Après un printemps français bien agité, l’évêque de Luçon, Mgr Alain Castet, commente cette parole évangélique :« Allez à l'écart... reposez-vous un peu » (Mc 6, 31) :
Le repos est nécessaire à ceux qui travaillent et supportent « le poids du jour et de la chaleur ». Il apparaît comme une justice qu'ils méritent. Il est dit qu'au terme de son oeuvre, Dieu se reposa et vit que cela était bon : « Au septième jour, Dieu se reposa après tout l'ouvrage qu'il avait fait » (Genèse, 2,1).
Or, aujourd'hui le repos devient un produit de la société consumériste. Autant celle-ci nous propose de consommer sans modération, autant elle nous vend le repos sans discernement. Comme tous les produits de consommation, il est vendu à ceux qui en ont les moyens et à ceux qui, poussés par l'air du temps, se croient obligés de s'endetter pour s'offrir des rêves souvent illusoires. Il naît ainsi autour du repos une spiritualité perverse. La société de consommation vend le repos comme une échappatoire à notre quotidien et à nos responsabilités : elle offre en fait une illusion. Nous pensons quitter le bruit, nous le retrouvons, nous pensons retrouver le bonheur et nous tombons dans l'artifice. En réalité, nous alimentons le cercle vicieux d'un consumérisme sans âme.
À l'approche des vacances, dont beaucoup d'entre nous vont bénéficier, la prise de conscience de l'illusion de ces repos factices peut nous rendre perplexes.
Lire la suite