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Témoignages - Page 56

  • Bruxelles, ce 23 juin : rencontre avec l'auteur de "Paroles de mères-veilleuses"

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    Paroles de mères-veilleuses : rencontre avec l'auteur

    Institut Européen de Bioéthique

    Ce vendredi 23 juin à Bruxelles :

    Au coeur de leurs quotidiens bousculés, les mères des enfants ou d’adultes en situation de handicap paient un lourd tribut : une charge mentale accrue, l’explosion des cellules familiales entraînant souvent une précarité financière marquée, la confrontation aux dédales administratifs laborieux, une incapacité matérielle de mener une vie professionnelle pleine et entière, outre la question inéluctable des lendemains : Que deviendront nos enfants sans nous ?

    Visibiliser les parcours de vie des Mamans d’enfants différents, leur donner la parole pour décrire leurs trajets quotidiens, leurs joies et leurs peines, leurs interrogations concrètes d’aujourd’hui et pour demain est une démarche essentielle pour faire avancer plus rapidement celles et ceux qui au sein des lieux de pouvoir ont l’obligation morale d’accélérer les dossiers et faire des droits les plus fondamentaux ainsi que des libertés attenantes une réalité tangible. (extraits du communiqué de la FNAC)

    C’est précisément la démarche qu’a effectuée Céline Fremault, députée, ancienne ministre en charge du handicap, en recueillant le vécu des mamans d’enfants différents, et celui de plusieurs d'entre eux.

    A l'invitation d'André du Bus et d'Estelle Maeckelbergh, elle viendra présenter son recueil de « Paroles de mères-veilleuses » le vendredi 23 juin à 18h00 à l’Arche Bruxelles, rue de Chambery 23 à 1040 Etterbeek.

    Vous y êtes les bienvenus !

  • Persécution et assassinats sont devenus le lot quotidien des catholiques nigérians

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    De Peter Pinedo sur le National Catholic Register :

    Un évêque nigérian décrit la persécution et les assassinats de catholiques : c'est devenu un phénomène quotidien

    L'évêque nigérian Wilfred Anagbe s'est entretenu avec l'ANC en juin 2023 pour évoquer la persécution et des meurtres de catholiques dans son pays, qui ont pris une telle ampleur ces dernières années que, selon lui, "c'est devenu un événement quotidien".

    19 juin 2023

    Le diocèse de Makurdi de Mgr Anagbe, dans l'État de Benue au Nigeria, fait partie des communautés les plus durement touchées par cette persécution de plus en plus violente.

    Le vendredi saint dernier, des dizaines de personnes ont été tuées lorsque des hommes armés musulmans ont attaqué une école primaire dans le village de Ngban, qui sert de refuge à une centaine de fermiers chrétiens déplacés et à leurs familles. L'attaque du 7 avril a fait 43 morts et plus de 40 blessés.

    "Si vous voyez la vidéo, vous allez pleurer", a déclaré l'évêque Anagbe. "Ils sont venus et les ont tous massacrés. "Et [malgré] tout ce qui s'est passé, il n'y a eu aucune arrestation. Le gouvernement n'est pas prêt à prendre des mesures à ce sujet", a-t-il ajouté. "Le Nigeria n'est pas un pays comme les États-Unis, où il y a des polices d'État", a expliqué Mgr Anagbe. "Si quelque chose se passe dans l'État de Benue, il faut un appel du quartier général [de la capitale] pour que la police s'en occupe. Donc, s'ils n'ont reçu aucune instruction, ils n'iront pas". "Dans cette situation, nous sommes en cage, nous ne pouvons rien à faire", déplore l'évêque.

    Une église assiégée

    Mgr Anagbe est évêque de Makurdi depuis 2015. Depuis qu'il est évêque, Mgr Anagbe dit avoir assisté à une "réalisation complète de l'agenda islamique".

    Bien que le gouvernement ait affirmé que la situation s'était améliorée, des groupes tels que les bergers fulanis nomades radicaux et la province d'Afrique de l'Ouest de l'État islamique (ISWAP), une branche d'ISIS, n'ont fait qu'augmenter leurs attaques contre les chrétiens. Avec les tribus peules qui empiétent de plus en plus sur les territoires chrétiens, même les régions majoritairement chrétiennes ne sont pas en sécurité.

    Selon Mgr Anagbe, l'État de Benue compte une population d'environ 6 millions de personnes qui sont "chrétiennes à 99 %." "Je vous le dis, il n'y a pas de peul autochtone dans l'État de Benue; alors ils viennent comme des envahisseurs ou des agresseurs", a déclaré l'évêque Anagbe.

    Depuis le début de l'année 2022, 140 attaques ont été perpétrées contre des chrétiens dans l'État de Benue, faisant au moins 591 victimes parmi les fidèles, selon Mgr Anagbe. En raison de ces attaques, l'évêque Anagbe a déclaré que plus de 1,5 million de chrétiens ont été déplacés de leurs maisons et de leurs villages dans le seul État de Benue.

    L'Aide à l'Église en détresse, une organisation internationale d'aide pastorale catholique, a largement documenté la situation dans le cadre de ses efforts d'assistance. Dans de nombreux cas, les hommes sont brutalement tués et les femmes et les enfants sont violés et envoyés en captivité pour la seule raison qu'ils sont chrétiens.

    Les chrétiens sont la cible

    L'évêque Anagbe a qualifié de "propagande" les affirmations selon lesquelles la violence au Nigeria serait due au changement climatique. "Ils disent que c'est à cause du changement climatique ; ce n'est pas vrai", a déclaré fermement l'évêque Anagbe. "En 1989, la déclaration d'Abuja prévoyait que le Nigeria deviendrait un État islamique ; c'est ce à quoi nous assistons progressivement aujourd'hui.  

    "Nous devrions être autorisés à adorer Dieu", a déclaré l'évêque Anagbe. "Aujourd'hui, dans certains endroits, on ne peut même pas aller à la messe et on y va sous haute surveillance, dans son propre pays, et cela ne devrait pas être le cas.

    En raison de la violence et des attaques constantes, l'État de Benue se trouve dans une situation de plus en plus désespérée. Selon Mgr Anagbe, des maisons, des écoles et des villages entiers sont régulièrement détruits. Malgré cette situation apparemment impossible, Mgr Anagbe a déclaré que ses fidèles et son diocèse continueront à faire confiance à Dieu et à travailler à la reconstruction. "Nous ne pouvons pas abandonner. C'est douloureux, et c'est vraiment traumatisant, mais nous ne pouvons pas abandonner", a-t-il déclaré. "Dieu reste l'espoir que nous avons."

    Impact personnel

    L'évêque Anagbe a déclaré que le fait de diriger un diocèse confronté à une telle persécution a eu un impact personnel profond. "Pour moi, cela a été une expérience très traumatisante, et c'est quelque chose que je ne souhaite à personne de vivre", a déclaré l'évêque Anagbe. "En l'espace de trois ans, j'ai perdu 18 prêtres, dont certains ont été enlevés puis libérés, tandis que d'autres sont morts au cours de la procédure.

