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BELGICATHO - Page 365

  • Liège, église du Saint-Sacrement: conférence de Carême le samedi 11 mars 2023 à 15h00

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  • Les deux papes : le pape François et le pape Bergoglio. Crise, renouveau ou déclin ?

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    Lu sur Il Sismografo :

    Les deux papes : le pape François et le pape Bergoglio. Crise, renouveau ou déclin ?

    Comment faire le bilan des dix années d'un pontificat souvent illisible et indéchiffrable ? Comment interpréter les nombreux silences et ambiguïtés en dehors du circuit médiatique ? D'où partir pour ne pas perdre le chemin de la plus grande vérité possible comme y invite la doctrine catholique ?

    Faire le bilan des 10 ans de pontificat (le lundi 13 mars marquera cet anniversaire), est un défi exigeant car il faut avant tout faire la synthèse d'innombrables, de milliers d'événements, de textes et de gestes, très complexes et contradictoires. Pour l'instant, nous ne parlons que de ce qui est public et vérifiable. Un jour, dans un avenir lointain, apparaîtront des événements et des textes du Magistère qui sont ignorés aujourd'hui. Les historiens se chargeront donc de cette tâche très exigeante.  Aujourd'hui, nous ne pouvons que chroniquer, raconter, un magistère pontifical vécu de près, connaissant beaucoup de nouveautés, de surprises, mais aussi pas mal de perplexités et de doutes.

    Il y a des différences entre l'Église de 2013 et celle d'aujourd'hui, mais pour la plupart, ces différences concernent l'exercice du ministère pétrinien. C'est la véritable nouveauté de cette décennie, car sinon, les problèmes et les limites, les attentes et les inconnues qui existaient déjà au moment de la démission de Benoît XVI sont toujours là, comme avant. Au contraire, entre-temps, de nouveaux problèmes sont apparus, certains très délicats, au point de montrer un horizon de l'Église plein d'inconnues, parfois très sombre.

    Ces dix années ne sont pas faciles à lire. Dans de nombreux passages, la papauté est illisible. En Argentine, on dit du pape François, en référence à cette difficulté, que l'archevêque émérite de Buenos Aires "met la flèche à gauche mais tourne à droite et vice versa". À Rome, à la Curie, on dit en termes moins tranchants : "c'est une personne très imprévisible".

    La fin de l'envoûtement

    Dix ans après le début du pontificat, l'Église est clairement confrontée à deux papes : d'une part le pape François et d'autre part le pape Bergoglio. Tout bilan, strict et véridique, non célébratif, non propagandiste, aussi équilibré que possible, doit tenir compte de cette réalité complexe qui a fortement secoué la gouvernance de l'Église catholique au cours des cinq dernières années.

    Le Pontife a reproposé un modèle monarchique de fer pour la direction de l'Église, et même dans les plus petites choses, il a glissé son profil personnel autoritaire, décisionnel et péremptoire, connu depuis des décennies.

    Pourquoi avons-nous dit " les cinq dernières années " ? Parce que la rupture du charme bergoglien a commencé au Chili, en janvier 2018, lors d'un voyage dévastateur. Il a trouvé un pays qui n'était pas comme il le pensait en ayant choisi de croire ses plus hauts informateurs sur le terrain. Et il s'est donc trompé de manière flagrante dans son approche du drame de la pédophilie, au point d'aller jusqu'à demander publiquement aux victimes de " présenter les preuves ". Après la visite au Chili, mais aussi dans d'autres pays d'Amérique latine, tout s'est terriblement compliqué pour le pape, au point qu'il n'est jamais retourné dans la région, sauf pour les JMJ/2019 à Panama.

    Le pape médiatique et le pape souverain

    Chaque jour durant ces cinq années, la césure du pontificat, la cohabitation de deux papes : François et Bergoglio, est devenue de plus en plus évidente.
    - Le premier est un pape médiatique, très gonflé par une certaine presse et des cercles journalistiques spécifiques, mais il reste un grand leader populaire, avec un charisme pertinent sur la place publique, bien qu'au service de l'Évangile, fier de faire de la politique. (...)
    - Le second est un pape souverain, souverain par excellence, détenteur de tout pouvoir, très disposé à la raison d'État, autoréférentiel et en défense permanente contre les loups qui assiègent le trône et les complots des courtisans. Depuis sa forteresse de Santa Marta, il contrôle tout, tandis qu'au Vatican, pas une feuille ne bouge sans son consentement.

    Ce ne sont pas des réalités totalement superposées. Parfois, elles coïncident. Souvent, cependant, elles sont différentes, voire une figure finit par contredire l'autre, précisément parce que le Pontife François n'est pas toujours en phase avec le Pontife Bergoglio. La douceur, l'affabilité et le génie communicatif de François ne correspondent pas toujours à la façon dont il agit, légifère, donne des ordres et utilise les instruments du pouvoir.

    Un bilan sérieux et honnête de ces dix années devrait aborder cette double réalité, sinon il ne serait pas possible d'appréhender l'ensemble du pontificat avec équilibre dans la vérité.

