvur en République tchèque, si certains des jeunes que Dieu appelait ont accepté leur vocation et persévèrent, c’est d’abord parce que nous avions derrière nous l’expérience vivante de Sept-Fons. Et parce que nous avons essayé – très pauvrement et avec des échecs – de mettre en œuvre une pédagogie qui permette à des jeunes, inscrits dans la culture contemporaine, de prendre le temps de comprendre le sens de leur vocation, afin de l’accepter et d’y répondre.

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