    L'un des aspects les plus difficiles, selon Mgr Anagbe, est qu'il a l'impression que la violence l'a séparé de son peuple. Parfois, il ne peut pas les atteindre à cause du danger ; d'autres fois, les gens ne sont tout simplement plus là. "J'ai perdu environ 13 paroisses", a déclaré l'évêque Anagbe. "C'est difficile. Le zèle de l'apostolat vous pousse à prêcher la mission, mais vous ne pouvez pas vous rendre sur place, et les gens ne sont pas là. "Les gens partent et ne savent pas où aller. Ils vivent comme des réfugiés, mais dans ce cas, ils sont réfugiés dans leur propre pays, dans leur propre État", a ajouté l'évêque. "C'est leur situation difficile, ils ne peuvent pas rentrer chez eux et personne ne vient les aider. C'est donc très douloureux". "Mais nous avons l'espoir qu'un jour tout cela sera terminé", a déclaré Mgr Anagbe avec confiance.

    Le sang des martyrs

    Malgré l'escalade de la persécution, le Nigeria est de loin le pays où la fréquentation de la messe est la plus élevée au monde. Quatre-vingt-quatorze pour cent des catholiques nigérians déclarent assister à la messe au moins une fois par semaine, selon une étude du Center for Applied Research in the Apostolate (Centre de recherche appliquée à l'apostolat). 

    "Les Pères de l'Église ont dit que le sang des martyrs était la semence du christianisme", a déclaré l'évêque Anagbe. "Dans les moments de crise, on s'adresse à Dieu lorsque les êtres humains ont échoué. Nous devons garder notre foi vivante. "La persécution fait partie intégrante de la vie d'un catholique", a-t-il ajouté. "Mais cela n'arrête pas la foi des gens."

    "Nous continuons constamment à prier", a déclaré Mgr Anagbe. "Dieu entendra certainement nos prières. C'est pourquoi la messe est si importante et pourquoi nous prions. Nous devons faire confiance à Dieu au milieu de cette crise".

    Appel aux catholiques américains

    L'appel de l'évêque aux catholiques américains était très simple. Tout d'abord, il a demandé aux catholiques américains "d'intensifier leur soutien à la cause afin que leurs représentants sachent qu'ils se préoccupent davantage des êtres humains, pas seulement des chrétiens, mais des êtres humains qui sont en train d'être éliminés".

    Pour Mgr Anagbe, les enjeux sont très clairs. "Si nous nous taisons, une génération sera anéantie ; la population sera anéantie", a-t-il déclaré. "Des gens sont tués. Nous ne pouvons pas continuer à nous taire. Il s'agit de personnes sans défense. Je veux donc que tout le monde sache que des atrocités sont commises au Nigeria".

    Deuxièmement, et c'est "très important", il a demandé à ce que l'on prie pour lui. "Dieu répond aux prières", a déclaré Mgr Anagbe. "La prière nous soutiendra et soutiendra la foi de l'Église.

  • Gestes et attitudes anti-chrétiens se multiplient en Terre Sainte

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    De TerreSainte.net (Cécile Lemoine) :

    Jérusalem, Haïfa: des lieux saints chrétiens ciblés par des juifs orthodoxes

    19 juin 2023
    Jérusalem, Haïfa: des lieux saints chrétiens ciblés par des juifs orthodoxes
    Des juif de la communauté hassidique de Bratslav en prière dans la grotte de l'église Stella Maris à Haïfa, le 16 juin 2023 ©Capture d'écran d'une vidéo diffusée sur le compte twitter du journaliste Yoav Etiel

    Vitrail brisé au Cénacle à Jérusalem, visites provocatrices dans la grotte de l'église Stella Maris à Haïfa... Les actes de provocations et d'intimidations à l'égard des communautés et des sites chrétiens se multiplient ces dernières semaines.


    Le vitrail brisé par des jets de pierre dans la salle du Cénacle, à Jérusalem ©Gadi Dahan

    Le vitrail bleu turquoise calligraphié en arabe est béant. Jeudi 15 juin dans la soirée, un juif israélien a brisé une des fenêtres de la salle du Cénacle, sur le mont Sion à Jérusalem, où la tradition chrétienne célèbre la dernière Cène et la Pentecôte. Selon les médias israéliens, le coupable, un trentenaire visiblement alcoolisé, était connu de la police, qui a procédé à son arrestation après que l’individu a été maîtrisé par le gardien du lieu saint.

    Présenté devant un juge du tribunal de première instance le lendemain, l’homme a été libéré à la condition qu’il reste à l’écart de la vieille ville de Jérusalem pendant 30 jours.

    Graffitis, dégradations, profanations, crachats… Les lieux saints chrétiens du Mont Sion sont depuis longtemps -et régulièrement- la cible de jeunes juifs radicaux, qui étudient dans les yeshivot (écoles religieuses) voisines, ou qui se rendent au tombeau de David, situé sous la salle du Cénacle.

    Lire aussi >> Sur le mont Sion, faire retomber la tension anti-chrétienne

    Depuis le début de l’année, on assiste cependant à une augmentation exponentielle de ce genre d’actes. Une temporalité qui correspond à l’arrivée au pouvoir du gouvernement le plus radical et religieux de l’histoire d’Israël. L’une des attaques les plus récentes a visé un groupe d’évangéliques américains venus prier sur l’escalier sud de l’ancien temple de Jérusalem.

    Visites provocatrices à l’église Stella Maris de Haïfa

    Ces gestes et attitudes anti-chrétiens ont récemment gagné Haïfa, ville portuaire pourtant connue pour la qualité de son dialogue inter-religieux. Depuis deux semaines, les Carmes en charge du monastère Stella Maris font face à une situation inhabituelle : l’intrusion de juifs ultra-orthodoxes issus de la communauté hassidique de Bratslav, dans la grotte de l’église. Pas de violence ou de dégradation : ils viennent y prier.

    « Selon un des rabbins de leur communauté, c’est le lieu où aurait été enterré le prophète Elisée, disciple du prophète Eli, explique un des carmes à terresainte.net. La rumeur s’est répandue et des juifs orthodoxes ont commencé à venir prier régulièrement devant la porte de l’église, avant de s’infiltrer dans la grotte. » Certains courants du judaïsme proscrivent pourtant à leurs adeptes d’entrer dans les églises.

    Des vidéos de ces prières ont circulé sur les réseaux sociaux, illustrant la difficulté de la communication entre les religieux catholiques et juifs. « Les ultra-orthodoxes n’expliquent pas pourquoi ils sont là, ne communiquent pas avec les moines apeurés, qui pour la plupart ne parlent pas l’hébreu. L’essentiel est d’attirer l’attention et de déranger », souligne sur Twitter le journaliste israélien Yoav Etiel.