  • Un entretien exclusif avec le pape sur Tertio et Cathobel

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    Entretien exclusif avec le pape François 

    Pour le dixième anniversaire de son pontificat, le pape François a accepté de répondre aux questions d’Emmanuel Van Lierde. Dans la première partie de cet entretien exclusif Tertio Cathobel, François aborde la paix en Ukraine et la situation en RD Congo, mais aussi l’état de l’Eglise.

    On pourra lire également : Dans les coulisses de l’entretien Tertio/ Dimanche avec le pape François

  • Vermeer : plus catholique qu'on ne le pense

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    D'Erik De Smet sur Kerknet :

    Le secret catholique de Johannes Vermeer

    27 février 2023

    Johannes Vermeer était plus catholique qu'on ne le pense, affirme le commissaire de l'exposition Vermeer du Rijksmuseum d'Amsterdam, qui affiche complet.

    L'influence de la foi catholique sur Johannes Vermeer (1632-1675), protestant à l'origine, est plus importante qu'on ne l'a toujours pensé. C'est ce que conclut Gregor J.M. Weber, l'un des commissaires de l'exposition Vermeer au Rijksmuseum d'Amsterdam, dans son livre Johannes Vermeer. Foi, lumière et réflexion.

    Cette suspicion n'est pas nouvelle. Il y a quelques années, les jésuites néerlandais Dries van den Akker et Paul Begheyn ont écrit un livre sur Vermeer et sa relation avec les jésuites de Delft. Un travail pas simple, car malgré sa réputation renommée, nous ne savons pratiquement rien du peintre de Delft. Seuls les actes notariés mentionnent son nom. Sa biographie consiste en grande partie en conjectures et en suppositions.

    Un mariage qui ne va pas de soi

    Les faits. Pour épouser une jeune fille catholique, Vermeer, baptisé dans l'Église protestante, a dû passer à la foi catholique et se familiariser avec la doctrine catholique. Le mariage a été béni le 20 avril 1653 par le jésuite Johannes Vermeij, peut-être dans une grange ou une maison de Schipluiden, car les catholiques n'étaient pas autorisés à professer ouvertement leur foi. Le mariage n'allait pas de soi : Johannes était issu de la petite bourgeoisie, sa femme Catharina Bolnes d'une famille riche et catholique pratiquante. Après le mariage, Vermeer, alors âgé de 20 ans, et sa femme sont allés vivre chez sa belle-mère et sont devenus voisins des jésuites à Delft.

    Mais Vermeer est-il devenu un fervent catholique ? Sur ce point, les avis sont partagés.

    Par son mariage, le peintre est sans doute entré dans un milieu catholique.
    Dans sa maison était suspendu un crucifix (à l'époque un signe manifeste de l'"ancienne" foi) et il possédait des tableaux catholiques. Deux de ses fils portent le nom de saints catholiques : François et Ignace. Son fils aîné Johannes nourrissait le désir de devenir prêtre, et son petit-fils Aegidus, fils de sa fille Maria, a été ordonné prêtre. 

    La foi catholique se reflète-t-elle également dans les œuvres de Vermeer ?

    Le Christ dans la maison de Marthe et Marie (1655, National Galleries of Scotland, Edinburgh) est l'une des rares œuvres ayant un thème religieux. Le peintre s'est rendu célèbre avec des scènes calmes et intimes, où souvent les jeunes femmes sont prises, pour ainsi dire, dans des actions quotidiennes. Progressivement dans sa carrière, le maître de Delft a également développé une maîtrise particulière de la lumière.

    Selon Gregor J.M. Weber, c'est chez les jésuites que Vermeer a rencontré pour la première fois la camera obscura, un outil permettant de reproduire fidèlement la réalité sur la toile.

    La lumière et l'optique jouent un rôle très important dans la littérature dévotionnelle des Jésuites.
    Ils utilisent l'appareil photo comme modèle pour la perception de la lumière divine. Vermeer a également conçu des thèmes jésuites dans les scènes de la vie quotidienne.

    Sa Femme à la balance (1662-64, National Gallery of Art, Washington) montre en arrière-plan un tableau représentant le Jugement dernier, dans lequel les âmes de tous sont pesées. La jeune femme fait de même avec sa balance. Mais que pèse-t-elle ? De l'or ? Non, rien du tout. La femme attend que la balance atteigne l'équilibre, symbole d'une vie tempérée et d'un jugement mesuré. Le contraste entre les valeurs terrestres et célestes, le clair et l'obscur, est également caractéristique de la littérature dévotionnelle jésuite. La pesée représente le discernement.

    Aujourd'hui, on considère l'Allégorie de la foi (1671-1674, Metropolitan Museum of Art, New York) comme l'œuvre la moins convaincante de Vermeer, mais c'était l'un des tableaux les mieux payés vendus après sa mort. Elle est pleine de symboles catholiques. Vermeer peint une pièce domestique avec une grande crucifixion. La jeune femme, avec son pied sur le globe, symbolise la foi. Un rideau, comme dans d'autres œuvres de Vermeer, semble nous donner un aperçu de quelque chose d'intime. Le plus grand mystère réside dans le globe en verre réfléchissant comme symbole au plafond. Une telle sphère apparaît également dans un livre jésuite de 1636. Cela indique que Vermeer avait une connaissance approfondie de leurs idées spirituelles.

    Considérez le silence et l'intimité, et surtout la lumière dans les œuvres de Vermeer comme des thèmes religieux. La merveille de Dieu se révèle dans le monde qui nous entoure. Il s'agit sans aucun doute d'un thème catholique. Dans ce monde matériel, qui se laisse lire comme une "seconde Bible", Dieu était aussi présent que dans les saintes écritures", écrit l'historien Aart Aarsbergen dans une récente biographie du maître. 

    Mais qu'en est-il de la célèbre Fille à la boucle d'oreille en perle ? L'œuvre la plus célèbre de Vermeer est sans aucun doute la Jeune fille à la perle (1665, Mauritshuis, La Haye), qui est devenue au cours des dernières décennies la "Joconde du Nord". Il s'agit d'un portrait plutôt modeste d'une jeune Hollandaise très ordinaire, mais qui présente un attrait inimaginable et une maîtrise magistrale de la lumière. Dans le film à succès de 2003 Girl with a Pearl Earring (basé sur un roman de Tracy Chevalier), Scarlett Johansson joue le rôle d'une jeune fille protestante, Griet, qui doit servir dans la riche famille catholique de Vermeer. On dit qu'elle aurait été le modèle du tableau. L'histoire est en grande partie une fiction.

    La force du tableau provient des quatre reflets de la lumière : dans les deux yeux de la jeune fille, sur ses lèvres et dans le bijou à son oreille, qui n'est d'ailleurs pas une perle. Là encore, il y a un sous-entendu spirituel (catholique) : le terrestre reflète la lumière divine.

    Pendant ce temps, l'exposition Vermeer au Rijksmuseum d'Amsterdam affiche complet. Les 450 000 billets disponibles ont été vendus en quelques jours. 

    Pour aller plus loin :

    • Dries van den Akker S.J. en Paul Begheyn S.J., Johannes Vermeer en de Jezuïeten in Delft, Adveniat, 148 blz.
    • Gregor J.M. Weber, Johannes Vermeer. Geloof, licht en reflectie, Rijksmuseum, 168 blz.
    • Aart Aarsbergen, Het raadsel Vermeer; Kroniek van een schilderijen, Sterck&De Vreese, 235 blz..
  • Le pape François se rendra en Hongrie en avril

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    D'Hannah Brockhaus sur Catholic News Agency :

    Le pape François se rendra en Hongrie en avril

    27 février 2023

    Le Vatican a annoncé samedi que le pape François se rendra en Hongrie pour la deuxième fois, du 28 au 30 avril.

    Selon l'annonce du 27 février, le voyage papal de trois jours à Budapest comprendra des rencontres avec la présidente hongroise Katalin Novák, le Premier ministre Viktor Orbán, une visite privée avec des enfants à l'Institut Bienheureux László Batthyány-Strattmann, et des rencontres avec des pauvres et des migrants, des jeunes, des membres du clergé, des universitaires et des membres de la Compagnie de Jésus.

    Le pape François revient dans ce pays d'Europe centrale après une courte visite en 2021 pour le 52e Congrès eucharistique international. Le pape avait passé un peu moins de sept heures à Budapest pour célébrer la messe de clôture du congrès le 12 septembre avant d'entreprendre un voyage de trois jours dans le pays voisin, la Slovaquie.

    Le pape François a rencontré M. Orbán lors de sa visite en Hongrie en 2021 et au Vatican en 2022. Mme Novák, qui a été élu présidente de la Hongrie en mars 2022, a rencontré le pape François au Vatican en août dernier. Épouse et mère chrétienne, Mme Novák était auparavant ministre de la famille de Hongrie.

    Katolikus.ma rapporte également que le voyage de François portera sur le thème des jeunes, en prévision des Journées mondiales de la jeunesse qui se tiendront du 1er au 6 août à Lisbonne, au Portugal, et auxquelles le pape devrait également participer.

    Hannah Brockhaus est la correspondante principale de la Catholic News Agency à Rome. Elle a grandi à Omaha, dans le Nebraska, et est diplômée en anglais de la Truman State University, dans le Missouri.

  • 10 ans après, la renonciation de Benoît XVI suscite toujours le débat

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    Du Père Raymond J. de Souza  sur le National Catholic Register :

    La démission du pape Benoît : Le débat se poursuit 10 ans après

    De nouvelles informations peuvent nous aider à mieux comprendre la décision de Benoît XVI.

    27 février 2023

    Le 10e anniversaire de l'annonce de l'abdication du pape Benoît XVI - le 11 février 2013 - est passé sans trop de commentaires, étant donné l'attention portée un mois plus tôt à sa mort. Mais l'anniversaire de l'abdication elle-même, le 28 février, offre l'occasion de revenir sur cette décision à la lumière de nouvelles informations.

    À l'occasion du cinquième anniversaire en 2018, j'ai écrit, étant donné que personne n'avait jamais démissionné de la papauté dans des circonstances sereines, que la position par défaut devait être que Benoît avait tort de le faire, et que la charge de l'argumentation reposait sur ceux qui considéraient que c'était la bonne chose à faire.

    Benoît lui-même a clairement défendu la validité de son abdication, mais de manière peu convaincante la justesse de sa décision. J'ai présenté cet argument ici.

    Depuis le cinquième anniversaire, de nouvelles informations peuvent nous aider à mieux comprendre la décision de Benoît XVI.