    Vendredi 16 juin, un résident chrétien arabe de la ville a été arrêté après avoir été filmé en train de repousser violemment deux juifs ultra-orthodoxes venus prier près de l’église. Âgé d’une cinquantaine d’année, l’homme a été relâché et visité par le député arabe Ayman Odeh, en signe de soutien.

    « Préoccupés et alertés »

    Dimanche 18 juin, des centaines de personnes (chrétiens, musulmans et juifs) se sont réunies devant l’église Stella Maris en soutien aux Carmes. « Élisée est important pour les chrétiens aussi et si nous trouvions sa tombe, nous lui donnerions tout le respect qu’il mérite, expliquait Wadie Abu Nassar, consultant auprès de l’Église catholique, à l’occasion de ce rassemblement. Il y a eu toutes sortes de fouilles archéologiques ici et rien n’a été trouvé. »

    Rassemblement au monastère Stella Maris de Haïfa, au nord d’Israël, suite à des visites de juifs ultra-orthodoxes qui affirment que l’église se trouve sur la tombe du prophète Elisée, le 18 juin 2023 ©Flash90

    « Nous sommes là depuis le XIIe siècle, mais c’est seulement maintenant qu’ils se réveillent avec cette tradition qui remonterait à l’époque médiévale, poursuit le religieux carme interrogé par terresainte.net. C’est une forme d’entrisme : ils mettent le pied dans la porte. Il faut désamorcer tout ça maintenant, pour ne pas se faire marcher dessus. » Des discussions sont en cours avec la mairie et la police de Haïfa pour mettre un terme au phénomène.

    Face à cette accumulation, les associations israéliennes qui militent pour le dialogue inter-religieux se disent « préoccupées et alertées par la détérioration des attitudes à l’égard des communautés, sites et visiteurs chrétiens », selon les mots du Centre de Jérusalem pour les relations judéo-chrétiennes, qui appelle « les autorités à traiter de manière décisive les différents problèmes », dans un post publié sur Facebook. Les coupables, s’ils sont arrêtés par la police, ne sont quasiment jamais sanctionnés.

  • In memoriam : le père Henri Boulad

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    Source

    In memoriam

    Le Père Henri Boulad, jésuite égyptien, est retourné vers le Seigneur ce 14 juin 2023.

    Il y a neuf mois, il postait sa dernière vidéo, à l'occasion de son 91e anniversaire.  Après quelques rappels relatifs à sa famille qui dut fuir les massacres de Damas en 1860 et se réfugier en Egypte, il y parle de ce qui lui tient le plus à cœur : le sort des enfants abandonnés dans la rue, qui seraient près d’un million dans le pays. On reconnaît là celui a été longtemps le président de la Caritas d’Egypte-Afrique-Moyen-Orient (de 1984 à 1995).

    « Mon projet, c’est d’encourager cette prise de distance vis-à-vis de cette mondialisation qui ne profite qu’aux milliardaires et aux banquiers. Ma position est de parler un langage vrai, d’encourager tous ceux qui ont le courage de s’exprimer et de résister à l’islamisation de l’Europe. L’Europe est une culture, une civilisation enracinée dans le judéo-christianisme, dans des valeurs humaines et humanitaires qu’il faut absolument défendre, sinon, où va le monde ! L’Europe a été à la pointe de la civilisation, non seulement sur le plan technique et scientifique, mais aussi sur le plan humain, humaniste et spirituel. Et en tout cela le christianisme est le moteur, même s’il est en perte de vitesse et en crise. L’évangile et la foi chrétienne ont quelque chose d’essentiel à dire, il faut revivifier le christianisme, d’une autre manière qu’autrefois. En cela je dirais que mon rôle est de soutenir toutes ces valeurs spirituelles et humaines dont l’Europe est porteuse » (source).

    Notamment dans cette vidéo qui date d’un an et demi, il n’a cessé de dénoncer la « naïveté occidentale » face à l’islam, inséparable de « l’islamisme », et qui porte une dimension inévitablement totalitaire ; comme à peu près tous les chrétiens d’Orient, il déplorait les « dialogues » islamo-chrétiens inventés par des Occidentaux (à la suite du « prophète » Massignon).

    Influencé par des penseurs occidentaux ‒ et à une certaine époque de sa vie par son confrère Teilhard de Chardin ‒, le P. Boulad opposait parfois islam et modernité, comme si le problème était que l’islam aurait pris 1 400 ans de retard sur le cours évolutif de l’histoire, une idée que l’on entend aussi dans la bouche de certains musulmans critiques. On pourrait en dire autant du bouddhisme ou de l’hindouisme, le « cours de l’histoire » étant évidemment une fiction. Sa vraie pensée se lit dans le paragraphe ci-dessus.

    Puisse-t-il nous soutenir désormais de Là-Haut dans nos tâches et notre combat quotidiens !

    La notice ci-dessous, parue sur kath.net/news, complète et corrige ce qui précède :

    Le Caire (kath.net/KAP) Le père jésuite Henri Boulad (photo d'archive), connu comme mystique mais aussi pour son attitude critique envers l'islam, est décédé mercredi à l'âge de 91 ans dans son pays d'origine, l'Egypte. Cela a été confirmé par le Collège jésuite de la Sainte Famille au Caire et l'Association continentale Caritas pour l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient (MONA). L'inhumation au cimetière jésuite du quartier Matareya du Caire a eu lieu jeudi.

    Né en 1931 d'une famille syro-italienne dans la ville portuaire d'Alexandrie, le religieux a été pendant de nombreuses années provincial des jésuites en Égypte et directeur du "Centre culturel jésuite" de sa ville natale. (...)

    Boulad a étudié la théologie au Liban, la philosophie en France et la psychologie aux États-Unis. Sur le plan international, il est apparu à maintes reprises en tant que conférencier et auteur. Avec ses œuvres, qui tournent autour de divers aspects de l'expérience mystique et ont été traduites dans de nombreuses langues, il était souvent invité en Autriche et un auteur spirituel largement lu.

    Depuis plusieurs années, Boulad est également connu comme l'une de ces voix avertissant de la propagation de l'islam. En 2017, le jésuite a pris la citoyenneté hongroise de sa propre initiative afin, dit-il, de soutenir les politiques migratoires restrictives de Viktor Orban. Dans une interview pour l'hebdomadaire hongrois Heti Valasz, Boulad a critiqué "l'immigration inconditionnelle" et mis en garde contre une future majorité musulmane sur le continent européen.

    Boulad était donc prudent lorsqu'il évaluait l'aide de l'Église catholique aux réfugiés. Les initiatives des organisations ecclésiastiques à cet égard, mais aussi les "projets du pape" sont "grands et motivés par l'évangile", a-t-il déclaré dans une interview de 2017 avec "Heti Valasz". Mais "malgré l'honnêteté, on peut se tromper", disait le religieux de l'époque : "Je pense que l'Occident et le pape ne connaissent pas la vraie nature de l'islam". Selon l'image de soi de l'islam, "la coexistence pacifique est impossible à long terme, ou seulement à condition que les chrétiens se contentent d'être des citoyens de second ordre", a déclaré Boulad.