    Le pape François n'est pas d'accord

    Du vivant de Benoît XVI, le pape François a toujours parlé favorablement de la décision. Mais peu après sa mort, il a déclaré que le ministère papal était "pour la vie" et qu'il ne voyait "aucune raison" qu'il en soit autrement :

    "Benoît a eu le courage de le faire parce qu'il ne se sentait pas capable de continuer à cause de sa santé. Moi, pour le moment, je n'ai pas cela à l'ordre du jour. Je crois que le ministère du pape est ad vitam. Je ne vois aucune raison pour qu'il en soit autrement. Pensez que le ministère des grands patriarches est toujours ad vitam ! Et la tradition historique est importante".

    Comment concilier cette réponse récente avec les déclarations antérieures du Saint-Père - nombreuses - faisant l'éloge de cette décision ? Il semble que François estime que Benoît XVI a été sincère, humble et courageux en prenant cette décision, mais que celle-ci était erronée sur le fond. Par élégance, il a choisi de mettre l'accent sur le premier point du vivant de Benoît XVI et sur le second après sa mort.

    Les deux papes se sont rencontrés souvent et ont beaucoup discuté. D'après les commentaires publics du pape François, il est raisonnable de supposer qu'ils ont discuté de la question de savoir si l'abdication de Benoît XVI a créé une nouvelle réalité dans l'Église, comme l'a fait l'âge de la retraite des évêques il y a un demi-siècle. François semblait ouvert à cette possibilité. Mais il semble que, finalement, il n'en soit pas convaincu.

    Une mort imminente ?

    En 2021, le secrétaire privé de Benoît XVI, l'archevêque Georg Gänswein, a déclaré que le Saint-Père ne s'attendait à vivre que quelques mois après son abdication.

    "Lorsqu'il a démissionné au printemps 2013, il lui semblait et il me semblait - je peux l'avouer ici - qu'il ne lui restait que quelques mois à vivre, mais pas huit ans", a déclaré Mgr Gänswein lors d'une conférence en Autriche.

    Si cela est vrai, l'abdication semblerait faire preuve d'indulgence. Pourquoi créer une rupture avec la tradition ininterrompue uniquement pour quelques mois de soulagement de la fonction papale ? Par le passé, l'Église s'est accommodée de papes diminués pendant bien plus longtemps que quelques mois.

    En fait, le pape Benoît a vécu plus longtemps à la retraite qu'il n'a exercé sa fonction. S'il a regretté sa décision, compte tenu de sa longévité inattendue, il ne l'a jamais fait savoir publiquement.

    Dans un livre d'entretien après son abdication, Benoît XVI a expliqué qu'après sa visite à Cuba et au Mexique en 2012, il s'est rendu compte qu'il ne pourrait pas faire un autre voyage transocéanique. Son médecin le lui avait déconseillé pour des raisons de décalage horaire.

    Étant donné que les voyages papaux ne sont pas obligatoires, et que le décalage horaire peut être traité par des mesures moins drastiques que la démission, l'explication de Benoît XVI est restée insuffisante.

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  • Y a-t-il un « véritable islam » ?

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    Editorial lu dans la revue mensuelle « La Nef », sous la signature de Christophe Geffroy :

    Dans son livre Sur l’islam (1), Rémi Brague se moque gentiment du propos tenu en 2013 par le pape François : « le véritable islam et une adéquate interprétation du Coran s’opposent à toute violence. » Le « véritable islam » ? Dans cet ouvrage passionnant teinté d’un humour caustique, saisissant par son érudition et sa clarté, Rémi Brague remet les choses à leur juste place : en cherchant à appréhender l’islam sous ses différentes facettes, sans a priori positif ou négatif, il montre qu’il n’y a pas de « véritable islam » et qu’il n’en peut exister puisqu’il ne reconnaît pas de magistère faisant autorité, comme c’est le cas dans l’Église catholique. Le terroriste islamiste qui tue des « mécréants » peut autant se revendiquer de « l’islam véritable » que le soufi plongé dans ses méditations.

    Pour comprendre ce qu’est l’islam donc, quelle est la vision islamique de Dieu et du monde, R. Brague explore ses « fondamentaux », et notamment le Coran, figé, depuis la crise mu‘tazilite du IXe siècle, comme parole incréée de Dieu dictée à Mahomet. Cet aspect essentiel explique une part importante de la réalité musulmane. Le Coran contient nombre de dispositions légales, souvent extrêmement précises et s’attachant à la vie quotidienne dans certains de ses plus petits détails, faisant de l’islam plus qu’une simple religion, « une législation », écrit R. Brague – une « religion de la Loi ». « De la sorte, poursuit-il, lorsque l’islam, comme religion, entre en Europe, il ne le fait pas seulement comme une religion […]. Il y pénètre au titre d’une civilisation qui forme une totalité organique et qui propose des règles de vie bien déterminées. »

    En islam, la raison ne peut en aucune façon être source de l’obligation du droit, la loi vient directement de Dieu, via le Coran lui-même, parole incréée de Dieu. Et lorsque surgissent des contradictions, elles se résolvent par la théorie de l’« abrogation » qui donne la primauté au verset coranique le plus récent, toujours plus sévère que le verset antérieur – relativisant par là même les passages les plus tolérants envers les juifs et les chrétiens que l’on met habituellement en avant. Ainsi, puisqu’il n’y a que la loi de Dieu, le concept de loi naturelle n’a aucun sens et il ne peut exister, en théorie, de règles communes valables pour les musulmans et les « infidèles ». Les conséquences de cette approche du droit, discipline qui domine toutes les autres en islam, sont importantes, notamment par ses répercussions sur la morale et la relativisation de principes que nous considérons comme universels : est bien ce que Dieu veut, donc ce qu’exige le Coran ne peut être que bien, y compris ce qu’a fait Mahomet qui est le « bel exemple » que Dieu recommande de suivre (Coran XXXIII, 21). Ainsi assassiner, torturer, conquérir par l’épée, mentir (taqiyya), multiplier les épouses (y compris fort jeune, Mahomet ayant consommé son mariage avec Aïcha alors qu’elle n’avait que 9 ans)… aucune de ces actions ne saurait avoir été mauvaise dès lors qu’elle a été le fait du « Prophète ». Certes, aucun musulman n’est obligé de faire de même, mais du moins le peut-il sans trahir sa religion.

    L’islam et l’Europe

    Autre thème sur lequel R. Brague remet les pendules à l’heure : l’apport de la civilisation islamique (où chrétiens, juifs, sabéens, zoroastriens ont joué un rôle non négligeable) à l’Europe au Moyen Âge. Certes, les sciences arabes, en ce temps, étaient plus développées dans la sphère islamique que chrétienne, mais, tempère R. Brague, « l’islam en tant que religion n’a pas apporté grand-chose à l’Europe, et ne l’a fait que tard », la chrétienté occidentale n’ayant jamais totalement cessé le commerce intellectuel avec Byzance, ce qui a permis le maintien du contact avec la culture grecque que l’islam n’a aucunement cherché à assimiler.

    Depuis environ cinq siècles, l’islam a comme interrompu son développement culturel et s’est progressivement laissé dépasser et dominer par l’Europe, provoquant une intense humiliation chez nombre de musulmans : c’est ce que R. Brague nomme « l’ankylose » de l’islam. Aujourd’hui, s’il n’y avait pas eu la manne pétrolière, les pays musulmans, faibles scientifiquement et militairement, ne pèseraient rien au plan international. Leur atout est néanmoins leur forte démographie, couplée à une immigration massive vers l’Europe, qui a permis l’installation de vastes communautés musulmanes financées par l’argent de l’or noir. C’est une autre façon, plus patiente mais sans doute plus efficace, de l’emporter et de prendre ainsi une revanche sur le passé. Quand le réaliserons-nous ?

    Christophe Geffroy"

    (1) Rémi Brague, Sur l’islam, Gallimard, 2023, 390 pages, 24 €.

    © LA NEF n° 356 Mars 2023

  • Islam: les contre-vérités (diplomatiques ?) du pape François

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    De Paul Vaute pour Belgicatho, cet examen critique de positions récentes qui ont de quoi interloquer:

       Promulguée en 2020, avec pour noyau thématique "la fraternité et l'amitié sociale", l'encyclique Fratelli tutti contient notamment, en son chapitre 8, point 271, cette phrase surprenante: "Les différentes religions, par leur valorisation de chaque personne humaine comme créature appelée à être fils et fille de Dieu, offrent une contribution précieuse à la construction de la fraternité et pour la défense de la justice dans la société". Je n'aurai pas l'audace de sainte Catherine de Sienne, qui se rendit à Avignon en 1376 pour demander au pape Grégoire XI d'organiser une croisade contre les infidèles, le convaincre de faire la paix avec Florence et lui confirmer qu'il était temps de rentrer à Rome. J'exposerai simplement, dans ce présent espace ô combien précieux de la blogosphère, les raisons de ma dissension à l'égard de cet enseignement et de quelques autres du pontificat actuel sur le même sujet.

       En lisant le passage précité, je me suis d'abord demandé naïvement comment on avait pu, dans un document qui engage l'Eglise au plus haut niveau, insérer pareille affirmation. Car tout lecteur disposant d'un minimum de culture théologique et historique ne peut y voir qu'une pure contre-vérité pour ce qui concerne, dans l'ordre démographique mondial, la deuxième religion après le christianisme, à savoir l'islam.

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  • Allemagne : le Nonce Apostolique remet les montres à l'heure

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    Du site de la Conférence des Evêques d'Allemagne :

    Mot de bienvenue de l'archevêque Dr. Nikola Eterović, nonce apostolique à l'occasion de l'Assemblée plénière de printemps de la Conférence des évêques d'Allemagne, le 27 février 2023 à Dresde

    "Souvenez-vous de vos chefs qui vous ont annoncé la parole de Dieu !
    Considérez le résultat de leur vie ! Imitez leur foi !
    Jésus-Christ est le même hier, aujourd'hui et à jamais.
    Ne vous laissez pas égarer par des doctrines ambiguës et étrangères".
    (Hébreux 13,7-9)

    Éminences, Excellences, chers frères dans l'épiscopat !