  • La disparition de Silvio Berlusconi et d'Antonio Borelli Machado

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    De Roberto de Mattei sur Corrispondenza Romana :

    La disparition de Silvio Berlusconi et d'Antonio Borelli Machado

    14 juin 2023

    Le 12 juin 2023, Silvio Berlusconi, fondateur de Fininvest et de Forza Italia, chef de quatre gouvernements, protagoniste incontesté de trente ans de vie italienne, est décédé à Milan à l'âge de 86 ans. Une vie de grand engagement et de forts contrastes, dans les domaines des affaires, des médias et de la politique, dont il est sorti, malgré ses blessures, toujours gagnant. Un seul entrepreneur avant lui a exercé autant de pouvoir, mais pour des raisons héréditaires et non personnelles : Gianni Agnelli. Alors que le président de Fiat avait accompagné la révolution culturelle et politique italienne en s'alignant sur les indications des "pouvoirs forts" internationaux, Berlusconi a été un "outsider" qui a osé remettre en cause le compromis historique, en s'engageant en 1994 contre la "joyeuse machine de guerre" socialo-communiste et en en payant toutes les conséquences, y compris une lourde persécution judiciaire et médiatique, qui lui a coûté plus de 30 procès et 130 inculpations, avec une seule condamnation définitive, pour fraude fiscale. 

    L'anticommunisme a été une constante et le grand mérite de Silvio Berlusconi. Comment ne pas rappeler que le 27 février 1998, il s'est présenté à la convention de l'Alleanza Nazionale avec un livre en cadeau pour chacun des 2 500 participants : Le livre noir du communisme de Stéphane Courtois, traduit cette année-là par sa maison d'édition Mondadori. La grande erreur de Berlusconi est de ne pas avoir compris qu'il n'y avait pas d'anticommunisme possible en dehors d'une réaction contre la dégradation morale qui attaquait l'Italie dans ces années-là et que, malheureusement, ses réseaux de télévision alimentaient. Dès 1987, le Centre culturel Lepanto, dans un appel intitulé Dove va l'Italia (Où va l'Italie ?), paru le 5 juin sous forme de publicité dans Il Giornale de Berlusconi, rappelait que "la véritable alternative à laquelle l'Italie est confrontée aujourd'hui se situe entre la défense de la civilisation occidentale et chrétienne et la capitulation devant le relativisme moral qui trouve dans le socialisme et le communisme son expression la plus radicale. Il n'y a pas d'opposition au communisme qui puisse être séparée de la lutte contre ce relativisme, c'est-à-dire de la défense des principes religieux et moraux de l'Évangile. D'autre part, aucun appel à ces principes ne peut être efficace s'il n'est pas accompagné d'une opposition radicale et active au social-communisme, qui représente la menace la plus insidieuse pour notre civilisation". 

    Silvio Berlusconi avait l'âme d'un conquérant. Son horizon était avant tout l'Italie, dont il se sentait le représentant par excellence. Au cours de sa longue vie, il a réalisé tout ce qu'un homme, avec de l'argent, mais surtout avec ses talents et ses capacités, peut conquérir sur terre, jusqu'à son dernier succès : l'hommage "bipartisan" de ses amis et de ses détracteurs. 

    L'Italie lui a rendu les plus grands honneurs : deuil national, funérailles nationales célébrées au Dôme par l'archevêque de Milan, avec la participation du président de la République et des plus hautes fonctions institutionnelles, 33 pages du Corriere della Sera et 27 pages de la Repubblica (autrefois ennemi acharné) pour illustrer sa vie publique et privée. Dans ses dernières heures terrestres, selon le Corriere, Berlusconi a regardé la finale de la Ligue des champions et semblait "obsédé" par l'idée de la réorganisation de Forza Italia et par la préoccupation du conflit en Ukraine et de sa possible dégénérescence en un affrontement nucléaire. Nous ne savons rien du moment décisif, celui où peut basculer le sens d'une vie qui n'a pas été donnée à Dieu.

    Une semaine avant Berlusconi, le 5 juin 2023, l'écrivain Antonio Augusto Borelli Machado s'est éteint à Sao Paulo, au Brésil, à l'âge de 92 ans. Le "Dr Borelli", comme on l'appelait familièrement, bien que titulaire d'un diplôme d'ingénieur, vivait dans un petit appartement du quartier d'Higiénopolis, mais son regard embrassait le monde entier. En effet, pendant de nombreuses années, il a dirigé le centre de documentation et de recherche de l'Association brésilienne de la tradition, de la famille et de la propriété, qui a suivi et analysé plus de quatre cents publications provenant de 25 pays, en treize langues. Ses archives, créées à l'époque où l'Internet n'existait pas, étaient riches en coupures de presse des correspondants de la TFP en Amérique et en Europe, et permettaient au Dr Borelli d'être constamment informé des événements religieux et politiques les plus importants de notre époque, sous la direction du professeur Plinio Corrêa de Oliveira, qu'il suivait depuis 1954. 

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  • L'avenir de l'Église est en Afrique, mais avec les guerres tribales en dot

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    Du blog Settimo Cielo de Sandro Magister :

    L'avenir de l'Église est en Afrique, mais avec les guerres tribales en dot 

    Il n'y a qu'un seul continent où le catholicisme ne recule pas mais s'étend : l'Afrique. Cinq des dix pays ayant les taux de fréquentation des messes les plus élevés sont africains. Les seuls séminaires qui, au lieu de se vider, se remplissent sont africains.

    C'est également d'Afrique que vient la résistance au courant qui pousse de nombreuses églises catholiques du Nord à bénir les couples homosexuels. Dans l'Église anglicane, un schisme s'est déjà produit sur cette même question, et même là, les chiffres sont tous en faveur du Sud.

    Bref, il n'est pas abusif de voir dans l'Afrique le futur axe de la chrétienté mondiale. Le synode qui se tiendra en octobre à Rome, convoqué par le pape François, sera un terrain d'expérimentation de ce tournant.

    Mais, dans le catholicisme africain, il y a autre chose et ce n'est pas brillant : c'est l'affrontement entre les tribus qui tourne souvent à la guerre armée.

    François l'a évoqué lors de sa visite au Congo et au Sud-Soudan en février dernier. Et il en a ressenti à plusieurs reprises les répercussions destructrices lorsqu'il a nommé en Afrique des évêques rejetés par les tribus ennemies, avec des différends qui ont duré des années et n'ont pas toujours été résolus, avec des suites sanglantes. Settimo Cielo a publié le 6 mars une analyse impressionnante à ce sujet.

    Lors de la conférence de presse dans l'avion qui le ramenait de Juba, François n'a pas hésité à qualifier le tribalisme de "diabolique", tout en admettant qu'il "ne sait pas vraiment ce que c'est". Mais s'il avait lu le dernier numéro de "La Civiltà Cattolica" - qui, comme toujours, lui a été remis pour qu'il le feuillette à l'avance - ces doutes auraient dû disparaître.