    Les paroles de l'épître aux Hébreux jettent également une lumière crue sur la situation ecclésiale actuelle. L'appel à la reconnaissance et à la gratitude envers nos supérieurs fait penser à la personne et à l'action du pape émérite Benoît XVI, qui est mort en rendant grâce à Dieu le 31 décembre 2022, dernier jour de l'année. Ce souvenir s'inscrit dans le processus synodal que toute l'Église vit en préparation de la XVIe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques en octobre 2023 sur le thème : Pour une Église synodale : communion, participation et mission. L'Eglise catholique en Allemagne est sur le point de conclure le Chemin synodal, dont les réflexions seront confiées à une réflexion ultérieure lors du Synode de l'Eglise universelle mentionné. C'est dans ce climat de synodalité que les évêques de la Conférence épiscopale allemande ont effectué leur visite Ad limina Apostolorum du 14 au 18 novembre 2022.

    C'est sur ces thèmes que je voudrais m'arrêter brièvement. Je le fais en soulignant la grande importance de la profession de foi christologique de l'auteur de la lettre aux Hébreux : "Jésus-Christ est le même hier, aujourd'hui et à jamais !" (He 13,8). A cette confession est liée l'exhortation à rester fidèle au Seigneur Jésus et au dépôt de la foi : "Ne vous laissez pas égarer par des doctrines ambiguës et étrangères" (He 13,9), ce qui signifie les tentations qui accompagnent depuis toujours l'unique sainte Eglise catholique et apostolique.

    Le pape Benoît XVI

    Le Seigneur de la vie a rappelé à lui son serviteur Joseph Ratzinger - le pape Benoît XVI - le 31 décembre 2022, dans sa 96e année. Né le 16 avril 1927, il a consacré toute sa vie à la recherche du visage du Seigneur Jésus dans l'Église catholique et à la proclamation joyeuse de la beauté de l'Évangile. Il a continué à le faire durant son pontificat du 19 avril 2005 jusqu'à sa démission le 28 février 2013. Dans ce contexte, son œuvre Jésus de Nazareth, publiée durant son pontificat (de 2007 à 2012), est importante. Le Saint-Père François l'a souligné dans son homélie lors des exhortations sur la place Saint-Pierre, en indiquant que le pape Benoît XVI s'est laissé guider par l'Esprit Saint "dans l'effort passionné de communiquer la beauté et la joie de l'Évangile" (cf. Exhortation apostolique Gaudete et exsultate, 57 - Homélie du 5 janvier 2023).

    Ce n'est pas le moment d'évoquer la personnalité étonnante et l'œuvre théologique impressionnante du pape Benoît XVI, dont témoigne d'ailleurs l'ensemble de son œuvre. Mon devoir en cette occasion est de remercier, au nom du Saint-Père François, les plus hauts représentants de la République fédérale d'Allemagne, en premier lieu Monsieur le Président fédéral Dr Frank-Walter Steinmeier, pour leur participation aux funérailles du pape d'Allemagne au Vatican. Merci également à tous ceux qui ont participé à la messe de requiem dans leurs archidiocèses/diocèses allemands respectifs et en particulier dans la basilique Saint-Jean-Baptiste de Berlin. Dans la foi en la résurrection des morts et en la vie éternelle, nous nous unissons dans la prière aux paroles du pape François : "Benoît, ami fidèle de l'Époux, que ta joie soit complète lorsque tu entendras définitivement et pour toujours sa voix" (ibid.).

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  • Elly Schlein devrait plaire aux catholiques évanescents du Partito Democratico

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    Elly Schlein vient d'être élue du Parti Social Démocrate italien. A côté de ses engagements politiques de gauche et en faveur de l'avortement elle affiche fièrement son homosexualité :  "Je suis une femme. J’aime une autre femme et je ne suis pas mère, mais je ne suis pas moins femme pour autant. Nous ne sommes pas des utérus vivants, mais des personnes avec des droits."

    Stefano Fontana (Nuova Bussola Quotidiana) commente :

    Schlein plaira aussi aux catholiques PD (désormais évanescents)

    28-02-2023

    Elly Schlein n'est pas moins bourgeoise que les secrétaires précédents, elle a juste une méthode différente. Et elle recevra également le consentement des catholiques plus que Bonaccini (le rival dont elle a triomphé). Désormais consensuels sur l'avortement et les nouveaux droits, inconscients de la gravité de ces choses parce que plus personne dans l'Église ne leur rappelle, les catholiques maintiennent la feuille de vigne de leur évanescence sociale et politique en se focalisant sur l'égalité, la diversité, l'accueil, la justice, l'environnement... toutes choses bien présentes dans le langage de Schlein. 

    La victoire d'Elly Schlein aux primaires du parti démocrate appelle aussi une évaluation du côté catholique. Sur deux aspects. Le premier concerne l'agenda du radicalisme postmoderne : y aura-t-il une nouvelle pression en avant pour les " nouveaux droits " ? Le second concerne l'appel au consensus parmi les catholiques : Schlein rendra-t-elle son parti plus attrayant pour eux que Letta ou Bonaccini ?

    Selon la célèbre interprétation de Del Noce, le communisme occidental était destiné à se transformer en une idéologie bourgeoise radicale. Après avoir abandonné la version forte liée au concept de révolution, il deviendrait matérialisme individualiste, narcissisme ludique, subjectivisme postmoderne, matérialisme sophistiqué. La modernité était un processus bourgeois, le communisme est l'apogée de la modernité, ergo le communisme est une pure bourgeoisie. Le Parti démocrate était la conclusion de ce parcours et semblait être arrivé au bout de la ligne, précisément parce qu'il n'y avait plus rien à gratter au fond du tonneau de l'ordre naturel, tout était désormais placé entre les mains de l'autodétermination de l'individu. La politique du néo-communisme italien n'était plus nécessaire, ce qu'elle devait faire, elle l'avait fait. La thèse delnocienne est confirmée.

    A première vue, cependant, le passage à Schlein semble contredire cette vision autoritaire des choses. Le nouveau secrétaire des Démocrates réutilise les concepts révolutionnaires, critique le subjectivisme bourgeois, parle de justice, d'une nouvelle centralité de l'Etat et vise à redonner une identité idéologique à la gauche. Si le Partito Democratico n'apparaissait plus, même de loin, comme un parti de gauche, mais comme l'expression d'une culture qui n'est plus représentée à San Remo qu'une fois par an par le transgressivisme d'avant-garde, maintenant Schlein reprend les concepts de classe, parle des travailleurs, de la pauvreté, de l'engagement social, de l'exploitation. À une gauche édulcorée, de salon, elle veut substituer une gauche à nouveau populaire et de combat. Une gauche à l'ancienne, pourrait-on penser, une gauche identitaire et militante. Mais ici, la vision delnocienne tomberait et le balancier de l'histoire reviendrait en arrière. Après tout, n'y a-t-il pas un retour mondial du communisme ? En Amérique latine, tous les États sont désormais dans ce cas.

    Le fait est que même le communisme n'a pas toujours un parcours linéaire, et il faut toujours distinguer les moments de réorientation de la stratégie. Même les Pontifes romains ont été imprudents à cet égard, lorsqu'ils ont appelé à distinguer les idéologies des mouvements historiques, surtout en ce qui concerne le communisme et le socialisme. Je fais référence à Jean XXIII dans Mater et magistra (1961) et à Paul VI dans Octogesima adveniens (1971). Certains changements peuvent être plus dangereux que les phases précédentes. Du point de vue catholique, cela sera-t-il également le cas dans l'affaire Schlein ?

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  • Faut-il se méfier des Mangas ?

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    L'Action Familiale et Scolaire a publié un article sur ce sujet dont de larges extraits ont été reproduits sur le Salon beige :

    Le numéro de février de l’Action Familiale et Scolaire comprend un article sur les Mangas, cette littérature venue du Japon et proche de la bande dessinée. Les auteurs, un groupe de professeurs, mettent en garde les parents. Extrait :

    […] Les meilleurs mangas ne présentent pas ou peu de texte, mais une série d’onomatopées exprimant l’émotion ou la violence des sentiments. Les Japonais sont des dessinateurs très précis et des professionnels de l’imitation en tout domaine, grâce à leur sens de l’observation très aiguisé, sollicité depuis leur plus tendre enfance : leur écriture en effet demande une grande précision graphique  (un trait de trop entraîne un autre sens).

    L’exercice de la dictée en Occident sollicite l’esprit analytique qui cherche à comprendre le sens de la phrase et des mots pour les accords, même les plus simples. Au Japon, l’orthographe se limite au dessin et à la précision du trait, sans recours à l’analyse. Les Japonais procèdent par imitation d’un modèle donné. Ils n’expriment point des idées mais des émotions et des sentiments. Il n’y a donc pas de philosophe, ni de véritable penseur au Japon, mais de très bons imitateurs et dessinateurs. L’imagination est leur faculté maîtresse.

    Or, en utilisant les images, on s’adresse à l’imagination et non à l’intelligence. Ainsi, le premier danger des mangas est le manque de rationalité ; la démarche est uniquement émotionnelle et non plus rationnelle. On bascule du mode analytique au mode intuitif par association d’images, dont les messages flous et ambigus s’opposent à la précision de la raison.

    Le premier danger des mangas est donc cette absence de toute rationalité, relative à leur écriture même (c’est la marque de la culture asiatique, avec des variantes selon les pays). Les mangas, c’est le règne de l’image, avec tout ce que cela implique de barrière dressée contre l’intelligible, et plus profondément, comme logique associative dressée contre la logique analytique. […]

    Les mangas japonais cassent l’emprisonnement de la case. Celle-ci devient de dimensions très variables et le personnage peut en sortir. Les visages et les attitudes sont très déformés, voire tronqués. L’être humain n’est pas perçu dans son intégrité (intégrité qui est, rappelons-le, un des critères de la beauté), mais il est défiguré par des détails grossis à l’excès, par l’exagération des proportions – celle des yeux en particulier – du texte ou de l’image, exprimant au premier coup d’œil la violence des émotions, quand ce n’est pas le scabreux des situations. Les Japonais ont une grande habileté technique pour guider l’œil du lecteur sur un point précis de l’image. Ils utilisent un mécanisme subtil pour attirer l’œil, en utilisant la technique des gros plans (voir planche page suivante). De plus, la lecture des mangas se fait à l’envers : on commence le livre à la dernière page et on avance “à l’envers”, de droite à gauche. […]

    L’histoire racontée en images avec peu de texte et beaucoup d’onomatopées, défile à toute allure. La technique du déroulement accéléré des images ne permet pas à l’esprit de se poser, ni de réfléchir. Tout va très vite, comme dans un film. Pendant ce temps, la mémoire visuelle, elle, a saisi ces images et les a intégrées. Ces images restent dans le lecteur malgré lui et forment une réserve de “repères” auxquels il se réfère ensuite dans son agir moral sans même le réaliser. Le manga, par cette technique d’avalanche d’images très souvent laides et caricaturales (et qui atteint sa perfection probablement dans les dessins animés), transmet un message qui échappe au lecteur et qui peut, à son insu, devenir le moteur de son action, quand bien même il s’en croit préservé. C’ est le principe du message “subliminal”. On connaît ce procédé utilisé dans les publicités.