    Dans son numéro du 3 au 17 juin, "La Civiltà Cattolica" a publié un vaste entretien entre son rédacteur Antonio Spadaro et l'évêque de Rumbek Christian Carlassare, qui, précisément en raison d'inimitiés tribales, a été victime, après sa nomination en 2021, d'une embuscade armée tendue par un prêtre et quatre laïcs du diocèse.

    Avec 12 millions d'habitants, le Sud-Soudan compte près de deux tiers de chrétiens et a échappé à la domination du Nord musulman, dont la capitale est Khartoum, après plus de deux décennies de guerre. Mais dès son indépendance en 2011, des divisions irrémédiables sont apparues entre les 64 ethnies présentes dans le pays, chacune avec sa langue et ses traditions, et surtout entre les deux plus grandes tribus, les Dinka et les Nuer.

    Mais laissons la parole à l'évêque Carlassare :

    - Un premier élément est la violence, qui surgit de manière tout à fait inattendue et peut atteindre des niveaux incompréhensibles sans susciter d'indignation ou de condamnation. Il y a donc une forte tendance à se regrouper, à chercher protection et sécurité" ;

    - Le proverbe africain "Je suis parce que nous sommes", si beau soit-il, met aussi en évidence une faiblesse. L'individu, en effet, ne peut survivre qu'au sein de son propre groupe - famille, clan, tribu -, qui lui assure sécurité et justice distributive. Cette appartenance passe avant toute autre, avant la communauté élargie et l'État. Dès lors, la fidélité à la tradition et au droit ethnique de la tribu prime sur le droit civil, assumé par la nation, mais inspiré par une philosophie du droit totalement étrangère à la mentalité locale".

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  • Une messe géante à Lubumbashi a clôturé le congrès eucharistique national

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    De rfi (Radio France Internationale):

    RDC: messe géante à Lubumbashi pour la fin du congrès eucharistique national

    11 juin 2023

    Les évêques venus de toute la RDC et plus de 20 000 fidèles ont assisté, ce dimanche matin 11 juin, à Lubumbashi, à la messe de clôture du 3e congrès de l’Église catholique sous le thème « Eucharistie et famille ». Quatre mois après la visite du pape en RDC, le Saint-Siège y a envoyé son émissaire, monseigneur Luis Antonio, pour présider la cérémonie de clôture de ce grand rassemblement. Occasion pour les chrétiens catholiques de réaffirmer l’unité du peuple congolais. Reportage.

    Avec notre correspondante à LubumbashiDenise Maheho

    C’est dans un stade du Tout Puissant Mazembe plein à craquer que, drapelet à la main, des milliers des fidèles ont assisté à une messe solennelle dans une ambiance de fête.

    Matilde Ngombe était là à 4H du matin pour ne pas rater l’évènement : « Aujourd'hui, c’est un grand jour, un jour de bénédiction. C’est ma première fois de participer à un congrès, c’est donc un jour de joie. » 

    Monseigneur Luis Antonio, envoyé du pape François, a saisi cette occasion pour interpeller l’assistance sur les maux qui peuvent anéantir le monde. « Nous nous ressassons trop de colère, de jalousie et de compétition. Nous buvons au puits de la cupidité, de la corruption et de la manipulation. »

    Pour sa part, monseigneur Marcel Utembi, président de la Cenco a exprimé sa compassion pour les victimes de la guerre et des catastrophes : « Nos familles ont faim. Plusieurs parents, suite à leur maigre salaire, n’arrivent pas à subvenir aux besoins alimentaires et autres de leurs enfants. »

    Enfin, l'archevêque de Lubumbashi, Fulgence Muteba, a mis en garde les politiciens congolais contre la balkanisation du pays. « Quiconque osera diviser ce pays pour des velléités politiques, trouvera ce peuple sur son chemin », a-t-il déclaré.

    D’un ton ferme, monseigneur Fulgence Muteba, archevêque métropolitain de Lubumbashi, a déclaré :

    « Qu’il s’agisse du cuivre et du cobalt du Katanga, du diamant du Kasai, ou encore du bois de l’Équateur et des recettes douanières des frontières de neuf pays qui nous entourent, les dividendes de ces immenses richesses, sont accaparés par une rare gloutonnerie d’une élite au pouvoir et des multinationales peu scrupuleuses. » 

    Un discours approuvé par Tshikez Diemo, membre du PPRD de Joseph Kabila, parti de l’opposition : « C’est un appel à la responsabilité parce que , ce que nous voyons dans ce pays, nous ne l’avons pas connu à un tel niveau et c’est dommage. »

    Sur le chapitre de l’unité et de la paix recherchées en RDC, évoquée aussi par l’archevêque de Lubumbashi, la députée Solange Masumbuko, membre de la majorité au pouvoir, se veut rassurante : « Tous ensemble, nous sommes unis pour la paix en RDC. Il n’y a pas de clivage, ni opposition ni majorité. »

    Pour l'archevêque de Lubumbashi, malgré la guerre et la misère, le peuple congolais espère toujours un lendemain meilleur, surtout en cette période électorale qui s'ouvre dans le pays.

  • Le scout (d'Europe) qui s'est interposé lors du drame d'Annecy

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    De Pierre Jova sur le site de l'hebdomadaire "La Vie" :

    Henri d’Anselme, le scout qui s'est interposé lors du drame d'Annecy

    Ancien chef scout d’Europe, le jeune homme de 24 ans suscite l’admiration pour avoir affronté l’homme qui a grièvement blessé six personnes jeudi 8 juin dans la Venise des Alpes. Une attitude qui honore ses idéaux d’éclaireur, et rappelle que de tels actes d'héroïsme ont quelque chose d'universel.

    09/06/2023

    « Même le plus noir nuage a toujours sa frange d’or. » Le refrain du chant « L’Espérance » a bercé bien des veillées scoutes, autour d’un feu de camp dans une clairière. Il s'applique étonnamment au drame qui a ensanglanté Annecy, le 8 juin 2023, et illustre le retournement qui s'y est opéré. Alors qu’un demandeur d'asile syrien s’attaquait à des enfants et des adultes dans les fameux Jardins de l’Europe, le parc au bord du lac de Haute-Savoie, un jeune homme s’est interposé : Henri d’Anselme, 24 ans.