    Le second danger des mangas est donc la disparition de tout ordre, de toute soumission au réel et la transmission d’un message subliminal. […]

    Le Japon est le seul pays industrialisé à être animiste. C’est le shintoïsme2 qui est la religion propre au Japon et à la civilisation japonaise. Aujourd’hui encore, il existe plus de 80 000 sanctuaires où l’on vénère les esprits, les kamis (animaux, sources, chutes d’eau, montagne). Ainsi, au-delà des techniques d’ hameçonnage psychologique produisant l’addiction, la lecture des mangas contient tout d’abord une initiation pure et simple au syncrétisme asiatique : culte des esprits – dont le culte des ancêtres – confucianisme, taoïsme, bouddhisme, mais adaptée au monde dans lequel vivent ses lecteurs et poussée à l’extrême. On se retrouve dans un univers fantasmagorique, aberrant et absurde où tout est dans tout et au même niveau, sans ordre, et où tout peut se transformer en tout, on est en plein panthéisme, qui de surcroît entraîne la négation totale du principe d’identité et de nature humaine. […] Or, on le sait, l’univers mental asiatique est sous l’emprise démoniaque depuis des millénaires ; le catholicisme n’y a jamais pu prendre racine en raison des deux obstacles majeurs, semble-t-il, que sont le syncrétisme et la contrefaçon , servis par une rationalité plutôt intuitive ou associative qu’analytique. Le quatrième danger des mangas est donc l’imprégnation démoniaque qui n’est pas simplement accidentelle (fréquentation d’un univers païen, conçu et réalisé par des païens) ; il y a très probablement une intention arrêtée, dès le départ, d’envoûter par le biais des mangas, que cette intention vienne des concepteurs eux- mêmes ou directement de l’esprit angélique qui les inspire. […]

  • Le Vatican a démis le frère Stockman de ses fonctions administratives

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    Lu sur le site de RTL Info :

    René Stockman démis de ses fonctions administratives par le Vatican

    Le belge René Stockman, Supérieur général de la Congrégation des Frères de la Charité à Rome, a été démis de son poste administratif par le Vatican, a rapporté samedi le quotidien flamand De Standaard sur son site Internet. L'homme est accusé de mauvaise gestion financière.

    Le Vatican reproche à René Stockman (68 ans) un manque de transparence financière et de vision à long terme, qui ont notamment causé des problèmes financiers à la branche belge des Frères de la Charité. Sa gestion de la Congrégation a également été remise en cause.

    Les problèmes couraient déjà depuis un moment. Une procédure de contrôle de la Congrégation avait été mise en place à Rome et un commissaire apostolique avait été nommé pour reprendre une partie des tâches de gestion. Celui-ci a désormais repris l'ensemble des fonctions administratives occupées par René Stockman.

    Ce dernier reste toutefois Supérieur général de la Congrégation des Frères de la Charité. Un successeur sera élu l'année prochaine.

    La branche belge de la Congrégation a réagi avec soulagement à cette annonce. Son président, Raf De Rycke a exprimé auprès de la VRT son espoir de voir la confiance avec le Vatican restaurée.

    René Stockman est surtout connu en Belgique pour son opposition véhémente à l'euthanasie, qui a d'ailleurs entrainé un conflit avec les Frères de la Charité belges.

    De Standaard (Dominique Minten) analyse les faits de façon plus approfondie et met en évidence les enjeux, notamment en ce qui concerne l'attitude des Frères de la Charité à l'égard de l'euthanasie :

    La mauvaise politique et l'obstination ont coûté sa tête au frère Stockman chez les Frères de la Charité

    26/02/2023

    Un conflit amer entre René Stockman, le patron mondial des Frères de la Charité, et la branche belge a pris fin. Non pas par une réconciliation, mais par l'exclusion de Stockman de ses fonctions administratives.

    On peut dire beaucoup de choses de René Stockman, mais il n'a jamais été un "tsjeef". Depuis 23 ans, il est le supérieur général des Frères de la Charité et, à ce titre, il occupe non seulement une position de premier plan dans l'Eglise mondiale, mais il a toujours été une voix franche dans les grands débats éthiques.

    Stockman n'a pas l'habitude de mâcher ses mots et ses opinions sont toujours conservatrices, en particulier sur la fin de vie. En cela, il représente la voix de l'aile conservatrice et ne fait pas de compromis. Cela a conduit à des affrontements avec, entre autres, les Frères belges et l'organisation derrière les maisons de soins, qui a une vision plus ouverte de l'euthanasie pour la souffrance mentale.

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