    À mains nues, armé de son seul sac à dos, il a affronté l’assaillant. Avec d’autres, il a permis sa neutralisation. « Je n’ai pas réfléchi. Pour moi, c’était impensable de ne rien faire. J’ai agi comme un Français devrait agir, c’est-à-dire que j’ai suivi mon instinct et j’ai tout fait pour protéger le plus faible », a-t-il déclaré sur CNews, le 9 juin au matin. Et de préciser, sur LCI : « Il ne faut pas me traiter en héros national. »

    Pourtant, en quelques heures, le « héros au sac à dos » a été plébiscité sur les réseaux sociaux. Son anonymat n’a guère tenu. On sait désormais que Henri d’Anselme, diplômé d’une licence en philosophie et d’un master management international, est un pèlerin. Il effectue depuis le 27 mars un tour de France des cathédrales, parsemant sa route de prières diffusées sur Instagram et Telegram. Arrivé à Annecy, il s’apprêtait à rallier l’abbaye d’Hautecombe, perchée sur le lac voisin du Bourget. « Quand j’ai agi au square, ce qui m’a poussé, c’est cette grandeur dont je me nourris », a encore expliqué le jeune homme à CNews, déclarant vouloir « faire découvrir au plus grand nombre, à tous ceux qui le veulent, qui sont sensibles à ça, la beauté de nos cathédrales ».

    « Message chevaleresque »

    Henri d’Anselme a aussi confessé sa foi catholique, avec pudeur et simplicité.« La foi, c’est quelque chose de très mystérieux, puisque ce n'est pas quelque chose dont on peut parler aisément, a-t-il témoigné sur BFM TV. C’est très intime. Ce n'est pas quelque chose d’intellectuel, c’est une rencontre personnelle qu’on vit avec le Christ, et cette rencontre, j’invite tout le monde à la faire parce qu’elle est merveilleuse, elle transforme des vies ! Et surtout, une fois qu’on se sait aimé du Bon Dieu et qu’il nous a sauvé la vie, on peut agir sans trop penser à la sienne, pour essayer de sauver celles des enfants. »

    Interrogé sur le christianisme dont se prévaut l’assaillant, le jeune homme a eu des mots définitifs : « C’est profondément antichrétien de s’en prendre à des êtres innocents. (...) Toute la civilisation chrétienne sur laquelle s’est construit notre pays est justement un message chevaleresque de défendre la veuve et l’orphelin. (...) Au contraire, c’est quelque chose de très mauvais qui l’habitait », ajoute-t-il, dans une allusion à peine voilée à l'idée de possession démoniaque, la même qui faisait dire au père Jacques Hamel, face à son agresseur de Saint-Étienne-du-Rouvray : « Va-t-en Satan ! »

    De même que le geste de courage a frappé, la simplicité de ce témoignage force le respect – même s’il suscite déjà l’ironie de certains commentateurs. Il rappelle aussi ceux, en d’autres circonstances, de Danielle Merian, avocate retraitée et militante de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture, qui lança un message d’optimisme devant le Bataclan, au lendemain des attentats du 13 novembre 2015, ou du colonel Arnaud Beltrame, assassiné après avoir pris la place de l’otage d’un djihadiste, à Trèbes, le 23 mars 2018. Le geste d’Henri d’Anselme renvoie aussi à la noblesse du scoutisme, dont il est un éminent représentant.

    « Servir et sauver son prochain »

    Actuellement routier, la branche adulte de l'Association des Guides et Scouts d’Europe, il a été chef de la 3e Port-Marly, une troupe scoute affiliée à la paroisse Saint-Louis du Port-Marly, dans les Yvelines, d’où le jeune homme est originaire. L’église est desservie par l'Institut du Christ Roi Souverain Prêtre, une communauté traditionaliste.

    Comme tant d'autres scouts et guides, Henri d’Anselme a baigné dans cet idéal transmis de génération en génération : la « B.A. » (bonne action) quotidienne, le salut scout signifiant que « le plus fort protège le plus faible »... Il a dû méditer les commandements de la loi scoute : « Le scout est fait pour servir et sauver son prochain. Le scout est l’ami de tous et le frère de tout autre scout. Le scout est courtois et chevaleresque. Le scout voit dans la nature l’œuvre de Dieu : il aime les plantes et les animaux. Le scout obéit sans réplique et ne fait rien à moitié… »

    À l’acmé de leur parcours, les routiers scouts doivent réaliser une « longue piste » : un chemin initiatique pour entrer au fond d’eux-mêmes, toucher leurs limites et s’en remettre à Dieu et aux autres. Henri d’Anselme l’avait-il déjà effectuée, ou la faisait-il en pèlerinant de cathédrale en cathédrale ? En attendant sa réponse, le goût de la marche, vécue dans la prière et la médiation, semble être au cœur de sa vie.

    Pas de scoutisme sans service, y compris au péril de sa vie : les scouts connaissent « Les excuses de l’aspirant », chanson poignante inspirée du destin d’Albert Hatswell, Londonien de 12 ans, tué le lundi de Pâques 1914 en ayant arrêté un cheval qui s’était emballé. « Faut pas me traiter de martyr !, chante un couplet. Moi, je cherchais l'occasion / De faire ma Bonne Action, / Et je l'ai faite. » Beaucoup de scouts penseront sans doute ces prochains jours à Henri d’Anselme en fredonnant ces paroles.

    Un héroïsme rare, mais universel

    Le héros, qui a confié en 2021 sur les ondes de Radio Courtoisie son amour pour l’écrivain royaliste Jean Raspail, ne plaira sans doute pas à tout le monde, à mesure que ses convictions seront connues. Mais le scoutisme puise dans la fougue de la jeunesse, et il n’en demeure pas moins que le pèlerin d'Annecy a porté haut l’authentique esprit scout, parfois tristement ridiculisé, parfois réduit à une affaire de milieu social.

    De tels actes d'héroïsme sont rares ; ils ont pourtant quelque chose d'universel. À plusieurs reprises, ces dernières années, les tragédies et les attentats qui endeuillent la France ont révélé des personnes intervenant au péril de leur vie. Comme Franck Terrier, qui avait pris en chasse sur son scooter le camion fonçant dans la foule à Nice, le 14 juillet 2016. Comme Lassana Bathily, l'employé malien de l'Hypercacher de Vincennes, qui avait sauvé plusieurs personnes lors de la prise d’otages du 9 novembre 2015. Comme Yoav Hattab, l’autre héros de ce même attentat, fils de rabbin, âgé de 21 ans, tué après avoir essayé de s’emparer d’une des armes du terroriste.

    Peu après la mort du colonel Beltrame, un ami gendarme de l’auteur de ces lignes lui écrivit ce message : « Je formule le vœu que le sacrifice de cet officier catholique, collant si bien au modèle du héros dont nous avons été bercé depuis tout petit, ne nous fasse pas oublier l'universalité de l'esprit de sacrifice et la diversité des femmes et des hommes qui ont donné ou donneront demain leur vie pour protéger ou sauver leur prochain. » À Annecy, Henri d’Anselme ne fut pas seul à s’interposer. Mais en devenant l'emblème du juste qui se dresse face à l'agresseur, il a honoré ce que sa promesse scoute porte peut-être de plus humain : aider son prochain, en toutes circonstances.

    Lire également, sur Atlantico, cet entretien avec Rémi Brague: 

    Henri, le héros dont l’évocation de la foi révèle en creux l’étrange aliénation culturelle du reste des Français

  • Un prêtre tué dans une embuscade dans le sud du Nigeria

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AFRIQUE/NIGERIA - Un prêtre tué dans une embuscade dans le sud du Nigeria

    9 juin 2023

    Abuja (Agence Fides) - Il ne s'agit plus d'une embuscade pour enlever un prêtre mais pour le tuer. La victime, le Père Charles Onomhoale Igechi, prêtre de l'archidiocèse de Benin City, dans le sud du Nigeria, a été tuée le 7 juin par des hommes armés sur la route d'Agbor, dans la zone de gouvernement local d'Ikpoba Okha, dans l'État d'Edo.

    "C'est avec une grande consternation que nous avons appris ce matin que le père Charles Onomhoale Igechi avait été abattu alors qu'il retournait à son travail le 7 juin et que sa dépouille avait été retrouvée dans la rue Boundary à Ikpoba Hill, Ikpoba Okha Local Government Area, Edo State", a annoncé Mgr Augustine Akubeze, archevêque de Benin City.

    Le prêtre assassiné avait été récemment ordonné, comme le rappelle l'évêque Akubeze : "Fr. Charles Onomhoale Igechi, qui a été ordonné prêtre le 13 août 2022, était vice-principal du collège St. Michael, à Ikhueniro".

    "L'agence de sécurité compétente a été informée et travaille actuellement sur l'affaire", a ajouté l'archevêque. "Nous prions pour que les auteurs de cet acte malveillant soient traduits en justice.

    L'archevêque Akubeze a annoncé une messe de suffrage pour le père Igechi le 9 juin 2023, dans la chapelle du centre pastoral Bishop Kelly.

    Dans d'autres États du sud et du sud-est du Nigeria, au moins trois enlèvements de prêtres dans des embuscades routières ont été enregistrés au cours des deux derniers mois (voir Fides 5/6/2023). (LM) (Agence Fides 9/6/2023)

  • Qui est Henri, ce jeune qui a fait fuir l'assaillant à Annecy et sauvé des vies?

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    "Catholique, croyant, pratiquant, ancien chef scout, pèlerin pédestre marchant de cathédrale en cathédrale, passionné par le patrimoine religieux de notre pays, ce jeune homme, qui semble sorti tout droit d'un livre de Péguy, coagule l'ensemble des traits anthropologiques détestés par l'idéologie dominante. Représentant ordinaire du catholicisme français, il figure le type humain que la galaxie progressiste veut enfermer…" (Robert Redeker sur le Figaro)

    Du site de Var Matin :

    Il faisait un "tour de France des cathédrales": qui est Henri, ce jeune qui a fait fuir l'assaillant à Annecy et sauvé des vies?

    Armé de deux énormes sacs à dos qu'il transporte avec lui lors d'un "tour de France des cathédrales" de neuf mois, cet étudiant de 24 ans a pris Abdalmasih H. en chasse à Annecy, où a eu lieu le drame de ce jeudi 8 juin. Deux enfants sont encore en "urgence vitale".

    09/06/2023 

    Il s’appelle Henri d'Anselme. Ce jeudi 8 juin, cet ancien chef scout de 24 ans est devenu le héros de toute une nation en s’interposant entre l’assaillant d’Annecy et de potentielles jeunes victimes.

    Étudiant diplômé en philosophie et en management international, il a évité que le bilan soit pire que ce qu'il actuellement. L’homme au couteau avait en effet déjà fait six blessés, dont quatre enfants de 22 mois à 3 ans, dans un parc de la ville, semant l’effroi.

    Mais Henri, armé de deux énormes sacs à dos, a pris Abdalmasih H. en chasse près des Jardins de l’Europe, où a eu lieu le drame.

    Ces drôles de sacs, il les avait sur le dos car ce catholique revendiqué effectue depuis un peu plus de deux mois un "tour de France des cathédrales", qu’il documente quotidiennement sur les réseaux sociaux.

    Il a débuté son périple de neuf mois dans l’abbaye du Barroux.

    Chasse à l'homme dans Annecy

    Son acte de bravoure, lui aussi, a fini sur les réseaux: des milliers de personnes ont salué le courage de ce jeune homme, prêt à courir après un homme armé, tandis que de nombreux passants n’ont rien pu, su ou voulu faire.

    Le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, entre autres personnalités politiques et publiques, lui a rendu hommage.

    Lunettes de soleil, pantalon et t-shirt noir, on y voit Henri, très calme, d’abord marcher, puis se délester d’un des sacs pour courir vers l’homme, qui s’est revendiqué "chrétien de Syrie" lors de son interpellation, et aurait dit agir "au nom de Jésus".

    Deux conceptions de la religion diamétralement opposées pour les deux protagonistes de cette histoire horrible.

    Grâce à cette intervention, l'agresseur, qui avait déjà fait des victimes et cherchait à en faire d’autres, a quitté l'aire de jeux, avant d’être interpellé par la police.

    "J'ai été poussé intérieurement à agir"

    Ce vendredi matin sur la chaîne CNews, Henri a estimé qu’il ne se trouvait pas là par hasard. Il parle d’une poussée mystique, qui l’aurait mené sur place à Annecy.

    "Sur mon chemin des cathédrales, j’ai croisé le sentier du Sang, et j’ai été poussé intérieurement à agir, à défendre le pur innocent, l’enfant qui se fait attaquer", a-t-il dit. Tout en estimant que "ce que j’ai fait, tout le monde aurait pu le faire, tout Français devrait le faire."

    "J’invite tout un chacun à se recentrer sur l’essentiel pour garder à l’esprit ce qu’il y a de plus beau, de plus grand", a-t-il conclu au micro de Pascal Praud. 

    Ce passionné de marche et amoureux du patrimoine religieux de la France a fait passer son "chant des cathédrales" en prime-time, dans une France qui avait besoin de héros, malgré l’horreur. 

    Dans ses dernières stories Instagram, jeudi soir, il disait se trouver "à la préfecture pour les dépositions de témoins""Priez pour les enfants, moi je vais bien", écrit-il. Avant de poster une prière et de promettre de continuer à marcher.

    Voir aussi (sur RCF) : https://www.rcf.fr/articles/actualite/attaque-au-couteau-a-annecy-henri-le-heros-au-sac-a-dos?

  • Nicaragua : le martyre de l'évêque Álvarez dans la prison d'Ortega

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    De Gianfranco Amato sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Nicaragua, le martyre de l'évêque Álvarez dans la prison d'Ortega

    09-06-2023

    Pour n'avoir pas voulu abandonner son peuple et courber l'échine devant le dictateur Ortega, l'évêque de Matagalpa est détenu depuis quatre mois dans une prison de haute sécurité, soumis à des traitements inhumains. Dans le silence international.

    Monseigneur Rolando Álvarez, évêque de Matagalpa, est un pasteur qui ne voulait pas abandonner son troupeau et quitter sa patrie. Il a refusé de se plier à l'ordre d'exil vers les États-Unis que lui avait imposé le régime totalitaire de Daniel Ortega, préférant purger dans son pays la peine absurde de vingt-six ans et quatre mois de prison que lui avait infligée la juge Nadia Tardencilla Rodríguez, du tribunal du deuxième district de Managua, à l'issue d'un simulacre de procès qui a abouti à sa condamnation pour conspiration, diffusion de fausses nouvelles et une série de délits typiques habituellement utilisés par les régimes totalitaires pour éliminer les opposants. En réalité, le seul tort de Mgr Álvarez était d'avoir simplement exprimé des critiques compréhensibles à l'égard d'un régime qui se distinguait par sa politique d'agression et d'intimidation physique à l'encontre de l'Église catholique.

    Ainsi, l'évêque dissident se trouve depuis le 9 février 2023 à l'Institut pénitentiaire national Jorge Navarro, plus connu sous le nom de "La Modelo". Il est actuellement détenu à l'isolement dans l'une des cellules de sécurité maximale de la galerie 300, qui se compose d'environ 150 véritables "loculi" répartis en trois modules. Mgr Álvarez se trouve dans le module 3-1, un bâtiment souterrain d'un étage complètement isolé, connu sous le nom d'"Infernetto", en raison du manque absolu d'hygiène et surtout de la chaleur torride qui rappelle les flammes du monde souterrain.

    Dans ces cellules de sécurité maximale, inaugurées par le régime en 2015, les détenus sont exposés à l'humidité, au froid et à une chaleur qui peut atteindre 45 degrés centigrades, obligeant les malheureux détenus, comme Mgr Álvarez, à rester en sous-vêtements toute la journée, car même l'uniforme bleu clair de l'ordre est intolérable. Dans ce four, la seule concession faite par les geôliers est de pouvoir boire une petite bouteille d'eau par jour. Ceux qui ont survécu à cet enfer dantesque décrivent comme indescriptible le sentiment claustrophobique d'angoisse, d'angoisse et de désir désespéré de s'échapper.

    Les cellules mesurent deux mètres sur deux mètres et demi et sont faites de béton, le matériau à partir duquel tout est fabriqué, y compris les lits de camp. Dans cet espace exigu, il y a même une minuscule salle de bain composée d'un tuyau de lavabo en ruine, d'où s'échappent cafards, blattes et autres insectes, et d'une toilette métallique sans chasse d'eau, perpétuellement sale car les prisonniers ne permettent pas l'utilisation d'un seau ou d'un récipient pour l'eau nécessaire à l'évacuation des matières fécales. Le peu d'air malodorant qui circule à l'intérieur de la cellule contribue également à la définition d'"enfer" donnée à ce pavillon pénitentiaire. La seule source d'air et de lumière est une petite fenêtre dans la porte d'environ 25 centimètres de haut et 12 centimètres de large, fermée par un grillage, et une autre petite ouverture de 15 centimètres de large et 15 centimètres de haut par laquelle passe la nourriture destinée aux détenus. Le menu est fixe et toujours le même : du riz et des haricots trois fois par jour, bien qu'il ne soit souvent servi qu'une seule fois. Et très souvent, on trouve aussi des vers dans le riz. À l'intérieur de la cellule, il n'y a ni électricité ni lumière artificielle. Pas même une ampoule pour la nuit.

    Dans les conditions de chaleur infernale dans lesquelles ils se trouvent, les détenus ne peuvent même pas se rafraîchir en utilisant l'eau des toilettes, car le service d'eau ne fonctionne que pendant vingt minutes deux fois par jour, à cinq heures du matin et à midi. Le régime ne se contente cependant pas de laisser des êtres humains dans une situation aussi déplorable. Il prétend même surveiller les détenus 24 heures sur 24 grâce à un système de caméras installé dans chaque cellule.

    Un tel état de détention dans un isolement absolu mettrait à rude épreuve le système psychologique de tout être humain. Monseigneur Rolando Álvarez passe tous ses jours depuis quatre mois dans une solitude absolue, hormis la compagnie des cafards et la caméra braquée sur lui nuit et jour. Dans ces conditions, seule la force de la foi et de la prière permet de survivre et de ne pas devenir fou. L'évêque de Matagalpa est un martyr de notre temps. Et un grand exemple aussi pour beaucoup de ses frères qui, à sa place, n'auraient pas hésité un instant à prendre l'avion pour Miami et à fuir vers le confortable exil des États-Unis.

    Même l'Église catholique italienne, en plus d'organiser des veillées de prière discutables contre la soi-disant "homophobie", ferait bien de se souvenir des nombreux pasteurs martyrs disséminés dans le monde. De nombreux fidèles comprendraient certainement mieux une veillée de prière pour le pauvre Monseigneur Rolando Àlvarez, victime innocente de l'un des régimes totalitaires les plus impitoyables de la planète aujourd'hui.

    Et même de nombreux démocrates et libéraux devraient peut-être être moins distraits par la dénonciation des régimes communistes qui, en 2023, obligent leurs opposants à vivre dans des conditions qui rappellent les scènes du célèbre film Papillon de Franklin Schaffner qui se déroulent dans le pénitencier de l'île du Diable, la pire colonie pénitentiaire de Guyane française.

  • Bruxelles (13 juin) - Liège (20 juin) : Coming Out avec Mehdi-Emmanuel Djaadi

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    Peut être une image de ‎1 personne et ‎texte qui dit ’‎Staouëline MEHDL-EMMANUEL DJAADI www.mehdincomingout.be "Un coming out spirituel, multiculturel et réjouissant" PREMIERE "Un humour qui vageure "Brise les stéréotypes" Hork ÛHoimes Times La Libre 13 JUIN 2023 BRUXELLES 20H 20 JUIN 2023 LIEGE 20H "Un vrai hymne DANS et tolérance Gad Elmaleh dans LE SOIR COMING OUT "Sincérité et humour, talent et intelligence" LeParisien MISE SCÈNE HIBAUT EVRARD CREAT ON LUMIERE: FRÉDÉRICDOIN FREDERIC JEUNES "Un pur bonheur" Télérama' SILOE Liقوe Dimanche CathoBel RCF RADIO‎’‎‎

    Nous avons la chance de l’accueillir chez nous Mehdi-Emmanuel Djaadi, comédien, catholique, ancien musulman !

    Il vient présenter son spectacle dans notre salle paroissiale : l’Espace Lumen.  Un coming-out spirituel, multiculturel et réjouissant !

    Nommé aux Molières 2023 pour ce spectacle !

    Autrefois musulman pratiquant, Mehdi est aujourd’hui catholique et comédien. Dans ce seul-en-scène à la fois drôle et profond, il incarne et donne la parole à une quinzaine de personnages qui ont jalonné son parcours singulier et complexe.

    Mehdi revient sur son itinéraire spirituel peu commun mais aussi sur son enfance, sa relation avec son père qui l’a éveillé à l’islam, son expérience dans la délinquance, la vraie, et progressivement la transition, l’attirance pour le christianisme et l’ouverture au monde de l’art et de la culture.